• 6 JUIN 1944 - CAEN -Chronologie de 72 jours de bombardements

              Chronologie de 72 jours de bombardements

    LE 6 JUIN

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    Des 14 674 sorties des appareils alliés le 6 juin 44, 2 613 sont dirigées sur Caen.

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    SAINT LO 1944

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    00H30

    Bombardement par 110 bombardiers lourds du Bomber Command RAF des postes de Flak de Caen et Carpiquet.


    02h30
    1020ème alerte à Caen.

    05h45
    La gare est attaquée, plusieurs wagons flambent.
     

    Rive droite, place de la Gare et rue de la Gare

    Source. Rue de la gare et le pont ferroviaire.


    06h40
    Explosions vers la gare et le quartier Sainte-Thérèse.

    Un groupe d’avions attaque à la mitrailleuse et à la bombe la caserne du 43ème Régiment d’artillerie (Quartier Claude-Decaen). Un poste de Flak est nettoyé et l’église provisoire de Ste-Thérèse, sans doute prise pour un baraquement de la caserne, est mitraillée. 2 victimes dans les jardins voisins.

    Source. L'église provisoire  Sainte Thérèse, rue Sainte Thérèse.

     

     

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    Ces bombardements qui visaient les passages sur l’Orne à Caen sont tous effectués « trop longs » par 11 escadrilles de B-17 et B-24 de la 3rd Bombardment Division de
     l’Eighth Air Force (8 AF) . Les Caennais sortent dans la rue, on s'interpelle, quelques groupes se forment sous l'œil indifférent des Allemands qui ne sont pas plus de 300 hommes, en ville ce matin, s'agitant en tous sens. On fait des provisions.

    De 07h20 à 07h30
    36 Forteresses volantes bombardent les ponts sur l’Orne une fois encore à travers les nuages, au système H2X de visée-guidage, 55 tonnes de bombes s’abattent vers la zone industrielle du port et sur le triage de la gare, par 6/10° de nuages.

    De 08h06 à 08h30

    Ces mêmes ponts: C1 la passerelle au fond du grand Cours, C2 le pont de Vaucelles, C3 le pont de la Mutualité et C4 le pont ferroviaire du port sont attaqués par 47 B-17 qui lancent leurs bombes sur un total de 155 engagés dans cette mission sans visibilité, les 108 autres ramenant leur délicate cargaison en Angleterre. Les équipages ne parviennent pas à localiser les éclaireurs, qui lancent les indicateurs lumineux désignant les cibles.

     

    C1 la passerelle de l'Arquette au fond du Grand Cours entre le cours Sadi Carnot et la rue du Puits de Jacob

    C2 le pont de Vaucelles entre la place du 36ème R.I. et la rue de Vaucelles

     

    C3 le pont de La Gare ou des Abattoirs entre la rue de la Marine et la rue de la Gare.

    C4 le pont double (ferroviaire et routier) de La Mutualité ou le pont du Tortillard entre la place de La Mutualité et le quai Hamelin (la gare SNCF)

    Photo aérienne de la RAF prise le 6 juin 1944,

    Les deux autres ponts ne sont pas répertoriés: 

     

    Le viaduc ferroviaire en amont de La Prairie

    et le passage piéton en aval (le barrage) entre les cours Montalivet et Cafarelli, limite des communes de Caen et de Mondeville.

    Selon les ordres du 21st Army Group  lâchage de 20 000 tracts précédant de 10 minutes les bombardements.

    "Collection particulière" Source: page 93 de ce livre


    Les familles réfugiées dans la corseterie de la rue de Falaise n’en soupçonnent même pas l’existence. C’est à peine si elles savent que 3 ouvriers qui partaient travailler tout à l’heure, ont été déchiquetés par une bombe américaine, sur la route de Falaise.

    Source: à gauche photo parue dans ce livre, à droite.  Deux vues du bas de la rue de Falaise, à gauche le Pensionnat Saint Michel, de nos jours.


    09h30
    Une seule bombe de 1000 livres, sensée tomber sur le pont de Vaucelles, à 500 mètres de là, frappera un groupe de 45 personnes qui s’abritaient à la fabrique de corsets, dont 19 seront tuées sur le coup. Ce bombardement de la corseterie est relaté de la manière suivante dans un autre témoignage: "
    Vers 16 h 30, un nouveau bombardement écrase une tranchée abri rue de Falaise, à proximité de l'avenue Guynemer, tuant 24 personnes et un peu plus loin 5 personnes dans une cave abri."(Note de MLQ: Société Française de Corsets et de Ceintures élastiques au n° 138 de la rue de Falaise).

    Photo allemande, collection Heimdal. L'Hôtel de la Gare au 30, 32 et 34 rue de la Gare, le 6 juin: 3 soldats allemands casqués et armés et deux civils
     

    Une voiture à haut-parleurs allemande circule en ville: ordre est donné de rester dans les maisons. Les sentinelles allemandes ont revêtu des tenues de combat camouflées. La population reste calme. Des voitures de la Feldkommandantur 723 sillonnent les rues. Des Feldgendarmes en sortent, seau de colle à la main et des affiches sous le bras.Hâtivement, ils expédient leur ouvrage et disparaissent vers un autre quartier. La loi martiale est proclamée.

    13h30

    Le quartier Saint-Jean reçoit la plus grande partie des 156 tonnes de bombes (623 bombes de 225 kg) que déversent 56 B-24 Liberator de la 2nd Air Division de la 8th AF escortés par 7 escadrons de P-51 Mustang de protection.. D’énormes blocs et des cratères profonds obstruent les rues Saint Jean, duVaugueux, place de la Mare, le Gaillon, rue Saint Pierre, rue des Chanoines, rue Arcisse de Caumont.

    Photo Fonds François Robinard. Le quartier du Vaugueux en ruines et le Sépulcre à droite.

    Partant de la rue Saint-Jean, celle-ci débouche dans la rue Mélingue. Seule une arcade de l'ancien couvent des Carmélites établi au 17ème siècle demeure debout. A l'arrière-plan, on distingue l'église Saint-Jean. Cette rue subit le bombardement le 6 juin en début d'après-midi.

    Le bas du Gaillon, place de la Mare, à gauche immeubles de  la rue Haldot.

    Rue du Vaugueux, le château est derrière les maisons de gauche.

    Rue Saint Pierre, photo prise dans la tour de l'église Saint Pierre. De gauche à droite les clochers de: Notre Dame de la Gloriette, le vieux Saint Etienne, Saint Sauveur et Saint Etienne.

    Rue Saint Pierre, photo prise du château. De gauche à droite les clochers de: Saint Sauveur, du vieux Saint Etienne et de Saint Etienne.

    L’inspection académique est en feu, le dépôt des pompes funèbres rue du Blanc et sa réserve de 500 cercueils flambe. Flambent aussi le Monoprix

    "Photo Marie" présentée page 36 du livre: 1944, Le Calvados en images de Jeanne Grall, Sodim, 1977. Le 6 juin 13H45, les premières bombes Bd des Alliés, un pharmacien en blouse blanche, M. Husson, blessé à la tête, un membre de la D.P. casqué avec son vélo, à droite la façade du magasin Monoprix ouvert en 1936, sera rapidement la proie des flammes.

    et les Galeries, boulevard des Alliés:

     

     

     

     

    Des civils et des membres de la D.P. forment une chaîne humaine pour manipuler des seaux d’eau pour essayer d’éteindre les incendies

     

     

     

     

     

    Si l'immeuble des Galeries Lafayette est encore debout malgré ses profondes destructions, l'hôtel Moderne situé au numéro 116 est en ruine. Les traces de l'incendie sont encore visibles sur la façade. Quelques arbres ont survécu aux bombardements et au feu.

    Au carrefour de la rue des Jacobins avec le boulevard des Alliés, le haut de la façade des galeries Lafayette et la tour sans flèche de l'église Saint Pierre.

     

    Au premier plan à droite le N°3 de la rue des Jacobins, l'Oasis; devant le bâtiment du journal "Ouest-Eclair" Bd des Alliés et la flèche de l'église Saint Sauveur.

    Sur ce boulevard, près du cinéma Majestic, la brasserie Chandivert était un rendez-vous prisé des Caennais avant la guerre. Situées sur le boulevard des Alliés, les Galeries Lafayette sont détruites par les bombardements. L'ensemble du boulevard est rapidement la proie des flammes. Le théâtre, épargné par les bombes, sera incendié par les Allemands.

    C’est le début des incendies qui dureront jusqu’au 18 juin.

     

     

     

    « Archives départementales du Calvados » Les pompiers et les  habitants font la chaîne à partir d'un puits pour éteindre un incendie rue de Bayeux.

     

     

     

     

    « Archives départementales du Calvados » Des civils et des membres de la D.P. (au premier plan un ingénieur des Ponts et Chaussées) forment une chaîne humaine pour manipuler des seaux d’eau pour essayer d’éteindre les incendies rue de Bayeux.

    Les Nouvelles Galeries entrée du passage Démogé rue de Bernières

    Rue Sainte Anne à côté du Sépulcre des bombes tombent sur le 12 et en face le 13, le 11, le 9 et le 7, le feu se déclare aussitôt. 14 victimes dont les corps seront calcinés. Au 13, l'entrepôt du Secours National (20 à 25 t de vivres, vêtements et chaussures) est anéanti, des Equipiers d'Urgence y récupèrent le jour même et le lendemain 7 à 8 t de marchandises.

    Soure: Collection R. Tesnière. La rue Sainte Anne n'est pas encore déblayée, en arrière-plan le Sépulcre. De nos jours.

    « Photo collections du Mémorial de Caen" présentée dans ce livre. Le Sépulcre domine les ruines du Vaugueux.

    En arrière-plan à gauche le clocher du Sépulcre, photo non localisée.

    Les équipiers et ambulanciers de la Croix-Rouge, les hommes de la Défense Passive (DP) et des Scouts du Lycée Malherbe se précipitent, profitant du répit d’une accalmie.

     

     

     

     

     

    Un  membre de la D.P., avec son casque Adrian peint en blanc sur un tas de ruines

     

     

     

     

    18 cadavres sont alignés dans une galerie du cloître du Lycée, dont un chef de la résistance, le capitaine RobertLe Coutour . A l’asile du Bon-Sauveur, des folles meurent brûlées vives.

     

     

     

     

     

    Rue du Pont Saint-Jacques, devant la place du Théâtre, des bombes viennent de tomber. On aperçoit des soldats allemands au second plan, au niveau de l’immeuble du journal l’Ouest-Eclair.


     

     

     

     

    Puis un nouveau vrombissement fait redescendre les familles dans les caves et les abris. 24 B-24 du448th BG de la 2nd Air  Division américaine  lancent à travers les nuages 60 tonnes de bombes destinées aux 4 ponts sur l’Orne. L’Hôtel Malherbe, siège de la

    kommandantur 723 est détruit. Le Feldkommandant de Caen, von Heydebrand note dans son journal :"Subitement éclate une énorme attaque aérienne comme je n'en ai jamais vécue. C'est l'enfer 8 à 10 grosses bombes font mouche sur ma Kommandantur. On croit que cette construction en béton va s'écrouler. Quand le bombardement  a diminué, je donne à mes hommes la permission de quitter la cave en se frayant un chemin avec des pelles. Un par un, à quatre pattes, nous sortons de notre trou. Quelques-uns malheureusement trop tôt , comme mon second, le major Nerlich, et quatre autres tués par des masses de béton; Les gardes dehors sont morts."

    Témoignage de Mme Anne-Marie Legoux: " Face à l'hôtel Malherbe, des voitures ont été mitaillées. Dans l'une, je vois un officier allemand qui n'a plus de tête et une femme morte à côté. ". Source

    "Photos collection Musée Mémorial de Bayeux, présentées page 36 de Bataille de Caen, Editions Heimdal, 1988 avec l'aimable autorisation de Jean-Pierre Benamou". La place Foch, des réfugiés quittent la ville et croisent des soldats allemands qui nettoient les ruines, dans le fond l'hôtel Malherbe le siège de la Feldkommandantur 723.

