• MARIE MADELEINE FOURCADE - RESEAU ALLIANCE... RESISTANCE

     

     

    Marie-Madeleine Fourcade

     
     
        

    Marie-Madeleine Fourcade, née à Marseille le 8 novembre 1909 et morte le 20 juillet 1989 à Paris, a été, pendant la Seconde Guerre mondiale en France, responsable de l'un des plus importants réseaux de résistance Alliance, qui agit pour les Britanniques.

      

    Elle succède comme chef de réseau à son fondateur Georges Loustaunau-Lacau après son arrestation, en 1941.

      

    3. "Hedgehog" of "Noah's Ark"
    [Marie-Madeleine Fourcade]

      

    Elle est la seule femme à avoir été chef d’un grand réseau de résistance.

     

     

    Avant-guerre

    « Rien dans le parcours de cette jeune femme de la haute bourgeoisie, élevée au couvent des Oiseaux et pianiste avertie, ne préfigure un tel destin »,
    confirme l'historien Max Lagarrigue.

      

      

    Née Marie-Madeleine Bridou, elle est mariée avant sa majorité au colonel Édouard Méric. C'est sous ce nom qu'elle apparait dans les documents de la Seconde Guerre mondiale. Elle prendra le nom de Fourcade en 1947 après son remariage et c'est sous ce nom qu'elle écrira ses souvenir.

      

    « Mariée avant sa majorité à un officier, elle prend rapidement sa liberté.

      

    Menant dès lors une vie très indépendante, elle travaille comme journaliste et collabore avec l’écrivain Colette à une émission de radio parisienne », indique l'historien Max Lagarrigue.

     

     

    En 1936, elle rencontre deux camarades de son beau-frère, officier supérieur, Georges Loustaunau-Lacau et Charles de Gaulle. Elle accepte ensuite une proposition de travail de Loustaunau-Lacau. Elle est donc associée au réseau Corvignolles puis elle est secrétaire de rédaction du groupe de publication nationaliste et antisémite qu'anime Georges Loustaunau-Lacau

    (La Spirale et L'ordre national).

      

    La Résistance

    Elle prend en 1941 la tête du réseau dont le commandant Léon Faye est le chef militaire. Arrêtée avec son état-major le 10 novembre 1942, elle s'évade et peut rejoindre Londres d'où elle dirige le réseau, qui finit par se rattacher au BCRA gaulliste, sous le pseudonyme "Hérisson" jusqu'à la capitulation allemande.

    Elle revient en France en 1943 et est capturée en juillet 1944 avant de s'évader à nouveau.

      

      

    Mémoire de la Résistance

    En 1945, elle crée et prend la présidence de l'Association Amicale Alliance. Elle se charge alors de l'homologation de ses 3 000 agents, survivants ou disparus, ainsi que des œuvres sociales et de la publication du Mémorial de l'Alliance dédié aux 429 morts du réseau.

     

    Publié en 1968 sous le titre L'Arche de Noé, l'histoire du réseau est quant à lui un véritable best-seller.

    Elle préside le Comité d'Action de la Résistance depuis décembre 1962 ainsi que le jury d'honneur de Maurice Papon en 1981.

      

    Remariée, mère de cinq enfants, commandeur de la Légion d'honneur, vice-présidente de l'Union Internationale de la Résistance et de la Déportation depuis 1960 et de l'Association nationale des médaillés de la Résistance (depuis 1947), membre de la LICRA, Marie-Madeleine Fourcade est représentante à l'assemblée des Communautés européennes (1981-1982) et préside en 1982 la Défense des intérêts de la France en Europe. Ses derniers combats furent pour le règlement de la crise Libanaise et le procès Klaus Barbie à Lyon.

     

     

    Marie-Madeleine Fourcade meurt le 20 juillet 1989 à

      

    l'Hôpital militaire du Val-de-Grâce ; le gouvernement et les derniers survivants du réseau lui rendent un hommage solennel le 26 juillet à l'occasion de ses obsèques en l'église Saint-Louis des Invalides et de son inhumation au Cimetière du Père-Lachaise à Paris (division 90).

     

     

    Notes et références

    1. a et b La France sous l'Occupation [archive], Max Lagarrigue, 99 questions..., CNDP, 2007.
    2. Histoire critique de la résistance, Dominique Venner, Pygmalion, 1995, (ISBN 2-85704-444-5)
    3. Simon Epstein, Un paradoxe français. Antiracistes dans la collaboration, antisémites dans la Résistance, Paris, Albin Michel, 2008, p. 399-402

      

    RESEAU ALLIANCE

      

     

    RESISTANCE

     

    Réseau ALLIANCE

     

     

    Le réseau Alliance est un réseau de renseignement travaillant pour les Britanniques fondé dès le début de l'Occupation parle commandant Georges Loustaunau-Lacau , connu avant-guerre sous le nom de plume de" Navarre". pour ses prises de position contre le manque de discernement des dirigeants. Fait prisonnier, il s'évade en août 1940 et décide de passer à l'action. Il peut compter sur

    Marie-Madeleine Fourcade , alias" Hérisson ", qui prend sa succession après son arrestation en juillet 1941, et sur Jean Roger, alias" Dragon" ou" Sainteny" . Le réseau s'implante progressivement sur toute la France, découpée en plusieurs secteurs. chacun ayant reçu un nom de code.

