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    Les Rochambelles, des femmes dans la 2ème DB

      

      

    Un groupe de femme au sein d’une unité blindée, de nos jours c’est courant; mais pendant la Deuxième Guerre Mondiale cela l’était beaucoup moins.

    En effet celles-ci étaient cantonnées à des rôles à l’arrière:

    personnel de bureau, infirmières…

      

    Le seul groupe de femme à avoir participé aux opérations Alliées sur le territoire français : le groupe Rochambeau.

      

    Un groupe de femme ambulancière au service

    de la 2ème Division Blindée de Leclerc.

    Par Tayp’

      

      

    Une création à la française

     

    Les Français sont réputés pour leur « système D », et le groupe Rochambeau ne manquera pas à cette règle. En effet, l’histoire de la création de cette unité « militaire » commence en 1941 grâce à une Américaine sexagénaire: Florence Conrad.

      

    Après avoir opéré pendant le premier conflit mondial et la défaite de 1940 en tant qu’infirmière, Madame Conrad cherche le moyen de participer aux opérations à venir.

      

    Elle récolte, par le biais de plusieurs associations de femmes américaines, assez d’argent pour acheter seize ambulances Dodge, modèle WC54; ceux utilisés par l’armée américaine et ses Alliés.

      

    Toujours aux Etats-Unis elle réunit autour d’elle un groupe de quinze jeunes filles, qui seront la base de du groupe appelé dès cet époque le groupe Rochambeau, en souvenir du compagnon de Lafayette. Parmi elles se trouvent Suzanne Massu, alias « Toto » qui prendra par la suite de Florence Conrad à la tête.

     

     

      

    Au parc de Bagatelle De la droite vers la gauche :

    Suzanne Torrès,

    Rosette Peschaud, Lucie Louet

      

      

      

    13eme Bataillon Médical


    Transféré, par la ténacité de leur chef, en Afrique du Nord, le groupe se retrouve début septembre 1944 à Casablanca après un long voyage sur le « Pasteur ». Malheureusement personne ne les y attends; il va falloir encore se battre pour intégrer la division blindée créée par le Général Leclerc, dont elles avaient entendu parler de l’autre côté de l’Atlantique.

     

     

    on peut voir entre autre Anne-Marie Davion en bas à droite.

    Autre détail important concernant l'insigne "Rochambeau" : c'est le père d'Hélène Langé

    (ci-dessus) qui le dessina en 1945 (à noter également que c'est le seul insigne de la division qui est représenté avec un bombardement !).

      

    Mais c’est chose faite fin septembre 1944  !! Le Général intègre les filles à sa division blindée et les verse au 13ème Bataillon Médical.

      

    Cette intégration ne fut pas sans peine;

    le Général voulait tout d’abord prendre les ambulances,

    mais sans les femmes.

    Voilà le groupe Rochambeau à Rabat.

    De gauche à droite Margueritte, Antoinette, Lucienne, Madeleine, Paule, Lucie et Michette

     

    Des débuts difficiles

     

    Le groupe Rochambeau intègre donc une unité composée pour le moment exclusivement d’homme qui, pour la plus part, ne pense pas que la place d’une femme soit en première ligne.

      

    A ce moment là les filles s’activent, elles doivent apprendre leur rôle d’infirmière, de soldat et de conductrice, ce qui n’est pas évident à cette époque là pour les jeunes femmes.

      

    De plus le groupe doit recruter pour pouvoir constituer un équipage de deux filles par véhicule. Toute l’Afrique du Nord est donc scrutée pour trouver la dizaine de filles qu’il manque.

      

    Pendant ce temps là les filles découvrent leurs futurs compagnons d’armes, et pour certains et certaines de vie (plusieurs Rochambelles se marieront avec des soldats de la DB), qui ne tardent pas à les surnommer les « Rochambelles ».

     

     

     

    "Hélène Langé avant l'embarquement pour l'Indochine"

      

    La mise sur pied de la Deuxième Division Blindé achevée, c’est le départ direction l’Angleterre. Les Rochambelles embarquent sur le Cap Town Castel, direction Cottingham où elles resteront trois mois.

    Durant cette période quelques filles rejoignent le groupe qui termine sa formation.

      

    Le 1er août, les 19 ambulances embarquent sur le LST Philipp Tomas qui les débarque à Utah Beach, sur la terre de France!!

