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    Le Débarquement : opération Overlord

    Tout a commencé le 3 juin à 20H50 avec le premier message de la BBC : "L'heure des combats viendra". Retour sur le D-Day, ses chiffres, ses anecdotes, ses héros

      

    Le saviez-vous ?

    Dans la nuit du 5 au 6 Juin 1944, John Steele, soldat de la 82ème Airborne Division, fut l'un des héros de la prise de Sainte-Mère Eglise. Le sort voulut qu'il se retrouve suspendu par la pointe de son parachute au clocher de l'église. Pris pour cible par les Allemands et blessé, il fit le mort 2 heures durant jusqu'à ce qu'un soldat Allemand le fasse prisonnier.

      

    "Si vous pensez qu'ils arriveront par beau temps, en empruntant l'itinéraire le plus court et qu'ils vous préviendront à l'avance, vous vous trompez... Les alliés débarqueront par un temps épouvantable en choisissant l'itinéraire le plus long.. Le débarquement aura lieu ici, en Normandie..." (Maréchal Rommel, avril 1944)

     

     

     

    J - 3 20h 50

    Le 1er message de Radio-Londres ("L'heure des combats viendra"...) est capté par les résistants Français. Il annonce l'imminence du Débarquement et consistitue l'ordre de mise à éxécution des sabotages de voies ferrées de l'ouest. Placement en alerte de tous les réseaux.

    J- 2 23h00

    Radio-Londres envoie les messages complémentaires tant attendus (Le laboureur dans le matin brumeux... et ...Les sanglots longs des violons de l'automne...)donnant aux F.F.I l'ordre de sabotage généralisé du reliquat ferroviaire et des installations téléphoniques. Désormais, plus aucun train n'est en mesure d'acheminer du matériel vers la Normandie alors le réseau de télécommunications est neutralisé. La première strophe de Verlaine annonce l'éxécution dans les deux jours des opérations Neptune et Overlord. En Angleterre, acheminement des unités d'assaut vers les zones portuaires, fin de l'embarquement des derniers véhicules.Le 5 juin, le convoi est détourné en pleine mer. Overlord est provisoirement suspendu.

    J - 1 3h 30

    A l'état major du SHAEF, près de Porstmouth, "Ike" Eisenhower vient de donner le feu vert à son état major. Le jour J aura lieu le 6 juin après avoir annulé les opérations prévues pour le 5 juin..

    J - 1 20h00

    "Blessent mon coeur d'une langueur monotone..." La seconde partie de la strophe vient d'être prononcée par le speaker de radio-Londres. Mobilisation générale de tous les réseaux, et passage à l'offensive (Attaques de dépôts de munitions, de stations de transmission, embuscades sur tout le réseau routier, harcèlement des convois Allemands).

    Désormais, plus aucun convoi ferroviaire ne peut rejoindre la Normandie, le réseau téléphonique est totalement coupé, les mouvements de troupe sont devenus très difficiles en raison des coups de main continuels.Les alliés peuvent compter sur un effectif total d'environ 100.000 FFI . Les deux parties du message annonçant le débarquement provoquent des réactions inégales au sein de l'O.K.W, où beaucoup d'officiers n'y voient rien d'autre qu'une nouvelle manoeuvre d'intoxication des alliés.
     

    22h 00 Bombardement des batteries cotières, des ponts, et des stations radar du littoral Normand par l'U.SA.F et la R.A.F. Sainte Mère Eglise est touchée par plusieurs projectiles, l'un d'entre eux incendie une maison en centre ville. La Normandie est coupée du reste du monde.

    Simultanément, très importants bombardements sur le Nord Pas de Calais, largage de bandelettes metalliques destinées à créer un trafic fictif sur les radars Allemands. L'armada alliée, articulée en 47 convois, fait route vers la France, par forte houle et sous une pluie incessante. Dans le département du Morbihan, parachutage de quatre sticks de paras Français (2ème Bataillon F.F.L). Le caporal BOUETARD sera le premier mort allié du jour J. Il a été abattu par un volontaire Géorgien de l'Armée Vlassov.


