Chronologie de 72 jours de bombardements
LE 6 JUIN
Des 14 674 sorties des appareils alliés le 6 juin 44, 2 613 sont dirigées sur Caen.
Voir un témoignage
SAINT LO 1944

00H30
Bombardement par 110 bombardiers lourds du Bomber Command RAF des postes de Flak de Caen et Carpiquet.
02h30
1020ème alerte à Caen.
05h45
La gare est attaquée, plusieurs wagons flambent.
Rive droite, place de la Gare et rue de la Gare
Source. Rue de la gare et le pont ferroviaire.
06h40
Explosions vers la gare et le quartier Sainte-Thérèse.
Un groupe d’avions attaque à la mitrailleuse et à la bombe la caserne du 43ème Régiment d’artillerie (Quartier Claude-Decaen). Un poste de Flak est nettoyé et l’église provisoire de Ste-Thérèse, sans doute prise pour un baraquement de la caserne, est mitraillée. 2 victimes dans les jardins voisins.
Source. L'église provisoire Sainte Thérèse, rue Sainte Thérèse.

Ces bombardements qui visaient les passages sur l’Orne à Caen sont tous effectués « trop longs » par 11 escadrilles de B-17 et B-24 de la 3rd Bombardment Division de l’Eighth Air Force (8 AF) . Les Caennais sortent dans la rue, on s'interpelle, quelques groupes se forment sous l'œil indifférent des Allemands qui ne sont pas plus de 300 hommes, en ville ce matin, s'agitant en tous sens. On fait des provisions.
De 07h20 à 07h30
36 Forteresses volantes bombardent les ponts sur l’Orne une fois encore à travers les nuages, au système H2X de visée-guidage, 55 tonnes de bombes s’abattent vers la zone industrielle du port et sur le triage de la gare, par 6/10° de nuages.
De 08h06 à 08h30
Ces mêmes ponts: C1 la passerelle au fond du grand Cours, C2 le pont de Vaucelles, C3 le pont de la Mutualité et C4 le pont ferroviaire du port sont attaqués par 47 B-17 qui lancent leurs bombes sur un total de 155 engagés dans cette mission sans visibilité, les 108 autres ramenant leur délicate cargaison en Angleterre. Les équipages ne parviennent pas à localiser les éclaireurs, qui lancent les indicateurs lumineux désignant les cibles.
C1 la passerelle de l'Arquette au fond du Grand Cours entre le cours Sadi Carnot et la rue du Puits de Jacob
C2 le pont de Vaucelles entre la place du 36ème R.I. et la rue de Vaucelles
C3 le pont de La Gare ou des Abattoirs entre la rue de la Marine et la rue de la Gare.
C4 le pont double (ferroviaire et routier) de La Mutualité ou le pont du Tortillard entre la place de La Mutualité et le quai Hamelin (la gare SNCF)
Photo aérienne de la RAF prise le 6 juin 1944,
Les deux autres ponts ne sont pas répertoriés:
Le viaduc ferroviaire en amont de La Prairie
et le passage piéton en aval (le barrage) entre les cours Montalivet et Cafarelli, limite des communes de Caen et de Mondeville.
Selon les ordres du 21st Army Group lâchage de 20 000 tracts précédant de 10 minutes les bombardements.
"Collection particulière" Source: page 93 de ce livre
Les familles réfugiées dans la corseterie de la rue de Falaise n’en soupçonnent même pas l’existence. C’est à peine si elles savent que 3 ouvriers qui partaient travailler tout à l’heure, ont été déchiquetés par une bombe américaine, sur la route de Falaise.
Source: à gauche photo parue dans ce livre, à droite. Deux vues du bas de la rue de Falaise, à gauche le Pensionnat Saint Michel, de nos jours.
09h30
Une seule bombe de 1000 livres, sensée tomber sur le pont de Vaucelles, à 500 mètres de là, frappera un groupe de 45 personnes qui s’abritaient à la fabrique de corsets, dont 19 seront tuées sur le coup. Ce bombardement de la corseterie est relaté de la manière suivante dans un autre témoignage: "Vers 16 h 30, un nouveau bombardement écrase une tranchée abri rue de Falaise, à proximité de l'avenue Guynemer, tuant 24 personnes et un peu plus loin 5 personnes dans une cave abri."(Note de MLQ: Société Française de Corsets et de Ceintures élastiques au n° 138 de la rue de Falaise).
Photo allemande, collection Heimdal. L'Hôtel de la Gare au 30, 32 et 34 rue de la Gare, le 6 juin: 3 soldats allemands casqués et armés et deux civils
Une voiture à haut-parleurs allemande circule en ville: ordre est donné de rester dans les maisons. Les sentinelles allemandes ont revêtu des tenues de combat camouflées. La population reste calme. Des voitures de la Feldkommandantur 723 sillonnent les rues. Des Feldgendarmes en sortent, seau de colle à la main et des affiches sous le bras.Hâtivement, ils expédient leur ouvrage et disparaissent vers un autre quartier. La loi martiale est proclamée.