    Les rues des Carmes (la clinique des Oblates est en feu) et Saint Jean sont à nouveau touchées. Nouvelles victimes, encore des emmurés, vivants mais blessés, qu’il faut secourir rapidement. La Providence intervient quand, rue Gaillarde, trois Equipiers d’Urgence enterrés vivants par l’explosion d’une bombe un quart d’heure plus tôt, se retrouvent à présent à l’air libre grâce à une autre bombe qui vient les dégager en explosant juste à côté !
    Une famille habitant le 4ème étage de la rue Saint-Jean se retrouve indemne 10 mètres plus bas dans les gravats après la chute de l’immeuble ! Mais la Providence est absente pour 119 enfants, 113 femmes et 103 hommes qui périront dans la ville de Caen ce 6 juin après-midi.

    p011905  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA   Agrandissement
    Vue aérienne de la ville de CAEN. Le quartier Saint Jean est en feu probablement le premier bombardement le 6 juin à 13h30 car le reste de la ville /ne semble pas avoir encore souffert (l'Hôtel de Ville, bord gauche de la photo au milieu avec la place de la République et le kiosque de musique au milieu paraissent intacts (ça ne va pas durer longtemps encore).

    Une autre vue de ces incendies: le Bassin Saint Pierre et la place Courtonne, en bas à gauche rue Haute et rue des Chanoines-zone blanchâtre- des ruines du bombardement de 13H30; des fumées rue Neuve Saint Jean et rue Guilbert, en vue aérienne. Repérage.



    16H30
    Des bombardiers B-26 , la carlingue et les ailes cerclées de bandes blanches abordent Caen du Sud-est en formation par quatre.
    48 B-26 larguent encore 90 tonnes, cette fois en dessous des nuages, mais la 9th USAAF dont ils font partie ne se vantera pas d’avoir fait mieux que la 8 AF… cette fois, s’en est assez. Les Caennais sont brutalement plongés dans l’affolement, les crises de nerfs, la tragédie. Dès que les assauts du ciel le permettront, 10 000 d’entre eux, vont quitter la ville sur les chemins incertains de l’exode. Le quartier Saint-Julien, n’a pas été épargné,  avenue de Creully, rue Malfilâtre et la rue Haldot.

     

    "Photo collections du Mémorial de Caen" présentée dans ce livre. Deux femmes sur un tas de ruines rue Haldot.

    "Photo collections du Mémorial de Caen" présentée dans ce livre. Hospice Desaint-Jean rue Malfilâtre.


    D’autres quadrimoteurs américains B-17 et B-24, 72 en tout (dont 12 retiendront leurs bombes car ils ne distinguent pas les marqueurs des éclaireurs) visent encore les ponts C1, C2, C3 et C4. Une ambulance qui traverse le pont de Vaucelles à toute allure est touchée de plein fouet, la jeune conductrice Mlle Marie-Thérèse Hériller de la Croix-Rouge est tuée sur le coup et son corps projeté dans l'Orne. Bombes sur les pavillons: Sainte-Chantal, Notre-Dame des Anges, del'Immaculée Conception et Sainte-Amédée du Bon Sauveur: 8 religieuses, et 30 malades sont ensevelis sous les décombres, l'une des sœurs et 5 pensionnaires sont tués.

    Le pavillon de l'Immaculée Conception du Bon Sauveur avant et après le bombardement.

    "Photo collections du Mémorial de Caen" présentée page 99 de ce livre; Ruines au Bon Sauveur.

    Ces raids durent 10 minutes mais leurs répétitions pendant plus de 2 heures, ébranlent les plus solides.
    Le dépôt des « Courriers Normands », place des Granges,  est partiellement détruit.

     

      

    Le dépôt des « Courriers Normands » se trouve sous les toits blancs au centre de la photo. Agrandissement. A droite, photo Fonds Robinard, l'intérieur du dépôt.

    NB Plan de l'ilot sanitaire mais avec une orientation différente.

    Comment l'îlot sanitaire fut-il  signalé aux Alliés ?

    Le collège Sainte Marie, rue de l'Oratoire et l’Institut Lemonnier (Orphelinat Leveneur sur le plan), rue de la Pigacière sont touchés, 6 jeunes élèves y sont tués. Le Châteausemble être une cible supplémentaire à bombarder, une compagnie allemande y était cantonnée la veille.

     

     

     

     

    Une bombe vient de tomber rue de l’Oratoire (quartier Saint-Jean) éventrant les toits, arrachant portes et volets. Encore sous le choc, les habitants commencent seulement à sortir dans la rue. Non loin dans la même rue, deux autres bombes ont touché le collège Sainte-Marie, tuant une religieuse et six élèves du Petit Séminaire arrivés le matin même de La Maladrerie. Peu de temps après, l’incendie des établissements proches de Monoprix et des Nouvelles Galeries gagne le collège Sainte-Marie et le ravage entièrement.

     

     

     

     

     

    18H30

    Bombardement aérien sur le quartier nord de Caen, 12 B-25 et 16 Boston , à travers les nuages, 8 appareils retournant avec leurs bombes.

    En fin d'après-midi, 10 Typhoon du Squadron 184 armés de roquettes attaquent Boulevard Lyautey une dizaine de blindés qui traversent la ville Est-ouest, puis de la Flak légère sur wagons plates-formes à la "Petite-Vitesse" (la gare SNCF de marchandises)


    21H00
    Le sifflement des bombes de 59 Maraudeur B-26 précède de peu le hurlement des 118 moteurs Pratt & Whitney de 2000 CV lancés à plein régime. 5 vagues en succession immédiate, attaquent en léger piqué sur les « Choke-Points » de l’Orne, d’Ouest en Est, à 1200 mètres d’altitude et 400 km/h. Furie des éclatements, explosions, murs de feu et de poussière sur les malheureux quartiers Saint -Louis et Saint -Jean.

    Rue Gabriel Dupont, à gauche la Banque de France, l'église Saint Jean, en arrière plan l'église de la Trinité de l'Abbaye aux Dames. En gros plan. Après déblaiement.

    La Banque de France et les ruines entre la rue Saint Louis et la rue Gabriel Dupont.

    Source. Montage de deux photos du quartier Saint Louis, repérage.

    C’était la deuxième mission tactique de la 9th USAAF sur Caen le 6 juin, qui, si elle n’atteint pas plus que la précédente les quatre ponts, provoque d’autres ruines donc obstructions, inflige quelques pertes à l’ennemi en mouvement, mais en cause 50 dans la population, et entretient la notion d’insécurité de la ville chez les uns, l’inquiétude chez les autres.

    Note: pour un rayon d'action opérationnel "Normandie"
    un B-17 Flying Fortress embarque moins de 2 tonnes de bombes
    un B-24 Liberator , 1.2 tonne
    un Lancaster , 6.8 tonnes
    un Halifax, 6 tonnes


    LE 7 JUIN
     

    02H40
    Des Mosquito rapides marquent à moyenne altitude le secteur des quais de l’Orne, suivis aussitôt par quelques quadrimoteurs à peine plus hauts (800 mètres) qui déversent leurs cargaisons de fusées éclairantes lancées sur les marqueurs et qui baignent d’une vive lumière blanc cru les cibles dévoilées. Les fusées sont encore accrochées dans les airs, que déjà les premières vagues de 12 quadrimoteurs vrombissent au dessus de la Prairie et du quartier Saint-Jean, venant de Louvigny (Sud-ouest) ils volent, trappes ouvertes sous la base des nuages pour respecter l’ordre de viser à vue les marqueurs. De la rue Grusse au cours Sadi-Carnot, des témoins fascinés distinguent les bombes qui se détachent des carlingues noires des bombardiers et foncent tout droit sur eux pour aller percuter à quelques dizaines de mètres plus loin le monastère de Notre Dame de la Charitéquai Vendeuvre  (16 Novices tuées).

    Le monastère des Sœurs de la Charité, 12 quai Vendeuvre et rue de l'Engannerie, à droite en arrière-plan l'église de la Trinité

    Partant de la rue Saint-Jean, ces deux rues débouchent sur le quai Vendeuvre et le bassin Saint-Pierre. Le monastère de la Charité est touché en plusieurs points le 7 juin dans la nuit. Le feu venant de l'hôtel d'Angleterre situé rue Saint-Jean atteint le monastère. Bientôt toute la rue est en flammes. La clinique Saint-Joseph (ou clinique des Oblates au 11 rue de l'Engannerie) n'échappe pas à l'incendie.

    Ruines de l'hôtel d'Angleterre rue Saint Jean, siège du Soldatenheim (foyer du soldat).

    "Photos collection Delassalle" L'hôtel d'Angleterre, rue Saint Jean avant et après la bataille de Caen. Les Caennais se rappellent que dans ce lieu se réunissaient les Allemands et les collaborateurs et collaboratrices.

    "Photo Letrou"  le 7 juin au matin.

    Vue des hauteurs de St Gilles. Probablement en haut de la rue Manissier vers la Miséricorde dont on voit encore le dôme de la chapelle. La cheminée d'usine en premier plan ne va pas non plus rester debout encore bien longtemps. On reconnaît le Marché de Gros ancien hangar Allainguillaume quai La Londe en bordure du Bassin St Pierre à droite du cliché et les installations de la Foire Exposition, place d'Armes, sur la gauche (mur en briques claires sur lequel on distingue des inscriptions. Au delà du hangar Allainguillaume, on distingue les installations portuaires le long du bassin Saint Pierre (quai Vendeuvre).

    La centrale électrique n'est plus en mesure de produire. Les dégâts sont importants :

    -          toit et murs soufflés

    -          fondations de la turbine n° 1 démolies

    -          convertisseurs 600 V continu inutilisables

    -          chaudières 3 et 4 irréparables

    -          portique d'approvisionnement en charbon effondré

    -           circuit d'eau de refroidissement et réserves à fuel détériorés

    -          conduits percés, panneau de contrôle détruit, moteurs touchés, ...

    La centrale électrique dans la zone portuaire

    Source. Les dégâts à la centrale électrique.

    Rue de Geôle le 7 juin au matin.

     

    Source. Façade arrière de la maison des Quatrans rue de Geôle. A droite, Collection R. Tesnière : la maison des Quatrans côté rue de Geôle.

    Montage, rue de Geôle. A gauche le début de la rue côté place Saint Pierre avec la façade du Crédit Industriel de Normandie, à droite la fin de la rue vers le Gaillon.

    A la Miséricorde, dont les bâtiments occupent un vaste terrain entre la rue des Carmes, la place Singer et la place d'Armes, la situation est plus tragique encore. Le dispensaire, place d'Armes, aménagé pour servir d'hôpital complémentaire, est rempli de blessés, amenés depuis le matin; Il y a là 76 à 80 victimes des précédents bombardements, 9 infirmières, 8 religieuses et un interne. Des bombes le frappent de plein fouet et il s'écroule ensevelissant les uns et les autres. La clinique principale, située place Singer, s'affaisse avec ses malades, mais la plupart d'entre eux sont dégagés vivants. L'autre clinique, rue des Carmes, s'effondre partiellement et prend feu aussitôt. De nombreux malades et 5 religieuses sont tués ou brûlés vifs ainsi que quelques infirmières qui se reposaient sous le porche, au rez-de-chaussée. Le bâtiment de la Communauté, atteint par des bombes incendiaires, flambe comme une torche; 121 victimes dont 72 morts (14 sœurs-infirmières, 7 infirmières, 1 interne et 50 hospitalisés)

    A gauche "Photo Archives Municipales de Caen. A droite "Archives départementales du Calvados" La rue des Carmes dans le fond l'église Saint Jean.

    Communauté de la Miséricorde. Source

    Source, cliché Gosset dans . Sur les ruines de la Miséricorde, trois croix blanches ont rappelé longtemps le sacrifice des équipiers d’Urgence (E.U.) et Nationaux (E.N.)

    Ces deux rues sont situées de part et d'autre de la rue Saint-Jean. La rue Gabriel Dupont débouche sur la place Foch tandis que la rue Singer permet, par la place Singer et la rue Nationale, de rejoindre la rue Neuve du Port et la place d'Armes. L'ensemble est ravagé par deux bombardements successifs dans l'après-midi du 6 juin. Le dispensaire de la Miséricorde n'échappe pas aux premières bombes le 6 juin. Des blessés qui y étaient entassés sont tués par le bombardement du 7 juin qui ruine le dispensaire.

    Source dans ce livre . La rue Saint Jean au carrefour des rues Gabriel-Dupont (à gauche) et Singer (à droite). Dans le lointain les clochers Saint-Jean et Saint-Pierre
     

    Montage. A gauche: le carrefour de la rue Gabriel Dupont avec la rue Saint Jean, l'immeuble est le magasin La Gavotte, en arrière plan  le Monument aux morts de la place Foch. A droite le même immeuble mais vu à 180°.

