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Par Dona Rodrigue le 19 Juillet 2014 à 09:57
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Par Dona Rodrigue le 7 Mars 2012 à 11:55
La Rafle du Vél'd'hiv'
Alix S., d'un collège de Belgique, me demande : « Comment s'est déroulée la rafle du Vél d'Hiv ? Où sont partis les Ju!ifs arrêtés ce jour là ? Quelles sont les dates, SVP ? »
Qu'est-ce qu'une rafle ?
Une rafle est une opération d'arrestations, par surprise, d'un grand nombre de personnes, organisée par la police.
Une rafle demandée par Eichmann et organisée par Danneker et Oberg
La rafle a été préparée de longue date. Depuis la Conférence de Wannsee, en janvier 1942, Eichmann organise les convois de déportation dans toute l'Europe. Il sollicite les représentants nazis dans les territoires occupés pour exécuter des rafles et organiser des convois vers Auschwitz.
En France, c'est le SS Obersturmführer Danneker, le chef du service juif du SD en France occupée de fin 1940 à juillet 1942, qui est chargé d'organiser la rafle. Il est sous les ordres du général Oberg, chef des SS et de la police allemande en France. Eichmann est venu les voir à Paris et déclare : « Le rythme prévu jusqu'ici de trois transports hebdomadaires contenant chacun 1000 Juifs devra être intensifié rapidement, en vue de libérer totalement et le plus vite possible la France de ses Juifs. » (Compte-rendu rédigé par Eichmann, à l'issue de sa visite de 48 heures à Paris, 1er juillet 1942).
Pour cela, il négocie avec la police française qui accepte de collaborer et d'organiser seule la rafle !
Les policiers Jean Leguay (délégué de la Police de Vichy en zone occupée) et René Bousquet (secrétaire général de la Police française) négocient avec Dannecker. Ils mettront la police française à la disposition des Allemands pour faire la rafle.
Bousquet discute avec Dannecker et Oberg.jpg, en 1942.
Ainsi, le 10 juillet 1942, Dannecker télexe à Eichmann que la rafle sera conduite par la police française du 16 au 18 juillet et que l'on peut s'attendre à ce qu'il reste environ 4 000 enfants après les arrestations.
IV J/SA 225a
Ro/Bir
Urgent ! Présenter immédiatement !Paris, le 10.7.1942
A l'Office Central de Sécurité du Reich IVB 4
Berlin
Objet : Évacuation des Juifs de France.
Référence: Entretien entre le S.S.-Obersturmbannführer Eichmann
et le S.S.-Hauptsturmführer Dannecker le 1.7.1942 ;
mon télex du 6.7.1942 IV J/SA 225 a.
L'arrestation des Juifs apatrides à Paris sera opérée par la police française dans la période du 16 juillet au 18 juillet 1942. On peut s'attendre à ce qu'il reste environ 4 000 enfants juifs après les arrestations.
Dans un premier temps c'est l'Assistance publique française qui les prendra en charge. Comme il n'est pas souhaitable qu'une promiscuité entre ces enfants juifs et des enfants non juifs se prolonge et que l'U.G.I.F. pourra placer au maximum 400 enfants dans ses propres centres, je sollicite une décision urgente (réponse par télex) pour savoir si par exemple à partir du 10e convoi les enfants d'apatride s à évacuer pourront être évacués eux aussi.
En même temps, je demande une décision la plus rapide possible sur la question évoquée dans mon télex du 6 juillet 1942.
Signé : DANNECKER, S.S. - Hauptsturmführer.Une rafle préparée par la police française
En 1942, la police française prépare, avec les autorités d'occupation, une grande rafle des Juifs étrangers demeurant à Paris. Voici une lettre du directeur de la police municipale de Paris, chargée d'arrêter les juifs étrangers :
Le directeur de la police municipale, Hennequin, trois jours avant la rafle,
demande à la prefecture de confirmer la réquisition des 50 autobus dont il besoin pour emmener les Juifs arrêtés au Vél'd'hiv'.
Voir aussi la page : La participation de la police française aux arrestations de Juifs, avec les instructions du même Hennequin aux agents de police.Une rafle réalisée par la police française
La rafle se déroule sur deux jours, les 16 et 17 juillet 1942.
Main dans la main, le SS et le policier français.
En fait, seule la police française et quelques officiers nazis seront dans les rues, les soldats allemands ont presque disparu de la circulation durant deux jours. Ils laissent faire leurs amis policiers français.
Les policiers français, dès l'aube, frappent à la porte des appartements où on leur a dit d'arrêter les Juifs. Ils les conduisent ensuite vers des autobus. De là, ils sont emmenés au Vélodrome d'hiver.