    82 ème Airborne (Photo U.S Army)

    23 h 55
    Parachutage des équipes de pathinfders (éclaireurs) britanniques dont la mission est le balisage des zones de saut.
    JOUR J .
    00h 10

    A leur tour les éclaireurs des 101ème et 82éme Airborne sont largués entre Sainte Mère Eglise et Carentan, après avoir été acheminés par 20 C47.
    00h 20

    Les planeurs Albermale transportant 180 "Ox and Buks" du major Howard se posent à quelques centaines de mètres des ponts de Bénouville et Ranville. L'effet de surprise joue à merveille et après un bref mais violent combat, les points sont pris. pertes légères.

    Le message "Ham and Jam" (oeufs et jambons), prévu pour informer le SHAEF de la réussite de l'opération, est reçu quelques instants plus tard à Londres, où un soupir de soulagement monte à l'unisson : les ponts de Bénouville et Ranville sont aux mains d'Howard et ses commandos.
     

    00 h 45 730 avions et 355 planeurs Horsa et Albermale larguent les 3e et 5e brigades de la 6ème Airborne (commandée par le Gén. Gale). Les commandos Anglais (auxquels sont intégrés 450 paras Canadiens) s'élancent à l'assaut des 8 objectifs attribués par le S.H.A.E.F. Malgré la dispersion due au vent violent et la perte d'une grande partie du matériel, les premièrs sticks commencent à se regrouper au sol. 7990 hommes sont engagés.


    Embarquement en Grande Bretagne (Photo I.W.M)

     

    01h 00 Parachutages des 15.000 soldats et officiers de la 82ème Airborne et de la 101ème Airborne à bord de 1660 C47 et 152 planeurs Waco. seuls les 501ème , 505ème, et 506ème Régiments atterissent à peu près sur leur drop zone initiale. Pertes importantes. Nombreux noyés dans la zone immergée par l'occupant (Marais de Carentan). Les unités sont pour la plupart dispersées et se regroupent en noyaux hétérogènes. une partie du 505 PIR est largué sur Sainte Mère Eglise. Le P.F.C John Steele, blessé par balles, restera suspendu plusieurs heures au clocher de l'eglise, avant d'être fait prisonnier. La 101ème Airborne est dispersée sur une vaste partie du Cotentin. Plusieurs paras atterrissent même au bas de la pointe du Hoc : ils participeront à l'assaut avec le 2e Rangers de Rudder !....


    Paras à Saint Marcouf (Photo U.S Army)

     

    02h 00
    Les ponts de Troarn, Robehomme et Bures sont détruits par la 6è Airborne.En mer, les troupes d'assaut commencent à gagner les landing craft infantery (L.C.I)
    03h 30
    Le matériel lourd de la 6e Airborne, dont 6 chars légers Tetrach se posent à l'est de l'Orne.
    04h 30 Prise de la batterie de Merville par les paras Britanniques du 9th Parachute Battalion. Destruction des pièces Skoda de 100 mm . 1000 paras du 505 P.I.R (82è Ab) investissent Sainte Mère Eglise et se rendent maîtres du village après de violents combats. De retour de Rennes, Le général Wilhem FALLEY, commandant la 91ème D.I est abattu par un groupe dont fait partie Jack Schlegel, para US du 508e.


    Planeur Horsa au départ d'Angleterre (Photo I.W.M)

     

    5h 20 A La Madeleine et Vierville, le sous-lieutenant Arthur Jancke (709e DI Wh) et le major Werner Pluskat (352e DI Wh) comtemplent, médusés, un spectacle terrible et presque surréaliste. Des centaines de navires, bardés de dirigeables, se trouvent maintenant à moins de deux milles des côtes !!!.... La plus grande armada de tous les temps est là, face à eux... Tous deux réalisent subitement que la mer est basse, les obstacles qu'ils avaient mis des semaines à dresser ne serviront à rien !... Tout est à nu sur cette plage... Ils arrivent !...
    05h 30

    Les paras US du 505ème (82 A.B) ont investi Sainte Mère Eglise. Toutefois, la ligne de front reste précaire et des élements de la 91e D.I retranchés dans le manoir de la Fière mettent la compagnie A en échec. La route vers Cauquigny , donnant accès à la R.N 13 n'est pas encore tenue.