      La rue des Jacobins commence à flamber à hauteur de la Gestapo au N°44. Devant la Feldkommandantur, place Foch, des autos allemandes brûlent.

    Photo collection Georges Marie, page 98 de ce livre. La rue des Jacobins à l'angle de la rue Jean Romain.

    La seconde vague frappe les quais de l’Orne, qui s’affaissent dans la rivière, le pont de Vaucelles est coupé.

    Le quai des Casernes vu de la rive droite, à droite les pierres du pont de Vaucelles (voir les deux photos ci-dessous)

    Source dans ce livre . Le pont de pierres de Vaucelles  vu de la rive gauche, à droite la rue de Vaucelles.

    Photo collection Péan. Le pont de pierres de Vaucelles vu de la rive droite, voir le bâtiment à gauche.

     La caserne Hamelin s’effondre comme un château de cartes.

    Sur ce côté de la rivière Orne est construite sous Louis XIV une caserne qui est agrandie sous Louis XVI. Depuis 1901, elle accueille le 36ème régiment d'infanterie. La caserne est presque entièrement détruite.


    La Flak tonne sans arrêt depuis Carpiquet, Colombelles, Fleury et plusieurs parachutes blancs s’accrochent dans l’obscurité, teints en rouge par la lueur des incendies.
    36 Lancaster du No 5 Group du Bomber Command
    RAF  , tournent plusieurs fois au dessus de la ville jusqu’à ce que d’autres appareils-marqueurs reviennent indiquer les cibles. Le courage des équipages pris dans le barrage mobile de la Flak n’a d’égal que la misère des innocents Caennais pris au piège du bombardement de nuit.
    6 Lancaster sont abattus dans ces circonstances. 12 Lancaster du Squadron 57

    surviennent à 02H58 et bombardent sur les marqueurs moirés identifiant C2 (le pont de Vaucelles) avec 11 bombes de 500 kg et quatre de 250 kg chacune.
    La Banque de France, rue Saint-Louis est touchée, 4 morts dans l'abri sous l'hôtel de Fontenay, logement du directeur de la banque.
    Rue Saint-Louis également, le vieil hôtel qui abritait les services du Ravitaillement Général est anéanti.
    Une bombe sur l'aile principale de l'Hôtel de Ville en bordure de la place de la République écrase la salle des mariages, une autre juste devant, une autre dans la cour, une quatrième tranche l'aile en bordure de la rue Saint-Laurent devant la Préfecture.

    L'hôtel de ville à gauche la bibliothèque côté cour, à droite la façade.

     

     

     

     

     

    L'église Saint-Jean également est touchée, le transept côté Saint-Pierre bascule, le portail s'embrasse jusqu'au sommet de la tour principale, le toit et la charpente brûlent et les cloches tombent et s'écrasent en morceaux.

    Cette église du 15ème siècle, de style gothique flamboyant, était enserrée entre les maisons avant guerre. L'épaisseur de ses murs lui permet de résister au souffle des bombes, ce qui n'est pas le cas des maisons environnantes. L'église, cependant endommagée, demeure seule au milieu des gravats et des maisons éboulées. Ses vitraux sont brisés, des meneaux tombent tandis que le transept bascule.

     

     

     

     

     

     

    Photos ECPAD à gauche LFT3 F3412 L31, à droite LFT3 F3412 L30. La rue Guilbert, à gauche le garage Talbot.

    Montage: rue Guilbert, derrière le cinéma le Sélect à droite après déblaiement.

    Source: à gauche page 56 de ce livre, à droite. Montage: Rue Guilbert

    N°27 rue Guilbert, l'hôtel Le Manoir ou Hôtel de Charles de Bourgueville, sieur de Bras.

    03h00

    Tout est fini, la Flak se tait laissant place à la rumeur des quartiers qui disparaissent en grondant dans les flammes. La caserne des Pompiers, rue Daniel Huet,  est anéantie avec son commandant (Capitaine Jules Foucher ) et 17 Sapeurs-Pompiers. Le précieux matériel est perdu. Le lieutenant Gervaise fera face avec des moyens humains et matériels limités.

    "Photo Jean Lahousse". Source page 92 de ce livre, avec cette légende:" Un rare cliché pris le 7 juin. Les familles des pompiers se recueillent  sur les sépultures provisoires des leurs";  les croix ont été ajoutées sur le cliché. Au pied du magasin aux tuyaux, échafaudage où étaient pendus les tuyaux pour leur séchage après intervention (les tuyaux étaient confectionnés à cette époque en grosse toile de jute dont les mailles une fois mouillées avaient la particularité de gonfler et de devenir étanches,  cette tour était positionnée rue Daniel Huet à l'angle du boulevard circulaire en face les bâtiments de la caserne de l'autre côté de la rue. Derrière les ruines de la caserne (ex bains douches du temps du Maire Bertrand) et plus loin encore debout les murs de la caserne de Gendarmerie. Les murs  semblent bien noirs, conséquence des  incendies. Même si on peut douter de la date du 7 juin, cette photo a quand même était prise à une date très proche du 6 juin parce que rapidement les corps des pompiers ont été inhumés dans des cimetières provisoires.

    "Collection particulière, avec l'aimable autorisation de François Robinard" La caserne des pompiers.

    Source Archives municipales de Caen. Un immeuble de la rue Daniel Huet


    L’Hôtel de Ville, est coupée en deux

    Source dans ce livre . L’Hôtel de Ville après les bombardements des 6 et 7 juin

     et les tranchées-abris de la place de la République en face sont labourées par les cratères, refermées sur ceux qui s’y étaient réfugiés avec confiance. (50 civils tués, 15 policiers).

    L'Hôtel de Ville borde la place de la République, ancienne place des Petits Près au 18ème siècle, puis place Royale où dominait la statue de Louis XIV En 1883, y est édifié un kiosque à musique où sont donnés des concerts appréciés des Caennais. Les militaires allemands y proposent également des concerts sous l'Occupation. Une grande partie de la place et de l'Hôtel de Ville est anéantie sous les bombes sauf... le kiosque qui, finalement, est démoli en 1959.

    Collection R. Tesnière. Au premier plan, les ruines de l'Hôtel de Ville en arrière-plan le kiosque.

    La Maison des Etudiants, avenue Albert Sorel est en fen.

    Pour la nuit 301 victimes.

    Voir un témoignage


    Le 8 JUIN
     


    05h00
    Mauvais temps 7/10° de nuages, la sortie Est de Caen subit un bombardement par B-26 et A-20 , dans le quartier du Vaugueux, la rue des Teinturiers, la place Louis Guillouard, le rond-point de Vaucelles et vers la gare.

    Photo présentée dans ce livre. La gare.

    Source. Rue des Teinturiers.

    La ville subit la pression toujours plus forte des Alliés qui l’écrasent sous les bombes et s’acharnent toujours sur les mêmes cibles ; les ponts, la gare, les accès de la ville qui reçoivent 14 routes que les Allemands utilisent la nuit.
     Les obus de marine prennent le relais des avions, le quartier de la rue de Bayeux, rue Guillaume-le-Conquérant, place Fontette sont particulièrement atteints et détruits.

    09h00
    Des reconnaissances aériennes de chasseurs-bombardiers Typhoon annoncent par radio des mouvements continuels et bien protégés d’engins motorisés ennemis à Caen. Les 3 formations de 8 appareils disparaissent en prenant de l’altitude pour revenir. Les Rockphoon (Typhoon équipé de roquettes) attaquent un par un en piqué à 45° des véhicules qui s’abritent en toute hâte boulevard Leroy. Leurs roquettes font mouche sur les blindages et sur des pavillons vides d’habitants mais où des soldats cherchent refuge.

    13h45
    12 bimoteurs venant du Nord-ouest larguent leurs cargaisons, sous les nuages, du Couvent des Carmélites jusqu’au cimetière Nord-est en face.

    Plusieurs combats aériens au-dessus de Caen dans la journée, au- dessus des nuages.
    Deux grands immeubles de la place Saint-Sauveur sautent sous le coup d’un obus de marine. D’autres arrivent à intervalles réguliers, achevant de créer l’insécurité, rue de Bayeux, place Fontette, rue Guillaume-le-Conquérant sur les indications des avions de reconnaissance que l’on ne voit pas mais qui ne lâchent jamais le ciel de Caen.
     

     

    Le 9 JUIN
     

       Des batteries allemandes situées sur les hauteurs de la route de La Délivrande tirent des obus incendiaires sur le centre ville

    02h00
    Un obus de 406 mm (16 pouces)  du HMS Rodney  emporte la flèche du clocher de l’Eglise Saint-Pierre qui s’abat dans la nef.

    Source. Le 9 juin à 02H00, l'église Saint-Pierre n'a plus de flèche. Chez Allison collection.

    L'église Saint Pierre et le quartier du Marché au bois, le château est hors cadre à droite, en arrière plan à droite le clocher de Saint Sauveur.

    Collection R. Tournière. la place du Marché au Bois.

     Le photographe est probablement sur les remparts du château, voire au sommet d'un toit de la rue de Geôle : la rue de Geôle et la rue Calibourg au premier plan avec la rue des Croisiers au centre. Voir ici la version annotée, avec au centre l'hôtel Le Bourguignon-Duperré, à gauche l'église Notre Dame de la Gloriette et à droite l'église Saint Etienne le Vieux.

                      

                      L'intérieur de l'église Saint-Pierre après la chute du clocher.                    Rue et église Saint-Pierre

    Cette rue, traditionnellement commerçante, est partiellement détruite, préservant deux maisons à pans de bois sculptés du 16ème siècle et de nombreux immeubles du 18ème siècle. Ainsi quelques immeubles demeurent debout sur le côté droit de la rue. Le clocher de l'église dont la flèche culmine à 78 mètres est abattu dans la nuit du 8 au 9 juin par un obus de marine sans doute tiré par le cuirassé Britannique Rodney. La toiture commence à brûler, mais le dévouement du curé et des deux vicaires évite le pire.

    04h00

    Un obus de 380mm sur l'immeuble du Secours National au 7 place Saint-Sauveur.
    Il pleut doucement et le plafond n’est pas assez bas pour décourager les bimoteurs de la RAF qui visent le château où les Allemands transfèrent leur hôpital. La rue de la Délivrande et la rue du Vaugueux en font les frais (15 B-25 , 24 tonnes).

    La rue de la Délivrande (en haut le calvaire Saint Pierre à la cote 64)

    Des Allemands rue Saint-Pierre, date inconnue mais dans les tous premiers jours de la bataille vu l'état des maisons intactes; sur la photo de droite des réfugiés avec un homme de la Défense passive avec casque et brassard.

    Sur cette 3ème capture d'écran,  l'église Saint Pierre a perdu sa flèche soit à partir du 10 juin pas avant.

    Vues extraites de ce film à partir de 4: 16

     

    LE 10 JUIN
                                   

    07H00

    Des bombes tombent place Guilhouard ayant pour objectif  des chenillettes allemandes cachées sous les arbres.   

                                                     

     

    LE 11 JUIN
     


    La nuit a été mouvementée avec un bombardement aérien vers le haut de la rue de la Délivrande, Saint- Gilles, le Vaugueux faisant de nouvelles victimes.

    Située à quelques mètres de l'Abbaye aux Dames, cette église du 14ème siècle n'est plus, comme le quartier qui l'entoure, qu'un champ de ruines. L'institut Lemonnier disparaît sous les bombes.

     
    Dans la matinée, quelques rafales d'obus dans la périphérie Est de la ville.
    Dans la matinée des Typhoon attaquent à la roquette des canons repérés dans l’enceinte du château, et en début d’après-midi, sous la pluie, mitraillent une colonne de chenillettes dissimulée sous les arbres du boulevard Bertrand.

    Les Allemands installent un lance-grenades dans le stade Hélitas.

                                                                                              

    LE 12 JUIN
     
     

    Un obus de 380 s’abat place Saint-Sauveur, des obus de 406, rue Froide et Fossés-Saint-Julien.


