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    RESISTANCE

     

     

     

    L'ARMEE DES VOLONTAIRES

     

     

    A l'automne 1940, vraisemblablement en liaison avec l'Intelligence Service, un groupe de Résistance se forme à Caen sous l'impulsion de l'artisan couvreur René Vauclin, de sa femme Olvie, et du masseur-kinésithérapeute Jean Duthil qui en sera le véritable animateur. 

     

    Le recrutement se fait par le biais de plusieurs réseaux de sociabilité. Madame Vauclin fait appel à des hommes, comme Robert Thomas , qui lui avaient déjà apporté leur concours lorsqu'elle s'était occupée d'aider des soldats britanniques ou des prisonniers de guerre français à échapper aux Allemands au cours de l'été 1940. Son époux enrôle des collègues, qu'il connaît particulièrement bien pour les côtoyer sur des chantiers de construction, tels le plombier Fernand Amène ou l'artisan peintre René Duchez . Ce dernier contacte d'anciens officiers ou sous-officiers du 3è régiment du train, l'unité à laquelle il avait appartenu pendant la campagne de 1940, notamment Léon Dumis , le charcutier André Masseron de Bretteville-sur-Laize, ou encore le capitaine de réserve Léonard Gille . Avocat membre influent du Parti radical dans le Calvados, celui-ci sait attirer certains de ses amis politiques, tels que Marcel Girard , William Faure et d'autres, dont quelques uns sont des francs-maçons également poussés à agir en raison de la politique répressive de Vichy à leur encontre.

     

    A la fin de l'année 1940, le groupe se rattache, par l'intermédiaire de Jean Château , contrôleur des contributions à Caen, à l'Armée des Volontaires, un mouvement fondé à Paris au cours de l'été par le commandant René Lhopital, ingénieur civil des Mines et ancien aide de camp du maréchal Foch.


     

    S'implantant progressivement dans le Calvados, l'Armée des Volontaires se livre à des activités de propagande et distribue le journal Pantagruel, imprimé à Paris par l'éditeur de musique Raymond Deiss. Quelques uns de ses membres appartiendront au groupe de John Hopper , un agent britannique. Cependant, l'activité principale de l'organisation est la collecte de renseignements concernant les troupes allemandes ou les usines travaillant pour le

     

    Reich. Mais il semble que les liaisons avec Paris, assurées d'abord par André Donnay puis, après l'arrestation de celui-ci, par le docteur Channel, de Nevers, aient quelque peu laissé à désirer; ce qui en définitive ne pouvait que nuire à l'efficacité du travail fourni.

     

    Par ailleurs, des dissensions politiques paraissent s'être fait jour assez tôt. Léonard Gille et ses amis radicaux, anticipant très largement sur les événements, font la part belle aux discussions sur le devenir de la France libérée; ce qui a pour effet d'indisposer ceux qui pensent qu'il faut, avant tout, lutter contre l'occupant comme le sculpteur Robert Douin .

     

    Fin 1941, le départ précipité du Calvados de Duthil, recherché par la police allemande, ajoute encore aux difficultés que connaît localement l'Armée des Volontaires, sans parler des contacts de plus en plus difficiles avec Paris à la suite de la cascade d'arrestations qui décapite en grande partie le mouvement au début de l'année 1942.

     

    Il faudra attendre le printemps suivant pour que le groupe trouve un second souffle. Marcel Girard parvenant alors à l'intégrer à une formation plus dynamique, l'Organisation Civile et Militaire.


     

     

    Archives de Jean Quellien

     

     

     

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/armee-des-volontaires.htm 

     

     

     

     

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    RESISTANCE

     

     

    SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

     

    Léonard GILLE (1904-1971) alias MARIE

     


    Avocat à Caen, Léonard Gille se fait connaître avant la guerre dans les rangs du Parti radical où il incarne la jeune génération, soucieuse de changement.
    Capitaine de réserve, il est mobilisé en 1939 dans le 3e régiment du Train. Rentré à Caen après la défaite, il ne tarde pas à intégrer les rangs de la Résistance au sein d'un petit groupe, où figurent notamment d'anciens compagnons de combat comme René Duchez , Léon Dumis , André Masseron et quelques autres.
    D'abord rattachée fin 1940 à l'Armée des Volontaires, cette formation s'agrège au printemps 1942 à l’OCM et au réseau Centurie. Désormais connu sous le pseudonyme de "Marie", Léonard Gille s'occupe également, avec sa compagne et future épouse, Louise Boitard dite "Janine" , du réseau Marie-Odile, spécialisé dans l'aide aux aviateurs alliés.
    A l'automne 1943, il représente le Parti radical au sein du Comité départemental de libération clandestin, dont il est élu président. A la suite d'une vague d'arrestations à la fin de l'année 1943, il doit s'éloigner du Calvados et entrer dans une clandestinité complète.
    Le Débarquement le surprend alors qu'il est à Paris. Rentré d'urgence dans le Calvados, Léonard Gille reçoit d'Eugène Meslin , rendu momentanément indisponible, la mission d'assurer à sa place le commandement de la subdivision M1 des FFI (Calvados, Manche, Eure). Il installe alors son état-major au hameau du Poirier, à Frénouville, avant de rentrer à Caen où il met en place la compagnie Scamaroni, à la tête de laquelle il combat aux côtés des Alliés lors de la libération de la ville.

     

    Voir à la fin de ce film Léonard Gille avec un casque blanc.

     

     

    En tête Léonard Gille avec le drapeau René Duchez.

     

    Une fois celle-ci totalement accomplie, dès le 20 juillet, Gille réunit- ouvertement cette fois- le Comité de libération du Calvados, qu'il présidera jusqu'à sa dissolution fin 1945. Parallèlement, il s'occupe de faire paraître le journal Liberté de Normandie dont le premier numéro porte la date du 13 juillet 1944.

     

    Ne renonçant pas, tout au contraire, à la politique, il est élu conseiller général du canton de Bourguébus en septembre 1945 et sera vice-président de l'Assemblée départementale jusqu'à sa mort survenue en 1971. Léonard Gille a été inhumé au hameau du Poirier, à Frénouville.

     

    La stèle du Colonel Léonard Gille

     

    http://www.sculpteur-petrus.com/oeuvre-premices9.php

     



    Sources :
    Archives de Jean Quellien

     

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    SOURCES :

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/leonard-gille.htm

      

     

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    Madame Paulette Héron nous est apparue comme une petite femme vive et énergique : ses lunettes sombres qu’elle enleva souvent révélaient un visage expressif.

    Elle nous raconta son expérience avec passion, agitant souvent ses mains avec vigueur. L’atmosphère, un peu tendue du début de l’entretien, se détendit pour devenir finalement très amicale.

    La période de l’installation des Allemands en Normandie fut celle aussi d’une grave pollution des eaux de la ville de Caen. Elle eut pour conséquence une terrible épidémie de typhus, qui entraîna la mort de près de trois-cents personnes dont la sœur aînée de Madame Héron, âgée de dix-sept ans.

    Comme au Moyen-Age pour les pestiférés, les Allemands avaient fait placarder des affiches avec une tête de mort et une croix sur les maisons des malades où il était écrit : danger typhus. « A ce moment-là, j’ai décidé que je ne pouvais plus les laisser faire, je devais agir pour libérer notre pays. Et puis, vous savez, nous n’étions déjà pas très heureux d’être envahis quand les Allemands sont arrivés. Nous sommes avant tout Français ; notre devoir était de défendre notre pays, de le libérer de la domination allemande. Aussi, dès 1941, je me suis engagée dans la Résistance . »

    Travaillant alors à la préfecture du Calvados, Madame Héron a pu accumuler de nombreux documents et renseignements précieux pour la Résistance.

    Malgré les arrestations, elle poursuivit avec la même ardeur son action en faisant preuve cependant de plus en plus de prudence.

    Madame Héron nous expliqua comment était née la Résistance et comment fonctionnaient les réseaux. Le Général De Gaulle sur les ondes de la BBC, le 18 juin 1940, lança l’appel connu maintenant de tous. De cet acte, le Gouvernement Provisoire de la République Française (G.P.R.F) naquit. Avec d’éminents Français venus le rejoindre, le BCRA (Bureau Central de Renseignements et d’Action) fut crée. Jean Moulin, ancien préfet, fut nommé par De Gaulle premier délégué général et parachuté en France avec pour mission d’établir des contacts pour former des réseaux de renseignements et d’action.

    Ces réseaux devaient fonctionner avec des agents : Les agents P2, qui avaient signé un engagement pour toute la durée de la guerre plus six mois et qui étaient considérés comme des officiers ou sous-officiers.

    Les agents PI, qui étaient des agents permanents sans grade d’assimilation…

    Enfin et surtout, il y avait des agents occasionnels qui se chargeaient de petites informations. Ils pouvaient par exemple voler quelques tampons à la mairie ou à la feldkommandantur allemande, ce qui était fort utile à la réalisation de faux papiers.

    Le but des réseaux qui se constituèrent était d’avoir des liaisons rapides et fréquentes pour acheminer rapidement vers Londres tous renseignements recueillis sur l’implantation et l’action de l’armée d’occupation. Ils étaient en quelque sorte, le deuxième bureau traditionnel de l’armée française, qui avait des missions plus étendues.

    Ces réseaux se partageaient pour organiser trois actions essentielles : le renseignement, l’évasion et l’action.

    Ils disposaient de moyens importants : émetteurs-radios, liaisons par avions, par navires ou sous-marins. Par ailleurs, la presse clandestine fit son apparition dès 1940.

    La Gestapo et la Milice étaient des polices, respectivement allemande et française, qui fonctionnaient en raison des nombreuses lettres anonymes que certains Français leur envoyaient. Leur tâche principale fut de lutter contre les résistants.

    Ceux-ci, arrêtés, étaient torturés, envoyés en prison, ou même, déportés à partir de 1942. Madame Héron évoqua auprès de nous les atroces supplices qu’ils subirent.

    Sa mémoire garde le vif souvenir d’un homme : son propre beau-frère. Chirurgien, il avait une clinique, rue des Jacobins à Caen. Arrêté, il fut déporté à Auschwitz. Sa clinique fut réquisitionnée par la Gestapo qui y établit ses bureaux et le lieu de ses supplices : « On utilisait là, par exemple le supplice de la baignoire : on plongeait la personne sous l’eau jusqu’à ce qu’elle manque d’air, puis on lui demandait des renseignements sur son réseau. Certains sont morts noyés car ils n’ont pas voulu dénoncer leurs camarades. D’autres tortures, encore plus humiliantes, étaient aussi pratiquées. Il n’y avait en définitive que deux conclusions possibles : soit la personne arrêtée parlait, soit elle était tuée ou envoyée en camp de concentration.

    Bien sûr, nous étions considérés par les Allemands comme des espions, je reconnais que nous étions des hors-la-loi.

    Mais, c’était inadmissible d’utiliser la torture, la torture la plus avilissante pour nous faire parler. La devise du nazisme était l’esclavage de l’ennemi et la disparition de celui-ci. Il ne faut pas retirer aujourd’hui un sentiment de vengeance de ces actions, mais il faut s’en souvenir tout comme des horreurs des camps de concentration.

    « Mon beau-frère est mon à Auschwitz. Médecin au camp, il s’insurgea contre le traitement de ses malades : ils étaient en effet régulièrement battus… Les nazis le punirent d’atroce façon : il dut monter et descendre un escalier en portant une lourde pierre jusqu’à épuisement. Mon beau-frère tomba, l’Allemand qui le surveillait prit alors sa charge et lui fracassa la tête avec la pierre. Comme il n’était pas encore mort, on l’enterra debout et l’on fit passer un rouleau sur sa tête ! ».. Hitler, ajouta-t-elle, était l’incarnation totale du mal. La réalité de cette époque dépasse tout ce que l’on peut dire aujourd’hui. »

    Après la guerre, Madame Héron a exercé la fonction de Consul de France notamment en Pologne. Dans ce pays se trouvaient la plupart des camps de concentration. Dans ces camps, les juifs étaient entassés la nuit sur des planches, ils étaient habillés de loques, leurs cheveux étaient rasés. Le matin, les gardiens les réveillaient en les arrosant d’eau froide même lorsqu’il faisait moins quarante degrés, en hiver. L’appel se faisait à cinq ou six heures du matin, les prisonniers se tenaient en ligne près des barbelés électrifiés. Parfois certaines personnes tombaient d’épuisement, d’autres préféraient se suicider en se jetant sur les barbelés. Mais souvent, il arrivait que les autres prisonniers gardent ces morts debout pour recevoir leurs portions de nourriture…

    Nommée officier de rapatriement à la fin de la guerre, Mme Héron se souvient de sa rencontre avec un jeune juif auquel on avait remonté les bras à l’envers…

    Les fours crématoires pourtant nombreux et qui fonctionnaient sans arrêt, étaient insuffisants. Aussi les morts s’entassaient sur plusieurs mètres de hauteur devant les baraquements. Mais, il y avait pire : à Meizenek, la chaleur dégagée par les fours crématoires servait à chauffer la salle de bain du chef de camp !…

    Madame Héron était à la fin de la guerre à la Sécurité Militaire au rapatriement des déportés féminines de Ravensbruck à Annemasse. Elle accueillit ces femmes qui étaient encore habillées de robes à rayures, avec aux pieds des morceaux de bois tenus par des ficelles… Sur leur tête complètement rasée apparaissait une double raie qui avait été établie pour mieux les repérer en cas de fuite… « Elles sentaient le cadavre » ajouta Madame Héron… « Plus on est cruel, plus on cherche à être cruel ; c’était la cruauté la plus infernale, c’était terrible. Si vous trouvez que ce n’est pas un acte de sadisme… Ces tortures pour extirper les dénonciations atteignaient à la dignité de l’Homme. C’était une course infernale vers l’extermination, juifs et aryens confondus.

    « Mais le pire c’est que tout était programmé. Les Nazis savaient que s’ils vous donnaient tant et tant de nourriture à manger, vous alliez mettre tant et tant de jours à mourir. Ce n’était pas une guerre loyale, c’était une infernale saleté, quelque chose d’immonde ! Tout semblait normal, on pouvait tout se permettre. Celui qui tuait le plus, c’était le vainqueur. C’est l’homme qui a fait tout cela ! On n’a pas le droit de massacrer les hommes, on n’a pas le droit à une cruauté aussi sauvage. C’était le mal pour le mal… Je ne veux plus trop y penser, mais de toutes ces atrocités il faut tirer une philosophie :

    Si les hommes pouvaient comprendre que le bonheur est simple, proche et facile et que seule la tolérance et la compréhension en sont les principaux éléments» !

    Après la guerre, Madame Héron a connu des gens qui ont été torturés par la Gestapo. Mais ces personnes ont une certaine pudeur à révéler ce qu’elles ont subi. Leurs supplices étaient tellement avilissants qu’elles ne diront pas certaines choses…

    Chanceuse, Madame Héron n’a jamais été arrêtée. Mais alors que, jeune comédienne, elle participait à une représentation du Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux, elle apprit qu’elle allait être incarcérée. Elle dut s’enfuir et ce fut pour elle le début d’une longue pérégrination. Désormais, elle ne resta jamais pendant plus de vingt-quatre heures au même endroit, et dut même une fois adopter pour cachette un asile de fous… Malgré cela, elle put et voulut poursuivre l’accomplissement des missions qu’on lui confiait.

    Avez-vous déjà pensé que la Résistance serait vaincue par la Milice et la Gestapo ?

    « Il était temps que les Américains débarquent. Nous étions de plus en plus attaqués, les réseaux étaient infiltrés par des Allemands aidés de collaborateurs français.

    La milice de Pétain était constituée en général déjeunes gens volontaires, souvent « anarchistes ». Ils étaient attirés à cause de la politique ou par l’appât du gain.

    Brière, chef français de la Gestapo pour la région de Caen, aurait, selon Madame Héron, abattu froidement dans la rue et sans motif véritable, une cinquantaine de personnes. Il causa de nombreuses difficultés au réseau, à tel point qu’on jugea indispensable de l’exécuter.

    Le réseau Arc en ciel de Madame Héron a d’abord demandé l’autorisation à Londres de l’éliminer. Puis Jean Héron, son mari et deux autres camarades sont passés à l’action le 15 mai 1944.— « Malheureusement, cet attentat ne passa pas inaperçu, et il y eut de graves répercussions sur notre réseau ». En effet, le jour du Débarquement allié, le 6 juin 1944, à la prison de Caen, près de quatre-vingt-dix-sept personnes furent tuées, dix-huit résistants sur les quarante que comportait le réseau furent fusillés les uns après les autres. Parmi eux, le propre père de Madame Héron. Deux résistants de ce groupe eurent miraculeusement la vie sauve :

    le nom du premier fut mal prononcé par les Allemands et il ne sortit pas de sa cellule, le deuxième qui était un enfant de treize ans fut épargné.

     

    La propre mère de Madame Héron fut emprisonnée elle aussi.

     

    Dans la grande confusion qui régnait lors du Débarquement, par manque de temps peut-être, elle fut relâchée comme la plupart de ses camarades. Fuyant les bombardements et les Allemands, elles se réfugièrent quarante jours dans les champignonnières de Fleury-sur-Ome. Sur les quatre-vingt-dix-sept personnes tuées à la prison de Caen, aucun corps n’a jamais été retrouvé à ce jour.

    Ce n’est qu’après le Débarquement, et avec les Américains, que Madame Héron regagna Caen. A la prison, seul et ultime souvenir de son père, un pardessus taché de sang…

    Pensez-vous qu’une situation semblable à celle que vous avez connue pourrait se reproduire à l’avenir ?

    « Aujourd’hui, je pense que l’Eurone unifiée est une garantie pour la démocratie. Mais le danger vient de la dissolution de l’URSS et de la perspective persistante d’un gouvernement islamiste en Algérie.

    Croyez-vous que les jeunes, aujourd’hui, résisteraient comme vous l’avez fait ?

    —Oui, je crois à la jeunesse. Elle a besoin de faire quelque chose, de défendre des idées. »

    Cette expérience vous a-t-elle rendue plus tolérante ?

    « Cette expérience m’a donné le sens des vraies valeurs. J’ai connu de vrais patriotes : j’ai vu que l’homme était capable de donner sa vie contre la liberté de son pays. C’était un choix de devenir’ résistant, chacun savait ce qui 1′ attendait. Il n’y avait alors plus de différence de classe sociale entre les résistants… La tolérance, c’est que chacun a le droit d’être ce qu’il est, pourvu qu’il ne nuise pas à son prochain »

    Madame Héron a reçu comme récompenses pour son courage : la croix de guerre avec citation, la médaille de la Résistance, la croix nationale du mérite, la croix de guerre polonaise.

    Nous nous sommes séparées de Madame Héron après un repas pris en commun. Nous étions tous à la fois émus et enthousiasmés par ces rencontres. Nous avions pu discuter avec des gens exceptionnels qui avaient affronté des situations difficiles avec un courage remarquable. Ces personnes avaient une expérience de la vie qu’elles ont su faire partager. J’ai entendu plusieurs élèves s’exclamer que ces entrevues resteraient à jamais gravées dans leur mémoire.

    Ce séjour à Caen m’a donné un nouvel intérêt pour cette période de l’Histoire,

    une meilleure compréhension de 1a guerre, et un regard neuf sur le monde actuel.

    L’humanité en a-t-elle tiré des leçons ?

    Combien de temps l’Europe se rappellera-t-elle de ces horreurs, et dira-t-elle : Plus jamais ça ! Dans le monde, des guerres persistent toujours : Non loin de nous enYougoslavie ; en Azerbaïdjan… E ceci depuis le commencement de l’humanité…

    Y aura-t-il un jour un espoir de paix durable et de tolérance sincère entre le hommes ?…

    Propos recueillis et mis en forme par A B, 14 ans

     

     

    sources : https://sites.google.com/site/parolesderesistantsnormands/6-paulette-heron

     

     

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    RESEAU ALLIANCE

    Marie Madeleine Fourcade, Remy Douin

      

    M. Rémy Douin, né en 1927 dans une famille de petite bourgeoisie aux modestes ressources , est le fils de Robert Douin, sculpteur et directeur de l’Ecole des Beaux Arts de Caen , ancien combattant de 14/18.

    L’ancienne Ecole des Beaux Arts :

     

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Caen_beauxarts.jpg

     

     Son enfance est heureuse auprès de ses parents, d’une sœur trisomique et d’un demi-frère. 

    La famille réside à Saint-Aubin-sur-Mer, sur la Côte de Nacre, près de Courseulles. M. Douin père est en effet en charge de l’entretien ou de la restauration du clocher de l’église.

     

    Mme Douin est une mère au foyer, effacée peut-être , et toute dévouée à ses enfants et à son époux.

     

    Rémy suit les cours de l’Institut Saint-Joseph de Caen.

     

    A la maison, les conversations sont libres, et Rémy échange sur tous les sujets avec un père qu’il aime et qu’il admire.

     

    L’avant-guerre a été marqué pour lui comme pour ses parents, par un net sentiment patriotique et anti-allemand, fondé sur les réminiscences de la première guerre, pendant laquelle son père a été blessé par deux fois, ce dont il garde des séquelles importantes à un bras. On raconte beaucoup la Grande Guerre à la maison.

     

    Il a été marqué par l’angoisse de l’imminence d’une seconde guerre et frappé par un antisémitisme ambiant que nourrissait « la peur du juif ». A ses yeux, celle-ci découle d’une perversion de la culture chrétienne. Rémy Douin insiste sur le fait que lui-même n’a jamais été antisémite.

     

    La mise en place de la Collaboration en 1940 met en rage Robert Douin. Il tient Pétain d’emblée pour un traître.

     

    Il cherche alors comment lutter contre l’occupant et prend des contacts avec des résistants, sur les indications de collègues des Beaux-Arts . En novembre 1940, il entre dans la résistance à Caen et est contacté, fin 1941, par le chef du réseau Alliance

     

    ( 1 ). Il signe son engagement. Il deviendra le chef du réseau du Calvados. Son pseudonyme : Civette.

     

    A la maison, on écoute Radio-Londres et on parle du Général de Gaulle, même si on n’a pas entendu son Appel. On écoute Maurice Schuman et on reprend courage.

     

    Robert Douin cache des juifs. Car on a connaissance d’ arrestations, de déportations. On a entendu parler de fours crématoires…

     

    Au début 1941, Robert informe son fils, qui a alors 14 ans, de son entrée dans la Résistance. Mme Douin ne sera informée que bien plus tard.

     

    Rémy Douin présente ainsi sa vision du réseau Alliance et de la figure de son fondateur :

     

    Le réseau Alliance fut créé par le commandant Loustaunau – Lacau (1894 – 1955), commandant de carrière,

    (2) qui fut mis en disponibilité pour avoir voulu protéger l’Armée d’une décadence certaine et l’avoir trop crié.

     

    De plus, celui – ci créa et dirigea sous le pseudonyme « Navarre » un petit groupe de presse dénonçant la montée du nazisme, le manque de jugement des dirigeants, la publication de l’Ordre de Bataille Terre – Air – Mer de Hitler … La secrétaire de ce groupe était Marie – Madeleine Fourcade qui deviendra chef du réseau Alliance à la fin de 1940 ( 2 ).

     

    archivesdefrance.culture.gouv.fr :

     

    http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/2/5/6/9782262023652.jpg

     

     

    Elle avait 30 ans en 1939.

     

    En 1939, le commandant Loustaunau – Lacau est réintégré dans l’armée, il part au front. Mais il fait part à l’État – Major du fait qu’il existerait des relations suivies à Amsterdam entre un Ministre et un sénateur français et un agent allemand de l’espionnage économique, que le 2ème Bureau avait chassé de France en juillet 1939… En haut lieu, on étouffe l’affaire, et le commandant Loustaunau – Lacau est incarcéré dans la Forteresse de Mützig. Il est relâché grâce à un juge et à des accusations vérifiées. Mais il est , plus tard, grièvement blessé et constitué prisonnier à l’hôpital militaire de Châlons-sur-Marne. Evadé, il se rend à Vichy, pensant que c’était le lieu et le meilleur moyen d’avoir des contacts et des renseignements. C’est à partir de Vichy qu’il dirige ses contacts vers Marie – Madeleine Fourcade à qui il confie la direction du Réseau Alliance.

     

    Le Réseau Alliance a compris 3000 membres dont 700 femmes. Parmi ces 3000 membres, 432 personnes ont été assassinées, dont Robert Douin ; 237 furent internés et 423 qui ont été déportés, dont 206 seulement sont revenus.

     

    Pour Rémy Douin, Alliance n’était pas un mouvement politique, puisqu’ il a rassemblé des membres appartenant à des partis ou à des sensibilités très divers.

     

    Rémy décide donc de suivre les traces de son père et de participer concrètelent à

     

    l’ action de celui-ci. Ses motivations : le patriotisme, la lutte contre le nazisme, la haine de l’occupant, l’admiration pour les réfractaires du S.T.O.. Rémy , comme son père, observe aussi avec honte et mépris les engagés de la Légion des Volontaires contre le Bolchévisme ( L.V.F. ) de Darnand.

     

    En prenant des notes mentalement, il aide son père à cartographier les défenses allemandes, pour transmission aux Anglais ( Intelligence Service). Robert se rend sur la plage à bicyclette avec son fils, présenté comme son apprenti, prétextant un besoin de peindre, afin de repérer les défenses allemandes et la construction du mur de l’ Atlantique et d’ élaborer une carte de 17 m de long .Rémy, qui connaît bien la côte en indique à son père tous les sentiers d’accès . Il ajoute lui-même à la carte un sentier. Il observe les travaux de l’organisation Todt, il relève l’emplacement de fosses anti-chars. Lors d’un repérage, ils manquent d’être arrêtés par une patrouille allemande. Les retours à la maison, après le couvre-feu de 22h , sont toujours périlleux.

     

    Rémy Douin ne connaissait que trois personnes du réseau : ANIME Albert, surnommé Pieuvre ( un Charron), CABY Jean, surnommé Emouchet (un Radio Electricien) et THOMINE Georges, surnommé Cachalot ( un Marin Pêcheur ). D’autres personnes , plus importantes, venaient parfois à la maison , mais leur identité lui était cachée, d’autant qu’ il n’était pas membre officiel du réseau . Il a cependant connu un officier, M. Gouliboeuf.

     

    Il ne quitte sa maison qu’en février 1944 pour raisons de santé et se soigner à 30 km de Caen chez son demi-frère.

     

    Il a alors 17 ans.

     

    Son père est surveillé pendant six mois par une française, maîtresse du chef de la Gestapo locale. Il refuse la proposition du réseau de partir avec sa famille en Angleterre, arguant du fait que sa carte est inachevée. Ce document parviendra cependant à destination. Finalement, M. Douin père est arrêté , le 17 mars 1944, sur son lieu de travail, suivi par Jean Caby et Georges Thomine . Emprisonnés à Caen,ils y sont torturés puis fusillés le 6 juin 1944 . ( 4 )

     

    Rémy retourna alors chez lui et fut obligé de travailler dur pour nourrir sa mère et sa sœur.

     

    Ses sentiments furent partagés à l’annonce du débarquement : bonheur de voir son père vengé, de voir justifiée l’œuvre de celui-ci , mais aussi immense tristesse devant toutes les pertes civiles et l’anéantissement des villes . Il se souvient traumatiquement du vacarme des avions et de la lueur des flammes rouges. Mais l’un des chemins inscrit par Rémy sur la carte sera utilisé par les anglais lors du Débarquement, entre le 6 et le 8 juin 1944 ( 5 ) .

     

    Rémy Douin a su délivrer aux jeunes gens une leçon de sagesse, directement inspirée par la mémoire héroïque de son père :

     

    Il faut tout faire pour que de tels événements ne se reproduisent pas, il faut s’ouvrir à des idéaux, il faut respecter la vie ; mais il faut aussi dire non à certains moments, et , dans l’avenir, , rester vigilant ; enfin, miser sur l’éducation, pour soi-même comme pour autrui.

     

     

    Notes :

    1 Alliance est un réseau de la Résistance intérieure française pendant la deuxième guerre mondiale. Alliance était l’un des plus actifs réseaux de renseignements de la Résistance, avec la Confrérie Notre-Dame et, comptant jusqu’à 3.000 membres, le plus important des réseaux dépendants de l’Intelligence Service britannique (IS) sur le territoire français. Le réseau dénombre au total 438 morts[1] sur 1 000 arrestations. Chaque membre, pour préserver son identité, se vit désigner un matricule par l’IS. Puis, pour rendre plus pratique la communication entre les différentes parties, ils adoptèrent des surnoms ou pseudonymes. Les fondateurs du réseau Alliance et la plupart des autres membres choisirent de porter comme pseudonymes des noms d’animaux. C’est pourquoi la police allemande lui a attribué le nom original d’Arche de Noé. Toutefois, certains groupes à l’intérieur du réseau reçurent des pseudonymes de métier, ou de tribus indiennes… ( source : Wikipedia ) 

    2 Loustanau-Lacau :nommé par Xavier Vallat, en septembre 1940, délégué général de la Légion française des combattants, dont le siège est à l’Hôtel des sports à Vichy, il entreprend d’y recruter des agents qui établiront des liaisons avec les services anglais. Il recrute d’abord parmi les anciens de Corvignolles et de la Spirale, c’est-à-dire au sein de la droite nationaliste et de l’armée. ( source : Wikipedia )

    Marie-Madeleine Fourcade : appartenant à la haute bourgeoisie, élevée au Couvent des Oiseaux, pianiste, elle prend la tête du réseau en 1941. Arrêtée avec son état-major le 10 novembre 1942, elle s’évade et peut rejoindre Londres d’où elle dirige le réseau, qui finit par se rattacher au BCRA.

    Elle a publié chez Fayard l’Arche de Noé en 1968. gaulliste, jusqu’à la capitulation allemande. Elle revient en France en 1943 et est capturée en juillet 1944. Son pseudonyme : Hérisson.

     

    4 Dans le réseau Alliance du Calvados, la période sombre a commencé le 14 mars 1944 avec l’arrestation à Paris d’un agent de liaison de Robert Douin

     

    (Jean Truffaut dit Tadorne, qui possédait sur lui des documents importants sur le réseau et qui avait rencontré Robert Douin le 9 mars).
    A sa suite, le 17 mars, Robert Douin a été arrêté à Caen, Georges Thomine a été arrêté à Port-en-Bessin, Jean Caby a été arrêté à Villers-Bocage.
    Le 4 mai, la quasi totalité du groupe de Villers-Bocage a été arrêtée.
    Le 5 mai, c’est le tour du groupe de Vierville-Saint-Laurent-Trévières qui, lui aussi, est arrêté en totalité: Désiré Lemière, Albert Anne, Robert Boulard et Charles Olard.

    Ces arrestations étaient en général faites par des Français travaillant pour la Gestapo.

    Tous ont été interrogés sous la torture à Caen, 4 ont été libérés, 1 déporté et 16 fusillés le 6 juin 1944 à la prison de Caen, dans la panique qui semble avoir saisi les Allemands le matin du débarquement. Leurs dépouilles n’ont jamais été retrouvées.

     

    ( source : vierville.free.fr/811-ResistanceVierville.htm )

     

     

     

    5 Opération Sword Beach . Cette plage était attribuée à la Seconde armée britannique.

    Elle s’étend sur 8 km de Ouistreham à Saint-Aubin-sur-Mer.

     

     

     

    INTERVIEW :

     

    1°) Comment était votre enfance ?

     

    En 1938, je sentais venir la guerre et la montée du nazisme. Pendant la guerre, j’écoutais la radio de Londres et j’ai entendu parler du Général De Gaulle. J’allai à l’école. Le jour de repos était le jeudi mais le samedi je travaillais.

     

    2°) De quoi parlaient les gens avant la guerre ?

     

    Il fut torturé par la Gestapo. Les Allemands avaient constaté que tous les membres du réseau avaient des pseudonymes d’animaux. Le 16 mars 1944, mon père devait rencontrer, durant la guerre de Caen, Jean Truffaut, âgé de 20 ans, qui avait pour pseudonyme «tadorne » ; mais celui – ci fut arrêté le 11 mars 1944 et mourut au Struthof. Il y avait beaucoup de perte pour le réseau car durant septembre 1943 et début 1944 il y avait encore des arrestations.

     

    3°) L’avez – vous ressenti avant la guerre ?

     

    . Cependant, les déportations marquaient les gens.

     

    4°) Comment était la résistance ?

    Il connut plus tard, Duchèze, Margerie, « Dragon ». Il cherchait un point de chute en Normandie. Mon père ne cachait pas ses opinions. Je n’avais que 14 ans quand j’ai su que mon père faisait de la résistance. Les gens ne devaient pas connaître beaucoup de personnes. J’ai vu un officier qui se nommait Gouliboeuf. Il y avait beaucoup de réseaux dans la région mais à l’époque je l’ignorais. Les gens ne se connaissaient pratiquement pas. Mon père était le chef du réseau du Calvados.

     

    5°) Pourquoi votre père vous a t – il informé de son entrée dans la résistance ?

     

    Parce qu’il avait confiance en moi et qu’on était patriote de père en fils. Il a du sentir le patriotisme en moi.

     

    6°) Mais il prenait des risques ?

     

    Oui, mais je l’aidais. J’ai ajouté un chemin que je connaissais sur la carte que faisait mon père. Le plan de mon père est arrivé en Angleterre. Le jour du débarquement, j’ai vu sur une carte d’un anglais le chemin que j’avais ajouté. Un jour, mon père a dit à ma mère qu’il faisait de la résistance.

     

    7°) Comment a t – elle réagi ?

     

    Avec appréhension mais elle ne le montrait pas du moins elle essayait de le cacher. Quand mon père fut arrêté, elle a dû mal à s’en remettre. Ma sœur étant mongolienne et ma mère sans travail, à 17 ans j’ai du assuré la fonction à la maison.

     

    8°) Comment votre père a t – il réagi quand vous lui avez demandé d’entrer dans la résistance ?

     

    Ca coulé de source. Mon père trouvait ça normal. J’inspectais des endroits. Dans la région d’Arromanche où les alliés ont débarqué, un port artificiel a été crée afin de permettre la circulation des chars, des caissons… Les Allemands, quant à eux, creusèrent des fosses anti – chars. Un jour, alors que mon père et moi étions allés inspecter des nouveaux endroits à bicyclette, nous avons rencontré un officier allemand. Il nous demanda ce qu’on faisait et mon père répondit qu’il cherchait un endroit pour la carte de ses Beaux Arts.

    Heureusement pour nous, la baigneuse, qui accompagnait l’officier, avait froid donc ce dernier partit plus occuper par la baigneuse que par nous. Mon père était inquiet pour moi que pour lui – même. La carte d’état major faisait 17m quand elle arriva en Angleterre. Mon père était surveillé par la Gestapo, c’est pourquoi, le réseau lui propose de partir avec sa famille en Angleterre mais il refusa à cause de la carte qu’il n’avait pas finit.

     

    9°) Avez – vous eu des faux papiers ?

     

    Non. Mon père travaillait avec son nom bien qu’il savait qu’il était surveillé par la Gestapo.

     

    10°) Avez – vous souffert de la guerre ?

     

    En 1941 – 1942, mon année scolaire se passa à Saint Aubin où j’habitais car mon père était chargé du clocher donc c’était plus commode d’aller vivre là – bas. Mon père partait de la maison à 7h du matin et rentrait le soir à 20H. On mangeait de la viande rarement. J’étais beaucoup plus mince qu’aujourd’hui. Je souffrais de la faim, et de plus, il y avait le rationnement, mais avec le marché noir cela allait. Des biscuits vitaminés étaient distribués en classe. On buvait du lait écrémé et le pain était rationné. Il y avait une carte de rationnement et chaque catégorie était classée, exemple, travailleur de force G1, enfant E … On avait 1 kilo de sucre par mois. On ne connaissait pas l’orange.

     

    11°) Etes – vous toujours resté en France ?

     

    Oui, je suis plutôt F.F.I (Force française de l’Intérieur).

     

    12°) Avez – vous des amis déportés ?

     

    Avant non et après oui. Je ne connaissais pas beaucoup d’amis pendant la guerre mais après j’en ai connu.

     

    13°) Qu’est ce qui a changé dans votre ville ?

     

    Le climat moral. Il y avait moins de voitures qui circulaient car l’essence était rare. Seul le médecin avait le droit de disposer de l’essence pour ses visites. Quand les pneus pneumatiques étaient endommagés, on les recousait pour les réparer. J’ai même vu une voiture descendre une rue de pavé sur la jante. Les gens sortaient moins et le couvre – feu était à 22h. La ville n’était pas animée, les activités de jeunes avaient disparu. Les femmes se peignaient les jambes car il n’y avait plus de bas. Il n’y avait pas beaucoup de tissu, de plus, il n’y avait plus de charbon. Du point de vue moral, il y avait peu de gens gai. Il suivait tous l’évolution des fronts alliés et écoutait la radio de Londres et la propagande impériale. Maurice Schuman arrivait à remonter le moral. C’était un climat triste bien que les gens vivaient à peu près normalement.

     

    14°) Connaissiez – vous des juifs ?

