• Emmanuel d'Astier de la Vigerie, Lucie Aubrac, Jean Moulin

     

    Portrait d’un homme libre : Emmanuel d’Astier de la Vigerie

     

    Par Jean-Matthieu Gosselin

     

    Comment un aristocrate dandy, futile et dilettante est devenu pendant la guerre un combattant de la liberté, un cérébral en action.

    Cet écrivain, journaliste et homme politique engagé à gauche, responsables de la Résistance, a marqué toute une génération d’intellectuels de l’après-guerre. Redécouverte !

     

     

    Né le 6 janvier 1900 à Paris, Emmanuel d’Astier de la Vigerie appartient à une grande famille française qui donnera des héros au pays, dont ses deux frères, tous deux Compagnon de la Libération comme lui.

    Flamboyant, lettré, condottiere avant la guerre, la Résistance emporta chez lui une rupture personnelle et sociale entamée déjà par son parcours européen lors de la montée des fascismes.

     

      

      

    HOMME D’ACTION, PENSEUR, AMOUREUX DES LETTRES

      

    Emmanuel passe son enfance près d’un père qui lui enseignera les humanités.

    Puis, à l’âge de 13 ans, d’Astier intègre le lycée Condorcet.

      

    En classe de 1ère, il rejoint les Eudistes du collège Sainte-Geneviève de Versailles et prépare l’École navale.

    Il est reçu en janvier 1918. Affecté à Lorient puis à Toulon, il se spécialise dans une arme toute récente : « l’aviation maritime ». Cet homme d’action est aussi un penseur, un amoureux des lettres.

    En 1931, il démissionne de la marine pour se lancer dans le journalisme et la littérature.

    Il rencontre les surréalistes. Son existence devient celle d’un dilettante flambeur. Sentimentalement sa vie est également un roman. Marié, en premières noces à une Américaine, il divorce puis se remarie, en 1937, avec Lubov Krassin, la fille d’un révolutionnaire soviétique.

      

    Il entre alors à l’hebdomadaireMarianne et voyage, pour l’hebdomadaire Vu, dans l’Europe troublée d’alors : Allemagne nazie, guerre d’Espagne...

     

    En 1939, d’Astier est mobilisé comme chef d’un centre de renseignements maritimes à Lorient. Il rejoint, en juin 1940, le 5e Bureau replié à Port-Vendres avant d’être démobilisé à Marseille, il organise, très tôt, à Cannes (octobre 1940), un groupe de résistants nommé :« La dernière colonne » qui se destine au sabotage. Édouard Corniglion-Molinier, le cofondateur du mouvement est arrêté en décembre 1940.

    Emmanuel d’Astier gagne alors Clermont-Ferrand et se réfugie auprès de la rédaction de La Montagne.

    Il rencontre Lucie Aubrac qu’il surnommera « Mme conscience ».

     

      

    Avec son mari, Raymond Aubrac, elle consacre tous ses temps libres aux activités de « La dernière Colonne ».

    Ils distribuent des tracts, recrutent, participent à des actions de sabotage... Ils aident Emmanuel d’Astier de la Vigerie - en janvier 1941 - à fonder le mensuel Libération.

      

    D’Astier, alias « Bernard » dans la Résistance, entre alors dans la clandestinité.

     

      

    UNE PERSONNALITÉ DÉTERMINÉE PAR LA RÉSISTANCE

      

    Mais qui est vraiment cet homme de 40 ans, à la réputation dilettante et aventureuse. Julian Jackson dans La France sous l’occupation (Flammarion) le présente en un portrait ni noir, ni blanc :

      

    « Emmanuel d’Astier de la Vigerie, fondateur de Libération Sud, affirma « qu’on ne pouvait être résistant que quand on était inadapté ».

      

    Sans doute était-ce vrai du flamboyant d’Astier, le mouton noir d’une famille d’aristocrates, qui, avant 1940, avait été un journaliste sans opinions bien arrêtées. Gros consommateur d’opium, il crut bon de se prêter à une cure de désintoxication avant de se lancer dans la Résistance. Ceux qui le connurent avant la guerre comme un dilettante désœuvré furent stupéfaits de voir la détermination et l’obstination dont il fut capable sous l’Occupation, au point qu’il ne put jamais se défaire tout à fait de sa réputation de condottiere et d’aventurier. »

     

      

      

    LA RÉSISTANCE SE STRUCTURE

      

    En juin, avec Jean Cavaillès, il crée le mouvement Libération.

      

    Avec les mouvements Combat et Franc-Tireur, trois des plus importants mouvements de résistance de la zone sud sont alors constitués. Libérationrecrute essentiellement dans les milieux syndicaux et chez les socialistes.

      

    Au printemps 1941, d’Astier obtient le soutien de Daniel Mayer qui reconstruit de son côté le parti socialiste clandestin. Il prend langue avec le leader syndical Léon Jouhaux et le convainc, à force d’éloquence et d’arguments patriotes, de rejoindre Libération.

      

    En décembre, ce dernier rédige dans le n° 4 du journal un

      

    « appel anonyme aux travailleurs ».

      

    Début 1942, il gagne Londres et rencontre le général de Gaulle.

      

    Celui-ci le charge d’une mission aux États-Unis auprès du président Roosevelt.

      

    Il est missionné pour négocier auprès de ce dernier la reconnaissance de la France libre.

    Au côté de Frenay, comme l’explique Julian Jackson, il s’attaque à la figure de la résistance intérieure :

    « Pendant que Frenay attaquait Moulin en France, d’Astier partit le 15 avril pour Londres où il rédigea un rapport féroce exigeant le limogeage de Moulin […]Même Lévy, d’un tempérament plus conciliant et généralement prêt à jouer les médiateurs entre ses camarades et Moulin signa avec d’Astier une lettre reprochant à Moulin de « bureaucratiser » et de «stériliser » la Résistance. »

      

    Mais tout cela n’empêchera pas la victoire de Moulin qui persuade les mouvements d’accepter un Conseil national de la Résistance. Moulin fut le plus habile, jouant des rivalités et, quant il le fallut, soutenant Frenay contre d’Astier ici, d’Astier et Lévy contre Frenay là ! Octobre 1942, les trois mouvements de la zone sud reconnaissent l’autorité de Charles de Gaulle et la formation d’une Armée secrète unifiée qui sera dirigée par le général Delestraint.

      

    Un Comité de coordination est créé. Il comporte les responsables des trois mouvements : Henri Frenay, Jean- Pierre Lévy et d’Astier. Son rôle est de diriger la propagande et l’action des mouvements.

     

    COMPLAINTE DU PARTISAN

    Les Allemands étaient chez moi

    On m’a dit résigne toi

    Mais je n’ai pas pu

    Et j’ai repris mon arme.

    Personne ne m’a demandé

    D’où je viens et où je vais

    Vous qui le savez

    Effacez mon passage.

    J’ai changé cent fois de nom

    J’ai perdu femme et enfants

    Mais j’ai tant d’amis

    Et j’ai la France entière.

    Un vieil homme dans un grenier

    Pour la nuit nous a cachés

    Les Allemands l’ont pris

    Il est mort sans surprise.

    Hier encore nous étions trois

    Il ne reste plus que moi

    Et je tourne en rond

    Dans la prison des frontières.

    Le vent souffle sur les tombes

    La liberté reviendra

    On nous oubliera

    Nous rentrerons dans l’ombre.

     

     

    EMMANUEL D’ASTIER DE LA VIGERIE

    Anna Marly écrivit également la musique

    de cette autre chanson de partisan,

    après celle rédigée par Maurice Druon

    et Joseph Kessel

     

    En novembre 1942, suite à son second voyage à Londres, il retourne en France avec Henri Frenay.

      

    « Le 27 janvier 1943, Frenay, d’Astier, Levy signent l’acte officiel de naissance des « Mouvements unis de Résistance », qui établit une direction unique. Tous les rouages des mouvements doivent désigner à tous les échelons un responsable. C’est un événement dans l’histoire de la Résistance intérieure française puisque les mouvements acceptent de réunir leurs forces à un moment décisif de la lutte. » (1) D’Astier siège au Comité de Coordination des Mouvements de Résistance, puis au Directoire des Mouvements unis de la résistance(MUR).

    Il en devient le Commissaire aux affaires politiques.

     

    UN RÔLE D’IMPORTANCE

      

    En 1943, Emmanuel d’Astier repart pour Londres. Mais l’arrestation de Jean Moulin bouleverse les équilibres.

      

    D’Astier retourne sur le territoire national en juillet 1943.

    En octobre de la même année, il revient à Londres.

     

    Le mois suivant il est nommé au Comité français de la Libération nationale (CFLN) à Alger, comme Frenay et de Menthon – chefs historiques de la Résistance comme lui –, et des personnalités de la IIIe République, tels : Pierre Mendès-France, Henri Queuille, André Philippe...

      

    Membre du COMIDA (Comité d’Action en France), il rencontre les plus grandes personnalités du monde politique européen pour préparer la Libération.

      

    Ace titre, il a une entrevue avec Churchill, à Marrakech en janvier 1944 et requiert l’obtention d’armes pour la Résistance.

    Il débarque en France en juillet 1944. Il est nommé ministre de l’Intérieur du GPRF (Gouvernement provisoire de la République française) du 26 août au 10 septembre 1944. Il démissionne rapidement (en septembre) après avoir refusé la proposition de servir comme ambassadeur à Washington. Il est opposé à la politique du titulaire du poste du Quai, Georges Bidault.

      

    De Gaulle pour le convaincre lui dira :

      

    « vous ferez ma politique »(2).

      

    François Broche raconte :

      

    « D’Astier refusera. Il aura plus tard ce commentaire d’une flagrante partialité : « il avait été trop habitué à trouver des hommes seuls, dociles, dont il déterminait la carrière et qui étaient vite apaisés à condition de passer d’un honneur à l’autre ou d’un échelon à l’autre. »

      

    D’Astier de la Vigerie est fait Compagnon de la Libération.

     

      

    UN ESPRIT LIBRE ET BRILLANT

      

    Il entame une carrière politique d’esprit libre et brillant. Homme de gauche, progressiste, proche du Parti communiste, il est élu député d’Ille-et-Vilaine pendant 13 ans (1945-1958).

      

    Il ne suit pas toutes les consignes du PCF. Ainsi, il condamne l’intervention de l’URSS en Hongrie, tout autant que celle de l’armée française envoyée par le gouvernement Guy Mollet à Suez. Il est pacifiste.

     

    Il s’oppose à la ratification de la CED et appartient au Mouvement de la Paix.

      

    Il reçoit le Prix Lénine pour la Paix 1957. En 1961, il rédige : Les Grands, ouvrage qui brosse de vigoureux et brillants portraits des personnalités qu’il a connues, comme : Churchill, Staline, de Gaulle, Eisenhower, Khrouchtchev...

    Politiquement, s’il refuse la confiance à de Gaulle le 1er juin 1958, il se rapproche peu à peu des positions gaullistes et devient un « Compagnon de route des gaullistes de gauche ».

     

      

    UN INTELLECTUEL DANS L’ACTION

      

    En août 1944, le journal Libération reparaissait hors de la clandestinité. Il était dirigé par d’Astier. Le 21 août, il devint quotidien. La direction du journal était tenue par Emmanuel d’Astier et Pierre Hervé l’ancien responsable de l’Union des Étudiants Communistes.

      

    La presse française vivait alors des moments difficiles. Libération ne fut pas en reste, d’autant que l’union entre le PCF et les progressistes français ne se faisait pas. La ligne éditoriale de Libération fut frappée de plein fouet.

      

    En 1948, Georges- Eugène Vallois, autre résistant, homme de presse venu du Franc-Tireur, rejoint la direction du journal. Le quotidien s’éteindra en 1964. Entre février 1966 et juin 1969, Emmanuelle d’Astier crée un journal atypique : L’Événement.

      

    C’est un mensuel politique, social, culturel où se côtoient Pierre Dumayet, Pierre Viansson-Ponté, Paul-Marie de la Gorce, Jean Lacouture, Bernard Kouchner, Jean Bertolino, etc.

      

    La ligne est gaulliste de gauche, pacifiste, tiers-mondiste. Il rédige et publie également des ouvrages, dont les plus connus sont Sept fois sept jours et Les Dieux et les hommes.

      

    Pour reprendre le sous-titre de la seule biographie disponible pendant longtemps – livre aujourd’hui épuisée (3) – sur Emmanuel d’Astier de la Vigerie, et ce jusqu’au récent travail de son neveu Geoffroy (4), l’homme était « La plume et l’épée».

     

    (1) http://www.cheminsdememoire.gouv.fr

    (2) François Broche, Les hommes de De Gaulle, leur place, leur rôle, Pygmalion, 2006

    (3) Jean-Pierre Tuquoi, Emmanuel d’Astier de la Vigerie, la plume et l’épée, Arléa, 1987

    (4) Geoffroy d’Astier de la Vigerie, Emmanuel d’Astier de la Vigerie : combattant de la Résistance et de la Liberté (1940-1944), France-Empire, 2010

     

     

    SOURCES

    http://www.actualite-histoire.com/les-dossiers/portrait-d-un-homme

    -libre-emmanuel-d-astier-de-la-vigerie/

     

     

     

     

     

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    Cela a marqué les Français, Ouradour-sur-Glane...