    Photographie aérienne prise par la 8th US AF le 12 juin 44, en haut à droite l'Orne; en haut à gauche à 90° l'écluse de l'Orne et le bassin Saint-Pierre, entre les deux la rue Neuve du Port sous les nuages (ou les fumées) ; en bas à gauche dans le cercle rouge l'église Saint Jean devant dans la fumée la Banque de France. Voir en agrandissement.

    "Photos collections du Mémorial de Caen" présentée pages 41 et 79 de ce livre. Devant le portail de l'église Saint Jean, un tas de ruines, à gauche plusieurs hommes, à droite un homme de la Défense passive casque Adrian blanc et brassard

     « Archives départementales du Calvados » Abside de l'église Saint-Jean

    A minuit
    348 Halifax et 285 Lancaster guidés par 36 Mosquito des No 4, 5, 6 et 8 Group de la RAF sont en mission vers les ponts sur l’Orne à Caen. Une pluie de centaines de bombes incendiaires s’abat sur la ville y produisant parfaitement leurs effets.
    118 Lancaster lancent 401 tonnes de bombes « High Explosive (H.E.) » destinées à supprimer les ponts sur l’Orne, consciencieusement entretenus et réparés par les pionniers allemands entre les attaquent aériennes.
    Bilan du raid : pont de la Mutualité (C4) touché, par où passe la voie ferrée de desserte du port de commerce, 77 Caennais tués ou disparus, autant de blessés, 17 Halifax et 6 Lancaster abattus, soit 161 aviateurs perdus. A Caen, aucune victime allemande, trois pièces de Flak dans la Prairie sont endommagées. Des torpilles tombent sur les batteries allemandes du Stade Hélitas. Des bombes explosives frappent la rue Elie-de Beaumont, Ia rue de Geôle et la rue Saint-Pierre, Des bombes incendiaires créent, boulevard des Alliés et place de la République, quatre gros foyers d'incendie que le vent, assez violent, attise et développe.

    « Archives départementales du Calvados » La Prairie inondée devant la place Foch.


    Le ciel, une fois vide, dès 02H00 à 22 km, les croiseurs lourds HMS Nelson et  HMS Ramillies tirent chacun un obus de 380 ou de 406 mm toutes les 30 secondes sur la ville jusqu’à 09H00 le lendemain matin, la caserne du 129e (
    caserne Lefebvre) dans le château reçoit des obus. Des civils sont ensevelis dans les carrières des Fossés-Saint-Julien.

    La caserne Lefebvre dans le château. Après guerre.

    Quartier des Fossés-Saint-Julien.


    Des Equipiers d'Urgence découvrent, rue du Gaillon, trois cadavres, à moitié mangés par des poules et des chiens. Le soir quatre grands foyers d'incendie s'étendent car le vent souffle.

    Article du journal Paris-Soir du 12 juin sur Caen

    "Photo Life magazine" de l'humour noir américain!

                                                                                              

    LE 13 JUIN
     

    Document 39-45 Magazine  avec l’aimable autorisation des Editions Heimdal. Selon nos recherches la première photo n'est pas prise au Vaugueux mais à l'angle des rues Hamon et  Saint Pierre voir ici.

    Précisions au sujet de la 3ème photo ci-dessus. Photo allemande, photographe Arthur Grimm,  Bundesarchiv à l'angle des rues Saint-Pierre et Hamon à droite le porche de la pharmacie Mullois. La seconde même lieu, même moment. De nos jours.

    Photo prise dans l'autre sens, voir le repérage, maison en pans de bois en flammes rue Saint Pierre. Voir ici deux maisons sauvées.


    Les grands magasins des Galeries Lafayette sont en flammes de même que le Grand Hôtel de la place de la République, le café de l'Hôtel de Ville et les immeubles de la rue du Moulin. Devant l'ampleur des incendies le maire signe un arrêté autorisant le dynamitage pour combattre l'extension du feu dans le quartier Saint-Jean.  1 200 kg de dynamite provenant des carrières de May à Saint-Martin-de-Fontenay sont utilisés, la  mise en œuvre étant sous la responsabilité de M. Fredy, ingénieur du Service des Mines



    NB l'Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées est M. Jouveneaux qui assure la direction générale de la lutte contre le feu.

                               

    LE 14 JUIN
     


    A midi
    L’artillerie moyenne bombarde Venoix pendant 20mn. Le « Nice Caennais » où se dissimulaient la veille encore plusieurs lanceurs de fusées (Nebelwerfer) est touché.

                                  

    "Photo allemande prise par la 8. Panzerkompanie, coll. H. Höfler, présentation page 130 de )   Caen brule, vue depuis la gare, au centre les flèches de Saint Etienne.

                                  

                             

      LE 15 JUIN
     


    Des bimoteurs américains A-20 Boston bombardent en les manquant les ponts sur l’Orne. C2 et C3 avec 17 tonnes de bombes dont plusieurs à retardement.
    Les quartiers Saint-Jean et Saint-Gilles reçoivent des bombes. A 10h00, le théâtre est en feu, puis la Gendarmerie, la maison de l'Agriculture et tous les immeubles avoisinants. Les Equipiers d'Urgence récupèrent rue Saint Pierre des plaquettes incendiaires utilisées par les soldats allemands, ce sont des plaques translucides, imprégnées de phosphore et qui s'enflamment spontanément au soleil.

                      

                                                                                      Le théâtre. Voir avant guerre.                                    La Gendarmerie,  montage de deux photos, rue Sadi Carnot.

     

      LE 16 JUIN

    Les tirs de la Royal Artillery (RA) se sont prolongés toute la nuit et ne s’apaisent qu’en fin de matinée. Devant le théâtre, un entonnoir gigantesque s’est ouvert, qui met à jour la rivière Odon, canalisée sous la chaussée.

    La voûte du tunnel canalisant l’Odon mis à l’air libre boulevard des Alliés.


    Rue Bicoquet, deux obus de char traversent la façade d'une maison et éclatent à l'intérieur blessant assez sérieusement une femmeUn obus éclate sur les Pompes Funèbres Générales, rue du Carel, d’autres place Malherbe, sur la Poste, rue Vauquelin, rue Ecuyère et se rapprochent du « secteur sauvegardé »

                                                                                              

    "Collection François Robinard". La Poste, beaucoup de monde pense et dit qu'elle est sortie intacte des bombardements alors qu'elle a bien été écornée. On voit ici le côté bordant la place de la République et les ruines en premier plan sont celles de l'Hôtel de Ville (partie Commissariat de Police). La partie abîmée et qui a donc été reconstruite à l'identique est à l'angle de la rue Auber (place de la République) et de la rue Georges Lebret qui rejoint la rue Sadi Carnot. Photo intéressante et rare qui infirme une vérité reçue. Version annotée,    Aujourd'hui.

    Source. La place de la République sous les gravats, à droite le clocher de Saint Sauveur, à gauche la rue Saint Laurent, dans le fond la rue Jean Eudes.

    LE 17 JUIN


    Pilonnage d’artillerie sur le quartier Sainte-Thérèse. Un avion tombe, en flammes, vers Saint-Julien. Vers 11H00 un gros obus explose, place de l’Ancienne Boucherie, sur la file d’attente pour le lait.

    Dans la nuit, 6 Mosquito bombardent la caserne Lefebvre du château.


    La vue de l'église Saint-Pierre est aussi désolante du côté de la rue de Geôle. A son extrémité, coincée entre le château et l'église Saint-Pierre s'étendait la petite place du Marché aux Bois, mais elle n'est plus qu'un tas de ruines. Le bel immeuble du Crédit Industriel de Normandie est détruit. Le feu, qui sévit sans discontinuer du 14 au 17 juin, est si violent à certains endroits que des poutres en fer fondent. De la rue Saint-Pierre au château, ce n'est plus qu'une rue de feu longue de près de 200 mètres. Elle saute d'un seul bloc le 17 juin, évitant que le feu continue de s'étendre.

    Source. Cours de la Monnaie, à droite la rue de Strasbourg. Hôtel de la Monnaie
                                                                                              

     LE 18 JUIN


    08H00
    Pilonnage d’artillerie sur le quartier de La Maladrerie
    Arrêt des incendies qui embrasaient la ville depuis le 6 après-midi.

     

    Source dans ce livre . La rue Saint Jean

    Une vue agrandie de la précédente prise de la tour Saint-Jean au premier plan les ruines de l’hôtel d’Angleterre, dans le fond à droite la flèche tronquée de l’église Saint Pierre et au centre de la photo le magasin de vêtement pour hommes Henri Devred au 66  de la rue Saint Jean et au carrefour de la rue de Bernières.

    Photo LFT3 F3412 L36 de l'ECPAD. La rue Saint-Jean à droite le magasin PRIMINIME au N°50 et l'enseigne verticale DEVRED

                                                        AGRANDIR

    "Photo allemande Bundesarchiv à gauche". Montage de trois photos. Angle rue Saint-Jean et rue de Bernières, voir les fils au sol. Sur la photo du centre remarquez la tête du mannequin échappée de la vitrine du magasin de confection DEVRED, le soldat allemand appartiendrait à la Kriegsmarine mais incorporé dans la 12.SS-Panzer-Division"HJ" . A droite: photo Mémorial de Caen.


                                                                                                                

    LE 22 JUIN
     


    11H45
    Des obus tombent rue de Bayeux.
     

    18H30

    Un groupe de 6 bombardiers déverse des torpilles aux abords du pont de Calix.

    Lire un rapport d'ensemble émanant des Renseignements Généraux sur la situation de Caen et ses environs du 6 au 22 juin 1944.
                                                                                              

    LE 23 JUIN


    En ville les obus continuent à exploser sporadiquement.

    "Photo Archives du Calvados" photo de propagande             Deux Waffen SS de la HJ dans les ruines de Caen selon ce livre


                                                                                              

    LE 24 JUIN
     


    Un obus anglais isolé traverse sans exploser une salle d’opération au Bon Sauveur. !



    LE 25 JUIN


    Tirs d’obus perpétuels encore accrus ce jour. Des véhicules légers sont camouflés sous les arbres du « Quartier Claude-Decaen » et des postes d'observation sont installés sur les toits d’où les Allemands ont vue sur le plateau, au Nord de la ville. En fin de journée, une attaque aérienne tentera de les en déloger.

    Film tourné le dimanche 25 jui

    Dans une autre version le même film tourné par un opérateur de France Actualités à partir de 01:41


     

    LE 26 JUIN
     

    11H00

    Des obus tombent dans la cour du centre de triage du Bon Sauveur mettant le feu à une partie de la réserve de carburant du Service de Santé (3 000 litres d'essence ont brûlé) et sur plusieurs pavillons (un mort et plusieurs blessés), un obus rue Caponière.

    Nuit
    Un Messerschmitt 110 est abattu derrière le Séminaire en haut de la rue de Bayeux à gauche vers La Maladrerie.

    La place Courtonne en ruines.

    Source à gauche dans ce livre , la rue des Jacobins au carrefour avec la rue de l'Oratoire. Source à droite, Collection R. Tesnière: rue de l'Oratoire.

    Rue de l'Oratoire. Photo présentée dans ce livre.

     

     

    LE 27 JUIN

     

                                                                                                         
    01H30

    18 Boston et 12 Mitchell lancent 55 tonnes de bombes destinées aux ponts de Vaucelles et de la Mutualité, qui bien qu’endommagés, ne sont toujours pas coupés.
    Les bombes explosent dans le quartier du Bassin Saint-Pierre (ou Bassin à flot sur le plan) et de l’usine électrique (centrale thermique dans la zone portuaire), « trop long », en y ranimant les incendies du 6 juin.

    07H30 à 12H00

    Des obus tombent sur le Bon Sauveur: 5 morts, 15 blessés

    Bombardement de la base de Carpiquet par des Typhoon du 182 Squadron .

    Source ce livre. L'attaque du 182 Sqn le 27 juin vue de la cinémitrailleuse du Typhoon du Pilot-Officer Rutherford. On reconnaît la zone sous-officiers, avec en haut à gauche le Mess, derrière le champignon de fumée noire. Encore derrière, en diagonale, l'actuelle RD 220. (IWM.)

                           

    LE 28 JUIN
     

    Les obus poursuivent leur œuvre dévastatrice. Le fléau coûtera bientôt à la population autant de victimes que les bombardements.
    Le haut de la rue Damozanne, le Quartier Lorge (autre nom de la caserne de La Remonte) rue Caponière, le carrefour de Venoix sont touchés.

