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    L’EUROPE DES ANNÉES 30

      

    Suite aux erreurs des traités de paix signés de 1919 à 1923, et à la crise économique de 1929, des dictatures sont devenues de plus en plus agressives en Europe.

    En 1933, Hitler, chef du parti de l’extrême droite, parvient au pouvoir dans un pays rongé par le chômage, la violence politique, les conséquences économiques et sociales d’une inflation catastrophique.

     

     

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    Son objectif est d’effacer le diktat de Versailles et d’assurer à l’Allemagne, à la race aryenne, race supérieure, « l’espace vital » nécessaire à son expansion démographique, Hitler parvient à réduire le chômage grâce à une politique de réarmement et gagne ainsi la confiance des Allemands qui subissent en même temps une intense propagande (voir

     

     

     

    ANNEXE 1, « Hitler en 1934, je veux la paix ») et une forte répression dans le but d’une meilleure efficacité et d’une acceptation profonde des sacrifices imposés.

    Parrallèlement, certaines catégories de la population, les Juifs, les tziganes, les handicapés, les homosexuels sont persécutés avec les lois de Nuremberg de septembre 1935. Par ailleurs, Hitler rallie à sa cause l’Italie fasciste.

      

    À cette époque, des intellectuels perçoivent déjà clairement les risques de la montée du fascisme en France).

     

    Cependant, les démocraties occidentales restent sans réaction.

     

    Les Français sont alors divisés entre ceux qui ont peur de l’Allemagne hitlérienne et ceux qui redoutent le communisme stalinien, la plupart sont pacifistes.

     

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    Pendant ce temps, l’Allemagne réoccupe la Rhénanie en 1936, annexe l’Autriche en mars 1938, revendique une partie de la Tchécoslovaquie en septembre 1938.

    Le 1er septembre 1939, les avant-gardes allemandes pénètrent sur le territoire polonais.

     

     

     

    Quelques jours auparavant, le pacte germano-soviétique a supprimé toutes menaces à l’Est et renforcé les dictatures.

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    LE 3 SEPTEMBRE 1939, LA FRANCE DÉCLARE LA GUERRE À L’ALLEMAGNE

    aux côtés de son alliée la Grande-Bretagne. (voir chronologie en

    ANNEXE 33)

    Tout danger d’un second front écarté, l’Allemagne peut concentrer ses forces à l’Ouest où, durant de longs mois, les troupes ont campé sur leurs positions fortifiées. C’est la « drôle de guerre ».

     

     

    Les Alliés ont estimé qu’ils pouvaient, appuyés sur leurs fortifications « la ligne Maginot » contenir les Allemands.

     

     

     

    Le 9 avril 1940, l’Allemagne occupe le Danemark, puis la Norvège.

    Le 10 mai 1940, les troupes allemandes prennent l’offensive aux Pays-Bas et en Belgique puis le front français est percé à Sedan le 13 mai, puis remontant vers le Nord, encerclent les forces franco-britanniques, qui sont mises hors de combat.

     

    L’avance allemande jette, sur les routes, civils et militaires en un exode qui désorganise les communications et rend impossible les manœuvres de rétablissement du commandement allié.

     

     

    Le 14 juin 1940, l’armée allemande occupe Paris.

     

    Le premier geste du vainqueur fut d’enlever les drapeaux français qui flottaient sur les ministères et de les remplacer par des drapeaux à la croix gammée.

     

    Il fait de même à l’arc de triomphe et à la tour Eiffel. Place de l’Étoile, une fanfare militaire rythme le défilé des troupes qui descendent à cheval les Champs Elysées.

    La défaite française est à l’époque une énorme surprise, d’autant que les forces en présence ne sont pas disproportionnées.

     

    Elle s’explique par l’incapacité de commandement, qui s’est cantonné dans la conception d’une guerre défensive et qui n’a su ni prévoir ni parer une attaque massive des forces combinées de l’aviation et des blindés.