13h30
Le quartier Saint-Jean reçoit la plus grande partie des 156 tonnes de bombes (623 bombes de 225 kg) que déversent 56 B-24 Liberator de la 2nd Air Division de la 8th AF escortés par 7 escadrons de P-51 Mustang de protection.. D’énormes blocs et des cratères profonds obstruent les rues Saint Jean, duVaugueux, place de la Mare, le Gaillon, rue Saint Pierre, rue des Chanoines, rue Arcisse de Caumont.
Photo Fonds François Robinard. Le quartier du Vaugueux en ruines et le Sépulcre à droite.
Partant de la rue Saint-Jean, celle-ci débouche dans la rue Mélingue. Seule une arcade de l'ancien couvent des Carmélites établi au 17ème siècle demeure debout. A l'arrière-plan, on distingue l'église Saint-Jean. Cette rue subit le bombardement le 6 juin en début d'après-midi.
Le bas du Gaillon, place de la Mare, à gauche immeubles de la rue Haldot.
Rue du Vaugueux, le château est derrière les maisons de gauche.
Rue Saint Pierre, photo prise dans la tour de l'église Saint Pierre. De gauche à droite les clochers de: Notre Dame de la Gloriette, le vieux Saint Etienne, Saint Sauveur et Saint Etienne.
Rue Saint Pierre, photo prise du château. De gauche à droite les clochers de: Saint Sauveur, du vieux Saint Etienne et de Saint Etienne.
L’inspection académique est en feu, le dépôt des pompes funèbres rue du Blanc et sa réserve de 500 cercueils flambe. Flambent aussi le Monoprix
"Photo Marie" présentée page 36 du livre: 1944, Le Calvados en images de Jeanne Grall, Sodim, 1977. Le 6 juin 13H45, les premières bombes Bd des Alliés, un pharmacien en blouse blanche, M. Husson, blessé à la tête, un membre de la D.P. casqué avec son vélo, à droite la façade du magasin Monoprix ouvert en 1936, sera rapidement la proie des flammes.
et les Galeries, boulevard des Alliés:
Des civils et des membres de la D.P. forment une chaîne humaine pour manipuler des seaux d’eau pour essayer d’éteindre les incendies
Si l'immeuble des Galeries Lafayette est encore debout malgré ses profondes destructions, l'hôtel Moderne situé au numéro 116 est en ruine. Les traces de l'incendie sont encore visibles sur la façade. Quelques arbres ont survécu aux bombardements et au feu.
Au carrefour de la rue des Jacobins avec le boulevard des Alliés, le haut de la façade des galeries Lafayette et la tour sans flèche de l'église Saint Pierre.
Au premier plan à droite le N°3 de la rue des Jacobins, l'Oasis; devant le bâtiment du journal "Ouest-Eclair" Bd des Alliés et la flèche de l'église Saint Sauveur.
Sur ce boulevard, près du cinéma Majestic, la brasserie Chandivert était un rendez-vous prisé des Caennais avant la guerre. Situées sur le boulevard des Alliés, les Galeries Lafayette sont détruites par les bombardements. L'ensemble du boulevard est rapidement la proie des flammes. Le théâtre, épargné par les bombes, sera incendié par les Allemands.
C’est le début des incendies qui dureront jusqu’au 18 juin.
« Archives départementales du Calvados » Les pompiers et les habitants font la chaîne à partir d'un puits pour éteindre un incendie rue de Bayeux.
« Archives départementales du Calvados » Des civils et des membres de la D.P. (au premier plan un ingénieur des Ponts et Chaussées) forment une chaîne humaine pour manipuler des seaux d’eau pour essayer d’éteindre les incendies rue de Bayeux.
Les Nouvelles Galeries entrée du passage Démogé rue de Bernières
Rue Sainte Anne à côté du Sépulcre des bombes tombent sur le 12 et en face le 13, le 11, le 9 et le 7, le feu se déclare aussitôt. 14 victimes dont les corps seront calcinés. Au 13, l'entrepôt du Secours National (20 à 25 t de vivres, vêtements et chaussures) est anéanti, des Equipiers d'Urgence y récupèrent le jour même et le lendemain 7 à 8 t de marchandises.
Soure: Collection R. Tesnière. La rue Sainte Anne n'est pas encore déblayée, en arrière-plan le Sépulcre. De nos jours.
« Photo collections du Mémorial de Caen" présentée dans ce livre. Le Sépulcre domine les ruines du Vaugueux.
En arrière-plan à gauche le clocher du Sépulcre, photo non localisée.
Les équipiers et ambulanciers de la Croix-Rouge, les hommes de la Défense Passive (DP) et des Scouts du Lycée Malherbe se précipitent, profitant du répit d’une accalmie.
