Juin 1944 à Caen
Un lieu très photographié
Au fil de mes lectures, plusieurs photos prises à Caen, voici:
"8 juillet. Place de l'Ancienne Boucherie, une maison vient de subir un bombardement et vient de s'effondrer. Un char Panther, en arrière garde du SS-Panzer-Regiment 12. passe devant les ruines" (Photos: coll. JP. Benamou)
Source pages 206 et 207 de ce livre la photo de gauche est présentée également dans ce livre page 201 sans légende.
Source site de la ville de Caen également page 110 de ce livre avec cette légende:
"des sauveteurs, membres des équipes d'urgence et de la défense passive, s'activent dans les ruines. Le second personnage à gauche est
Monsieur Jean-Marie Girault le futur maire de Caen."
Source le site de la ville de Caen
Source ce site avec cette légende: p010274
"Photo: Conseil Régional de Basse-Normandie / Archives Nationales du CANADA" Des Français se rassemblent autour d'un véhicule chenillé pour recevoir des cigarettes et des sucreries des soldats canadiens. En arrière-plan, les immeubles sont fortement détruits. 11 juillet 1944. Caen (Calvados)
Source ce site avec cette légende:
Canadians capture Caen. Caporal J.R. Pelletier in Bren carrier handling out cigarettes to civilians. 10 July 1944, Caen, France. (Le caporal J.R. Pelletier, dans un Bren Carrier, distribue des cigarettes à des civils) Remarquez le traçage pour le développement.
Sur ce site avec cette légende p011896
"Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA" Deux soldats britanniques s'affairent autour d'un trou dans une rue de Caen. D'autres soldats les regardent travailler.
Sur ce site avec cette légende: p000006
"Conseil Régional de Basse-Normandie / Archives Nationales du CANADA" Un couple d'habitants regarde un bulldozer canadien déblayant les ruines de maisons détruites, rue de Bayeux, à Caen. En arrière-plan, les deux clochers de l'abbaye aux Hommes sont restés intacts malgré les bombardements alliés. 10 juillet 1944.
Ces 8 photos ont été visitées sur plusieurs années, stockées dans plusieurs fichiers concernant Caen. Certaines associations sont évidentes, par exemple les deux photos avec le Panther:
8 juillet. Place de l'Ancienne Boucherie, une maison vient de subir un bombardement et vient de s'effondrer. Un char Panther, en arrière garde du SS-Panzer-Regiment 12. passe devant les ruines" (Photos: coll. JP. Benamou)
Un simple examen visuel et la lecture de la légende indique que les deux photos sont prises au même endroit. Un agrandissement de la photo gauche donne les informations suivantes:
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- le Panther est devant un garage "GARAGE RAVITAILLEMENT AUTO" et verticalement ENERGIC à gauche et
ENERGOL à droite; marques d'essence et d'huile de BP.
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- une date: le 8 juillet
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- un lieu: place de l'Ancienne Boucherie
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- une indication: des ruines fumantes dues à un bombardement récent
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- photographe inconnu mais de toute évidence allemand, jamais un civil n'aurait pu se placer devant un Waffen-SS pour le prendre en photo.
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sur le flanc de la tourelle 438 soit la 4.Kompanie.(selon page 94 de cette revue)
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regarder sur la photo de gauche, le garage semble être à un angle de rues, nous en reparlerons
Deuxième association, les deux photos du site de Caen:
Là aussi un simple examen visuel indique la même scène, le repérage est aisé, deux indications:
Troisième association: les deux photos d'un Bren
Un examen visuel montre le même soldat dans un Bren avec les indications suivantes:
- deux dates différentes le 10 et le 11 juillet
- l'Arm of Service 41 à l'avant du Bren, à Caen à cette date ce ne peut être que le 7th Reconnaissance Rgt (17th Duke of York's Royal Canadian Hussars)
3rd Canadian ID .
- deux lieux différents voir l'arrière plan et deux clochers différents. Nous reviendrons dessus.
Quatrième association:
Malgré les légendes d'origine suivantes:
Deux soldats britanniques s'affairent autour d'un trou dans une rue de Caen. D'autres soldats les regardent travailler.
Un couple d'habitants regarde un bulldozer canadien déblayant les ruines de maisons détruites, rue de Bayeux, à Caen. En arrière-plan, les deux clochers de l'abbaye aux Hommes sont restés intacts malgré les bombardements alliés.