      

    tout simplement car c'est le seul "événement" de ce type survenu en France.

      

    C'est ainsi

     

     

     

    Pour apprécier cette vidéo,

    cliquez sur le logo de RADIONOMY,

    colonne à gauche, le fond musical du blog

    sera supprimé.

     

    MERCI

     

    Le nom d'Oradour-sur-Glane reste attaché au massacre de sa population par la division SS Das Reich le 10 juin 1944.

      

    La petite cité est aujourd'hui divisée en trois entités, dont le centre de la mémoire qui constitue en quelque sorte le trait d'union et l'ancien village, conservé à l'état de ruine, qui témoigne des souffrances infligées aux hommes, femmes et enfants de cette petite bourgade, et le nouveau village, reconstruit quelques centaines de mètres plus loin.

      

      

    Miroir de cette PHOTO de Skripink

     

    Oradour est donc un petit village Limousin qui a eu le malheur, le 10 juin 1944, de se trouver sur le chemin des soldats allemands et alsaciens de la division SS Das Reich. Ceux-ci ont encerclé le village en début d'après-midi et rassemblé tous les habitants sur le champ de foire sous prétexte d'un contrôle d'identité. Les hommes, rassemblés dans des granges et garages ont été fusillés puis brûlés.

     

    Il en a été de même pour les femmes et enfants, rassemblés dans l'église. A de rares exceptions près, ceux qui rentraient dans le village n'en ressortaient pas, et quiconque tentait de s'évader était tué. Une seule femme a réussi à s'échapper, ainsi que cinq hommes.

      

    Le massacre a été justifié par le fait qu'Oradour aurait été une cache de résistants : ce n'était pas le cas et les Allemands le savaient. Le but était d'envoyer un message fort. Plus de 600 personnes ont péri et le village a été pillé et incendié.



    Le village a été reconstruit un peu plus loin, et les ruines sont conservées en l'état pour perpétuer le souvenir de cet acte ignoble. Les visiter est bien entendu très poignant, ne serait-ce que parce que cette période n'est pas si éloignée de la notre, et que l'on ne visite pas ici des ruines romaines ou autres mais bien des maisons fort semblables aux notres.

      

    Pour plus d'infos, vous pouvez consulter l'article Massacre d'Oradour-sur-Glane de Wikipédia, qui est d'un très bon niveau.



    Certains parmi vous sont-ils déjà allés à Oradour ?

      

    Et inversement, certains n'en avaient-ils jamais parlé ?

      

    Je pense notamment aux plus jeunes : il serait intéressant de voir si le souvenir de la catastrophe continue à se transmettre.

     

     

     

     

     

     

     

     

    SOURCES

     

    http://titanic.superforum.fr/t2081-le-massacre-d-oradour-sur-glane

    http://www.mmpentax.com/t715-devoir-de-memoire-oradour-sur-glane

     

     

     

     

     

     

     

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    L'Alsace sous domination allemande en 1940 (ville de Sélestat)

    Français : Policier allemand à Colmar (Alsace) en 1940 (rue Kléber vue depuis le carrefour avec le boulevard du Champ de Mars et la rue Stanislas)

     

     

    L’Alsace revient à la France en 1918, mais arrive finalement mal à s’adapter à la vie française : elle arrive dans un Etat plus mal administré, avec des désavantages, bien que certains « plus », comme le système de sécurité sociale, furent conservés.

      

    C’est ainsi avec difficulté que l’Alsace redevient Française, et elle aura à nouveau du mal à s’adapter à l’Allemagne lors de l’occupation nazie.

     

     

    Le dictateur A. Hitler lors d\'un de ses passages en Alsace, ici à Neuf-Brisach

      

    DRLe dictateur A. Hitler lors d'un de ses passages en Alsace, ici à Neuf-Brisach

      

    Lorsque la guerre est déclarée en septembre 1939, une très grande partie des habitants de la région, où est située une bonne partie de la Ligne Maginot construite dans l’Entre-Deux-Guerres, est évacuée. On place ces populations dans le Sud-Ouest de la France, où leur mauvaise maîtrise de la langue française n’aide pas.

     

    Après la Blitzkrieg, l’Alsace est annexée à l’Allemagne d’Hitler fin juillet 1940. Les exilés rentrent pour la plupart chez eux, mais n’y trouvent que l’oppression nazie.

      

    Un climat de Terreur est instauré par les occupants : de nombreux avantages sont supprimés, les clauses du Concordat de 1801 écartés et les religieux livrés à eux-mêmes, les écoles enlevées aux clercs.

     

    De nombreux jeunes sont enrôlés de force dans les Jeunesses Hitleriennes et dans la Wehrmacht ; ce seront les célèbres Malgré-Nous, ces Français opposés à l’Allemagne nazie qui n’auront d’autres choix, par peur et par pression, que de rejoindre les forces allemandes.


    La plupart des Malgrés-Nous sont envoyés sur le très difficile front russe, où beaucoup y perd la vie. Certains n’ont pas plus de 15 ans, et seront fauchés par les balles et le obus avant même de se rendre compte de leur sort. Beaucoup seront abandonnés à leur sort à la fin des combats, et devrons regagner leur domicile seuls, à pied, sans nourriture.


    Très meurtrier à cause des combats, des maladies et du froid, le front russe tua beaucoup. Au final, ce sont presque 43.000 Alsaciens « Malgré-Nous » qui disparurent dans les troupes d’Hitler, dont seuls les corps de trois quarts de ceux-ci furent retrouvés.

     

     

    Accueil des troupes françaises en Alsace 1919

    l'armée française victorieuse occupe l'Alsace qui réintègre la France après le traité de Versailles-Un artilleur du 15° régiment d'artillerie-155CTR-un fantassin du 239°

     

      

      

    L’Alsace est également le théâtre d’autres scènes d’horreur avec l’installation du camp de concentration du Struthof, à Natzwiller, ainsi qu’un autre non-loin à Schirmeck ; ce seront les deux seuls camps de ce type situés en France. Originellement camp de travail, le Struthof fut aussi lieu d’expérimentations médicales et de déportation pour les Juifs, Tziganes, ennemis politiques, homosexuels… On estime que 22.000 d’entre eux y laissèrent la vie.

     

    C’est donc une véritable libération, au sens propre comme figuré, que l’arrivée des troupes alliées fin 1944. L’Alsace sera la dernière région française libérée, et intègre officiellement la nouvelle IVe République française en 1946, une année après l'armistice signé le 8 mai 1945.

     

     

     

     Carte de l'Alsace-Lorraine, extrait du livre scolaire "La deuxième année

    de géographie" de Pierre Foncin, publié en 1888.

      

      

      

      

      

    Histoire du camp de concentration du Struthof

     

     

    Ancien et unique camp de concentration en France avec celui de Schirmeck, le Struthof (ou camp de Natzweiler) est aujourd'hui un musée et un mémorial sous le nom de Centre Européen du Résistant Déporté.

    Histoire du camp de concentration du Struthof

    Le camp de concentration de Natzweiler est ouvert dans la zone de l'Alsace annexée en mai 1941; le lieu est nommé KL-Natzweiler par les nazis. On retrouve parfois des documents qui réduisent le nom en "KL-Na".

    Il est formé d'un camp central ainsi que de plusieurs dizaines (environ 70) de camps annexes répartis sur les deux rives du Rhin.

    Le camp du Struthof avait deux rôles : un camp de travail ainsi qu'un lieu d'expérimentations médicales pour les chercheurs nazis de l'Université de Strasbourg. Les déportés sont pour la plupart des ennemis politiques, mais également des Juifs, des Tziganes ou des homosexuels, provenant de toutes les nations.

     

    On estime que le camp de concentration du Struhtof a vu 52 000 déportés entrer ou transiter par ses grilles; 22 000 détenus, soit plus de 40%, parmi eux y auraient laissé la vie, ce qui fait du KL-Natweiler un des camps de concentration les plus meurtriers du nazisme.

     

    Visiter un haut lieu de mémoire

    Aujourd'hui, l'ancien camp de concentration est un mémorial et un musée. Rebaptisé Centre Européen du Résistant Déporté (CERD), le lieu souhaite faire découvrir à ses visiteurs l'intensité de la vie dans les camps de concentration durant la 2e Guerre Mondiale.

     

    Le Mémorial est inauguré en juillet 1960 par le général De Gaulle, dans un camp dont la plupart des fondations ont été détruites par raison sanitaire. Le Mémorial accueille toujours annuellement la cérémonie du Souvenir au cours du mois de juin.

     

    Le musée du Struthof est crée en 1965, après une décision datant de 1964, dans un des derniers baraquements de l'ancien camp. Il présente la vie des déportés telle qu'elle était dans le camp central et ses annexes. Objets, images et films avec des images d'époque illustrent au mieux la difficulté des journées des déportés du Struthof.

    Enfin, le Centre Européen du Résistant Déporté est inauguré en novembre 2005 par le président français Jacques Chirac. Il est né de la coopération de plus de soixante partenaires européens, offrant réellement une dimension communautaire au projet.

    Lieu d'information, le CERD expose au visiteur, sur plus de 2000m², l'histoire de ces Hommes qui se sont élevés partout en Europe contre l'autoritarisme et le fascisme nazi.

     

     

     

     

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    En Aout 1944 l’engagement au sein des FTP, Franc Tireur ou

    d’autres mouvements ne se faisait pas sans réfléxion,

    voici le « contrat » actif en Aout 1944.

     

     

    ENGAGEMENT D’HONNEUR DU FRANC-TIREUR ET PARTISAN FRANCAIS

     

    Après avoir pris connaissance des conditions garanties par le Comité Militaire National des Francs-Tireurs et Partisans Français à chaque engagé dans leurs rangs, condition en vigueur dans les formations de la France Combattante et assurant notamment :

      

    Article 1.-

    Les volontaires de tout grade participant à l’action militaire des F.T.P.F. contre l’ennemi sur tout le territoire ont droit, en cas d’arrestation, pour eux et leur famille à un dédommagement matériel périodique.

     

    Article II.-

    En cas d’invalidité consécutive à une action dans les rangs des F.T.P.F. ou en cas de décès, les volontaires ou leurs ayant droit bénéficieront du régime des pensions militaires appliqué à tous les anciens combattants, leurs descendants directs seront de droit pupilles de la Nation.

      

      

    Article III.-

    Tous les droits et avantages reconnus par la France libérée à tous ceux qui auront combattus les armes à la main contre l’envahisseur, sont acquis de plein droit aux volontaires engagés dans les F.T.P.F. et soldats de la France Combattante.

    Je soussigné , déclare m’engager dans les rangs des F.T.P.F. pour servir avec honneur, en tous lieux et jusqu’à la libération totale du territoire Français.

    Je jure de combattre avec fidélité et discipline dans les unités F.T.P.F. qui sont sur le sol de la Patrie l’avant-garde armée de la France Combattante.

    J’ai conscience des devoirs que j’assume en appartenant aux forces de la libération nationale et de combattre aux côtés des soldats de l’armée du Général de Gaulle, illustrés à Bir-Hakeim et de l’armée du Général Giraud.

    En souscrivant formellement aux prescriptions du Code d’Honneur des F.T.P.F., je m’engage :

     

    1° A SERVIR

    la France en me consacrant de toutes mes forces à l’action contre les envahisseurs et les traîtres à leur solde, afin que la France libre de tout occupant retrouve son indépendance et sa souveraineté au milieu des nations libres.

     

    2° A EXÉCUTER

    avec discipline et conscience tous les ordres, instructions qui me seront donnés par mes chefs, la discipline librement consentie : fermement appliquée étant indispensable à l’accomplissement de notre mission et à la sécurité générale de nos forces.

     

    3° A GARDER

    le secret le plus absolu envers quiconque sur tout ce qui concerne les unités F.T.P.F. et tout ce qui s’y rapporte :

    Leur organisation, leur action, leurs chefs, ainsi que toutes les organisations de Patriotes quelles qu’elles soient.

     

    4° A RÉSISTER

    au cas ou je serais fait prisonnier par l’ennemi ou la Police dite Française, à toutes les menaces comme aux tortures, mais à ne jamais donner aucune déclaration ou indication quelle qu’elle soit sur n’importe quelle organisation de F.T.P. ou autre, ou sur aucune personne, connue ou inconnue, ou sur telle ou telle opération passée ou à venir.

     

    5° A VENGER

    tous les crimes commis par l’ennemi et ses policiers

    contre les Patriotes

     

    6° A RECHERCHER

    tous les traîtres coupables de délation à l’égard d’un Patriote


    ou d’une organisation et qui s’est par là même condamné au châtiment de la peine de mort qui doit lui être appliquée dans le plus court délai et sans recours possible, même après la libération du territoire. Tout individu s’opposant à l’application du châtiment à l’égard d’un délateur devant être considéré comme solidaire de sa trahison et puni en conséquence.