     

    « Archives départementales du Calvados » L'Equipe d'Urgence cherche des victimes sous les décombres (on entend des cris sous les pierres).
                                                                                      

    LE 1er JUILLET

     

    Des obus pleuvent sur le boulevard Lyautey où les bâtiments des Petites Sœurs des Pauvres, à nouveau touchés, flambent.

                                                                                              

    LE 2 JUILLET
     

    Peu avant minuit, obus sur la Communauté et Saint-Joseph au Bon Sauveur, un rue Caponière.

    Source. Pavillon Saint Joseph du Bon Sauveur.

                                                                                                       

    LE 4 JUILLET


    04H45
    Quelques gros obus tombent ça et là entretenant l’insécurité, tirs d’artillerie sur le quartier de la rue de Bayeux.

    05H00

    Début de Opération Windsor à Carpiquet. 428 pièces d'artillerie et depuis leur mouillage les canons des HMS Rodney et HMS Roberts ouvrent le feu.

    Aux abords des pistes de Carpiquet attaque des Typhoon du 121 Wing (174 , 175 et 245 Squadrons) basés à l'ALG B5 du Fresne Camilly.

         LE 5 JUILLET
     
     

    Des obus tombent sur le quartier Ouest de la ville vers Saint-Ouen, la rue d’Authie, entre la rue de Bayeux et la rue de Bretagne jusqu’à 11H00.
     


    09H00
    12 bimoteurs américains lancent leurs bombes sur le quartier Saint-Louis heureusement déserté.

    Quartier Saint Louis vu de la tour de l'église Saint Jean. L'immeuble de l'hôtel Malherbe, siège de la Feldkommandantur 723 et la Banque de France, en arrière plan La Prairie.

      

    Source à gauche. Seul au milieu des ruines émerge le Monument aux morts de la guerre 14-18, place du maréchal Foch, à gauche en arrière-plan les tribunes de l'hippodrome.


    La place Saint Martin a été encore bombardée après qu’une procession de 20 chars allemands l’ait traversée, venant du Nord et se dirigeant vers l’Ouest par la rue de Bayeux.

    Place Saint Martin, avec la statue équestre de Bertrand Du Guesclin, dans le fond Saint Etienne.
     

    09H30

    8 bimoteurs prennent encore pour cible la passerelle sur l’Orne, à 500m du pont du Tortillard. Quand la fumée s’est dissipée, elle émerge toujours intacte gracieuse arche revêtue de branchages pour la camoufler.

    Une bombe à l'entrée de la rue du Puits-de-Jacob, au bout de la passerelle rive droite, où un arbre magnifique est déraciné.

    Dans la journée bombardement par la Luftwaffe de l'aérodrome de Carpiquet.

     

     

    LE 6 JUILLET
     

    Des obus tombent près du Palais de Justice et au milieu de la cour d'honneur du Lycée Malherbe

    09H30
    Descendant le cours de l’Orne, à 400m d’altitude, 40 Mitchell et Boston surviennent trappes ouvertes, au dessus du fragile ouvrage d’art, qui enjambe la rivière. En quatre vagues, 80 tonnes de bombes explosent autour de la cible dans l’eau et finalement sur la passerelle qui « rend l’âme ».

    Source dans ce livre.  Cette passerelle sur l’Orne entre le cours Sadi Carnot et la rue du Puits de Jacob a été empruntée par les réfugiés de la rive gauche fuyant les bombardements pour aller se réfugier dans les carrières de Fleury ou prendre la route de l’exode. Elle fut surveillée par les allemands, à chacune de ses extrémités un factionnaire muni d’un disque de signalisation et d’un sifflet,  qui l’exploitèrent intensément y compris avec des camions et des chenillettes

    "Photo collections du Mémorial de Caen" présentée page 103 de ce livre. La passerelle dans l'Orne en arrière plan la propriété Legallais-Bouchard N°1 rue du Puits de Jacob.
     

    Dans l'après-midi bombardement du chateau, rue Calibourg.

    20H00
    24 bimoteurs B-25 bombardent le viaduc ferroviaire sur le coude de l’Orne, au-delà du Grand-Cours sans résultat. 6 autres appareils bombardent le Château, alors que les Typhoon sont en action contre les batteries de Flak au Quartier Claude-Decaen.

                                                                                              

             

    LE 7 JUILLET


    Dans la nuit, les batteries de Flak du quartier Sainte-Thérèse ont été bombardées, d’autres bombes sont tombées vers le haut de la rue d’Authie.
    Operation CHARNWOOD Objectif CAEN.

    Zone de bombardement

    Zone théorique comme nous allons le voir ci-dessous

    Engagement tactique du Bomber Command (bombardiers stratégiques de la RAF)
    Définition d’un quadrilatère recouvrant les faubourgs Nord–Nord-Ouest de Caen sur 4 km de long et profond de 1,5 km, à 6 km en avant des troupes Britanniques des 59th (Staffordshire) et 3rd British Infantry Division supportées par 300 chars des 33rd Tank Brigade et 27th Armoured Brigade .
    459 bombardiers (295 Lancaster et 164 Halifax )
    2360 tonnes de bombes hautement explosives (HE) de 500 et 1000 livres à larguer entre 21h50 et 22h30.
    Le Master-Bomber est le Wing Commander (Colonel) « Pat » DANIELS du Squadron 35 sur Mosquito VI.
    Le groupe d’éclaireurs : 20 Mosquito de reconnaissance du
    No 8 Pathfinder Group, dont 6 équipés du système de visée Oboe sans visibilité.

    21H50
    Les bombardiers arrivent pile à l’heure. Des dizaines de bombes explosent en même temps, en un monstrueux crépitement couvrant les rafales de Flak qui strient le ciel qui s’obscurcit.
    Le Château

     

     

     

     

     

    Les remparts du château écroulés sous les bombardements

     

     

     

     

    et ses alentours, le Vaugueux,

    Photo Life magazine La rue du Vaugueux, les maisons à gauche ont fait place à la pelouse du château.
     

    le Gaillon ne forment plus qu’un monceau de décombres.

     

     Photo parue dans un magazine britannique. Destruction dans la rue du Gaillon le 9 juillet 1944. 

    Le Palais de l’Université est en flammes, la Caisse d’Epargne, rue de Bras, s’est effondrée. L’église Saint Julien est anéantie; voir ici une plaque posée en 1994.

     

    « Archives départementales du Calvados » L'église Saint Julien avant et après les destructions de 1944. Après déblaiement des ruines, un baraquement métallique, que les Caennais appelaient le tonneau sert d'église jusqu'à la construction de la nouvelle église à un autre endroit.

     

    ainsi que le couvent des Bénédictines et sa chapelle Saint-Sauveur est touché.

    Collection R. Tesnière. Le couvent des Bénédictines était situé entre la promenade Saint-Julien et la rue de Geôle. Ces religieuses occupaient depuis 1816 l'ancien couvent des Cordeliers. La chapelle avait été rénovée en 1867, recevant de nouveaux vitraux. En juin 1944, l'ensemble est écrasé sous les bombes et seuls des vestiges de la chapelle demeurent aujourd'hui dans la cour de la clinique de la Miséricorde.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   .

    Le Temple protestant, rue du Tour de Terre,  est en ruine.

                                                                                                                                      

    Héritier d'une longue présence protestante à Caen, le temple est établi au début du 19ème siècle rue de Geôle, à l'angle de la rue du Tour de Terre dans les dépendances de l'ancien couvent des Bénédictines. Les bombardements ont éventré le petit temple.

     

    L’Hôtel de Ville et sa bibliothèque brûlent. Une bombe écrase le bâtiment situé à l'angle de la rue Jean-Eudes et de la place de la République.

    L'ancien couvent des Eudistes construit en 1663 abrite l'Hôtel de Ville de Caen depuis la fin du 18'°" siècle. L'ensemble est grandement détruit par les bombardements, d'abord par ceux des 6 et 7 juin, puis par celui du 7 juillet. Après qu'une bombe eut écrasé le bâtiment situé à l'angle de la rue Jean Eudes et de la place de la République, l'incendie embrase l'ensemble de l'Hôtel de Ville et achève de le ruiner. Quand les Canadiens investissent la rive gauche le 9 juillet, il découvre au cœur de Caen un champ de ruines.


    Une grosse bombe est tombée sur l’abri au 50 rue du Vaugueux (PC de la DP du quartier) ensevelissant 67 réfugiés (38 morts).
    Un chapelet de bombes est tombé sur l'Université, alors située dans le prolongement de la place Saint Sauveur, entre l'église et la rue aux Namps. Les pendules se sont arrêtées à 22h07 selon M. Rillard, secrétaire adjoint de l'Université. Quelques minutes plus tard, le feu prenait à l'Institut de Chimie et se propage à une vitesse stupéfiante à tout l'édifice qui s'enflamme comme une torche. Les toitures s'effondrent bientôt dans la cour intérieure, tandis que les concierges et quelques professeurs réfugiés dans les sous-sols ou sous les escaliers s'enfuient en toute hâte. Le brasier est impossible à maîtriser. Il est impossible de s'approcher à moins de cent mètres tant la chaleur est intense.

     

    A gauche, source dans ce livre.                                  A droite, source dans ce livre.

    L’Université avait échappé aux bombardements de juin, mais le 7 juillet, peu après 22H00, elle est atteinte par au moins cinq bombes et se transforme en brasier menaçant tout le quartier.

    A droite le rectorat

     Le portail de la rue Pasteur s'écroule. De l'autre côté de la rue, le rectorat, touché de plein fouet  par une bombe s'est effondré sur le Recteur Mercier, grièvement blessé à la jambe, et quelques uns de ses collaborateurs.

    A droite: la rue Pasteur, au premier plan les ruines de l'Université et en face le Rectorat.

    A 23h00 devant le brasier l'abri du Lycée de Jeunes Filles est évacué.

    La bibliothèque universitaire, inaugurée au début du siècle, n'échappe pas au désastre; Avec elle, partent en fumée ses riches collections et ses manuscrits précieux. Aspirées, par le tourbillon de feu, des pages calcinées s'envolent jusqu'à Fleury-sur-Orne, de même que les archives et les copies du bac entreposées dans une cave.
    Rue Saint Pierre 28 tués sont recensés dans un couloir à côté du magasin « Marylène »
    Rue de Geôle 25 morts à l’abri du temple protestant.
    Aux carrières Saint Julien 90 emmurés sont secourus par les Equipes d’Urgence (15 morts)

    Les alentours du château sont bombardés, écroulant les maisons qui entouraient cette forteresse. La rue des Carrières Saint-Julien est également ravagée. Quelques pavillons subsistent.

    Mais cela n’est pas fini. Les obus se remettent à tomber sur la ville, des 406 et 380 tombent dru. La ville est en feu, après l’écrasement obtenu par 2276 tonnes de bombes tombées pour 45 % à plusieurs centaines de mètres, au delà du quadrilatère de saturation délimité par les éclaireurs de la RAF. Un excès de prudence a fait lâcher trop long.

    "une attaque remarquable par sa précision" notera Montgomery dans ses souvenirs de guerre... sans ajouter le moindre mot de compassion pour les 300 malheureux civils tués lors de cet avant-dernier acte de la bataille de Caen.
    La commission d'enquête sur l'évaluation des résultats de ce bombardement se rend sur place le 12 juillet. Le professeur Britannique
    Solly Zuckermann , pour leSHAEF ,  le vice-maréchal de l'air Robert Dickinson Oxland pour le Bomber Command concluent à un effet d'émulation certain sur le moral des troupes du I Corps , inverse sur le moral ennemi chez lequel très peu de preuves de destruction par bombes sont mises en évidence. Les Français interrogés, tout comme les officiers de l'armée sur site le 7 juillet, ne font état d'aucune zone de défense ni de bastion particulier devant Caen, dans le quadrilatère de bombardement. Aucune épave de canon ou de chars enterrés marqués sur la carte par la 2nd Army en justification de la demande d'intervention des lourds, ne peut être retrouvée pour être photographiée. Le comité aboutit à cette conclusion que rien ne justifiait une telle opération, rien ne justifiait la perte de 300 vies civiles et la destruction d'une vaste zone de construction urbaine. Les cratères contigus varient de 10 à 15 mètres de diamètre par 3 mètres de profondeur. A une exception près (en secteur Canadien) toutes les routes menant vers le centre-ville sont infranchissables, y compris aux engins chenillés.