     

    Oui. Il y avait une famille juive à Saint Aubin dont la femme avait une prothèse poliomyélite. Un jour, ils ont disparus. Ils ont sans doute du être arrêté. Mon père cachait des juifs. ( Juste )

     

    15°) De quel parti politique faisiez – vous parti ?

     

    Je ne faisais parti d’aucun parti politique. La politique n’est jamais entré durant cette événement. Je peux dire que mon père était un profond républicain. On parlait de politique seulement après la guerre. Les partis structurés comme les communistes résistants étaient plus efficaces et plus forts. Pour moi, le Réseau Alliance n’est pas politique puisque les origines des gens appartenant à ce réseau sont différentes.

     

    16°) Dans la vie de tous les jours, y avait – il des sujets tabous ?

     

    . Bien sûr, mon père ne me disait pas les dates des réunions du réseau. A l’époque, il n’y avait aucune éducation sexuelle. J’ai toujours été libre avec mon père. On parlait de tout, des allemands qui étaient l’ennemi, des SS, de la Gestapo française. A l’intérieur de la maison, on écoutait la radio de Londres.

     

    17°) Que pensiez – vous des actions menées par Pétain et Laval ?

     

    Indigne ! Je n’ai pas entendu l’appel de De Gaulle mais j’ai pleuré de rage en entendant le discours de Pétain. J’ai eu honte. Je trouve que Pétain a réduit les Français. Sous prétexte qu’il était officiellement le vainqueur, les gens avaient confiance dans l’honneur d’un maréchal. Mon père n’a jamais cru en Pétain en 1940. Il n’a pas admis la défaite.

     

    18°) Pensiez – vous que Pétain était contre sa patrie ?

     

    Oui. Il a composé avec les ennemis. C’était illogique car la France était en guerre contre l’Allemagne puis tout d’un coup s’allie avec l’Allemagne. L’influence de Pétain n’a pas toujours duré. Au début, les gens étaient plus pétinistes mais peu à peu le nombre de pétinistes décroît.

     

    19°) Quels ont été vos sentiments lorsque vous voyez un allemand ?

     

    On aimait pas les Allemands car c’était l’occupant et l’ennemi. Les souris grises, c’est – à – dire les infirmières, les auxiliaires de l’armée allemande, et les Allemands étaient fiers d’avoir gagné. Il y avait un brin de haine contre les LVF et les Allemands qui réquisitionnés pour la STO. Un jour, j’ai accompagné des camarades à Caen qui devaient partir en Allemagne et ils chantaient la Marseillaise. Les réfractaires cachaient les employés agricoles. La réquisition allemande était de 2500 hommes. Certains ont lutté contre ça.

     

    20°) Aviez – vous honte des français LVF ?

     

    Si. Ils étaient aussi mal vu que les Allemands. On avait honte pour eux. Ils étaient pires que la Gestapo allemande. La milice de Darnand combattait contre le maquis. Il chassait les résistants.

     

    21°) Aviez – vous des prisonniers allemands dans votre réseau ?

     

    Le réseau était essentiellement des renseignements. Il ne faisait pas parti du maquis. Il y avait des ramifications qui faisaient espionner des ports militaires. Les espions signalaient les bateaux allemands en partance et le Réseau Alliance par relation prévient les Anglais qui ont pu en détruire.

     

    22°) Aviez – vous des armes ?

     

    Mon père possédait un pistolet qu’il cachait à l’Eglise Saint Nicolas.

     

    23°) Avez – vous déjà tué un Allemand ?

     

    Non.

     

    24°) Et votre père ?

     

    Si, pendant la guerre de 14 – 18.  

      

    25°) Comment s’est passé la reconstruction des industries ?

     

    70% de Caen a été écrasé par les bombardements. A Caen, il ne restait pas grand chose. La reconstruction de Caen a commencé en 1951. Une grande industrie métallurgique s’est restauré. Les industries se sont remis en route petit à petit.

     

    26°) Où étiez – vous lors du débarquement ?

     

    J’étais à 30 km de Caen. J’ai entendu les bombardements et j’ai vu les avions des alliés. Au début, ça a été la joie. Il y avait beaucoup de morts dont des personnes de la ville. On comptait 5000 habitants à Caen. Beaucoup ont quitté la ville. Ma mère est restée à Caen qui était une ville libérée. Elle a failli être tué car elle habitait pas loin du temple des protestants. Il y avait une ruée de moustique, de plus, le choléra sévissait. Ma mère l’a attrapé. La ville sentait la charogne.

     

    27°) Que s’est – il passé pour les collaborateurs ?

     

    Les collaborateurs fut éliminé. Les femmes étaient rasées. Certains étaient accusés à tort.

     

    28°) Quel était votre état de santé ?

     

    J’ai survécu. Je suis parti car j’étais affaiblie. J’étais fatigué et assez amoindri. Certaines personnes pensaient que mon père m’avait envoyé à la campagne pour me protéger.

     

    29°) Quel était le mot de passe de la BBC pour annoncer le débarquement ?

     

    Je ne sais pas. Il y en avait sûrement, des codes, peut – être. Je sais que 60 à 80 personnes ont été fusillés au 6 juin jusqu’à la fin de l’après – midi.

     

    30°) Etes vous fier que votre père soit mort le jour du débarquement ?

     

    Non. J’étais plutôt fier du rôle qu’il a joué. Théoriquement, il a été évacué et a été emmené loin.

     

    31°) Dans quelles circonstances, a t- il été arrêté ?

     

    Des agents de la Gestapo, habillé en civil, sont arrivé à la maison et ont demandé où était mon père. Ma mère répondit qu’il était sur son lieu de travail. Puis, ils sont allés le chercher à l’entreprise le vendredi 17 mars à 9h00. 

     

    32°) Avez – vous essayé de faire évader votre père ?

     

    Non. J’étais chez mon demi – frère et il était interdit pour moi de rejoindre Caen. Mon père correspondait avec ma mère, il épinglait dans le linge salle des bouts de papier où il disait qu’aujourd’hui c’était l’anniversaire de ma grand – mère, ou bien qu’il avait faim, ou bien il demandait à ma mère de préparer ses grosses chaussures. Il n’y avait pas de parloirs.

     

    33°) Depuis combien de temps votre père était – il suivi par la Gestapo ?

     

    Depuis longtemps. C’était une française, la maîtresse du chef de la Gestapo, qui filait mon père depuis 6 mois peut – être.

     

    34°) Gardez – vous une haine envers les Allemands ?

     

    Non… à la limite une certaine défiance. Je suis européen et rester désuni ne même à rien. IL faut savoir enterrer la hache de guerre.

     

    35°) Pendant la guerre, les gens pensaient – ils que les juifs étaient des êtres inférieurs ?

     

    Non, ils ne pensaient pas que les juifs étaient inférieurs. Je pense qu’ils étaient plutôt jaloux car les juifs avaient la réputation de réussir tout ce qu’ils entreprenaient. C’est à cause du jugement nazi.

     

    36°) Aviez – vous-même peur des juifs ?

     

    Non. Je ne crois pas à la race aryenne.

     

    37°) Avez – vous retrouver votre famille ?

     

    Oui, ma mère et ma sœur. J’ai dû attendre le mois d’août quand les alliés sont partis pour rejoindre Caen. Il n’y avait plus personnes. J’ai dû aller m’adresser au chef local de la résistance pour savoir où elles étaient parties. A la fin du mois d’août, je les rejoins à Bayeux, puis, nous sommes retournés à Caen.

     

    38°) Avez – vous souffert ou eu des séquelles ?

     

    Non. J’ai seulement souffert de la malnutrition comme toutes les autres personnes.

     

    39°) Devez – vous une reconnaissance aux soldats allemands ?

     

    Je leur devais reconnaissance que s’ils libéraient un résistant. Sinon à part cela, il n’y avait aucune raison de leur devoir une reconnaissance. Je ne vois pas pourquoi car c’était l’occupant.

     

    40°) Connaissiez – vous des Allemands ?

     

    Non, je n’ai jamais connu d’allemand, à part, qu’un jour, j’ai rencontré un aumônier allemand.

     

    41°) Comment est – ce que L’État a pu se laisser faire ?

     

    Hitler a manœuvrer en Allemagne. Il a réussi à remettre sur pied une armée et une idéologie.

     

    42°) Quand les Allemands ont commencé à annexé la France, y avait – il des révoltes ?

     

    Non, pas tellement. Il y avait plus d’appréhension. Les gens n’étaient pas apathique mais ils voulaient la paix à n’importe quel prix.

     

    43°) Pouvez – vous nous parler d’Hitler ?

     

    Qu’est ce que je peux vous apprendre de plus que ce que vous avez appris sur lui ? … C’était une bête à tuer, un despote. Il a crée un parti pour diriger sur l’Europe néfaste.

     

    44°) Comment arriviez – vous à savoir que des résistants ont été arrêtés ?

     

    De bouche à oreille. Quand Duchèze vit des agents, il sut que c’était lui qu’on venait arrêter ; il dit alors au revoir à sa femme qui elle – même fut déportée. Les gens qui étaient arrêtés ont été déportés. Il y a eu des rafles.

     

    45°) Comment ça se passait dans les camps de concentration ?

     

    Je savais juste que les juifs étaient arrêtés. J’ai entendu parler des fours crématoires.

     

    46°) Et si des Allemands prenait des otages, que se passait – il ?

     

    Un jour, il y avait eu un sabotage sur le chemin de fer près de Caen. 42 personnes n’étaient pas encore mortes. Il n’est souvent pas possible de libérer les gens qui sont arrêtés.

     

    47°) Connaissiez – vous beaucoup de personne ayant été tué ?

     

    Non, je sais juste qu’il y a eu 300 morts le dernier dimanche d’avril.

     

    48°) Quand vous faisiez de la résistance, ressentiez – vous un sentiment de réussite ?

     

    Oui, sans ça je n’avais rien fait. Une bonne partie de la population attendait que ça se passe. Ceux qui ont résisté avaient de l’espoir en eux. 

     

    49°) Après la guerre, est ce que l’État avait de la reconnaissance pour les résistants ?

     

    Oui, mais c’était plutôt une reconnaissance moral. On avait fait un silence pour les déportés, les résistants étant la minorité de personnes. Certaines personnes considéraient qu’ils n’étaient pas écoutés et pas cru. Moi, je croyais contrairement aux non – résistants qui eux n’y croyaient pas. La population, ayant plus participer, se sentait moins concerné. D’autres souffraient en silence.

     

    50°) Combien de temps a t – il fallu pour reprendre une vie normale après la guerre ?

     

    Cela dépendait des personnes qui ont été plus ou moins touchés. Mais de façon générale, du point de vue morale et matérielle, il a fallu tout une génération pour masquer les blessures.

     

    51°) Etes vous déjà allé à Vichy ?

     

    Non. Je suis juste passé à Vichy mais je ne l’ai pas visité.

     

    52°) Quels sont vos sentiments concernant la guerre ?

     

    Je souhaite que ça ne se repasse jamais. La jeunesse doit prendre conscience que la guerre ne doit pas exister. Il faut avoir l’esprit large pour éviter des conflits car il faut savoir qu’il y a eu 60 millions de morts. Il faut éviter la guerre à n’importe quel prix. Il est souhaitable que vous ne le viviez pas.

     

    53°) Etant l’une des dernières personnes à avoir vécu pendant la résistance, quel est votre message que vous souhaiteriez faire passer ?

     

    Il faut tout faire dans les limites raisonnables pour que ça ne se reproduise pas. Il faut être ouvert à un idéal de l’homme, et, avoir beaucoup de respect, envers la vie surtout. Il ne faut pas admettre n’importe quoi. Il faut s’éduquer, éduquer les autres et être vigilant.

     

     
     
      SOURCES : https://sites.google.com/site/parolesderesistantsnormands/8-remi-douin

     

     

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    La résistance locale

    La résistance dans le Calvados est représentée par divers groupes actifs bien implantés en particulier:
    - l'OCM (Organisation Civile Militaire) efficace et très structurée avec un responsable par canton (Jouin à Trévières), dirigée localement par R Delente et G Mercader de Bayeux, qui ont constitué un réseau de renseignements "Centurie" qui fournira de précieuses indications sur la pointe du Hoc grâce au groupe de Grandcamp de Jean Marion et A Farine. C'est également ce réseau qui a permis d'aider le rescapé du commando anglais "Aquatint" par l'intermédiaire de Madame de Brunville d'Asnières.
    - le réseau Mithridate travaillant pour le renseignement anglais,
    - le mouvement de Libération-Nord dirigé par M Fouque, dont les seuls représentant du Bessin furent les cousins Poitevin (dont Arthur, professeur de musique aveugle ! qui se promène sur le littoral accompagné d'un jeune garçon qui lui décrit ce qu'il voit.. Arthur mémorise tout...)
    - enfin par le réseau Alliance qui était le seul implanté sur le secteur d'Omaha.

    Le groupe Alliance

    Le réseau "Alliance" a été créé en 1940 par Georges Loustaunau Lacau dit "Navarre", arrêté en 1941, puis repris par Marie Madeleine Fourcade dit "Hérisson" et par Léon Faye.

    Ce réseau s'étend à toute la France, aussi est-il diviséen 1942 en zones :Sud Ouest, Sud Est, et Ouest, commandé par Jean Roger Sainteny dit "Dragon". Ce secteur Ouest était lui même divisé, et, la Normandie était appelée "Ferme".

    La partie ouest du Calvados, dirigée par Robert Douin dit "Civette", était elle même divisée en 4 autres secteurs dont le "Bessin" créé par Jean Sainteny,qui réside parfois à Aignerville (près de Trévières). Sainteny fédère son équipe avec d'autres résistants locaux : Bernier de Port, et surtout avec l'instituteur de Formigny, M Couliboeuf dit "Bison noir" qui devint le chef et la boîte aux lettres du groupe "Bessin" aidé par Rodriguez dit "Pie",le radio.

    Cette zone "Bessin" est elle même divisée en 3 secteurs : Bayeux, Port en Besssin (Paul Bernier,avec des pêcheurs: Payen, les Cardron, et surtout G Thomine dit "Cachalot"...)et, enfin, Saint Laurent-Trévières qui est représenté par : Désiré Lemière dit "Chordeille" facteur à St Laurent; Albert Anne, forgeron-charron, d'Asnières ; Robert Boulard facteur à Trévières; Charles Olard, le receveur du bureau de poste de St Laurent.
    Ces équipes observent et transmettent des renseignements d'une grande précision, en effet quoi de plus naturel qu'un facteur en tournée qui n'hésite pas à discuter [se renseigner discrètement]avec les habitants ? De même qui se méfierait de ces braves pêcheurs qui jettent leurs filets face aux bunkers en construction? Enfin, qui se méfierait d'un aveugle qui se promène sur le littoral avec sa canne blanche ?

    L'équipe de Villers Bocage dirigée par J Caby dit "Emouchet" est également fort active car elle dresse des cartes d'etat major très précises localisant toutes les activités et constructions allemandes de la région.

    Le groupe Alliance dont l'activité est le "renseignement" fonctionne par un système organisé de "boites aux lettres" dont celle de Bayeux est centrale ; de là, des contacts émis par un poste emetteur radio vers Londres. L'épicentre de ce réseau est donc la "maison des gouverneurs" à Bayeux, résidence de deux institutrices Julia Picot et Germaine Limeul, qui centralisent toutes les informations.

    A partir de l'été 1943 les alliés sollicitent davantage de renseignements : la décision de débarquer en Normandie a été prise... Robert Douin s'active et peaufine ses cartes qu'il agrandit au 1/10.000 puis les fait parvenir à Paris par l'intermédiaire d'un agent de liaison, Jean Truffaut, dit "Tadorne". En mars 1944,toutes ses cartes sont finies.

     

     

    Désiré Lemière, paysan, facteur et résistant, membre du réseau "alliance"
    fusillé le 6 juin 1944 à la prison de Caen

     

    Désiré Lemière dit "Chordeille"

    D Lemière, né le 9 novembre 1887 à Louvières, est marié et a trois enfants. Il est agriculteur dans la commune de St Laurent/Mer mais son travail est réduit en raison de l'impossibilité d'exploiter une partie de ses terres en raison de la présence mines, aussi devient-il le "facteur" que l'on voyait chaque jour sur son vélo de Saint Laurent à Colleville.Le responsable du renseignement du secteur, Georges Thomine, pêcheur de Port en Bessin âgé de 38 ans, le contacte et Désiré Lemière rentre dans les rangs de la résistance le 1° janvier 1943. Ainsi pouvait-il observer à son aise les réalisations allemandes de dispositifs de défense du fameux "mur de l'atlantique" : construction de casemates et canons, emplacement des champs de mines, position des troupes.... Il transmettait ses observations à G Thomines qui lui même les rapportaient à Londres.

     


     

    Le groupe Alliance
    A Port en Bessin, le "groupe Alliance" de Georges Thomine (photo) et Paul Bernier centralise les renseignements des communes voisines. Le réseau "Alliance" a été créé en 1940 par Georges Loustaunau Lacau "Navarre" (arrêté en 1941) aidé de Marie Madeleine Fourcade "hérisson". En 1942 "Alliance" fut scindé en 3 zones : Sud Ouest, Sud Est, et Ouest, commandé par Jean Roger "Sainteny". Ce secteur Ouest était lui même divisé, et, la Basse Normandie était appelée "ferme". La partie ouest du Calvados, dirigée par Robert Douin "civette", était elle même divisée en 4 autres secteurs dont le "Bessin" créé par Sainteny, Berbier de Port, et par l'instituteur de Formigny, M Coliboeuf "Bison noir" qui était la boîte aux lettres du groupe. Cette zone "Bessin" est elle même divisée en 3 secteurs : Bayeux, Port en Besssin et Saint Laurent-Trévières qui est représenté par : Désiré Lemière "Chordeille" ; Albert Anne, charron, d'Asnières ; Robert Boulard ; Charles Olard.

    Le groupe Alliance dont l'activité est le "renseignement" fonctionne par un système organisé de "boites aux lettres" dont celle de Bayeux est centrale et par des contacts radios émis depuis Bayeux.
    Georges Thomine

     

    Les arrestations de 1944
    L'ensemble du groupe Alliance a connu en automne 1973 une vague d'arrestations au niveau national , la Normandie ne fut pas touchée. Mais le 14 mars 1944 la Gestapo organise un coup de filet important probablement suite à l'arrestation à Paris d'un agent de liaison "tadorne" (Jean Truffaut de Rennes)qui était en possession de documents importants. Ainsi le 17 mars, R Douin , le chef départemental (chez qui était passé tadorne) est arrêté ainsi que G Thomine de Port et trois autres résistants. A chaque fois ce sont des français, membres de la gestapo qui font le travail des nazis en arrêtant les résistants.
    Puis, progressivement, trois résistants sont arrêtés les 20 et 28 avril avril, ensuite neuf résistants le 4 mai essentiellement à Villers Bocage. Enfin le 5 mai, c'est Désiré Lemière qui est arrêté ainsi que plusieurs autres camarades : Albert Anne, 36 ans, charpentier à Asnières ;Robert Boulard, facteur à Trévières et le receveur de la poste de St Laurent.
    Le réseau alliance du calvados est décapité, sur les 21 arrestations, 4 seront libérés, un sera envoyé en camp de travail et 16 seront fusillés le 6 juin à la prison de Caen, dont Désiré Lemière de Saint Laurent, Robert Boulard facteur à Trévières, Albert Anne d'Asnières et G Thomine de Port en Bessin.

     


    Simone Lemière témoigne de l'arrestation de son père.

     

    le 5 mai 1994, Simone Lemière, agée de 17 ans, trayait le vaches avec sa mère lorsque :

     

    "De ma fenêtre, j'ai vu la traction s'arrêter devant notre ferme. Papa en est descendu, accompagné par les deux types de la "Gestapo". Il a appelé maman. Ils sont entrés dans la maison. On tremblait de peur. Le poste de TSF était simplement caché dans une armoire, recouvert d'une couverture. Papa était toujours à l'écoute de la BBC. Souvent, il revenait chez nous, aux environs de minuit. Sans cesse, il nous répétait la même excuse: j'ai bu un coup chez un tel. Bien plus tard, nous avons compris que Papa ne voulait pas nous mêler à ses activités, pour nous protéger en cas de coup dur.
    Papa s'est débarbouillé sous le regard indifférent d'un des types de la " Gestapo ". L'autre surveillait les alentours, debout devant l'entrée. Maman était figée, ne comprenant rien à cette arrestation. Papa était très calme. Il l'a rassurée, lui disant qu'il serait très vite de retour. La gestapo ne lui a pas permis de dire au revoir à ma sœur et mon frère, ils avaient 14 ans et 3 ans, et ils étaient à la fenêtre quand Papa est reparti, ils pleuraient. Puis, ils sont tous remontés dans la traction et sont partis en direction de Caen.
    On ne savait rien des activités de notre père. Il s'en allait souvent à vélo, le soir, c'est tout. Dans la journée, il était facteur, en plus de son travail à la ferme, un complément indispensable, on ne pouvait plus mettre les vaches dans les champs à cause des mines.

     

    Les semaines qui suivirent furent affreuses. Aucune visite n'était autorisée, mais, Monsieur Etasse, de Saint-Laurent, chaque semaine, allait en vélo à la prison y déposer du linge propre et maman y glissait des galettes.Je ne sais pas très bien comment, mais maman a reçu des lettres de mon père, griffonnées sur des bouts de papier. Il conseillait à ma mère de les brûler après les avoir lus. Sur l'une, il expliquait que des plans de champs minés étaient encore dans notre maison (plans que l'on a jamais retrouvés)

     

    Périodiquement, on le transférait rue des Jacobins( siège de la gestapo). Là, il était torturé. On raconte qu'à chaque sortie de cette odieuse maison, "le sang lui pissait au bout des doigts ! ". Le 7 juin, les américains sont arrivés. Nous attendions toujours le retour de papa, mais n'avions plus aucune nouvelle.Puis Caen fut libéré, mais papa ne revenait toujours pas... On y croyait tous les jours, avec la Libération, il pouvait revenir d'un moment à l'autre.

    Ce n'est qu'au mois de septembre que maman, mon petit frère, ma soeur et moi, avons reçu la visite d"un officiel" nous annonçant son exécution, survenue le matin du 6 juin 1944. Il mourut dignement pour la France, ainsi que Georges Thomine, Albert Anne et Robert Boulard. Même après l'annonce officielle de sa disparition, par écrit, nous avons continué à y croire, il pouvait être parti à l'étranger...
    Un service religieux a été célébré en la mémoire de papa le 24 septembre 1946 à Louvières, sa commune de naissance. Son nom sera gravé sur le monument aux morts de St-Laurent et de Vierville, une rue de St-Laurent lui sera dédiée. Mais jamais son corps ne sera retrouvé, ni ceux des autres fusillés de la prison, pourtant des prisonniers de Caen ayant témoigné au procès des responsables de la fusillade ont indiqué que la rotation des camions emmenant les corps avait été courte, ils ont peut-être été enterré pas très loin de la prison…"

     

     

    sources : http://6juin.omaha.free.fr/resistance/lemiere.htm

     

     

     

     

     

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    Biographie d’André Zucca

     

    André Zucca est né à Paris en 1897. Il est le fils unique d’une couturière piémontaise, Erminia Zucca et d’un père brodeur qui ne l’a pas reconnu. Entre 14 et 17 ans, il vit à New-York en compagnie de sa mère.

    Il commence sa carrière de photographe dans les années 20 au journal de théâtre et cinéma Comoedia. Il épouse en 1933 la jeune comédienne Irène Dié (1909-1963). Le couple vit à Montmartre, au Bateau-Lavoir, puis rue Saint-Vincent.

    Épris d’aventure, il réalise son premier grand reportage en 1935-36 à travers l’Italie, la Yougoslavie et la Grèce. En 1937, il part six mois sur le vieux cargo Min de la Compagnie des Messageries Maritimes, pour un voyage du Havre au Japon, via le canal de Suez. Il revient via la Chine, l’Inde, puis se rend au Sahara marocain. Il vend ses photos à différents journaux comme Paris-Soir, Match, Life, Picture Post.

    En 1939, il devient attaché au 2e Bureau (services de renseignement). L’hiver 1939-1940, il est envoyé comme correspondant de guerre sur le front de Carélie, pour couvrir les combats de l’armée finlandaise contre l’armée soviétique. Début 1940, il travaille en France avec Joseph Kessel sur la drôle de guerre, pour le quotidien Paris-Soir.

    En juin 1940, les Allemands occupent Paris. En septembre 1940, les autorités d’occupation décrètent l’interdiction de photographier à l’extérieur.

    En août 1941, il devient correspondant du journal allemand Signal. Il obtient ainsi une carte de presse, un laissez-passer, des rouleaux de pellicules noir et blanc et couleurs.

    Après la Libération, il est arrêté en octobre 1944 pour atteinte à la sûreté extérieure de l’État. Il est relâché sur intervention du colonel Antoine Moyen, adjoint du général Lattre de Tassigny. André Zucca quitte alors Paris en mai 1945 pour vivre à Garnay, près de Dreux. Les éléments à charge étant jugés insuffisants, les poursuites sont abandonnées en octobre 1945.

    Sous le pseudonyme de “Piernic”, il ouvre une boutique de photographie à Dreux en 1952. Il fait des photographies de mariage, des portraits, etc. en Eure-et-Loir. Après la faillite de son commerce en 1965, il retourne à Paris, à Montmartre, où il meurt en 1973

     

    Bien à vous

    Saint-Sulpice

    sources - photos et article -

    http://saintsulpice.unblog.fr/2008/05/23/andre-zucca-les-parisiens-sous-loccupation/

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    «Les Parisiens sous l'Occupation»: l'exposition polémique

     

     

    «Les Parisiens sous l'Occupation»: l'exposition polémique

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW232

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW231

    Les halles 1942 - crédit photo Zucca

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW233

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW226

    Les Halles. Paris, juillet 1942 – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW249

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW230

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW234

     

     

     

     

    «Les Parisiens sous l'Occupation»: l'exposition polémique

    Rue de Belleville – 1944 – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

     

     

     «Les Parisiens sous l'Occupation»: l'exposition polémique

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW228

     

      

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW213

    La station Marbeuf-Champs-Elysées, en 1943, aujourd’hui Franklin-Roosevelt. Les Champs-Elysées sont alors le principal lieu de divertissement de Paris – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW223

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW224

     

     

     

     

     | André Zucca/Le Monde 2

    Des enfants s’amusent au bassin du Luxembourg – Crédit photo: © André Zucca

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW229

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW238

     

     

     

     

     

     

    André Zucca - Les Parisiens sous l'occupation... dans Photographie: Grands Photographes 2384033258_70f3bc3c25_o 

     

     

     

     

     

     

     

     

    «Les Parisiens sous l'Occupation»: l'exposition polémique

    Esplanade du Palais de Chaillot – Trocadéro – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

     

     

      

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW235

     

    Le 28 mai 1942, une ordonnance astreint les juifs à porter l’étoile jaune – ici, rue de Rivoli – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW236

    Dans le Marais, rue des Rosiers – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

     

     | André Zucca/Le Monde 2

    Une jeune cycliste cours de Vincennes, en 1941 – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW246

    Lieu de sortie, le zoo de Vincennes reste ouvert sous l’Occupation – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW247

     

     

     

     

     | André Zucca/Le Monde 2

    Le rationnement atteint la mode : les chaussures se parent de semelles de bois - Crédit photo: © André Zucca

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW241

     

    Place de la Concorde – Juillet 1943 – Crédit photo: © André Zucca

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW227

     

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW215

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW216

     

     

     

     

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW251

     

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW217

    Les chapeaux foisonnent sur l’hippodrome de Longchamp, en août 1943 – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW218

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW242

     

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW245

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW220

     

     

     

     

     

    «Les Parisiens sous l'Occupation»: l'exposition polémique

    Signalisation allemande au marché aux puces de St-Ouen –

    Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

    Place de la Concorde – Juillet 1943 – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

     

     

     | André Zucca/Le Monde 2

    Devant les guichets du Louvre, en 1942 – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW250

     

    Pont de la Tournelle. Habitant de Noisy-le-Sec sinistré à la suite du bombardement du 19 avril 1944 – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

     

    Place Pigalle – 16 Mai 1944 – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW23

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW26

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW27

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW239

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW240

     

     

     

     

     

     Andre Zucca: Nazi Propaganda Photos - Paris during WW212

     

     

     

     

     

    «Les Parisiens sous l'Occupation»: l'exposition polémique

    Cinéma «Lux Bastille» et gare de la Bastille. «Haut le vent», film de J. de Baroncelli – Crédit photo: © André Zucca

     

     

    Guerre 1939-1945. Champs-Elysées. Paris, 26 août 1944. Photographie d’André Zucca (1897-1973). Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
    © André Zucca / BHVP / Roger-Viollet

     

     

      

     

     

     

     

    ARTICLE " HISTORIQUE" qui malheureusement fait partie aussi de l'Histoire de la France, sous l'occupation.

     

    André Zucca, reporter photographe

    Son parcours

    André Zucca est né à Paris en 1897. Il est le fils unique d’une couturière piémontaise, Erminia Zucca et d’un père brodeur qui ne l’a pas reconnu. Entre 14 et 17 ans, il vit à New-York en compagnie de sa mère.

    Il commence sa carrière de photographe dans les années 20 au journal de théâtre et cinéma Comoedia. Il épouse en 1933 la jeune comédienne Irène Dié (1909-1963). Le couple vit à Montmartre, au Bateau-Lavoir, puis rue Saint-Vincent.

    Épris d’aventure, il réalise son premier grand reportage en 1935-36 à travers l’Italie, la Yougoslavie et la Grèce [1]. En 1937, il part six mois sur le vieux cargo Min [2] de la Compagnie des Messageries Maritimes, pour un voyage du Havre au Japon, via le canal de Suez. Il revient via la Chine, l’Inde, puis se rend au Sahara marocain. Il vend ses photos à différents journaux comme Paris-Soir, Match, Life, Picture Post.

    En 1939, il devient attaché au 2e Bureau (services de renseignement). L’hiver 1939-1940, il est envoyé comme correspondant de guerre sur le front de Carélie, pour couvrir les combats de l’armée finlandaise contre l’armée soviétique [3]. Début 1940, il travaille en France avec Joseph Kessel sur la drôle de guerre, pour le quotidien Paris-Soir.

    En juin 1940, les Allemands occupent Paris. En septembre 1940, les autorités d’occupation décrètent l’interdiction de photographier à l’extérieur. [4]

    En août 1941, il devient correspondant du journal allemand Signal. Il obtient ainsi une carte de presse, un laissez-passer, des rouleaux de pellicules noir et blanc et couleurs.

    Après la Libération, il est arrêté en octobre 1944 pour atteinte à la sûreté extérieure de l’État. Il est relâché sur intervention du colonel Antoine Moyen, adjoint du général Lattre de Tassigny. André Zucca quitte alors Paris en mai 1945 pour vivre à Garnay, près de Dreux. Les éléments à charge étant jugés insuffisants, les poursuites sont abandonnées en octobre 1945.

    Sous le pseudonyme de “Piernic”, il ouvre une boutique de photographie à Dreux en 1952. Il fait des photographies de mariage, des portraits, etc. en Eure-et-Loir. Après la faillite de son commerce en 1965, il retourne à Paris, à Montmartre, où il meurt en 1973.

    En 1986, la Bibliothèque historique de la Ville de Paris achète aux enfants du photographe, Pierre (photographe de plateau et réalisateur) et Nicole, l’ensemble du fonds photographique.

    Son travail sous l’Occupation

    Photo André Zucca.

    Jardins du Luxembourg – Mai 1942 – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

    Pour Signal, André Zucca fait un travail de reporter photographe tout à fait classique, plus de dix mille clichés noir et blanc en témoignent. Il couvre ainsi les grandes manifestations à Paris : les visites officielles, les grandes messes des partis collaborationnistes (meeting du Parti Populaire Français au Vél’d’Hiv, 8 août 1943), les discours publics (Jean Hérold-Paquis, 6 septembre 1943), les commémorations (obsèques nationales de Philippe Henriot, 1er juillet 1944), les bombardements (Boulogne-Billancourt, 3 mars 1942, Montmartre, 20 avril 1944), la mode et la vie parisienne (courses à Longchamp), les faits de guerre (débarquement de Dieppe, août 1942).

    Fin novembre 1942, il part pour un reportage sur le sabordage de la Flotte à Toulon. En chemin, il s’arrête à Manosque pour rencontrer et photographier Jean Giono.

     

    Le cuirassé Strasbourg, fleuron de la Flotte de haute mer française, sabordé et coulé droit à l’appontement n°6 de Milhaud, le 27 novembre 1942, fait la couverture du “Signal” n°1943-3.

    Il utilise aussi ses pellicules noir et blanc (du moyen format 6x6 pour son Rolleiflex) pour des travaux plus personnels, que ce soit des recherches esthétiques ou des souvenirs.

    André Zucca reçoit également en dotation des autorités allemandes le rare film inversible Agfacolor 16 ASA, en rouleaux de 36 vues. L’Agfacolor-neu a été inventé en 1936 (le Kodachrome date de 1935), sa première utilisation remonte aux compétitions de natation des Jeux olympiques de Berlin.

     

     

     

    Photo André Zucca.

    Rue de Belleville – 1944 – Crédit photo: © André Zucca

     

     

     

    Bien que Signal soit un des rares journaux au monde à publier des photographies en couleurs dans un encart central de 4 pages, André Zucca fait un usage en grande partie personnel de ces films, l’essentiel de sa production n’ayant aucun intérêt pour un magazine comme Signal. Effectivement, le journal n’a jamais publié une seule photo en couleurs de Zucca. Le photographe semble considérer son Agfacolor comme une plaisante expérimentation et un apprentissage, plus que comme un outil de travail.

    De plus, l’Agfacolor était d’un usage difficile. Sa sensibilité extrêmement faible le condamnait à des prises de vue exclusivement en extérieur avec un soleil radieux et des vitesses lentes (1/100e dans le meilleur des cas). Pour ce film, Zucca utilise un Leica équipé d’un objectif Zeiss Tessar 50 mm ouvrant à 3,5.

    The Interchangeable Leica Lenses.

    “The Interchangeable Leica Lenses” - Brochure d’octobre 1937, imprimée en Allemagne.

    Ces photos couleur sont exceptionnelles à plus d’un titre. Elles sont le seul témoignage en couleurs de Paris sous l’Occupation, conjointement aux photos du soldat allemand Walter Dreizner (mais ce dernier se concentrait plus sur les beautés féminines, “ah, les petites de femmes de Parissss…”, qu’autre chose).

    Du fait de l’usage de la couleur, elles rendent ce passé plus proche du spectateur, plus prégnant que n’importe quelle photo en noir et blanc. La couleur a tendance à abolir la distanciation naturelle que nous avons par rapport aux autres visuels de cette époque ; en cela, elles sont troublantes.

    Photo André Zucca.

      Rue de Rivoli – Mai 1942 – Crédit photo: © André Zucca

     

     

    Le magazine Signal

     

    Signal est le plus célèbre magazine de la Seconde Guerre mondiale. Fleuron de la propagande allemande, cette vitrine de prestige se veut le “magazine de l’Europe nouvelle”.

    Destiné à l’étranger (il n’est pas diffusé en Allemagne), le magazine a pour mission de glorifier la puissance de la Wehrmacht et de justifier les choix politiques de l’Allemagne. Principalement axé sur les nouvelles militaires, politiques et économiques, on y trouve également des pages sur la mode, l’histoire, les arts ou le cinéma.

    La maquette moderne, qui laisse une large place à la photographie, la bichromie noir-rouge, le format 27 x 36,5 cm, sont très largement inspirées du Life américain et du Match français (ancêtre du Paris-Match de 1949).

    D’un point de vue historique et documentaire, Signal est un important fonds de photographies uniques sur les puissances de l’Axe, dont certaines sont parmi les plus célèbres de la période. Une très grande partie de ces photographies étaient produites par l’armée elle-même, grâce à de nombreux correspondants de guerre au cœur des différents théâtres d’actions (Propagandatruppe). Ces militaires dédiés à la “guerre de l’information” étaient équipés de boîtiers Leica IIIc.

    Magazine Signal.

    Signal est édité par l’entreprise de presse Deutscher Verlag. Il s’agit en fait de la Ullstein-Verlag, fondée en 1877 par Leopold Ullstein, saisie en 1934 dans le cadre de l’aryanisation économique, et rebaptisée Deutscher Verlag en 1937. Cet éditeur était célèbre entre les deux guerres pour ses nombreux titres, dont le Berliner Illustrirte Zeitung, un quotidien illustré. La Deutscher Verlag publiera également l’hebdomadaire du NSDAP, Das Reich, et l’éphémère Panzerbär. Après-guerre, la famille Ullstein récupérera son bien.

    Publié sous le contrôle du commandement des forces armées allemandes (Oberkommando der Wehrmacht), il est relativement indépendant du ministère de la propagande de Joseph Goebbels (Reichsministerium für Volksaufklärung und Propaganda).

