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    Les camps de concentration et d'extermination.

     

    Il ne faut par confondre un camp de concentration avec un camp d’extermination.

    Un camp de concentration s’agissait d’une installation de détention où l’on enfermait, généralement sur simple décision de la police où de l’armée, des gens qui fut considérés comme gênants pour le pouvoir. La plupart des camps de concentration étaient aussi des camps de travail forcé.

    Un camp d’extermination s’agissait d’une installation dont le but était de tuer industriellement, sans aucune espèce de jugement, les gens qui y furent amenés.

    Une petite partie des déportés fut conservée provisoirement pour effectuer les tâches de fonctionnement du camp, en particulier celle de destruction des corps des déportés assassinés.

    Entrée principale d'Auschwitz-Birkenau.

     

    Les camps d’extermination

    Les camps d'extermination nazis furent construits dans l'unique but de perpétrer des meurtres de masse. Ils étaient presque uniquement des "usines de mort". Plus de trois millions de Juifs furent exterminés dans les camps d'extermination, soit gazés, soit abattus. Les enfants furent les premières victimes. On estime à plus d’un million le nombre d’enfants juifs exterminés en Allemagne et en Europe occupé. Un enfant n’avait aucune chance de survie. Seulement certains adolescents en bonne santé qui étaient capable de faire le travail d’un homme furent épargnés dans un premier temps des chambres à gaz. Les plus jeunes tels que les nourrissons et les jeunes enfants furent directement tués à leur arrivée dans les camps. Les nouveaux née furent gazés avec ou sous les yeux de leurs mères, ou jetés vivants dans les fours crématoire, enterrés vivants, empoisonnés, étranglés ou noyés.

    Le premier camp d'extermination fut celui de Chelmno, en Pologne qui ouvrit en décembre 1941. Là, des Juifs, mais aussi des Tsiganes, furent assassinés dans des camions à gaz mobiles. Les premières expériences de gazage ont eu lieu à Auschwitz au début de septembre 1941. En 1942, les nazis ouvrirent les camps de Belzec, Sobibor et Treblinka pour assassiner systématiquement les Juifs de Pologne. En octobre 1943, plus d' 1,7 million de Juifs avaient été gazés (dans des chambres à gaz fonctionnant au monoxyde de carbone). A peu près en même temps les nazis construisirent le plus grand camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, où, au printemps 1943, fonctionnaient quatre chambres à gaz (qui utilisaient le gaz Zyklon B). On gaza jusqu'à 8 000 Juifs par jour à Auschwitz-Birkenau. Il y avait aussi Maïdanek en Pologne où furent tués 170 000 civils Juifs et Polonais et les soldats soviétiques.

    Les déportés femmes, hommes et enfants arrivaient dans les camps en train, entassés comme le bétail.

    « Nous étions cent cinquante, serrés à ne pouvoir bouger, dans la chaleur de cet été polonais qui ne finissait pas et dans la sueur de la peur. Un homme près de moi priait …….. Les hurlements allaient battre les parois. Parfois dans un creux le cri d’un enfant. Puis vint la soif : des hommes se battaient pour atteindre la lucarne grillagée ; des hommes étaient prêts à tuer pour une gorgée d’air. Puis vinrent les odeurs, les odeurs de la peur physique. L’urine et la merde. Puis des gens tombèrent et d’autres devinrent fous. » Martin Gray

    Une fois arrivés en gare, tout le monde devait descendre du train. Un haut parleur diffusait le message « Hommes à droite, femmes et enfants à gauche ». Par la suite on demanda à la file de gauche de se déshabiller pour être douchés. Une fois dépourvus de leur habilles et objets de valeur ils furent tendus pour récupérer leur cheveux et ensuite envoyés dans les chambres à gaz.