     

    Le maréchal PÉTAIN, vainqueur de la bataille de Verdun en 1916, ministre de la guerre en 1940, alors âgé de 84 ans, est appelé au gouvernement par le président de la République et annonce son intention de demander un armistice.

     

    Défilé de l'armée allemande sur Les Champs-Elysées.

     

    La délégation allemande est phtographiée devant le monument commémorant le 11 novembre 1918.

    L’ARMISTICE EST SIGNÉ LE 22 JUIN 1940

    Signature de l’armistice dans la clairière de Compiègne

    à Rethondes, dans le wagon de l’armistice de 1918. Les clauses sont sévères : la France est divisée en zones, séparées par une ligne de démarcation

     

    (voir ci-dessous la carte de France en 1940).

     

    Une zone interdite au nord de la Somme et de l’Aisne, isole ces régions frontalières du reste de la zone occupée, ainsi qu’une « zone réservée » jouxtant une partie de la Suisse ; quant à l’Alsace et à la Moselle, elles seront annexées de fait au Reich. la zone Sud reste sous l'autorité du gouvernement français fixé à Vichy.

     

    (La zone Sud sera occupée en novembre 1942).

     

    la carte de France en 1940 : un pays partagé

    Maison évacuée après la déclaration de guerre

    L’armée française est démobilisée, à l’exception d’une force de 100 000 hommes. Vichy rompt ses relations diplomatiques avec Londres. La France, soumise à l’occupation dans sa partie Nord, doit verser de surcroît un lourd tribut à l’occupant ; 400 millions de francs par jour.

      

    En France, le nouveau régime, installé à Vichy, prend le nom d’Etat français. Philippe PÉTAIN, le chef de l’Etat français, fait entrer Pierre scène de l’exode en LAVAL dans son gouvernement.

    Celui-ci fait voter, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au Maréchal ; c’est la fin de la troisième République et le début de la Révolution nationale.




    scène de l'éxode en mai 1940

    La défaite laisse la France abasourdie. La population dont une partie qui se trouve sur les routes de l’exode rentre chez elle, retrouvant souvent maisons pillées.

      

    ANNEXE 2 montre différentes photographies d’Orléans sous l’Occupation.

    Le gouvernement du Maréchal PÉTAIN apparaît pour beaucoup comme un recours. C’est une certaine façon de limiter les dégâts. Les Français qui s’étaient ralliés au vainqueur de Verdun ayant fait « don de sa personne à la France », pouvaient avoir le sentiment que grâce à lui, tout n’était pas perdu.L’Etat français se donna pour but de rebâtir une France débarrassée des « responsables » de la défaite. A la devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité » fut substitué le nouveau slogan : « Travail, Famille, Patrie ».




    rue Bannier à Orléans

    Mais Vichy ne contrôle qu’une partie du territoire. Aussi, son évolution est-elle déjà déterminée par son attitude envers l’Allemagne…


    LA VIE DANS LA FRANCE OCCUPÉE


    Moulins : un des nombreux postes de contrôle sur la ligne de démarcation

    La plupart des Français, en juin 1940, pensent que, la paix une fois signée, tout rentrera dans l’ordre. Ils constatent peu à peu que leur pays demeure à l’état de guerre. Des familles sont séparées, des enfants sont perdus. Dans la plupart des foyers, on est sans nouvelles d’un mari, d’un père, d’un frère. Ils sont plus de deux millions à ne pas être rentrés chez eux. Beaucoup de familles comptent un ou plusieurs absents. L’application de l’heure allemande est imposée comme l’indique l’

    ANNEXE 3. Les manifestations telles que celles du 14 juillet ou du 11 novembre sont interdites, voir ANNEXE 4 et 5.

    Pour voyager de la zone occupée en zone libre : il faut un laissez-passer. Le texte de l’armistice parle de tracé séparant la zone occupée de la zone non occupée, mais pas de ligne de démarcation.