    Pour son premier numéro, le 15 avril 1940, Signal est imprimé à Berlin en quatre versions : allemande, française, italienne et anglaise. Par la suite, de nombreuses autres langues seront ajoutées, et plus de 100 traducteurs sont employés à Berlin à cet effet (toutes les versions sont quasiment identiques, étant des traductions de la version allemande). Le magazine est diffusé dans les pays de l’Axe (à l’exception de l’Allemagne), les pays occupés et les pays neutres, comme la Suisse, la Finlande, l’Espagne, le Portugal, les États-Unis (en 1940-41).

     

    L’impression sera ensuite délocalisée de Berlin, c’est ainsi l’imprimerie Curial-Archereau à Paris qui assurera à partir de 1941 la fabrication des éditions pour la France, la Belgique et la Suisse. La distribution en zone libre et Afrique du Nord est assurée par Hachette.

    Au plus fort de son tirage, en juin 1943, c’est 2 426 000 exemplaires, toutes langues confondues, qui seront imprimés, dont 800 000 pour la version française. Le magazine ne subit que rarement les restrictions de papier et le meilleur lui est toujours réservé.

    Le magazine a une pagination de 40 à 48 pages et une périodicité plus ou moins bimensuelle (17 numéros en 1940, 23 en 1941 et 1942, 24 en 1943, 19 en 1944, 5 en 1945).

    Pour le message politique, le magazine s’inscrit dans la propagande officielle : l’Allemagne n’a pas voulu la guerre, c’est la responsabilité de l’Angleterre qui a poussé les nations dans le chaos. Après la rupture du pacte germano-soviétique, ce sera le tour de la “Russie bolchévique”, naguère encensée, d’être dénoncée comme un artisan de la guerre, coupable de crimes odieux.

     

    Jusqu’à l’année 1942 incluse, le journal est constitué de deux parties, séparées par une double page centrale de photos en couleurs. La première partie est consacrée à l’actualité et aux succès de l’armée allemande, la seconde, à la mode, l’art, l’histoire, le cinéma, montrant souvent une Allemagne moderniste à la pointe du progrès. On y trouve des publicités pour des produits et entreprises comme l’eau de Cologne 4711, Agfa, Audi, BMW, Commerzbank, Continental, Deutsche Bank, Dresdner Bank, Faber Castell, Henkel, Mauser, Mercedes-Benz, Merck, Olympia, Pelikan, Rolleiflex, Siemens, Telefunken, Zeiss, etc.

    Jusqu’en 1943, contrairement aux autres titres de propagande, les allusions à la suprématie de la “race aryenne” et à la politique raciale allemande sont inexistantes. La vocation de vitrine à l’international incite à l’adoption d’un ton modéré. Dans l’iconographie, on ne verra jamais le moindre Untermensch.

    Après la défaite de Stalingrad, le contenu politique est renforcé (il y a moins de victoires militaires à mettre en avant…). Part belle est faite à la “croisade de l’Europe contre le bolchévisme”, au recrutement de volontaires étrangers (LVF et Kriegsmarine en France). C’est après le débarquement allié en Italie (juillet 1943) que le ton se radicalise et qu’on peut y voir percer des attaques contre la “juiverie” internationale. L’Allemagne n’est plus en posture de vainqueur et le beau vernis craque…

    Magazine Signal.

    Polémiques autour de l’exposition de la BHVP

      

      

    L’exposition “Les Parisiens sous l’Occupation”, organisée par la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, a été l’objet de polémiques qui sont l’évident symptôme que nous n’avons pas encore réglé de façon bien claire notre héritage historique de cette période. Nous touchons un certain tabou, comme j’ai pu le lire dans L’Express du 16 avril :

    Mais surtout parce qu’ils nous confrontent à une capitale ensoleillée, aux terrasses bondées, où les bourreaux vert-de-gris semblent faire partie d’un paysage à la Prévert. Que ce « gai Paris » ait coexisté avec les rafles et les fusillés du mont Valérien est l’un des derniers tabous de notre mémoire collective.

      

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    Le malaise ne réside ni dans les photographies, ni dans les intentions de leur auteur, mais dans le regard de certains spectateurs, confrontés à une réalité qui n’est pas des plus réconfortantes au regard des “clichés”

     

    simplificateurs qui encombrent souvent la tête.

     

     

     

    Ne pas vouloir regarder franchement les faits, cela s’apparente à du déni. Oui, la collaboration a existé, oui, il y avait un semblant de vie normale à Paris, oui, les cinémas et théâtres étaient ouverts, oui, les enfants allaient jouer au parc, non, personne n’est mort de faim…

     

    La vie continuait tant bien que mal. Malgré le désagrément du ravitaillement, les nombreux tracas que j’ai exposés dans ce précédent billet, l’incertitude de l’avenir… et, pour le Juif, l’humiliation et la terreur, pour le Résistant, la rage intérieure au péril de sa vie, une grande partie des Parisiens vivaient au quotidien leur vie d’avant-guerre, métro-boulot-dodo, avec de temps en temps un divertissement comme le cinéma qui était alors très couru.

      

      

      

      

    La liberté, ou plutôt son manque, cela n’impressionne pas les émulsions photographiques. Il serait sans doute temps d’avoir collectivement une approche un peu plus décoincée de cette époque. Cette exposition a peut-être un mérite, celui de nous faire approcher le vécu d’une France avec 5 % de résistants, 5 % de collabos, 5 % de persécutés et 85 % de gens qui tentaient de faire avec. Cela doit-il gêner ?

    Je ne pense pas qu’André Zucca fabriquait un travail de propagande en prenant ces photos-là, il ne faisait qu’être le touriste d’une ville qu’il aimait avec passion. Il n’omettait non plus pas des réalités moins reluisantes comme les Juifs étoilés, les miséreux en guenilles, la queue à la marchande de primeurs, ceux qui faisaient les poubelles des Halles.

      

      

    Il n’avait pas le projet de rendre compte d’une réalité globale à multiples facettes, de circonscrire une période, ce n’est pas un travail de reporter. C’est son Paris à lui. Un parmi d’autres.

    Je vois une certaine hypocrisie et un aveuglement déplaisant à lire certaines réactions trop excessives (“L’exposition d’André Zucca perpétue la propagande nazie”…), quand il ne s’agit pas de tartufferie mensongère. J’ai souvent l’impression qu’il est des gens qui veulent à tout prix être scandalisés, qui réagissent toujours aux mêmes réactifs biens identifiés, comme le chiffon rouge excite le taureau. Prévisible et un peu dérisoire. Je retiens les mots de Pierre Marcelle chez Libération, en date du 10 avril, que je reprends à mon compte :

    À la Mairie de Paris, le politiquement correct se découvre furieusement tendance, quoi qu’un petit peu à géométrie variable. On parle ici de l’exposition, à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, des photos d’André Zucca, intitulée « Les Parisiens sous l’Occupation ». Le Journal du Dimanche du 30 mars en rendit compte en termes fantaisistes, mais sur un ton de procureur qui suffit, semble-t-il, à déclencher une de ces polémiques dont l’histoire de la collaboration est gourmande.

     

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    […] Ces vérités d’évidence devaient ne l’être pas assez pour l’adjoint à la Culture de la mairie de Paris, Christophe Girard, qui s’en émut. Est-ce le retour de la doxa gaullo-mitterrandienne d’une France quasi unanimement résistante, à laquelle le discours du Vel’d’Hiv’de Jacques Chirac, en 1995, avait mis, crut-on, un terme salubre,

     

    qui pointe à travers l’indignation de l’édile ?

      

    Malaise pour malaise, c’en fut un autre que de découvrir, distribué depuis dimanche dernier à l’entrée de l’exposition, cet « avertissement » louvoyant qui, tout en rendant hommage à « un témoignage précieux », jette un doute bien peu historique sur le caractère inédit des images exposées et un implicite opprobre sur l’exposition, son commissaire Jean Baronnet, et le conservateur de la BHVP Jean Dérens. Songez !

     

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    « Dans ces images, nulle trace de la Résistance, pourtant présente à Paris dès 1940 », proclame, avec ses lunettes roses, l’avis au visiteur…

     

     

    On peut certes déplorer, c’est affaire de point de vue, que mille photos « résistantes » n’aient été simultanément accrochées en regard de celles de Zucca, ou que le Nuit et Brouillard de Resnais ne soit projeté en boucle dans ces lieux. Reste que ce vertueux et municipal souci de « pédagogie » ne nous était pas apparu l’hiver dernier à l’Hôtel de Ville de Paris, où l’exposition « Paris en couleurs » présentait, sans aucun complément d’information, un diaporama de 45 photos de la même série du même André Zucca.

    Last, but not least, afin que son propos aille au bout de sa fonction d’éducation civique, ou « citoyenne », on eût apprécié que cet « avertissement », non signé, ne restât pas anonyme comme une lettre de dénonciation.

    Le seul reproche important qui peut être fait à cette exposition est le légendage des photos que j’ai trouvé un peu indigent, sans être plus lourd de conséquences que ça. [Voir en post-scriptum les critiques fondées que l’on peut aussi faire au titre donné à l’exposition.]

      

    André Zucca est un témoin de son temps, un reporter photographe de talent, j’espère qu’au-delà de certaines déclarations trop enflammées, vertueuses à peu de frais, nous retiendrons qu’il était un artiste de valeur qui nous a légué une œuvre importante.

      

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    Et que certaines dissertations facilement indignées rejoindont la poussière qu’elles n’auraient jamais dû quitter.

     

    André Zucca nous offre une vision en couleurs partielle, mais non moins réelle, de la période de l’Occupation, celle de son bon vouloir et de la poésie de son regard, pas celle d’un propagandiste.

     

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    Penser autrement me paraît être une pénible erreur de jugement.

     

     

     

    Pour les atrabilaires sur commande, je ne peux dire que tout ce qui est excessif et éloigné de la réalité des faits, est futile et vain. Et, si cela était de l’ordre du possible, j’aimerais bien voir certains héros en chambre plongés au cœur des mêmes événements. J’ai pour ma part assez de doute pour ne pas présupposer de mes choix dans ces circonstances et j’éprouve un peu de condescendance pour ceux pour qui tout est blanc ou noir et sans nulle obligation d’assumer leurs conceptions simplistes jusqu’aux dernières extrémités vitales.

    Post-scriptum. Des compléments par rapport à l’exposition :

    - Je l’ai visité avant que la polémique démarre. Et, à aucun moment, je ne me suis senti pris “otage” d’une quelconque manipulation. Des panneaux, très riches en textes, expliquent tout de façon convenable dès le début de l’exposition. Il suffit de les lire. Ce que je trouve dommage, c’est certaines légendes de photos, très spartiates, du style “Rue de Rivoli.”, sans rien plus. J’aime bien l’idée du JDD d’avoir confié le commentaire de quelques photos à un historien comme Marc Ferro, cela aurait pu être fait dans le cadre de l’exposition.

    Les Allemands avaient installé leurs centres de commandement dans différents hôtels comme le Meurice, qu’on voit ici. Regardez la rue. Elle est vide. Non seulement il n’y avait plus d’essence, mais les occupants avaient réquisitionné beaucoup de voitures. Des vélos-taxis ont remplacé les taxis. Et on a commencé à voir apparaître des voitures à gazogène vers 1942. Si le Meurice est ici pavoisé de drapeaux, les Allemands n’en avaient pas pour autant mis à tous les coins de rue.

     

    Dans certains quartiers, on les voyait d’ailleurs assez peu.

    Ça a quand même plus de gueule qu’un “Rue de Rivoli” tout nu…

    - Le titre de l’exposition prête le flanc à la critique. J’aurai préféré un “Photographies en couleurs d’André Zucca - Paris sous l’Occupation”.

     

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    Il est quand même étrange de ne pas mettre le nom de l’artiste en grand dans le titre d’une exposition qui lui est exclusivement consacrée… Si l’on veut faire une exposition intitulée “Les Parisiens sous l’Occupation”, c’est un tout autre programme, il faut donner à voir des photographes différents, des clandestins comme des Allemands, et même aller au-delà du témoignage photographique seul. (Cette histoire de titre révèle peut être le pire, que les organisateurs de l’exposition n’assument pas tout à fait leurs choix…)

    - Il est dommage que l’exposition fasse peu cas de l’œuvre en noir et blanc de Zucca à la même époque, bien plus conséquente, cela aurait donné un contrepoint intéressant — et plus noir —, avec, notamment, ces photos absolument effrayantes de meetings collabos.

    J’ai montré le catalogue de l’exposition à ma mère qui était adolescente à Paris pendant l’Occupation. Outre les résurgences de souvenirs amusés (“ah, les socquettes blanches”, “ah, les gazogènes, ça puait”, “ah, oui, cet hiver, qu’est-ce qu’on a eu froid”, “ah, les vélos taxis”, “ah, le Pam-Pam”, “Je me souviens…”), la photo qui a causé sa réaction la plus vive ne fut pas une en couleurs, mais celle en noir et blanc de la page 9 :

    “Ce salopard d’Henriot, on en a pas tué assez de ces salopards ! Regarde-moi ces salauds qui allaient à son enterrement !” Puis, regardant la page en regard : “Et ce Hérold-Paquis, ce pourri, il a eu que ce qu’il méritait !”

    (Jean Hérold-Paquis a été fusillé le 11 octobre 1945.)

    De son côté, la presse étrangère observe que les Français ont bien des difficultés avec leur mauvaise conscience, et délivre une analyse proche de la mienne, comme dans The Independent à Londres :

     

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    […] Is the exhibition so misleading? Is it so shocking that most Parisians, with relatively few Jews and few active members of the Resistance, simply kept on being Parisians between June 1940 and August 1944? The notion that the French capital suffered terribly under the Nazi yoke was first fostered by General Charles de Gaulle on 25 August 1944, the day the city was liberated by French and American tanks. In an impromptu speech in front of the city hall, with German and collaborationist snipers still active on the rooftops, he paid tribute to “Paris outragée! Paris brisée! Paris martyrisée!” (Paris ravished! Paris smashed! Paris martyrised!) In truth, as the historian Jean-Pierre Azéema points out in the book which goes with the exhibition, Paris was deliberately treated with kid gloves by the Nazi propaganda machine.

     

    Ingenious contraption: Two fashionably dressed young men stand by a tandem bicycle towing a carriage of sorts

     

     

    In 1940, Adolf Hitler had intended to flatten the city but he changed his mind. His propaganda chief, Joseph Goebbels, ordered as early as July of that year that the conquered French capital should be encouraged to be “animated and gay” so that life under the Nazis would appear attractive to Americans and other neutrals.

    The philosopher, Jean-Paul Sartre, in an essay in 1945, took issue with his fellow Parisians who were already portraying the Nazi occupation as a prolonged misery. “Let’s get rid of the simplistic images,” he wrote. “No, of course, the Germans weren’t running up and down the streets all the time with guns in their hands …” The most troubling thing for most wartime Parisians, Sartre said, was a sense of “bad conscience” that they were not doing more to resist the occupiers.

    […] General de Gaulle fomented the myth after the war that all French people were either collaborators or résistants. In truth, of course, 90 per cent were neither.

    Zucca was able to get hold of German Agfa colour film, and take pictures freely in the streets, because he was a collaborator. He was not necessarily a Nazi sympathiser. He is described by his family as a right-wing libertarian. He had been a globe-trotting photographer for Paris Match before the war.

    After the liberation, an attempt was made to prosecute him but the charges were dropped. He sank into anonymity as a camera shop owner in the provinces.

    His colour negatives, faded and scratched over the years, have been wonderfully restored and cleaned for the exhibition. They have been converted into digital form, at 5,000 by 3,300 pixels, using a technique developed (irony of sorts) by a German company. The colours have been sharpened and adjusted to what is believed to be close to their original values. Zucca seems to have taken the pictures for his own interest and amusement. They were not commissioned, or published, by his Nazi employers.

    The leaflet handed out by the city hall suggests that Zucca, as a collaborator, deliberately set out to ignore the harsher side of wartime life in Paris. It is more likely that he just photographed what he saw.

    French myths, and “bad conscience”, about the war die hard. Hence the edginess about an exhibition which suggests that ordinary Parisians led relatively ordinary lives under Nazi rule.

    If anything, the exhibition should be praised for portraying an awkward, but important, historical truth. There is a kind of courage in even the most banal and contented photographs in the exhibition. The determination of Parisians to be themselves, to get on with their lives, was, itself, a kind of resistance to Nazism.

    [The Independent, John Lichfield : “Paris, 1942: La vie en rose”.]

    The series is filled with fashionable women wearing stylish outfits and applying make-up

     

    Notes

    [#1] Son reportage en Yougoslavie a fait l’objet d’une exposition au Musée de Normandie à Caen “Carnets de route d’un grand hibou : la Yougoslavie en 1935-1936”, du 24 mars 2007 au 13 mai 2007.

    [#2] Java, construit en 1912 pour la Deutsche-Australische Dampfschiffs Gesellschaft à Hambourg. Récupéré par la Compagnie des Messageries Maritimes en 1919, au titre des réparations de dommages de guerre, rebaptisé Min en 1920. 7 729 tonneaux. Saisi en 1942 à Bizerte par les Allemands et passé en 1943 sous pavillon italien. Rebaptisé Conegliano. Coulé par une attaque aérienne alliée à Gênes.

    [#3] Voir l’article “Guerre d’hiver” de Wikipedia.

    [#4] 16 septembre 1940. Ordonnance :

    Le Commandant en chef des Armées allemandes décrète :

     

     

    Carefree: The series of images is filled with fashionable women wearing stylish outfits

     

    Interdiction de photographier :

    Est interdit dans la zone occupée de la France de photographier en plein air, ou du fond d’une enceinte et de l’intérieur d’une maison. Sont exemptées de cette interdiction les personnes militaires allemandes.

    En outre, le Feld-Kommandant compétent pourra dispenser de cette interdiction, quand il y aura une garantie que les intérêts du Reich, en particulier à la sécurité des forces allemandes ne pourront être compromises ou lésées.

    Tel permis sera accordé par écrit et à court terme, devant contenir une énumération des objets à photographier. La personne autorisée sera tenue de le porter sur elle. Au bout du terme accordé, les clichés (plaques et pellicules pour les épreuves devront être soumis au contrôle de la Kommandantur locale, à laquelle sera remis en même temps le permis.

     

    SOURCES : article - http://embruns.net/carnet/autres-sujets/andre-zucca-reporter-photographe.html

    http://kinoute.org/log/les-parisiens-sous-loccupation.html

      

      

     

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  • 7. La Libération De Paris.

    © Copyright 2000 Gaston Eve


      

      

    Note générale:
     

      

    L'objectif de la unité commandé par le capitaine Dronne était de saisir une position centrale dans le cœur de la ville par le moyen de contournant les défenses allemandes.

      

    Cela a été fait pour éviter le risque d'un autre massacre, comme s'était passé que deux semaines avant à Varsovie. Le reste de la Deuxième Division Blindée continuait son chemin vers la ville contre les défenses bien préparé, une lutte qui leurs coûtaient 78 morts et 300 blessés.

      

      

    [Notez bien que: J'ai fait les traductions ci-dessus du récit anglais de mon père. Tous les mots que j'ai traduit pour combler les lacunes dans le compte français sont en italique. Alors vous puissiez voir ce que j'ai écrit dans mon (imparfait) français. Si vous voulez m'envoyez les corrections je serais très reconnaissant.]


      

    Vers Paris. ( 23 août - 8 septembre 1944 )
     

      

    Des soldats américaines remplaçaient nous et nous nous retirions dans un de ces belles vergers de Normandie. Le Lieutenant Michard prenait son tour de garde et prenait grand soin de ces questions de sûreté. Il allait souvent s'assurer, la nuit, que tout allait bien, Jamette et l'équipage du Montereau sont partis un jour pour percevoir le remplaçant du Montereau.

      

    Ils sont revenus avec le dernier modèle de Sherman qui possédait un très long et très puissant canon. Il a été baptisé Montereau II et le Lieutenant Michard a fait peindre le mot «Revanche» sur chaque côté du canon.

    De temps à autre, nous étions en contact avec des unités américaines, et leurs chars étaient restés tels que sortis de l'usine. Ils devaient se demander, ces américains, quels étaient ces chars avec de grands noms, des numéros et des insignes !

    Les nouvelles chenilles du Montmirail sont arrivées un soir à la nuit tombante. L'adjudant Henri Caron s'occupait du matériel de la Section. Nuit ou pas nuit, ça devait être fait immédiatement. Rien n'était remis. Nous n'avions aucune lumière, mais ce fut fait quand même. Dans la nuit, Montmirail avait ses chenilles neuves, avec trois ou quatre patins sur l'avant, comme rechanges.

    Quand nous étions au repos, environ onze heure du soir, nous avons été réveillés par un grand brouhaha et nous nous sommes levés aussitôt car nous dormions tout habillés. Caron et le Lieutenant Michard nous ont annoncé que nous partions dans deux heures et que nous allions vers Paris. Tout le monde riait.

      

    Henri Caron frappait tout le monde dans le dos, avec ses mains qui n'étaient pas légères, nous nous serrions les mains, nous nous jetions dans les bras les uns les autres. Pourtant il ne fallait pas élever la voix ni faire de bruit. Ce fut un moment fantastique.

    Nous étions toujours prêts à partir. Nous mettions nos sacs de couchage sur nos chars et asseyions autour jusqu'à notre tour est venu de quitter, qui était environ trois heures le 23 août. Nous nous mettions en route sans la moindre lumière, les pilotes faisant le moins de bruit possible, moteurs au ralenti et sans changer de vitesses.

    Pendant deux heures nous avons marché au ralenti pour nous éloigner. Ce fut un soulagement d'entendre l'ordre de se déplacer a une vitesse normale. Dans l'obscurité totale, nous avions conduit si proche les uns des autres que nos visages étaient noirs de fumée de diesel. Quand il a commencé à faire jour, au premier arrêt, nous nous sommes aperçus que les chenilles chauffaient car ça sentait le caoutchouc.

      

    [ Les chars Sherman avait fixé à leurs chenilles, des blocs en caoutchouc. Cela a donné une meilleure traction et fait moins de bruit. ] Les chenilles étaient tellement brûlantes qu'on ne pouvait pas mettre la main sur le caoutchouc. Nous avons cependant continué ainsi, mais, de temps à autre, j'arrêtais le Montmirail à un endroit où il y avait des maisons et je demandais aux habitants de jeter des seaux d'eau sur les chenilles, ce qu'ils faisaient de bon cœur. On ne pouvait s'arrêter longtemps pour recheniller car on aurait perdu la Compagnie. Les seaux d'eau ne faisaient pas grand chose mais le Montmirail prenait quand même une douche froide. A un moment nous sommes passés à un endroit où il y avait un ruisseau, et j'ai conduit le Montmirail le long de ce ruisseau avec une chenille dans l'eau et ensuite l'autre.

      

     Ca lui a fait beaucoup de bien. La Compagnie s'est arrêtée tard dans la soirée et l'adjudant Caron a pris la situation en main. Nous avons ajouté un patin ou deux à chaque chenille avec l'aide d'une lumière. Nous étions sauvés pour prendre la route le lendemain matin avec tout le monde, mais l'Arcis Sur Aube et le Montereau II manquaient à l'arrivée.

    Une chose m'avait beaucoup frappé en Normandie : le nombre de fermes et de maisons dans lesquelles il y avait une photo du Maréchal Pétain. J'ai compris qu'il y avait deux points de vue et cela m'a renforcé dans ma fidélité dans la France Libre.

    Le soir, en arrivant au Longjumeau, nous prenions notre snack habituel avec du café et bien sûr du vin, enfin nous prenions nos sacs de couchage. J'ai dormi profondément, en dehors de prenant gard sur le char à tour de rôle. Nous nous réveillions tôt le matin du 24 août. Tout était en place et nos sacs de couchage ont été rangés. Étienne Florkowski, c'était lui qui toujours prenait soin de ses camarades, a fait du café et un petit casse-croute.

      

    Nos chars sont proches les uns des autres, hors de vue dans un petit rue étroit. Je me souviens des maisons de trois étages à chaque côté de la rue.

    Comme nous nous marchions vers le Montmirail j'ai brièvement parlé avec Michel le Saout. Il m'a taquiné, demandant si j'ai bien dormi. Mon char était d'à côté de son et nous partions avec un sourire. Nous étions tout a l'aise parce que il n'y avait pas d'allemands en vue. Nous étions tous en position, avec nos écoutilles ouvert quand, en un éclair, j'ai vue et entendu quatre ou cinq explosions qui se sont révélées être des mortiers.

      

    Ils étaient parfaitement synchronisées et visé. Quand ils ont cessé nous sortions des chars pour aider, parce que nous voyions quelques impacts directement sur l'Austerlitz.

    Je pense que Bernard Guinlat, co-pilote de l'Austerlitz, ne meurent pas immédiatement. Mais quand nous avons regardé à l'intérieur de l'Austerlitz je voyais Le Saout sur le sol. Il était un jeun homme d'un physique athlétique. Lt. Michard organisait son retrait du char et il était allongé à côté de l'Austerlitz.

      

    Il avait été complètement décapité par l'éclat de mortier car sa tête dépassait à l'extérieur du char. Le Lieutenant Michard, qui était cleric minoré avant la guerre, a dit une prière pour notre camarade et nous sommes remontés en char.

    Comme nous quittions Longjumeau je voyais devant de nous, soit un petit bunker [en anglais c'est un "pillbox"] soit un barricade bien construit, à côté du rue (je pense) à un carrefour mineure. Quoi qu'il était dans cette position, il a créé le chaos et quand nous rapprochions je voyais un jeune allemand avec un bandage autour de sa tête, tout seul et tirant encore.

      

    Nous avons riposté. Je présume que le reste de son équipe était déjà mort. Il n'avait aucune chance mais il n'ont jamais abandonné sa position et rapidement était tué aussi. Un courageux jeun homme.

    Progrès à partir de là n'était pas rapide. Nous n'étions pas avec les chars principaux et il ya eu des arrêts fréquents. Parfois, nous avons dépassé l'artillerie, des camions, des jeeps ou des ambulances, parfois ils nous ont doublés. Il y avait évidemment des problèmes pour ceux menant l'attaque et nous avons pu entendre le feu nourri.

      

    Vers le soir, nous étions très près des chars principaux. Nous nous sommes arrêtés à un point où il y avait, devant nous, une déclivité dans la route et à environ 800 mètres plus loin trois chars, dont l'un luttait désespérément pour sa survie contre un 88. Il était touché, mais l'obus doit avoir ricoché parce qu'il a ouvert le feu sur et sur. Romilly et Montmirail étaient sur une petite rue, à droite de la direction que nous étions venus.

      

    Peu de temps après Champaubert joint nous. Nous avions perdu Montereau II et Arcis Sur Aube par des défaillances mécaniques en route.

    Évidemment on s'inquiétait de notre manque de progrès et les officiers supérieurs ont passé dans leurs jeeps vers le front. Vers 7 heures du soir, mais peut-être un peu avant, le Général Leclerc est arrivé dans sa jeep et s'est rendu à pied jusqu'à la tête de l'attaque. Revenant peu de temps après, il s'est dirigé vers le Capitaine Dronne qui se trouvait devant nous.

      

    Le Lieutenant Michard a été appelé et il est revenu avec un grand sourire pour nous dire que nos trois chars allaient entrer dans Paris avec nos camarades du RMT [La "Nueva" compagnie dans 16 half-tracks. Il fut les anciens combattants du guerre civile espagnol].

      

    Ce fut la répétition de la scène que nous avions connue trois jours avant, en Normandie. Nous étions 15 à nous serrer la main, à nous prendre dans les bras les uns les autres, à nous donner de grands coups dans le dos et à rire de bon cœur.

      

     Ça s'est vite passé car nous sommes partis très rapidement, mais après avoir pris une décision importante.

    Au moment de partir, le Lieutenant Michard a dit : «Je pars en tête». Ce n'était pas au tour du Montmirail d'être char de tête, et nous avons entendu tout de suite Henri Caron dire : «Ah non, Louis, c'est mon tour d'être char de tête et je ne cède ma place à personne».

      

    C'était, évidemment une question d'honneur à tous points de vue et Henri Caron aurait dit la même chose si ça avait été pour entrer dans un village. Le Lieutenant Michard lui a donné raison et a dit que le Montmirail serait immédiatement derrière lui.

      

    Il me semble qu'au moment du départ, un FFI servait de guide. Je crois même qu'il se trouvait sur le Romilly. Quelqu'un envoyé par l'Hôtel de ville lui remplacerait lorsque nous avons attient de Paris elle-même.

    Il faisait encore clair quand nous sommes partis. Je crois que le Capitaine Dronne se trouvait en tête sur sa jeep. Nous avons démarré à bonne allure, par des routes de campagne. De temps à autre, nous traversions des hameaux et j'apercevais un visage derrière un rideau et nous faision un geste de la main ou si elle était une femme nous a soufflé un baiser, mais ce fut tout. Les rues étaient vides.

      

    A un moment, au cours d'un bref arrêt, un jeune homme et une jeune fille, de 20 à 22 ans, sont venus parler avec nous. Au moment du départ, le jeune homme s'est tourné vers la jeune fille et lui a dit : «Tu peux l'embrasser celui-là». Ce fut un très beau moment dans ma vie. Parfois, je les revois tous deux dans ma pensée.

    Tout à coup, en arrivant en haut d'une côte, j'ai aperçu la Tour Eiffel, et le Montmirail a marché tout seul car j'ai jeté mes bras au-dessus de ma tête hors du char. Nous allions être les premiers dans Paris! Il y avait de plus en plus d'habitations, mais les routes restaient désertes.

    Il y avait peut-être une heure de jour lorsque nous avons vraiment commencé à voir Paris. C'est à ce point que nous nous sommes arrêtés quand nous avons vu devant de nous une voiture avec un homme dans ses trentaines portant un brassard de la Résistance.

      

    Il dit qu'il était envoyé de l'Hôtel de Ville et connaissait le chemin à l'intérieur de Paris.

      

    Il succédait l'homme qui nous avait guidés sur Romilly jusqu'à présent. De temps à autre il fallait contourner des arbres abattus mais c'était tout.

    Le premier arrêt à Paris elle-même était l'un de ces carrefours superbe pour qui Paris est bien connue, avec des appartements tout autour de lui. Les half-tracks et des chars étaient proches les uns des autres. Nous restions dans nos positions attendions pour continuer le voyage, mais après trois ou quatre minutes les gens ont commencé à sortir de leurs appartements. Dans la chaleur du soir toutes leurs fenêtres étaient ouvertes et je me souviens avoir entendu un commentateur à la radio mais je n'ai aucune idée de ce qu'il disait.

      

    Bientôt toute la zone était pleine de gens avec nos half-tracks et des chars complètement entouré. Les hommes et les femmes montaient sur les chars et nous n'avions pas d'autre choix que d'être debout, parmi eux, sur les chars. Nous pouvions entendre les gens autour de nous dire: «Ce sont les Américains!" et demandant de quelle partie de l'Amérique nous venions. Ce fut à cause de nos uniformes, je suppose. Je pense que les Espagnols de la Nueva l'avaient la difficulté à expliquer comment ils ont été dans une unité française, combattant pour la France.

      

      

    Nous avons parlé français et les gens commençaient à réaliser que nous étions français. Bientôt les nouvelles s'étendre vers l'extérieur. Le Lieutenant Michard riait de bon cœur et parlait a tout le monde. Je me souviens d'un vieil homme qui lui avait poussé tout le chemin à le Montmirail. Il a parlé avec le lieutenant qui a demandé "Comment ca va-grand père?" et le vieil homme répondait "Vous êtes français? C'est impossible!" et ne cessait de répéter aux gens autour de lui "Des français, pas possible!" Ils nous baisaient sur le visage et même sur nos bérets, car ils furent si complètement surmonté par la folie du moment.

      

    Bientôt nos visages noirci furent marquée par le rouge à lèvres

    Les gens nous donnaient des bouteilles de vin et ils ont été mis de côté en toute sécurité dans le char. Nous donnions des paquets de biscuits, petits morceaux de nos rations de chocolat et bien sûr nous les baisions de retour et embrassions les gens pour qui nous nous battions. Nous avons probablement été là pendant 10 minutes en tout.

      

    Louis Michard, qui avait combattu son chemin à travers la foule pour parler avec le capitaine Dronne est revenu et a dit que nous allons passer. Pour ouvrir un chemin à travers la foule, le lieutenant a décidé de donner quelques coups de la sirène en avançant tout doucement. Je commençais prévenant ceux sur et autour du char qu'il fallait descendre du char et ils commencaient à pousser et en criant "Descendez!" Cela s'est avéré efficace et nous commencions à voir clair devant nous.

      

    Nous partions derrière Romilly très lentement, car le chemin était très étroit. Je ne savais pas ce qu'ils disaient, mais tout le monde criait et agitait les mains dans un au revoir. Quel moment pour un soldat d'avoir vécu. Ces moments vivre dans l'âme de plus en plus, croyez-moi!

    Comme nous l'avons quitté le carrefour, les rues étaient désertes encore et la colonne, avec son guide, progressé à bonne vitesse. Maintenant tout le monde était à la recherche à partir de leurs fenêtres! Quand on avait d'abord arrêté une cloche de l'église a commencé à sonner.

      

    Comme nous sommes allés le long de plus en plus les églises derrière nous commençait à sonner leurs cloches. Nous pourrions l'entendre tout, comme nous n'étions pas en position de combat. Ma tête, Marc Casanova et Louis Michard étaient tous hors de nos écoutilles.

      

    Le 25 aoùt 1944, L'Hôtel de Ville. De gauche à droite, Gaston Eve, Marc Casanova (blessé), Étienne Florkowski, Paul Lhopital, Louis Michard (102kb)

    Image : Le 25 août 1944, L'Hôtel de Ville. De gauche à droite, Gaston Eve, Marc Casanova (blessé au main), Étienne Florkowski, Paul Lhopital, Louis Michard. Notez que les deux hommes civils sont également dans la photo ci-dessous (des prêtres avec le lieutenant Michard).

      

      

    Puis nous sommes arrivés sur les bords de la Seine, et, presque aussitôt, à l'Hôtel de Ville. La Place était tenue par la Résistance et il n'y avait aucun civil, mais beaucoup de va-et-vient de FFI avec des brassards tricolores. Henri Caron a dirigé son Romilly pour qu'il s'arrête en face des marches de l'Hôtel de Ville, tandis que le Champaubert stoppait sur la Place, sur le côté où se trouve la "Bonne Marché" et que le Montmirail restait le long de la Seine.

      

    Devant nous il y avait un char allemand qui avait été détruit par la Résistance. D'un côté de nous était un de ces kiosques de publicité parisienne, qui est toujours là. Quand je vais à Paris, je tiens à rester là un moment. [Je pense que mon père parle d'un "Morris"]

    Les membres de la Résistance étaient nombreux et allaient et venaient en colonne. De temps à autre nous ne pouvions résister de briser leurs rangs et de les serrer dans nos bras. Il pouvait être 21 heures 30, [En fait 8:45] et la nuit était complète.

      

    Le Capitaine Dronne et le Lieutenant Michard discutaient avec des membres de la Résistance autour d'une carte étalée sur l'avant de la jeep. Le Lieutenant nous a dit que nous resterions sur place cette nuit.

    A ce moment-là, il s'est passé un événement extraordinaire : toutes les fenêtres d'un immeuble en face de l'Hôtel de Ville se sont ouvertes et, de ces fenêtres, nos camarades de la Résistance ont tiré, ensemble, des coups de revolver, de fusil, de mitraillette, tandis que d'autres tiraient des fusées, rouges, jaunes, vertes, et ce fut une scène invraisemblable pendant une minute ou deux, au plus. Nous avons été accueillis d'une manière unique dans l'histoire militaire !

      

    Ça a été une réception superbe et je pense que peut de soldats aurons eu une telle expérience.

    Il est venu des reporteurs et commentateurs de la radio et ils ont parlé au Lieutenant Michard en temps que chef de section et il a répondu à leurs questions. Une de celle ci a été «Quelle sont les noms des chars qui sont entrée à Paris» ? Il a répondu «Montmirail, Romilly et Champaubert».

    Tard dans la nuit nous avons fait un somme à côté ou sous Montmirail. Il faisait beau, nous étions bien sur les pavés. Il faisait jour quand j'ai entendu quelques personnes qui parlait à côté du Montmirail et je suis sorti du mon sac de couchage dans lequel je dormais toujours tout habillé et j'ai rencontré mes premiers Parisiens.

      

    Évidement ça a été beaucoup de questions. Florkowski, notre tireur, a fait du café et nous avons mangé de nos rations américaines que nous avons partagé avec des civils. Tout était très agréable et nous étions bien gardés par la Résistance dans les alentours !

    Le lendemain, de très bon matin, les journaux sont arrivés, et le Lieutenant Michard riait de bon cœur en nous montrant la première page : «Regardez, Montmirail, Romilly, Champaubert, les premiers chars dans Paris», et il est allé voir Caron journal a la main : «Regarde, Henri, je t'ai eu, ce n'est pas : Romilly, Montmirail, Champaubert, mais, Montmirail en premier».

