• debarquement de Normandie
      
      
    Hors de l’abri du Cotentin, ce furent quatre heures de cauchemar, les hommes se battaient contre la mer déchaînée avec l’énergie du désespoir. Alors que les plus gros vaisseaux avaient du mal à maintenir leur position dans une mer très forte, les petits bateaux, plats et instables, se trouvèrent d’un seul coup soumis à toute la violence du noroît par des creux de 2 mètres ;
     
    ils se remplissaient plus vite que leurs pompes ne pouvaient les vider.
      
    Quelques navires porteurs avaient confié à la mer des péniches déjà chargées ; mais d’autres avaient d’abord mis à l’eau les L.C.I. vides, puis tentaient d’y transborder les hommes.
    Ce fut un incroyable supplice pour ces hommes malades qui essayaient de sauter dans ces esquifs tanguant et roulant bord sur bord.
     
    Dès leur mise à l’eau, dix péniches coulèrent bas et 300 hommes dans l’obscurité, soutenus par leur gilet de sauvetage, tentèrent de survivre ; des équipements, des débris de toute sorte et même des engins privés de direction les heurtaient, ajoutant au danger. 
     
    Dans quelque 200 péniches, des hommes, abrutis par le mal de mer, trempés, raidis par le froid, qui, quelques instants plus tard, devraient se lancer à l’assaut d’un ennemi retranché, au-delà d’une plage battue par un feu d’enfer, ces hommes devaient aider l’équipage à maintenir à flot leur bateau, en écopant à coups de casque l’eau embarquée.
      
      
     
    Omaha beach
    les plages de Normandie le 6 juin 1944
    la Noemandie en juin 1944
      
      
    Enfin, au bord de l’épuisement physique et nerveux les forces d’assaut approchèrent du rivage et leurs engins manœuvrèrent pour l’échouage final. Mais ces hommes de l’avant-garde de l’invasion étaient plus nus encore et plus seuls qu’ils ne le pensaient, si tant est qu’ils pussent encore penser. La mer les avait dépouillés de l’artillerie et des chars. Et les équipes spécialisées du génie avaient souffert autant qu’eux.
    Puis les rampes s’abaissèrent et ce fut le désastre.
      
    Aucun débarquement n’eut lieu à pied sec. Les bateaux d’assaut et les L.C.V.P., les L.CM. plus gros, s’immobilisèrent sur les bancs de sable. Les hommes avançaient dans l’eau jusqu’aux genoux, jusqu’à mi-corps, jusqu’au cou, fouaillés par le vent, les éclats d’obus, les balles de mitrailleuse.
      
    Quelques groupes pataugèrent jusqu’à la plage, où, effrayés par ce qui leur paraissait leur solitude dans ce désert de sable, aveuglés, ils ne surent que faire. Les autres, plus nombreux, furent pris dans un enfer d’explosions ; des munitions ou des charges d’explosifs du génie, touchés par des coups directs, sautaient.
      
     
    Omaha Beach le 6 juin 1944
    la liberation le 6 juin 1944
    soldats americains sur la plage d'Omaha Beach le 6 juin 1944
      
      
    Malgré tout, et avant que les destroyers de l’escadre fussent venus tout près de la côte, à 1 000 mètres à peine, attaquer les points d’appui, dans un effort désespéré, un semblant d’ordre avait été rétabli dans ce chaos et les hommes, à la limite de la résistance physique, se redressaient, relevaient la tête et commençaient à lutter pour autre chose que leur propre vie.
      
    Tous avaient payé un prix terrible le refus par le général Bradley (à gauche avec le A) des chars spécialisés que Montgomery lui avait offerts ;
    ces chars étaient vraiment les ouvre-boîtes de la Normandie.
      
      
    SOURCES :
     
      
      
      
      
     
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