     

    7° A OBSERVER

    scrupuleusement toutes les règles de l’action illégale et clandestines auxquelles sont soumis tous ceux qui combattent contre l’envahisseur dans les conditions de l’occupation du territoire (ces principales obligations et règles sont énumérées dans la note de service 210 A sur la sécurité, dont je déclare avoir pris connaissance)

     

    8° A ACCOMPLIR

    toutes les missions qui me seront confiées avec célérité, esprit d’initiative et abnégation, à reconnaître pour chef au cas ou mon unité se trouverait privée de son commandement au cours de l’action, soit son suppléant, soit le meilleur et le plus expérimenté des combattants, afin de mener l’action jusqu’au bout.

     

    9° A PRÊTER au maximum aide à tout Patriote en danger ou blessé et à faire le maximum d’effort pour l’aider à conserver ou à recouvrer sa liberté.

     

    10° A PARTICIPER

    activement au recrutement de nouveaux combattants pour renforcer les unités de nouveaux F.T.P. , à accroître mon instruction militaire, à aider l’instruction de mes camarades afin d’accroître la qualification de mon unité par l’étude de l’art militaire, du maniement des armes et surtout par un effort constant pour accroître sa force offensive, ses moyens de combat et élever toujours plus le niveau de son action.

     

    11° A CONSERVER

    toujours une conduite exemplaire afin que l’honneur des F.T.P. ne puisse être entaché par un acte indigne d’un soldat de la libération nationale et à faire respecter autour de moi la discipline, à faire régner la discrétion, tout bavardage étant considéré comme un manquement grave à la sécurité et à la discipline.

     

    12° A OBSERVER

    à l’égard de tous les Patriotes appelés à m’aider ou à m’héberger une conduite exemplaire, à veiller à la ville ou à la campagne à l’observation vigilante de toutes les mesures propres à assurer leur sécurité, à savoir passer inaperçu, à restreindre au maximum mes entrées et sorties, à témoigner par ma conduite et ma tenue de ma gratitude à l’égard des Patriotes qui m’aident à accomplir ma mission, à renforcer par mon exemple leur foi dans la cause de la libération de la Patrie.

     

     

    VIVE LA FRANCE LIBRE ET INDÉPENDANTE
    Fait le …………………. Par le matricule……………….
    Grade ………………… Groupe de combat……………..
    Détachement……………. Compagnie………………Spécialité militaire
    Matricule écrit par l’engagé…………………
      

      

    Totem signe particulier de la Compagnie
    à acheminer par les C.P. jusqu’au Centre :
          

      

      

      

      

    http://www.laintimes.com/le-code-dhonneur-

    du-franc-tireur-et-partisan-francais-aout-1944/        

     

     

     

     

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    la chasse aux notables en 1944

     

     

    Épuration sauvage, légale : vengeance ou soif de justice de la Résistance ?
    Par Max Lagarrigue


    L’épuration a longtemps été un sujet tabou dans l’histoire française. Elle recouvre l’ensemble des actions contre les personnes considérées comme coupables de Collaboration. On y distingue deux épisodes :une épuration dite « sauvage » ou extra-judiciaire qui échappe à toute règle juridique et donne lieu à nombre de règlements de comptes (tant politiques que personnels), et l’épuration légale qui se clôture avec les lois d’amnistie des années 50. Ces deux épurations ont laissé des traces profondes dans une partie du pays.



    L’épuration représente l’ensemble des actions entreprises contre les Français qui ont collaboré, trahi ou ont eu avec l’ennemi un comportement jugé répréhensible. La période de l’épuration a souvent été cantonnée aux années 1944-1945. Or, si certaines condamnations ne sont rendues qu’en 1953 avec la dernière loi d’amnistie générale, l’épuration débute bien avant la Libération.


    Selon Pierre Laborie, 25 % des exécutions « sauvages » effectuées par la Résistance sont antérieures au 6 juin 1944. Dans les zones de maquis, ce pourcentage moyen est dépassé : 45 % pour la Saône-et-Loire, 40 % pour l’Ain et le Jura, 37 % pour le Lot et la Haute-Garonne. Cette épuration, qualifiée de « sauvage », a pu être justifiée par les conditions très dures du combat de la Résistance, surtout dans l’année qui précède la Libération, face à la Milice et à la répression accrue du régime de Vichy aux abois.

      

    Mais elle a pris souvent une tournure très contestable, recouvrant en réalité des règlements de compte soit politiques, comme l’assassinat de cinq militants trotskistes par un maquis communiste en Haute-Loire en octobre 1943, soit personnels comme le rappelle l’historien périgordin Jacky Tronel pour la Dordogne : « les exécutions sommaires de légionnaires sont nombreuses, le pillage de leur biens est banalisé ». Et il ajoute :

      

    « Les milices patriotiques – encore appelées service d’ordre patriotique – ont en charge l’épuration. Tous ceux qui, de près ou de loin ont « collaboré », sont la cible des milices, émanation du Parti communiste ».



    Pire, certains opposants politiques font les frais de cette épuration tous azimuts : « Ainsi dans la nuit du 1er septembre 1944, Maurice Babin, militant du PSF et ancien candidat aux élections de 1937, est arrêté par le groupe FTP Sam-Jaurès de Couze-Saint-Front. Après avoir été martyrisé, il est exécuté, le 6 septembre ».

      

    L’enquête des RG conclut : « Le défunt était un sympathisant de la Résistance, et a rendu des services à cette cause par l’établissement de fausses cartes d’identité, et par la livraison des produits de sa ferme à des groupes de maquis.

      

    On se trouve devant une affaire de vengeance politique, Babin était anticommuniste et il représentait une valeur sûre capable de battre, après guerre, le représentant du PCF. »


    Les chiffres les plus récents de cette épuration extra-judiciaire oscillent entre 8 000 et 11 000 exécutions sommaires, assez loin donc des premiers chiffres publiés par Robert Aron, qui faisaient état de 30 000 assassinats.


    Dans les jours qui ont suivi la Libération, on assista également à la tonte et à l’exhibition publique de femmes accusées de « collaboration horizontale » avec des soldats allemands, actions lamentables souvent menées par des « résistants de la dernière heure » et encouragées par les foules de badauds. Pour endiguer l’épuration « sauvage », le gouvernement provisoire met en place trois juridictions spéciales qui s’ajoutent aux tribunaux militaires : les cours de justice, les chambres civiques et la Haute- Cour de justice.

     


    La relative clémence de cette dernière institution, qui a en charge le jugement des principaux caciques de l’État français – 41 % sont acquittés ou obtiennent un non lieu et moins de 2% sont exécutés (de Brinon, Darnand, Laval) – ne se retrouve pas dans les deux autres instances qui ont en charge 310 000 dossiers. Elles condamnent plus de 50 000 personnes à l’indignité nationale (privation des droits civiques et politiques) et 40 000 à des peines de prison ou de travaux forcés.

     


    Les peines de mort représentent à peine 2 % du total mais concernent tout de même 6 763 prévenus. De Gaulle en commue 1303 (20 %) et le total des exécutions effectives s’élève à 11 % (767 exactement).



    Ainsi, l’épuration légale, à laquelle il faut ajouter près de 800 prévenus passés par les armes après condamnation des tribunaux militaires, concerne un peu plus de 1 500 personnes.

      

    La France est le pays d’Europe occidentale qui a requis le plus l’exécution au détriment de la prison ; elle est également la seule, avec l’Italie, à avoir connu une épuration extra-judiciaire.

      

    L’épuration s’étend également aux différents secteurs professionnels, administratifs et politiques. Bon nombre de parlementaires qui ont voté « oui » au maréchal Pétain le 10 juillet 1940 sont exclus de leurs partis respectifs.

      

    Certains secteurs sont fortement sanctionnés comme l’enseignement et les Postes dont 14 000 fonctionnaires sont révoqués ou mis à la retraite. Le besoin de cadres et de fonctionnaires rend certaines décisions d’exclusion inapplicables.

      

    Ainsi, les magistrats sont finalement épargnés devant l’urgente nécessité de leur concours dans… l’épuration. Entre les tenants du « toujours plus d’épuration », dont la figure de proue est le PCF, et ceux qui préfèrent la réconciliation nationale, souhaitée notamment par le général de Gaulle, la France a été profondément déchirée par cet épisode.



    Extrait de l’ouvrage de Max Lagarrigue "99 questions... La France durant l’Occupation" (CNDP, 2007).

     

     

     

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    Pendant les dernières guerres, la radio joua un rôle essentiel, tant pour les populations, pour les soldats ( maintien du morale avec un besoin d’informations).

     

    Durant la dernière guerre mondiale les Allemands imposèrent la tutelle de leur propagande sur la radio des pays occupés avec une censure et un contrôle totale des ondes « officielles » en zone occupée.

     Le général Charles de Gaulle (à droite) avec le brigadier Edward Spears, à Londres, le 17 juin 1940.

    Le gouvernement de Vichy devait quand à lui maintenir en zone libre ( sud ) une radiodiffusion nationale indépendante jusqu’en février 1942.


    Pour tous les Français depuis l’armistice de 1940, la radio était devenue, avec la presse, asservie à la propagande allemande.

     

    Avec la mondialisation du conflit les précurseurs furent les Anglais, qui avait dès 1938 développés ses émissions vers l’étranger

    ( B.B.C Radio Londres) un instrument de propagande modérée finalement très efficace mais encore sous utilisée en 1938 en France, l’Allemagne Nazi avait comprit le pouvoir des ondes avec le matraquage sur le peuple qui portera ses fruits.

     

    Radio Londres fut un symbole de libertée, un contact avec l’extérieur dans les pays occupés et joua un rôle très important pour la résistance Française.

     

    Le début de l’écoute massive débuta symboliquement un certain 18 juin 1940 vers 20 heures avec un appel historique.


    Dans le micro de la BBC le Général de Gaule déclare que « La flamme de la résistance Française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».

     

    C’est le début d’un espoir pour des Français, cette appel donnera l’introduction à se que l’on appellera la voix de la liberté avec Jean Marin (dit Yves Morvan, 1909-1995), co-créateur d’un programme de la BBC il anime l’émission « Les Français parlent aux français » de l’été 1940 à l’automne 1943.

     

    Pierre Dac également speaker dans l’émission, il lisait les messages dédiès aux résistants Français.Cette émission avait pour générique la symphonie n° 5 en ut mineur de Beethoven, dont le début representait un V comme Victoire en morse (Trois points un trait).Pendant de nombreuses années les instructions pour les divers groupes seront communiquées par cette voix venue d’au dela de la manche.

     

    Chaque message était communiquée sous la forme de message personnels, chaque message qui de première apparences semblaient n’avoir aucune logique avaient pour un groupe de résistance une signification précise.

     

    Quelques exemples :

     

    SAINT LIGUORI FONDA NAPLES = Parachutage d’armes et d’agents
    L’ANGORA A LES POILS LONGS = Parachutage d’armes
    L’INFIRME VEUT COURIR = Parachutage d’armes
    YVETTE AIME LES GROSSES CAROTTES = Parachutage d’armes
    LE GRAND BLOND S’APPELLE BILL = Parachutage d’armes
    LE SOLEIL SE LEVE A L’EST LE DIMANCHE = Parachutage d’armes
    IL A PLEURE DE JOIE = Parachutage d’armes et d’agents
    LE COQ CHANTERA A MINUIT = Parachutage d’agents
    LA MORT DE TURENNE EST IRREPARABLE = Parachutage d’armes
    LA VERTU REDUIT DANS TOUS LES YEUX = Parachutage d’armes
    J’ADORE LA DINDE ET LA PIECE DE POGNE = Parachutage d’armes
    XENOPHON A UNE PERRUQUE = Parachutage d’armes
    CINQ AMIS VISITERONT CE SOIR LA PERRUQUE DE XENOPHON = Parachutage d’agents
    VALENTINE VEUT ETRE SOLDAT, UN AMI SYMPATHIQUE L’ACCOMPAGNE = Parachutage d’armes + 1 agent
    LA RIVIERE A ETE DEVASTEE HIER SOIR, OU, LES CANARDS SAUVAGES SE SONT ENVOLES =Parachutage d’armes
    IL FAIT CHAUD A SUEZ = Ordre de saboter les trains et voies ferrées
    LES DES SONT SUR LE TAPIS = Ordre de couper les lignes téléphoniques et les câbles

      

      

      

    Certain auditeur de l’époque racontent :

    • « Une émission de la BBC, « Les traitres au pilori » , le presentateur y denonçait nommement et avec leur adresse , pour plusieurs villes ou villages de France , les français suspects de collaboration économique ou politique , avec un commentaire vengeur ou menaçant. »

      

      

      

     

    Radio Londres est composé, en plus des six bulletins quotidiens d’informations françaises, de deux émissions indépendantes l'une de l'autre, Honneur et Patrie sous la responsabilité de la France libre du général de Gaulleet tenue par Maurice Schumann2, et Les Français parlent aux Français réalisé par le gouvernement britannique.