      

    Les deux hommes ont ri ensemble. Ils étaient très heureux et ce fut, hélas leur dernière conversation. Aussi, ce matin Louis Michard envoyé un message à la rue du Bac, parce que c'est là qu'il avait été un Minore Clerc à la "Mission Étrangère". J'ai une photo de sa première rencontre avec les autres prêtres

      

    Louis Michard réunit avec ses amis de la Mission Étrangère (130kb)

    Image: Tôt le matin du 25 août 1944 Lt Louis Michard réunit avec des amis de la Mission Étrangère.

      

      

    Les trois chars ont été envoyés dans des endroits différents pour nettoyer des poches de résistance. Montmirail est parti le long de la Seine et la rue était bondée de monde sur chaque trottoir.

      

    La population de Paris savait maintenant que nous étions là. Il y avait une joie énorme. Tout le monde faisait bonjour avec la main, ou nous envoyait des baisers, des gens pleuraient. Pendant quelques minutes ça a été avec la porte du pilote et co-pilote ouverte et nous aussi faisions bonjour avec nos mains. Le fait que nous allions vers le combat n'était d'aucune importance.

    A un certain moment, le Lieutenant nous a dit de prendre les dispositions de combat. J'ai baissé mon siège et fermé la porte au-dessus de ma tête. Nos têtes ont disparu dans le char à part celle du Lieutenant Michard bien sûr. Je regardais dans tous les sens par mon périscope. Il y avait toujours beaucoup de monde sur chaque trottoir mais pour les spectateurs ce n'était plus la joie. Presque toute les mains pointait dans la rue qui était devant nous.

      

    Ça voulait dire «Ils sont là»! je devenais «Faites attention»! et je voyais sur les visages beaucoup d'appréhension pour nous. Une centaine de mètres plus loin et il n'y avais personne dans le rue, en dehors de la Montmirail, les RMT et de la Résistance.

      

    Devant nous, la rue était complètement vide, sauf un ou deux camions qui brûlaient, ainsi que des voitures civiles. Il y a eu une brève commotion à laquelle Montmirail n'a pas pris part. Nous nous attendions à être attaqués, mais, en avançant vers un carrefour, des hommes avec un brassard ont parlé au Lieutenant qui, comme toujours avait la tourelle ouverte et il nous a dit que les allemands n'étaient plus là et nous sommes revenus à l'Hôtel de Ville.

    Nous avons fait demi-tour très peu de temps après pour prendre la route par laquelle nous étions venu. C'était la folie. Il y avait encore plus de monde dans les rues, tout le monde criait, nous saluait avec leurs bras et nous répondions comme des gladiateurs au retour du combat. Nous sommes allé directement à la Hôtel de Ville en procession avec nos camarades du RMT et de la Résistance.

      

    Le Montmirail n'avait rien fait mais il était avec les vainqueurs. C'était un accueil complètement fou !

    Arrivé à l'Hôtel de Ville nous avons trouvé le Champaubert et avons attendu le Romilly. Quand il est revenu, Henri Caron n'était pas en tourelle. Peu de temps après, nous avons appris que l'Adjudant Caron avait été blessé et évacué sur un hôpital. Caron, à proximité de la rue des Archives, était sorti du Romilly pour mieux voir le terrain devant lui avant de risquer son char, et son équipage l'a vu tomber en recevant une rafale de mitrailleuse ou de mitraillette, venant d'une entrée de métro. C'était une très mauvaise nouvelle, mais il était vivant et c'était le principal.

      

    C'était un volontaire de 40. [Les fascistes avaient mit feu aux archives de la ville et Romilly avait pour mission de protéger les pompiers des tireurs. Caron avait été prévenue qu'un char allemand attendait prêt à attaquer au coin de la rue. Il y est allé, il s'agissait d'un Panthère. Armé avec un PM, il est parti du Romilly afin de s'occuper du Panthère. Un tireur lâche, caché dans une bouche de Métro, le toucha à la cuisse.]

    Vers la fin de la matinée il est venu une foule considérable à la Place d'Hôtel de Ville mais, tout au tour seulement. Des prisonniers allemands arrivaient à pied avec des soldats autour d'eux mais la foule se bousculait pour attendre les allemandes.

      

    A un moment il est arrivé un groupe d'officiers allemands et ils ont reçu des pierres et des coups de tout côté malgré la protection de leur escorte. A un moment un homme avec un revolver est venu en courant vers les allemands a mis son pistolet contre sa tête et l'a tué. Tout la cruauté de la guerre était là, je devais la revoir bien des fois. Je n'aimais pas ce que je voyais.

    25 Août 1944, Lutzen en combat, Boulevard Saint Michel. Marcel Guénan.

    Image : "25 Août 1944, Lutzen en combat, Boulevard Saint Michel. Pilote Marcel Guénan parle avec un RMT. Libraire endommagé et l'Iéna en arrière."

      

    Au cours de la matinée, les cloches se sont remises à sonner, on en entendait de tous les côtés. Puis, n'ayant plus rien à faire à l'Hôtel de Ville, nous sommes allés rejoindre le reste de la Compagnie qui se battait au Luxembourg.Nous traversions le pont qui avait été immédiatement à notre gauche. Nous avons vu quelques-uns des chars de notre Compagnie à proximité et dirigions vers la Place de la Sorbonne où nous avons attendu.

      

    Je voyais le Lutzen placé sur le boulevard Saint-Michel en face de la Place de la Sorbonne. Il tirait un coup de son canon mais je ne sais pas contre quoi. Mon ami Marcel Guénan était le pilote de ce char et je me rappelle très bien le voir sortir de la char nu-tête lorsque le tir terminait. Nous sommes restés à la place de la Sorbonne cet après-midi et toute la nuit (25/26 août).

    C'était la Saint-Louis, fête du Lieutenant qui était ravi. D'ailleurs, c'était la fête partout. Nous distribuions nos réserves aux enfants.

      

    A un moment, il y a eu une rafale de mitraillette et les balles ricochaient sur les pavés. Par réflexe, j'ai poussé brusquement un petit gars et une jeune fille avec qui je conversais, sur le côté du Montmirail en les protégeant de mon corps. [Suivant l'attaque Lieutenant Michard grimpait sur le dôme de la Sorbonne pour repérer les tireurs ennemis.

      

    Vraiment un acte de bravoure.] Tout s'est arrêté et j'ai repris la conversation. Nous étions assis sur l'avant de Montmirail et un passant nous a pris en photo. Il m'a demandé mon adresse militaire et a eu la gentillesse de m'envoyer la photo. En octobre 45, j'ai épousé cette jeune fille et nous avons toujours ce précieux souvenir de la Sorbonne.

      

    25 Août 1944, Gaston et Odette se rencontre, Place de la Sorbonne

    Image : 25 Août 1944, Gaston et Odette se rencontre, Place de la Sorbonne.

      

    Nous avons appris une autre mauvaise nouvelle: l'Adjudant Corler, lui aussi un volontaire de 40, avait été tué sur un balcon en observant le Luxembourg. À partir d'environ 19 heures les tirs dans les rues augmentaient et la situation devenait sévères, mais pas dans la "Place" lui-même.

      

    J'ai dit, le soir, à la jeune fille de rentrer chez elle et je lui ai donné mon casque pour la protéger.

    Dans la nuit, il a été difficile de dormir car, au coin de la Place de la Sorbonne et du Boulevard St. Michel, il y avait une librairie avec, en vitrine, des titres allemands ou de collaborateurs. Ces vitrines ont été brisées et les livres brûlés.

      

    Le lendemain matin, j'ai voulu aller me faire raser chez un coiffeur, un vieux monsieur m'a offert sa place et un autre m'a payé une coupe de cheveux. C'était la belle vie !

    Nous sommes partis pour les Tuileries et, dans la matinée, la jeune fille est venue avec le petit garçon, pour me rendre mon casque. Et nous nous sommes dit au revoir pour la deuxième fois. Dans l'après-midi du 26 août la Compagnie est allée au Bois de Boulogne et nous nous sommes revus presque chaque jour.

      

    La petite jeune fille était devenue membre de l'équipage. Inévitablement nous avions souvent des visiteurs au Bois de Boulogne et parmi eux étaient M. et Mme Gandon qui sont aussi photographiés avec l'équipage du Montmirail. Ils venaient nous voir tous les jours et nous apportaient des fleurs, des friandises.

      

    Montmirail au Bois de Boulogne. En haut Mme Gandon, Louis Michard. Standing G à D Gaston Eve, Odette Lampin, Paul Lhopital, Marc Casanova, M. Gandon, Étienne Florkowski, Sergent Commeinhes (269kb)

    Image : Montmirail au Bois de Boulogne. En haut Mme Gandon, Louis Michard. Debout, G à D Gaston Eve, Odette Lampin, Paul Lhopital, Marc Casanova, M. Gandon, Étienne Florkowski, Sergent Georges Commeinhes.

      

      

    Au Bois de Boulogne nous avons accueilli des volontaires pour combler nos rangs. Il est venu un jeune homme qui devais avoir 17, 18 ans nommée Jean de Valroger. Il semblait ne pas avoir d'aptitude militaire du tout, mais il avait du courage et, il n'allait pas céder.

      

    Il a fait le reste de la campagne avec nous. Un jour sa mère est venue le trouver et elle n'était pas contente que son fils soit avec nous. Quand elle est partie elle a eu le malheur de dire à son fils «Fait bien attention mon petit minet». Le nom "Minet" est resté.

    Un autre qui est venu nous rejoindre était Sergent Commeinhes qui était un sergent de chars en 1939. Il était parisien et était un homme très gai et très camarade. Il tenait a être avec nous. Au bout de quelques jours il a vu que la jeune fille était souvent en conversation avec moi. De ce moment j'ai été nommé "Milord" et elle "Milorine".

      

    Il avait des amis anglais avant la guerre. En quelques jours il faisait complètement partie de la compagnie et a été sur le char du Capitaine de Witasse. Trois mois plus tard il est mort ayant reçu une balle dans la tête à Fort Kléber, Strasbourg. Nous avions perdu notre "Petit Parisien", ainsi nommé par Milord et Milorine !

    Montereau II et Arcis Sur Aube, nous ont rejoints et la Section s'est trouvée au complet. Le Lieutenant est allé voir Caron à l'hôpital, on avait été obligé de l'amputer et il se trouvait très faible. Après plusieurs visites, il nous a rassemblés et nous a dit, d'une voix très basse, que Henri Caron était mort et nous sommes restés longtemps silencieux.

      

    La mort de Caron était un coup très dur pour la Section.

      

    C'est lui qui avait fait de nous les professionnels que nous étions devenus. Ce fut une grande épreuve pour le Lieutenant Michard car tous deux s'entendaient parfaitement et il existait entre eux une véritable affection. Seul, le Lieutenant a pu assister aux obsèques.

    C'est triste à dire, mais nous acceptions la mort de nos camarades comme inévitable. Notre cœur restait avec eux, mais la souffrance aurait été trop grande si nous avions constamment pensé à eux.

    Il y a eu deux défilés à Paris et ça été deux très belles occasions. Quoiqu'ils n'aient rien fait de plus que les autres chars, Montmirail, Romilly et Champaubert était très fêté.

    Vers la mi-septembre nous avons repris la route et les beaux jours sont passés. Nous avons repris notre vie normale. Quand nous avons quitté Paris, la petite jeune fille était là et je lui ai donné tout mon argent. J'ai dû la réconforter en lui disant que ce n'était pas la peine que l'argent soit brûlé sur moi s'il arrivait quelque chose au Montmirail.

      

    Notre départ vers l'Est a été une véritable randonnée car le front se trouvait maintenant loin de Paris. Le déplacement fut très rapide et avec l'organisation superbe, propre à la DB.

    [Mme Gandon: Je crois que papa a dit, elle avait été un danseur de ballet bien connu. Elle a fait pour l'équipage d'un bouquet de fleurs rouges, blanches et bleues dont elle coincé dans la bouche du canon. Il y est resté pendant plusieurs jours et Montmirail peuvent être reconnus sur les photos pour cette raison. Elle a également nourri Paul L'hopital et André Solleux.

      

    Je pense que papa a dit L'Hôpital a été blessé au main dans les tirs à la Place de la Sorbonne. Cependant, en regardant les photos, certains ont Casanova blessé à la main dès le début le 25 août, d'autres ont Lhopital blessé à la main quelques jours plus tard (dans la photo de tout le peloton). Donc je pense qu'il doit avoir été la blessure de Casanova mon père parlait.]

     

    SOURCES

    http://www.gastoneve.org.uk/paris%20fr.html

      

     

     

     


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    Les conséquences de l'appel
    A-L'engagement des militaires:
     
     
     
     
    Peu d'unités ont rejoint les Forces françaises libres.
     
    Il y a peut d’officiés qui emmènes dès 1940 leur compagnie à rejoindre la France libre. Toutefois, quelques-uns l'on fait.
    En Angleterre, le 30 juin 1940, parmi les soldats qui ont combattu en Norvège, 900 hommes de la 13eme demi brigade de la légion étrangère qui étaient commandés par le lieutenant-colonel Magrin Verneray, et 60 chasseurs alpins, reprennent le combat.
      
    C’est la même chose pour des éléments d'une compagnie de chars de combat, des sapeurs, des artilleurs et des marins qui constitueront le 1er bataillon de fusiliers marins.Au Moyen-Orient, 350 «rebelles» d'une troupe basée à Chypre, emmenés par le capitaine Lorotte, passent en Égypte britannique.
      
    Avec 120 hommes du capitaine Folliot, qui sont partis du Liban le 27 juin 1940, constituent le 1er bataillon d’infanterie de marine.Ils ont été rejoints par des légionnaires du 6ème régiment d'infanterie étrangère, des marins de l'escadre française d'Alexandrie et des spahis marocains sous les ordres du capitaine Jourdier.
      
    En Tunisie, le 24 juin 1940, le sous-marin (Narval) sous les ordres du commandant Drogou, partent du port d'attache de Sousse avec la plupart de l'équipage, à destination de Malte.Plusieurs officiers se rallient individuellement. Capturé pendant la bataille de France, le capitaine d’ecloque s'échappe le 17 juin et rejoint Londres, où il s'engage sous le nom de Leclerc.
      
    Chef d'état-major du commandant en chef des forces françaises au Levant, le colonel Larmina essaye en vain de maintenir ses troupes dans la guerre.
      
    Désapprouvé par son supérieur est emprisonné Il s'évade le 27 juin et passe en Palestine.Parmi les officiers généraux, seuls le général Catroux le général, l'amiral Muselier médecin général Sicé font le choix de la France Libre.
      
    Des centaines de volontaires traversent la Manche comme 110 élèves de l'école de pilotage du Mans. Ils sont commandés par le lieutenant de réserve d'aviation Pinot, qui partent le soir du 18 juin 1940 de Douarnenez à bord du langoustier « Trébouliste » en direction de Falmouth.
    D'autres unités embarquent avec les troupes polonaises, au Pays Basque ou au Maroc (comme Romain Gary et Henry Bouquillard).
    Certains viennent de plus loin, comme le chef du régiment Brosset, qui s'engage à Bogota, en Colombie, dès le 27 juin 1940.
     
     
      B-L'engagement des civils:
       

    Dès juin 1940, des centaines de volontaires arrivent de France qui refusent la défaite, ils ont embarqués à bord des derniers bateaux en partance pour l'Angleterre.

     

    C'est le cas de ces deux copains qui font six cents kilomètres à vélo pour aller à Brest. C'est aussi le cas de Maurice Schumann et de René Cassin, à la fin de juin 1940. C'est également le cas de la plupart des pêcheurs de l'île de Sein ralliés en juillet 1940.

     

    D'autres personnes qui n’ont pas assez d’argent pour rejoindre l’Angleterre en bateau prennent de grands risques comme ces deux frères qui traversent la Manche en barque ou ces cinq garçons qui partent en canoë.

     

    Dès novembre 1940, la surveillance des côtes par les Allemands rend ces passages de plus en plus difficiles

     

     

     
      C-L'engagement des colonies:
     
      
    Le général de Gaulle mobilise ses troupes de l’outre-mer. Venus du Nord de l’Afrique (Maroc, Algérie et Tunisie), ils crés l’Armée d’Afrique. Les militaires issus du reste des colonies se regroupent dans ce qu’on appelle l’Armée coloniale (10 000 d’entre eux sont des Indochinois, 10 000 viennent de Madagascar et plus de 68 000 arrivent d’Afrique noire).
      
    Les plus nombreux sont des Maghrébins. Ces hommes veulent servir leur patrie, la France. Ils appartiennent à des unités militaires qui portent les noms de zouaves, spahis, goums ou tabors… L’armée est pour eux l’occasion de sortir de leur milieu social de prouver leur valeur guerrière.
     
    De la campagne d’Italie au débarquement de Provence,
    l’action de l’armée d’Afrique prend de l’ampleur avec le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942.
      
    S’engage ensuite la campagne de Tunisie, au cours de laquelle les tabors algériens et marocains font preuve de beaucoup de courage et d’habileté, en particulier lors des missions qui se déroulent dans les zones de montagnes qui sont difficiles d’accès.
     
    L’armée d’Afrique participe activement à la libération de la France, elle qui supporte les plus durs combats et est exténuée. Elle affronte les dernières attaques de l’armée Allemande dans les Vosges, en Alsace et dans les Ardennes.
      
    Des combats acharnés se déroulent un grand froid et dans la neige, au milieu de champs de mines. La ténacité des troupes africaines finit pas l’emporte.
     
     
    Ces jeunes Malgaches, Togolais, Sénégalais, Marocains, Algériens, Tunisiens, Indochinois… ont été enlevés à leur montagne et après un bref entraînement, ils se sont retrouvés au front.
      
    Entourés par des officiers français, ils se sont battus avec courage et ont attendues leurs récompenses, qui étaient attribuées aux combattants de France métropolitaine. Déçus par la France, oubliés au moment où s’est écrite l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, ils gardent un sentiment d’injustice.
     
     
    --->Un soldat des colonies Françaises

     

      

      

    SOURCES /

    http://appeldu18juin1940.perso.sfr.fr/pages/3.html

      

     

     

     

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     Forces françaises de l'intérieur, (FFI)
    Flag of Free France 1940-1944.svg
     
     Période  19441944
     Pays  France
     Allégeance France  France
     Taille  400 000 personnes
     Composée de  Armée secrète
     Organisation de résistance de l'armée
     Francs-tireurs et partisans
     Guerres    Seconde guerre mondiale
     Batailles    Bataille des Glières
       Bataille du Vercors
       Bataille du Mont Gargan
       Bataille de Paris
     Commandant historique    Pierre Kœnig
     
     

     Les Forces françaises de l'intérieur (FFI) est le nom générique donné en 1944 à l'ensemble des groupements militaires de la Résistance intérieure française qui s'étaient constitués dans la France occupée : l'Armée secrète (AS) (regroupant Combat, Libération-Sud, Franc-Tireur), l'Organisation de résistance de l'armée (ORA), les Francs-tireurs et partisans (FTP), etc.

      

    La dénomination commune de FFI n'était pas destinée seulement à unifier et à donner un cadre "légal" aux forces de la Résistance intérieure, mais aussi à les structurer de manière hiérarchique. Les FFI furent ainsi placées en mars 1944 sous le commandement du général Kœnig et l'autorité politique du GPRF du général de Gaulle.

      

      

    Les FFI jouèrent un rôle non négligeable dans la préparation du débarquement allié en Normandie de juin 1944 et dans la libération de la France. Le commandant des forces alliées en Europe, le général Eisenhower estima l'aide apportée par les FFI à l'équivalent de quinze divisions régulières[réf. nécessaire]. Les effectifs des FFI étaient de 100 000 en janvier 1944, 200 000 en juin et 400 000 en octobre[1]

     A l'issue de la libération de la France, les FFI s'intégrèrent ensuite dans l'armée française régulière, en particulier au sein de la première armée du général de Lattre, dans le cadre de ce qui a été appelé à l'époque "l'amalgame" des Résistances intérieure et extérieure.

     

     Commandement central des FFI

     EMFFI

     L'État-major des Forces françaises de l'intérieur (EMFFI), créé en avril 1944, est dirigé par le général Marie Pierre Koenig. Dès avant, le GPRF avait désigné des délégués militaires.

     Délégués militaires

     COMAC

     Le COMAC ou Comidac, censé regrouper à la fois des représentant d'Alger (CFLN-GPRA) et des résistants de l'intérieur (CNR). Les membres sont les suivants :

     Un autre Comidac existe à Alger.

     Organisation régionale des FFI

     L'état major des FFI a nommé, dans chacune des régions qu'il a définies :

    •  un commandant régional des FFI,
    •  un délégué militaire régional (DMR), avec un surnom géométrique : carré, circonférence, diagonale, ellipse, hypothénuse, orbite, polygone, pyramide, etc.)[2],
    •  un responsable des opérations aériennes (COPA) ensuite appelé Section des Atterrissages et des Parachutages (SAP) à partir de novembre 1943 environ, avec un surnom venant des titres : « Archiduc », « Pacha », « Pape », « Sultan », etc.

     Ces chefs, arrivant dans des régions qu'ils ne connaissaient souvent pas, n'ont parfois joué qu'un rôle de vague coordination, le véritable pouvoir opérationnel restant souvent entre les mains des chefs des réseaux locaux et des maquis.

     La plupart des chefs régionaux des FFI et des DMR ont été faits compagnon de la Libération.

      

    ZONE SUD

     Région R1 : Rhône-Alpes (Lyon).

     Région 2 : Provence-Côte d'Azur (Marseille) - R2 couvre : Alpes-Maritimes, Bouche du Rhône, Basses Alpes, Gard, Hautes Alpes, Vaucluse, Var

    •  DMR R2 : Responsable atterrissages-parachutages : Camille Rayon « Archiduc »[23]. Adjoints Petitjean « Binette » et Gaillard « Triangle ».
      1.  Robert Burdet « Circonférence »[22].

     Région R3 : Languedoc-Roussillon (Montpellier) - R3 couvre : Aude, Aveyron, Hérault, Lozère, Pyrénées orientales

    •  Commandant FFI R3 : (...)
    •  DMR R3 :
      1.  Paul Leistenschneider « Carré »[24],[10].
      2.  colonel Jacques Picard « Sultan »[25].
      3.  Lucien Cambas « Trapèze »[26],[27].

     Région R4 : Sud-Ouest (Toulouse) - R4 couvre : Lot, Lot-et-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Ariège et Haute-Garonne

    •  Commandant FFI R4 :
      1.  Serge Ravanel (communiste).
      2.  Jean-Pierre Vernant « colonel Berthier »[28]. Adjoint[29] : Commandant Sarda de Caumont, « Rosette »[30].
    •  DMR R4 : Colonne R4 dite «FFI de Toulouse»[33] : colonel Maurice Redon « Durenque ».
      1.  Paul Leistenschneider « Carré »[31],[10].
      2.  Bernard Schlumberger « Droite »[32].

     Région R5 : Limousin (Brive-la-Gaillarde puis Limoges) - R5 couvre : Corrèze, Creuse, Dordogne, Vienne, Haute-Vienne

     Région R6 : Auvergne (Clermont-Ferrand) - R6 couvre : Allier, Cantal, Haute-Loire, Puy de Dôme voir aussi sud du Cher

    •  Commandant FFI R6 :
      1.  Émile Coulaudon « colonel Gaspard »[39],[40].
    •  DMR R6 :
      1.  Alexandre de Courson de La Villeneuve « Pyramide »[41],[42].
      2.  Puis Vivier, « Isotherme ».
    •  Chef de la Section des Atterrissages et des Parachutages (SAP) :
      1.  Paul Schmidt « Kim »[43],[44].
      2.  Alain Grout de Beaufort « Jac » [45],[46].
      3.  Yves Léger « Évêque »[47],[48].
      4.  Pierre-Paul Ulmer[49].

     Zone nord

     

      

      

    En zone Nord, les régions étaient définies par des lettres.

     Région P (Paris)

    •  Commandants des FFI RP : (..)
    •  DMR RP : André Boulloche « Segment » (X-Pont, ingénieur, compagnon de la Libération, futur député et ministre SFIO-PS)[50] mais il est arrêté.
      1.  André Rondenay « Lemniscate »[51],[52].

     Région A (Amiens) - La région A couvre : Aisne, Nord, Pas-de-Calais, Somme et Seine-inférieure.

    •  Commandant des FFI RA :
      1.  Gaston Dassonville (instituteur, communiste, réseau Voix du Nord, député en 1946-1955)[53][54].
    •  Chef d'état-major FFI RA :
      1.  Jean Lejeune « Bastien »[55],[56].
    •  DMR RA : Responsable du BOA RA : Jean-Pierre Deshayes[61].
      1.  Raymond Fassin « Sif », « Piquier » ou « Comète »[57],[53].
      2.  Guy Chaumet « Cissoïde » ou « Mariotte »[58],[59],[60].
    •  Chef Section des Atterrissages et des Parachutages (SAP) RA : Paul Rivière (compagnon de la Libération)[12].

     Région B (Bordeaux) - La région B couvre : Basses-Pyrénées, Landes, Gironde, Charente-Maritime, Vendée, Deux-Sèvres.

    •  Commandant des FFI RB :
      1.  le général Jean-Baptiste Morraglia « Lemaître »[62],[63].
    •  DMR RB : chef du Bureau des opérations aériennes (BOA) RB : Guy Chaumet[68].
      1.  Claude Bonnier, « Hypoténuse »[64],[65],[66]. Adjoint : Jacques Nancy « Sape »[67]
      2.  Gaillard, « Triangle ».

     Région C (Châlons-sur-Marne) - La région C couvre 8 (ou 6 ?) départements de l'Est de la France, dont l'Alsace et la Lorraine.

    •  Commandant des FFI RB :
      1.  Gilbert Grandval[69],[70]. Adjoint : Jean Bertin[71]
    •  DMR RC :
      1.  André Schock « Diagonale »[72].
      2.  Gilbert Grandval « Planète »[73].
    •  Chef du Bureau des opéations aériennes (BOA) : Effectif : "Les effectifs militaires de la Région C sont de l’ordre de 30 000 hommes à l’été 1944 dont 2 500 maquisards mais assez pauvrement armés"[74]. Bilan : « De juin à septembre 1944 plus de 1 000 câbles ont été échangés avec l’État-major du général Kœnig, commandant des FFI et on dénombre 700 sabotages ou action de guérilla dans la Région C. »[75]
      1.  Michel Pichard (compagnon de la Libération).

     Région D (Dijon) - La région D couvre : Bourgogne, Franche-Comté)

    •  Commandant des FFI RD :
      1.  Colonel Baruteau[76]
      2.  Claude Monod[77],[78].
    •  DMR RD : Effectifs : 25 000 hommes, selon Claude Monod[79] ou 22.000 [80].
      1.  Pierre Hanneton « Ligne ».
      2.  Davout d'Auerstaedt « Ovale ».

     Région M (Le Mans)

    •  Zone : la région M est la plus grande région FFI comprenant 14 départements (Normandie, Bretagne, Anjou). Elle est donc ensuite divisée en deux régions de 7 départments chacune : M1 et M2[81]
    •  Commandant des FFI RM : (..)
    •  DMR RM :
      1.  Valentin Abeille « Fantassin » puis « Méridien »[82],[83]. Il a pour adjoint le chef FFI Maurice Guillaudot (compagnon de la Libération).
      2.  Kammerer « Parallèle »[84],[85].
    •  Chef d'opérations aériennes de la région M :
      1.  Jean-François Clouet des Pesruches « Galilée »[86] ; et/ou Edouard Paysant « Tinchebray »[87],[85].

     Sous région M1 - La sous-région M1 couvre : Orne, Sarte, Mayenne.

    •  Chef des opérations aériennes M1 et M4 : Gros (vers juin 1944) puis Croisé (vers juin 1944)[85].

     Sous-région M3 - La sous-région M3 (Bretagne) couvre : Finistère, Côtes-du-Nord, Morbihan, Ille-et-Vilaine.

    •  Commandant des FFI : Délégué militaire régional : (..)
      1.  général Audibert (?),
      2.  colonel Eon.

     Sous-région M4 - La sous-région M4 couvre : Calvados, Manche, Eure.

    •  Chef des opérations aériennes M1 et M4 :
      1.  Gros (vers juin 1944)
      2.  Croisé (vers juin 1944)[85].

     Sous-région Pays-de-Loire, Anjou, Normandie

    •  Commandant des FFI : (..)
    •  Délégué militaire régional pour les Pays de Loire, l'Anjou et la Normandie : Jean-François Clouet des Pesruches « Orbite » [88],[89].
    •  Effectifs : selon le site de l'ordre de la Libération : "Au moment où la 3e armée américaine du général Patton et la 9e armée US pourchassent l'ennemi vers Chartres et Orléans, "Orbite" est un auxiliaire précieux pour protéger les flancs des armées alliées à la tête de 2 500 FFI armés par les récents parachutages d'armes organisés par ses soins."[89]

      Barricades rue de la Verrerie, Paris,  20 août 1944. Photo Serge de Sazo.

    ORGANISATION DES FFI

     Méthodologie

    •  La liste des chefs départementaux des FFI est difficile à établir car fluctuante au grès des arrestations et des combats. Il peut y avoir des confusions entre chef des FFI (chefs aux profils militaires) et chef des Comités départementaux de Libération (CDL) (chefs aux profils plus civils).
    •  Nous les avons regroupés, par facilité selon les régions administratives actuelles de la France (éventuellement différentes de "régions" de la Résistance).
    •  Cette liste illustre bien la diversité de la Résistance, d'où l'intérêt de retrouver la profession et l'engagement politique de ces hommes :
    •  Il apparaît que les chefs départementaux des FFI portaient souvent le grade de commandant ou de colonel de la Résistance.

     Ile de France (Région P1)

    •  commandant régional des FFI : Pierre Pène dit Périco (X1922, ingénieur colonial, résistant OCM, compagnon de la Libération) mais arrêté en avril[90]. Puis Henri Rol-Tanguy (ouvrier communiste (CGT), résistant FTP, compagnon de la Libération) à partir du 1er juin 1944[91].

     Commandant des FFI : colonel Teissier de Margueritte[92], « Lizé »[93],[94],[95]. Et aussi Aimé Lepercq (ingénieur, directeur de sociétés, résistant OCM), "De septembre 1943 jusqu'au 8 mars 1944, date de son arrestation par la Gestapo, il est le premier commandant des forces paramilitaires puis des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) de Paris."[96]

     Commandant secteur Nord : (..) Commandant secteur Est : (..) Commandant secteur Ouest : (..) Commandant secteur Sud : (..)

     Chef du Comité parisien de la Libération : André Tollet (ouvrier tapissier, communiste, secrétaire de l’Union des Syndicats CGT clandestins de la Région parisienne).

     Commandant des FFI S&O Nord : Philippe Viannay (étudiant catholique de droite, fondateur du réseau Défense de la France)[91]. Commandant des FFI S&O Sud : Jacques Pastor (agrégé de sciences naturelles, communiste, résistant Front National)[91][97].

    •  Seine-et-Marne :

     Commandant des FFI : Hubert Desouche, dit Dugas (résistant de Turma-Vengeance)[91].

    •  Oise :

     Commandant des FFI : Fromont (ou Fromonot) Monturat, dit Dupont (résistant de CDLR)[91].

     Région Nord-Pas-de-Calais

    •  Nord :
    •  Pas de Calais : chef FFI : (..)

     Président du CDL du Pas-de-Calais : Gaston Dassonville (élu novembre 1943) (il sera également chef régional des FFI, lire plus haut sur l'organisation régional).

     Région Picardie

    •  Somme :
    •  Aisne :
    •  Oise :

     Région Champagne-Ardennes

    •  Marne : commandant Pierre Bouchez (résistant de CDLR, officier de réserve, responsable patronal de Reims).

     Le Président du Comité départemental de Libération (CDL) est Michel Sicre (syndicaliste communiste).

    •  Ardennes : commandant Fournier (garçon coiffeur, résistant de l'OCM).

     Président du Comité départemental de Libération (CDL) : docteur Jullich (ancien président radical-socialiste du conseil général).

    •  Haute Marne : colonel de GROUCHY (résistant de l'ORA, officier à la retraite).

     Président du CDL : Robert Vauthier (Parti socialiste).

    •  Aube : commandant Alagiraude (directeur du Centre de libération des prisonniers de guerre de Troyes, résistant de l'Armée secrète).

     Président du CDL : Gabriel Thierry (Libé-Nord).

     Région Lorraine

    •  Meuse : Yvan Beausire dit Leclerc (ancien chef des groupes F.F.I. et du maquis de Senon).
    •  Vosges : Commandant Gonand (chef du 4e Groupement des F.F.I. des Vosges)[98], Auguste Delafenêtre, responsable du 2e groupe des F.F.I. des Vosges[99] .
    •  Meurthe-et-Moselle : Charles Thomas dit César (ancien capitaine de régiment étranger).
    •  Moselle (annexée au Reich) : Alfred Krieger dit commandant Grégor (résistant du réseau Mithridate)[100].

     Région Alsace (annexée au Reich)

      

    FFI illkirch.. Alsace

     (...)

     Région Franche-Comté

    •  Haute-Saône : Paul Guépratte.
    •  Doubs :
    •  Jura : commandant Foucaud (officier d'active) (tué en avril 1944). Puis en mai 1944 : Romuald Vandelle « commandant Louis » ( polytechnicien, compositeur de musique).

     Région Bourgogne

    •  Saône-et-Loire :

     Chef CDL : (..)

    •  Côte d'Or :
      1.  colonel Pratt (officier, résistant ORA). Adjoint : commandant aviateur Balay (officier, résistant ORA). En mai 1944, le colonel Pratt et le commandant Balay sont arrêtés et déportés. Le nouveau chef FFI est le colonel René Alizon « commandant Guy » (officier d'artillerie, rejoint l'ORA)[101].

     Chef CDL : (..)

    •  Nièvre : le Colonel Roche « Moreau » (chef de Libération Nord).

     Président du CDL de la Nièvre : Pierre Gauthé.

    •  Yonne :
      1.  Marcel Choupot « commandant Chollet » nommé en mai 1944, puis fusillé par les Allemands en août 1944.
      2.  Adrien Sadoul « Colonel Chevrier ». FFI de l'Yonne deviennent le 1er Régiment du Morvan (à préciser).

     Chef CDL : (..)

     Région Centre

     Région Haute-Normandie

    •  Seine-maritime : lieutenant colonel Michel Multrier (polytechnicien et officier, chef de FORA de la Seine-Inférieure).

     Chef du CDL : Guénard (Front national (résistance)).
     "Effectifs de la Résistance en Seine-Inférieure : 15 octobre 1943, 3800 hommes et femmes. 1er juin 1944, 10 330 hommes et femmes. (..) Le 20 juin 1944, les FFI disposaient environ 2500 hommes mal armés qui provenaient des FTPF, de l’ORA, du BOA, et Libé-Nord et de divers groupes FN ou indépendants.(..) Jusqu’au 2 septembre, les pertes allemandes sont chiffrées par le lieutenant-colonel Multrier, commandant les FFI, à 625 tués et 8649 prisonniers. Du 6 juin au 13 septembre, les pertes FFI furent de 149 tués et 97 blessés" [102].

     Région Basse-Normandie

    •  Orne : Daniel Desmeulles arrêté juin 1944. Puis André Mazeline (20/06/1944).
    •  Calvados : Président du CDL Calvados: Léonard Gille.
    •  Manche :

     Président CDL Manche : Yves Gresselin « Colibri » (épicier à Cherbourg).

     Région Bretagne

    •  Morbihan : Capitaine de frégate Paul Chenailler « Morice », (après l'arrestation en décembre 1943 du Commandant de gendarmerie Maurice Guillaudot), avec le Commandant Pierre Bourgoin, F.F.L., commandant le 4ème bataillon de parachutistes S.A.S., à partir du 10 juin 1944, date de son parachutage au maquis de Saint-Marcel.
    •  Ille-et-Vilaine : général Allard ?
    •  Finistère : colonel Paul Jules Fonferrier (officier de la Coloniale, « Rossignol ») puis Henri Provostic(notaire à Ploudalmézeau et juge de paix, « Benoît »). Roger Bourrières.

     Chef d’arrondissement de Brest : Garion (avoué à Brest), « commandant Somme-Py » Chef des arrondissements hors Brest : commandant Faucher, « commandant Louis ».

    •  Côtes-du-Nord (Côtes d'Armor) : Jean Métairie

     Président du CDL Côtes-du-Nord : Henri Avril.

     Région Pays de Loire

    •  Mayenne : Jean Séailles « commandant Grégoire » (chef adjoint du réseau Aristide-Buckmaster) ; M. Counord.
    •  Sarthe :
    •  Maine-et-Loire : Jean Eynaud de Faÿ « Rousseau » (officier de marine d'active, résistant OCM, ORA). Puis le « commandant Blanche ». Les FFI du Maine-etLoire deviennent le 135e RI.
    •  Loire-Inférieure (actuelle Loire-Atlantique) : Jacques Chombart de Lauwe « colonel Félix » à partir du 4 août 1944[104].
    •  Vendée :

     Région Poitou-Charentes

    •  Deux-Sèvres : Edmond Proust « Gapit » ou « Chaumette » (résistant OCM, AS).

     Président du CDL : (..)