    05h 50

    Les 6939 navires de l'armada alliée abordent les côtes Normandes. Les premières salves de marine explosent sur le littoral. De nombreuses casemates sont anéanties ou très sérieusement endommagées. Si les pertes Allemandes sont assez peu élevées, l'effet psychologique causé par ce déluge de feu et d'acier est indéniable. beaucoup de soldats sont choqués et hors de combat. La première vague d'assaut est à six kilomètres des côtes.


    Débarquement de matériel Anglais à bord d'un LCT (Photo I.W.M)

    06 h 00

    1365 bombardiers lourds déversent 13400 tonnes de projectiles sur les plages. Les objectifs prévus sont réalisés, à l'exception d'Omaha Beach, où les ouvrages bétonnés restent intacts, les bombes tombant à plus de 800 mètres de la ligne de défense. Les équipes enfermées dans les blockauss peuvent maintenant voir, face à eux, dans toute son étendue, l'incroyable flotte alliée. Les renseignements arrivent par bribes à l'état major de l'O.K.W.

    06 h 30

    Les premières vagues d'assaut se lancent sur Utah et Omaha. Sur la première plage, une erreur de navigation des conducteurs de péniches fait débarquer les troupes à 2000 mètres à l'ouest de l'objectif initial. Sur le site, les obstacles sont beaucoup moins nombreux qu'à l'endroit prévu, et en grande partie détruits par les bombardements. Une vague de P 47 Thunderbolt achève la neutralisation des points d'appui. Quelques minutes plus tard, les équipes d'assaut du 8th R.C.T s'élancent sur le sable des secteurs Uncle red et Tare green ; elles sont appuyées par les Sherman D.D du 70th Tank Batallion. Jancke tente de s'opposer à ce déferlement, mais les armes qui restent encore en état de marche dans ce chaos sont proches du néant absolu... ses soldats se rendent un à un, les nerfs lâchent, beaucoup sont pris de crises de nerf.


    Le sous-lieutenant Arthur Jancke en 1944.
    (Photo ECPA)

    06 h 35

    La première vague d'assaut est littéralement laminée à Omaha Beach. Pertes très importantes sur les secteurs Charlie, Dog et Fox. Aucun appui feu n'est disponible, la quasi-totalité des 32 Sherman Duplex Drive ayant sombré dès leur mise à l'eau. La réaction ennemie (352è D.I) cloue au sol les éléments des 1ere et 29e D.I.U.S. Les premiers renseignements sur la situation sont alarmants.

    07 h 10

    Les 225 Rangers du 2e Bataillon (placé sous le commandement du Colonel Rudder) entament l'escalade de la Pointe du Hoc. Progression rapide malgré une violente réaction de l'ennemi. A Utah, la plage est définitivement tenue par le 8ème Infantery Regiment (4è D.I, "The Ivy"), les pertes sont inférieures à 50 hommes. Situation critique sur Omaha, où les pertes subies par la première vague dépassent 60% des effectifs engagés.


    Rangers à la Pointe du Hoc (Photo U.S Army)

    07h 30

    Assauts simultanés par les troupes Anglo-Canadiennes à Gold, Juno et Sword. Sur les trois plages, si les pertes matérielles sont élevées, les objectifs semblent pouvoir être atteints dans les délais. Les 178 Français du commando n° 4 (Cdt Kieffer) s'élancent vers Riva Bella. Jean Couturier est de ceux-là


    Sword Beach (Photo I.W.M)

    07 h 30

    Arrivée de la seconde vague d'assaut à Omaha Beach ; aucune progression possible. les survivants de la première vague demeurent cloués au sol. Le débarquement se poursuit toutefois, dans la plus totale confusion.

    08 h 45

    Juno est conquise après de violents combats au corps à corps. La progression vers les terres peut commencer. Les soldats Canadiens font preuve d'un courage à toute épreuve.


    Hermanville (Photo I.W.M)

    09h 30
    Les Rangers ont investi la pointe du Hoc, malgré une opposition ennemie très forte.
    10h 00

    Le 2e East Yorkshire (3e D.I Britannique) s'empare de la batterie de Riva Bella alors que dans le même temps, le Royal commando 41 prend Hermanville après de lourdes pertes. Le casino de Ouistreham vient également de tomber sous l'assaut des "Frenchies" du commandant Kieffer. Si Juno est maintenant totalement nettoyée, 600 hommes sont hors de combat sur la plage.