Un membre de la D.P., avec son casque Adrian peint en blanc sur un tas de ruines
18 cadavres sont alignés dans une galerie du cloître du Lycée, dont un chef de la résistance, le capitaine RobertLe Coutour . A l’asile du Bon-Sauveur, des folles meurent brûlées vives.
Rue du Pont Saint-Jacques, devant la place du Théâtre, des bombes viennent de tomber. On aperçoit des soldats allemands au second plan, au niveau de l’immeuble du journal l’Ouest-Eclair.
Puis un nouveau vrombissement fait redescendre les familles dans les caves et les abris. 24 B-24 du448th BG de la 2nd Air Division américaine lancent à travers les nuages 60 tonnes de bombes destinées aux 4 ponts sur l’Orne. L’Hôtel Malherbe, siège de la
kommandantur 723 est détruit. Le Feldkommandant de Caen, von Heydebrand note dans son journal :"Subitement éclate une énorme attaque aérienne comme je n'en ai jamais vécue. C'est l'enfer 8 à 10 grosses bombes font mouche sur ma Kommandantur. On croit que cette construction en béton va s'écrouler. Quand le bombardement a diminué, je donne à mes hommes la permission de quitter la cave en se frayant un chemin avec des pelles. Un par un, à quatre pattes, nous sortons de notre trou. Quelques-uns malheureusement trop tôt , comme mon second, le major Nerlich, et quatre autres tués par des masses de béton; Les gardes dehors sont morts."
Témoignage de Mme Anne-Marie Legoux: " Face à l'hôtel Malherbe, des voitures ont été mitaillées. Dans l'une, je vois un officier allemand qui n'a plus de tête et une femme morte à côté. ". Source
"Photos collection Musée Mémorial de Bayeux, présentées page 36 de Bataille de Caen, Editions Heimdal, 1988 avec l'aimable autorisation de Jean-Pierre Benamou". La place Foch, des réfugiés quittent la ville et croisent des soldats allemands qui nettoient les ruines, dans le fond l'hôtel Malherbe le siège de la Feldkommandantur 723.
Les rues des Carmes (la clinique des Oblates est en feu) et Saint Jean sont à nouveau touchées. Nouvelles victimes, encore des emmurés, vivants mais blessés, qu’il faut secourir rapidement. La Providence intervient quand, rue Gaillarde, trois Equipiers d’Urgence enterrés vivants par l’explosion d’une bombe un quart d’heure plus tôt, se retrouvent à présent à l’air libre grâce à une autre bombe qui vient les dégager en explosant juste à côté !
Une famille habitant le 4ème étage de la rue Saint-Jean se retrouve indemne 10 mètres plus bas dans les gravats après la chute de l’immeuble ! Mais la Providence est absente pour 119 enfants, 113 femmes et 103 hommes qui périront dans la ville de Caen ce 6 juin après-midi.
p011905 Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA Agrandissement
Vue aérienne de la ville de CAEN. Le quartier Saint Jean est en feu probablement le premier bombardement le 6 juin à 13h30 car le reste de la ville /ne semble pas avoir encore souffert (l'Hôtel de Ville, bord gauche de la photo au milieu avec la place de la République et le kiosque de musique au milieu paraissent intacts (ça ne va pas durer longtemps encore).
Une autre vue de ces incendies: le Bassin Saint Pierre et la place Courtonne, en bas à gauche rue Haute et rue des Chanoines-zone blanchâtre- des ruines du bombardement de 13H30; des fumées rue Neuve Saint Jean et rue Guilbert, en vue aérienne. Repérage.
16H30
Des bombardiers B-26 , la carlingue et les ailes cerclées de bandes blanches abordent Caen du Sud-est en formation par quatre.
48 B-26 larguent encore 90 tonnes, cette fois en dessous des nuages, mais la 9th USAAF dont ils font partie ne se vantera pas d’avoir fait mieux que la 8 AF… cette fois, s’en est assez. Les Caennais sont brutalement plongés dans l’affolement, les crises de nerfs, la tragédie. Dès que les assauts du ciel le permettront, 10 000 d’entre eux, vont quitter la ville sur les chemins incertains de l’exode. Le quartier Saint-Julien, n’a pas été épargné, avenue de Creully, rue Malfilâtre et la rue Haldot.
"Photo collections du Mémorial de Caen" présentée dans ce livre. Deux femmes sur un tas de ruines rue Haldot.
"Photo collections du Mémorial de Caen" présentée dans ce livre. Hospice Desaint-Jean rue Malfilâtre.