    •  Vienne : chef des FFI : colonel Chêne « colonel Bernard ».

     Président du CDL : (..)

    •  Charente-Maritime : (..)

     Président du CDL : (..)

    •  Charente : (..)

     Président du CDL : (..)

     Région Limousin

    2nde GM en Limousin.png
     Cet article fait partie de la série sur la
     2de guerre mondiale en Limousin
     Les tragédies

     Massacre d'Oradour-sur-Glane
     Massacre de Tulle
     Massacre du bois du Thouraud
     Massacre de Combeauvert

     La résistance

     Maquis du Limousin
     Georges Guingouin
     Roger Cerclier
     Albert Fossey-François
     Jacques Robert-Rewez
     voir aussi les autres résistants creusois
     Bataille du Mont Gargan
     Bataille du Mont Mouchet
     Forces françaises de l'intérieur

     Forces ennemies

     Division SS Das Reich
     Heinz Barth
     Heinz Lammerding
     Adolf Diekmann
     Kurt Von Jesser
     Brigade Jesser
     Walter Brehmer
     Division Brehmer

     La libération

     Libération-Sud
     Libération de Guéret

     Le souvenir

     Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane
     Devoir de mémoire

     Portail:Seconde Guerre mondiale et
     Portail:Limousin

     Région Auvergne

    •  Allier :
    •  Puy-de-Dôme :
    •  Cantal : colonel Thollon.
    •  Haute-Loire : Colonel GEROLDE (De son vrai noml Zapalsky)

     Région Aquitaine

    •  Dordogne : Roger Ranoux « colonel Hercule ».
    •  Lot-et-Garonne :
    •  Gironde :
    •  Landes :
    •  Pyrénées-Atlantique :

     Région Midi-Pyrénées

    •  Lot : commandant Georges ; Roger Lecherbonnier (instituteur, résistant FTP) en 07/1944.
    •  Aveyron : commandant FFi : Bonnafous « commandant Richard » avec deux adjoints : le Commandant Charles (FTPF) et le commandant Puget (ORA). Le Colonel Benoît dirige le secteur nord, le colonel Devillers, le secteur sud[105].
    • Effectifs : "En recoupant les sources disponibles et les témoignages, on peut estimer la population combattante à un petit millier au début de 1944, et à une dizaine de milliers à la fin août 1944. L’addition des effectifs fournis par les chefs de maquis à la libération se décompose comme suit : 1467 pour le maquis Du Guesclin, 2800 pour le maquis d’Ols, 450 pour le maquis Paul Claie, 550 pour le maquis Antoine, 650 pour le maquis Arêtes-Saules, 500 pour le maquis de Durenque, 500 pour les commandos Hubert, 420 pour les guerrilleros espagnols Salvador, plus de 200 pour les maquis Bayard, Rolland, Jean-Pierre…dont les effectifs quintuplent de juin à août 1944."[105]
    •  Tarn : Maurice Redon « Durenque » (officier du Service géographique de l'armée)[106], dont Zone A du Tarn (sud) : Tarn-et-Garonne : commandant ou chef d'EM FFI : colonel Laurent Langeron « Larzac » puis « Leduc » est choisi par le 17 juin 1944 le CDL mais, le 13 juillet, le chef FFI régional Ravanel nomme en fait Noël Duplan (agent des ponts-et-chaussés, militaht radical-socialiste) alias "Nil"[107].
    •  Hautes Pyrénées :
    •  Haute Garonne : Jean-Pierre Vernant « colonel Berthier » (universitaire, grand spécialiste de la Grèce antique, Compagnon de la Libération).
    •  Ariège : Camille Sourys « lieutenant-colonel Aubert »[108].
    •  Gers : capitaine Gabriel Termignon (officier de réserve, résistant AS), mais arrêté le 15 juillet 1944. Puis le commandant Marcel Lesûr[109].

     chef CDL : M. Vila[94]. Effectifs : "On estimait à l'époque entre 6000 et 7000 hommes son effectif global"[109].

     Région Languedoc-Roussillon

    •  Pyrénées-Orientales :
    •  Aude : Jean Bringer « Myriel » (fils d'un fondateur du Canard Enchaîné, officier, ingénieur des eaux-et-forêts, résistant AS) mais fusillé par les Allemand le 19 août 1944[110][111].
    •  Hérault :
    •  Gard : Michel Bruguier[112]
    •  Lozère : colonel Emile Peytavin.

     Région Provence

    •  Vaucluse :
    •  Bouches-du-Rhône :
    •  Var : capitaine Salvatori (capitaine d'active (marsouin), ex-chef départemental de l’AS)[113].

     Président du CDL du Var : Frank Arnal (chef du SR des MUR du Var) vers mars 1942 (..) puis Louis Martin-Bret[113].

    •  Alpes-Maritimes : officier aviateur de réserve Melin « Chatel »[114].
    •  Alpes-de-Haute-Provence : André Melen dit "Denan".
    •  Hautes-Alpes :Paul Héraud « commandant Dumont » ( tué en opération le 09/08/44 ,compagnon de la libération).

     Région Rhône-Alpes

    •  Savoie : Général Héritier « capitaine Blanchard ».
    •  Haute-Savoie : colonel Nizier et Jean Rosenthal (compagnon de la Libération).
    •  Ain (et Haut-Jura) : colonel Henri Romans-Petit.
    •  Isère : Albert Seguin de Reynies (arrêté par la Gestapo), Alain Le Ray (officier d'active), Sam Job (officier de réserve)
    •  Drôme : Jean-Pierre de Lassus Saint Geniès « Legrand » (officier d'active)
    •  Ardèche : René Calloud.
    •  Rhône : Raymond Basset « commandant Mary » (compagnon de la libération).
    •  Loire : Raymond Basset « commandant Mary » ; Jean Marey (ancien instituteur devenu officier).
    •  de l'Ain, du Jura, de la Saône-et-Loire : Henri Jaboulay (industriel, compagnon de la Libération).

      

    Défilé de la Victoire, Paris, 26 août 1944. Photo Serge de Sazo.

    •  Etienne Poiteau « capitaine Stéphane », commandant la "compagnie Stéphane" en Isère (1er Bataillon de marche FFI de l'Isère).
    •  commandant André Pommiès (chef de la région de Toulouse)
    •  Jacques Chapou (professeur de lycée révoqué en 1941 car franc-maçon) dit "Capitaine Philippe". En mai 1944, il prend le commandement des maquis de la Corrèze, puis ceux de la Creuse, de l'Indre et de la Haute-Vienne, sous le nom de « Kléber ».

     Notes et références

    1.   Sumner, Ian. The French Army 1939-45 (2), page 37. Osprey Publishing, London, 1998.
    2.   "chaban"&pagemode=none&navpanes=1 Fondation de la Résistance : carte et liste des DMR
    3.   Albert Chambonnet, mécanicien militaire, résistant à Combat, AS, Compagnon de la Libération, commandant FFI R1 à partir de janvier 1944, arrêté et fusillé en juillet 1944.
    4.   Biographie d'Albert Chambonnet sur le site de l'ordre de la Libération
    5.   Alban Vistel, directeur d'usine, résistant à Libération, compagnon de la Libération, commandant FFI R1 à partir de juillet 1944.
    6.   Biographie d'Alban Vistel sur le site de l'ordre de la Libération
    7.   Maurice Bourgès-Maunoury, X-Sciences Po, ingénieur, compagnon de la Libération) nommé DMR R1 vers septembre 1943 puis devient Délégué militaire national
    8.   Biographie de Bourgès-Maunoury sur le site de l'ordre de la Libération
    9.   Paul Leistenschneider, avocat, résistant du réseau Kléber pour le 2e bureau de Vichy, compagnon de la Libération)
    10.  a , b  et c Biographie de Paul Leistenschneider sur le site de l'ordre de la Libération
    11.   Paul Rivière, professeur de lettre dans des écoles catholiques, résistant au MLN-Combat, compagnon de la Libération, futur député, nommé Chef du SOA en juillet 1943.
    12.  a  et b Biographie de Paul Rivière sur le site de l'ordre de la Libération
    13.   Pierre-Paul Ulmer, compagnon de la Libération, chef du SOA de juillet 1943 à mai 1944
    14.   Biographie de Pierre Paul Ulmer sur le site de l'ordre de la Libération
    15.   Robert Rossi, X, officier de l'armée de l'Air, Résistant au mouvement Libération puis dans l'AS, compagnon de la Libération, , nommé vers mai 1944 puis arrêté.
    16.   Biographie dans le dictionnaire des polytechniciens dans la Résistance (XRésistance) et Biographie de Robert Rossi sur le site de l'ordre de la Libération
    17.   Biographie de Robert Rossi sur le site de l'ordre de la Libération
    18.   Jacques Renard, X, ingénieur, résistant Libération (?)- AS, compagnon de la Libération) nommé commandant FFI R2 le 16 juillet 1944, arrêté le 28 juillet puis fusillé.
    19.   http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/834.html Biographie de Jacques Renard sur le site de l'ordre de la Libération
    20.   Henry Simon, chef du service du cadastre de Marseille, communiste, résistant FN-FTPF, compagnon de la Libération.
    21.   Biographie d'Henry Simon sur le site de l'ordre de la Libération
    22.   Joseph Girard, La résistance et la libération de Nice: la fin d'une légende, Serre Ed., 2006 ISBN 2864104644, 9782864104643, page 57
    23.   Joseph Girard, La résistance et la libération de Nice: la fin d'une légende, Ed. Serre, 2006, ISBN 2864104644, 9782864104643, page 57
    24.   Paul Leistenschneider, avocat, résistant du réseau Kléber pour le 2e bureau de Vichy, compagnon de la Libération.
    25.   Selon L'État-Major des Forces Françaises de l'Intérieur, L'appui aux débarquements, document de la Fondation de la Résistance, page 15 du Pdf et 272 de l'ouvrage général
    26.   Lucien Cambas, pompier, compagnon de la Libération), nommé le 6 juin 1944.
    27.   Biographie de Lucien Cambas sur le site de l'ordre de la Libération
    28.   Jean-Pierre Vernant, grand universitaire).
    29.   En avril 1944.
    30.   selon Maquis de Vabre
    31.   Paul Leistenschneider, également DMR R3 apparemment, avocat, résistant du réseau Kléber pour le 2e bureau de Vichy, compagnon de la Libération.
    32.   "Les réseaux action de la France combattante", Ed. France Empire
    33.   6 000 hommes
    34.   Maurice Rousselier, X1933, chef de l’A.S. de la région R4 puis commandant F.F.I. de la région R5.
    35.   Des officiers d'actives passés à la Résistance, sur le Mémorial des résistants de l'X (x-résistance.org)
    36.   Eugène Déchelette, administrateur de société, compagnon de la Libération.
    37.   Biographie d'Eugène Dechélette sur le site de l'ordre de la Libération
    38.   Alain Grout de Beaufort, chef SAP en avril-août 1943, compagnon de la Libération, lire plus bas en R6.
    39.   Émile Coulaudon, directeur commercial, résistant du mouvement Combat, compagnon de la Libération.
    40.   [Biographie d'Emile Coulaudon sur le site de l'ordre de la Libération http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/240.html]
    41.   Alexandre de Courson de La Villeneuve, officier d'active, arrêté par les Allemands le 2 juillet 1944 puis mort sous la torture ou exécuté par les Allemands le 19 août 1944.
    42.   Revue des Anciens des services spéciaux de la Défense nationale, Bulletin 186, synthétisant les pp 147-185 de l'ouvrage du colonel Claude Cazals, sur la Garde sous Vichy, juin 1997 et Eugène Martres,Les archives parlent: Auvergne, Bourbonnais, 1940-1945, Éditions de Borée, 2004, ISBN 2844943160, 9782844943163,page 47
    43.   Paul Schmidt, engagé FFL en 1940, compagnon de la Libération, nommé en novembre 1942, chef du Service des opérations aériennes et maritimes (SOAM) de R5 et R6 puis en mars 1943, chef national du Bureau des opérations aériennes (BOA) (et aussi chef de la région Centre) à la place de Jean Ayral « Pal ».
    44.   Biographie de Paul Schmidt sur le site de l'ordre de la Libération
    45.   Alain Grout de Beaufort, officier d'aviation, résistant de la Confrérie Notre Dame, rejoint les FAFL, compagnon de la Libération, chef de la SAP d'avril 1943 à avril 1944 (environ) (il est également temporairement DMR R5), puis il sera chef SAP de la Région P puis de P3
    46.   Biographie d'Alain de Beaufort sur le site de l'ordre de la Libération
    47.   Yves Léger, diplômé de Sciences Po et en droit, assassiné par un agent français de la Gestapo en mai 1944.
    48.   Biographie d'Yves Léger sur le site de l'ordre de la Libération
    49.   Pierre-Paul Ulmer, compagnon de la Libération, chef de la SAP à partir de juin 1944
    50.   Info sur la biographie de Gilbert Grandval sur le site de l'ordre de la Libération
    51.   André Rondenay, X, officier d'active, prisonnier en 1940, rejoint la France Libre, DMR puis DMZ, compagnon de la Libération.
    52.   Biographie d'André Rondenay sur le site de l'ordre de la Libération
    53.  a  et b Selon le Comité d'Histoire du Haut-Pays, consulté en octobre 2008
    54.   de Gaston Dassonville sur le site de l'assemblée nationale
    55.   Jean Lejeune, marin de la Marine marchande, résistant OCM, compagnon de la Libération.
    56.   Biographie de Jean Lejeune sur le site de l'ordre de la Libération
    57.   Raymond Fassin, instituteur, rejoint les FAFL, puis arrive en septembre 1943, mais arrêté en avril 1944.
    58.   Guy Chaumet, attaché commercial à l'étranger, résistant du réseau Ali-Tir, puis rejoint les FAFL, compagnon de la Libération, DMR RA à partir d'avril 1944
    59.   Biographie de Guy Chaumet sur le site de l'ordre de la Libération
    60.   Selon le Comité d'Histoire du Haut-Pays, consulté en octobre 2008,Biographie de Raymond Fassin sur le site de la Mairie de Paris-Memorial
    61.   Agent parachuté fin 1942.
    62.   Jean-Baptiste Morraglia, général d'aviation.
    63.   Site de l'Association La Postale, anciens de l'Aéropostale
    64.   Claude Bonnier, X1919, ingénieur en aéronautique, socialiste, directeur de cabinet de Marcel Déat en 1936, président de la Société nationale de construction des moteurs (SNCM), s'engage dans les FFL, compagnon de la Libération, arrivé en novembre 1943, arrêté le 9 février 1944.
    65.   Biographie de Claude Bonnier sur le site de l'ordre de la Libération
    66.   Site du service départemental de l'ONAC de la Charente
    67.   Jacques Nancy, chef de la Section Spéciale de Sabotage)
    68.   Guy Chaumet, ensuite nommé DMR RA, lire plus haut.
    69.   Gilbert Grandval, directeur commercial, résistant CDLR, compagnon de la Libération.
    70.   Biographie de Gilbert Grandval sur le site de l'ordre de la Libération
    71.   Jean Bertin, compagnon de la Libération).
    72.   André Schock, compagnon de la Libération, arrêté le 28 janvier 1944.
    73.   Gilbert Grandval cumul ainsi, de façon unique dans l’histoire de la Résistance, les fonctions de chef régional des FFI et de délégué militaire régional, selon la Biographie de Gilbert Grandval sur le site de l'ordre de la Libération
    74.   Selon la biographie de Gilbert Grandval sur le site de l'ordre de la Libération
    75.   Idem
    76.   Colonel Baruteau, chef du Service régional de la statistique et responsable local de l'ORA à Dijon, jusqu'à sa "disparition" (mais il échappe à la Gestapo) en mai 1944.
    77.   Claude Monod, chirurgien, tué en 1945, commandant des FFI RD à partir de mai 1944.
    78.   [Son ouvrage : La Région D : Rapport d'activité du Maquis de Bourgogne-Franche-Comté (mai-septembre 1944)]
    79.   opus cité
    80.   Robert Chantin, Des temps difficiles pour des résistants de Bourgogne : échec politique et procès, 1944-1953, L'Harmattan, 2002, ISBN 2747529274, 9782747529273
    81.   Selon le site de l'ordre de la Libération
    82.   Valentin Abeille, sous-préfet, résistant à Combat, compagnon de la Libération, DMR RM à partir de septembre 1943, mais il meurt aux mains des Allemands le 2 juin 1944.
    83.   Biographie de Valentin Abeille sur le site de l'ordre de la Libération
    84.   .Kammerer, lui aussi tué par les Allemands avec son adjoint Éric. Il semble qu'ensuite ce soient les responsables du BOA local qui prennent de facto le rôle de DMR.
    85.  a , b , c  et d Selon le site Beaucoudray.free.fr
    86.   Jean-François Clouet des Pesruches, futur DMR d'une subdivision de la région M, lire plus bas, chef du BOA à partir d'août 1943.
    87.   Edouard Paysant, en juin 1944. Mais repéré, il doit se replier sur la Seine-Inférieure où il reprend les mêmes fonctions
    88.   Jean-François Clouet des Pesruches, cette fois-ci officier d'aviation d'active, Français Libre à partir d'octobre 1940, Compagnon de la Libération, commandant des FFI à partir du 17 juillet 1944
    89.  a  et b Biographie de Clouet des Pesruches sur le site de l'ordre de la Libération
    90.   Biographie de Pierre Pène sur le site de l'ordre de la Libération
    91.  a , b , c , d  et e Source
    92.   orthographe fluctante selon les sources.
    93.   Colonel Teissier de Margueritte, officier d'active, résistant de l'AS.
    94.  a  et b idem
    95.   Article de l'IHTP évoquant notamment la tension avec des FFI issus de l'armée d'active avec les FFI communistes lors de la LIbération de Paris.
    96.   Biographie d'Aimé Lepercq sur le site de l'ordre de la Libération
    97.   Discours de Pierre Albertini (professeur d’histoire au lycée Condorcet) à l'inauguration de l’exposition Des polytechniciens dans la Résistance (mardi 18 mars 2008)]
    98.   Le maquis de la piquante pierre, secteurs de la Moselotte et de la Vologne
    99.   Né Le 19 mars 1891 à Nantes, ancien combattant de 14-18, capitaine d'active en 1922, chef de bataillon en disponibilité au début des années 1930, industriel ( directeur-gérant du tissage de la mouline, à Remoiremont ), président de la section Croix-de-feu de Remiremont, membre du Parti social français en 1936. Il est affecté dans l'armée d'active en 1939, fait prisonnier en 1940 mais libéré. Il entre dans la résistance : membre de l'OCM, membre du CDL de Remiremont en 1945. Cf. Jean-François Colas, "les droites nationales en Lorraine dans les années 1930 : acteurs, organisations, réseaux", thèse de doctorat, Université de Paris X-Nanterre, 2002
    100.   selon la Société d'histoire de Woippy
    101.   Article du Bien Public, 18 mai 2004
    102.   Institut d'Histoire de la CGT 76
    103.   Source Résistance en Vexin
    104.   Source
    105.  a  et b Exposition sur la Libération de Millau, août 2004- la Dépêche du Midi
    106.   selon "Maquis du Vabre"
    107.   Arkheia, Revue d'histoire du Siud-Ouest, n°2-3 et autres articles du même n°
    108.   L'action de l'Etat en Ariège, édité par la préfecture de l'Ariège, n°21, mai-juin 2004, page 3
    109.  a  et b Document de la préfecture du Gers
    110.   Biographie de Jean Bringer par l'office de tourisme de Carcassonne
    111.   Article du quotidien La Dépêche, 29 novembre 1998
    112.   Notamment selon le revue Sommières et son Histoire http://www.sommieresetsonhistoire.org/SSH/spip.php?article103
    113.  a  et b Un paragraphe sur la Résistance dans le Var
    114.   Joseph Girard, La résistance et la libération de Nice: la fin d'une légende, Ed. Serre, 2006, ISBN 2864104644, 9782864104643

      

    Défilé de la Victoire, Paris, le 26 août 1944. Photo Serge de Sazo.

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    Un bel exemple du Devoir de Mémoire

     

     

     

    Le monument érigé à l'initiative de Rolf Rodel, ancien Sergent chef de la Légion Etrangère sur le site de Diên Biên Phu, devenu terrain de cultures, où près de 3 000 soldats ont été tués.
    Une convention d'entretien a été signée, en juin 1998, entre l'Ambassade de France à Hanoï et la Province de Lai Chau.
    Rolf Rodel est décédé en janvier 1999.

     

     

     

    Le PC du général De Castrie à Dien-Bien-Phu dans sa reconstitution actuelle

     

     

     


     

     


     

     

     

    (extrait de "debout les paras" n° 188 par le Lt-Cel J.Roucaute)
      
    SOURCES /
    http://unpara.pagesperso-orange.fr/gazette/2004_05/gazette052004.htm
      
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    RESISTANCE

     

    Réseau MARIE-ODILE

     

     

    Marie-Odile est un réseau d'évasion d'origine belge disposant de relais en France.

     

     

     

    Dans le Calvados, il est principalement animé par l'avocat Léonard Gille , sa compagne "Janine" Boitard , aidés de Robert Thomas , René Duchez , les époux Vauclin, Roger Dechambre, Jean Château , Simone Himbert et d'autres, tous par ailleurs membres de l'OCM.

     

     

     

    Leur tâche principale consiste à recueillir, héberger puis transférer vers l'Angleterre les aviateurs alliés abattus au-dessus de la région et qui avaient pu échapper aux Allemands.

     

     

     

    Prévenus par les multiples canaux dont disposait la Résistance au sein de la population, il leur faut d'abord aller chercher ces hommes, cachés au domicile des gens courageux qui ont accepté de leur venir en aide. Parmi bien d'autres, citons:

     

     

     

    - le sergent canadien Bawden, recueilli par le groupe des passeurs de Saint-Ouen-des-Besaces;

     

     

     

    -le lieutenant Curtiss et son co-équipier dissimulés par les époux Morin, instituteurs à Ancteville ;

     

     

     

    -le sergent Spencer, récupéré dans l'Orne ;

     

     

     

    - les Polonais Urbaniak et Zaborowski, rescapés d'un Halifax abattu au-dessus de Villons-les-Buissons;

     

     

     

    -le pilote de chasse Ken Skidmore contraint de sauter en parachute près de Bonneville-sur-Touques ;

     

     

     

    -les sergents Walker et Simpson dissimulés au Bény-Bocage ;

     

     

     

    -le sergent Payne tombé près de Lisieux;

     

     

     

    -les cinq hommes d'équipage d'un B-17 contraint à un atterrissage forcé à Cahagnes...

     

     Cahagnes se trouve au nord de la région naturelle du Bocage virois, plus précisément dans une région aujourd'hui appelée Pré-Bocage, désignation récente, sorte de seuil du Massif armoricain. L'atlas des paysages de la Basse-Normandie la place au sud-est de l'unité du Bocage en tableaux située à l'est de Saint-Lô et caractérisée par « une série de vallées parallèles sud-ouest/nord-est » aux « amples tableaux paysagers »[2]. Son bourg est à 4 km au sud-est de Caumont-l'Éventé, à 9 km à l'ouest de Villers-Bocage, à 9,5 km au nord-est de Saint-Martin-des-Besaces et à 13 km au nord-ouest d'Aunay-sur-Odon[3]. Avec un territoire de 2 435 hectares, elle est la commune la plus étendue du canton d'Aunay-sur-Odon.

     

     

    Munis de vêtements civils, ces hommes sont convoyés par le train, en camionnette ou en vélo jusqu'à Caen.

      

    Là, ils sont le plus souvent cachés plusieurs jours

    (le temps de leur confectionner de faux papiers d'identité):

     

     

     

    - au domicile de Louise Boitard, rue Laplace,

     

     

     

    -chez Raymonde Lelièvre, qui tient un café rue d'Auge,

     

     

     

    - à la maternité de Bénouville dirigée par Léa Vion ,

     

     

     

    -ou encore à la clinique Saint-Martin, 6 avenue de Courseulles, grâce à la complicité de la Mère-supérieure.

     

     

     

    Ensuite, ils sont conduits par train, toujours escortés par des membres du réseau et souvent par Léonard Gille en personne, jusqu'à Paris. De là. et par les mêmes moyens, ils prennent la direction des Alpes, où Gille possède un chalet, passent la ligne de démarcation près de Bellegarde ou de Culoz, avant de franchir la frontière suisse avec l'aide de la Résistance locale.

     

     

     

    Au total, l'équipe du réseau Marie-Odile du Calvados permit à plus d'une soixantaine d'aviateurs alliés de rejoindre l'Angleterre et de poursuivre le combat. En 1962, Léonard Gille et Janine Boitard, devenue son épouse, furent reçus avec tous les honneurs aux Etats-Unis où ils purent retrouver une partie des hommes qu'ils ont contribué à sauver.

     

     

     

    Sources:

     

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/reseau-marie-odile.htm 

     

    Archives de Jean Quellien

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    RESISTANCE

     

     

    Louise BOITARD dite "Janine" épouse GILLE (1907-2001)

     

     

     

    Au début de la guerre, Louise Boitard est institutrice à Honfleur. Venue s'installer à Caen en juin 1940, elle aide des prisonniers de guerre français et britanniques à s'évader. Dès lors, sa voie est tracée. Sous le pseudonyme de "Janine ", elle entre dans la Résistance au sein de l'Armée des Volontaires, aux côtés de René Duchez et Léonard Gille , son futur époux en 1949. Avec eux, elle intègre les rangs de l'OCM au printemps 1942.

     

     

     

    Agent de liaison et de renseignement, elle héberge à son domicile, rue Laplace, de nombreux proscrits, résistants ou réfractaires, auxquels elle fournit des faux-papiers. Une grande partie de son activité est consacrée à l'aide aux aviateurs alliés, recueillis par le réseau Marie-Odile dont le responsable régional est Léonard Gille.

      

    En octobre 1943, elle parvient à mettre à l'abri, dans une ferme près de Lisieux, deux jeunes juives de Caen, les sœurs Jeannette et Guina Tresser, après l'arrestation de leur mère Sabine Scheindel Tresser.

    Elle est admise parmi les Justes par le Comité Yad Vaschem à titre posthume le 20 juin 20002, voir ici.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Source: page 20 du Hors série de La Presse de la Manche,

    "Notre jour le plus long", mai 2012.

     

     

     

     

     

    Au cours de l'été 1944,"Janine " Boitard participe à la bataille de Caen, dans les rangs de la compagnie FFI Fred Scamaroni.

     

     

     

    Dès la libération de la ville, elle prend une part active à la création du journal

    "Liberté de Normandie", dont elle restera membre du conseil d'administration jusqu'à sa mort et du Comité des Œuvres Sociales de la Résistance (COSOR).

     

     

     

    Sources:

     

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/boitard-janine-gille.htm

     

     

     

    Archives de Jean Quellien

     

     

     

    et

     

     

     

     

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    RESISTANCE

     

     

    Jacques VICO (1923-2012)

     

    Source collection Jacques Vico

     

     

    Jacques Vico, né en 1923, vit avec ses parents à l'Abbaye d'Ardenne, sur la commune de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe. Choqué par la débâcle de l'armée française, Jacques Vico quitte le domicile parental le 17 juin 1940, avec ses frères Francis et

    Jean -Marie , ayant entendu qu'un réduit pourrait se constituer en Bretagne et que les jeunes hommes susceptibles de porter les armes devaient s'y rendre. Mais les troupes allemandes sont plus rapides. Jacques Vico entend alors l'appel du général de Gaulle et décide d'agir.

     

     

     

    Dès son retour, il prend contact avec les associations de jeunesse catholiques (JOC, JEC, JAC). Des réunions avaient déjà eu lieu pour apporter une aide aux réfugiés, en liaison avec la Croix-Rouge. Une nouvelle organisation se met alors en place pour apporter une aide alimentaire aux nombreux prisonniers internés dans la caserne du 43e régiment d'artillerie. Très rapidement, le groupe s'ouvre, notamment à des mouvements laïques. Une maison des Jeunes se met en place. A l'occasion de ces rencontres, un groupe restreint de Résistance se crée rassemblant des jeunes comme Raymond Simon , responsable du patronage Saint-Julien, Daniel Fontaine, Hélène Prunier et d'autres. Sans le savoir, ce noyau appartient au groupe Robert, crée par Robert Guédon, qui devient plus tard le réseau Hector. Jacques Vico fait de la propagande, en distribuant des tracts et des journaux clandestins, comme Les Petites Ailes de France (Note de MLQ : journal clandestin du mouvement Combat crée par Henry Frenay ).

    . Mais le réseau Hector est démantelé à l'automne 1941.

      

     

     

     

     

     

     

    Jacques Vico décide de rejoindre la zone Sud, pour s'engager dans l'armée d'armistice à Montauban.et ainsi acquérir une formation militaire. En novembre 1942, l'armée est dissoute et Jacques Vico rentre à Caen. Il reprend contact avec la Résistance par le biais du colonel Kaskoreff , et intègre les rangs de Ceux de la Résistance, puis de l'OCM après la fusion. Jacques Vico assure de nombreuses missions de liaison et participe à la création d'un dépôt d'armes à l'abbaye d'Ardenne, en liaison avec Emmanuel Robineau , responsable du BOA

    (Note de MLQ: Bureau des Opérations Aériennes du service action FFL) . Des séances d'instruction sont régulièrement organisées à l'abbaye. Le père de Jacques Vico, Roland , est également membre de la Résistance mais ignore tout de l'activité de son fils.

     

     

    L'arrestation de Roland Vico, le 16 décembre 1943, incite Jacques Vico, qui revient de l’école de Fontainebleau où son statut de stagiaire à l’Ecole Nationale d’Equitation lui sert de couverture pour ses missions, à déménager les armes par précaution. Le lendemain, la Gestapo perquisitionne à l'abbaye. Jacques Vico prévient Robert Kaskoreff et quitte le département, alors que sa mère Francine est arrêtée le 23 décembre (internée à la prison de Caen, libérée fin mars, début avril 1944, elle se réfugie dans sa famille à Bayeux), et qu'une rafle de vaste ampleur s'abat sur l'OCM. Jacques Vico plonge dans la clandestinité et devient Joseph Vitran et se cache en Eure et Loir puis à La Chartre-sur-le-Loir (Sarthe) où il trouve du travail dans les fermes.

     

     

     

     

     

    Faux papiers de Jacques Vivo allias Joseph Vitran (Collection Jacques Vico)

     

     

    Dès l'annonce du Débarquement, Jacques Vico revient vers Caen avec son frère Jean-Marie , retrouvé près de Vire, et prend contact avec Léonard Gille . Il assure alors différentes missions de liaison vers Cahagnes, Caumont-l'Eventé et Brémoy. De retour à Caen le 22 juin, il aide à dévaliser un dépôt d'armes allemand, à la gare Saint-Martin avant de mener une autre mission de renseignement à l'est de Caen, en compagnie de son frère Jean-Marie , de "Janine" Gille et de Jacqueline Leduc.

     

     

     

    De retour à Caen le 18 juillet, il participe avec la compagnie Scamaroni à la libération définitive de Caen. Le 8 août 1944 dans la soirée, avec une trentaine de camarades (dont André Courban qui trouvera la mort à Mauvaisville près d'Argentan le 13 août), il rejoint le Bataillon de Renfort de la 2e DB qui était à Juilley, près d'Avranches, et participe à son action victorieuse jusqu'au cœur de l'Allemagne. Il participe au grand défilé de la victoire le 18 juin 1945 à Paris.

     

     

     

      

     

     

    Jacques Vico à la 2e DB (Collection Jacques Vico)

      

     

    Jacques Vico était président de l'Union départementale des CVR, vice-président national de cette organisation, et président de l'association Résistance et Mémoire.

     

     

     

    Sources

     

     

     

    Lettres de Jacques Vico du 13 février 2004 et 26 avril 2010.


     

     

    Cédric Neveu

     

    et et


    SOURCES

     

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/vico-jacques.htm

     

     

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    SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

     

    André MICHEL  (1910-1942)

     

    RESISTANCE

     

    Réseau HECTOR

      

     

    Le réseau Hector est la première organisation de Résistance apparue dans le Calvados et en Basse-Normandie.

     

    Le réseau Hector fut un réseau de résistance français implanté en zone occupée par Alfred Heurteaux et subventionné par le service de renseignement de l’armée de l’air française, ou S.R. Air. 

     

    Il a pour origine le groupe Robert fondé dès juin 1940 à Granville (Manche)

    par Robert Guédon en liaison avec des officiers britanniques de l'Intelligence Service (IS).

     

    Officier de tirailleurs sorti de Saint-Cyr, promotion "Du Chevalier Bayard", combattant du Rif, le capitaine Guédon fait la connaissance d'Henri Frenaypendant un stage à l'école de guerre où il devient spécialiste du 4e Bureau (Transports). Commandant une compagnie du 13e régiment d'infanteriemotorisée, il est blessé par l'éclatement d'une

    bombe au début de l'offensive allemande.

    En liaison avec le capitaine Henri Frenay et le lieutenant de Froment, Guédon organise en zone Nord le mouvement Libération Nationale qui effectue du renseignement et de la propagande.

    Quand le groupe Combat Zone Nord est annihilé par les arrestations, Guédon passe en zone Sud où il est remis à la disposition de son arme.

    Guédon commande au Maroc une compagnie du 7e régiment de tirailleurs marocains. Le 17 août 1942, il épouse Reine Joly, responsable du groupe deCaen, qui s'était évadée avec lui de la zone occupée. Au moment des débarquements alliés, il refuse de se battre contre les Américains.

    Pendant la campagne de Tunisie, Guédon est chef du 4e Bureau (Transports) de la division marocaine de montagne. Affecté comme instructeur dans une école d'état-major, il entre ensuite au commissariat des prisonniers, déportés et réfugiés où le commandant Frenay le charge d'organiser le futur rapatriement des Français détenus en Allemagne.

    A l'automne, un agent de l'IS, Bradley Dawies, met Guédon en contact

    avec André Michel qui vient de constituer un petit groupe de Résistance à Caen, avec Claude Thomas, Jacques Dugardin, Gaston Renard et

    son neveu Pierre Prunier.

     

     

     

    En décembre 1940, Guédon se rend à Vichy pour rencontrer son camarade Henri Frenay (fondateur en zone libre du mouvement Libération nationale, futur Combat) qui le dirige vers le colonel Heurteaux , ancien as de l'aviation de la Grande Guerre, fondateur du réseau Hector, qu'il s’efforce alors de développer à partir de Paris avec l'aide de certains membres des services de renseignement de l'armée de Vichy (Deuxième Bureau).

     

    Les petits groupes de Guédon et Michel vont s’y rattacher et de cette façon, travailler à la fois pour les Britanniques et pour les éléments antiallemands du Deuxième Bureau de Vichy.

     

     

     

    A Caen, devenu le centre nerveux de l'organisation en Basse-Normandie, le réseau accueille de nouveaux membres, tels Pierre Bouchard , Raymond Simon, Hélène Prunier (femme de Pierre), des étudiants comme Maurice Deprun,

    Raymond Dintzner ou Louis Laisney, plusieurs enseignantes de l'Institution Saint-Pierre, dont Reine Joly.

     

    Mais il ne tarde pas à s’étendre dans le reste du Calvados:

     

     

     

    • Dozulé (Louis Bedel),

    • Pont-l'Evêque (Étienne Grandrie),

    • Bayeux (Jeanne Escolan et son père Albert),

    • Mézidon (André Langlois),

    • Argences(Paul Derrien),

    • Honfleur (Rlbert Manuel)...

     

     

     

    Outre la Manche et le Calvados, le réseau couvre bientôt l'Eure et l'Orne où d'autres groupes, en liaison plus ou moins étroite avec Caen, ont vu le jour.

     

     

     

    L'activité essentielle du réseau Hector sera tournée vers le renseignement, car au cours de l'automne-hiver 1940-1941, et en dépit des échecs de la Luftwaffe dans la Bataille d'Angleterre, les Allemands ne semblent pas avoir renoncé à l'invasion des îles britanniques. Il importe donc de tenir Londres au courant de ce qui se trame de l'autre côté de la Manche.

     

    Les mouvements de troupes sont soigneusement repérés, les positions des batteries de DCA relevées, les camps de munitions et les dépôts d'essence identifiés et parfois même photographiés.

     

    Des informations sont glanées sur les exercices de débarquement menés sur les côtes. Une attention toute particulière est accordée à l'activité des terrains d'aviation, tels celui de Carpiquet.

     

    Les informations sont transmises soit par un poste émetteur caché

    à Fontaine-Henry, soit à l'aide des pigeons voyageurs envoyés en Angleterre par

    Roger Falcoz-Vigne.

     

     

     

    Une autre part de l'activité du réseau Hector est consacrée à la propagande.

     

    Pierre Prunier dessine sur des rouleaux de papier collant des caricatures

    d'Hitler ou Mussolini que lui-même et ses camarades apposent discrètement dans les lieux fréquentés. Le photographe René Decker tire des centaines de portraits du général de Gaulle , répandus ensuite dans la population. D'autres distribuent les journaux clandestins "Les Petites Ailes de la France"

    et Résistance acheminés vers Caen depuis Paris.