    Allemagne - Ambulance "Madeleine-Bastille II"

     

    Le groupe en première ligne

     

    Dès les premiers combats, les Rochambelles se montrent à la hauteur de la tâche qui leur incombe, et gagnent la confiance de leurs camarades et de Leclerc !

      

    Elles ont comme rôle d’évacuer les blessés dans la zone de combat, leur prodiguer les premiers soins et les transporter jusqu’au poste de triage/traitement le plus proche.

      

    Cette proximité avec le combat eu des répercussions dans le groupe.

      

    En effet, Micheline Garnier disparaît étrangement à Argentan en conduisant

    un blessé au poste de triage; une autre,

      

    Polly Lange, fut très gravement blessée par un bombardement.

    (Jacqueline Fournier " Jacquotte " et Gabrielle Demay "Crapette", ambulance "Tante Mirabelle")

      

      

    Il y eu aussi de la casse matériel, mais dans une organisation comme la 2ème DB, le problème est vite résolu.

      

    La petite équipe va donc suivre les traces de l’unité d’ Utah Beach à Paris, en passant par Alençon, en faisant du mieux qu’elles peuvent.


    L’entrée dans Paris, fut pour elles aussi un moment inoubliable.

    Mais malheureusement, contrairement à leurs camarades, l’arrivée dans cette ville n’était pas synonyme uniquement de joie.

    En effet Leclerc, au Maroc, les avait « engagées » que jusqu’à Paris!!

      

      

    Mais leurs efforts depuis la Normandie vont avoir droit sur le Général qui décide de les garder jusqu’à la fin des combats. Ce n’est qu’après cette annonce que les filles peuvent profiter de la libération de Paris!

    Ambulance "Cornebiche"

     


    Direction Strasbourg…

     

    Et voilà les Rochambelles reparties sur les routes de France.

      

    Cette fois-ci l’objectif n’est plus Paris, mais Strasbourg, la capital Alsacienne qui est à la base du Serment de Kouffra:

      

    « Jurez de ne poser les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ».

     

     

    Infirmières du Groupe Rochambelles soignant un blessé lors de lla campgne de Normandie, août 1944.

      

    Le groupe laisse à Paris Florence Conrad, qui va s’occuper du Val de Grâce, et engage quelques nouvelles filles.

    C’est donc « Toto » qui prend en main l’unité.

     

    …Puis Berchtesgaden

    Après Strasbourg, les filles de la DB continuent leur route jusqu’à Berchtesgaden où elles entrent Nid d’Aigle.

      

    C’est là que le groupe perd Leonora Lindsay, tuée par un Sniper.

      

    Les ambulances ne servent plus à transporter des blessés, mais à transporter quelques souvenirs que l’unité trouve sur place, notamment une très belle réserve de bouteilles, que Toto prend en charge dans son ambulance.

      

    Les hostilités s’achèvent quelques kilomètres après Berchtesgaden.

      

    L’armistice signifie la fin de la guerre, mais aussi la fin de cette aventure.

      

    Les filles sont donc partagées entre joie et tristesse.

      

    Cette tristesse va vite être atténuée par le message de Leclerc demandant des volontaires pour le corps expéditionnaire partant pour l’Indochine!!

      

    Des femmes soldat !

     

    Ces soldats vont rester très femmes sous leurs uniformes.

      

    Tout le long des combats elles restent très coquettes et les ambulances se transforment dès qu’elles le peuvent en salon de coiffure!

      

    Les uniformes, dès leur réception, sont retouchés pour avoir une meilleure coupe.

      

    Toute cette coquetterie n’est pas exagérée, mais justement bien dosée;

    elles restent soldat et le savent!

      

    Trop de féminité leur attirerait certes les yeux des hommes,

    mais pas la reconnaissance des soldats.

      

    En effet, après leur arrivée à Rabat, les filles qui pour la première fois prirent une douche en tant que soldat, attirèrent plusieurs paires d’yeux baladeurs qui sèment la panique chez les filles.

      

    Florence Conrad veillera à ce que ça ne se reproduise pas!

     


      

      

    L’insigne des ambulancières représente sur un fond bleu un Dodge WC54 sous les bombardements accompagné d’un drapeau français et d’une croix rouge.

      

    On remarque nettement la croix de lorraine qui coupe en deux le nom « ROCHAMBEAU » en bas.

      

      

    A suivre…

    Sources:

    - http://www.marinettes-et-rochambelles.com/
    - Quand j’étais Rochambelle
    de Suzanne Massu

     

    http://forumvert.wordpress.com/page/15/

      

      

     

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