     

     

      

    En fait, et ce jusqu’en novembre 1942, ce tracé devient peu à peu une frontière scindant véritablement la France en deux. Celle-ci est étroitement gardée et des laissez-passer sont obligatoires pour aller de la zone Nord occupée à la zone Sud non occupée (« zone libre ») d’où des difficultés supplémentaires pour toute action de résistance. En ANNEXE 6, un avis allemand institue entre autres, le couvre-feu et l’interdiction de se réunir.

    Après le couvre-feu, seules certaines personnes, par leur fonction (maire, personnel d’administration, volontaire de la défense passive) ou leur profession (médecin, pompier) sont munies de cette autorisation, et peuvent circuler librement.

     

    Tableau officiel du cours forcé des monnaies française 
et allemande.

    Immédiatement, le pillage économique commence avec la surévaluation du mark.

     

    Trois autorisations d’achat :pain, vêtements, espadrilles.

      

    Ensuite, du fait de l’effondrement de nombreux secteurs de la production, qui souffrent du blocus britannique, et des ponctions imposées par les Allemands. Les ANNEXES 7 et 8 témoignent des prélèvements de bétail auprès des agriculteurs de la région de Montargis). Les ANNEXES 9 et 10 concernent la perquisition de certaines lieux publics et d’autres privés dans le Montargois.

     

     

      

     

    Les restrictions frappent la plupart des Français. En septembre 1940, c’est déjà le rationnement officiel dans la plupart des villes de la zone occupée et pour les produits de première nécessité : pain, lait, sucre, pâtes, riz, huile, savon. Quant au décret l’imposant à l’ensemble du territoire, il est promulgué par le régime de Vichy le 22 décembre 1940. Un superbe cadeau de Noël à des Français désemparés qui vont découvrir que la guerre est aussi économique.

    Ce rationnement a deux conséquences :

     

    La queue devant un magasin d’alimentation, ici à Orléans place Croix-Morin.

      

    La première est la création de cartes d’alimentation et de tickets mensuels de produits qui subsisteront bien après la libération, comme d’ailleurs les catégories d’ayants droits (enfants, j1, j2, j3, adultes, vieillards, travailleurs de force). Peu à peu, tout ce qui est nécessaire à la vie est redevable de cartes et tickets, donc restreint, et d’une législation qui ne peut que susciter des abus, des dérogations, des contournements. Les ANNEXES 11 à 15 donnent une idée de ce système compliqué et « frustrant ». Sur l’ANNEXE 14 qui est une fiche de demande d’achat d’une paire de chaussures on peut remarquer, en bas de ce document, que les éventuels auteurs de déclaration inexacte seront punis de 6 jours à 2 mois de prison et en cas de récidive….

    La deuxième conséquence est le recrutement d’une armée de fonctionnaires, fin 1942, ils seront 10 000 chargés d’éditer toute cette gigantesque paperasserie, d’en assurer la distribution, d’en contrôler le juste et rigoureux emploi.

     

     

    Le régime de Vichy, c’est aussi, et surtout dans la vie quotidienne, le régime de la paperasse avec toutes les angoisses qu’il peut susciter : perte de tickets, oubli d’une carte, vérification abusive, erreurs en tous genres. Une terreur larvée et mesquine au quotidien, qui ajoute la peur à la faim. La consommation de première nécessité a baissé entre 66 et 87 % selon les produits en trente mois. Et cela va s’aggraver.

      

    Le lot quotidien des Français sous l’occupation : l’attente devant les magasins d’alimentation. Les ménagères doivent stationner jusqu’à deux heures pour se procurer les aliments auxquels leurs tickets leur donnent droit. Parfois, la marchandise contingentée en vente est épuisée avant que toutes les personnes de la queue n’aient pu être satisfaites. D’où des efforts inouïs pour entreprendre une action d’opposition contre l’occupant, contre Vichy.

     

     

    Propagande officielle contre le marché noir ».

      

      

    Cela donne lieu à des mouvements de foule que les forces de l’ordre doivent canaliser. Ce ravitaillement quotidien va devenir de plus en plus difficile avec le temps et les difficultés rencontrées sur l’ensemble des fronts par l’occupant. Peu à peu, les Allemands vont en effet accentuer le pillage agricole, industriel, économique de tous les pays qu’ils occupent.