     

     

     

    En octobre 1941, l'Abwehr porte un coup sévère au réseau Hector dans le cadre de l'opération Porto. Quelques Calvadosiens liés aux groupes de l'Eure, dont le capitaine de gendarmerie Le Flem, Eugène Bugetti de Lisieux ou René Decker de Caen, sont arrêtés.

     

    A ces quelques exceptions près, la Basse-Normandie est épargnée par cette rafle. Mais le mois suivant, en novembre, l'imprudence d'une jeune étudiante chargée de la distribution des journaux clandestins.

     

    Marie Tirel, déclenche une cascade d'arrestations qui permet à la Geheimefeldpolizei. de capturer une quinzaine de membres du réseau dans le Calvados et la Manche.

     

    Robert Guédon et d'autres responsables ne doivent leur salut qu’à la fuite.

     

    Les résistants arrêtés seront jugés au début du mois de mai 1942

     

     

     

    Les membres du réseau Hector traduits devant le tribunal de la Feldkommandantur de Caen 29 avril - 1er mai 1942

     

     

     

    Le 29 avril 1942 s'ouvre à Caen, devant le tribunal de la Feldkommandantur, le procès de treize membres du réseau Hector arrêtés en novembre et décembre 1941 dans le Calvados et la Manche.

     

    Au cours des deux premières journées, les juges allemands se montrent plutôt modérés.

     

    Tout laisse à supposer que la sentence ne sera pas trop sévère. Mais dans la nuit du 30 avril au 1er mai, un sabotage commis sur la voie ferrée à Airan, entre Mézidon et Caen, a coûté la vie à une dizaine de soldats de la Wehrmacht

     

    La réaction est terrible. Lorsque l'audience reprend le 1er mai, le procureur, amalgamant les deux affaires, se lance dans un réquisitoire d'une extrême violence et vitupère contre

     

    "les Français qui assassinent les Allemands alors que ceux-ci leur tendent 1a main".

     

    Le verdict tombe quelques heures plus tard :

    trois résistants sont condamnés à mort, les dix autres à de lourdes

    peines de travaux forcés.

     

     

    Les condamnations :

     

     

     

    • André Michel , Caen, condamné à mort, fusillé le 9 mai 1942.
    • Gaston Renard , Caen, condamné à mort, fusillé le 9 mai 1942.
    •  
    • Jacques Dugardin, Caen, condamné à mort, fusillé le 9 mai 1942.
    • Hélène Prunier , Caen-Lisieux, travaux forcés à perpétuité.
    • Marie Tirel , Caen, travaux forcés à perpétuité.
    • Raymond Dintzner , Caen-Mézidon,10 ans de travaux forcés.
    • Paul Fougy, Bernay (Eure), 10 ans de travaux forcés.
    • Roger Falcoz-Vigne, Aunay-sur-Odon, 8 ans de travaux forcés.
    • Étienne Grandrie, Pont-l'Evêque, 5 ans de travaux forcés.
    • Paul Guilbert, Cherbourg (Manche), 5 ans de travaux forcés.
    • Marie Bindault, Granville (Manche), 5 ans de travaux forcés.
    • Louis Bedel, Dozulé, 3 ans de travaux forcés.
    • Albert Escolan, Bayeux, 3 ans de travaux forcés.

     

     

     

    Le réseau Hector a cessé d'exister localement. Mais il a joué le rôle d'une véritable pépinière pour la Résistance calvadosienne car nombre de rescapés vont poursuivre la lutte au sein d'autres organisations, principalement : CDLR, mais aussi l'OCM ou encore les réseaux Zéro-France, Jean–Marie, Alliance...

     

     

     

    Sources

     

     

    Archives de Jean Quellien

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Marcel Michelin

    Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
     
     
     
        

    Marcel Michelin (1886-1945), fils d'André Michelin, est le fondateur en 1911 de l'Association sportive Michelin (future AS Montferrand) et qui en devint le premier président de club. Aujourd'hui, le Parc des sports Marcel-Michelin porte son nom.

     

     

    Il organisa une démonstration record de micheline le 10 septembre 1931. Le prototype Michelin no 5 fit un aller et retour entre Paris (Saint-Lazare) et Deauville, parcourant au retour la distance de 219,2 km qui sépare les deux gares en 2 h pile,

    soit 110 km/h de moyenne.

    Durant la Seconde Guerre mondiale, Marcel Michelin est résistant et meurt finalement au camp de Buchenwald (Ohrdruf) après avoir été sauvé à deux reprises d'affectation dans des Kommandos très durs grâce à son « hospitalisation » pour une aortite décidée par le docteur Joseph Brau médecin radiologue du Revier[1]. La troisième affectation, faite par surprise, la nuit, lui sera fatale[2].

     


    Marcel Michelin, épousa à Clermont-Ferrand en octobre 1912 Yvonne Bousquet, fille du docteur Bousquet, directeur de l'Ecole de médecine, il fut arrêté avec son fils pour faits de résistance. Ses fils Philippe et Hubert servent dans la RAF,

     

    son autre fils Jean-Pierre Michelin (né le 15/7/1918),

     

    Français libre qui avait réussi à s'embarquer clandestinement sur le sous-marin Casabianca, est tué en Corse à Conca le 22 septembre 1943.

     

     

    Fernand Gambiez note dans son ouvrage sur la Libération de la Corse:

     

    Je dispose du groupe Michelin, soit : Michelin, 2 sous-officiers et 10 chasseurs. ...

    il a vu l'aspirant Michelin et son guide, tués à bout portant par les Allemands.

     

         Marcel Michelin (1886-1945) est le second fils d'André Michelin. Diplômé d'une école de mécanique, il est envoyé aux Etats-Unis par son oncle Edouard pour rencontrer Taylor et découvrir les nouvelles méthodes de productions. En 1913, il dirige les services de recherche et d'essais à Clermont. Il est artisan des grands progrés de l'entre-deux-guerres : le pneu "Câblé",le "Confort", le "Pilote" et le "Métalic". Il est aussi à l'origine de la construction des pistes "va et vient" à d'Estaing puis à Cataroux.

     

    Mais pour les Clermontois sont nom est lié au sport. Il fonde l'Association Sportive Michelin en 1912 et dès 1920 les terrains de sport de Montferrand, les salles des fêtes de culture physique, la piscine, la salle des fêtes de la rue Montlosier sont en srevice.

     

    Résistant à l'occupant nazi, comme d'autres membres de la famille, il est arrêté en juillet 1943, déporté à Buchenwald puis à Ohrdruf ou il décéde en janvier 1945, deux mois avant la libération du camp. 

     

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    RESISTANCE

     

    Claude LUNOIS (1927-2002)

     

     

    Claude Lunois est un élève du lycée Malherbe de Caen. Son frère Jean a été arrêté et déporté en 1943.

    Lui-même appartient avec Jean-Pierre Voidies , Jean-Paul Mérouze, Bernard Duval et Bernard Boulot à un petit groupe de jeunes résistants qui sera plus tard affilié au Front national.

     

     

     

    En janvier 1994, Voidies s'empare de documents appartenant au chef départemental du RNP, et sen sert pour perturber fortement le fonctionnement de ce parti de collaboration.

    Mais la répression s'abat bientôt sur les jeunes gens.

    Claude Lunois est lui-même arrêté par la Gestapo, au domicile de ses parents, le 23 février.

      

    Il est déporté le 12 mai 1944 au camp de Buchenwald et connaît les Kommandos d'Ellrich, Gunzerode et Dora avant d'être transféré dans les derniers jours de la guerre à Bergen-Belsen, où il est libéré quelques jours plus tard.

     

     

     

    Sources:

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/lunois-claude.htm

     

     

     

     

    Archives de Jean Quellien

     

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    RESISTANCE

     

     

    SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

     

    Bernard DUVAL né en 1925

     

     

    Jeune ouvrier menuisier. Bernard Duval accomplit son premier geste de Résistance à l'occasion d'un travail effectué à la prison de Caen en transmettant le message d'un détenu, dirigeant du réseau Hector.

     

     

    Au début de l'année 1942, son copain Bernard Boulot le fait entrer dans un petit groupe rattaché au Front national.

     

     

    Profitant de leur jeune âge, les deux garçons accomplissent des missions de repérage sur la côte du Calvados, sans éveiller l'attention des Allemands.

     

     

    Mais en janvier 1944, un membre du groupe dérobe des documents importants au siège d'un mouvement de collaboration, le RNP. La Gestapo prend l'affaire en main et les arrestations se succèdent Alors qu'il rentre d'un séjour à Paris. Bernard Duval est pris à son tour le 10 mars.

     

     

    Déporté à Sachsenhausen, puis le Kommando de Falkensee. il sera libéré par les Soviétiques.

     

     

    En 2012, il témoigne devant des collégiens. Lire son livre .

     

     

     

    Sources:

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/duval-bernard.htm

     

     

    Archives de Jean Quellien

     

     

    Article de Ouest-France du 28 janvier 2012.

      

     

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    RESISTANCE

     

     

    SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

     

     

    Jean-Pierre VOIDIES (1926-1996)

      

     

    Cette frêle silhouette à l'allure de vieillard appuyé sur sa canne est un jeune homme de 19 ans, rentré depuis peu de temps du camp de Neuengamme. Alors qu'il est élève au lycée Malherbe, à Caen, Jean-Pierre Voidies qui habite rue Laumonnier fonde avec quelques jeunes de son âge: Roger Câtel, Bernard Duval , Bernard Boulot , Claude Lunois et Jean-Paul Mérouze,

    un petit groupe de Résistance rattaché au Front national.

     

     

     

    Avec beaucoup de culot, il feint d'adhérer aux Jeunesses nationales populaires, en se présentant comme un partisan de la collaboration. Il en profite pour dérober d'importants dossiers et semer une totale perturbation dans les rangs de cette organisation en propageant une série de fausses nouvelles.

           

      

     

    Ce coup d'éclat lui vaut d'être arrêté par la Gestapo, (dont Xavier Vetter dit " Walter") le 23 février 1944 avec plusieurs de ses

    camarades. Il est longuement torturé au 44 rue des Jacobins avant d'être déporté en Allemagne.

     

    Après son retour de déportation, Jean-Pierre Voidies deviendra la poétesse transsexuelle Ovida Delect.

     

    Dans ce livre Jean-Marie Girault, rend hommage au courage de son camarade aujourd'hui disparu.

     

    "En 1942-1943, l'un des camarades de 3e et de seconde de Jean-Marie Girault, Jean-Pierre Voidies, « résistant d'instinct » avait décidé de réunir quelques camarades de classe pour envisager comment ces très jeunes gens pourraient contrarier la machine de guerre allemande et la gêner. À six ou sept reprises le groupe se réunit au Jardin des Plantes. Dans ce groupe, Jean-Marie Girault se servait d'une canne-épée de la guerre de 1914-1918, pour crever les pneus de quelques véhicules ennemis garés devant les services de l'Intendance allemande (Note de MLQ: Heeresunterkunftsverwaltung), située rue Élie-de-Beaumont, près de son domicile. Le groupe se disloque et les rencontres clandestines cessent après l'arrestation de Jean-Pierre Voidies, qui, revenu de déportation, put s'engager dans une carrière d'enseignant, notamment à la Guérinière."

     

    Sources:

     

    Archives de Jean Quellien

      

    sources

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/voidies-jean-pierre.htm

      

     

     

    et .

     

     

     

     

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  • RESISTANCE

     

     

    Marcel BOULOT

     

    SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

     

     

    Bernard Boulot, né en 1925, est de ces jeunes gens qui acceptent très mal la présence de l'occupant. Son passage à l'école primaire supérieure de Caen, où règnent des idées patriotiques, le renforce dans ses convictions.

     

     

     

    Devenu ouvrier tourneur à la cartoucherie de Lébisey (hameau de Hérouville au Nord de Caen), il forme en 1942, avec quelques camarades: Roger Câtel, Bernard Duval , Jean-Pierre Voidies , Claude Lunois et Jean-Paul Mérouze, un petit groupe de Résistance rattaché au Front national. N'attirant guère l'attention sur eux en raison de leur âge, les jeunes gens se livrent à des activités de renseignement sur la côte.

     

     

     

    Mais au début de l'année 1944, l'un d'entre eux, en dérobant des documents importants au siège du RNP, attire l'attention de la Gestapo. Une série d'arrestations s'ensuit.

     

     

     

    Bernard Boulot est déporté à Neuengamme, puis Sachsenhausen (Kommando de Falkensee) où il est libéré par les Soviétiques en avril 1945.

     

     

     

    Sources:

     

     

     

    Archives Jean Quellien

     

     

     

     

     

     Bernard BOULOT

    Bernard Boulot est de ces jeunes gens qui acceptent très mal la présence de l’occupant. Son passage à l’école primaire supérieure de Caen, où règnent des idées patriotiques, le renforce dans ses convictions. Devenu ouvrier tourneur à la cartoucherie de Lébisey, il adhère en 1942, avec quelques camarades, à un petit groupe de résistance rattaché au Front national.

     

    N’attirant guère l’attention sur eux en raison de leur âge, les jeunes se livrent à des activités de renseignements sur la côte. Mais au début de l’année 1944, l’un d’entre eux, en dérobant des documents important au siège d’une organisation collaborationniste, attire l’attention de la Gestapo.

    Une série d’arrestation s’ensuit. Bernard Boulot est arrêté le 29 février 44 et est déporté à Neuengamme, puis Sachsenhausen (kommando de Falkensee) où il est libéré par les Soviétiques en avril 1945.

      

    Extrait de Victimes du nazisme dans le Calvados

      

      Sources

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/boulot-bernard.htm

     

      

      

     

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    Denys BOUDARD

    Né en 1919

    Il est originaire de Flers dans l'Orne.

    C'est un passionné d'aéronautique, sa jeunesse a été marquée par les exploits de Mermoz, Nungesser et Coli, Hélène Boucher, Saint-Exupéry.

    Il décide d'apprendre à piloter avec "l'aviation populaire" sur le terrain de Cormelles-le-Royal où il rencontre Jean Hébert, originaire de Caen, qui va devenir son inséparable ami, jusqu'à la mort de ce dernier en 1943.

    N'acceptant pas la défaite et l'armistice de 1940, ils veulent rejoindre Londres par tous les moyens possibles. Pourquoi pas l'avion ?



    Ils connaissent le terrain d'aviation de Carpiquet qui est rempli d'avions allemands, mais pas très bien gardé. Ils réussissent à pénétrer sur le terrain, repèrent un petit avion biplan qu'ils se sentent capables de piloter car à l'époque ils sont encore peu expérimentés.

    C'est ainsi que le 29 avril 1941 ils réussissent ce coup audacieux : rejoindre l'Angleterre à bord d'un avion allemand !

    "C'était une prise de guerre" tient à préciser Denys Boudard.

    En Angleterre, ils sont formés pour devenir pilotes de chasse à bord de "Spitfires" dans la RAF.

     

    Jean Hébert va hélas disparaître au cours d'une mission en 1943, mais Denys Boudard va participer aux opérations du débarquement allié du 6 juin 1944 pour la libération de la France.

     

     

     

    Mais il aura aussi l'immense tristesse de découvrir

    ce jour-là sa région en feu.

     

    "Jamais je n'aurais pensé que le prix de la liberté serait aussi élevé "déclarera-t-il dans une interview au journal Le Monde en juin 1994, pour le 50e anniversaire du jour J.

      

      

    SOURCES : http://www.crdp.ac-caen.fr/360Arro/pages/bios/bio_III.htm

      

     


    SUPERBE BLOG .....

    http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=6273

     photo de DENYS BOUDARD... blog Français Libres.

      

    Historique du quartier :

    Jean Hébert et Denys Boudard, héros à 20 ans

     
    Il y a des as de l’aviation dont tout le monde a entendu parler et puis il y a les inconnus de l’Histoire comme Jean Hébert et Denys Boudard dont l’action a permis aux alliés de connaître toutes les défenses de l'aérodrome de Carpiquet.
     
     
    Tous deux rêvent de devenir pilote.
     
    En 1939, le front populaire offre des bourses pour former des jeunes aviateurs, les deux amis en profitent. Ils sont au centre de formation à Evreux quand éclate la guerre.

    Ils imaginent un plan pour rejoindre les forces alliées en Angleterre.
     
    Il se font embaucher par une entreprise de construction qui travaille pour l’occupant sur la base de Carpiquet.
     
    «Avec mon copain Jean Hébert, nous voulions à tout prix gagner Londres pour combattre
    dans la France Libre.
     
     
    Le 29 avril 1941, nous avons décidé de nous emparer d’un avion allemand.
     
    Notre choix est tombé sur un biplan Bücker-Jugmann qu’on est parvenus à voler sans que les gardiens s’en aperçoivent. »
     

    Se faisant passer pour des ouvriers allemands ils parviennent à s’introduire à l’intérieur d’un biplan au nez des officiers.
     
    A l’audace s’ajoute la chance, le moteur flanche une fois puis repart, l’avion s’envole.

    Mais les difficultés ne font que commencer car il leur faut aussi déjouer la surveillance britannique pour qui un avion marqué aux croix germaniques ne peut être que celui d’un ennemi.
     
    En fait tout se passe beaucoup plus facilement qu’ils n’auraient pu le craindre.
     
    Les 2 apprentis pilotes pointent à vue l’Angleterre sur un calendrier des PTT.
     
    « En survolant les côtes anglaises, on a fini par repérer un terrain militaire au sud de la Grande-Bretagne.
     
    L’atterrissage s’est opéré en douceur.
     
    Les soldats britanniques ont fait venir un sergent à qui on a baragouiné qu’on voulait remettre cette prise allemande à sa Gracieuse Majesté.
     
    Après on a été convoyés sur Londres et on a été aussitôt enrôlés dans la Royal Air Force.
     
    On voyait Clostermann.
     
    La France Libre était une petite équipe vous savez !»

    Ils terminent leur formation de pilote au sein de la R.A.F. et rejoignent le front en 1943 dans le groupe
    « Ils de France » des Français libres.
     
    Tout s’était donc passé comme ces deux copains inséparables l’avaient rêvé jusqu’à
    ce jour fatal du 9 juin 1943.
     
    Ce jour là, les anglais prennent l’avion britannique que pilote Jean Hébert pour celui d’un allemand et l’abattent sans sommation.
     
    Un coup dont Denys Boudard ne se consolera jamais.
     
    «En plus, c’est moi qu’on avait chargé d’annoncer la nouvelle à sa veuve que j’ai rencontrée dans les ruines de Caen .
     
    Je sais qu’il y a des bavures dans la guerre mais ça, je ne pouvais pas le supporter. »

    Denys Boudard revient seul de la guerre et entame une carrière de pilote d’essai qui le conduit au-dessus de l’Indochine. I
     
    lL prend sa retraite à Caen. 
     
    lL meurt le 9 octobre 2005 à l’age de 85 ans. 
      
      
      
    SOURCES :
      
    http://le18histoirequartier.blogspot.fr/2008/03/jean-hbert-et-denys-boudard-hros-20-ans.html  
      
      
      
      
     
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    Ouistreham

     

    • Musée n° 4 Commando
      Tél. : 02 31 96 63 10
      L’épopée des premiers commandos qui débarquèrent à
      Sword Beach le 6 juin à l’aube avec parmi eux le 4e
      commando franco-britannique du commandant Kieffer.



    • Musée du Mur de l’Atlantique
      Tél. : 02 31 97 28 69
      Dans un ancien poste de direction de tir du Mur de
      l’Atlantique, ce musée présente sur cinq niveaux une
      importante collection de documents et de matériels.

     

    Publicité musée Ouistreham :
    Pour les classes groupe 15 frs 2.30 euros
    Etudiant 15 frs 2.30 euros
    Adulte 4.00 euros
    groupe adulte 3.10 euros
    Tous les jours de 10h30 à 18h sans interruption.
    ouvertures de mi-mars à octobre

     

     

      

      

     

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    Pour apprécier ces vidéos - cliquer sur le logo central de RADIONOMY

    ( colonne gauche, en bas )le fond musical du blog sera supprimé.

      

    attention, certaines vidéos sont dures...

     

    la triste réalité de l'histoire de France

      

    Chronique d'une ville française sous l'Occupation



    17 juin 1940
    25 août 1944


    Le chagrin et la pitié est un documentaire réalisé en 1969 par Marcel Ophuls qui retrace la défaite de la France en juin 1940 et l'Occupation à Clermont-Ferrand.


    Mais le réalisateur ne se cantonne pas à cette ville de la France profonde et son œuvre raconte une des périodes les plus tragiques de l'histoire de la France et des Français à travers différents témoignages et images d'archives.

    le Chagrin et la Pitié - VIDEO 1

     

     

     

     

    Le Chagrin et la Pitié - vidéo 2

     

     

     

     

     Le CHAGRIN et la PITIE - VIDEO 3


     

     

     

     

     Le CHAGRIN et la PITIE - VIDEO 4 

     

     

     

     

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     Le CHAGRIN et la PITIE - VIDEO 6


     

     

      

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  • La Résistance à Vierville sur Mer

      

    La Résistance à Vierville sur Mer

      

     

    Désiré Lemière

    Désiré Lemière habitait le hameau de Fosses Taillis, tout près de la limite de Saint-Laurent-sur-Mer. Agriculteur à l'origine, il ne disposait que de peu de terres, et les Allemands en ayant réquisitionné une partie, il est devenu alors facteur à St-Laurent, ce qui lui permettait de circuler partout sans attirer l'attention.

     

    Depuis janvier 1943, il a fait partie du "Groupe Alliance" qui rassemblait des renseignements militaires et les transmettait aux Alliés. Son groupe local a finit par être découvert par les Allemands et il a été arrêté le 5 mai 1944 par la Gestapo, puis fusillé le 6 juin 1944 à la Prison de Caen. Pour commémorer son souvenir, la rue du lotissement communal dans le quartier de Guerberue porte son nom.

    Désiré Lemière était le grand père maternel de l'actuel maire de Vierville.

     

    Robert Boulard La Résistance à Vierville sur Mer

    Le Conseil Municipal a donné le nom de Robert Boulard à la rue qui dessert le lotissement « Les Embruns de la Liberté » (connu aussi sous le nom de lotissement Dumont, près de l’amorce de la rue du Hamel au Prêtre), 
     

    Robert Boulard était facteur à Trévières et il habitait Vierville, au hameau de Vacqueville.


    Comme Désiré Lemière, il était agent de renseignement du "Groupe Alliance", et il a aussi été arrêté le 5 mai 1944.


    Dans la matinée du 6 juin 1944, il a été fusillé à la prison de Caen, en même temps que tous les autres prisonniers de la Gestapo à Caen.

    Leurs corps ont été transporté en camion dans un lieu inconnu dans l'après midi et n'ont jamais été retrouvés. Ils se trouvent probablement toujours enfouis quelque part non loin de la ville, car le camion qui transportait les corps a fait plusieurs navettes de faibles durées.

     

    Charles Olard

    Charles Olard était receveur des Postes à Saint-Laurent et résidait à Vierville au hameau de Fosses-Taillis, comme Désiré Lemière.

    Il a été, comme les autres, arrété le 5 mai 1944, mais semble avoir été libéré avant le 6 juin 1944.

     

    Le réseau de résistance "Alliance"  

     

    Le Réseau "Alliance" a été fondé dès 1940 par le Commandant Loustanau-Lacau.

    Il couvrait en principe toute la France.

     

    A partir de fin 1942 et l'occupation totale de la France, il a été séparé en plusieurs zones, l'Ouest (secteur "Ferme") étant confié à Jean Roger dit "Sainteny". Sainteny avait des attaches à Vierville (où il était propriétaire d'une villa à la mer) et aussi à Aignerville, il avait nommé un responsable pour le Calvados: Robert Douin (dit "Civette") qui résidait à Caen mais se déplaçait fréquemment dans tout le Bessin.
     

    Le secteur du Bessin était sous la responsabilité de M. Couliboeuf (dit "Bison noir"), instituteur à Formigny, et disposait d'un opérateur radio Rodriguez (dit "Pie") et d'une boite aux lettres à Bayeux formée avec 2 institutrices : Melles Julia Picot et Germaine Limeul. 3 groupes de recherches de renseignements ont alors été recrutés:

     

    1/ A Bayeux,
     

    2/ A Port-en-Bessin, un groupe dirigé par Paul Bernier (dit "Tigris") et

     

      

    Georges Thomine (dit "Cachalot") et qui comprenait les 6 agents: Pierre Cardron, Edouard Cardron, Léon Cardron, Léon Payen, Gaston Chauvin et Auguste Thomine.
     

    3/ A Vierville, St-Laurent et Trévières, un groupe dirigé par Désiré Lemière (dit "Chordeille"), avec

    Robert Boulard, Charles Olard et Albert Anne (forgeron à Asnières), groupe dans lequel les 3 premiers étaient postiers et résidaient dans notre village. Cette équipe observait et transmettait des renseignements précis, profitant des facilités de circulation des postiers qui pouvaient discurter avec les habitants sans attirer l'attention.

     

    Le secteur voisin Villers-Bocage était dirigé par le radio Jean Caby (dit "Emouchet"), avec 8 agents de renseignements.

     

    D'autres agents étaient dans les secteurs de Caen et Ouistreham.

    Le réseau Alliance n'était pas le seul à exercer des activités de résistance dans le Bessin et le Calvados. Tous ces réseaux étaient complètement séparés et ils s'ignoraient pour des raisons de sécurité: réseau OCM, qui faisait surtout du renseignement (Guillaume Mercader), réseau du Front national qui ne faisait pas de renseignement mais de la propagande, réseau Mithridate dépendant des services britanniques (Marcel Aulombard à Bayeux notamment); mouvement Libération Nord qui faisait aussi du renseignement ( Joseph et Arthur Poitevin à Port-en-Bessin).

     

    Au total on compte dans le Bessin 135 personnes recensées comme résistants (179 d'après un autre décompte), dont 15 à 20 pour "Alliance". Ces agents étaient issus de toutes les classes de la société, en proportion voisine de leur répartition réelle. Leurs motivations étaient diverses: rejet de l'ennemi naturel, cadres de l'Armée refusant l'armistice et le régime de Vichy, à partir de 1943 refus du STO en Allemagne, parfois idéologie communiste ou anti fasciste.

     

    Nombreux sont ceux qui se sont engagés sans même connaître l'organisation qui les utilisait, le secret restant essentiel à la sécurité. Tous ces hommes disposaient d'un courant de sympathie parmi la population du Bessin, ce qui a facilité leur travail dans la discrétion nécessaire.

     

    Les renseignements recherchés concernaient l'ensemble de l'organisation allemande, et notamment les grandes batteries côtières: Longues, le Hoc, Maisy, les défenses tout le long du rivage, les dépôts de carburants, etc.
     

    La transmission des renseignements se faisait généralement par radio (cas du réseau Alliance), mais aussi par pigeons voyageurs (cas de l'OCM). Chaque réseau transmettait en Angleterre ce qu'il avait pu rassembler. Les résultats étaient exploités à Londres et soigneusement recoupé avec les reconnaissances aériennes. La lourdeur de ce traitement entraînait parfois des retards et des erreurs. Mais globalement, l'efficacité des réseaux français a été reconnue.
     

    Le réseau Alliance, comme la plupart des réseaux de résistance a été durement touché par la répression. Malgré toutes les précautions, il était difficile d'éviter des infiltrations par des agents français travaillant pour le compte des Allemands. Quant aux radios, ils étaient facilement repérés par radiogoniométrie, ce qui les obligeait à se déplacer constamment et à des cadences très rapides.
     

    Dans le réseau Alliance du Calvados, la période sombre a commencé le 14 mars 1944 avec l'arrestation à Paris d'un agent de liaison de Robert Douin (Jean Truffaut dit Tadorne, qui possédait sur lui des documents importants sur le réseau et qui avait rencontré Robert Douin le 9 mars). A la suite, le 17 mars, Robert Douin a été arrêté à Caen, Georges Thomine a été arrêté à Port-en-Bessin, Jean Caby a été arrêté à Villers-Bocage.

      

      

    Le 4 mai, la quasi totalité du groupe de Villers-Bocage a été arrêtée. Le 5 mai, c'est le tour du groupe de Vierville-Saint-Laurent-Trévières qui, lui aussi, est arrêté en totalité: Désiré Lemière, Albert Anne, Robert Boulard et Charles Olard.

     

    Ces arrestations étaient en général faites par des Français travaillant pour la Gestapo.

    Tous ont été interrogés sous la torture à Caen, 4 ont été libérés, 1 déporté et 16 fusillés le 6 juin 1944 à la prison de Caen, dans la panique qui semble avoir saisi les Allemands le matin du débarquement. Leur dépouilles n'ont jamais été retrouvées.

     

    A cette époque, en l'absence de Débarquement, leur sort aurait été la déportation dans les camps de la mort (Dachau, Buchenwald, Mauthausen, Struthof...) où les chances de survie étaient faibles.

      

    SOURCES

     http://vierville.free.fr/811-ResistanceVierville.htm

     

     

     

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  • File:"Nicole" a French Partisan Who Captured 25 Nazis in the Chartres Area, in Addition to Liquidating Others, Poses with... - NARA - 5957431 - cropped.jpg 

    "Nicole" 

      
    En hommage aux femmes :  
      
      
     
     

    Ce jour se veut être le jour de la femme , conformément à mes principes anti sexistes voici un article se voulant être un hommage aux sacrifice des Femmes durant la Seconde Guerre mondiale .
    Je suis toujours à la recherche de volontaires de la gente féminine pour évoquer en reconstitution le courage de ces femmes et leur rendre hommage . Si vous êtes intéressée n'hésitez pas à me laisser un message à l'adresse suivante :
    histoireconstitution44@gmail.com .
    Ou bien sûr via ce blog !








    Agents de renseignement, déportées, infirmières, combattantes sur le front de l'Est, réfugiées, ou tout simplement mères de famille au milieu d'une tourmente, agents de liaison...les femmes ont elles aussi fourni un effort de guerre considérable.

    Voici une galerie d'image d'archives leur rendant hommage .






    http://secondeguerremondiale.cowblog.fr/images/USNationalArchives/ww219.jpg

    http://secondeguerremondiale.cowblog.fr/images/USNationalArchives/ww220.jpg

    http://secondeguerremondiale.cowblog.fr/images/USNationalArchives/ww221.jpg
    http://secondeguerremondiale.cowblog.fr/images/USNationalArchives/ww222.jpg
    http://secondeguerremondiale.cowblog.fr/images/USNationalArchives/ww223.jpg
    http://secondeguerremondiale.cowblog.fr/images/USNationalArchives/ww254.jpg



    http://landarmy.org.uk/pic4edit.JPG

    http://3.bp.blogspot.com/_JnfwCALOmPk/Svrv5443RcI/AAAAAAAAAmI/2Bo7dBuWAug/s400/wwii1

    http://img67.imageshack.us/img67/179/yugoslavwomenpartisanswwii2wd.jpg

    http://www.britsattheirbest.com/images/f_wwii_women.gif

     

     

    http://www.ww2incolor.com/d/275380-2/IMG_3428

    http://farm1.static.flickr.com/111/294878926_0445e7c131.jpg

    http://1.bp.blogspot.com/_gKW1A9p9bzg/TSC272UniWI/AAAAAAAAEDw/Ow_b7ncRsbA/s1600/wasp-wwii.jpg


    http://www.trueww2stories.com/ww2_images/VeraBaker1.jpg

    http://gb.fotolibra.com/images/previews/424058-women-railway-workers-ww2.jpeg

    http://www.ww2incolor.com/d/216974-2/sniper1soviet

    http://www.vintageculture.net/images/women-in-uniform-world-war-ii-11.jpg

    http://www.atterburybakalarairmuseum.org/JLN_11_bay_mates_adv_fld_1944.jpg

    http://www.pbchistoryonline.org/middle-school-lessons/022-WWII/WWII-women087.jpg
     

      

    Les femmes dans les mouvements et réseaux de Résistance :

    Lorsque les réseaux et les mouvements de Résistance commencent à s'organiser en 1941-1942 , quelques femmes y prennent des responsabilités importantes:

    Marie Madeleine Fourcade :

    http://pointer.voila.net/mmfgestapo.jpg

    Chef du réseau Alliance .


    Bertie Albrecht :




    Membre de :" Combat" , morte à la prison de Fresnes en 1943 .

    Simone Michel Levy :

    http://www.ordredelaliberation.fr/images/compagnon/michel-levy.jpg


    Chargée au sein du réseau CND Castille de l'établissement de faux papiers et de la mise en place de postes éméteurs .

    Elle sera pendue au camp de Flosenburg .

    D'autres femmes s'investissent dans la presse clandestine .

    Hélène Viannay dirige avec son mari Philippe et Robert Salmon Défense de la France journal dans lequel Geneviève de Gaulle rédigera en 1943  la première biographie du générale parue dans la presse clandestine .

    Jacqueline Bernard dirige Combat .

    Madame Guillermet travaille avec Jean Pierre Levy à Franc Tireur .

    Au sein des réseaux , les femmes sont chargées de collecter des renseignements , de les transmettre et de veiller aux retombées des activités aériennes clandestines .

    Les renseignements fournis par Yvonne Le Roux du réseau Johnny facilient le bombardement des cuirassés allemands Gneisenau et Sharnhorst en rade de Brest .

    Anne Marie Bauer du réseau Action est l'une de celles qui préparent en 1942 les premiers parachutages ( En Corrèze) en notant les possibilités de caches pour les armes et le matériel après les atterrissages .

    A partir de 1943 , les femmes prennent une large part aux actions entreprises .

    Lucie Aubrac à Libération Sud participe aux coups de main contre l'ennemi ; Suzanne Laygue , Jane Kayser soignent maquisards et résistants blessés .

    D'autres telle Simone Segouin alias Nicole , résistante dans la région de Chartres font le coup de feu aux côtés de leurs camarades masculins .

    Dans la France combattante , beaucoup de femmes rejoignent les AFAT ( Auxiliaires Féminins de l'armée de terre ) , souvent elles participeront au débarquement ( de provence notamment ) comme ambulancières .

    D'autres à la libération accueilleront les déportés à leur retour des camps comme à l'hôtel Lutétia à Paris .
     

      

    Les femmes dans la Résistance :








    Des milliers de femmes firent le choix de la Résistance .

    Si leur statut dans la société ne leur permettait pas en principe de diriger des organisations résistantes elles tinrent un rôle essentiel dans l'histoire de la Résistance .

    Dès le début de l'occupation , les femmes se signalent par des initiatives individuelles et spontanées .

    Naturellement exclues des opérations militaires , elle s'engagent nombreuses dans cette guerre ou le volontariat est de mise .

    L'assistance aux évadés est remarquable .

    Nombreuses sont celles qui aident veux qui veulent franchir la ligne de démarcation pour passer en Espagne et rejoindre l'Afrique du Nord ou l'Angleterre .

    Les religieuses de Malestroit en Bretagne , le docteur Paulette Deschamps à Paris , les dames Bergeret à Villevieux dans le Jura , Sabine Zlatin à Ysieux , cachent et nourrissent évadés , familles juives et résistants durant des mois .

    Après avoir rejoint l'Angleterre , Maria Hackin , l'épouse du directeur du Musée Guimée s'engage dans les Forces Françaises Libres à la fin de 1940 .

    Elle y créé le Corps Féminin de la France Libre pour recruter des volontaires , envoyer des fonds aux FFL , occuper tous les postes disponibles afin de laisser le maximum d'hommes se battre sur les différents :" champs de bataille" .

    Les :" Volontaires Féminines" comptent différents corps de métier tels que :

    - dactylographes

    - secrétaires

    - chauffeurs

    - plantons

    Certaines suivent des cours d'officier .




    Portrait de Résistantes:


    Danielle Casanova :

    http://www.chrd.lyon.fr/static/chrd/contenu/menu%20haut/ressources%20historiques/fiches%20thematiques/femmes%20resistance/casanova_daniele_resistante.jpg

    Née à Ajaccio , elle monte à Paris pour entreprendre des études en chirurgie dentaire .

    Responsable des jeunesses communistes , elle dirige le journal clandestin :" la voix des femmes" .

    Arrêtée le 15 février 1942 elle est déportée en janvier 1943 vers Auschwitz où elle meurt du typhus au mois de mai à l'âge de 34 ans .



    Denise Vernay :

    http://www.chrd.lyon.fr/static/chrd/contenu/menu%20haut/ressources%20historiques/fiches%20thematiques/femmes%20resistance/vernay_denise_resistante.jpg

    Elle manifeste dès le début de la guerre à Nice son hostilité au régime de Vichy .

    Agent de liaison du mouvement Franc-Tireur à Lyon de septembre 1943 à avril 1944 , elle rejoint la Résistance armée comme agent des Mouvements Unis de la Résistance ( MUR ) en Haute Savoie sous le pseudonyme d':" Annie" .

    Elle est arrêtée le 18 juin 1944 et interrogée par la Gestapo .

    Déportée au camp de Ravensbrück en juillet 1944 , elle est transférée à celui de Mauthausen en mars 1945 .


    Mère supérieure Yvonne Beauvais :



    http://pages.infinit.net/mission/imageNPB.JPG

    Elle dirigeait le couvent des Augustines de Malestroit ( foyer ardent de la Résistance en Bretagne ) .