    10H 50 Gold est conquise, au prix de 400 soldats hors de combat. Prise de la batterie du Mont Fleury (2 pièces de 155) et de la Mare Fontaine (4 x 155 mm) par le 6è Green Howard (69ème brigade britannique). Sur Omaha, la situation est toujours aussi dramatique, Bradley envisage de faire rembarquer ses vagues d'assaut.


    Paras de la 6ème Airborne (Photo I.W.M)

    Le point d'appui WN 5 de la Madeleine est totalement détruit, le sous lieutenant Jancke est à demi-enterré vivant... Dans un semi-coma, il distingue à peine un silhouette s'approcher de lui, l'enlevant aux décombres qui l'oppressent... C'est un infirmier Américain... Pour Arthur Jancke, ainsi se termine la guerre...
     

    13h 30

    Le commando 4 de la 1ère brigade spéciale de Lord Lovat relève les hommes du major Howard à Bénouville. En tête du détachement, un piper franchit le pont au son de "Black bonnet over the border" , à la stupéfaction des "Ox and Bucks" . C'est ainsi que Bill Millin entrera dans la légende du jour J. La radio Américaine, par la voix d'Eisenhower, annonce le débarquement

    14h 00

    La situation s'est stabilisée à Omaha Beach où les unités d'assaut s'engouffrent maintenant, mais avec difficultés, vers l'intérieur des terres

    .
    Vue d'Omaha Beach (Photo U.S Army)

    19h 00

    Les jonctions entre la 4ème DI et les éléments 82 ème Airborne les plus à l'ouest viennent de s'effectuer. ( pour les unités situées à l'est de Sainte Mère Eglise, celle ci ne sera réalisée que le 9 juin)

    20h 00

    La tête de pont sur Omaha est définitivement établie. A l'est de l'Orne tous les objectifs de la 6ème Airborne sont réalisés avec seulement 60% des effectifs. Le 2nd Rangers tient toujours la pointe du Hoc, mais a du repousser plusieurs contre attaques successives. Les Anglais de la 50ème D.INorthumbernian sont aux portes de Bayeux.

    Bilan

    Au soir du 6 juin la majeure partie des objectifs a été réalisée, 135.000 hommes et 22.000 parachutistes ont débarqué, les pertes s'élèvent à 9500 morts, blessés, prisoniers ou disparus, nettement moins que les prévisions du SHAEF.20 000 véhicules dont 900 chars ont été débarqués, 1400 tonnes d'approvisionnement sont à terre. Bayeux est en partie aux mains des alliés, les deux ports artificiels d'Arromanches est en cours d'installation ainsi que plusieurs terrains d'atterrisage. En revanche, Caen et l'aérodrome de Carpiquet sont toujours Allemands, malgré l'héroïsme de la 3e D.I Canadienne. Les batteries de 210 mm de Crisbecq continuent de tirer sur les navires alliés.La pointe du Hoc subi de nouvelles contre attaques de l'occupant. Globalement, malgré ces éléments , les opérations se sont passées selon le meilleur scénario possible. Mais, la bataille de Normandie ne fait que commencer. Elle durera 7 semaines pour s'achever le 25 août avec la fermeture de la poche de Falaise. Les Allemands perdront durant ces deux mois 230.000 hommes et 2200 blindés. 


    Vue d'Omaha Beach le 7 juin 1944 (Photo U.S Army)

     SOURCES : SUPER BLOG

     http://stephane.delogu.pagesperso-orange.fr/chronologie.html

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  • Le plus grand mensonge du siècle
    Tout a commencé en janvier 1943.Pour soulager le front de l’Est, Roosevelt, Churchill, de Gaulle et Giraud envisagent un débarquement sur les côtes du nord-ouest de la France, avec pour objectif la poursuite de la guerre jusqu’à la reddition sans conditions des puissances adverses. Le COSSAC : Chief Of Staff to the Supreme Allied Commander (Chef d’État-major du commandant suprême allié) créé pour cette occasion va mettre au point, en mai 1943, les grandes lignes du projet Overlord (Seigneur suprême), qui comprend à la fois le débarquement proprement dit (l’opération Neptune) et les objectifs militaires à atteindre les jours suivants. La date suggérée pour Overlord est le mois de mai 1944.