      

    L’entrée en guerre des Etats-Unis en décembre 1941 va ajouter à l’insécurité, déjà organisée par la marine britannique des navires marchands dans l’Atlantique. Ce qui aggravera les conditions de ravitaillement. Cette aggravation notable est naturellement exploitée et amplifiée par la presse. Dès le jeudi 12 novembre, « Le Républicain du Centre »

    souligne en titre qu’avec l’invasion de l’Algérie fin 1942 « Les Américains nous privent de blé, de vin, d’huile, de tabac… » et insiste :

      

    « Nos rations alimentaires sont, on le voit, menacées par les Américains ». Habile propagande essayant de faire oublier l’occupation allemande. D’année en année, la liste des produits manquants s’allongent et sont remplacés par des ersatz. Et les prix flambent sur le marché noir…



    La propagande de Vichy dans les campagnes : les 
juifs boucs émissaires des restrictions

      

    On souffre de la faim mais aussi du froid. Le charbon du Nord et du Pas-de-Calais part pour l’Allemagne, le combustible manque, l’électricité est rare aussi. Les textiles, vêtements, les chaussures surtout sont introuvables. Alors le mécontentement s’accroît, contre les autorités françaises, le régime de Vichy, et surtout contre l’occupant.

    En outre, la propagande de Vichy fait des Juifs les boucs émissaires des restrictions. Dès l’été 1940, des mesures discriminatoires sont prises contre les Juifs. L’annexe 16 qui montre une carte d’identité avec l’ apposition « juif » indique que déjà, cette population est mise à part et promise au pire.

    D’autres épreuves s’ajoutent encore. Les bombardements par l’aviation alliée commencent dès la fin de l’année 1940. Les alertes se succèdent. Quand les sirènes se mettent à mugir, il faut de jour comme de nuit se précipiter vers l’abri le plus proche, s’il existe, et attendre, cloué d’épouvante, que les bombardiers passent, que le tonnerre s’atténue, ou bien que… À Nantes, les 16 et 23 septembre 1943, les bombes tuent 1500 personnes. La propagande vichyste et nazie exploite à fond ces drames, l’objectif étant de paralyser toute envie de contester une situation difficile.

     

     

    UNE POLITIQUE DE COOPÉRATION AVEC L'ALLEMAGNE

     

    nazie est menée en France par le gouvernement de Vichy, pendant la Seconde Guerre mondiale, entre 1940 et 1944. La politique de collaboration est une initiative de l'État français. Elle s'intègre dans une logique, celle de la Révolution nationale, et repose sur une certitude, la victoire de l'Allemagne et de ses alliés de l'Axe. À Montargis, l’appel allemand de juillet 1940 en

    ANNEXE 17 souligne qu’en zone Nord : l’occupant décide.

    L’entrevue de Montoire, le 24 octobre 1940 
entre Pétain et Hitler

      

    Initiative de l'État français : la politique de collaboration est définie par le maréchal PÉTAIN au moment où celui-ci rencontre Hitler (22 et 24 octobre 1940), à Montoire.

    Dans une allocution radiodiffusée du 30 octobre, PÉTAIN confirme que c'est « librement » que la France choisit « la voie de la collaboration ». Il s'agit, tout d'abord, de donner à l'occupant confiance en la bonne

    volonté du gouvernement de Vichy.

      

    Le 27 septembre 1940, les autorités allemandes promulguent, en zone occupée, un « statut des Juifs » reprenant les lois de Nuremberg (1935) et préconisant un recensement systématique des Juifs « apatrides » ou « nationaux », selon la terminologie vichyste, en France. Le 3 octobre, les autorités de Vichy promulguent, de leur propre chef, un statut des juifs en zone libre ANNEXE 18. Elles ont, dès le mois d'août, parrainé la création d'une « légion française des combattants » qui va apporter son soutien aux S.S. dans la chasse aux Juifs et aux « réfractaires » à ceux qui refusent l'occupation, en particulier les communistes qui sont, dès lors, systématiquement pourchassés.