Lettre de Marie Jelen annonçant à son père son arrestation.
Pour consulter l'ensemble de la correspondance de cette petite fille, voir les pages qui lui sont consacrées.Le vél' d'hiv'
Le Vélodrome d'hiver, en abrégé « Vél' d'hiv' », était comme son nom l'indique une piste pour des courses de vélos, dans un stade couvert.
C'est là, dans les gradins, que furent emmenés les Juifs arrêtés. Le lieu fut choisi parce qu'il pouvait contenir un grand nombre de personnes.Le vélodrome d'hiver, photographié, avant la guerre par Brassai, un grand photographe
Les autobus utilisés à Paris lors de la rafle du Vél'd'hiv, les 16 et 17 juillet 1942, stationnés le long du Vélodrome d'Hiver.
C'est l'unique photo retrouvée dans les archives de presse. La censure interdit sa publication en juillet 1942.Combien ?
3031 hommes, 5802 femmes et 4051 enfants ont été arrêtés à Paris les 16 et 17 juillet. Au total : 12.884 Juifs étrangers.
Il manque évidemment un certain nombre d'hommes. Certains, prévenus par une rumeur, ont rapidement quitté leur domicile le 15 juillet au soir ou le 16 au matin. Mais ils ne s'attendaient pas à ce que la police française arrête des femmes et des enfants...
Il y a une certaine déception chez les nazis et les policiers français : le chiffre de 15.000 Juifs était "espéré".Drancy, Pithiviers, Beaune-la-Rolande
Après le Vél' d'hiv', les Juifs arrêtés sont conduits d'abord à Drancy. De là, les Juifs sont déportés vers le camp d'Auschwitz où la plupart d'entre eux sont exterminés.
Certains sont aussi conduits aux camps de Beaune-la-Rolande ou de Pithiviers, avant d'être à leur tour déportés vers Auschwitz. (Lire là-dessus les dernières lettres de Marie Jelen, envoyées de Pithiviers)
Au cours des mois de juillet et d'août, les convois se succèdent très rapidement : 20 convois entre le 19 juillet et le 30 août 1942.
Date, en 1942 N° du convoi Camp de départ Destination du convoi Nombre de déportés 19. 7
7
DRANCY
AUSCHWITZ
999
20. 7
8
ANGERS
AUSCHWITZ
827
22. 7
9
DRANCY
AUSCHWITZ
996
24. 7
10
DRANCY
AUSCHWITZ
1000
27. 7
11
DRANCY
AUSCHWITZ
1000
29. 7
12
DRANCY
AUSCHWITZ
1001
31. 7
13
PITHIVIERS
AUSCHWITZ
1049
3. 8
14
PITHIVIERS
AUSCHWITZ
1034
5. 8
15
BEAUNE-LA-ROLANDE
AUSCHWITZ
1014
7. 8
16
PITHIVIERS
AUSCHWITZ
1069
10. 8
17
DRANCY
AUSCHWITZ
1006
12. 8
18
DRANCY
AUSCHWITZ
1007
14. 8
19
DRANCY
AUSCHWITZ
991
17. 8
20
DRANCY
AUSCHWITZ
1000
19. 8
21
DRANCY
AUSCHHITZ
1000
21. 8
22
DRANCY
AUSCHWITZ
1000
24. 8
23
DRANCY
AUSCHWITZ
1000
26. 8
24
DRANCY
AUSCHWITZ
1002
28. 8
25
DRANCY
AUSCHWITZ
1000
31. 8
26
DRANCY
AUSCHWITZ
Une rafle qui s'étend à de nombreuses communes de zone occupée
Dans de nombreuses villes de la zone occupée, la rafle a lieu, en même temps qu'à Paris. A Soissons, le 17 juillet. A Dax, le 16 juillet comme en témoigne ce document :
Billet de la main de la mère de Georges Gheldman, 16 juillet 1942SOURCES : http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/rafle_vel_d-hiv.htm
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Par Dona Rodrigue le 7 Mars 2012 à 11:38
La rafle du Vel d'Hiv
HISTOIRE ...
Les 16-17 juillet 1942 s'est déroulé la rafle du Vélodrome d'Hiver soit la plus grande rafle de juifs en France lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Cette rafle est mise en place par l'Opération "Vent printanier" organisée par les Nazis (et sous le commandement de Eichmann) afin de coordonner la plus grande rafle possible daans plusieurs pays à la fois.
En France le régime de Vichy mobilise la Police Nationale et la Gendarmerie soit environ 9000 uniformes rien que sur Paris.