     

     

     

    La Normandie forme le secteur Ferme avec à sa tête Jean Roger. Ce dernier, résidant de temps en temps avec sa femme près de Trévières, a pu nouer de nombreux contacts qui vont se révéler précieux pour l'implantation du réseau dans le Calvados. Dés 1941, les bases d'un petit groupe sont jetés dans le Bessin sous la responsabilité de Marcel Couliboeuf, instituteur de Formigny, surnommé " Bison Noir". Ce dernier peut compter sur de nombreux informateurs sur la côte, entre Grandcamp et Arromanches. Le centre névralgique du groupe est la Maison des gouverneurs à Bayeux, où vivent les deux " colombes de la tour", Germaine Limeul et Julia Picot, institutrices à Bayeux. La maison sert à la fois de boîte aux lettres et de centre d'émission pour Fernand Rodriguez, dit" Pie ", agent britannique, responsable radio du réseau.

     

     

     

    Un autre groupe s'est formé parallèlement à Villers-Bocage et dans la campagne environnante à l'initiative de Jean Caby ou" Emouchet". Celui-ci mène une intense activité de recrutement, notamment chez les quelques rescapés du réseau Hector, démantelé fin 1941.

     

     

     

    Depuis le début de 1942, les deux groupes sont sous la direction de Robert Douin , alias" Civette ". artiste-peintre. Ancien membre de l'Armée des Volontaires, brûlant d'agir, il se révèle un remarquable dirigeant En 1943, grâce à l'action conjuguée de Robert Douin et Jean Caby, le réseau dispose d'une quarantaine de membres. La liaison avec Paris et " Dragon ", est assurée par Jean Truffaut alias" Tadorne ".

     

     

     

    Au début du mois d'août 1943, les Anglais demandent au réseau de leur fournir des cartes très précises du littoral et des défenses allemandes. Jean Roger répercute les ordres à Robert Douin. Celui-ci mobilise l'ensemble de ses agents afin de réaliser une carte gigantesque par ses dimensions et sa minutie.

     

     

     

    A l'automne 1943, des arrestations de résistants en Bretagne ont de graves contrecoups sur le groupe Alliance de Bayeux Fernand Rodriguez, alias "Pie" et Coulibeuf, alias" Bison noir", doivent prendre la fuite. Germaine Limeul et Julia Picot perdent tout contact. Elles décident alors de rejoindre l'OCM. A la même époque, une perquisition est effectuée au domicile de Jean Caby sans résultat.

     

     

     

     

    Mais le travail de renseignement doit continuer. A la fin de l'hiver 1943-1944, une carte de plusieurs mètres de long est remise à Marie-Madelaine Fourcade par Jean Roger. Le groupe du Calvados ne désarme pas, bien au contraire, et les efforts redoublent face à l'intensification des préparatifs de défense allemands.

     

     

     

    Le 14 mais. Jean Truffaut alias" Tadorne" est arrêté par les Allemands à Paris en compagnie d'autres agents de liaison. Le réseau est à partir de ce coup du sort, impitoyablement détruit par les services de répression allemands tant dans la Calvados que dans la Manche.

     

     

     

    Le 17 mars 1944, une rafle menée par la Gestapo entraîne l'arrestation de Robert Douin, Georges Thomine (de Port-en-Bessin), Guy de Saint-Pol (d'Amayé-sur-Seulles), Jean et Marcelle Caby et le commandant Antoine de Touchet . Durant les semaines suivantes. ces résistants sont impitoyablement torturés par les Allemands et les membres de la bande à Hervé mais résistent avec courage.

     

     

     

    Le 20 avril 1944, c'est Maurice Primault , boîte à lettres du réseau, qui tombe entre les mains des Allemands.

     

     

     

    Le 4 mai, un nouveau coup de filet de grande envergure est lancé par les hommes de la Gestapo assistés des sbires de la bande à Hervé. René Loslier (de Jurques), Ernest Margerie (d'Anctoville), Marcel Chiron, Julien Thorel, André Aubin, Jean Lebaron (de Bayeux), Marcel Marié (d'Epinay-sur-Odon), Joseph Langeard (de Villy-Bocage) et André Robert (de Longvillers) sont capturés. Le lendemain, le facteur Désiré Lemière (de Saint-Laurent-sur-Mer) est lui aussi pris par la Gestapo tout comme Charles Ollard, Albert Anne (d'Asnières-en-Bessin), Auguste Duval (d'Ouistreham) et Robert Boulard (de Trévières).

     

     

     

    Marcel Chiron, Charles Ollard, Marcelle Caby et Julien Thorel sont remis en liberté. André Rubin, quant à lui, est déporté à l'île d'Aurigny. Les autres membres du réseau, soit seize patriotes, sont fusillés le 6 juin 1944 dans les courettes de la maison d'arrêt de Caen. Les survivants du réseau vont continuer la lutte contre la barbarie nazie, notamment au sein de l'OCM.

     

     

    Sources:

     

     

    Archives de Jean Quellien

     

     

     

     

    et

     

     

     

     

     

    FOURCADE Marie-Madeleine, L'Arche de Noé. Paris, Fayard. 1988, 716 pages.

     

     

     

    SHAT (Vincennes) : 1 K 898: Fonds de liquidation du réseau Alliance.

     

     

    Cédric Neveu

     

    « COMMANDO KIEFFER Le Service de Renseignement ALLIANCE »
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