     

     

    Rompant avec le style emphatique de la radio française, de jeunes chroniqueurs (Jacques Duchesne, Jean Oberlé, Jean-Louis Crémieux-Brilhac,Pierre Bourdan et Pierre Dac) insufflent un ton nouveau sur l'antenne et inventent la radio de proximité avec messages personnels, sketches, chansons, blagues et publicités détournées. S'ouvre alors une guerre redoutable contre Radio Paris ou Radio Vichy, démagogiques et ouvertementantisémites.

     

    Preuve de son succès : les Allemands tenteront de faire interdire son écoute en confisquant les postes et en punissant lourdement les auditeurs.

     

    Car Radio Londres est devenue une véritable arme de guerre.

     

     

    Radio Londres est avec Radio Brazzaville la voix de la France libre du général de Gaulle qui, dès le 18 juin, a appelé ses compatriotes à résister : en encourageant les Français à s'insurger contre l'occupant, il entend contrer la désinformation des radios collaborationnistes.

    Pierre Brossolette prendra la parole à 38 reprises au micro de la BBC en remplacement de Maurice Schumann, dont le discours du 22 septembre 1942 où il rend un vibrant hommage aux « soutiers de la gloire », expression qui deviendra par la suite usitée.

    En 1944, le triomphe des Alliés sonne la fin de l'épopée Radio Londres.

    Les émissions en français de la BBC vers l'Europe (diffusées sur ondes courtes et ondes moyennes 648 kHz), se poursuivent jusqu'au milieu des années 1990, et celles vers l'Afrique se poursuivent encore à notre époque.

     

     

     

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    http://i-am-a-robot-and-you.tumblr.com/post/37779014271/hellostranger4

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    John Brown (né le 9 mai 1800 à Torrington dans l’État du Connecticut aux États-Unis et pendu le 2 décembre 1859 à Charles Town, Virginie (maintenant en Virginie-Occidentale), était un abolitionniste, qui en appela à l’insurrection armée pour abolir l’esclavage. Il est l’auteur du massacre de Pottawatomie en 1856 au Kansas et d’une tentative d’insurrection sanglante à Harpers Ferry en 1859 qui se termina par son arrestation, sa condamnation à mort pour trahison contre l’Etat de Virginie et sa pendaison.

    Le président Abraham Lincoln le décrivit comme un “fanatique”. L’activisme sanglant de John Brown, son raid sur Harpers Ferry et son issue tragique sont l’une des causes de la guerre civile américaine. Personnalité contemporaine et historique très controversée, John Brown est ainsi décrit à la fois comme un martyr ou un terroriste, un visionnaire ou un fanatique, un zélote ou un humaniste. Il deviendra un symbole de la lutte pour l’abolition de l’esclavage.

    La chanson “John Brown’s Body” (titre original de “Battle Hymn of the Republic”) devint un hymne nordiste durant la guerre de Sécession.

     

     

     

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    nueve-bda08.jpg

     

      

      

    Longtemps, les manuels d’histoire ont prétendu que la libération de Paris a commencé le 25 août 1944. Après avoir lu le livre de la journaliste Evelyn Mesquida paru au Cherche-Midi, ils vont devoir corriger leur « erreur ».

      

    C’est en effet le 24 août 1944 que la 9e compagnie de la 2e division blindée du général Leclerc est entrée dans Paris par la porte d’Italie.

      

    Le capitaine Raymond Dronne était à la tête de la Nueve, un régiment composé de républicains espagnols, dont pas mal d’anarchistes, qui espéraient finir leur lutte antifasciste à Madrid. Un espoir déçu, pour ne pas dire trahi.

     

     

      

    Impossible de parler de la Nueve sans remonter à la guerre d’Espagne, guerre civile et révolutionnaire où tout un peuple osa rêver d’un autre futur.

     

      

      

    A partir du 17 juillet 1936, date du soulèvement franquiste au Maroc, les Espagnols durent lutter pendant trente-trois mois contre le fascisme international (Hitler, Mussolini et Salazar prêtaient main-forte au général Franco) et contre quelques faux amis avant d’affronter l’insoutenable « Retirada », une retraite infernale qui les conduisait vers la mort (ce fut le cas notamment pour le poète Antonio Machado à Collioure) ou dans des camps de concentration français.


    Après la victoire des troupes franquistes, fin janvier 1939, une effroyable fourmilière se rua vers la France. Une marée humaine qui échoua, sous la pluie ou la neige, sur des plages aujourd’hui recherchées par les estivants.

      

    Peu de vacanciers savent que les sites où ils lézardent furent d’ignobles lieux de souffrances et même les cimetières de milliers d’Espagnols victimes du froid, de la faim, de la gangrène, de la dysenterie, du désespoir.

      

    Désarmés, humiliés, parqués comme des bêtes, couverts de poux et de gale, maltraités par les tirailleurs sénégalais, les « rouges » échappaient aux balles fascistes pour connaître une nouvelle barbarie à la française dans une vingtaine de camps situés dans le Sud-Ouest (Argelès, Saint-Cyprien, Le Vernet, Gurs, Agde, Bram, Septfonds…). Dans son livre La Lie de la terre, Arthur Koestler écrit que le camp du Vernet où il a été emprisonné se situe « au plus haut degré de l’infamie ».


    Parmi les vaincus, on comptait des nuées d’« extrémistes dangereux », c’est-à-dire des militants très politisés, des combattants aguerris et des dynamiteurs redoutables. Le camp du Vernet regroupait à lui seul 10 200 internés dont la quasi-totalité des anarchistes de la 26e division qui a succédé à la célèbre colonne Durruti.

      

    Que faire de ce gibier de potence ? Les autorités françaises en envoyèrent bon nombre, plus de 30 000, dans une cinquantaine de camps de travail disciplinaires situés en Afrique du Nord (Relizane, Bou-Arfa, Camp Morand, Setat, Oued-Akrouch, Kenadsa, Tandara, Meridja, Djelfa…).

      

    Véritables esclaves, victimes de tortures et d’assassinats, les Espagnols construisirent des pistes d’aviation, participèrent à la construction de la voie ferrée transsaharienne qui devait relier l’Algérie au Niger. Les anarchistes espagnols avaient été convertis en « pionniers de cette grande œuvre humaine » comme l’annonça le journal Aujourd’hui.


    L’engagement dans la Légion fut une curieuse alternative offerte aux combattants espagnols. Entre la Légion et la menace d’un retour en Espagne (où une mort certaine les attendait), le choix n’était pas simple, mais néanmoins rapide. Ceux qui furent incorporés dans le 11e régiment se retrouvèrent ainsi sur la ligne Maginot…

      

    D’autres iront dans le 11e bataillon de marche d’outre-mer qui participa à la formation de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère qui combattit contre les Allemands dans les neiges norvégiennes avant de batailler en Libye, en Syrie, en Egypte, en Tunisie…

      

    Engagés parfois juste pour survivre ou recevoir des soins vitaux, ballottés entre les revers militaires de la France et les rivalités au sein des forces alliées, les Espagnols étaient comme des bouchons dans une mer déchaînée.


    Si de nombreux Espagnols évadés des camps avaient rejoignirent la Résistance en France, c’est en Afrique que d’autres allaient contribuer à écrire un chapitre de l’histoire de la 2e DB.

      

    Début 1943, après le débarquement allié en Afrique du Nord, des Espagnols libérés des camps de concentration du Sahara (majoritairement des anarcho-syndicalistes de la CNT) composèrent un bataillon de corps francs. Une autre compagnie commandée par Joseph Putz, officier français héros de 14-18 et de la guerre d’Espagne, intégra aussi d’anciens prisonniers espagnols. Ce genre d’unités de combat déplaisaient fortement à certains officiers français formatés par Vichy et fraîchement gaullistes.

      

    Après la reprise de Bizerte,

    où les Espagnols pénétrèrent les premiers, la presse d’Alger et les généraux américains saluaient cependant « l’habileté de ces guerriers primitifs »

     

    La 2e DB vit le jour au Maroc, dans la région de Skira-Temara, au sud de Rabat, le 24 août 1943. Un an après, jour pour jour, l’une de ses compagnies, la Nueve, allait libérer Paris. Si Leclerc était el patron pour les Espagnols, Raymond Dronne en était el capitàn.

      

    La Nueve fut l’une des unités blindées du 3e bataillon du régiment de marche du Tchad appelé aussi le « bataillon espagnol ». Cent quarante-six hommes de la Nueve, sur cent soixante étaient espagnols ou d’origine hispanique. On y parlait le castillan. Les ordres étaient donnés en espagnol et même le clairon sonnait à la mode espagnole. Les anarchistes y étaient nombreux.

      

    Des hommes « difficiles et faciles » selon le capitaine Dronne. Difficiles parce qu’ils ne respectaient que les officiers respectables. Faciles parce leur engagement était total quand ils respectaient leurs officiers. Antimilitaristes, les anars étaient des guerriers expérimentés et courageux. Plus guérilleros que soldats, ils menaient une guerre très personnelle. « On avait tous l’expérience de notre guerre et on savait ce qu’il fallait faire, se souvient German Arrue, ancien des Jeunesses libertaires.

      

    On se commandait nous-mêmes. On était une compagnie de choc et on avait tous l’expérience d’une guerre dure. Les Allemands le savaient… »

    Autre originalité, les Espagnols ont baptisé leurs half-tracks avec les noms de batailles de la guerre d’Espagne :

      

    Guadalajara, Brunete, Teruel, Ebro, Santander, Guernica. Pour éviter les querelles, les noms de personnalités avaient été interdits. Par dépit et dérision, des anarchistes qui souhaitaient honorer Buenaventura Durruti, grande figure de la CNT et de la FAI, avaient alors baptisé leur blindé

      

    « Les Pingouins ». D’autres encore s’appelaient « Don Quichotte » ou

    « España cañi » (Espagne gitane). Raymond Dronne ne fut pas en reste

      

    quand il fit peindre sur sa jeep un joli « Mort aux cons ».


    « A la playa ! A la playa ! » Avec un humour noir datant des camps de concentration de 1939, les Espagnols plaisantaient en mer avant de débarquer dans la nuit du 31 juillet au 1er août près de Sainte-Mère-Eglise.

      

    La division Leclerc était la première troupe française a mettre les pieds en France depuis quatre ans. Zigzaguant entre les positions nazies, la 2e DB avala les kilomètres d’Avranches au Mans.

      

    Avançant cachée dans des chemins discrets et des sentiers touffus, la Nueve roulait vers Alençon en combattant et capturant de nombreux Allemands (qu’ils donnaient aux Américains contre de l’essence, des bottes, des mitrailleuses ou des motos, selon le nombre et le grade des ennemis).

      

    La bataille de Normandie passa par Ecouché.

      

    Les Espagnols fonçaient « comme des diables » sur les soldats des 2e et 9e Panzerdivisions.

      

    Plus drôle, le capitaine Dronne mentionne une anecdote amusante dans ses Mémoires.

    Les anarchistes et autres anticléricaux se cotisèrent pour que le prêtre du coin puisse se racheter une statue du Sacré-Cœur.

      

    La sienne n’avait pas survécu aux combats. La statue achetée avec l’argent des bouffeurs de curés est restée en place jusqu’en 1985.


    Contrariant les plans américains, Leclerc décida, le 21 août, de lancer ses troupes sur Paris.

      

    De Gaulle approuva immédiatement.

      

    Le 23 à l’aube, la division se mettait en route avec le régiment du Tchad en tête et la Nueve en première ligne.

      

    Le 24 au matin, sous la pluie, les défenses extérieures de Paris étaient atteintes. Les combats contre les canons allemands furent apocalyptiques.

      

    Parallèlement, Dronne mettait le cap sur le cœur de la capitale par la porte d’Italie. La Nueve arrivera place de l’Hôtel-de-Ville vers 20 heures. Le lieutenant Amado Granell, ex-capitaine de la Colonne de Fer, fut le premier officier « français » reçu par le Conseil national de la résistance.

      

    Georges Bidault, président du Conseil, posa avec lui pour la seule photo que l’on connaisse de ce moment historique.

      

    Le journal Libération la publia le 25 août.
    « C’est les Français ! » criaient les Parisiens.

      

    Quand la rumeur annonça qu’il s’agissait en fait d’Espagnols, de nombreux compatriotes accoururent.

     

    Plus de 4 000 Espagnols engagés dans la résistance intérieure participèrent à l’insurrection parisienne.

     

    La nuit fut gaie.

     

    Dronne s’endormit bercé par les hymnes républicains.

     

    « Quelle joie pour ces Espagnols combattants de la liberté ! »,

     

    écrivit-il plus tard.


    Plus de 20 000 Allemands bien armés occupaient encore Paris. Leclerc et son état-major entrèrent par la porte d’Orléans où l’accueillit une délégation des Forces françaises de l’intérieur.

     

    Le général de Gaulle l’attendait gare Montparnasse.

      

    Le nettoyage n’était pas terminé.

      

    Une colonne de la Nueve fut chargée de déloger les Allemands d’un central téléphonique.