    Voir un film: le siège de Caen le 7 juillet.

     

    LE 8 JUILLET
     

    Terrible photo des quartiers nord de Caen après le bombardement du 7 juillet, au nord les impacts de bombes sont innombrables

    "Photo Archives Municipales de Caen". A plus faible altitude: en bas à droite le clocher de Saint-Jean, au centre l'église Saint-Pierre, au centre en haut le château avec les casernes, à droite le Sépulcre.

    Source. Photo aérienne vers le Sud (à l'envers de la précédente), à gauche la rue Saint Jean, à droite la pancarte des Galeries Lafayette, Bd des Alliés, le cinéma Majestic et la brasserie Chandivert au centre, en blanc derrière la toiture des Nouvelles Galeries, en haut à droite le Cours Sadi Carnot et la Prairie.

    Source. Vue aérienne: en bas à gauche le théâtre,  au centre à gauche Bd des Alliés le trou de bombe au-dessus de l'Odon, en haut à gauche l'église Saint Pierre et le Marché couvert, autres repérages.

    04H20
    Appui de l’artillerie de marine pour le début de Operation CHARNWOOD attaque Anglo-Canadienne


    Situées à proximité de la ligne de front que défendent avec acharnement les troupes allemandes, ces deux rues sont presque entièrement ravagées par les bombardements.


    06H30
    Violent bombardement aérien du quartier de La Maladrerie, vingt bombes rue Deslongchamps.

    Source. Selon la source canadienne le 10 juillet la rue Deslongchamps vue de la rue de Bayeux vers la rue des Mazurettes avec des obstacles antichars, noter les deux massifs en béton d'ancrage pour porte belge. Repérage.



     A la sortie de la ville, en direction de Bayeux, s'élève le quartier de la Maladrerie. Jusqu'en 1937, on le rejoint par le tramway tant pour se rendre à la caserne Moulin et à la prison de Beaulieu située juste en face. Le quartier subit les bombardements, surtout les 7 et 8 juillet, mais la caserne et la prison ne sont pas détruites. Dans ce quartier, des carrières abritèrent des milliers de réfugiés. Le photographe se tient rue de l'Eglise et regarde vers la prison Beaulieu il s'agit du Planitre.

    06h30

    Trois groupes de quatre B-26 attaquent une batterie de Nebelwerfer derrière la prison, sans résultat sur la cible visée.

    Source: Collection Mme Louisette Berlinguez-Gimonet. Incendie à la prison centrale de Caen, photos prises de la rue du Maréchal Galliéni.

    08H00
    Trois groupes de quatre B-26 américains lancent d’énormes bombes rue de Bayeux et rue de Bretagne en cherchant à ensevelir la place de l’Ancienne Boucherie carrefour important vers le centre ville.
    En moins de 2 mn tout est réglé et les sauveteurs rassemblent 50 victimes (morts et blessés). Les Equipiers d'Urgence participent au sauvetage de 18 personnes enterrées dans leur cave. Une femme qui descendait par l'escalier s'est retrouvée en bas sans aucun mal, "portée" par le soufle des bombes.

     

    "Photos collection Jean-Pierre Benamou, avec son aimable autorisation". Le 8 juillet,  un Panther de la 12.SS-Pz-Div. devant les ruines d'une maison bombardée et devant le "Garage Ravitaillement Auto". Il est à la hauteur de la venelle Saint Nicolas puis pivote sur sa gauche et s'éloigne des ruines fumantes vers la place de l'Ancienne Boucherie et le sud de l'Orne.

    "Photos Archives Municipales de Caen". Des membres de la DP, des EU et des EN dans des décombres de la rue de Bayeux. Photo de gauche, le second personnage à gauche est M. Jean-Marie Girault le futur maire de Caen (lire son témoignage à la date du 8 juillet). Les quatre photos ci-dessus sont prises au même endroit rue de Bayeux côté numéros pairs en amont de la venelle Saint Nicolas.                                      

    Version de ce bombardement donnée dans ce livre témoignage de l’Uscha. Helmut Schmieding, Stab Div. "HJ": entre 8 heures et 9 heures, Un groupe de 6 à 8 appareils vole directement vers le PC de la Division. Le Kommandeur (le SS-Standartenführer Kurt Meyer ) et le « Ia » (le SS-Sturmbannführer Hubert Meyer voient les bombes arriver. Ils bondissent dans la salle des cartes puis dans la cave qui se trouve derrière. Une explosion incroyable fait trembler tout le bâtiment (l'une des ailes du quartier Lorge). Dans la cave, les bougies s'éteignent et un épais nuage de poussière blanche pénètre partout et obscurcit tout rapidement.  Comme les bombes ont apparemment cessé de tomber, les « ensevelis» sortent et aperçoivent, au milieu de la fumée, que les bombes ont touché certaines parties sculptées de l'ancienne église abbatialeà moins 50 mètres du PC. Quelques pierres sont tombées sur le toit recouvrant des véhicules radio. Les liaisons téléphoniques vers l'avant et vers le corps sont coupées pour peu de temps. La section de reconnaissance radio intercepte alors message de l'adversaire annonçant la destruction du PC de la Division.

    Ce plan est coloré en fonction des destructions. Les ruines du bombardement du 8 juillet s'étendent du côté pair de la rue de Bayeux aux bâtiments à l'Est  du Quartier Lorge (ou Caserne de la Remonte).

    Source: Ruines du quartier Lorge

    Vers 21H00, la Cie B du 2nd Royal Ulster Rifles , qu'appuient 8 Sherman de la 33rd Armoured Brigade . tente prudemment  une exploration vers les premières maisons de Caen, rue de Lébisey. Ce qui déclenche un tir précis de mortiers lourds depuis Colombelles et des "88" détonnent détruisant sept des Sherman de soutien. "Nous n'avons pas fait 500 m dans le chaos de cratères de bombes et d'obus de marine que déjà il faut rebrousser chemin. Des réseaux de mines sont découverts et marqués. Nous avons subi 80 pertes en trente minutes. "

    Carte 7F/I 1943, Colombelles à l'est de l'Orne et la  rue de lébisey.

     

    LE 9 JUILLET
     

    03H00 la 12.SS Pz-Div. reçoit l’autorisation de retraiter en passant l’Orne, le PC qui était au couvent de la Visitation (Quartier Lorge) part pour le château de Garcelles.

    Le 9 juillet, dans le quartier du Moulin-au-Roy (au nord de Caen), un blindé léger (Morris Light Reconnaissance Car Mark II ) de l’armée Britannique se fraie difficilement un chemin à travers les ruines.

    Source: "Photo Mémorial de Caen" présentée dans ce livre. Les entonnoirs de bombes qui vont ralentir la 3rd ID.


    Le quartier St-Jean-Eudes où de nombreux chars et batteries d’artillerie sont rassemblés dans les jardins, reçoit continuellement des projectiles.

    Libération de la rive gauche de Caen

    Des soldats Britanniques dans les ruines, rue Saint-Pierre. De nos jours.

    D'autres soldats dans les ruines en haut de la rue du Vaugueux entre la rue des Cordes et la rue des Fossés du Château, voir ici.

    Photo collection Jean-Pierre Benamou avec son aimable autorisation.  Remarquez le drapeau à mi mât, cérémonie du 9 juillet vers 18H00 sur la place du Lycée, à gauche le portail d'entrée de Saint-Etienne

    Voir à la fin de ce film la cérémonie, Léonard Gille avec un casque blanc. Plus de détails sur cette cérémonie ici.

     

     

    LE 10 JUILLET
     

    Une batterie de « medium » de la Royal Artillery (RA) depuis Saint Gabriel pilonne la rive droite de l’Orne (rue de l’Arquette)

     

    Photos Credit: Canada. Dept. of National Defence / Library and Archives Canada. Devant les Tribunaux, place Fontette, le 10 juillet, des Caennais entourent  un camion canadien muni de haut-parleurs (une ambulance Austin K2 modifiée) d'une Canadian Amplifier Unit (un élément du Intelligence Corps). De nos jours.

           

     à droite p011896 Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA  Agrandissement Des sapeurs Canadiens du Royal Canadian Engineers bouchent un trou dans le bas de la rue de Bayeux. Certainement le résultat du bombardement du 8 juillet à 08H00 : 3 groupes de 4 B-26 Américains lancent leurs bombes rue de Bayeux et rue de Bretagne en cherchant à ensevelir la place de l'Ancienne Boucherie carrefour important vers le centre ville. En moins de 2 mn tout est réglé et les sauveteurs rassemblent 50 victimes (morts et blessés). En arrière-plan, les deux flèches de l'abbaye aux Hommes (Saint-Etienne) sont restées intactes. Ce secteur " îlot sanitaire " signalé aux Alliés comme étant centre de secours pour la population civile résiduelle (environ 8000 personnes) comprenait: le Lycée Malherbe, le Bon Sauveur, Saint Etienne et le Palais de Justice. Il a été sauvegardé des bombardements aériens alliés mais pas de l'artillerie allemande. A gauche p000006 Conseil Régional de Basse-Normandie / Archives Nationales du CANADA    Agrandissement Au même endroit, un couple de Caennais regarde un bulldozer Canadien déblayant les ruines de maisons détruites, rue de Bayeux.

    Source. Une vieille caennaise avec un soldat britannique dans les ruines de Caen, le 10 juillet 1944.

    Source. Le 10 juillet deux soldats britanniques, boulevard des Alliés, en arrière-plan, l'abside de l'église Saint Pierre.

    Source. Des Royal Engineers dans les ruines de Caen, localisation indéterminée.

    Des Canadiens ou des Britanniques rue d'Haleine près du château. De nos jours. Voir aussi le Lieutenant-General John Tredinnich Crocker commandant du I Corps


                                                                                    

    LE 12 JUILLET
     

    Des obus allemands font des victimes civils et militaires en explosant avenue Albert Sorel, place Guillouard (Le Parc sur le plan) et une dizaine atteignent le Lycée, le Bon Sauveur et les Tribunaux (Palais de Justice)

    Cette vue ne donne qu'une mesure partielle des destructions subies par la ville de Caen en juin et juillet 1944. Les bombardements commencent dès la fin de l'année 1940 et vont en augmentant au fil de l'Occupation. Les premiers morts datent du 25 juillet 1941. Le bombardement le plus meurtrier a lieu le 10 février 1943 vers 11 heures du matin, La 1 020ème alerte survient le mardi 6 juin 1944 : l'épreuve de l'Occupation se terminait, celle de la Libération commençait. Du 6 juin au 7 juillet, des milliers de bombes explosives et incendiaires sont déversées sur Caen, causant la mort de deux mille personnes, en blessant plusieurs milliers et faisant autant de sans abri.

     

    Source: la photo de gauche: page 332 de ce livre; les deux photos de droite pages 249 et 251 de ce livre, la vie dans les ruines

    Source: photo de gauche page 249 de ce livre, photo de droite page 306 de ce livre. Des Caennais avec des soldats alliés.

    Sourec pages 306 et 293 de ce livre, des caennais avec des soldats alliés, à droite la borne de l'octroi à La Maladrerie.

    Source: pages 248 et 249 de ce livre, des Caennais avec des soldats alliés. A droite dans le Vaugueux, de nos jours.


    La nuit la Luftwaffe a poursuivi ses raids irréguliers, engageant de 1 à 12 bombardiers légers en ordre dispersé.

                                  

    LE 13 JUILLET
     

    Source. Deux soldats alliés sur les remparts du château devant l'église Saint Pierre

    A gauche: Source page 301 de , place de l'Ancienne Boucherie des Caennais près d'un camion haut-parleur d'une Amplifier Unit. A droite: la même scène filmée, capture d'écran de ce film NARA 111-ADC-2546


    Des obus allemands, encore, ont pris pour cible le quartier Nord-ouest qui rassemble 90 % des Caennais de la rive gauche qui n’ont pas évacué. Puis une trentaine de bombardiers de la Luftwaffe ont lancé des centaines de petites bombes planantes sur la ville qui ont rallumé des incendies.

    08H30
    Les tirs se poursuivent, 200 obus à présent ont atteint le Bon Sauveur, 57 sur le Lycée Malherbe, faisant 21 tués, et 30 blessés.

     12H30

     La boulangerie de l'hôpital Clemenceau est détruite, plusieurs tirs d'obus.