     

    Une rafle. L’antichambre de la déportation, de la mort, du  créma-toire. Depuis le 7 juin 1942,
 tous les juifs de plus de 6 ans sont obligés de porter « l’étoile jaune »

      

    Dans l'esprit de PÉTAIN, la collaboration doit permettre d'atténuer les rigueurs de l'occupation ; éventuellement, elle peut permettre à la France de continuer à jouer un rôle dans l'Europe allemande après la victoire des nazis. Pétain espère que la possession d'un Empire colonial important représente un intérêt suffisant aux yeux des Allemands pour que ceux-ci acceptent de négocier un assouplissement des conditions de l'occupation.

      

    À Paris, un certain nombre de « collaborationnistes » voient en revanche, dans la politique de collaboration, un véritable choix de société : « l’ordre nouveau ». Vichy décide d’autres mesures d’exception : dissolution des syndicats, internements administratifs, suppression des libertés, censure des journaux quand ils ne sont pas interdits.

    Des pourparlers sont même entamés pour engager la France aux côtés de l'Axe : c’est le protocole de Paris du 27 mai 1941 auquel Hitler ne donne pas suite. En revanche, il accepte de bonne grâce les productions économiques de la France, dont toute l'économie est tournée vers la satisfaction des besoins du IIIe Reich. Il accepte également l'incorporation de la Légion des volontaires français contre le Bolchevisme dans les corps armés de la SS. Cependant, dès la fin de 1940, l'Empire colonial français, principal atout dans la perspective de Pétain, se dissocie de Vichy et rallie la France libre de DE GAULLE. Le temps est venu pour le Reich de faire savoir qui est le maître et le seul maître.

    Le 1er décembre 1941, Hermann GOERING, ministre de l’intérieur et chef de toutes les forces de polices allemandes, rappelle à Pétain (qui confesse être très déçu par l'attitude allemande) qu'il est hors de question pour l'Allemagne de traiter d'égal à égal avec la France vaincue. Celui-ci annonce le principe de « la relève » ou prélèvement de main-d’œuvre, et accroît la pression sur « les réfractaires » et sur les Juifs.

    La collaboration est aussi une œuvre de propagande (voir ANNEXE 19). Cette propagande s'appuie sur une presse particulièrement active en zone occupée ( l'Œuvre; Je suis partout ), sur un cinéma dont les thèmes sont directement inspirés du cinéma nazi ( le Juif Süss ), sur le prestige du monde intellectuel français, sur des expositions gigantesques : « le Juif et la France » ou « le Bolchevisme et l'Europe », dont le caractère pseudo-scientifique est destiné à convaincre les Français de la justesse des choix politiques de Vichy.

    Cette propagande est d’abord destinée aux jeunes. Elle a pour buts de les persuader que la défaite est définitive et que les ennemis de la France sont les Anglais et les Russes. La collaboration est ainsi un pari politique désastreux et ensuite un choix gouvernemental à la fois désespéré et criminel.

     

    « Le don à la patrie » Illustration allégorique figurant Pétain sur les ruines de la France, homme providentiel seul capable de redresser la France. « La France doit rester une nation paysanne »

      

    Ci-dessus, affiche de propagande en faveur du régime de Vichy. Y figurent des extraits de discours prononcés par Pétain entre juin et août 1940. On y trouve la plupart des thèmes constitutifs de la Révolution nationale.

    LE ROLE DE L’INFORMATION, LES ONDES, LA PRESSE…

    En 1940, on se moque du général Micro

    La seconde guerre mondiale est la première guerre des ondes. La radio est la révolution culturelle des années 30. Goebbels, principal lieutenant d'Hitler, responsable de la propagande au sein du IIIe Reich, avait intégré, bien avant 1939, la radio dans l’arsenal de la propagande nazie. Laval s’est intéressé de très près aux radios privées.