     

    Appuyée par la Résistance, la 2e DB partit combattre autour de l’Opéra, de l’hôtel Meurice, des jardins du Luxembourg, de l’Ecole militaire…

      

    Le 25 août au matin, un résistant espagnol, Julio Hernandez, déployait le drapeau républicain, rouge, jaune et violet, sur le consulat d’Espagne. Il fut moins facile d’abattre les forces d’élite allemandes qui défendaient l’hôtel Meurice. Ce sont encore des Espagnols, Antonio Gutiérrez, Antonio Navarro et Francisco Sanchez, qui partirent à l’assaut des lieux avec grenades et mitraillettes.

      

    Il désarmèrent le général Dietrich von Choltitz, gouverneur militaire de Paris, et son état-major.

     

    Le 26 août, la Nueve fut salué par de Gaulle et reçut les honneurs militaires. Au risque de déplaire à de nombreux soldats français, de Gaulle chargea la Nueve de le couvrir jusqu’à Notre-Dame.

      

    Précaution utile pour éliminer les miliciens qui tiraient lâchement sur la foule en liesse. De Gaulle et Leclerc furent également protégés par la Nueve dans la cathédrale même. Des tireurs isolés y sévissaient.

      

    Amado Granell ouvrait la marche dans une grosse cylindrée prise à un général allemand.

      

    Curieuse escorte que ces half-tracks nommés Guernica, Teruel, Résistance et Guadalajara qui arboraient côte à côte drapeaux français et drapeaux républicains espagnols… Un autre drapeau républicain, de plus de vingt mètres de long celui-là, fut déployé à leur passage par des Espagnols, hommes, femmes et enfants, survoltés.


    Après un temps de repos dans le bois de Boulogne où les combattants reçurent la visite de Federica Montseny (militante CNT et ancienne ministre de la Santé du gouvernement républicain), de camarades anarcho-syndicalistes, mais aussi d’admiratrices… le moment de repartir vint le 8 septembre.

      

    De nouveaux volontaires, dont des Espagnols de la Résistance, s’étaient engagés dans les troupes de Leclerc pour continuer le combat, mais une page se tournait.

      

    Les Espagnols reçurent l’ordre d’enlever leurs drapeaux des half-tracks désormais légendaires.


    Avant d’arriver au QG de Hitler, à Berchtesgaden, la Nueve traversa des batailles épiques dans des conditions souvent extrêmes à Andelot, Dompaire, Châtel, Xaffévillers, Vacqueville, Strasbourg, Châteauroux…

      

    Les Allemands subirent de gros revers, mais les pertes humaines étaient aussi importantes chez les Espagnols. « On a toujours été de la chair à canon, un bataillon de choc, soutient Rafael Gomez. On était toujours en première ligne de feu, tâchant de ne pas reculer, de nous cramponner au maximum. C’était une question d’honneur. »

      

    Question de revanche aussi contre les nazis qui ont martyrisé le peuple espagnol et déporté des milliers de républicains à Buchenwald et à Mauthausen.


    Vainqueurs d’une course contre les Américains, les Français, dont des combattants de la Nueve, investirent les premiers le « nid d’aigle » de Hitler le 5 mai. Après avoir mis hors d’état de nuire les derniers très jeunes nazis qui défendaient la place jusqu’à la mort, officiers et soldats burent du champagne dans des coupes gravées « A H ». Les soldats glanèrent quelques souvenirs (jeu d’échecs, livres anciens, cristallerie, argenterie…) qui améliorèrent ensuite un ordinaire parfois difficile.

      

    Les médailles pleuvaient pour les Espagnols rescapés, mais la victoire était amère. Les projets de ces révolutionnaires internationalistes ne se limitaient pas à la libération de la France. « La guerre s’est arrêtée malheureusement, regrettait encore, en 1998, Manuel Lozano, ancien des Jeunesses libertaires. Nous, on attendait de l’aide pour continuer le combat et libérer l’Espagne. »

     

    Le livre d’Evelyn Mesquida, enfin traduit en français par le chanteur libertaire Serge Utge-Royo, est étayé par de nombreuses références historiques, mais aussi par les témoignages des derniers héros de la Nueve recueillis entre 1998 et 2006. Ce qui donne un relief et un souffle extraordinaires. Evadés des camps de concentration, déserteurs de la Légion, anciens des corps francs…

      

    chacun avait un parcours singulier. Antifascistes viscéraux, tous étaient pressés d’aller régler son compte à Franco. « Il y a eu des Espagnols si désespérés de voir que l’aide ne venait pas qu’ils en ont perdu la tête et sont partis vers la frontière, sans vouloir en écouter davantage… Ils sont tous morts », explique Fermin Pujol, ancien de la colonne Durruti et de la 26e division.

      

    Amado Granell, le premier soldat français reçu à Paris, retourna clandestinement en Espagne en 1952. Il mourut à 71 ans dans un accident de la route près de Valence. Dans son journal, le capitaine Dronne écrit qu’on aurait trouvé des traces de balles sur la voiture…

     

    Les manuels scolaires ont gommé la présence des Espagnols dans la Résistance ou dans les forces alliées et de nombreuses personnes s’étonnent d’apprendre que des républicains espagnols, dont nombre d’anarchistes, ont joué un rôle important dans la lutte contre les nazis et la libération de Paris.

      

    Comment s’est opérée cette amnésie générale sur fond de patriotisme véreux ?

      

    Dans la préface de l’ouvrage, Jorge Semprun, ancien résistant communiste déporté et ancien ministre de la Culture espagnol, l’explique.

      

    « Dans les discours de la Libération, entre 1944 et 1945, des centaines de références furent publiées sur l’importance de la participation espagnole. Mais peu après, à la suite de la défaite allemande et la libération de la France, apparut tout de suite la volonté de franciser – ou nationaliser – le combat de ces hommes, de ceux qui luttèrent au sein des armées alliées comme au sein de la Résistance. Ce fut une opération politique consciente et volontaire de la part des autorités gaullistes et, dans le même temps, des dirigeants du Parti communiste français. Quand arriva le moment de réécrire l’histoire française de la guerre, l’alliance communistes-gaullistes fonctionna de façon impeccable. »

     

    Aussi incroyable que cela puisse paraître, Luis Royo est le seul membre de la Nueve a avoir reçu un hommage officiel de la mairie de Paris et du gouvernement espagnol en 2004 à l’occasion de la pause d’une plaque sur le quai Henri-IV près de l’Hôtel-de-Ville. En 2011, surveillés de près par la police, une poignée d’ami-e-s de la République espagnole, dont Evelyn Mesquida, s’est regroupée dans l’indifférence quasi générale lors de la commémoration de la libération de Paris.


    « Avec l’histoire de la Nueve, on possède un thème de grand film », affirme Jorge Semprun. Assurément. Le plus bel hommage que l’on pourrait rendre aux milliers d’Espagnols combattants de la liberté serait surtout de poursuivre leur lutte pour un autre futur.

     

    http://florealanar.wordpress.com/2012/08/25/la-veritable-histoire-de-la-liberation-de-paris/

     

     

     

     

     

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    On célèbre cette semaine le soixante-neuvième anniversaire de la libération de Paris. La capitale, occupée durant quatre années, fut débarrassée de l’envahisseur allemand durant la semaine du 19 au 25 août 1944.

      

    Cette date est également l’occasion de mettre un coup de projecteur sur un grand monsieur de l’armée française, le général Leclerc, symbole de cette libération. La directrice du Musée du général Leclerc de Hautecloque et de la libération de Paris-Musée Jean Moulin, Christine Levisse-Touzé, revient sur le rôle qu’il a tenu dans cette lutte.

     

     

     

     

    JOL Press : La libération de paris, une victoire du général Leclerc ?

    Christine Levisse-Touzé : C’est une victoire militaire et politique, mais pas que du général bien sûr. D’abord, c’est le rétablissement d’une souveraineté nationale. La reconnaissance à Paris du chef du gouvernement provisoire, le général de Gaulle. Pour le général Leclerc, sous le commandement américain pour la mission, c’est une réussite puisque de Gaulle l’avait mis au fait de cette libération de Paris depuis décembre 1943.

    Et puis il y a aussi les forces intérieures, la résistance, sous la houlette du colonel Rol-Tanguy. La libération de Paris c’est tout cela. Une insurrection plus organisée et contrôlée qu’on a pu le dire, et une libération réussie, le général Leclerc remplissant sa mission, à l’impact politique et militaire. A 17h, à la gare Montparnasse, il peut remettre au général de Gaulle la capitale après que le général von Choltitz se soit rendu. De Gaulle, intact, peut prendre le pouvoir du gouvernement provisoire.

     

     

    JOL Press : Pourquoi avoir choisi le général Leclerc pour mener cette reconquête de la capitale ?

    Christine Levisse-Touzé : C’est un Français libre de la première heure. Il devient Leclerc en juillet 1940, après être monté à la rencontre de De Gaulle à Londres. Il avait déjà mené avec succès des opérations d’importance, notamment en ralliant le Cameroun, le Tchad ou encore le Congo à la France libre. Il y a aussi la campagne militaire dans le Fezzan, puis celle en Tunisie. Et puis la mise en place de la division Leclerc, réunissant des hommes et des femmes d’horizons multiples. Il y avait vingt-deux nationalités différentes dans la 2e division blindée qu’il commandait, dont 3603 soldats d’Afrique du Nord.

     

     

     

    Donc une diversité extraordinaire, dont il a su faire un outil de première importance, sa division trouvant une unité au combat en Normandie. Dès décembre 1943, de Gaulle avait donné cette mission au général Leclerc, car il savait que c’était un fin technicien, avec un sens de l’audace hors-norme, l’homme des missions dangereuses. C’était quelqu’un de sûr et de Gaulle savait que Leclerc avait ses qualités lui permettant d’improviser au cas où. Ce que les faits montrent, puisque les Américains s’étaient engagés en décembre 1943 à ce que ce soit une division française qui libère la capitale.

    Or, en août 1944, les choses sont différentes, les Américains veulent contourner la capitale car cela poserait des problèmes de ravitaillement (trois mille tonnes de vivres par jour en plus pour la population parisienne) et ils craignent de perdre du temps, l’objectif politique leur important peu. Leclerc force alors un peu le cours des choses, car après la bataille de Normandie, il demande à faire des reconnaissances des troupes allemandes aux portes de Paris, en dépit des ordres militaires américains. Le 20 août, le général de Gaulle intervient auprès d’Eisenhower pour que la division Leclerc fonce sur Paris. Dans le même temps, les forces françaises de l’intérieur étaient à court de munitions et une intervention des Alliés devait se faire rapidement.

     

    JOL Press : Comment se passe la capitulation des Allemands ?

    Christine Levisse-Touzé : Les combats dans paris ne sont pas des parties de plaisir. Cette bataille se joue surtout dans la grande banlieue, avec des attaques sur plusieurs axes. Il y a eu des accrochages forts à l’Ouest de paris. La division arrive aux aurores sur la capitale, le général installe son poste de commandement à Montparnasse, dans la gare, parce que les communications y sont possibles, il n’y a pas d’Allemands et de ce point-là il peut diriger les opérations. Les différents groupements tactiques doivent prendre Paris en tenaille, depuis le Sud, l’Ouest, avec un point de jonction en face de la Concorde pour la reddition des troupes allemandes.

    Les points de combats et d’accrochages durs dans Paris sont là où les Allemands se sont retranchés : le Majestic, avenue Kléber, l’Hôtel de la Marine, le Meurice, la Caserne de la république, le Sénat, l’Ecole Militaire, etc. Tous ces points ont vu de durs affrontements. Il ne faut pas sous-estimer l’aide de la 4e division d’infanterie américaine, qui aide aux opérations de nettoyage de Paris. Nous disposons de documents qui montrent des chars de cette 4e division Boulevard Ménilmontant, des soldats devant la mairie du XXe arrondissement à Gambetta.

     

     

    JOL Press : Dès lors, Leclerc ne s’arrête pas là et s’en va poursuivre le combat…

    Christine Levisse-Touzé : Il ne faut pas se tromper d’objectif : le général Leclerc est sous les ordres de de Gaulle, il avait une mission politique, la libération de la capitale, ce qui n’est pas rien, la libération de Paris c’est l’enjeu du pouvoir, la reconnaissance de facto du gouvernement provisoire d’Alger que préside de Gaulle. Il obéit, il réussit, mais la libération de Paris ne signifie pas la fin de la guerre. Et ça il ne faut pas l’oublier, il faut poursuivre le combat.

    Le 30 août, au Nord de paris, Leclerc doit repousser la contre-attaque allemande, et je vous rappelle que le soir du défilé du 26 août 1944, il y a un bombardement sévère des Allemand à l’Est de Paris. La guerre continue. Il doit compléter ses effectifs, car il y a tout de même eu 156 morts dans ses rangs, puis poursuit sa mission de libération, en Lorraine, en Alsace. Je vous rappelle que la prise de Strasbourg est également un temps-fort et doit honorer le serment de Koufra. Et puis après les combats se continuent, notamment en janvier 1945 dans la poche de Colmar, avant la ruée finale vers l’Allemagne.