Le secrétaire Général de la Police nationale René Bousquet et Louis Darquier de Pellepoix Commissaire Générale aux questions juives sont chargés par la Gestapo de mettre en place tous les moyens pour cette opération, notamment en se servant du
Fichier Tulard ; ce fichier regroupe le dernier recensement des juifs depuis 1940.
Lors d'une réunion de planification René Bousquet n'exprime qu'une inquiétude sur le fait que les policiers français doivent arrêter les juifs français ; un accord est trouvé et la Police française ne s'occuperait que des juifs étrangers.
Les Nazis prévoient l'arrestation de 22000 juifs étrangers sur le grand Paris, de tous âges mais des dérogations pourront être établies pour les grosses avancées et les mères allaitant leur petit.
Les enfanst de moins de 16 ans ne devaient pas être sur les listes afin de continuer à faire croire aux départs pour l'Allemagne pour travailler .
Mais Pierre Laval fit modifier cette clause pour cause "humanitaire", pour ne pas séparer les familles ; il fut prouvé que ses enfants étaient déjà des enfants de déportés, Laval désirait surtout se débarasser d'enfants qui, de toute façon, n'avaient plus de famille.
Sous les ordres de Pierre Laval le plus jeune des déportés pour Auschwitz n'avait que 18 mois.
Le 13 juillet 1942 une circulaire de la Préfecture de Police ordonne l'arrestation et le rassemblement de 27391 juifs étrangers habitant en France. Mais étant trop proche du 14 juillet les autorités décidèrent de repousser de quelques jours.
A la fin de la journée du 17 juillet 1942 les chiffres de la Préfecture indique
13 152 arrestations dont 4115 enfants.
Une partie est envoyée dans des camps à Drancy (photo ci-dessous Pétain visite Drancy en 1942), Compiègne, Pithivier et Beaune-La-Rolande et une autre partie (environ 7000) sont parqués au Vélodrome d'Hiver.
Situé dans 15ème arrondissement de Paris les 7000 personnes doivent survivre pendant 5 jours sans nourritures (ou si peu), sans hygiène et avec un éclairage puissant jour et nuit. Nombreux sont les morts parfois en tentant une évasion parfois en se suicidant.
Seuls 3 médecins et une dizaine d'infirmières sont autorisés à intervenir.
Après ces 5 jours de calvaire les survivants sont envoyés également dans les camps de transit avant d'être envoyés à Auschwitz.
Sur les 13152 juifs déportés seuls 25 adultes et quelques enfants survivront.
La rafle du Vel d'Hiv entraine une fracture forte dans l'opinion française. En effet jusqu'ici la grande majorité était indifférente ou attentiste. La rafle réveille les conscience et fait basculer les citoyens... Les uns choisissent la Résistance mais les autres font l'inverse en devenant collabos et/ou anti-sémites. Dans les têtes les opinions sont en ébullitions pour le meilleur mais aussi pour le pire.
CINEMA ...
La rafle du Vel d'Hiv est un thème assez rare au cinéma. Si 39-45 est une époque très présente dans le cinéma ce fait précis est lui plus rare.
"Les guichets du Louvres" (1974) de Michel Mitrani ...
Un jeune étudiant, Paul, apprenant de l'imminence de la rafle dans les heures qui viennent se rend au quartier Saint-Paul pour tenter de prévenir un maximum de monde. Il rencontre alors Jeanne, une jeune juive, et tente de la sauver en traversant la rive gauche.
"Monsieur Klein" (1976) de Joseph Losey ...
Robert Klein est un homme qui rachète à petit prix des oeuvres de toutes sortes aux juifs. Il apprend qu'il a un homonyme. Il apprend que cet homyme est un résistant juif et donc inscrit au fichier de la préfecture. Se sentant menacé et en même temps désireux de connaitre cet homme il part à sa recherche... Nous sommes le 17 juillet 1942...
Intérêt historique :
Note film :
"La rafle" (2010) de Rose Bosch ...
On suit le destin de plusieurs personnes pendant les évènements de la rafle du Vel d'Hiv ; enfants, femmes et hommes juifs mais également infirmière, docteur... Premier film qui traite la reconstitution historique.
Intérêt historique :
Note film :
"Elle s'appelait sarah" (2010) de Gilles Paquet-Brenner ...
Une journaliste américain, Julia, qui vit en France depuis de nombreuses années enquête sur un épisode de la rafle du Vel d'Hiv.
Lors de son enquête elle fait la connaissance de Sarah qui avait 10 ans à l'époque des faits... Une rencontre qui va dévoiler une secret de famille et qui va bouleverser
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