Il est aisé de reconnaître le même lieu: le bas de la rue de Bayeux en regardant Saint Etienne; un zoom indique que les soldats ne sont pas Britanniques mais Canadiens appartenant au 16th Canadian Field Company RCE et un bulldozer du 3rd Field Park Coy, RCE de la 3rd Canadian ID .
de nos jours
Ainsi nous sommes passés de 8 à 4 photos !
Ensuite des rapprochements dus au sens de l'observation de Claude:
Nous déterminons que le Bren est garé dans le bas de la rue de Bayeux, le clocher visible sur la photo est le clocher Nord de Saint Etienne. AGRANDISSEMENT
La seconde photo du Bren correspond à l'emplacement du garage et des ruines fumantes du 8 juillet. AGRANDISSEMENT.
Nous cherchons un garage, près d'un immeuble en ruines suite à un bombardement du 8 juillet. La construction au sommet avec un toit à quatre pentes nous a emmené sur une fausse piste à savoir l'église Saint Sauveur.
A l'examen de la tourelle, sous le toit c'est une simple fenêtre ! Ce type de construction est visible par exemple rue Saint Manvieu
"Source Google Maps" Le 10 rue Saint Manvieu.
Mais dans cette rue pas de garage et pas de destructions en 1944
Si nous regroupons ces 4 photos, nous obtenons:
Les deux photos du site de la ville de Caen (dont une localisée au quartier Saint-Sauveur), le Panther le 8 juillet, Place de l'Ancienne Boucherie ainsi que le Bren canadien le 11 juillet sont toutes prises au même endroit ! Nous mettons en évidence des légendes erronées. AGRANDISSEMENT.
Le repérage qui a tout résolu !
Le bas de la rue de Bayeux à droite les numéros pairs AGRANDISSEMENT
Nous arrivons ainsi à la conclusion suivante: les 8 photos ont été prises au même endroit dans le bas de la rue de Bayeux, voici le montage final:
Le Panther est devant la venelle Saint Nicolas, le garage est à l'angle de cette venelle et de la rue de Bayeux. Il appartenait à M. Leloup aujourd'hui
Le Bren est arrêté devant la venelle Crespellière (de nos jours), les deux photos ont été prises au même endroit c'est le photographe qui est passé de droite à gauche de l'engin, photographiant les deux côtés de la rue ayant subis un bombardement.
Sur le plan ci-dessous la position du Bren
Ce plan est en annexe de ce livre il est colorisé en fonction des destructions, 18 est la venelle Crespellière et 19 la venelle Saint Nicolas les destructions visibles sur les photos des deux côtés de la rue de Bayeux sont bien indiquées.
Extrait du témoignage de M.Jean-Marie Girault paru dans l’Express du 28 avril 1994:
8 juillet, dès 8 heures du matin, des avions continuent, vague par vague, de lâcher des chapelets de bombes. Je me rends au PC des Equipes d'Urgence. Soudain, une violente déflagration. Les vitres des maisons volent en éclats. Une torpille anglaise vient de tomber hauteur du n° rue de Bayeux, à la 14. On tente de déblayer les gens ensevelis. J'aide à transporter des blessés ensanglantés. Je vois peu à peu mes chaussettes et mon pantalon se teindre en rouge...
Extrait de ce livre de Joseph Poirier :
8 juillet, à 8 heures, nouveau raid. Quelques bombardiers (3 groupes de 4 B-26 américains ) qui visent certainement la Place de l'Ancienne-Boucherie lancent d'énormes bombes rue de Bayeux et rue de Bretagne. Cela n'a duré que quelques minutes et il y a plus de 50 victimes. Une famille entière de 6 personnes est tuée. Huit grands immeubles sont complètement anéantis et l'incendie se déclare dans les immeubles voisins. Les secouristes s'affairent et pendant toute la journée les équipiers de la D.P. et des formations de jeunesse retirent des blessés et surtout des morts des décombres fumants.
Extrait de ce livre :
A midi, trois Panther descendent la rue de Bayeux, venant de la Maladrerie, en faisant vibrer la chaussée de leurs 45 tonnes d'acier.
Arrivés sur la place où l'on recherche toujours des blessés et des emmurés, deux mastodontes manœuvrent pendant que le troisième oblique rue Caponière. Ils reculent, l’un contre l'immeuble affaissé, canon braqué sur la rue de Bayeux, l'autre se plante rue St-Martin d'où son long tube pivote dans un sifflement de moteur électrique, sur la rue Caponière.
J'ajoute cette photo "retrouvée" depuis:
Source page 293 de ce livre deux hommes de la DP avec un soldat canadien devant les ruines de l'immeuble.