     

    JOL Press : Quels étaient les rapports entre de Gaulle et Leclerc ?

    Christine Levisse-Touzé : Des rapports de subordonnés, Leclerc, aux supérieurs, de Gaulle. En même temps le général Leclerc a un fort tempérament, il y a pu avoir des accrochages,

    mais Leclerc est un fidèle de De Gaulle !!

     

    et il ne déroge jamais de sa mission et de son sens patriotique, et donc du général de Gaulle, car c’est la personnalité qui incarne le combat pour la libération.

     

    JOL Press : L’histoire accorde-t-elle assez d’importance au général Leclerc ?

    Christine Levisse-Touzé : Non pas les livres d’histoire à l’heure actuelle. Pas plus qu’un Moulin également. Les livres d’histoire sont squelettiques, je crois qu’ils ne sont pas là pour former les citoyens et je trouve ça regrettable.

     

     

    JOL Press : Quel aurait été le rôle du général Leclerc s’il n’était pas mort aussi rapidement ?

    Christine Levisse-Touzé : Je suis historienne, directeur de recherche à Paris IV, je ne fais pas de simulation historique, seulement mon métier. Je suis fondamentalement historienne, je n’aime pas l’histoire-fiction. Il meurt d’un accident d’avion en 1947. Leclerc avait montré toute sa dimension militaire et politique durant la Seconde Guerre Mondiale. Il avait pris conscience aussi d’un phénomène nouveau et qui n’allait plus quitter la scène internationale : le fait colonial. Cette guerre fut un tournant et il savait que rien ne serait comme avant. Il était conscient de l’évolution de son temps et de l’évolution des territoires de l’empire, des bouleversements engendrés par cette Seconde Guerre Mondiale.

    Le seul souhait qu’il n’a pas plus accomplir, c’est cette demande au général de Gaulle d’être nommé résident général au Maroc, mais de Gaulle a préféré le nommer dans le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient. Donc quand il est inspecteur des forces armées en Afrique du Nord un an plus tard, c’est sans doute là un de ses vœux qui se réalise, mais en même temps, à la lecture de ses écrits, on voit aussi quelqu’un de profondément meurtri des divisions d’après-guerre, de cette évolution et peut-être d’être en avance sur son temps.

     

    JOL Press : Pour conclure, parlez-nous de l’action de votre musée.

    Christine Levisse-Touzé : Notre musée s’appelle Musée du général Leclerc de Hautecloque et de la libération de Paris-Musée Jean Moulin de la ville de Pairs. On a une donation du fond historique de la fondation maréchal Leclerc et un legs d’une amie de Jean Moulin, renforcé depuis par un legs de la famille de Jean Moulin. Il est situé au-dessus de la gare Montparnasse, face au Jardin Atlantique.

    Nous avons des collections très riches et un centre de documentation et de recherche ouvert du lundi au vendredi, tandis que le musée est ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10h à 18h. Il y a actuellement une très belle exposition sur « Redécouvrir Jean Moulin », jusqu’à la fin de l’année. Et pour 2014, une grande exposition à l’Hôtel de Ville sur la libération de Paris est prévue, pour donner tout le charme nécessaire au 70e anniversaire.

    >> Propos recueillis par Nicolas Conter pour JOL Press

     

     

    SOURCES

    http://www.jolpress.com/christine-levisse-touze-

    general-leclerc-liberation-paris-1944-article-821354.html

      

      

      

      

     

     

     

     

     

     

     

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    Jean Moncorgé

    dit Jean Gabin-chef de char

     

     

    Jean Gabin ne s'est jamais vanté d'une partie de sa vie où il délaisse les caméras pour s'engager dans les Forces Françaises Libres en avril 1943.

      

    Après de nombreuses péripétie, sa demande insistante de participer activement au combat sera réalisé puisqu'il deviendra chef de char, et combattra aux batailles du Rhin, jusqu'en Allemagne à Berchtesgaden !

     

     

     

    "Je ne pouvais pas rester les mains dans les poches, continuer à faire des grimaces devant une caméra en étant payé en plus, et attendre tranquillement que les autres se fassent descendre pour que je retrouve mon patelin"

      

      

    Jean-Alexis Moncorgé dit Jean Gabin dans la 2e DB

     
    Jean GABIN (1904-1976)

    Après avoir failli une première fois suivre la 2e DB en France, Gabin enrage de rester coincé à Alger. A force d'insistance, il obtient de suivre une formation de conducteur de tank. Il revient ainsi en France à l'automne 1944 par Brest, pour participer ensuite aux combats en Lorraine comme chef de char "Souffleur II".
      
    En février 1945, Jean Gabin retrouve Paris le temps d'une permission.
     
      
     

    Engagé pour toute la durée de la guerre, Gabin est envoyé, en avril 1945, avec son unité pour libérer les Résistants FFI assiégés depuis des mois dans Royan.
     
     
      
     

    Démobilisé en juillet, il rentre en France où il est décoré de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre.
      
    Refusant de participer au défilé du 14 Juillet sur les Champs-Elysées, il le regarde de la fenêtre de l'hôtel Claridge:

    J.G : "J'étais donc aux premières loges pour assister à la parade militaire et j'ai évidemment vu passer mon char "Souffleur II".
      
    A sa tête il y avait mon second,
      
    Le Gonidec, qui avait l'air content d'être là.
      
    C'était con, mais j'ai pas pu m'empêcher de chialer..."
     


    Source : Jean Gabin par A. Brunelin
    (Ramsey Poche Cinéma)
     
     


    Le "pacha" du souffleur.
     
     
     
     
    Marlène Dietrich et Jean Gabin un couple éphémère de la guerre
     
     

     

     Ses rôles ont fait de Jean Gabin une légende du cinéma français.

      

    Mais que sait-on réellement de l'histoire de cette star populaire que la pudeur incitait au silence ? Derrière ce visage dur se cachait un homme avec ses failles, ses inquiétudes et ses blessures son désarroi, ses pleurs.

      

    On découvre notamment comment le second maître Moncorgé s'est retrouvé au milieu des soldats prenant d'assaut le repaire d'Adolf Hitler à la fin de la guerre.

      

    Pourquoi celui qui, toute sa vie, rêvait d'être reconnu comme un paysan a-t-il été pris en otage par 600 agriculteurs dans son domaine de l'Orne ?

      

    Pour quelle raison ce père de famille attentif a-t-il refusé de se rendre au mariage de sa fille ?

      

    Grâce aux témoignages inédits de ses enfants, et de ses copains de régiment, les équipes d'«Un jour,un destin» reviennent sur la personnalité complexe de Jean Gabin.

     

      

      

     Sources

     http://souvenezvous44.blogspot.fr/2011/01/j

    ean-moncorge-dit-jean-gabin-dans-la-2e.html

     

     

     

     

     

     

     

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    Robert Guédon, alias "Robert" ou "capitaine Robert", né le 5 février 1902 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et mort à Bromont (Québec), le 11 mai 1978, est un résistant français, et l'un des fondateurs de la Résistance en zone occupée durant la Seconde Guerre mondiale.

     

    Biographie

     

    Officier de tirailleurs sorti de Saint-Cyr, promotion "Du Chevalier Bayard", combattant du Rif, le capitaine Guédon fait la connaissance d'Henri Frenay pendant un stage à l'école de guerre où il devient spécialiste du 4e Bureau (Transports). Commandant une compagnie du 13e régiment d'infanterie motorisée, il est blessé par l'éclatement d'une bombe au début de l'offensive allemande.

    En liaison avec le capitaine Henri Frenay et le lieutenant de Froment, Guédon organise en zone Nord le mouvement Libération Nationale (renseignement, propagande).

    Quand le groupe Combat Zone Nord est annihilé par les arrestations, Guédon passe en zone Sud où il est remis à la disposition de son arme.

    Guédon commande au Maroc une compagnie du 7e régiment de tirailleurs marocains.

      

    Le 17 août 1942, il épouse Reine Joly, responsable du groupe de Caen, qui s'était évadée avec lui de la zone occupée.

      

      

    Au moment des débarquements alliés, il refuse de se battre contre les Américains.

      

      

    Pendant la campagne de Tunisie, Guédon est chef du 4e Bureau (Transports) de la division marocaine de montagne.

      

    Affecté comme instructeur dans une école d'état-major, il entre ensuite au commissariat des prisonniers, déportés et réfugiés où le commandant Frenay le charge d'organiser le futur rapatriement des Français détenus en Allemagne.

     

      

      

    Sources

      

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:R%C3%A9sistance_fran%C3%A7aise

     

     

     

     

     

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    LA RESISTANCE

     

    RESISTANCE

     

     

     

    L'ARMEE DES VOLONTAIRES

     

     

    A l'automne 1940, vraisemblablement en liaison avec l'Intelligence Service, un groupe de Résistance se forme à Caen sous l'impulsion de l'artisan couvreur René Vauclin, de sa femme Olvie, et du masseur-kinésithérapeute Jean Duthil qui en sera le véritable animateur.

     

       

    Le recrutement se fait par le biais de plusieurs réseaux de sociabilité.

     

     

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/thomas-robert.htm

     

    Madame Vauclin fait appel à des hommes, comme Robert Thomas, qui

    lui avaient déjà apporté leur concours lorsqu'elle s'était occupée d'aider des soldats britanniques ou des prisonniers de guerre français à échapper aux Allemands au cours de l'été 1940. Son époux enrôle des collègues, qu'il connaît particulièrement bien pour les côtoyer sur des chantiers de construction,

     

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/rene-duchez.htm

     

     

    tels le plombier Fernand Amène ou l'artisan peintre René Duchez.

     

    Ce dernier contacte d'anciens officiers ou sous-officiers du 3è régiment du train, l'unité à laquelle il avait appartenu pendant la campagne de 1940,

     

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/dumis-leon.htm

     

     

    notamment Léon Dumis, le charcutier André Masseron

     

     

     

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/leonard-gille.htm

     

    de Bretteville-sur-Laize, ou encore le capitaine de réserve Léonard Gille.

    Avocat membre influent du Parti radical dans le Calvados, celui-ci sait attirer

     

     

     

     

     

    certains de ses amis politiques, tels que Marcel Girard, William Faure et d'autres, dont quelques uns sont des francs-maçons également poussés à agir en raison de la politique répressive de Vichy à leur encontre.

     

     

     

    A la fin de l'année 1940, le groupe se rattache, par l'intermédiaire de

     

    Jean Château, contrôleur des contributions à Caen, à l'Armée des Volontaires, un mouvement fondé à Paris au cours de l'été

    par le commandant René Lhopital, ingénieur civil des Mines et

    ancien aide de camp du maréchal Foch.

     

       

     

    S'implantant progressivement dans le Calvados, l'Armée des Volontaires se livre à des activités de propagande et distribue le journal Pantagruel, imprimé à Paris par l'éditeur de musique Raymond Deiss. Quelques uns de ses membres appartiendront

     

    au groupe de John Hopper , un agent britannique.

     

    Cependant, l'activité principale de l'organisation est la collecte de renseignements concernant les troupes allemandes ou les usines travaillant pour le Reich.

     

    Mais il semble que les liaisons avec Paris, assurées d'abord par André Donnay puis, après l'arrestation de celui-ci, par le docteur Channel, de Nevers, aient quelque peu laissé à désirer; ce qui en définitive ne pouvait que nuire à l'efficacité du travail fourni.

     

     

     

    Par ailleurs, des dissensions politiques paraissent s'être fait jour assez tôt.

     

    Léonard Gille et ses amis radicaux, anticipant très largement sur les événements, font la part belle aux discussions sur le devenir de la France libérée ;ce qui a pour effet d'indisposer ceux qui pensent qu'il faut, avant tout, lutter contre l'occupant

     

    comme le sculpteur Robert Douin .

     

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/douin-robert.htm

     

    Fin 1941, le départ précipité du Calvados de Duthil, recherché par la police allemande, ajoute encore aux difficultés que connaît localement l'Armée des Volontaires, sans parler des contacts de plus en plus difficiles avec Paris à la suite de la cascade d'arrestations qui décapite en grande partie le mouvement au début de l'année 1942.

     

     

     

    Il faudra attendre le printemps suivant pour que le groupe trouve un second souffle.

    Marcel Girard parvenant alors à l'intégrer à une formation plus dynamique,

    l'Organisation Civile et Militaire.

     

     

     

    Sources:

     

    Archives de Jean Quellien

     

     

    LA RESISTANCE

     

     LISTE de tous les RESISTANTS NORMANDS

     

      

     

    http://sgmcaen.free.fr/intro-resistance.htm

     

     

     

     

     

     

    sources :

    BLOG LIEN -

     

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/armee-des-volontaires.htm

     

     

     

     

     

     

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    CHRONOLOGIE DE L'OCCUPATION A CAEN  

    1940-1941-1942-1943- 1944

     

      ANNÉE 1940

      

    Régiments formés à Caen de l'été 39 à l'été 40:

    36°RI, 129°RI, 22°RA, 43°RA et 222°RA.