    Le lieu choisi est la Normandie, car les plages y sont moins bien défendues que dans le nord de la France.
    En décembre 1943, le COSSAC devient le SHAEF, Supreme Headquarters Allied Expeditionnary Forces (Commandement suprême des forces expéditionnaires alliées), dirigé par le général américain Eisenhower.
    Sa mission est ainsi définie, en janvier 1944 : «Vous pénétrerez en Europe conjointement avec les autres nations alliées, vous entreprendrez des opérations dont le but sera le cœur de l’Allemagne et la destruction de ses forces armées».

    Grâce à l’opération Fortitude, le plus grand mensonge du siècle, les Alliés vont leurrer les Allemands, en leur faisant croire qu’ils vont débarquer là où on les attend, à savoir dans le nord de la France.
    Pour que l’intoxication soit parfaite, ils créent une armée fantôme, composée de décors et de chars en caoutchouc gonflables stationnés en Grande-Bretagne, le plus près des côtes françaises.
    Les Allemands tombent d’autant plus facilement dans le piège que le commandement de cette fausse armée est confié au général Patton !

    Ce débarquement est certainement l’opération aérienne et amphibie la plus importante du siècle. Les préparatifs en Grande-Bretagne sont rigoureux et minutieux.
    Rien n’est laissé au hasard. Ainsi, les soldats répètent inlassablement leur rôle pour le D Day (Jour J). Des exercices grandeur nature sont effectués sur les côtes anglaises. Telle l’opération Fabius, en mai 1944, dans le Devon, qui occasionne la mort de 900 soldats !

    Les Alliés mettent aussi à profit les expériences acquises lors des raids et débarquements précédents.
    Ainsi l’échec de l’opération Jubilee, à Dieppe, le 19 août 1942, est la démonstration qu’il est impossible de prendre un port de front. Peu importe, les Alliés viennent avec leurs propres ports (projet Mulberry).
    Ainsi, dans les jours qui suivent le débarquement, deux ports artificiels sont construits : à Saint-Laurent-sur-Mer (détruit par la tempête du 19 au 22 juin) et à Arromanches. Tout comme 33 aérodromes provisoires sont élaborés au cours de l’évolution du front en Normandie.
    Ces photos venues du ciel
    Mais le débarquement ne peut réussir que si les Alliés possèdent toutes les informations
    nécessaires relatives aux fortifications allemandes en France et aux nombreux obstacles érigés sur les plages. Elles leurs sont fournies par la reconnaissance aérienne, qui photographie pendant des mois chaque parcelle de plage et de côte, et par la Résistance, qui transmet à Londres les renseignements sur les constructions de casemates du mur de l’Atlantique. Composé d'une succession de constructions en béton, dans le style de la ligne Maginot, le mur de l'Atlantique comprend un peu plus de 10.000 bunkers. En sus, des milliers de canons et de machines d'artillerie, des mines à même la plage et des millions d'obstacles ont été installés sur la côte ainsi que des tranchées anti-tanks et des zones marécageuses. sur les 200 kilomètres de côtes allant de Barfleur à Antifer. Elles sont sous le commandement du général Rommel, qui dispose de près de 40 000 soldats et de 500 chars pour contenir les Alliés. Rommel qui doit aussi mener un autre combat, celui avec le maréchal von Rundstedt.

    Les deux hommes s’affrontent entre deux stratégies à adopter pour empêcher les Alliés de débarquer. Rommel souhaite rejeter les Alliés à la mer dès le début de l’invasion. Les premières vingt-quatre heures seront décisives. Le sort de l’Allemagne en dépendra. «Pour les Alliés comme pour nous, ce sera le jour le plus long», déclare-t-il le 21 avril 1944. Or von Rundstedt, qui qualifie le Mur de l’Atlantique de «bluff gigantesque», estime nécessaire de les laisser établir une tête de pont pour que les troupes allemandes, aidées des blindés, les combattent sur terre. Stratégie valable si elle est appuyée par une couverture aérienne suffisante. Or à cette date, la suprématie des airs est l’atout majeur des Alliés et non des Allemands. Ce qui est d’ailleurs une des raisons de la réussite du débarquement.