D’autres quadrimoteurs américains B-17 et B-24, 72 en tout (dont 12 retiendront leurs bombes car ils ne distinguent pas les marqueurs des éclaireurs) visent encore les ponts C1, C2, C3 et C4. Une ambulance qui traverse le pont de Vaucelles à toute allure est touchée de plein fouet, la jeune conductrice Mlle Marie-Thérèse Hériller de la Croix-Rouge est tuée sur le coup et son corps projeté dans l'Orne. Bombes sur les pavillons: Sainte-Chantal, Notre-Dame des Anges, del'Immaculée Conception et Sainte-Amédée du Bon Sauveur: 8 religieuses, et 30 malades sont ensevelis sous les décombres, l'une des sœurs et 5 pensionnaires sont tués.
Le pavillon de l'Immaculée Conception du Bon Sauveur avant et après le bombardement.
"Photo collections du Mémorial de Caen" présentée page 99 de ce livre; Ruines au Bon Sauveur.
Ces raids durent 10 minutes mais leurs répétitions pendant plus de 2 heures, ébranlent les plus solides.
Le dépôt des « Courriers Normands », place des Granges, est partiellement détruit.
Le dépôt des « Courriers Normands » se trouve sous les toits blancs au centre de la photo. Agrandissement. A droite, photo Fonds Robinard, l'intérieur du dépôt.
NB Plan de l'ilot sanitaire mais avec une orientation différente.
Comment l'îlot sanitaire fut-il signalé aux Alliés ?
Le collège Sainte Marie, rue de l'Oratoire et l’Institut Lemonnier (Orphelinat Leveneur sur le plan), rue de la Pigacière sont touchés, 6 jeunes élèves y sont tués. Le Châteausemble être une cible supplémentaire à bombarder, une compagnie allemande y était cantonnée la veille.
Une bombe vient de tomber rue de l’Oratoire (quartier Saint-Jean) éventrant les toits, arrachant portes et volets. Encore sous le choc, les habitants commencent seulement à sortir dans la rue. Non loin dans la même rue, deux autres bombes ont touché le collège Sainte-Marie, tuant une religieuse et six élèves du Petit Séminaire arrivés le matin même de La Maladrerie. Peu de temps après, l’incendie des établissements proches de Monoprix et des Nouvelles Galeries gagne le collège Sainte-Marie et le ravage entièrement.
18H30
Bombardement aérien sur le quartier nord de Caen, 12 B-25 et 16 Boston , à travers les nuages, 8 appareils retournant avec leurs bombes.
En fin d'après-midi, 10 Typhoon du Squadron 184 armés de roquettes attaquent Boulevard Lyautey une dizaine de blindés qui traversent la ville Est-ouest, puis de la Flak légère sur wagons plates-formes à la "Petite-Vitesse" (la gare SNCF de marchandises)
21H00
Le sifflement des bombes de 59 Maraudeur B-26 précède de peu le hurlement des 118 moteurs Pratt & Whitney de 2000 CV lancés à plein régime. 5 vagues en succession immédiate, attaquent en léger piqué sur les « Choke-Points » de l’Orne, d’Ouest en Est, à 1200 mètres d’altitude et 400 km/h. Furie des éclatements, explosions, murs de feu et de poussière sur les malheureux quartiers Saint -Louis et Saint -Jean.
Rue Gabriel Dupont, à gauche la Banque de France, l'église Saint Jean, en arrière plan l'église de la Trinité de l'Abbaye aux Dames. En gros plan. Après déblaiement.
La Banque de France et les ruines entre la rue Saint Louis et la rue Gabriel Dupont.
Source. Montage de deux photos du quartier Saint Louis, repérage.
C’était la deuxième mission tactique de la 9th USAAF sur Caen le 6 juin, qui, si elle n’atteint pas plus que la précédente les quatre ponts, provoque d’autres ruines donc obstructions, inflige quelques pertes à l’ennemi en mouvement, mais en cause 50 dans la population, et entretient la notion d’insécurité de la ville chez les uns, l’inquiétude chez les autres.
Note: pour un rayon d'action opérationnel "Normandie"
un B-17 Flying Fortress embarque moins de 2 tonnes de bombes
un B-24 Liberator , 1.2 tonne
un Lancaster , 6.8 tonnes
un Halifax, 6 tonnes
LE 7 JUIN
02H40
Des Mosquito rapides marquent à moyenne altitude le secteur des quais de l’Orne, suivis aussitôt par quelques quadrimoteurs à peine plus hauts (800 mètres) qui déversent leurs cargaisons de fusées éclairantes lancées sur les marqueurs et qui baignent d’une vive lumière blanc cru les cibles dévoilées. Les fusées sont encore accrochées dans les airs, que déjà les premières vagues de 12 quadrimoteurs vrombissent au dessus de la Prairie et du quartier Saint-Jean, venant de Louvigny (Sud-ouest) ils volent, trappes ouvertes sous la base des nuages pour respecter l’ordre de viser à vue les marqueurs. De la rue Grusse au cours Sadi-Carnot, des témoins fascinés distinguent les bombes qui se détachent des carlingues noires des bombardiers et foncent tout droit sur eux pour aller percuter à quelques dizaines de mètres plus loin le monastère de Notre Dame de la Charité, quai Vendeuvre (16 Novices tuées).