    En 1944 , après les combats du maquis de St Marcel elle n'hésitera pas à héberger maquisards blessés malgré la présence de la Gestapo dans les parages .

    Maria Hackin :


    http://www.ordredelaliberation.fr/images/compagnon/hackin-maria.jpg
    Elle créé une structure pour les :" Volontaires françaises" en Grande Bretagne .

    Désignée pour accompagner son mari chargé du département des Affaires Extérieures pour la France libre dans une longue mission en Afrique , elle disparait en mer le 24 février 1941 .

    Première des six femmes à être honorée :" Compagnion de la libération" 
     

      

      

    SOURCES : http://histoireconstitution44.cowblog.fr/201518/1.html

      

      

      

      

      

     

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    Le Service de Renseignement ALLIANCE

     

     

    "Il s'agit sans doute du réseau de renseignement le plus connu après la Confrérie Notre-Dame grâce à Marie-Madeleine FOURCADE, qui s'appelait alors MERIC, qui fut à la fois son égérie et pendant plusieurs mois son chef.

      

      

    Le titre du récit qu'elle a tiré de l'histoire du réseau, "L'Arche de Noé", renvoie au nom que la police allemande lui avait attribué puisque ses membres se cachaient derrière des pseudonymes d'animaux.

    Considéré comme le plus important des réseaux dépendants de l’Intelligence Service (IS), revendiquant 3.000 membres, implanté d’abord en zone sud puis s’étendant dans les zones occupées et interdites à partir de 1942, Alliance concentre les traits les plus caractéristiques d’un type de Résistance qui se veut

    essentiellement nationale et militaire.

      

    Cette orientation tient à ses origines et à son recrutement."

     

     

     

    • Création et missions du service de renseignement Alliance :

     

    "Le réseau est né de l’initiative du commandant Georges LOUSTAUNAU-LACAU, officier nationaliste, héros de la guerre de 1914, spécialiste du renseignement et exclu de l’armée en 1938 pour y avoir créé, sous le Front Populaire, un groupe clandestin anticommuniste, Corvignolles, proche un temps du Parti Populaire Français.

      

      

    Réintégré dans l’armée à la déclaration de guerre, rejoignant le maréchal PETAIN (il avait été membre de son cabinet au ministère de la Guerre), nommé délégué national à la Légion française des combattants, il se lance aussitôt dans l’action contre l’occupant, croyant, comme son ami le colonel GROUSSARD, que le régime nouveau préparait la revanche.

    Cherchant une aide extérieure, il rédige un appel à la « Croisade » à destination de Londres. En dépit de l’aide du capitaine FOURCAUD, son projet, critique à l’égard de la France libre et irréaliste dans ses demandes en moyens, est repoussé par le général de GAULLE. En revanche, l’IS, en manque de relais français, accepte de le soutenir.

    La rencontre de Navarre avec le commander COHEN à Lisbonne, le 14 avril 1941, scelle la naissance d’Alliance-Navarre un mois plus tard. Le réseau appartient donc au premier contingent de déçus du pétainisme passés à la Résistance.

      

    L’une de ses forces est de conserver des relais dans l’appareil militaire et diplomatique du régime. La politique de l’amiral DARLAN met fin, pour eux comme pour d’autres (COCHET, GROUSSARD), aux illusions d’activités semi-légale – le commandant Léon FAYE, chargé d’étendre le réseau en Algérie, est arrêté le 25 mai 1941, Navarre le 18 juillet ; leur procès se tient à Clermont-Ferrand le 15 octobre.

    Cependant, Alliance reste implanté dans les milieux pétainistes.

      

      

    Il se nourrit des dissidences du régime, en témoigne la création de son sous-réseau Druides par l’encadrement des Compagnons de France en 1943. Devenu l’une des pièces maîtresses de l’IS, le réseau est utilisé par les Britanniques pour s’entremettre avec le général GIRAUD. FAYE, qui a repris le combat aussitôt libéré de prison en novembre 1941, se charge de cette liaison lorsqu’il part en mission à Londres en août 1942.

    Alliance assure par ailleurs le départ du général vers l’Algérie en novembre 1942 et devient dès lors l’un des éléments de la résistance giraudiste à laquelle il est intégré officiellement en septembre 1943.

    Le réseau ne rejoint le Bureau Central de Renseignements et d’Action qu’au moment de la fusion entre les services d’Alger et ceux de Londres au printemps 1944.

    Alors que Navarre, condamné à deux ans de prison, puis interné, est finalement déporté par les Allemands, le réseau est dirigé par Marie-Madeleine MERIC, Hérisson, et le commandant FAYE, Aigle, puis Paul BERNARD, Martinet. Grâce aux moyens fournis par l’IS, son extension est considérable.

    Le nombre de ses émetteurs passe de 5 en mai 1941 à 17 en juin 1944, ses agents d’une centaine à près de 900. Il bénéficie d’opérations aériennes dès la fin de 1941, puis de liaisons maritimes en Bretagne et en Méditerranée. Ses chefs peuvent se rendre en Angleterre à plusieurs reprises.

    Réseau à vocation principalement militaire, il recrute d’abord dans le milieu qui est celui de ses chefs, parmi les anciens de Corvignolles, dans l’armée, chez les hauts fonctionnaires, les cadres, les professions libérales ou des juristes comme Me Joannès AMBRE, René CAPITANT, Jacques DARRIBERT ou Joseph SAINT-GERMES.

    Certains de ses membres, comme l’avocat Louis JACQUINOT ou

    l’homme d’affaires Jean ROGER, Sainteny, responsable du secteur normand, feront après guerre une carrière politique de premier plan. Cette sociologie, classique dans le monde du renseignement, va de pair avec un ancrage politique qui se tient fermement à droite.

    Tout au long de l’histoire du réseau, la répression fait des ravages dans ses rangs.

    La trahison de Jean-Paul LIEN est ainsi responsable de la chute de 150 de ses membres à l’automne 1943, dont le commandant FAYE à son retour de Londres.

    Une partie d’entre eux est jugée par le Tribunal de guerre du Reich, au cours d’un procès spectaculaire à Fribourg-en-Brisgau le 28 juin 1944. Les condamnés à mort sont fusillés le 21 août ou, comme FAYE, assassinés plus tard. Le réseau compte au total 431 morts. Parmi les derniers tombés, Georges LAMARQUE, Pétrel, le chef des Druides, pris le 8 septembre 1944 derrière les lignes ennemies en Lorraine. Il sera fait Compagnon de la Libération, comme Jean SAINTENY, une distinction qui ne sera pas attribuée aux chefs du réseau."

     

     

     

    Par Jean-Marie GUILLON (Dictionnaire historique de la Résistance

    - © Éditions Robert Laffont – collection Bouquins - 2006)

     

    * * *

     

     

     

    À l'actif du réseau Alliance figurent les relevés des rampes de lancement des armes secrètes, les informations immédiates sur le mouvements des escadrilles, des navires de ravitaillement et des sous-marins dans l'Atlantique ainsi que la carte complète des installations allemandes sur les plages de Normandie.

    Ce réseau bénéficie d'une aide très importante des services secrets britanniques

    qui le reconnaisse comme la plus efficace centrale indépendante de renseignements en France occupée.

    Les informations sont collectées par des patrouilles de 2 à 3 hommes et transmises par diverses voies.

     

     

     

    Le Général de GAULLE qualifiera ce réseau de "l'un des premiers et plus importants services de renseignement sous l'Occupation".

    Le dossier de liquidation du réseau, conservé au Service Historique de la Défense à Vincennes sous la cote 17 P 72 (DIMI) précise, outre la liste quasi-complète des agents du réseau, l'état suivant :

     

    • Chef de mission de 1ère classe : 9

    • Chef de mission de 2ème classe : 20

    • Chargé de mission de 1ère classe : 125 (assimilé capitaine)

    • Chargé de mission de 2ème classe : 207

    • Chargé de mission de 3ème classe : 567

    • Chargé de mission de 4ème classe : 131

    • Chargé de mission de 5ème classe : 57

    • Chargé de mission de 6ème classe : 2

    • Sans grade : 1.289

    TOTAL : 2.407

    • dont 1.048 P2 (agent permanent)

    • 912 P1 (agent habituel)

    • 442 O (agent occasionnel)

     

     

     

     

     

      Mémorial du réseau Alliance de l'Association Amicale Alliance - 12,7Mo 

     

    "Comment naquirent les premiers réseaux de la Résistance" de Marie-Madeleine FOURCADE (Revue HISTORAMA N° 247 - juin 1972) - 1,9 Mo

     

    Edmond MICHELET, Jacques SOUSTELLE et Marie-Madeleine FOURCADE

     

     

     

    • Biographie de Georges LOUSTAUNAU-LACAU (1894-1955) :

     

    Georges LOUSTAUNAU-LACAU

    Ce béarnais né à Pau le 17 avril 1894 est entré à Saint-Cyr en 1912 avant d'être le condisciple de Charles de GAULLE à l'École de guerre.

    Il appartient aux états-majors de WEYGAND

    et de LYAUTEY avant de devenir officier détaché à celui du maréchal PETAIN entre 1934 et 1938 en succédant à de Gaulle au poste d’écrivain d’État-major.

    Il est l'initiateur en 1936 d'un service de renseignement anticommuniste dans l'armée. Démis de ses fonctions par le gouvernement Daladier, présenté comme un «officier d’aventure», il fonde l'Union militaire française.

    Homme politique d’extrême droite, il dirige le périodique l’Ordre national qui publiera les plans de bataille allemands. Son nom apparaît surtout lors de l’affaire de la Cagoule où il est le fondateur du réseau Corvignolle, organe de la Cagoule militaire.

    Il est réintégré en septembre 1939 puis arrêté au front, le 22 mars 1940, sur ordre de Daladier, président du conseil, et enfermé à la forteresse de Mutzig près d’Obernai.

    Libéré, au cours de l'été et de l'automne 1940, avec quelques appuis

    dont celui du colonel GROUSSARD, commandant en second de Saint-Cyr en 1940-

    il poursuit à Vichy ses activités de renseignement et d'action souterraine.

    Il agit alors dans un sens tout à la fois anti-allemand, anti-communiste et anti-gaulliste.

    Nommé en septembre 1940 délégué général de la Légion française des combattants dont le siège était à l’hôtel des Sports à Vichy, il entreprend d'y recruter des agents qui établiront des liaisons avec les services anglais et fonde le réseau "Navarre" (son nom de plume) qui, devenu le réseau "Alliance", sera plus tard dirigé par Marie-Madeleine FOURCADE.

    Xavier VALLAT le renvoie de la légion en novembre 1940. Passé en Afrique du Nord, il est arrêté pour dissidence par le général WEYGAND en mai 1941. Évadé, il reprend le maquis en France. Arrêté, livré à la Gestapo, il est déporté en juillet 1943 au camp de Mauthausen.

    Après la guerre il entame un nouvelle carrière politique et est élu le 17 juin 1951 député des Pyrénées atlantiques (groupe des Français Indépendants). 

    Il meurt à Paris le 11 février 1955.

     


    Par Jean-Paul COINTET (Dictionnaire historique de la France sous l'occupation

    - Editions Taillandier)

     

    Voir également les sites de

    M.E.R. & de l'Assemblée nationale

     

     

     

    • Biographie de Marie-Madeleine FOURCADE (1909-1989) :

     

    Marie-Madeleine FOURCADE

     


    "Née le 8 novembre 1909 à Marseille, Marie-Madeleine BRIDOU est élevée dans des institutions religieuses. En 1937, elle est secrétaire générale des publications anticommunistes "L'ordre national" dirigées par

    le commandant Georges LOUSTAUNAU-LACAU.

    C’est de ce saint-cyrien qu’elle recueille la charge du réseau Alliance dont elle fait, au service de l’Intelligence Service britannique, l’Arche de Noé, forte de trois mille agents dont quatre cent trente-huit mourront pour la France tels Alfred JASSAUD, le Bison de "L’Armée des ombres" qui avait dit :

    "La victoire, c’est le sacrifice".

    Issue de la grande bourgeoisie, l’ancienne responsable du périodique L’Ordre national s’aperçut vite que trop de ses anciennes relations rêvaient de "tâches de rénovation en commun" avec les occupants nazis.

    À Vichy, elle fut envahie par "une douleur pétrie d’humiliation et de rage impuissante".

    Chef d’état-major clandestin de LoustaUnau-Lacau qu’elle remplace après son arrestation, elle ne remet jamais en cause le principe d’une affiliation directe "aux Anglais qui seuls conduisaient la guerre", et ce n’est qu’en avril 1944 que le S. R. Alliance est intégré aux services spéciaux de la France combattante.

    Les femmes et les hommes d’Alliance veulent livrer un "combat sans idole", complémentaire de l’action nationale du général de Gaulle, mais ils sont plus dans

    la ligne du général Giraud qu’ils aident à quitter la France.

    Les questions de souveraineté nationale ne sont pas du ressort de ces techniciens du renseignement dont le premier chef avait soutenu que plus il y aurait de mouvements parallèles, plus la France libre serait forte.

    Lorsqu’elle devient gaulliste à part entière, Marie-Madeleine Fourcade est amenée à regretter ces "barrières absurdes" et le tournoi entre Français "pour conquérir l’honneur d’être les plus forts face à l’adversité".

     


    Le S.R. Alliance organise le quadrillage en secteurs de la zone non occupée pour recueillir des informations, faire tourner des courriers, organiser le passage d’hommes et de renseignements tant à travers la ligne de démarcation qu’à travers la frontière espagnole.

    Le cœur du réseau est la centrale de renseignements où s’analysent les données recueillies et se préparent les missions en fonction des demandes britanniques.

    Opérationnelle à Pau au début de 1941, elle fonctionne ensuite à Marseille puis à Toulouse avec un P.C., un point de chute, des points d’hébergement et de filtrage.

    Les six personnes du noyau de base de juin 1940 se retrouvent plus de cinquante dès la Noël de 1940. "Unis dans l’allégresse d’une confiance inébranlable", ils sont les recruteurs de près de trois mille agents.

    L’improvisation due à la défaite oblige à "n’utiliser que des volontaires, parfois plus turbulents qu’efficaces", mais la conception des noyaux – une source, une boîte aux lettres, un transmetteur, un radio pour les urgences - donne des résultats très positifs, même si les insuffisances du cloisonnement facilitent la répression.

    À l’automne de 1941, le réseau de Marie-Madeleine Fourcade, ce sont six émetteurs radio qui transmettent à Londres et l’esquisse d’une aérospatiale clandestine par avions lysanders.

     


    Ce sont les agents de liaison qui sont chargés des services les plus ingrats : "des milliers de kilomètres par voie ferrée, des attentes interminables aux rendez-vous, des transports à vélo incessants de plis et de matériel compromettants".

     

     

     

    Dévouement et sens de l’organisation donnent des résultats.

    Les renseignements s’ordonnent par secteurs : air, mer, terre, industries, résultats de bombardements, transports en cours d’opération, psychologique et politique.

    Les indications sur les U-Boot présents en Méditerranée, sur ceux des bases de Lorient et de Saint-Nazaire servent à la guerre anti-sous-marine conduite par les Alliés pour protéger les convois de l’Atlantique. D’autres renseignements facilitent l’interception des renforts italiens envoyés à Rommel, permettent la connaissance précise des travaux de l’organisation Todt pour le mur de l’Atlantique et la mise au point d’une carte renseignée détaillée pour la zone du débarquement en Normandie (elle faisait 17 mètres de longueur !). Tous les auteurs de cette carte tombent ensuite aux mains de la police allemande, Gibet dans le langage codé du réseau. Ils sont massacrés à la prison de Caen, le 7 juin 1944. Le premier des quatre cent trente-huit martyrs du réseau est Henri Schaerrer, fusillé le 13 novembre 1941 pour avoir livré de précieux renseignements sur les sous-marins allemands. L’Abwehr, la Gestapo et la police française provoquent des hécatombes à l’automne 1943 : plus de trois cents arrestations paralysant cinq centres émetteurs. Le réseau paye un lourd tribut d’arrestations, de déportations, de morts.

     


    Malgré la peur et le chagrin, l’Alliance – Arche de Noé dont tous les membres portaient des noms d’animaux – se resserre autour de Marie-Madeleine Fourcade, alias Hérisson. Des opérations en lysanders et en sous-marins, des émissions de radio manifestent que le réseau continue. Après trente-deux mois de clandestinité, Hérisson connaît Londres, où elle s’irrite des "antagonismes criminellement puérils des services secrets" et perçoit que ses camarades ne sont que "la chair à canon du Renseignement". Soixante-quinze agents principaux, huit cents secondaires, dix-sept postes travaillent en juin 1944.

     


    C’est une des raisons qui la fait revenir sur le terrain, en Provence, avant le débarquement d’août 1944 et qui l’incite à poursuivre des missions dans l’Est après la libération de Paris.

    La victoire de 1945 permet de découvrir des charniers d’agents, et Hérisson plonge dans un "abîme de douleur" pour établir le sacrifice de quatre cent trente-huit des siens, du benjamin Robert Babaz (20 ans) à la doyenne Marguerite Job (70 ans) et au doyen quasi octogénaire, Albert Legris, ou à des familles entières, tels le père et les trois fils Chanliau, agriculteurs. Pour Marie-Madeleine Fourcade, les survivants sont la priorité absolue. Elle contribue à arracher un statut pour les veuves et les orphelins ; en 1948, on en compte dix-huit mille dépendant du comité des œuvres sociales de la Résistance.

     

     

     

    Elle fait homologuer les trois mille membres de son réseau et les actions de ses héros qui ont lutté dans l’ombre, librement disciplinés, "l’imperméable pour uniforme".

     


    Elle continue à travailler pour l’Intelligence Service qu’elle avertit de menées communistes en 1946-1947. Elle se lance surtout dans l’aventure gaulliste, animant pour le R.P.F. la campagne du timbre. Après le retour du général de Gaulle, elle intègre la convention républicaine dans l’Union pour la Nouvelle République et siége au comité central de l’U.N.R. Elle est l’une des représentantes R.P.R. à l’Assemblée des Communautés européennes en 1981-1982 et préside la Défense des intérêts de la France en Europe.

     


    Présidente du Comité d’Action de la Résistance à partir de 1963, Marie-Madeleine Fourcade fédère dans ce comité une cinquantaine d’associations ou d’amicales d’anciens résistants. Elle contribue à éclairer la réalité du nazisme et du génocide juif. C’est dans cette perspective qu’elle est, en 1987, témoin à charge au procès Barbie. Elle y fait preuve de la même vigueur que dans ses luttes passées et dans le récit des activités de son réseau paru chez Fayard, en 1968, sous le titre "L’Arche de Noé".

    Marie-Madeleine Fourcade a lutté jusqu’au bout, en militante, notamment pour une solution pacifique de la crise libanaise. Elle est morte le 20 juillet 1989. Première femme dont les obsèques ont eu lieu en l’église Saint-Louis-des-Invalides, à Paris, où son corps, porté par des soldats du contingent, fut salué par les tambours de la garde républicaine, Marie-Madeleine Fourcade a ainsi reçu un hommage exceptionnel. Au-delà de l’affliction personnelle exprimée par le Président de la République, la présence aux Invalides de toutes les tendances de la Résistance a marqué qu’elle restait un emblème unificateur de l’Armée des ombres, fidèle au message du commandant Faye, son compagnon supplicié : chassez les bourreaux, servez la France "pour y faire revenir la paix, le bonheur, les chansons, les fleurs et les auberges fleuries".

     


    Par Charles-Louis FOULON (Encyclopaedia Universalis)

     

     

     

    • Biographie de Georges Lamarque (1914-1944) :

     

     

    "Georges Lamarque est né le 1er novembre 1914 à Albertville. Son père qu'il n'a pas connu, agrégé de philosophie et normalien, est mort pour la France au cours de la bataille de la Marne en septembre 1914. Élève brillant du Lycée Henri IV à Paris, Georges Lamarque entre à l'École Normale Supérieure et en sort agrégé de mathématiques en 1938.

     

     

     

    Mobilisé en 1939 en qualité d'officier de D.C.A., il est blessé sur la Loire au cours de la retraite de 1940 et décoré de la Croix de Guerre. N'acceptant pas l'armistice, il milite dès le mois de juillet 1940 dans le service radio-électrique du réseau "Étoile" qui est rapidement décimé. Démobilisé, il est détaché par le Ministère de l'Éducation Nationale au Ministère de la Jeunesse et accepte un poste de chargé de mission au sein du Centre National des Compagnons de France dont il devient au bout de deux ans Inspecteur Général.

     

     

     

    De son poste de commandement, installé au château de Crépieux-la-Pape dont il a fait un collège d'enseignement technique, il met en place un vaste réseau d'information couvrant la zone sud destiné à contrecarrer la propagande allemande. Il entre en 1942 au réseau "Alliance". Sous le nom de "Petrel", il est d'abord chargé des questions de liaisons radio et doit étudier l'implantation sur tout le territoire des postes émetteurs que reçoit le réseau par parachutage, renforcer les centrales existantes ou en créer d'autres avec de nouveaux opérateurs.

     

     

     

    Au début de 1943, il est spécialement chargé de la création du sous-réseau "Druides" qui recrute notamment parmi les Compagnons de France y compris après la dissolution de cet organisme par le gouvernement de Vichy pour "menées antinationales". Il forme des agents et des cadres pour les Forces Françaises Combattantes et adresses de très nombreux rapports d'espionnage à Londres. Bien que recherché par la Gestapo, il sillonne la France dans les tous les sens pendant de longs mois. Il occupe notamment le château de la pape à Rillieux La Pape (69), transformé en poste de commandement où il enseigne à des apprentis les moyens techniques de contrecarrer la propagande allemande.

     

     

     

     

     

     

    Dans la nuit du 15 au 16 juin 1943, il décolle clandestinement du terrain de Bouillancy près de Paris à destination de l'Angleterre, car le War Office britannique, impressionné par la qualité de ses rapports sur l'implantation des défenses de l'ennemi, a demandé sa venue à Londres afin qu'il puisse prendre contact avec des spécialistes et acquérir de nouvelles techniques.

     

    De retour en France, sur le même terrain d'aviation, dans la nuit du 17 au 18 juillet, il reprend ses activités de renseignement immédiatement. Le mois suivant, "Petrel" adresse à Londres un rapport, d'une importance telle qu'il remonte jusqu'à Churchill, concernant les nouvelles armes allemandes V1 et V2 dont les Alliés, jusque là, ignorent quasiment tout. À la veille de la libération de Paris, il considère comme son devoir de poursuivre le combat contre l'envahisseur et part à bicyclette, accompagnant les Allemands dans leur retraite, derrière les lignes ennemies pour renseigner les armées alliées. Accompagné de son radio, Clément Defer alias "Alouette", il s'installe à Luzé en Haute-Saône dès le 19 août 1944. Il transmet de nombreux rapports radio depuis la maison vide d'un sympathisant et réussit plusieurs liaisons avec le groupe de Marie-Madeleine Fourcade installé près de Verdun. Il réclame à plusieurs reprises des parachutages d'armes pour la résistance locale.

     

    Le 8 septembre 1944, alors qu'il vient d'être rejoint par un de ses adjoints, Louis de Clercq dit "Bazin", le village est investi par les supplétifs de l'armée Vlassov, rejoints par un groupe du SD de Belfort. Détectés par la radiogoniométrie allemande, Georges Lamarque et ses deux camarades, refusant de fuir pour éviter des représailles sur la population civile, se rendent aux nazis le jour même à 15 heures ; en seule réponse à leur courage, ils sont interrogés brutalement et fusillés à 20 heures 30 dans un champ voisin puis inhumés dans une fosse commune. En représailles, le pâté de maisons qui les abritait est incendié. La police allemande donne juste le temps aux malheureux habitants de prendre quelques effets et de sauver le bétail. À Londres, on s'étonne au bureau des opérations aériennes : «Nos avions ont tourné la nuit dernière au-dessus du terrain signalé par Pétrel et n'ont vu que des villages en flammes. Le parachutage n'a pu avoir lieu».

     

     

     

     

     

     

    Georges Lamarque, nommé commandant à titre posthume, a, dans un premier temps, été inhumé au cimetière de Luzé puis, à la demande de sa mère, dans le cimetière de Bassens en Haute-Savoie.

     

     

     

    Il a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération par décret du 7 août 1945 ; il a été décoré de la croix de Guerre 39/45 et médaillé de la Résistance."

     

     

     

    Par Vladimir TROUPLIN (Musée de l'Ordre de la Libération)

     

     

     

    • Biographie de Jean SAINTENY (1907-1978) :

     

     

    "Jean ROGER est né le 29 mai 1907 au Vésinet dans les Yvelines. Après des études aux lycées Condorcet et Janson de Sailly à Paris, il entre tôt dans les affaires et, dès 1929, fait connaissance avec l'Indochine où il séjourne près de trois ans, travaillant dans le secteur bancaire. De retour en France en 1932, il fonde une affaire dans la banque et les assurances qui ne cesse de se développer jusqu'à la guerre. Mobilisé en 1939 dans l'armée de terre, il se porte volontaire pour un stage d'observateur en avion. Après l'armistice, démobilisé, il se range du côté de ceux qui veulent continuer la lutte. Dès l'automne 1940, il commence à grouper autour de lui, dans le Cotentin, des éléments résolus à résister à l'occupation. Il recueille ainsi peu à peu des renseignements de grande importance sur l'état et l'organisation des défenses allemandes.

    Il est par ailleurs, à partir d'octobre 1940, en contact avec le fondateur du réseau de renseignements "Alliance", Georges LOUSTAUNAU-LACAU (alias Navarre). Jean ROGER, devenu Jean SAINTENY, est arrêté une première fois par la Wehrmacht en septembre 1941 à Colleville-sur-Mer. Incarcéré à Caen et traduit en cour martiale, il est relâché faute de preuves un mois plus tard. Il poursuit son activité, effectuant des missions de liaison en zone sud et franchit 13 fois la ligne de démarcation clandestinement.

    Au début de 1942, il met définitivement son réseau normand au service d'Alliance, dans lequel il fait entrer son beau-frère Michel FOURQUET. Il organise par ailleurs, l'évasion de la prison de Gannat de Claude HETTIER DE BOISLAMBERT et Antoine BISSAGNET en décembre 1942 et facilite le départ de nombreux volontaires pour les Forces françaises libres. SAINTENY prend bientôt en main toute la Normandie pour le compte d'Alliance puis la région nord-est de la France. Démasqué en 1943, il est arrêté par la Gestapo le 16 septembre mais réussi a lui échapper deux heures plus tard ; il doit alors vivre dans la clandestinité la plus absolue. En mars 1944, suivi de très près par la Gestapo, "Dragon" - alias Jean SAINTENY - gagne l'Angleterre par Lysander depuis la région d'Angers. Mais l'arrestation les 16 et 17 mars de nombreux agents et du chef d'Alliance, Paul BERNARD, entraîne son retour imprévu en France au bout de trois semaines, malgré les risques encourus.

    Il parvient alors à réorganiser le réseau décimé par de récentes arrestations.

    Le 7 juin 1944, trahi, il est arrêté avec un camarade à Paris par la Gestapo après une poursuite mouvementée en voiture. Interrogé par la Gestapo rue des Saussaies, il est torturé à un tel point qu'il est envoyé dans un état critique à l'Hôpital de la Pitié. Miraculeusement guéri, il n'en a pas encore fini avec la Gestapo qui le transfère à nouveau rue des Saussaies pour des interrogatoires complémentaires. Se sachant condamné à une mort certaine, dans la nuit du 4 au 5 juillet 1944, il réussit à s'évader en sciant un des barreaux de sa fenêtre, grâce à la complicité d'un de ses geôliers. Il quitte Paris, traverse les lignes et arrive au Mans, le 16 août, à l'Etat-major de la 3e Armée américaine du général PATTON. Chargé de mission par celui-ci, il retourne à Paris le 19 août et rapporte deux jours plus tard au général américain des renseignements précieux sur la capitale.

    Ensuite, volontaire pour l'Indochine, il prend, en mars 1945, la direction de la mission militaire française à Kunming ; il est ainsi le premier officier français à reprendre pied à Hanoï après l'effondrement japonais. Nommé Commissaire de la République pour le Tonkin et le Nord Annam en octobre 1945, l'agitation révolutionnaire annamite est à son comble quand Jean Sainteny avec une poignée de compagnons s'installe au Palais du Gouvernement général. Il réussit à négocier avec HO CHI MINH les accords du 6 mars 1946 qui permettent au général LECLERC d'entrer à Hanoï sans combattre.

    Jean SAINTENY rentre en France en avril 1946 pour y préparer le séjour de HO CHI MINH, invité officiel du Gouvernement français à la conférence de Fontainebleau qui doit définir la position du Vietnam dans l'Union Française. Lorsque éclatent les troubles d'Haïphong en novembre 1946, Jean SAINTENY est dépêché à Hanoï par le Gouvernement français. Arrivé seulement le 6 décembre, le 19 il est laissé pour mort dans les combats de rue survenus au cours des événements sanglants qui marquent le début de la guerre d'Indochine. Grièvement blessé, il assume de nouveau cependant, quelques jours plus tard, ses fonctions et reprend officiellement possession du Palais du Gouvernement.

    En mars 1947, il est rappelé à Paris pour assister le gouvernement au cours des débats sur les affaires d'Indochine. Prévoyant les suites inévitables de l'engrenage indochinois, il demande et obtient, en décembre 1947, sa mise en disponibilité. Dès lors, il occupe les fonctions de gouverneur des Colonies. En 1954 il est rappelé en activité et nommé délégué général de France au Nord-Vietnam.

    En 1958 il rentre en France et devient un des leaders de l'Association nationale pour le soutien de l'action du général de GAULLE. La même année, il est nommé membre du Conseil de l'Ordre de la Libération. De 1959 à 1962, il est Commissaire général au Tourisme. Elu député de Paris, il entre au Gouvernement Pompidou en qualité de Ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (décembre 1962-janvier 1966). En 1967 il publie Histoire d'une paix manquée relatant les troubles d'Haiphong en 1946 et ses souvenirs d'Indochine. Membre du conseil d'administration d'Air France (1967-1972), il est également président du conseil d'administration de l'Office général de l'Air à partir de 1969. De mars 1968 à mars 1977, il est membre du Conseil constitutionnel. A partir de 1969, continuant à s'intéresser aux affaires vietnamiennes, il met en contact le Président NIXON et Henry KISSINGER avec les Nord-vietnamiens pour organiser les négociations secrètes qui doivent mettre un terme à la guerre du Vietnam.

    Jean SAINTENY est décédé subitement le 25 février 1978 à Paris. Ses obsèques se sont déroulés en l'Église Saint-Louis des Invalides à Paris. Il a été inhumé à Aignerville dans le Calvados.

    Il était Grand Officier de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération par décret du 22 décembre 1945, titulaire de la Médaille Coloniale avec agrafe "Extrême-Orient", de la Croix de Guerre 39/45 (4 citations) et de la Croix de Guerre des TOE ainsi que médaillé de la Résistance avec rosette."

     


    Par Vladimir TROUPLIN (Musée de l'Ordre de la Libération)

    SOURCES

    http://pointer.voila.net/alliance.htm 

     

     

     

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    Marie-Madeleine Fourcade

     
     
        

    Marie-Madeleine Fourcade, née à Marseille le 8 novembre 1909 et morte le 20 juillet 1989 à Paris, a été, pendant la Seconde Guerre mondiale en France, responsable de l'un des plus importants réseaux de résistance Alliance, qui agit pour les Britanniques.

      

    Elle succède comme chef de réseau à son fondateur Georges Loustaunau-Lacau après son arrestation, en 1941.

      

    3. "Hedgehog" of "Noah's Ark"
    [Marie-Madeleine Fourcade]

      

    Elle est la seule femme à avoir été chef d’un grand réseau de résistance.

     

     

    Avant-guerre

    « Rien dans le parcours de cette jeune femme de la haute bourgeoisie, élevée au couvent des Oiseaux et pianiste avertie, ne préfigure un tel destin »,
    confirme l'historien Max Lagarrigue.

      

      

    Née Marie-Madeleine Bridou, elle est mariée avant sa majorité au colonel Édouard Méric. C'est sous ce nom qu'elle apparait dans les documents de la Seconde Guerre mondiale. Elle prendra le nom de Fourcade en 1947 après son remariage et c'est sous ce nom qu'elle écrira ses souvenir.

      

    « Mariée avant sa majorité à un officier, elle prend rapidement sa liberté.

      

    Menant dès lors une vie très indépendante, elle travaille comme journaliste et collabore avec l’écrivain Colette à une émission de radio parisienne », indique l'historien Max Lagarrigue.

     

     

    En 1936, elle rencontre deux camarades de son beau-frère, officier supérieur, Georges Loustaunau-Lacau et Charles de Gaulle. Elle accepte ensuite une proposition de travail de Loustaunau-Lacau. Elle est donc associée au réseau Corvignolles puis elle est secrétaire de rédaction du groupe de publication nationaliste et antisémite qu'anime Georges Loustaunau-Lacau

    (La Spirale et L'ordre national).

      

    La Résistance

    Elle prend en 1941 la tête du réseau dont le commandant Léon Faye est le chef militaire. Arrêtée avec son état-major le 10 novembre 1942, elle s'évade et peut rejoindre Londres d'où elle dirige le réseau, qui finit par se rattacher au BCRA gaulliste, sous le pseudonyme "Hérisson" jusqu'à la capitulation allemande.

    Elle revient en France en 1943 et est capturée en juillet 1944 avant de s'évader à nouveau.

      

      

    Mémoire de la Résistance

    En 1945, elle crée et prend la présidence de l'Association Amicale Alliance. Elle se charge alors de l'homologation de ses 3 000 agents, survivants ou disparus, ainsi que des œuvres sociales et de la publication du Mémorial de l'Alliance dédié aux 429 morts du réseau.

     

    Publié en 1968 sous le titre L'Arche de Noé, l'histoire du réseau est quant à lui un véritable best-seller.

    Elle préside le Comité d'Action de la Résistance depuis décembre 1962 ainsi que le jury d'honneur de Maurice Papon en 1981.

      

    Remariée, mère de cinq enfants, commandeur de la Légion d'honneur, vice-présidente de l'Union Internationale de la Résistance et de la Déportation depuis 1960 et de l'Association nationale des médaillés de la Résistance (depuis 1947), membre de la LICRA, Marie-Madeleine Fourcade est représentante à l'assemblée des Communautés européennes (1981-1982) et préside en 1982 la Défense des intérêts de la France en Europe. Ses derniers combats furent pour le règlement de la crise Libanaise et le procès Klaus Barbie à Lyon.

     

     

    Marie-Madeleine Fourcade meurt le 20 juillet 1989 à

      

    l'Hôpital militaire du Val-de-Grâce ; le gouvernement et les derniers survivants du réseau lui rendent un hommage solennel le 26 juillet à l'occasion de ses obsèques en l'église Saint-Louis des Invalides et de son inhumation au Cimetière du Père-Lachaise à Paris (division 90).

     

     

    Notes et références

    1. a et b La France sous l'Occupation [archive], Max Lagarrigue, 99 questions..., CNDP, 2007.
    2. Histoire critique de la résistance, Dominique Venner, Pygmalion, 1995, (ISBN 2-85704-444-5)
    3. Simon Epstein, Un paradoxe français. Antiracistes dans la collaboration, antisémites dans la Résistance, Paris, Albin Michel, 2008, p. 399-402

      

    RESEAU ALLIANCE

      

     

    RESISTANCE

     

    Réseau ALLIANCE

     

     

    Le réseau Alliance est un réseau de renseignement travaillant pour les Britanniques fondé dès le début de l'Occupation parle commandant Georges Loustaunau-Lacau , connu avant-guerre sous le nom de plume de" Navarre". pour ses prises de position contre le manque de discernement des dirigeants. Fait prisonnier, il s'évade en août 1940 et décide de passer à l'action. Il peut compter sur

    Marie-Madeleine Fourcade , alias" Hérisson ", qui prend sa succession après son arrestation en juillet 1941, et sur Jean Roger, alias" Dragon" ou" Sainteny" . Le réseau s'implante progressivement sur toute la France, découpée en plusieurs secteurs. chacun ayant reçu un nom de code.

     

     

     

    La Normandie forme le secteur Ferme avec à sa tête Jean Roger. Ce dernier, résidant de temps en temps avec sa femme près de Trévières, a pu nouer de nombreux contacts qui vont se révéler précieux pour l'implantation du réseau dans le Calvados. Dés 1941, les bases d'un petit groupe sont jetés dans le Bessin sous la responsabilité de Marcel Couliboeuf, instituteur de Formigny, surnommé " Bison Noir". Ce dernier peut compter sur de nombreux informateurs sur la côte, entre Grandcamp et Arromanches. Le centre névralgique du groupe est la Maison des gouverneurs à Bayeux, où vivent les deux " colombes de la tour", Germaine Limeul et Julia Picot, institutrices à Bayeux. La maison sert à la fois de boîte aux lettres et de centre d'émission pour Fernand Rodriguez, dit" Pie ", agent britannique, responsable radio du réseau.