    Un petit nombre des hommes et adolescents étaient choisis pour constituer des équipes de travail spéciales connues sous le nom de « Sonderkommandos ». Il y avait les kommandos qui accueillaient les passagers de train, qui triaient les vêtements, qui camouflaient les barbelés, qui coupaient du bois, et qui nettoyaient la voierie. Il y avait ensuite le plus inhumaine des travaux, les « Todenjuden » qui devaient transporter les corps des chambres à gaz pour les vider dans les fosses.

    « Les corps étaient nus, enchevêtrés comme des lianes, les corps étaient jaunes et du sang avait coulé de leur nez sur leur visage. Et c'étaient ma mère, mes frères, Rivka, mon peuple. Nous avons imité les autres, saisis à pleines mains les corps, couru. Nous nous sommes arrêtés devant les prisonniers qui munis de tenailles exploraient la bouche des cadavres et arrachaient les dents en or, et nous avons couru jusqu'à la fosse creusée dans le sable jaune. [...]Et nous avons jeté notre premier corps. Puis d'autres, toujours courant, chargeant parfois trois corps d'enfants au travers du brancard. [...] Et j'ai jeté cent fois ma mère, mes frères, Rivka, mon peuple, au fond de la fosse et plus loin, à quelques dizaines de mètres, l'excavatrice creusait avec son ronflement de bête. [...] J'étais devenu l'un des Totenjuden, un juif de la mort. [...]Ici était le fond. Le fond de la vie, le fond de l'homme. Car les bourreaux avaient visages d'hommes, ils étaient semblables à ces corps que je jetais, ils étaient pareils à moi. Et ils avaient inventé cette fabrique à tuer, ces chambres à gaz, ces nouvelles chambres si bien conçues, avec leurs pommeaux de douche par où s'échappait le gaz, ces parois carrelées de blanc, ces petites portes d'entrée puis leur sol en pente qui descendait vers la grande porte que nous ouvrions et contre laquelle s'étaient enchevêtrés les corps. »

    « Parmi les corps chauds nous avons trouvé des enfants encore vivants. Seulement des enfants, contre le corps de leurs mères. Et nous les avons étranglés de nos mains, avant de les jeter dans la fosse »

    Martin Gray Au nom de tous les miens

     

    Les camps de concentration

    La plupart des enfants déportés furent directement transportés dans les camps d’extermination. Les plus robustes d’une quinzaine d’années furent souvent envoyés dans des camps de concentration ou des camps de travail. Ils étaient traités comme des adultes et ils devaient travailler comme eux avec les mêmes sanctions. Leurs conditions de vie étaient affreuses. Ils sont souvent morts par la suite du manque de nourriture et des conditions d’hygiène épouvantables. Ils dormaient dans des lits faits de bois et de paille. Ils étaient 3 dans un lit de 90 cm de largeur et de 2m de longueur. Les bagarres pour avoir une place étaient quotidiennes.

    Il existait des camps de concentration partout en Allemagne et en Europe occupé mais les deux camps où il y avait des centaines d’enfants prisonniers, étaient Ravensbrück en Allemagne et Lodz en Pologne. Les enfants furent condamnés à mort avant leur naissance. Les femmes enceintes furent avortées de force (jusqu’à huit mois de grossesse), souvent dans des conditions bestiales et les nouveau-nés étaient arrachés des bras de leur mère et noyés. La plupart du temps la mère était présente. Par la suite, les mères et les enfants, juifs et non-juifs, furent provisoirement épargnés mais les conditions sanitaires épouvantables provoquaient la disparition rapide des nourrissons. A Ravensbrück, malgré les efforts des mères affectées à la « Kinderzimmer » (la chambre de l’enfant), seuls quelques nourrissons sur les 850 nés dans le camp furent encore en vie à la libération.

    Les jeunes enfants furent souvent utilisés, en particulier les jumeaux, comme cobaye dans des expériences médicales. A Ravensbrück, 120 petites Tsiganes, quelquefois à peine âgées de 8 ans, ont été stérilisées par exposition directe de leurs organes génitaux aux rayons X et décédaient souvent par la suite d’une péritonite, de vomissements, de douleurs abdominales ou encore de brûlures.

