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    défaite de la France en 1940

     

     

     

    Le soleil se couche sur une ville privée de tous ses moyens, aveugle, muette, paralysée :

    métro et autobus ne fonctionnent plus, les taxis ont disparu, les gares sont fermées.

     

     

     

    paris occupe en 1940

      

      

      

    Eau, gaz et électricité sont seuls distribués sans défaillance.
     

     

     

    allemands à paris en 1940

     

      

      

    A vingt heures, couvre-feu : personne dans les rues,
     

    hormis les troupes ennemies qui circulent sous la protection d’éléments blindés en Position de combat sur les ponts, aux carrefours sur les places.

      

    Durant toute la nuit, on n’entend que le piétinement sourd des légions en marche qui talonnent l’armée française en retraite.

      

    Peu avant minuit, le préfet de Police Langeron reçoit le relevé des suicides dans la ville : il y en a eu seize, chiffre jamais atteint pour seule journée.

      

    L’Allemand est là. 

     

     

    occupation de paris en 1940

     

     

     

    L’abandon de Paris s’est fait dans de telles conditions de précipitation que des mesures élémentaires n’ont pas été prises.
      
    Si les dépôts d’essence ont brûlé, les usines de guerre de la banlieue parisienne sont tombées aux mains de l’ennemi avec leurs stocks et leurs machines.
      
    Les services du ministère de l’Air, faute de camions, n’ont pas évacué leurs archives.
     
     
     
    occupation de paris par les allemands en 1940
      
      
      
      
    La Mission militaire franco-polonaise risque de tomber aux mains des Allemands alors que l’équivalent de deux divisions de ce pays allié se battent courageusement sur le sol français.
      
    Les moteurs d’avions importés d’Amérique, entreposés sur les terrains de l’armée à Nanterre, ne sont pas récupérés.
      
    Ils n’ont jamais été montés sur des appareils, en dépit des besoins urgents.
      
    Les exemples d’incurie, de négligence et d’esprit d’abandon sont nombreux.
     
     
     
    LA CAPITULATION
     
     
     
    hitler en 1940 
     
     
     
     
     
    L’avant-veille, dans l’après-midi du 19 juin 1940, les soldats du Génie de la Wehrmacht s’étaient attaqué au vieux musée, avaient abattu ses murs à l’aide de foreuses à air comprimé et tiré le wagon historique jusqu’à la place qu’il occupait à présent.
      
    L’idée de la résurrection et de l’utilisation vengeresse du wagon de Compiègne était due à Gœbbels qui, diaboliquement, l’avait soufflée à son maître. .
      
    A 15h 25 précises, Hitler et sa suite gravissaient le marchepied et franchissaient le seuil du wagon.
     
    Moins de cinq minutes plus tard, un groupe de six hommes hébétés et harassés déboucha dans la clairière de Rethondes. C’étaient les Français
     
     
     
     
    rethondes 1940
     
     
     
     
      
      
    A travers les chemins de la plus lourde et de la plus sombre défaite qui eût fondu sur la France depuis soixante dix ans, quatre militaires de hauts grades et deux diplomates, dont un ambassadeur, avaient, pendant plus de vingt heures, remonté le courant incessant des réfugiés civils embouteillant les routes, heurté le flot éperdu des fuyards et des armées en retraite,
      
    traversé des villes bombardées et abandonnées franchi les lignes allemandes sur un pont de la Loire, aux environs de Tours, avant de parvenir à Paris.
     
     
     
    wagon de l'armistice de 1940
      
      
      
      
      
    Depuis leur départ dans leurs dix voitures flanquées du drapeau des parlementaires, aucun des six hommes n’avait dormi.
     
    Parqués dans un hôtel réquisitionné de l’avenue Hoche, le Royal-Monceau, ils avaient brusquement reçu l’ordre de poursuivre leur voyage vers une destination inconnue.
     