     

     

     

    Un autre groupe s'est formé parallèlement à Villers-Bocage et dans la campagne environnante à l'initiative de Jean Caby ou" Emouchet". Celui-ci mène une intense activité de recrutement, notamment chez les quelques rescapés du réseau Hector, démantelé fin 1941.

     

     

     

    Depuis le début de 1942, les deux groupes sont sous la direction de Robert Douin , alias" Civette ". artiste-peintre. Ancien membre de l'Armée des Volontaires, brûlant d'agir, il se révèle un remarquable dirigeant En 1943, grâce à l'action conjuguée de Robert Douin et Jean Caby, le réseau dispose d'une quarantaine de membres. La liaison avec Paris et " Dragon ", est assurée par Jean Truffaut alias" Tadorne ".

     

     

     

    Au début du mois d'août 1943, les Anglais demandent au réseau de leur fournir des cartes très précises du littoral et des défenses allemandes. Jean Roger répercute les ordres à Robert Douin. Celui-ci mobilise l'ensemble de ses agents afin de réaliser une carte gigantesque par ses dimensions et sa minutie.

     

     

     

    A l'automne 1943, des arrestations de résistants en Bretagne ont de graves contrecoups sur le groupe Alliance de Bayeux Fernand Rodriguez, alias "Pie" et Coulibeuf, alias" Bison noir", doivent prendre la fuite. Germaine Limeul et Julia Picot perdent tout contact. Elles décident alors de rejoindre l'OCM. A la même époque, une perquisition est effectuée au domicile de Jean Caby sans résultat.

     

     

     

     

    Mais le travail de renseignement doit continuer. A la fin de l'hiver 1943-1944, une carte de plusieurs mètres de long est remise à Marie-Madelaine Fourcade par Jean Roger. Le groupe du Calvados ne désarme pas, bien au contraire, et les efforts redoublent face à l'intensification des préparatifs de défense allemands.

     

     

     

    Le 14 mais. Jean Truffaut alias" Tadorne" est arrêté par les Allemands à Paris en compagnie d'autres agents de liaison. Le réseau est à partir de ce coup du sort, impitoyablement détruit par les services de répression allemands tant dans la Calvados que dans la Manche.

     

     

     

    Le 17 mars 1944, une rafle menée par la Gestapo entraîne l'arrestation de Robert Douin, Georges Thomine (de Port-en-Bessin), Guy de Saint-Pol (d'Amayé-sur-Seulles), Jean et Marcelle Caby et le commandant Antoine de Touchet . Durant les semaines suivantes. ces résistants sont impitoyablement torturés par les Allemands et les membres de la bande à Hervé mais résistent avec courage.

     

     

     

    Le 20 avril 1944, c'est Maurice Primault , boîte à lettres du réseau, qui tombe entre les mains des Allemands.

     

     

     

    Le 4 mai, un nouveau coup de filet de grande envergure est lancé par les hommes de la Gestapo assistés des sbires de la bande à Hervé. René Loslier (de Jurques), Ernest Margerie (d'Anctoville), Marcel Chiron, Julien Thorel, André Aubin, Jean Lebaron (de Bayeux), Marcel Marié (d'Epinay-sur-Odon), Joseph Langeard (de Villy-Bocage) et André Robert (de Longvillers) sont capturés. Le lendemain, le facteur Désiré Lemière (de Saint-Laurent-sur-Mer) est lui aussi pris par la Gestapo tout comme Charles Ollard, Albert Anne (d'Asnières-en-Bessin), Auguste Duval (d'Ouistreham) et Robert Boulard (de Trévières).

     

     

     

    Marcel Chiron, Charles Ollard, Marcelle Caby et Julien Thorel sont remis en liberté. André Rubin, quant à lui, est déporté à l'île d'Aurigny. Les autres membres du réseau, soit seize patriotes, sont fusillés le 6 juin 1944 dans les courettes de la maison d'arrêt de Caen. Les survivants du réseau vont continuer la lutte contre la barbarie nazie, notamment au sein de l'OCM.

     

     

    Sources:

     

     

    Archives de Jean Quellien

     

     

     

     

    et

     

     

     

     

     

    FOURCADE Marie-Madeleine, L'Arche de Noé. Paris, Fayard. 1988, 716 pages.

     

     

     

    SHAT (Vincennes) : 1 K 898: Fonds de liquidation du réseau Alliance.

     

     

    Cédric Neveu

     

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    COMMANDO KIEFFER

    (unité spécialisée dans la mise en oeuvre des nouvelles technologies)

    Capitaine de Frégate Philippe KIEFFER

    Commando Kieffer (unité spécialisée dans la mise en oeuvre des nouvelles technologies, capable d’agir en autonomie, d’apporter un soutien à d’autres unités ou d’armer des PC de forces spéciales), basé à Lorient : Lieutenant de Vaisseau Philippe Kieffer, Commandeur de la Légion d'Honneur - Compagnon de la Libération - décret du 28 août 1944 - Croix de Guerre 39/45 (4 citations à l'Ordre de la Marine) - Military Cross.

    C'est le seul groupe Commando qui porte le nom d'un militaire qui n'est pas mort au combat, mais oh ! combien célèbre.

     

     

     

     

     

    Né le 24 octobre 1899 à Port aux Princes ( Haïti ). Il est diplômé de l' Ecole des Hautes Etudes Commerciales. A la déclaration de la guerre il est en Amérique, où il est directeur de banque.

      

    Quartier-maître de réserve ayant suivi le cours des E.O.R de Navale en 1918, il se présente comme tel en France, le 2 septembre 1939, volontaire pour servir dans l' Armée de Terre, alors que son âge (40 ans) aurait pu servir de prétexte parfaitement acceptable pour rester à New-York. Il est affecté dans la Marine le 10 septembre 1939. L'attaque allemande de mai 1940 le trouve à Dunkerque, à l'Etat-major de l'Amiral Nord jusqu'au 17 juin, après quoi il passe en Angleterre, arrive à Londres, le 19 juin 1940. Il s'engage alors aux Forces Navales Françaises Libres, dés le jour même de leur création, le 1er juillet 1940. Sa connaissance de l' anglais le fait rapidement nommer Officier interprète et du chiffre.

      

    Mais préférant l'action, il obtient de l'amiral Muselier de constituer en avril 1942 les Commandos Fusiliers-Marins, malgré l'opposition des britanniques mais qui une fois entrainés furent intégrés au Commando Britannique n° 2, célèbre pour son raid sur Saint-Nazaire. Philippe Kieffer est alors Enseigne de vaisseau de 1ère classe et sera nommé Lieutenant de vaisseau le 1er juillet 1942.

      

    Des hommes de la 1ère Compagnie du Bataillon de Fusiliers-Marins Commandos prendront part au raid du 19 août 1942 sur Dieppe. En aout 1943, la Compagnie, est portée à l'effectif de deuxTroops N°1 et N°8. Elle est alors destinée à réaliser des raids nocturnes sur les côtes françaises occupées, par petits modules, dans le cadre de la préparation du débarquement.

     

     

     

     

     

     

     

    Symbolique du fanion :

    Le lion de la Normandie

    La dague des commandos

    L'ancre de la Marine

    Le chardon de l'Ecosse

    La croix de Lorraine pour le débarquement

     

     

     

    En 1944, Kieffer voit ses efforts enfin et définitivement récompensés. Le 1er Bataillon de Fusiliers Marins Commandos est créé, il est rattaché à l'un des plus glorieux Commandos britannique, le N° 4 du lieutenant-colonel Dawson, au sein de la 1ère Brigade du Special Service commandée par le fameux Brigadier General Lord Lovat.

     

    Les 177 hommes que Kieffer avait réuni et entraîné, allaient être les premiers Français à débarquer sur les plages de Normandie pour libérer la France aux côtés de nos Alliés.

     

    Le 6 juin à l'aube, les "Bérets verts" prennent pied et combattent à Ouistreham ; puis à Benouville (Pegasus-Bridge), Amfreville et au Bois de Bavant.

     

     

     

    Dague D.S. 3nd modèle noircie au carbone

      

     

     

     

    Blessé par deux fois au cours de l'action du 6 juin, mais refusant de se laisser évacuer pendant deux jours, Kieffer retrouve son unité le 14 juin, au moment où elle allait percer vers la Seine et Honfleur. Décidé à entrer à Paris avec les premiers, il prend une jeep, deux hommes, et fonce vers la capitale, à travers la Normandie à peine libérée. Il fut le premier à entrer à Paris par Saint-Cloud y retrouvant les S.A.S français. Quelques jours plus tard il avait la fierté d'y faire défiler son unité. A côté de tant de joie, ce père de famille (il a 3 enfants) est frappé d'une douleur profonde : son fils de 18 ans, qui avait rejoint un maquis, venait d'être tué par les allemands en Ile-de-France. Il ne l'avait pas revu depuis quatre ans. En octobre 1944, le capitaine de corvette Kieffer, avec son bataillon - porté à l'effectif de trois compagnies - conduit son unité à l'attaque de Flessingue et de Walcheren, clé du port d'Anvers. Puis il participe à des raids sur les îles hollandaises occupées, toujours avec le N° 4 Commando

     

    Nommé à l'Assemblée Consultative en 1945, il a travaillé depuis la guerre à l'Etat-major des Forces Interalliées.

     

    A la sortie de la guerre, la réorganisation des armée ne rend pas prioritaire ces unités particulières, fussent-elles glorieuses, mais Kieffer réussit, avant sa démobilisation à créer une Ecole de Fusiliers Marins Mommandos au Centre Siroco prés d'Alger. C'est ainsi qu'en décembre 1947 est formé le Commando Hubert avec un modèle calqué sur l'organisation des troops britanniques, 75 hommes tous brevetés commandos et parachutistes.

     

    En 1954, il est nommé Capitaine de frégate.

     

    Philippe Kieffer décède le 20 novembre 1962 à Cormeilles en Parisis. Il a été inhumé à Grandcamp - Maisy dans le Calvados.

     

     

     

    Source INTERNET : Site http://commandos-fnfl.ifrance.com/ dédié aux compagnons de la Libération

     

     

     

     

     

    Insigne de bras du Commando Kieffer

    Variante de l'insigne du Commando Kieffer

     

     

    Voici les premiers insignes du Commando KIEFFER... et si des membres du Commando, souhaitent me faire parvenir d'autres modèles, je pourrai amèliorer et continuer de faire découvrir ce monde merveilleux...

     

     

     

    Cette formation sera composée au début de 32 marins volontaires affectés pour une durée de 2 à 3 ans et sélectionnés parmi des marins d’active de spécialité « fusilier-marins », mais aussi, pour la moitié d'entre-eux, parmi d'autres spécialités : électroniciens, informaticiens, spécialistes des télécommunications ou de la mise en oeuvre de drones. Y figure également des maîtres-chiens dont les animaux sont spécialisés dans la cynotechnie de combat (avec capacité d’assaut, de détection d’explosifs et de recherche de stupéfiants).

     

    Le savoir faire de ces commandos-marine est orienté vers la guerre électronique, le contre-terrorisme, le contre-minage.... Il peut être développé, si nécessaire, dans un environnement NRBC (nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique). Basé à Lorient, ce commando a donc pour mission l’appui et le soutien aux cinq autres commandos dans des disciplines liées aux technologies de pointe.

     

     

     

    Un centre de Préparation Militaire Marine, porte le prestigieux nom de KIEFFER, c'est le centre de Paris

     

     

    Le fanion officiel du Centre de Préparation Militaire Marine C.F. KIEFFER, a été remis au Centre pour la première fois le 11 mai 1974.

    Patch que portaient les Commandos Marine en Afganistan (2008/2009)

     

     

     

     

    Patch de poitrine des Commandos Marine en Afghanistan

      

      

      

      

    SOURCES :

    SUPERBE BLOG - INSIGNES des COMMANDO DE MARINE

    *

    http://jdesailloudroseren.free.fr/insignes1.html#COMMANDO KIEFFER

      

      

      

      

     

      

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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     Pour apprécier les vidéos... cliquer sur le logo central de RADIONOMY juste en dessous - le fond musical du BLOG Sera supprimé... pour toutes les vidéos ...

     

    VIDEO 1 

     

     

    VIDEO 2 

    Des images inédites et en couleurs qui retracent tous les évènements relatifs au 6 juin 1944 ; des plans secrets à la préparation militaire à la fois massive et méticuleuse jusqu'au débarquement et à la ré-occupation de l'Europe. Le jour J : une histoire universelle où la confusion, l'aliénation et le désespoir des soldats combattant pour leur pays s'opposent aux espoirs et aux joies de la victoire...

     

     VIDEO 3 et fin

     

     

    Des images inédites et en couleurs qui retracent tous les évènements relatifs au 6 juin 1944 ; des plans secrets à la préparation militaire à la fois massive et méticuleuse jusqu'au débarquement et à la ré-occupation de l'Europe. Le jour J : une histoire universelle où la confusion, l'aliénation et le désespoir des soldats combattant pour leur pays s'opposent aux espoirs et aux joies de la victoire...

      

      

     

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    Le Débarquement : opération Overlord

    Tout a commencé le 3 juin à 20H50 avec le premier message de la BBC : "L'heure des combats viendra". Retour sur le D-Day, ses chiffres, ses anecdotes, ses héros

      

    Le saviez-vous ?

    Dans la nuit du 5 au 6 Juin 1944, John Steele, soldat de la 82ème Airborne Division, fut l'un des héros de la prise de Sainte-Mère Eglise. Le sort voulut qu'il se retrouve suspendu par la pointe de son parachute au clocher de l'église. Pris pour cible par les Allemands et blessé, il fit le mort 2 heures durant jusqu'à ce qu'un soldat Allemand le fasse prisonnier.

      

    "Si vous pensez qu'ils arriveront par beau temps, en empruntant l'itinéraire le plus court et qu'ils vous préviendront à l'avance, vous vous trompez... Les alliés débarqueront par un temps épouvantable en choisissant l'itinéraire le plus long.. Le débarquement aura lieu ici, en Normandie..." (Maréchal Rommel, avril 1944)

     

     

     

    J - 3 20h 50

    Le 1er message de Radio-Londres ("L'heure des combats viendra"...) est capté par les résistants Français. Il annonce l'imminence du Débarquement et consistitue l'ordre de mise à éxécution des sabotages de voies ferrées de l'ouest. Placement en alerte de tous les réseaux.

    J- 2 23h00

    Radio-Londres envoie les messages complémentaires tant attendus (Le laboureur dans le matin brumeux... et ...Les sanglots longs des violons de l'automne...)donnant aux F.F.I l'ordre de sabotage généralisé du reliquat ferroviaire et des installations téléphoniques. Désormais, plus aucun train n'est en mesure d'acheminer du matériel vers la Normandie alors le réseau de télécommunications est neutralisé. La première strophe de Verlaine annonce l'éxécution dans les deux jours des opérations Neptune et Overlord. En Angleterre, acheminement des unités d'assaut vers les zones portuaires, fin de l'embarquement des derniers véhicules.Le 5 juin, le convoi est détourné en pleine mer. Overlord est provisoirement suspendu.

    J - 1 3h 30

    A l'état major du SHAEF, près de Porstmouth, "Ike" Eisenhower vient de donner le feu vert à son état major. Le jour J aura lieu le 6 juin après avoir annulé les opérations prévues pour le 5 juin..

    J - 1 20h00

    "Blessent mon coeur d'une langueur monotone..." La seconde partie de la strophe vient d'être prononcée par le speaker de radio-Londres. Mobilisation générale de tous les réseaux, et passage à l'offensive (Attaques de dépôts de munitions, de stations de transmission, embuscades sur tout le réseau routier, harcèlement des convois Allemands).

    Désormais, plus aucun convoi ferroviaire ne peut rejoindre la Normandie, le réseau téléphonique est totalement coupé, les mouvements de troupe sont devenus très difficiles en raison des coups de main continuels.Les alliés peuvent compter sur un effectif total d'environ 100.000 FFI . Les deux parties du message annonçant le débarquement provoquent des réactions inégales au sein de l'O.K.W, où beaucoup d'officiers n'y voient rien d'autre qu'une nouvelle manoeuvre d'intoxication des alliés.
     

    22h 00 Bombardement des batteries cotières, des ponts, et des stations radar du littoral Normand par l'U.SA.F et la R.A.F. Sainte Mère Eglise est touchée par plusieurs projectiles, l'un d'entre eux incendie une maison en centre ville. La Normandie est coupée du reste du monde.

    Simultanément, très importants bombardements sur le Nord Pas de Calais, largage de bandelettes metalliques destinées à créer un trafic fictif sur les radars Allemands. L'armada alliée, articulée en 47 convois, fait route vers la France, par forte houle et sous une pluie incessante. Dans le département du Morbihan, parachutage de quatre sticks de paras Français (2ème Bataillon F.F.L). Le caporal BOUETARD sera le premier mort allié du jour J. Il a été abattu par un volontaire Géorgien de l'Armée Vlassov.


    82 ème Airborne (Photo U.S Army)

    23 h 55
    Parachutage des équipes de pathinfders (éclaireurs) britanniques dont la mission est le balisage des zones de saut.
    JOUR J .
    00h 10

    A leur tour les éclaireurs des 101ème et 82éme Airborne sont largués entre Sainte Mère Eglise et Carentan, après avoir été acheminés par 20 C47.
    00h 20

    Les planeurs Albermale transportant 180 "Ox and Buks" du major Howard se posent à quelques centaines de mètres des ponts de Bénouville et Ranville. L'effet de surprise joue à merveille et après un bref mais violent combat, les points sont pris. pertes légères.

    Le message "Ham and Jam" (oeufs et jambons), prévu pour informer le SHAEF de la réussite de l'opération, est reçu quelques instants plus tard à Londres, où un soupir de soulagement monte à l'unisson : les ponts de Bénouville et Ranville sont aux mains d'Howard et ses commandos.
     

    00 h 45 730 avions et 355 planeurs Horsa et Albermale larguent les 3e et 5e brigades de la 6ème Airborne (commandée par le Gén. Gale). Les commandos Anglais (auxquels sont intégrés 450 paras Canadiens) s'élancent à l'assaut des 8 objectifs attribués par le S.H.A.E.F. Malgré la dispersion due au vent violent et la perte d'une grande partie du matériel, les premièrs sticks commencent à se regrouper au sol. 7990 hommes sont engagés.


    Embarquement en Grande Bretagne (Photo I.W.M)

     

    01h 00 Parachutages des 15.000 soldats et officiers de la 82ème Airborne et de la 101ème Airborne à bord de 1660 C47 et 152 planeurs Waco. seuls les 501ème , 505ème, et 506ème Régiments atterissent à peu près sur leur drop zone initiale. Pertes importantes. Nombreux noyés dans la zone immergée par l'occupant (Marais de Carentan). Les unités sont pour la plupart dispersées et se regroupent en noyaux hétérogènes. une partie du 505 PIR est largué sur Sainte Mère Eglise. Le P.F.C John Steele, blessé par balles, restera suspendu plusieurs heures au clocher de l'eglise, avant d'être fait prisonnier. La 101ème Airborne est dispersée sur une vaste partie du Cotentin. Plusieurs paras atterrissent même au bas de la pointe du Hoc : ils participeront à l'assaut avec le 2e Rangers de Rudder !....


    Paras à Saint Marcouf (Photo U.S Army)

     

    02h 00
    Les ponts de Troarn, Robehomme et Bures sont détruits par la 6è Airborne.En mer, les troupes d'assaut commencent à gagner les landing craft infantery (L.C.I)
    03h 30
    Le matériel lourd de la 6e Airborne, dont 6 chars légers Tetrach se posent à l'est de l'Orne.
    04h 30 Prise de la batterie de Merville par les paras Britanniques du 9th Parachute Battalion. Destruction des pièces Skoda de 100 mm . 1000 paras du 505 P.I.R (82è Ab) investissent Sainte Mère Eglise et se rendent maîtres du village après de violents combats. De retour de Rennes, Le général Wilhem FALLEY, commandant la 91ème D.I est abattu par un groupe dont fait partie Jack Schlegel, para US du 508e.


    Planeur Horsa au départ d'Angleterre (Photo I.W.M)

     

    5h 20 A La Madeleine et Vierville, le sous-lieutenant Arthur Jancke (709e DI Wh) et le major Werner Pluskat (352e DI Wh) comtemplent, médusés, un spectacle terrible et presque surréaliste. Des centaines de navires, bardés de dirigeables, se trouvent maintenant à moins de deux milles des côtes !!!.... La plus grande armada de tous les temps est là, face à eux... Tous deux réalisent subitement que la mer est basse, les obstacles qu'ils avaient mis des semaines à dresser ne serviront à rien !... Tout est à nu sur cette plage... Ils arrivent !...
    05h 30

    Les paras US du 505ème (82 A.B) ont investi Sainte Mère Eglise. Toutefois, la ligne de front reste précaire et des élements de la 91e D.I retranchés dans le manoir de la Fière mettent la compagnie A en échec. La route vers Cauquigny , donnant accès à la R.N 13 n'est pas encore tenue.

    05h 50

    Les 6939 navires de l'armada alliée abordent les côtes Normandes. Les premières salves de marine explosent sur le littoral. De nombreuses casemates sont anéanties ou très sérieusement endommagées. Si les pertes Allemandes sont assez peu élevées, l'effet psychologique causé par ce déluge de feu et d'acier est indéniable. beaucoup de soldats sont choqués et hors de combat. La première vague d'assaut est à six kilomètres des côtes.


    Débarquement de matériel Anglais à bord d'un LCT (Photo I.W.M)

    06 h 00

    1365 bombardiers lourds déversent 13400 tonnes de projectiles sur les plages. Les objectifs prévus sont réalisés, à l'exception d'Omaha Beach, où les ouvrages bétonnés restent intacts, les bombes tombant à plus de 800 mètres de la ligne de défense. Les équipes enfermées dans les blockauss peuvent maintenant voir, face à eux, dans toute son étendue, l'incroyable flotte alliée. Les renseignements arrivent par bribes à l'état major de l'O.K.W.

    06 h 30

    Les premières vagues d'assaut se lancent sur Utah et Omaha. Sur la première plage, une erreur de navigation des conducteurs de péniches fait débarquer les troupes à 2000 mètres à l'ouest de l'objectif initial. Sur le site, les obstacles sont beaucoup moins nombreux qu'à l'endroit prévu, et en grande partie détruits par les bombardements. Une vague de P 47 Thunderbolt achève la neutralisation des points d'appui. Quelques minutes plus tard, les équipes d'assaut du 8th R.C.T s'élancent sur le sable des secteurs Uncle red et Tare green ; elles sont appuyées par les Sherman D.D du 70th Tank Batallion. Jancke tente de s'opposer à ce déferlement, mais les armes qui restent encore en état de marche dans ce chaos sont proches du néant absolu... ses soldats se rendent un à un, les nerfs lâchent, beaucoup sont pris de crises de nerf.


    Le sous-lieutenant Arthur Jancke en 1944.
    (Photo ECPA)

    06 h 35

    La première vague d'assaut est littéralement laminée à Omaha Beach. Pertes très importantes sur les secteurs Charlie, Dog et Fox. Aucun appui feu n'est disponible, la quasi-totalité des 32 Sherman Duplex Drive ayant sombré dès leur mise à l'eau. La réaction ennemie (352è D.I) cloue au sol les éléments des 1ere et 29e D.I.U.S. Les premiers renseignements sur la situation sont alarmants.

    07 h 10

    Les 225 Rangers du 2e Bataillon (placé sous le commandement du Colonel Rudder) entament l'escalade de la Pointe du Hoc. Progression rapide malgré une violente réaction de l'ennemi. A Utah, la plage est définitivement tenue par le 8ème Infantery Regiment (4è D.I, "The Ivy"), les pertes sont inférieures à 50 hommes. Situation critique sur Omaha, où les pertes subies par la première vague dépassent 60% des effectifs engagés.


    Rangers à la Pointe du Hoc (Photo U.S Army)

    07h 30

    Assauts simultanés par les troupes Anglo-Canadiennes à Gold, Juno et Sword. Sur les trois plages, si les pertes matérielles sont élevées, les objectifs semblent pouvoir être atteints dans les délais. Les 178 Français du commando n° 4 (Cdt Kieffer) s'élancent vers Riva Bella. Jean Couturier est de ceux-là


    Sword Beach (Photo I.W.M)

    07 h 30

    Arrivée de la seconde vague d'assaut à Omaha Beach ; aucune progression possible. les survivants de la première vague demeurent cloués au sol. Le débarquement se poursuit toutefois, dans la plus totale confusion.

    08 h 45

    Juno est conquise après de violents combats au corps à corps. La progression vers les terres peut commencer. Les soldats Canadiens font preuve d'un courage à toute épreuve.


    Hermanville (Photo I.W.M)

    09h 30
    Les Rangers ont investi la pointe du Hoc, malgré une opposition ennemie très forte.
    10h 00

    Le 2e East Yorkshire (3e D.I Britannique) s'empare de la batterie de Riva Bella alors que dans le même temps, le Royal commando 41 prend Hermanville après de lourdes pertes. Le casino de Ouistreham vient également de tomber sous l'assaut des "Frenchies" du commandant Kieffer. Si Juno est maintenant totalement nettoyée, 600 hommes sont hors de combat sur la plage.

    10H 50 Gold est conquise, au prix de 400 soldats hors de combat. Prise de la batterie du Mont Fleury (2 pièces de 155) et de la Mare Fontaine (4 x 155 mm) par le 6è Green Howard (69ème brigade britannique). Sur Omaha, la situation est toujours aussi dramatique, Bradley envisage de faire rembarquer ses vagues d'assaut.


    Paras de la 6ème Airborne (Photo I.W.M)

    Le point d'appui WN 5 de la Madeleine est totalement détruit, le sous lieutenant Jancke est à demi-enterré vivant... Dans un semi-coma, il distingue à peine un silhouette s'approcher de lui, l'enlevant aux décombres qui l'oppressent... C'est un infirmier Américain... Pour Arthur Jancke, ainsi se termine la guerre...
     

    13h 30

    Le commando 4 de la 1ère brigade spéciale de Lord Lovat relève les hommes du major Howard à Bénouville. En tête du détachement, un piper franchit le pont au son de "Black bonnet over the border" , à la stupéfaction des "Ox and Bucks" . C'est ainsi que Bill Millin entrera dans la légende du jour J. La radio Américaine, par la voix d'Eisenhower, annonce le débarquement

    14h 00

    La situation s'est stabilisée à Omaha Beach où les unités d'assaut s'engouffrent maintenant, mais avec difficultés, vers l'intérieur des terres

    .
    Vue d'Omaha Beach (Photo U.S Army)

    19h 00

    Les jonctions entre la 4ème DI et les éléments 82 ème Airborne les plus à l'ouest viennent de s'effectuer. ( pour les unités situées à l'est de Sainte Mère Eglise, celle ci ne sera réalisée que le 9 juin)

    20h 00

    La tête de pont sur Omaha est définitivement établie. A l'est de l'Orne tous les objectifs de la 6ème Airborne sont réalisés avec seulement 60% des effectifs. Le 2nd Rangers tient toujours la pointe du Hoc, mais a du repousser plusieurs contre attaques successives. Les Anglais de la 50ème D.INorthumbernian sont aux portes de Bayeux.

    Bilan

    Au soir du 6 juin la majeure partie des objectifs a été réalisée, 135.000 hommes et 22.000 parachutistes ont débarqué, les pertes s'élèvent à 9500 morts, blessés, prisoniers ou disparus, nettement moins que les prévisions du SHAEF.20 000 véhicules dont 900 chars ont été débarqués, 1400 tonnes d'approvisionnement sont à terre. Bayeux est en partie aux mains des alliés, les deux ports artificiels d'Arromanches est en cours d'installation ainsi que plusieurs terrains d'atterrisage. En revanche, Caen et l'aérodrome de Carpiquet sont toujours Allemands, malgré l'héroïsme de la 3e D.I Canadienne. Les batteries de 210 mm de Crisbecq continuent de tirer sur les navires alliés.La pointe du Hoc subi de nouvelles contre attaques de l'occupant. Globalement, malgré ces éléments , les opérations se sont passées selon le meilleur scénario possible. Mais, la bataille de Normandie ne fait que commencer. Elle durera 7 semaines pour s'achever le 25 août avec la fermeture de la poche de Falaise. Les Allemands perdront durant ces deux mois 230.000 hommes et 2200 blindés. 


    Vue d'Omaha Beach le 7 juin 1944 (Photo U.S Army)

     SOURCES : SUPER BLOG

     http://stephane.delogu.pagesperso-orange.fr/chronologie.html

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    Les Rochambelles, des femmes dans la 2ème DB

      

      

    Un groupe de femme au sein d’une unité blindée, de nos jours c’est courant; mais pendant la Deuxième Guerre Mondiale cela l’était beaucoup moins.

    En effet celles-ci étaient cantonnées à des rôles à l’arrière:

    personnel de bureau, infirmières…

      

    Le seul groupe de femme à avoir participé aux opérations Alliées sur le territoire français : le groupe Rochambeau.

      

    Un groupe de femme ambulancière au service

    de la 2ème Division Blindée de Leclerc.

    Par Tayp’

      

      

    Une création à la française

     

    Les Français sont réputés pour leur « système D », et le groupe Rochambeau ne manquera pas à cette règle. En effet, l’histoire de la création de cette unité « militaire » commence en 1941 grâce à une Américaine sexagénaire: Florence Conrad.

      

    Après avoir opéré pendant le premier conflit mondial et la défaite de 1940 en tant qu’infirmière, Madame Conrad cherche le moyen de participer aux opérations à venir.

      

    Elle récolte, par le biais de plusieurs associations de femmes américaines, assez d’argent pour acheter seize ambulances Dodge, modèle WC54; ceux utilisés par l’armée américaine et ses Alliés.

      

    Toujours aux Etats-Unis elle réunit autour d’elle un groupe de quinze jeunes filles, qui seront la base de du groupe appelé dès cet époque le groupe Rochambeau, en souvenir du compagnon de Lafayette. Parmi elles se trouvent Suzanne Massu, alias « Toto » qui prendra par la suite de Florence Conrad à la tête.

     

     

      

    Au parc de Bagatelle De la droite vers la gauche :

    Suzanne Torrès,

    Rosette Peschaud, Lucie Louet

      

      

      

    13eme Bataillon Médical


    Transféré, par la ténacité de leur chef, en Afrique du Nord, le groupe se retrouve début septembre 1944 à Casablanca après un long voyage sur le « Pasteur ». Malheureusement personne ne les y attends; il va falloir encore se battre pour intégrer la division blindée créée par le Général Leclerc, dont elles avaient entendu parler de l’autre côté de l’Atlantique.

     

     

    on peut voir entre autre Anne-Marie Davion en bas à droite.

    Autre détail important concernant l'insigne "Rochambeau" : c'est le père d'Hélène Langé

    (ci-dessus) qui le dessina en 1945 (à noter également que c'est le seul insigne de la division qui est représenté avec un bombardement !).

      

    Mais c’est chose faite fin septembre 1944  !! Le Général intègre les filles à sa division blindée et les verse au 13ème Bataillon Médical.

      

    Cette intégration ne fut pas sans peine;

    le Général voulait tout d’abord prendre les ambulances,

    mais sans les femmes.

    Voilà le groupe Rochambeau à Rabat.

    De gauche à droite Margueritte, Antoinette, Lucienne, Madeleine, Paule, Lucie et Michette

     

    Des débuts difficiles

     

    Le groupe Rochambeau intègre donc une unité composée pour le moment exclusivement d’homme qui, pour la plus part, ne pense pas que la place d’une femme soit en première ligne.

      

    A ce moment là les filles s’activent, elles doivent apprendre leur rôle d’infirmière, de soldat et de conductrice, ce qui n’est pas évident à cette époque là pour les jeunes femmes.

      

    De plus le groupe doit recruter pour pouvoir constituer un équipage de deux filles par véhicule. Toute l’Afrique du Nord est donc scrutée pour trouver la dizaine de filles qu’il manque.

      

    Pendant ce temps là les filles découvrent leurs futurs compagnons d’armes, et pour certains et certaines de vie (plusieurs Rochambelles se marieront avec des soldats de la DB), qui ne tardent pas à les surnommer les « Rochambelles ».

     

     

     

    "Hélène Langé avant l'embarquement pour l'Indochine"

      

    La mise sur pied de la Deuxième Division Blindé achevée, c’est le départ direction l’Angleterre. Les Rochambelles embarquent sur le Cap Town Castel, direction Cottingham où elles resteront trois mois.

    Durant cette période quelques filles rejoignent le groupe qui termine sa formation.

      

    Le 1er août, les 19 ambulances embarquent sur le LST Philipp Tomas qui les débarque à Utah Beach, sur la terre de France!!

    Allemagne - Ambulance "Madeleine-Bastille II"

     

    Le groupe en première ligne

     

    Dès les premiers combats, les Rochambelles se montrent à la hauteur de la tâche qui leur incombe, et gagnent la confiance de leurs camarades et de Leclerc !

      

    Elles ont comme rôle d’évacuer les blessés dans la zone de combat, leur prodiguer les premiers soins et les transporter jusqu’au poste de triage/traitement le plus proche.

      

    Cette proximité avec le combat eu des répercussions dans le groupe.

      

    En effet, Micheline Garnier disparaît étrangement à Argentan en conduisant

    un blessé au poste de triage; une autre,

      

    Polly Lange, fut très gravement blessée par un bombardement.

    (Jacqueline Fournier " Jacquotte " et Gabrielle Demay "Crapette", ambulance "Tante Mirabelle")

      

      

    Il y eu aussi de la casse matériel, mais dans une organisation comme la 2ème DB, le problème est vite résolu.

      

    La petite équipe va donc suivre les traces de l’unité d’ Utah Beach à Paris, en passant par Alençon, en faisant du mieux qu’elles peuvent.


    L’entrée dans Paris, fut pour elles aussi un moment inoubliable.

    Mais malheureusement, contrairement à leurs camarades, l’arrivée dans cette ville n’était pas synonyme uniquement de joie.

    En effet Leclerc, au Maroc, les avait « engagées » que jusqu’à Paris!!

      

      

    Mais leurs efforts depuis la Normandie vont avoir droit sur le Général qui décide de les garder jusqu’à la fin des combats. Ce n’est qu’après cette annonce que les filles peuvent profiter de la libération de Paris!

    Ambulance "Cornebiche"

     


    Direction Strasbourg…

     

    Et voilà les Rochambelles reparties sur les routes de France.

      

    Cette fois-ci l’objectif n’est plus Paris, mais Strasbourg, la capital Alsacienne qui est à la base du Serment de Kouffra:

      

    « Jurez de ne poser les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ».

     

     

    Infirmières du Groupe Rochambelles soignant un blessé lors de lla campgne de Normandie, août 1944.

      

    Le groupe laisse à Paris Florence Conrad, qui va s’occuper du Val de Grâce, et engage quelques nouvelles filles.

    C’est donc « Toto » qui prend en main l’unité.

     

    …Puis Berchtesgaden

    Après Strasbourg, les filles de la DB continuent leur route jusqu’à Berchtesgaden où elles entrent Nid d’Aigle.

      

    C’est là que le groupe perd Leonora Lindsay, tuée par un Sniper.

      

    Les ambulances ne servent plus à transporter des blessés, mais à transporter quelques souvenirs que l’unité trouve sur place, notamment une très belle réserve de bouteilles, que Toto prend en charge dans son ambulance.

      

    Les hostilités s’achèvent quelques kilomètres après Berchtesgaden.

      

    L’armistice signifie la fin de la guerre, mais aussi la fin de cette aventure.

      

    Les filles sont donc partagées entre joie et tristesse.

      

    Cette tristesse va vite être atténuée par le message de Leclerc demandant des volontaires pour le corps expéditionnaire partant pour l’Indochine!!

      

    Des femmes soldat !

     

    Ces soldats vont rester très femmes sous leurs uniformes.

      

    Tout le long des combats elles restent très coquettes et les ambulances se transforment dès qu’elles le peuvent en salon de coiffure!

      

    Les uniformes, dès leur réception, sont retouchés pour avoir une meilleure coupe.

      

    Toute cette coquetterie n’est pas exagérée, mais justement bien dosée;

    elles restent soldat et le savent!

      

    Trop de féminité leur attirerait certes les yeux des hommes,

    mais pas la reconnaissance des soldats.

      

    En effet, après leur arrivée à Rabat, les filles qui pour la première fois prirent une douche en tant que soldat, attirèrent plusieurs paires d’yeux baladeurs qui sèment la panique chez les filles.

      

    Florence Conrad veillera à ce que ça ne se reproduise pas!

     


      

      

    L’insigne des ambulancières représente sur un fond bleu un Dodge WC54 sous les bombardements accompagné d’un drapeau français et d’une croix rouge.

      

    On remarque nettement la croix de lorraine qui coupe en deux le nom « ROCHAMBEAU » en bas.

      

      

    A suivre…

    Sources:

    - http://www.marinettes-et-rochambelles.com/
    - Quand j’étais Rochambelle
    de Suzanne Massu

     

    http://forumvert.wordpress.com/page/15/

      

      

     

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