    A Auschwitz-Birkenau, de mai 1943 à janvier 1945, le docteur Mengele dirigea des études physiologiques sur des jeunes Tsiganes atteints d’une maladie rare et il procéda à des études comparatives sur des enfants jumeaux. La plupart de ses enfants furent assassinés afin de pouvoir pratiquer des autopsies.

    « Je me rappelle la petite Dagmar. Elle était née à Auschwitz en 1944 de mère autrichienne et j’avais aidé à la mettre au monde. Elle est morte après que Mengele (médecin SS) lui eut fait des injections dans les yeux pour essayer d’en changer la couleur. La petite Dagmar devait avoir des yeux bleus !... » Témoignage d’Ella Lingens, infirmière polonaise déportée à Auschwitz.

    Quant aux enfants plus âgés à Ravensbrück, leur sort fut inhumain. Ils avaient le même régime que les adultes : ils étaient dépouillés, rasés et fouillés et devaient porter un uniforme rayé. Ses uniformes étaient bien trop grands et ils ne les changeaient jamais. Les SS s’en prenaient souvent au plus jeunes détenus, leur reprochant leur manque d’efficacité dans le travail. Les enfants et adolescents furent fréquemment frappés et ils devaient faire les tâches ingrates comme le curage des latrines. En échange de nourriture ils furent également contraints de devenir les partenaires sexuels de « Kapos » (les prisonniers chargés d’encadrer les autres détenus).

    Ils devaient être présents aux appels à 3h30 du matin. Après avoir bu une tasse de café ils sortaient dans le froid des fois à -33° C. Il fallait rester debout immobile pendant parfois plus de 3 ou 4 heures dans la neige ou sous la pluie et leurs vêtements restés mouillés pendant des jours. Ils travaillaient dans les ateliers. Epuisés en fin de journée ils retournaient à leurs paillasses, trop affaiblis pour se livrer à la moindre activité. Bien évidement il y avait quasiment rien à manger : un bout de pain très fin, une légère soupe de topinambours ou rutabagas avec 5 morceaux de sucre. Plus de132, 000 femmes et enfants et 1000 adolescents provenant de 40 nations différentes furent incarcérés à Ravensbrück. 92,000 furent assassinés, moururent de faim, de maladies et d’épuisement ou furent victimes des expérimentations médicales.

    Les enfants trouvaient de temps en temps les gestes de bienveillance des détenus plus âges : parfois un peu de nourriture, une parole encourageante. Toutefois la survie des enfants et adolescents dépendait de leurs aptitudes individuelles. Ceux plus âgés ont connu le même taux de survie que les adultes, mais les enfants et les plus jeunes adolescents n’ont jamais connu le moment de la libération : ils sont tous morts avant.

    Michel Del Castillo « Tanguy »
     

    La lecture de l'ouvrage "Tanguy" de Michel Del Castillo, auteur espagnol, est très éclairante sur le vécu d'un enfant déporté.

    Pendant la deuxième guerre mondiale, il n'était encore qu'un jeune réfugié du régime franquiste lorsqu'il fut déporté vers le camp de Mathausen, suite à la dénonciation de son propre père, haut placé dans le régime de Vichy. Son passage auparavant dans un camp de réfugiés, seul sans sa mère (hospitalisée) dans des conditions de vie épouvantables le confronte à une réalité bien différente de l'image qu'il avait de la France, patrie des droits de l'Homme. En lisant son témoignage, nous avons ressenti un sentiment de profonde injustice envers Tanguy, héros du récit. Le caractère éphémère de ses rencontres amicales nous a beaucoup touchés car il s'ajoute à l'absence affective de ses parents, à un âge où on a besoin d'être entouré. Tanguy a enduré des souffrances à la fois physiques, psychologiques et affectives...
    Trop dur et trop injuste à son âge !

     

    sources

     http://resistance2009.free.fr/camp.html

     

     

     

     

     

     

     

     

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