Le monastère des Sœurs de la Charité, 12 quai Vendeuvre et rue de l'Engannerie, à droite en arrière-plan l'église de la Trinité
Partant de la rue Saint-Jean, ces deux rues débouchent sur le quai Vendeuvre et le bassin Saint-Pierre. Le monastère de la Charité est touché en plusieurs points le 7 juin dans la nuit. Le feu venant de l'hôtel d'Angleterre situé rue Saint-Jean atteint le monastère. Bientôt toute la rue est en flammes. La clinique Saint-Joseph (ou clinique des Oblates au 11 rue de l'Engannerie) n'échappe pas à l'incendie.
Ruines de l'hôtel d'Angleterre rue Saint Jean, siège du Soldatenheim (foyer du soldat).
"Photos collection Delassalle" L'hôtel d'Angleterre, rue Saint Jean avant et après la bataille de Caen. Les Caennais se rappellent que dans ce lieu se réunissaient les Allemands et les collaborateurs et collaboratrices.
"Photo Letrou" le 7 juin au matin.
Vue des hauteurs de St Gilles. Probablement en haut de la rue Manissier vers la Miséricorde dont on voit encore le dôme de la chapelle. La cheminée d'usine en premier plan ne va pas non plus rester debout encore bien longtemps. On reconnaît le Marché de Gros ancien hangar Allainguillaume quai La Londe en bordure du Bassin St Pierre à droite du cliché et les installations de la Foire Exposition, place d'Armes, sur la gauche (mur en briques claires sur lequel on distingue des inscriptions. Au delà du hangar Allainguillaume, on distingue les installations portuaires le long du bassin Saint Pierre (quai Vendeuvre).
La centrale électrique n'est plus en mesure de produire. Les dégâts sont importants :
- toit et murs soufflés
- fondations de la turbine n° 1 démolies
- convertisseurs 600 V continu inutilisables
- chaudières 3 et 4 irréparables
- portique d'approvisionnement en charbon effondré
- circuit d'eau de refroidissement et réserves à fuel détériorés
- conduits percés, panneau de contrôle détruit, moteurs touchés, ...
La centrale électrique dans la zone portuaire
Source. Les dégâts à la centrale électrique.
Rue de Geôle le 7 juin au matin.
Source. Façade arrière de la maison des Quatrans rue de Geôle. A droite, Collection R. Tesnière : la maison des Quatrans côté rue de Geôle.
Montage, rue de Geôle. A gauche le début de la rue côté place Saint Pierre avec la façade du Crédit Industriel de Normandie, à droite la fin de la rue vers le Gaillon.
A la Miséricorde, dont les bâtiments occupent un vaste terrain entre la rue des Carmes, la place Singer et la place d'Armes, la situation est plus tragique encore. Le dispensaire, place d'Armes, aménagé pour servir d'hôpital complémentaire, est rempli de blessés, amenés depuis le matin; Il y a là 76 à 80 victimes des précédents bombardements, 9 infirmières, 8 religieuses et un interne. Des bombes le frappent de plein fouet et il s'écroule ensevelissant les uns et les autres. La clinique principale, située place Singer, s'affaisse avec ses malades, mais la plupart d'entre eux sont dégagés vivants. L'autre clinique, rue des Carmes, s'effondre partiellement et prend feu aussitôt. De nombreux malades et 5 religieuses sont tués ou brûlés vifs ainsi que quelques infirmières qui se reposaient sous le porche, au rez-de-chaussée. Le bâtiment de la Communauté, atteint par des bombes incendiaires, flambe comme une torche; 121 victimes dont 72 morts (14 sœurs-infirmières, 7 infirmières, 1 interne et 50 hospitalisés)
A gauche "Photo Archives Municipales de Caen. A droite "Archives départementales du Calvados" La rue des Carmes dans le fond l'église Saint Jean.
Communauté de la Miséricorde. Source
Source, cliché Gosset dans . Sur les ruines de la Miséricorde, trois croix blanches ont rappelé longtemps le sacrifice des équipiers d’Urgence (E.U.) et Nationaux (E.N.)
Ces deux rues sont situées de part et d'autre de la rue Saint-Jean. La rue Gabriel Dupont débouche sur la place Foch tandis que la rue Singer permet, par la place Singer et la rue Nationale, de rejoindre la rue Neuve du Port et la place d'Armes. L'ensemble est ravagé par deux bombardements successifs dans l'après-midi du 6 juin. Le dispensaire de la Miséricorde n'échappe pas aux premières bombes le 6 juin. Des blessés qui y étaient entassés sont tués par le bombardement du 7 juin qui ruine le dispensaire.