    Prévu le lundi 5 juin, le débarquement est repoussé au 6 à cause d’une météo déplorable. Peu après 0 h, des milliers de parachu-tistes alliés sont largués sur la Normandie dans des conditions périlleuses. A 6 h 30 et 7 h 25 débutent les premières opérations amphibies en secteur américain et en secteur anglo-canadien. Les Américains débarquent sur deux secteurs de plage ayant pour code Utah (de La Madeleine à Quinéville) et Omaha (de Colleville-sur-mer à Vierville), tandis que les Anglo-Canadiens et les 177 Français du commando Kieffer prennent pied sur les trois autres secteurs, ayant pour codes Gold (de Ver-sur-mer à Asnelles), Juno (de Saint-Aubin à Graye) et Sword (de Colleville-Montgomery à Luc-sur-mer).

    Le 6 juin, ce sont 8 divisions qui prennent part au débarquement (5 sur les plages et 3 dans les airs), totalisant près de 200 000 hommes avec les renforts. La logistique représente : 5 000 embarcations d’assaut, 1 300 navires marchands, 1 200 bateaux de guerre, 10 000 avions (des chasseurs aux bombardiers), 20 000 véhicules (des jeeps aux chars). Les pertes sont de plus de 3 000 tués, 6 000 blessés, prisonniers ou disparus
    Les plages immenses de la côte de Nacre, plus de 55 ans après, ont conservé leurs cicatrices : cratères de bombes, blocs de béton armé, abris souterrains. Quelques canons sont encore là comme les chars qu’on a sortis de l’eau. Colleville-sur-mer, c'est d'abord un site serein, une gigantesque plage normande de sable fin. Mais Colleville c'est aussi, "Omaha Beach" et l'immense cimetière américain de Saint-Laurent-sur-Mer. L’ensemble de la nécropole couvre environ 70 hectares offerts par la France au gouvernement américain. L’entretien de ce cimetière et du Mémorial a été confié à l’American Battle Monuments Commission. La construction de ce cimetière et du Mémorial fut terminée en 1956. 9 386 militaires américains (parmi lesquels 4 femmes) y sont inhumés, dont 307 inconnus. Le fils ainé du Président des Etats-Unis, Teddy Rossevelt, mort d’une crise cardiaque deux mois après le débarquement sur Utah Beach de la 4ème division d’infanterie dont il était commandant en second, y est inhumé (pelouse D, rangée 28, tombe 45) aux côtés de son frère Quentin.
    L’assaut amphibie à Omaha
    A Omaha, la mise à l'eau des embarcations et des véhicules amphibies vers 3 heures du matin à près de 18 km du rivage dans une mer grosse est très difficile. Un des deux bataillons de chars amphibies décide de ne pas mettre à l'eau et de pousser les porte-chars jusqu'aux plages. L'autre met ses chars à l'eau, peut-être trop loin dans une mer démontée, et 2 seulement sur 29 atteindront la plage. Sur les plages de Vierville et Saint-Laurent l'engagement est immédiatement très dur. Les chalands et les soldats encore à la mer sont pris sous le feu des divisions allemandes : la mer monte, laissant aux fantassins américains, en nombre croissant dû à l'arrivée des vagues suivantes, un espace de plus en plus étroit battu par les tirs allemands. Difficilement appuyées par l'artillerie navale en raison de l'étroitesse du contact avec les résistances allemandes, les unités américaines subissent des pertes. Jusqu'à midi, la situation reste critique. Sur l'Augusta, le général Bradley sent avec anxiété venir le moment où devra être envisagé de rembarquer. Sur les 34.000 hommes débarqués, les Américains enregistraient 3881 pertes sur cette bande de plage dont le nom allait devenir " Bloody Omaha ".
    A mi-distance entre Omaha et Utah, la pointe du Hoc domine la mer de sa falaise verticale. Elle est couronnée par une batterie sous abri bétonné. Il faut s'en emparer pour libérer les plages de la menace qu'elle fait peser sur elles. Telle est la mission confiée à une unité américaine spéciale, le 2ème bataillon de rangers. La pointe du Hoc a fait l'objet, dans les jours précédents, de bombardements massifs et ses canons en ont été retirés et braqués vers l'Ouest. La position, au sommet de la falaise, reste cependant importante, et dure à conquérir. A partir de 7 heures les rangers y accèdent avec des échelles de pompiers installées sur des chalands ; ils lancent, par fusils, des grappins et des cordes pendant que l'artillerie navale les appuient au plus près. Toute la journée et le lendemain encore, ils devront repousser des contre-attaques allemandes. Pendant deux jours, se livre sur cette pointe de rocher un combat homériqueIl y eut de lourdes pertes : 45 hommes le premier jour et 95 hommes durant les 48 heures suivantes.