Cet endroit a été également filmé. Un autre film tourné le 13 juillet, des réfugiés cherchent leurs biens dans les ruines et même peint !
Source page 207 de ce livre .
J'ajoute cette photo acquise en mai 2012 (Collection Philippe Bauduin). Un convoi allié contourne le cratère d'une bombe pour remonter la rue de Bayeux. A rapprocher de la p011896 et p000006, voir le montage ci-dessous .
Remarquer le bulldozer blindé sur les 3 photos
Remerciements:
à Philippe Bauduin, à Claude Demeester et à François Robinard.
SOURCES : SUPER BLOG...
http://sgmcaen.free.fr/lieu-tres-photographie.htm
Tout au long de la journée du 19 juillet, les troupes canadiennes nettoient la zone de Cormelles, les derniers snipers allemands sont éliminés dans le stade près du château, la plupart ignoraient alors que le front avait cédé. L'usine métallurgique de Colombelles passablement bombardée pour empêcher les Allemands de s'y retrancher est sous contrôle. Dans le faubourg de Vaucelles, la jonction est établie entre le Highland Light Infantry of Canada et le 1st Canadian Scottish, mais dans ce secteur de nombreux snipers allemands, laissés en arrière sans espoir de repli par le 1./SS-Pz-Gren-Rgt 1, vont ralentir la progression.
Au Nord-Est , les Glengarrians s'emparent de la gare de triage et des bâtiments de la gare de voyageurs de Caen. Cette action sera aidé par un matraquage intensif des mortiers des Camerons, restés sur l'autre rive du canal de Caen 90 prisonniers allemands de diverses unités allemandes seront ramenés vers l'arrière. A midi le général Keller de la 3rd Division ordonne à ses troupes de continuer la progression vers Bras et Hubert-Folie, des compagnies du 1st Canadian Scottish, viennent épauler les troupes de la 159th Brigade britannique. La 2nd Canadian Infantry Division se met en mouvement et franchi l'Orne-sur-Fleury et attaque Louvigny. Son objectif est de s'emparer du contrôle de la vallée de l'Orne jusqu'à Bretteville-sur-Laize,constituant le flanc droit de Goodwood elle doit faire tout ce qu'elle peut pour encercler le 1. SS-Pz-Korps. la ligne Bras/ Saint André, ne sera atteinte que dix jours plus tard par le 2nd Corps candien du général Simmonds qui tirera les enseignements appris le 18 juillet par les Britanniques : ne jamais laisser des concentrations de chars en plein jour. Les Anglo-canadiens contrôlent à présent la ville de Caen et ses faubourgs.
Dans une maison du faubourg de Vaucelles, un soldat canadien vient de mettre en batterie son fusil mitrailleur Bren .
Des prisonniers allemands gardés par des soldats canadiens, passent devant l'usine métallurgique de Colombelles.
Dans les faubourgs de Vaucelles, un blessé est évacué par une jeep qui porte le marquage de la 2nd Infantry Division canadienne.
Deux prisonniers allemands gardés, par deux soldats canadiens. Photo prise dans le secteur de la 3rd Division. L'Allemand en tenue camouflée est un grenadier de la Leibenstandarte Adolf Hitler (1ere SS-panzerdivision), l'autre fait partie de la 16e Feld-Division de la Luftwaffe. En revanche on ne sait pas ce que fait la jeune femme (Germaine Coulon selon la légende de la photo anglaise) parmi eux. est-elle aussi captive ou une auxilliaire des Canadiens ?
Superbe photographie montrant le sergent Harold Marshall du peleton de sniper du Calgary Highlander de la 2nd Canadian Infantry Division.
Les chars du 1st Hussars entrent dans Caen par la Place de petites boucheries.
Un sherman de la 2nd Armoured Division canadienne avec sa tourelle retournée longe les ruine de la fabrique de ciment SMN, (Société métallurgique de Normandie) implantée dans le secteur de Colombelles. Le blindée se trouve sur la RN 813, Caen-Deauville.
Soldats canadiens se restaurant sur un quai de la gare.
Toujours à la gare un soldat surveille un prisonnier allemand.
Des éléments de la 3rd Division rue du général Moulin à Caen.
Suites à ses nombreuses opérations désastreuses, et sa lenteur pour la possession de Caen, les Américains ont vivement critiqués Montgomery. Le 25 juillet après Goodwood, le premier ministre britannique Winston Churchill lui rend visite en Normandie pour lui affirmer son soutien.
Peu avant le débarquement, le général Simmonds commandant le IIe Corps canadien passe ses troupes en revue.