     

     

     

    A partir du 12 septembre 1939, les deux quotidiens locaux du soir  :

      

    "Le Journal de Caen" et "Le moniteur du Calvados" forment une édition commune de guerre qui paraitra jusqu'au 4 juin 1944 sous le titre de :

     

    "La Presse Caennaise".

     

     

    "Photos Archives municipales de Caen". Constructions de tranchées-abris place Saint-Gilles et promenade Saint-Julien.

    Pendant toute la drôle de guerre, les élèves des Ecoles normales de filles et de garçons de Caen sont contraints de se replier sur la côte, à Arromanches, pour y suivre leurs cours.

     

    Ces derniers leur sont dispensés dans deux hôtels de la station balnéaire, réquisitionnés pour l'occasion.

     

     

    Avril: Le Journal de Normandie, fondé à Rouen en 1785, installe à Caen une édition locale quotidienne qui sera diffusée jusqu'au débarquement, journal bien entendu favorable à la politique de collaboration.

    16 mai : Le conseil municipal de Caen s'inquiète de l'afflux de réfugiés

     

     

     

    Au début du mois de juin Caen accueillait dans ses trois hôpitaux plus de 300 blessés, ils étaient 1 300 à la fin de mois.

    27 mai : Caen devient zone des armées

    fin mai: Prières publiques à l'église Saint-Etienne.

    1 juin : L'ordre de ne pas évacuer la ville est donné

    2 juin:

    A Saint Etienne, une cérémonie pour la France en présence de Mgr Picaud évêque de Bayeux et Lisieux et de toutes les autorités.

     

     

    10 juin: Un énorme nuage de fumées noires obscurcit le ciel durant plusieurs heures au milieu de l'après-midi ensoleillé, c'est l'incendie volontaire des installations pétrolières du Havre, rive droite de la Seine.

    11 juin:

     

    5 000 réfugiés arrivent par bateaux et sont en partie hébergés dans les cinémas.

     

     

    Source: Collection V. et A. Benhaïm, photo présentée page 18 de ce livre, l'exode Bd Bertrand le 16 juin au soir

    Source: annexe de ce livre; André Detolle Henry Graux 

    18 juin : A 06H00 les Allemands venant de Falaise entrent dans une ville déserte. Une brève fusillade éclate rue des Coutures: un officier français et un soldat allemand sont blessés. Les soldats en uniformes rencontrés en ville sont désarmés et conduits à la caserne Hamelin, seul bâtiment gardé militairement par les Allemands.

    Anecdote celui qui reçoit officiellement le premier officier allemand est Joseph Poirier adjoint au maire celui qui recevra le 9 juillet 1944 le premier officier allié à se présenter à la Mairie le major britannique Helmuth.

    Les salles de cinéma sont fermées.

    Trente pillards (sur le port et à la gare SNCF) sont arrêtés et jugés le 20 juin par le tribunal correctionnel.

    19 juin: Quatre jeunes filles de Caen - Mlles Alice Taburel, 21 ans et Thérèse Beaufils, 20 ans, du Vaugueux, Yvonne Angot, 22 ans, et Madeleine Orel, 20 ans, de la rue Saint Pierre, - sont surprises à écrire à la craie, sur les murs, des injures antiallemandes. Elles seront "sévèrement admonestées". C'est sans doute le premier geste spontané de résistance à Caen.

    20 juin : Installation de la 216e division allemande dans les magasins de manutention militaire (En 2009, rue de Valleuil à Mondeville dans les locaux actuels de la Pharmacie aux Armées)

    Les centraux téléphoniques sont investis par la  Feldnachrichten-Kommandantur 25. La F. NaKdtr. 25 a été créée le 18.04.1940 à Hanovre. Le commandant était du 18/04/1940 au 01/08/1941, l’Hauptmann Heydeck, qui a été remplacé par le Major Blum. La compétence de la NaKdtr F. 25 s’étendait de Caen, aux îles Anglo-normandes. Dépend du Commandant militaire allemand en France occupée (le Militärbefehlshaber in Frankreich, MBF). A la rubrique Mai 1942, le Nachrichtenführer, un Major de la Luftwaffe, il pourrait s'agir du Major Blum.

    Le Flughafen-Bereichs-Kommando 8/VII,Luftwaffe installe son E-M au 168 rue Caponière dans l'Ecole Normale d'Instituteurs.

    Les 150 agents de la Défense passive (DP) sont versés dans la police auxiliaire de la ville sous les ordres d'un adjoint au maire Julien Lenoir .

    22 juin : Une mutinerie éclate à la Maison Centrale de Beaulieu vers midi. L'administration pénitentiaire doit faire appel aux pompiers avec leurs lances à eau (aux Allemands selon une autre source) pour rétablir l'ordre.

    Source: Collection V. et A. Benhaïm, photo présentée page 18 de ce livre, défilé des troupes d'occupation juin 1940.

    Source: photo présentée page 7 de ce livre, les Allemands rue des Jacobins devant le porche de la Sainte Famille, institution tenue par des religieuses, pour jeunes filles seules et nécessitantes, repas du midi et du soir avec un dortoir.

    23 juin : Installation de l'Orstkommandantur 630 au 9 rue Georges Lebret (1er étage) avec l'Hauptmann Schweikart.

    Tampon Orstkommandantur von Caen

    La Kreisskommandantur 884 au 9 rue Jean Eudes dans les locaux de l'hôtel de Ville avec l'Hauptmann Jamin.

    Le préfet du Calvados est convoqué au château de Balleroy par le Generalleutnant Hermann Böttcher commandant des troupes d'occupation pour l'arrondissement de Caen.

    juin : La Feldkommandantur 723 (FK 723) s'installe à l'hôtel Malherbe, place Foch .

    A droite l'hôtel Malherbe réquisitionné, siège de la Feldkommandantur 723.

    24 juin : L'heure allemande remplace l'heure française, communiqué dans la Presse quotidienne caennaise: "Avance de l'heure; Afin d'unifier l'heure, la Kommandantur a prescrit d'adopter cette nuit à Caen l'heure de l'Europe centrale; à minuit, il faudra donc avancer d'une heure les montres et les horloges." (source)

    juin: Actes de pillage allemands: des chaises et des tables au Lycée Malherbe. L'Institution Saint-Joseph, rue des Rosiers, est réquisitionnée (elle le sera jusqu'en juillet 44). Un hôpital militaire (Kriegslazarett) est installé dans le Lycée de Jeunes Filles, rue Pasteur, jusqu'en avril 44.

    Pillage, par ses employés, d'un commerce du boulevard des Alliés - il a fallu une camionnette pour charger le butin, - et du magasin de vêtements du Centre d'Accueil des Réfugiés, à la gare Saint Martin : 3 arrestations dans chaque cas, Et 6 condamnations de 3 à 8 mois de prison ferme pour tentative de vol d'effets militaires dans des wagons en gare de Caen. Arrestations de 14 mineurs de 11 à 16 ans et d'un majeur de 24 ans pour le même motif.

    Les commerces abandonnés sont réquisitionnés et gardés par les volontaires de la Défense Passive. Ils seront ouverts quand les stocks du concurrent le plus proche seront épuisés, et leurs marchandises seront vendues à prix coûtant

     

    "Photo collection François Robinard avec son aimable autorisation »

    Boulevard Bertrand (entre les 2 marchés est-il indiqué au dos) le 12 juillet 1940. Photo prise par un pigiste du Journal "l'Eveil Normand" (qui cessera sa parution quelques jours plus tard, refusant la collaboration)

     

    19 juillet : Réouverture des salles de cinéma (sauf pour le Trianon qui attendra jusqu'au 15 septembre, le Majestic est réservé à l'occupant.

    21 juillet: Le Journal de Normandie publie la liste des camps de prisonniers français à Caen: les casernes Decaen et Hamelin (en entrant dans Caen le 18 juin, les Allemands ont fait prisonniers tous les jeunes qui étaient en instance d'incorporation caserne Hamelin; une partie, les plus avisés, l'avaient quittée)

    Source: Collection Télitchko, couverture et pages de garde de ce livre, officiers place Saint-Pierre et devant la pharmacie du Progrès à l'angle de la Place Saint-Pierre et de la rue Saint-Jean.

    Il y a deux camps de regroupement des prisonniers de guerre français à Caen : le quartier Claude- Decaen et les locaux de la Foire-Exposition, place d'Armes. Des jeunes gens se proposent comme commissionnaires pour acheter en ville des denrées réclamées par les P.G., mais ils empochent les billets et disparaissent. Certains reviennent dans l'espoir de trouver une nouvelle dupe: ils sont reconnus et arrêtés.

    Pas de bus urbains: ils ont été réquisitionnés pour transporter du ravitaillement à Paris.

    6 août : La Gestapo perquisitionne la Loge Maçonnique Thémis rue Neuve Saint Jean ainsi que les domiciles des trois principaux dignitaires de la loge.

    août: Epidémie de typhoïde, 30 morts.

    La Kommandantur ordonne le départ de tous les réfugiés non domiciliés à Caen, sauf les malades et ceux qui ont trouvé une embauche, avant le lundi 12 à midi.

    16 août: Le conseil municipal de Caen vote la création d'une boucherie municipale pour réguler les prix de la viande ( ce sera un échec fermeture un mois après), et un programme de travaux pour lutter contre le chômage et donner du travail à 400 ouvriers : creusement de tranchées place Gambetta, réfection de chaussées et trottoirs et... désherbage de la Prairie.

    Outré par les sifflets qui ont accueilli, dans un cinéma, une parade des troupes du Reich présentée aux actualités, le lieutenant-colonel Elster, chef de la Kommandantur 723, ordonne une couvre-feu de 20h à 5h du matin et interdit la programmation de films.

    Des Allemands dans le château. A gauche le clocher de Saint Pierre. A droite photo Bundesarchiv. Deux soldats allemands sur le rempart ouest surplombant la rue de Geôle, les deux clochers dans le lointain sont ceux de Saint Etienne et celui à droite est celui des Bénédictines rue Elie de Beaumont. Voir 4 ans plus tard en juillet 1944. Des graffitis photographiés en 2011.

    Source. Le portail sud de la salle de l'Echiquier du château, inscription allemande au-dessus du tympan. On peut déchiffrer : Beim Pferd wie bei den Frau muß man auf Rasse schaun. Que l’on peut traduire par : Chez les chevaux comme chez les femmes, on doit regarder la race. C’est une expression assez connue en Allemagne à l’humour de garnison, ce qui est le cas ! Il faut un peu d'explication: 1. La "race" dans ce sens n'a rien à voir avec des théories sur les races ou le racisme. On dit d'une femme qu'elle est "rassig" ou qu'elle a de la race ("sie hat Rasse") quand elle a du chic, est belle et a de classe. 2. "schaun", proprement écrit "schau'n" est une abréviation de "schauen" = regarder, voir. 3. Pour que ça rime, il faut dire "Beim Pferd wie bei den Frau'n muß man auf Rasse schaun'n" ou "Beim Pferd wie bei den Frauen muß man auf Rasse schauen" ou "Bei Pferden wie bei Frauen muß man auf Rasse schauen", parce que "schau'n" ne rime qu'avec le pluriel de "Frau" (merci à Ernst von Heydebrand). Avant. De nos jours.

    24 août: Le conseil municipal vote 30.42 millions de francs (plus de 10 millions d'euros) de travaux supplémentaires de construction et d'aménagement pour lutter contre le chômage.

    21 septembre: Rétablissement de la ligne SNCF Caen-Paris par Lisieux interrompue depuis le 17 juin.

    La Compagnie des Tramways Electriques de Caen annonce une modeste reprise des lignes de bus urbains: elle n'a plus que 4 véhicules et manque de carburant.

    Les accidents avec des véhicules militaires sont de plus en plus fréquents et souvent graves. Soumise à la censure, la presse ne mentionne pas la nationalité des véhicules, mais personne ne peut s'y tromper : les seuls véhicules militaires qui circulent sont allemands.

    Un rapport vétérinaire signale un cas de rage canine: la divagation des chiens et chats est interdite.

    Rappel de la Kommandantur: les lampes de poche et les phares de vélos doivent être de couleur bleue ou orange, le rouge et le vert étant réservés à la Police. En conséquence, les feux rouges arrières doivent être camouflés en orange.

    Source. Place du 36e, entre la garage Renault et le garage Peugeot sur la droite de la rue du 11 novembre (derrière les pancartes) , dans le fond le Monument aux morts de 1914-1918.

    Pancarte supérieure: Verpfl Amt = Verpflegung Amt = Bureau de l’Intendance

    En dessous: Heeres Kraftfahr Park 50? Aussenstelle = Antenne (succursale) d'une unité technique de réparation de véhicules de l'Armée de Terre allemande (Heer) peut être 503 ?

    A gauche, en haut:  FMV = Funk Militärverwaltung = Transmissions de l'administration militaire (certainement le grand bunker de télécommunications Wn 111 type R618 sur la place Gambetta entre la Préfecture et la Poste)

    En dessous: Kriegs Lazarett = Hôpital militaire, l'hôpital civil avenue Georges Clemenceau réquisitionné par les Allemands

    En bas: MVSt = Militärverwaltungstab = Etat-major de l'administration militaire

    Source photo de gauche - Photo de droite coll. franavia. Le Monument aux morts de la guerre de 1870 (Aux enfants du Calvados) à l'entrée du Quai de Juillet (place du 36e RI). La statue de bronze a été fondue durant l'Occupation (après ce cliché) et le reste entièrement détruit dans les bombardements de 1944.