Source dans ce livre . La rue Saint Jean au carrefour des rues Gabriel-Dupont (à gauche) et Singer (à droite). Dans le lointain les clochers Saint-Jean et Saint-Pierre
Montage. A gauche: le carrefour de la rue Gabriel Dupont avec la rue Saint Jean, l'immeuble est le magasin La Gavotte, en arrière plan le Monument aux morts de la place Foch. A droite le même immeuble mais vu à 180°.
La rue des Jacobins commence à flamber à hauteur de la Gestapo au N°44. Devant la Feldkommandantur, place Foch, des autos allemandes brûlent.
Photo collection Georges Marie, page 98 de ce livre. La rue des Jacobins à l'angle de la rue Jean Romain.
La seconde vague frappe les quais de l’Orne, qui s’affaissent dans la rivière, le pont de Vaucelles est coupé.
Le quai des Casernes vu de la rive droite, à droite les pierres du pont de Vaucelles (voir les deux photos ci-dessous)
Source dans ce livre . Le pont de pierres de Vaucelles vu de la rive gauche, à droite la rue de Vaucelles.
Photo collection Péan. Le pont de pierres de Vaucelles vu de la rive droite, voir le bâtiment à gauche.
La caserne Hamelin s’effondre comme un château de cartes.
Sur ce côté de la rivière Orne est construite sous Louis XIV une caserne qui est agrandie sous Louis XVI. Depuis 1901, elle accueille le 36ème régiment d'infanterie. La caserne est presque entièrement détruite.
La Flak tonne sans arrêt depuis Carpiquet, Colombelles, Fleury et plusieurs parachutes blancs s’accrochent dans l’obscurité, teints en rouge par la lueur des incendies.
36 Lancaster du No 5 Group du Bomber Command RAF , tournent plusieurs fois au dessus de la ville jusqu’à ce que d’autres appareils-marqueurs reviennent indiquer les cibles. Le courage des équipages pris dans le barrage mobile de la Flak n’a d’égal que la misère des innocents Caennais pris au piège du bombardement de nuit.
6 Lancaster sont abattus dans ces circonstances. 12 Lancaster du Squadron 57
surviennent à 02H58 et bombardent sur les marqueurs moirés identifiant C2 (le pont de Vaucelles) avec 11 bombes de 500 kg et quatre de 250 kg chacune.
La Banque de France, rue Saint-Louis est touchée, 4 morts dans l'abri sous l'hôtel de Fontenay, logement du directeur de la banque.
Rue Saint-Louis également, le vieil hôtel qui abritait les services du Ravitaillement Général est anéanti.
Une bombe sur l'aile principale de l'Hôtel de Ville en bordure de la place de la République écrase la salle des mariages, une autre juste devant, une autre dans la cour, une quatrième tranche l'aile en bordure de la rue Saint-Laurent devant la Préfecture.
L'hôtel de ville à gauche la bibliothèque côté cour, à droite la façade.
L'église Saint-Jean également est touchée, le transept côté Saint-Pierre bascule, le portail s'embrasse jusqu'au sommet de la tour principale, le toit et la charpente brûlent et les cloches tombent et s'écrasent en morceaux.
Cette église du 15ème siècle, de style gothique flamboyant, était enserrée entre les maisons avant guerre. L'épaisseur de ses murs lui permet de résister au souffle des bombes, ce qui n'est pas le cas des maisons environnantes. L'église, cependant endommagée, demeure seule au milieu des gravats et des maisons éboulées. Ses vitraux sont brisés, des meneaux tombent tandis que le transept bascule.
Photos ECPAD à gauche LFT3 F3412 L31, à droite LFT3 F3412 L30. La rue Guilbert, à gauche le garage Talbot.
Montage: rue Guilbert, derrière le cinéma le Sélect à droite après déblaiement.
Source: à gauche page 56 de ce livre, à droite. Montage: Rue Guilbert
N°27 rue Guilbert, l'hôtel Le Manoir ou Hôtel de Charles de Bourgueville, sieur de Bras.
03h00
Tout est fini, la Flak se tait laissant place à la rumeur des quartiers qui disparaissent en grondant dans les flammes. La caserne des Pompiers, rue Daniel Huet, est anéantie avec son commandant (Capitaine Jules Foucher ) et 17 Sapeurs-Pompiers. Le précieux matériel est perdu. Le lieutenant Gervaise fera face avec des moyens humains et matériels limités.