    Dans la nuit du 13 au 14, un obus transperce le pavillon du Sacré-Cœur, plusieurs victimes parmi le corps médical dont le radiologue Marcel Charon: 42 minutes plus tard une salle d'opération provisoire est en service!

    Film tourné le 13 juil

    De gauche à droite: le film commence à l'angle de la rue Georges Lebret et de la place du Théâtre, puis Bd des Alliés (aujourd'hui Bd Maréchal Leclerc), l'angle de la rue du Pont Saint-Jacques et la pharmacie de l'Hôtel de Ville.

     

    LE 14 JUILLET


    06H00
    Dans un fracas épouvantable, un gros obus traverse la toiture et percute dans le sommet de la nef de Saint Etienne (3 morts). Il y a 15 points de chute sur l’Hôpital du Bon Sauveur et des dizaines rue Caponnière, rue de Bayeux, place de l’Ancienne Boucherie, rue Guillaume (82 personnes sont tuées ou blessées).

    Les obus allemands continuent de s’abattre, un toutes les 5 minutes, sur la rive gauche, apparemment sans véritable objectif d’intérêt militaire (plusieurs n’explosent pas)

    Partant de la rue de l'Ancienne Comédie, cette rue appartenant au quartier Saint-Louis rejoint la place Foch .La  maison de style néo-normand du Dr Morice célèbre chirurgien Caennais, rue du 11 novembre émerge au milieu des décombres. Seule sa façade demeure ; étant en grande partie détruite, elle est condamnée à une destruction prochaine.

    Source. En plan plu serré, à droite en arrière-plan un immeuble de la rue Saint Louis et l'église Saint Jean

    Source. La même maison vue de l'arrière par la rue du 11 Novembre après déblaiement, dans le fond le Monument aux morts de 14-18.


    18H00
    Place Foch, devant le Monument aux morts, le discours du Préfet est interrompu par une volée d’obus, puis le tir s’allonge vers l’îlot sanitaire. Plusieurs obus traversent les toits et les étages du Bon Sauveur, heureusement sans exploser ! D’autres 15 cm éclatent attirés par les immenses emblèmes de la Croix-Rouge
    et font des victimes supplémentaires. Dans la cour intérieure du Lycée un homme qui épluchait des choux est tué, M. Le Hir est blessé et un obus à l'intérieur de la cuisine blesse le chef M. Faucon.

    Dans la soirée et toute la nuit, nombreux tirs d’artillerie sur Venoix et le Bon Sauveur lire ce témoignage

    Un soldat allié sur les ruines de la rue Saint Jean

    Source page 274 et 275 de ce livre; à gauche des soldats Bd des Alliés dans le Marché couvert, à droite des soldats Bd des Alliés devant les ruines de l'hôtel Moderne.

    Rue Basse, à gauche le marché couvert, en arrière-plan le clocher de l'église Saint Pierre sans sa flèche.

    LE 15 JUILLET
     

    Cette nuit, les bombardiers allemands « de service » ont attaqué un convoi canadien Promenade Saint Julien et place Saint Martin. Des camions fument encore, il y a une douzaine de victimes. Une centaine d’obus allemands sont tombés sur la rive gauche, l’un d’eux, au phosphore, incendie le pavillon d’orthopédie du Bon Sauveur qui n’est plus utilisable(lire le témoignage d'un brancardier L. Gaudin). 82 impacts sont relevés sur les bâtiments de l’hôpital et dans les cours intérieures.

    Le dépôt du Ravitaillement Général (essence, bois pour gazogène, pneus), à 50 mètres du Lycée est en feu, l’Army Fire Service entre en action et protège le Lycée.

      

    Source page 309 de ce livre, devant le Café de la Pyramide rue Guillaume le Conquérant des membres de la DP et un camion de l'Army Fire Service.

                                                                                              

    LE 16 JUILLET
     

     Nuit du 15 au 16 terrible. Au moins 50 obus tombent sur l'hôpital Clemenceau.

     Au Bon Sauveur le 288ème impact d’obus allemand est compté, depuis le début de la semaine, 70 obus dans la nuit du 16 au 17. La Luftwaffe rôde toute la nuit, et semble bien renseignée sur les emplacements de concentrations de matériels et de troupes à bombarder.


    Devant l’église Saint Jean: les rues des Carmélites et Jean Romain. Voir après déblaiement.

    Ces deux rues voisines et parallèles partent de la rue Saint-Jean pour rejoindre la rue des Jacobins. Elles abritent nombre d'hôtels particuliers qui s'écroulent sous les bombes le 6 juin en début d'après-midi et dans la nuit du 7 juin. Voir après déblaiement.

    Rue Neuve Saint Jean en ruines.

    Source pages 270 et 326 de ce livre; à gauche des Caennaises dans les ruines de la rue Saint Jean, à gauche un Caennais dans les ruines vers le Vaugueux. le même homme avecle Lieutenant-General John Tredinnich Crocker commandant du I Corps

    Article du journal Paris-Soir du 17 juillet sur le préfet du Calvados Michel Cacaud "démissionné" le 10 juillet

                                                                         

         

    LE 18 JUILLET
     

    Operation ATLANTIC, libération de la rive droite

    Vers 05h45

    Premières salves du bombardement d'artillerie, les Canadiens alignent 720 canons


    15H00
    Un tir allemand de contre-batterie s’abat sur le cimetière Saint Gabriel (ou Nord-Ouest)

    17H00
    Déluge de bombes de mortiers et de tir d’artillerie sur le boulevard Leroy.

    19h00

    Arrêt du bombardement d'artillerie. Dans la journée 24 000 obus Canadiens ont été tirés sur Vaucelles.

    Source dans ce livre.  La rue de Vaucelles est impraticable, le photographe tourne le dos à l’Orne

    L'accès vers la rive gauche se fait par le pont de Vaucelles situé place Alexandre III, dans le fond le garage Citroën. Ce pont est mis hors service par les bombardements des 6 et 7 juin. La rive gauche est libérée le 19 juillet.



    Proche de la gare, ce quartier artisanal et commerçant est écrasé par les bombes dès le matin du 6 juin 1944. Le quartier est de nouveau très éprouvé dans l'après-midi. Seul subsiste le panneau directionnel indiquant les routes vers Falaise, Thury-Harcourt, Troarn  et Lisieux. Un panneau routier allié: ALL FORWARD TRAFFIC ( toutes directions). Bombardé à plusieurs reprises, le quartier de Vaucelles continue de recevoir des obus allemands jusqu'à sa libération le 19 juillet.


    23H00
    Bombardement aérien de Luftwaffe

    Le quartier Saint-Louis (du nom de l'ancien hôpital) commence à être restructuré dans les années 1920. Une place est aménagée lors de la restructuration de ce quartier et prend le nom du Maréchal de France, Foch. Un monument aux morts de la Première Guerre mondiale y est élevé. La plus grande partie de la place est écroulée sous les bombes le 6 juin en début d'après-midi, mais le Monument aux morts, bien que criblé d'éclats, demeure. Quelques immeubles, partiellement détruits, sont encore debout, à gauche le garage Peugeot.  Au fond, on distingue le Monument aux morts la colonne devant les arbres et tout au loin à droite les deux flèches de l'église Saint-Etienne.


    23H15
    Les bombes anti-personnelles SD2 (bombes papillons), dégringolent du ciel en tournoyant dans un bruissement métallique qui s’achève à la percussion par un éclatement sec et puissant. Ces « petites saletés » couvrent un rayon très important et mettent le feu à plusieurs camions qui flambent  (plus d'une dizaine de camions canadiens place Saint-Martin) et attirent de leurs lueurs les bimoteurs de la Luftwaffe. Des containers à bombes tombent sur les piles de gravats et dans la rivière, en même temps qu’arrive l’averse des SD1 « bombinettes » de 1 kg grosses comme une pomme de terre mais terriblement sensibles. Des flammes montent à 30 mètres, se reflétant sur la façade meurtrie des restes de la Caserne Hamelin (19 Sapeurs sont victimes de ce raid  sur Caen)

    Ce bombardement sur le franchissement de l'Orne à Caen est effectué par des bombardiers bimoteur Me 110  du IX. Fliergerkorps, venus de Hollande et de Belgique avec des réservoirs supplémentaires, le Kommandeur le Generalmajor Dietrich Peltz est au PC de la 12. SS Pz-Div. HJ à Airan pour suivre les opérations.

    Source. Le garage Citroën, l'église Saint Jean et un champ de ruines jusqu'à l'Orne.

     Cette vue,  prise de la rive droite, permet de constater que, depuis l'église Saint Jean jusqu'à la rivière Orne, cette partie de la ville n'est plus qu'un champ de ruines. Un déluge de bombes écrase le quartier Saint-Jean au début de l'après-midi du 6 juin 1944.  La place Alexandre III située à l'extrémité de la rue Saint-Jean et donnant sur le quai de Juillet n'existe plus. A gauche la carcasse en béton du garage Citroën. Avant les bombardements.

    Source. Le garage Citroën vu de la rive droite, juste en amont de la photo précédente. La rive du quai de Juillet est écroulée dans la rivière.

    Source.  Vers la rue Singer, gros plan de la partie gauche de la photo panoramique ci-dessous

    Source. vers la rue Nationale, gros plan de la partie gauche de la photo panoramique ci-dessous

    Toujours le quai de Juillet, vu de la rive droite, mais plus en aval à gauche la place de la Mutualité et l’entrée de la rue de la Marine. A gauche l’église Saint Jean, dans le fond à droite l’Abbaye aux Dames (église de la Sainte Trinité)

    Panoramique (le photographe est dans la tour de l'église Saint Jean) à droite le Monty's bridge, en arrière plan les casernes du quartier Claude Decaen, au centre le Winston bridge, entre les deux le garage Citroën, à gauche la gare de marchandise.

    AGRANDISSEMENT                                                     AGRANDISSEMENT

    LE 19 JUILLET
     

    Voir la gare filmée le 19 juillet

    Dans la nuit, une bombe tombe rue Caponière et détruit la porte d'entrée du Bon Sauveur

    Source: pages 274 et 331 de ce livre, à gauche deux femmes dans des ruines, l'une semble montrer le désastre à un soldat en imperméable; à droite un Caennais place Foch.

    Des civils dans les ruines et les trous de bombes

     

    LE 23 JUILLET
     


    17H30
    Un V1 s’abat dans le faubourg Nord-est, une équipe d’investigation est dépêchée sur place.

    Source.  Des démineurs du No 6237 Bomb Disposal Flight aident à nettoyer les rues et les maisons de Caen des pièges laissés par les Allemands. Le Sergent D. Simons de Didcot(à gauche) montre à un aviateur une Tellermine câblée à un manteau qui la recouvrait.

     

    Source: pages 80 et 81 de ce livre, la vie dans les ruines , photos non localisées.

     

    LE 24 JUILLET
     

    Dans la nuit des avions allemands bombardent la Maison d'Arrêt, une vingtaine de personnes sont emmurées, mais fort heureusement sont secourues, une seule blessée.

    En arrière-plan l'arrière du  théâtre

    Source: page 404 Bataille de Caen de Jean-Pierre Benamou, Editions Heimdal, 1988. Le 24 juillet, rue Mélingue, un début d'incendie dans un garage dévasté

                                                                

    LE 26 JUILLET
     


    La Luftwaffe a encore attaqué dans la nuit, des bombes ont atteint la place Fontette et la place Guillouard (place du Parc sur le plan) à proximité immédiate de l’îlot sanitaire
                                                                                 

     LE 30 JUILLET
     

    " Photos Archives Municipales de Caen" La Prairie, le 30 juillet, un char Sherman et un canon sur l'hippodrome, également visibles des asperges de Rommel et à gauche l'hôtel Malherbe siège de la Feldkommandantur 723.


    Des obus allemands tombent sur le quartier St-Gabriel.

    p012151 Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA  Voir en haute définition

    Maisons détruites rive gauche, en arrière plan à gauche de la photo l'Abbaye aux Dames (quartier Saint Gilles)

                                                                                    

        LE 31 JUILLET
     


    Pendant la nuit, des obus allemands assez nombreux sont tombés dans l'hôpital civil. Le pavillon 8, voisin du 9 où se trouvent 60 malades, a été atteint à 03H00 du matin.  A 12H30, deux obus tombent dans la cité Saint Jean-Eudes.