      
    Ce fut seulement en pénétrant dans la forêt de Cornpiègne,
    baignée par le soleil d’été, qu’ils comprirent 
     
     
     
     
    rethondes 1940
      
      
    Les hommes noirs de la garde du Führer de l’Allemagne victorieuse montaient leur rigide et orgueilleuse faction. Pas un muscle de leur visage ne s’anima au passage des Français. Les six vaincus se hissèrent dans le wagon.
     
      
      
    Ce fut le face à face historique, mêlant le passé et le présent. Un bref instant, le silence se fit et les regards s’aiguisèrent. Mais, dans celui des six Français, ne se lisaient qu’une intense stupeur et, peut-être, plus que tout, une Incommensurable lassitude.
     
      
    Dans le grand compartiment oblong, Adolf Hitler, le premier de tous, s’assit à la place exacte où, en novembre 1918, s’était tenu Ferdinand Foch. Carré sur son siège, aux côtés de Gœring, de Raeder et de Brauchitsch, Hitler, ne desserra pas les dents
     
     
     
     Lecture de Keitel...
     
    Le second drame du carrefour de Compiègne se jouera en douze minutes. Ainsi que Weygand, naguère, le chef de la Wehrmacht, le colonel-général Wilhem Keitel, était resté debout dans le compartiment.
      
      
    Raidi de morgue empli arrogante joie de la revanche. Le chef d’Etat-Major d’Hitler entama la lecture du préambule des négociations d’armistice, un monument de mensonge et d’orgueil, qui accusait la France de parjure et d’agression :
      
      
      
    C’est dans le même wagon, lut Keitel, que commença le calvaire du peuple allemand…
      
      
    Cet endroit a été choisi pour effacer une fois pour toutes, par un acte de justice réparateur, un souvenir qui, pour la France, n’était pas une page honorable de son histoire…
      
    La France est vaincue, poursuivit le général allemand. Le but de l’Allemagne est d’empêcher une reprise des hostilités, d’offrir aux armées du Reich toute sécurité pour poursuivre la guerre contre l’Angleterre…
     
      
    Il avait fallu six minutes à Keitel pour débiter sa harangue plus six autres à Schmidt pour en traduire le texte aux Français
     

     
    hitler et rethondes en 1940
      
      
    Hitler se lève...
     
    Lorsque l’interprète eut achevé, Hitler se leva instantanément.
      
    Son rôle à lui était joué. C’était maintenant à Keitel, son représentant, de conduire les négociations, c’est-à-dire de communiquer aux plénipotentiaires français l’ultimatum auquel ils devraient se soumettre pour que l’Allemagne cessât le combat contre la France.
      
    Aussi longtemps qu’Huntziger.
      
    N’aurait pas signé, les hostilités naturellement se poursuivraient.
    Suivi de son escorte, Adolf Hitler sortit du wagon.
      
    Jusque-là, se rappelle Paul Schmidt, «Français et Allemands étaient restés en face les uns des autres, les visages figés, comme s’ils avaient été tous des statues de cire».
     
      
    Négociations...
     
    A l’intérieur du wagon de Rethondes, assisté de l’interprète Schmidt et d’autres officiers d’état-major, Keitel s’installa en face d’Huntziger et des Cinq autres Français. La discussion pour l’arrêt de la guerre dura plus de vingt-sept heures.
      
    Pied à pied, les Français se défendaient ; mais c’était peine perdue.
     

     
    dans le wagon de rethondes en 1940
      
    Signature...
     
      
      
    A 18h 50 le samedi 22 juin, le général Charles Huntziger signa le traité de capitulation de la France devant le Reich hitlérien.
      
    Dans le wagon de Compiègne, un à un, les yeux brouillés de larmes, les Français se retirèrent. Keitel retint le dernier et adressa, à Huntziger, suivant son expression, quelques brèves paroles de soldat. Finalement, le vainqueur tendit la main au vaincu.
     

     
      
      
     
     
     
    Cependant, le général- Huntziger s’excusa.
      
    Et, devait rappeler plus tard Keitel avec un certain dépit, il quitta le wagon en ne m’adressant qu’un bref et strict salut militaire.
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
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