"Photo Jean Lahousse". Source page 92 de ce livre, avec cette légende:" Un rare cliché pris le 7 juin. Les familles des pompiers se recueillent sur les sépultures provisoires des leurs"; les croix ont été ajoutées sur le cliché. Au pied du magasin aux tuyaux, échafaudage où étaient pendus les tuyaux pour leur séchage après intervention (les tuyaux étaient confectionnés à cette époque en grosse toile de jute dont les mailles une fois mouillées avaient la particularité de gonfler et de devenir étanches, cette tour était positionnée rue Daniel Huet à l'angle du boulevard circulaire en face les bâtiments de la caserne de l'autre côté de la rue. Derrière les ruines de la caserne (ex bains douches du temps du Maire Bertrand) et plus loin encore debout les murs de la caserne de Gendarmerie. Les murs semblent bien noirs, conséquence des incendies. Même si on peut douter de la date du 7 juin, cette photo a quand même était prise à une date très proche du 6 juin parce que rapidement les corps des pompiers ont été inhumés dans des cimetières provisoires.
"Collection particulière, avec l'aimable autorisation de François Robinard" La caserne des pompiers.
Source Archives municipales de Caen. Un immeuble de la rue Daniel Huet
L’Hôtel de Ville, est coupée en deux
Source dans ce livre . L’Hôtel de Ville après les bombardements des 6 et 7 juin
et les tranchées-abris de la place de la République en face sont labourées par les cratères, refermées sur ceux qui s’y étaient réfugiés avec confiance. (50 civils tués, 15 policiers).
L'Hôtel de Ville borde la place de la République, ancienne place des Petits Près au 18ème siècle, puis place Royale où dominait la statue de Louis XIV En 1883, y est édifié un kiosque à musique où sont donnés des concerts appréciés des Caennais. Les militaires allemands y proposent également des concerts sous l'Occupation. Une grande partie de la place et de l'Hôtel de Ville est anéantie sous les bombes sauf... le kiosque qui, finalement, est démoli en 1959.
Collection R. Tesnière. Au premier plan, les ruines de l'Hôtel de Ville en arrière-plan le kiosque.
La Maison des Etudiants, avenue Albert Sorel est en fen.
Pour la nuit 301 victimes.
Voir un témoignage
Le 8 JUIN
05h00
Mauvais temps 7/10° de nuages, la sortie Est de Caen subit un bombardement par B-26 et A-20 , dans le quartier du Vaugueux, la rue des Teinturiers, la place Louis Guillouard, le rond-point de Vaucelles et vers la gare.
Photo présentée dans ce livre. La gare.
Source. Rue des Teinturiers.
La ville subit la pression toujours plus forte des Alliés qui l’écrasent sous les bombes et s’acharnent toujours sur les mêmes cibles ; les ponts, la gare, les accès de la ville qui reçoivent 14 routes que les Allemands utilisent la nuit.
Les obus de marine prennent le relais des avions, le quartier de la rue de Bayeux, rue Guillaume-le-Conquérant, place Fontette sont particulièrement atteints et détruits.
09h00
Des reconnaissances aériennes de chasseurs-bombardiers Typhoon annoncent par radio des mouvements continuels et bien protégés d’engins motorisés ennemis à Caen. Les 3 formations de 8 appareils disparaissent en prenant de l’altitude pour revenir. Les Rockphoon (Typhoon équipé de roquettes) attaquent un par un en piqué à 45° des véhicules qui s’abritent en toute hâte boulevard Leroy. Leurs roquettes font mouche sur les blindages et sur des pavillons vides d’habitants mais où des soldats cherchent refuge.
13h45
12 bimoteurs venant du Nord-ouest larguent leurs cargaisons, sous les nuages, du Couvent des Carmélites jusqu’au cimetière Nord-est en face.
Plusieurs combats aériens au-dessus de Caen dans la journée, au- dessus des nuages.
Deux grands immeubles de la place Saint-Sauveur sautent sous le coup d’un obus de marine. D’autres arrivent à intervalles réguliers, achevant de créer l’insécurité, rue de Bayeux, place Fontette, rue Guillaume-le-Conquérant sur les indications des avions de reconnaissance que l’on ne voit pas mais qui ne lâchent jamais le ciel de Caen.
Le 9 JUIN
Des batteries allemandes situées sur les hauteurs de la route de La Délivrande tirent des obus incendiaires sur le centre ville
02h00
Un obus de 406 mm (16 pouces) du HMS Rodney emporte la flèche du clocher de l’Eglise Saint-Pierre qui s’abat dans la nef.
Source. Le 9 juin à 02H00, l'église Saint-Pierre n'a plus de flèche. Chez Allison collection.
L'église Saint Pierre et le quartier du Marché au bois, le château est hors cadre à droite, en arrière plan à droite le clocher de Saint Sauveur.
Collection R. Tournière. la place du Marché au Bois.
Le photographe est probablement sur les remparts du château, voire au sommet d'un toit de la rue de Geôle : la rue de Geôle et la rue Calibourg au premier plan avec la rue des Croisiers au centre. Voir ici la version annotée, avec au centre l'hôtel Le Bourguignon-Duperré, à gauche l'église Notre Dame de la Gloriette et à droite l'église Saint Etienne le Vieux.