      

    C’est d’ailleurs à la radio que Charles de Gaulle puis Pétain se sont adressés en juin 1940 aux Français : les Allemands vont naturellement contrôler de près non seulement le contenu des programmes diffusés et des informations, mais aussi les conditions de réception des auditeurs.

      

    Bientôt il sera interdit d’ « écouter certaines émissions radiophoniques », essentiellement des postes étrangers (la BBC anglaise et les radios suisses) et de répandre les nouvelles diffusées par ces postes.

      

    Toutes les infractions constatées seront passibles du Code pénal allemand plus que sévère en la matière. La guerre des ondes commence. On rappelle périodiquement dans la presse cette interdiction assortie des sanctions.






    la guerre des propagandes

    Les Juifs auront toutefois un statut spécial en la matière : le 30 août 1941, on apprend qu’ils n’ont plus le droit de posséder un appareil de T.S.F. Cependant, l’écoute radiophonique est, malgré les brouillages, de plus en plus répandue et jamais le nombre de radio amateur n’a été aussi élevé.

      

    D’ailleurs, à partir du 31 mars 1943, la vente des postes récepteurs radio-électriques pour amateur est interdite. Pourtant, au fur et à mesure que la guerre se rapproche de la France et que la Wehrmacht recule sur tous les fronts, la radio est de plus en plus assimilée à une arme… dont ne se privent d’ailleurs pas d’user les propagandistes de Berlin, de Radio Paris et de Vichy.

    Cependant, pour le grand public français, des années 30, la presse demeure l’instrument d’informations privilégié bien que celle-ci soit soumise à une censure rigide. En effet, dès les premières semaines, les autorités allemandes imposent une censure.

    La liste Otto dont la couverture et le préambule sont reproduites ici, est complétée pendant toute l’occupation met à l’index des ouvrages suspects et envoie au pilon quelque 2242 tonnes de livres, à Paris.

      

    Heinrich HEINE (1797-1856), poète et prosateur allemand, fils de négociants juifs avait déjà dit :

    « Là où l’on brûle des livres, on finira par brûler des hommes ».

    Cependant, la connaissance de l’actualité mondiale n’est pas la seule raison d’acheter son quotidien : les motivations locales sont encore, et largement, plus importantes. Jamais, en effet le rôle de l’information, malgré sa censure n’est plus évident durant ces cinquante mois d’occupation. En l’été 1940, elle sert d’abord à faire connaître les administrations réouvertes, les ordres de l’occupant, les nouveaux horaires et surtout les noms des camps des prisonniers.

      

    Les familles ont également recours à ses colonnes pour donner de leurs nouvelles et en demander. Ce sont ensuite les problèmes de plus en plus pressants d’alimentation et de vie quotidienne. Le journal avertit des coupures de courant prévues, indique les horaires et lieux des distributions de denrées, souligne les cartes et tickets indispensables à leur obtention, mentionne les titres d’alimentation perdus ou volés, fait la morale aux délinquants des marchés parallèles.

    L’ANNEXE 20 reproduit un avis daté du 12 mai 1941 informant les Montargois des lieux de nouveaux panneaux présentant les annonces officielles, ce qui témoigne de l’importance et de la quantité de toutes sortes d’instructions.

    La moindre information peut en effet s’avérer indispensable à la vie quotidienne et jamais les administrés ne sont autant fait un devoir de ne pas ignorer la loi et les règlements.



    Deux millions de prisonniers de guerre, en Allemagne, les destructions, les restrictions, l’attente, l’angoisse, la peur, la propagande vichyste, la censure, l’oppression, la persécution, tout cela constitue le cadre de vie des Français en général pendant l’occupation. Et c’est tout cela qui provoque diverses réactions, des réactions de Résistance… dans quelques difficultés.

    Le cœur est humain dans la mesure où il se révolte
    G. Bataille - 1962

     

    sources

    http://clg-rschuman-amilly.tice.ac-orleans-tours.fr/php5/

    projets/Bouat/CNR2003/Memoire_site/description.html

     

     

     

     

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