    A Utah Beach la première vague atteint la plage à 6 h 30 exactement. Sur l'ensemble de la plage, la résistance est relativement faible ; les chars amphibies l'abordent et la nettoient avec les fantassins qu'ils appuient. La jonction est réalisée avant 13 heures avec les parachutistes de la 101e Airborne Division, près de Saint-Martin-de-Vareville. Avant midi, un message, peut être plus optimiste que la réalité, informe le général Bradley à bord du croiseur Augusta que le débarquement se poursuit à Utah dans de bonnes conditions "Plages nettoyées, routes en construction, peu d'opposition.". En fait, le bateau qui devait guider les premiers hommes a été coulé et de ce fait, ils ont débarqué à 2000 mètres au sud du point prévu. Les défenses à cet endroit étaient beaucoup moins importantes.Les pertes à Utah Beach : 43 morts et 63 blessés.
    Un peu avant 22 heures, le 5 Juin, vingt C-47 du 9ème Troop Carrier Command Pathfinders Group décollent de la base de North-Witham, près de Grantham, en Angleterre. Chacun d'eux emporte un stick de parachutistes d'élite, tous volontaires. Direction Ste Mère Eglise et Ste Marie du Mont. Ces équipages et leurs hommes sont donc les premiers à connaitre les lieux exacts du débarquement.
    L’envoi d’unités parachutistes sur les arrières du Mur de l’Atlantique, à l’aube du 6 juin 1944, doit faciliter le débarquement de la force d’invasion. Les avions qui transportent les hommes de la 82e division aéroportée américaine subissent un violent tir de la « flak », lorsqu’ils abordent la côte occidentale du Cotentin dans la nuit du 6 juin ; des avions sont touchés, plusieurs sont détournés de leurs itinéraires. Vers 1h les premiers parachutistes sautent sur Sainte-Mère-Église créant une panique totale ; les civils se réfugient dans les abris, les Allemands abattent plusieurs parachutistes puis se replient hors du bourg, à un kilomètre au sud. À 5h du matin les Américains tiennent solidement Sainte-Mère-Église, ils repoussent plusieurs contre attaques allemandes. Ste Mere Eglise a été la première commune libérée de France
    Devant l'Hôtel de Ville se trouve aujourd'hui la Borne 0, symbole du point de départ de la Voie de la Liberté, route suivie par l'armée PATTON, de Saint-Mère-Eglise à Bastogne (Belgique).
    Le Débarquement commença à 6 h 30, successivement sur les plages de Ste-Marie-du-Mont, d'Audouville-la-Hubert, de Saint-Martin-de-Varreville, de St-Germain-de-Varreville et de Foucarville. Le grand port artificiel d'Utah Beach, long de 8 kilomètres, était créé et fonctionnera non pas durant quelques jours, mais pendant 6 mois.; 40 divisions américaines, la Division Leclerc (2ème DB) y seront débarquées, ainsi que des millions de tonnes de matériel.
    L'équipement du para
    • 2 parachutes : un ventral, un dorsal
    • 1 casque lourd avec filet de camouflage et trousse métallique d'urgence et un casque léger à l'intérieur
    • 1 pistolet automatique avec chargeur de 7 cartouches
    • 1 carabine pliante USM1
    • 2 grenades, 1 machette, 1 poignard (sur jambe droite)
    • 1 sac à dos avec tente et couverture de laine
    • des billets de banque (d'occupation)
    • 1 paquet de cigarettes
    • 1 masque à gaz
    • 1 ouvre boîte
    • 1gourde
    • 1 bible
    • 1 criquet
    • 1 gamelle avec couverts
    • des mouchoirs
    • 1 plaque d'identité
    • 1 lexique anglais-français
    • 1 réchaud à essence, des rations de survie (3 repas)
    • 1 couteau à ouverture automatique
    • des sous-vêtements et chaussettes

      

    SOURCES :  http://www.formatage.org/branches/realisations/normandie/normandie-overlord.html

      

      

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