L'intérieur de l'église Saint-Pierre après la chute du clocher. Rue et église Saint-Pierre
Cette rue, traditionnellement commerçante, est partiellement détruite, préservant deux maisons à pans de bois sculptés du 16ème siècle et de nombreux immeubles du 18ème siècle. Ainsi quelques immeubles demeurent debout sur le côté droit de la rue. Le clocher de l'église dont la flèche culmine à 78 mètres est abattu dans la nuit du 8 au 9 juin par un obus de marine sans doute tiré par le cuirassé Britannique Rodney. La toiture commence à brûler, mais le dévouement du curé et des deux vicaires évite le pire.
04h00
Un obus de 380mm sur l'immeuble du Secours National au 7 place Saint-Sauveur.
Il pleut doucement et le plafond n’est pas assez bas pour décourager les bimoteurs de la RAF qui visent le château où les Allemands transfèrent leur hôpital. La rue de la Délivrande et la rue du Vaugueux en font les frais (15 B-25 , 24 tonnes).
La rue de la Délivrande (en haut le calvaire Saint Pierre à la cote 64)
Des Allemands rue Saint-Pierre, date inconnue mais dans les tous premiers jours de la bataille vu l'état des maisons intactes; sur la photo de droite des réfugiés avec un homme de la Défense passive avec casque et brassard.
Sur cette 3ème capture d'écran, l'église Saint Pierre a perdu sa flèche soit à partir du 10 juin pas avant.
Vues extraites de ce film à partir de 4: 16
LE 10 JUIN
07H00
Des bombes tombent place Guilhouard ayant pour objectif des chenillettes allemandes cachées sous les arbres.
LE 11 JUIN
La nuit a été mouvementée avec un bombardement aérien vers le haut de la rue de la Délivrande, Saint- Gilles, le Vaugueux faisant de nouvelles victimes.
Située à quelques mètres de l'Abbaye aux Dames, cette église du 14ème siècle n'est plus, comme le quartier qui l'entoure, qu'un champ de ruines. L'institut Lemonnier disparaît sous les bombes.
Dans la matinée, quelques rafales d'obus dans la périphérie Est de la ville.
Dans la matinée des Typhoon attaquent à la roquette des canons repérés dans l’enceinte du château, et en début d’après-midi, sous la pluie, mitraillent une colonne de chenillettes dissimulée sous les arbres du boulevard Bertrand.
Les Allemands installent un lance-grenades dans le stade Hélitas.
LE 12 JUIN
Un obus de 380 s’abat place Saint-Sauveur, des obus de 406, rue Froide et Fossés-Saint-Julien.
Photographie aérienne prise par la 8th US AF le 12 juin 44, en haut à droite l'Orne; en haut à gauche à 90° l'écluse de l'Orne et le bassin Saint-Pierre, entre les deux la rue Neuve du Port sous les nuages (ou les fumées) ; en bas à gauche dans le cercle rouge l'église Saint Jean devant dans la fumée la Banque de France. Voir en agrandissement.
"Photos collections du Mémorial de Caen" présentée pages 41 et 79 de ce livre. Devant le portail de l'église Saint Jean, un tas de ruines, à gauche plusieurs hommes, à droite un homme de la Défense passive casque Adrian blanc et brassard
« Archives départementales du Calvados » Abside de l'église Saint-Jean
A minuit
348 Halifax et 285 Lancaster guidés par 36 Mosquito des No 4, 5, 6 et 8 Group de la RAF sont en mission vers les ponts sur l’Orne à Caen. Une pluie de centaines de bombes incendiaires s’abat sur la ville y produisant parfaitement leurs effets.
118 Lancaster lancent 401 tonnes de bombes « High Explosive (H.E.) » destinées à supprimer les ponts sur l’Orne, consciencieusement entretenus et réparés par les pionniers allemands entre les attaquent aériennes.
Bilan du raid : pont de la Mutualité (C4) touché, par où passe la voie ferrée de desserte du port de commerce, 77 Caennais tués ou disparus, autant de blessés, 17 Halifax et 6 Lancaster abattus, soit 161 aviateurs perdus. A Caen, aucune victime allemande, trois pièces de Flak dans la Prairie sont endommagées. Des torpilles tombent sur les batteries allemandes du Stade Hélitas. Des bombes explosives frappent la rue Elie-de Beaumont, Ia rue de Geôle et la rue Saint-Pierre, Des bombes incendiaires créent, boulevard des Alliés et place de la République, quatre gros foyers d'incendie que le vent, assez violent, attise et développe.
« Archives départementales du Calvados » La Prairie inondée devant la place Foch.
Le ciel, une fois vide, dès 02H00 à 22 km, les croiseurs lourds HMS Nelson et HMS Ramillies tirent chacun un obus de 380 ou de 406 mm toutes les 30 secondes sur la ville jusqu’à 09H00 le lendemain matin, la caserne du 129e ( caserne Lefebvre) dans le château reço