    15 obus allemands sont tombés sur la rive gauche, un civil et 2 soldats du Génie anglais (R.E.) sont blessés dans un camion Cours Sadi-Carnot.

    Credit: Donald I. Grant/Canada. Dept. of National Defence/Library and Archives Canada/PA- Photo aérienne de Caen prise le 31 juillet 44  Photo PA 137360. Avec l'aimable autorisation de Philippe Bauduin. En haut le canal de Caen à la mer, en dessous l’Orne à droite vers la mer, à gauche vers le Bassin Saint-Pierre. A droite de l’Orne, en haut à droite, la gare de marchandise. A droite de l'Orne la rive droite de Caen, quartier de Vaucelles libéré le 19 juillet. En premier plan, en bas, les arbres le long de la Prairie et le Cours Sadi Carnot, la passerelle détruite le 6 juillet au matin est cachée par les arbres en bas à droite  Au centre, en blanc, le pont de pierres de Vaucelles détruit dans la nuit du 6 au 7 juin, avec les rails du tramway qui pendent au dessus de la rivière. Des FFI franchissent l’Orne accrochés à ces rails, plusieurs fois, entre le 8 et le 19 juillet  En aval les  ponts Bailey et les passerelles construits par le génie Canadien pour et après Operation Atlantic. AGRANDISSEMENT

    Photo collection Jean-Pierre Benamou (avec son aimable autorisation) Photo aérienne prise en juillet, les bombardements ont rasé les bords de l’Orne en bas à droite, ne reste entre le Cours Sadi Carnot et le Bassin Saint-Pierre que l’immeuble en béton armé du garage Citroën, en haut au centre le château, en bas à gauche les impacts de bombes dans la Prairie.



        

     LE 4 AOUT
     


    Cette nuit la Luftwaffe refait son apparition et des conteneurs de petites bombes viennent s’ouvrir au dessus du lycée, éparpillant des dizaines de SD1 ou SD2 qui tuent 2 réfugiés et blessent 3 Equipières dont une gravement; bombardement sur la gare; au moins 50 obus sont tombés à 100 mètres de l'hôpital civil Clemenceau.

    Des prisonniers allemands déblaient des ruines à Caen

    LE 7 AOUT
     

    De Cabourg, quelques obus de 27 cm allemands s’abattent sur la Prairie

    « Archives départementales du Calvados » La Prairie inondée devant la place Foch. A droite les ruines de l'hôtel Malherbe siège de la Feldkommandantur 723.

    Source. Un canon 3.7 inch gun tracté par un camion AEC Matador le long de l'Orne quai de Juillet (en arrière-plan l'église Saint-Jean), escorté par deux motocyclistes. Le photographe a photographié le même camion quai Amiral Hamelin après qu'il ait traversé l'Orne.

     

    LE 8 AOUT
     

    Plusieurs obus d'artillerie allemande dans le parc Saint Louis et à l'hôpital civil, 3 victimes au pavillon N°8.


    12H30
    Des bombardiers américains B17 et B24 ne trouvant pas leurs objectifs: Cauvicourt et Gouvix dans le cadre de "Operation Totalize"  bombardent au jugé Vaucelles !

    p010032 Conseil Régional de Basse-Normandie / Archives Nationales du CANADA. Des membres de la DP (casque Adrian peint en blanc) et un civil sortent sur un brancard un cadavre des décombres d'un immeuble détruit après un bombardement, sous les yeux d'un soldat Canadien ou Britannique (insigne de manche illisible). Les immeubles aux alentours ont été fortement touchés, sous réserve quartier du Vaugueux. Voir ici un gros plan.
     

    LE 11 AOUT
     

    Dernières bombes et derniers obus sur le Bon Sauveur

    DU 9 AU 12 AOUT
     

    Les allemands ont pris racine de Cabourg jusqu'à Bures-sur-Dives et rappellent leur présence par des salves d'obus de gros calibre qui s'abattent aveuglément sur la ville : place de la Reine Mathilde, Hôpital Clemenceau, Boulevard Leroy, Rond-point de Vaucelles, et il y a des victimes et de nouvelles ruines.

       

    « Archives départementales du Calvados » A gauche: des tours de l'église de la Trinité la place de la reine Mathilde  et l'église du vieux Saint Gilles. A droite: ce qui reste de l'église du vieux Saint Gilles, en arrière plan l'Abbaye aux Dames.

    Dans le bas de la rue de Bayeux le 13 juillet.

     

    LE 14 AOUT
     


    Toute la nuit la Luftwaffe
    rôde au dessus de la ville.
    Des fusées éclairantes baignent le quartier du Bassin Saint-Pierre d’une lueur verdâtre. Des explosions sourdes se font entendre vers le canal et la gare.

    06H30
    Ils sont encore là et quelques grosses bombes, les premières lancées de jour, tombent sur le quartier Sainte Thérèse et le boulevard de Rethel.

    Les dernières bombes sur CAEN

    Source. La place du 36e RI et l'entrée de la rue Saint Jean. Avant.


     

    LE 17 AOUT
     


    Un obus allemand de 17 cm tiré d’une batterie derrière la Dives explose dans les jardins du Couvent des Carmélites, rue d’Hérouville. C’est le dernier.

     

    Le Carmel avenue Georges Clemenceau

    Dans ce livre page 517 l'auteur citant le témoignage de M. Lamer déposé au Mémorial de Caen, indique qu'un obus tiré depuis la ligne de la Touques serait tombé sur Caen le 20 août.

    Selon un article de Guy François paru dans la revue Batailles N°62 la ville de Caen aurait été bombardée en juillet et août par des obus de 24 cm de la Heeres-Küsten-Batterie E.722 sur voie ferrée à partir du Sud de Caen. Batterie équipée de 4 canons Theodor Bruno Kanone. Les dates des bombardements sont inconnues.

    Selon certains auteurs la ville aurait reçu 10 000 tonnes de bombes et 60 000 obus tirés par la Royal Navy et par les artilleurs des deux camps.

    Quartier Saint-Pierre L'entrée de la rue Saint-Pierre, du boulevard Saint-Pierre et de la place Saint-Pierre est grandement détruite par les bombardements. L'ensemble n'est plus qu'un champ de décombres. L'espace situé entre la rue Saint-Pierre, la rue de Geôle et la rue des Teinturiers est également ruiné.

    La place Saint Pierre vers la rue de Geôle à gauche et vers la rue Montoir-Poissonnerie à droite.

     

    La rue Montoir-Poissonnerie après déblaiement, deux angles de prise de vues différents, en arrière plan le clocher du Sépulcre.

    A gauche de la photo ci-dessus l'Hôtel d'Escoville, place Saint Pierre.

    La ville est sinistrée à 73%. En 1936, la ville comptait 15 000 immeubles, les bombardements en ont détruits 9 000 totalement , 5 000 partiellement et 1 000 sont intacts.

    Voir ici la liste des rues sinistrées en totalité.

    Selon le dernier recensement la bataille a fait 1967 morts parmi les civils Caennais. En  2016, Romain Stepkow, géographe, publie ses travaux: 31.3% des bâtiments de la ville ont péri sous les bombes.

      

    « Archives départementales du Calvados » La vie des réfugiés dans les ruines.

    Rue Basse. Ceux ayant survécu aux bombardements successifs des mois de juin et juillet 1944 et qui n'ont pu aller se réfugier hors de la ville utilisent le moindre abri pour continuer à survivre. Même partiellement détruite, une maison demeure habitable quand on ne sait plus où aller.

    Images de Caen sous les décombres filmées par un opérateur de France Actualités le 25 juin 1944. Le commentaire précise que la ville est bombardée depuis le 7 juin, que ces bombardements durent depuis vingt jours et ont fait de la ville un champ de ruines.

    Terminons cet article avec cette photo aérienne de fin 1944 qui montre l'étendue du désastre, noter un convoi routier venant du by-pass qui s'engage sur le Monty bridge.

    Source IGN AGRANDISSEMENT

    Visite de Vincent Auriol, président de la République, en 1948 pour le 4ème anniversaire du débarquement voir un film dont voici le script:

    • 0.10.92 = tas de pierres quartier St Jean
    •  0.18.34 = St Pierre vue du Château
    • 0.22.20 = garage Peugeot et Prairie dans le fond
    • 0.27.84 = St Pierre - ex quartier du Marché au bois et début rue St Pierre (Gerbe d'Or)
    • 0.55.84 = Hôtel d'Escoville et St Pierre à travers tas de pierres de Caen du quartier St Jean
    • 1.09.20 = Bassin St Pierre vu du clocher de St Jean
    • 1.16.72 = rue St Jean
    • 1.25.28 = Sépulcre dans le fond
    • 1.30.52 = Garage Citroën
    • 1.34.32 = église St Jean
    • 1.40.28 = dans le Château (chapelle St Georges à droite)
    • 1.45.60 = Premières maisons HLM refaites avec pierre de Caen quartier du Chemin vert ou de Calmette
    • 1.56.36 = Entrée prison rue Général Duparge
    • 2.48.20 = Arromanches-les-Bains
    • 2..50.04 = église St Jean
    • 2.54.68 = premiers stands commerciaux rue St Jean
    • 2.56.72 à 3.07.00 = Rond-point de la Demi-Lune
    • 3 :09 :10 à gauche Yves Guillou, maire de Caen
    • ensuite Omaha Beach et Port en Bessin


    -----------------------------------------------------------------------------------
    Ce recensement a été réalisé à l’aide des livres suivants :
    - Caen pendant la Bataille d’André Gosset et Paul Lecomte chez Ozanne et Cie-1946
    - La Libération du Calvados Conseil Général du Calvados Direction des Archives-1994

    - Bataille de Caen 6 juin au 15 août 1944 de Jean-Pierre Benamou Editions Heimdal-1988

    - Liberté Le Bonhomme Libre, hors-série, juin 2004.

    -Mourir à Caen d'Albert Pipet chez Presses de la Cité 1974

    -La Bataille de Caen de Joseph Poirier chez Caron, 1945

    -Caen 1940-1944 de Claude Quétel chez Editions Ouest-France Mémorial de Caen

    -La vie quotidienne des étudiants à Caen de 1939 à 1955 de Jean Collin et André Heintz, Presses Universitaires de Caen, 1994.

    -1944 le Calvados en images de Jeanne Grall, Sodim, 1977

    -12.SS-Panzer-Division "Hitlerjugend" de Georges Bernage et Hubert Meyer, Heimdal, 1991.

    -Le fana de l'aviation, hors série: Spécial Débarquement. 1994.

    - Images-souvenirs du Débarquement par Marc Elmer, Publications d'Arromanches, 1971.

    - Pendant le siège de Caen... ceux des Equipes d'Urgence de René Streiff, Imprimerie Caron, Caen, 1945.

    - Ne tremble pas d'Odette Chollet-Charon, Editions Charles Corlet, 1973.

    - Un destin tourmenté Histoire de l'aérodrome de Caen-Carpiquet de François Robinard et Thierry Quittard, Heimdal Editions, 2014

    - Les civils dans la bataille de Normandie de Françoise Passera et Jean Quellien, Orep Editions, 2014

     

    Remerciements 

    - A Jean Secardin pour la réalisation des cartes et plans.

    - Aux Archives Municipales de Caen pour la reproduction de photos.

    - Aux Editions Orep et à Yves Lecouturier pour l’utilisation des cartes postales  du livre: Ville de Caen Album Souvenir

    - Aux Editions du Petit Chemin pour l’utilisation des photos de: Caen pendant la bataille (réédition de 2004)

    - A Bernard Paich,  rédacteur-en-chef de 39-45 Magazine des Editions Heimdal, pour l’utilisation d’une page de son magazine.

    - A Jean-Pierre Benamou pour l'utilisation de photos de sa  collection.

    - A Philippe Bauduin pour l'utilisation de photos de sa  collection.

    - A François Robinard pour ses cartes postales des ponts et  ses conseils.

    - A Claude Demeester pour la relecture et ses conseils.

    - A Hélène du Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie pour la communication d'une photo.

    - A Michael Biabaud et Karl Dupart pour leurs recherches.

    - A Jean-Philippe Mathieu pour sa documentation.

    - A Gérard Pigache pour ses recherches.

    - A Aurélien du site Cadomus pour ses corrections.

    - Au site delcampe.fr pour l'utilisation de cartes postales.

     

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