    14 et 22 octobre: La Gestapo perquisitionne le domicile et interroge le vénérable de la loge Thémis.

    21 octobre : Tracts distribués à Caen reproduisant un discours de Churchill .
    octobre : Henri Leveillé , agent de Caen-Central, organise la résistance des P.T.T. qui couvrira une grande partie du département à partir de mai 1941

    Réouverture du théâtre de Caen, avec un illusionniste et un chansonnier montmartrois.

     

    La Feldkommandantur interdit les Chantiers de la Jeunesse , les Compagnons de France (deux organisations de jeunes créées par Vichy) et le scoutisme.

     

    24 octobre: Pour la première fois le terme "marché noir" est utilisé dans "La Presse Quotidienne Caennaise".

     

    25 octobre: "la Presse Quotidienne Caennaise" devient "la Presse Caennaise" tout court, sur deux à quatre pages grand format.

     

    L'Hauptmann Schweikart, commandant l'Orstkommandantur 630 de Caen, annonce que 100 PV ont été dressés en une semaine pour infraction au camouflage des lumières.

     

    30 octobre: obligation est faite aux restaurateurs d'exiger les tickets d'alimentation correspondant aux repas qu'ils servent.

     

    Tout est contingenté avec des tickets

     

    La municipalité exige que les ordures ménagères soient incinérées avant d'être mises dans les poubelles, pour gagner du volume et économiser du carburant pour leur enlèvement. Mais avec quel combustible?

     

    Source: Collection Télitchko, page 15 de ce livre, Allemands dans un camion près de l'église St Pierre

    novembre: La ville de Caen acquière 8 000 stères de bois dont les trois quarts pour les boulangeries et les commerces.

    Les Juifs de Caen sont invités à se présenter au service étranger du commissariat munis de leur carte d'identité.

    A la demande du médecin-chef de la Kommandantur, le maire interdit de déverser les eaux usées dans les caniveaux, pour raison d'hygiène. Beaucoup d'immeubles de Caen ne sont pas encore raccordés au tout-à-l'égout.

     

    11  novembre: manifestation publique et spontanée de résistance à l'occupant, avec une cérémonie improvisée au Monument aux morts de 1914-18, place Foch ... devant l'hôtel Malherbe, siège de la Kommandantur. Des participants sont arrêtés et inscrits sur une liste de suspects à emprisonner en priorité comme otages. En 1940, plusieurs seront arrêtés à ce titre, en représailles d'attentats, et envoyés dans les camps de concentration nazis, dont beaucoup ne reviendront pas. (pas une ligne dans la presse locale, qui évoque en revanche la manifestation sur la tombe du Soldat Inconnu, le même jour à Paris)

     

    Source - Le quartier Lorge dans le fond le clocher de la chapelle de la Visitation et à gauche les flèches de Saint Etienne.

     

    Le premier Foyer Municipal de la Jeunesse est créé dans les locaux du Patronage Saint Pierre, rue des Cordes

    Faute de chauffage et d'éclairage, la préfecture fixe les heures d'ouverture et de fermeture des' bureaux, usines, ateliers, commerces, établissements d'enseignement  et et administrations à 9h30 et 18h. Seuls les magasins d'alimentation sont autorisés  à ouvrir à 8h30 et à fermer à 19h.

    28 novembre: le conseil municipal de Caen vote des crédits de 600 000 Fr. (près de 200 000 euros) peur constituer des stocks de bais, de pommes de terre et de légumes secs, et de 1,25 million de Fr. (plus de 400 000 euros) pour une réserve de farine.

     

    28 novembre: Coupure de câbles téléphoniques route de Falaise. La Kommandantur interdit la circulation de 19h à 8h du 2 au 10 décembre, mais le maire obtient une "rallonge" de deux heures. Tous les hommes de 18 à 60 ans sont réquisitionnés pour garder le câble sur 2 km. Le maire, ses 5 adjoints, des conseillers municipaux, l'ancien député et ministre Camille Blaisot prennent la première garde.

     

    Source: annexe de ce livre

    décembre: La ville essaye de constituer des stocks de bois soit en s'en procurant 4135 stères dans la forêt de Balleroy et 4 500 autres provenant des coupes des Domaines soit en décidant l'abattage des arbres du Cours Caffarelli pour 2 500 stères.

     

    Source: annexe de ce livre

    Des "queues" de 300 à 400 personnes embouteillent les trottoirs devant les permanences de quartier qui distribuent les cartes de ravitaillement. Par décision municipale, ceux qui ne se présentent pas au jour fixé passeront leur tour jusqu'à la prochaine distribution.

    Déclaration obligatoire des stocks privés de pommes de terre au dessus de 25 kg.

     

    Police française et Feldgendarmerie provoquent des rafles contre les prostituées, 34 femmes suspectes sont envoyées au service sanitaire.

    Le recensement des Juifs effectué par l'administration française est remis à la Feldkommandantur.

    "Photo Archives Municipales de Caen" Une prise d'arme devant la caserne Lefebvre dans l'enceinte du château

    31 décembre : Ouverture à Caen d'un nouveau cinéma «le Normandie» rue Saint Pierre.

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    ANNÉE 1941

     

    Janvier 1941, la police caennaise regrette que des soldats allemands vivent en concubinage avec des prostituées et dénonce certaines maisons de la ville qui « sont de véritables officines de débauche échappant à tout contrôle, car occupées exclusivement par des militaires allemands ».

    Janvier: Installation d'un délégué du Commissariat général aux Sports.

    Janvier: La Prairie est gelée.

    21 janvier. Câble saboté rue des Jacobins, la Feldkommandantur ordonne qu'il soit gardé par des requis.

    L'Orstkommandant ordonne la garde des câbles téléphoniques du Bd des Alliés à la place du 36é.

    27 janvier: La police caennaise procède à l'arrestation de 6 militants caennais des Jeunesses communistes : deux autres ont réussi à s'enfuir.  Les autres, dont Roger Bastion, 27 ans, forgeron à la S. N. C. F., et André Montagne, 18 ans, électricien, écopent de 4 à 8 mois de prison et 1 000 Fr. d'amende (281 euros). .

    Les Courriers Normands décident le passage au gazogène, une usine à charbon de bois est installée dans une annexe de la gare Saint Martin.

    Soldats allemands au marché Saint-Pierre.

    Source. Un groupe de 5 soldats allemands rue Basse devant la venelle Maillard à l'Est de la Tour Leroy. Ce sont des Fliegern (soldat de seconde classe) de la Luftwaffe (cf les pattes de col)

    2 février : Par suite d'un acte de sabotage commis dans la rue des Chanoines, l'Oberstleutnant Elster ordonne la garde des câbles, et l'interdiction de circuler entre 20 heures et 6 heures

    6 février : Le Maire de Caen tente, dans un communiqué, de dissuader de toute tentative de sabotage sur les câbles

    Réquisition pour le 9 février de 14h à 16h pour garder les câbles téléphoniques allemands.

    10 février : L'Oberstleutnant Elster, commandant de la Feldkommandantur 723, ordonne la levée de garde des câbles dans les rues des Jacobins et du 11 Novembre, mise en place le 21 janvier. Levée aussi de l'interdiction de circuler entre 20 heures et 6 heures.

    Source: Collection Télitchko, page 13 de ce livre, les Allemands occupent la caserne Hamelin.

    février: L'occupant présenté une demande, jugée injustifiée, de 88 000 francs de travaux à la brasserie Chandivert.

    L'Orstkommandantur annule les laissez-passer permettant de circuler la nuit: pour empêcher les fraudes, les nouveaux "Ausweis" porteront le numéro d'immatriculation du véhicule autorisé.

     fin février : Sabotage d'un câble de l'armée allemande sur le boulevard Bertrand à hauteur des Etablissements Binet .Mise en place d'un service de garde pour la surveillance des câbles de jour et de nuit à partir du 2 mars à 18H.

    mars : Naissance du mouvement « Ceux de la Résistance» à Caen et Argences

    mars: Suppression des conseils municipaux, remplacés dans les villes de plus de 10000 habitants par une municipalité nommée par le ministère de l'Intérieur. Élu en 1925, André Détolle est maintenu maire.

    mars : Le tribunal Correctionnel de Caen condamne 8 jeunes qui avaient transporté des tracts et des papillons contre le gouvernement de Vichy à des peines de 8 mois à 3 ans de prison.

    Câble coupé boulevard Bertrand : les Caennais mâles adultes sont requis pour monter la garde toute les nuits, à raison de 25 sentinelles espacées de 50 m.

     

    30/31 mars : Un câble est coupé à l'entrée de la ville de Caen. Mise en place le 2 avril de 16 postes de garde

    4 avril : L'affaire Degrelle devant le tribunal de la Feldkommandantur de Caen

    Source: Collection V. et A. Benhaïm, photo présentée page 121 de ce livre, la cour martiale allemande va se réunir, rassemblement près du Palais de Justice, le 4 avril 1941.

    Léon Degrelle, chef du Parti fasciste belge Rex est arrêté sur ordre des autorités de son pays le 10 mai 1940, le jour-même de la grande attaque allemande à l'Ouest. En raison de l'invasion rapide de la Belgique, il est remis à la Gendarmerie française cinq jours plus tard. Degrelle est alors intégré dans un convoi, comprenant principalement des personnes suspectées d'être des espions appartenant à la Cinquième colonne, qui est évacué de prison en prison vers le sud devant la poussée de la Wehrmacht. Parti de Lille, escorté par des gardes mobiles, il passe par Rouen, Évreux, Lisieux et Caen, pour aboutir plus tard au Puy.

    Libéré après la défaite de la France, Degrelle porte plainte auprès des Allemands pour les corrections qui lui ont été infligées par certains gardiens à Lisieux et Caen.

    Source: annexe de ce livre

    Un surveillant de la maison d'arrêt de Lisieux, Georges Bihoreau, et deux de ses collègues de la maison centrale de Caen, Louis Philippe et Pierre Laignel, sont ainsi traduits devant le tribunal de la Feldkommandantur de Caen le 4 avril 1941.

    Louis Philippe est condamné à deux ans de prison, déporté le 22 juillet 1941 à la forteresse de Mannheim, il y décède un an plus tard.

    Pierre Laignel est condamné à deux ans et demi de détention. Il est déporté en Allemagne le 23 juin 1941 et interné dans les prisons de Sarrebruck et Francfort. Libéré le 22 août 1943, il regagne la France.

    Source: Collection Télitchko, page 19 de ce livre, Allemands Boulevard des Alliés

    12 avril : La garde des câbles est levée

    14 avril : Sabotage d'un câble à la périphérie de Caen (rue de Falaise et Bd Dunois). l'Oberstleutnant Elster ordonne de nouvelles gardes.

    16 avril : 20 postes de gardes sont établis. Interdiction de circuler pour la population entre 20 heures et 6 heures

    26 avril : Nomination par Vichy du Conseil municipal.

    Source: Collection V. et A. Benhaïm, photo présentée page 24 de ce livre, fanfare et défilé allemands Place Saint-Pierre devant quelques curieux.

    29 avril : Circulation publique rétablie, garde des câbles boulevard Dunois supprimée, mais maintien route de Falaise.

    29 avril: Deux Caennais: Denys Boudard, 19 ans et Jean Hébert, 21 ans décollent de Carpiquet aux commandes d'un Bücker-Jungmann 131 de la Luftwaffe direction Christchurch à l'est de Bornemouth (Dorset-Angleterre)..

    mai : Sabotages de câbles à Caen

    mai: Vol de 3 tonnes de sucre dans un entrepôt du quai de Juillet.

    12 mai: départ su premier train de travailleurs volontaires pour l'Allemagne.

     

    15 mai : L'inhumation d'aviateurs anglais abattus près de Caen, provoque une véritable émeute. La chapelle de l'hôpital fermée aux Français est pleine de fleurs envoyées par des Caennais. Très nombreux sont les habitants qui se sont rassemblés, beaucoup tenant à la main un bouquet de fleurs. Défense est faite de suivre le convoi mais la plupart des assistants se dirigent vers le cimetière où doivent être enterrés les aviateurs. Surgissent alors six policiers allemands qui d'autorité font évacuer les Caennais. Les jardiniers du cimetière eux-mêmes doivent sortir. Une femme qui ne s'exécute pas assez vite reçoit un coup de poing asséné par un officier allemand. Cependant la foule poussée sans ménagement hors du cimetière se réfugie sur les voies adjacentes ; pourchassée jusque dans les immeubles, elle essaie encore de se maintenir sur les lieux. Une vingtaine d'arrestations sont effectuées. Comble de brutalité un policier monte en auto et fonce sur les groupes de jeunes gens massés sur les trottoirs. En dépit de ces violences, les fleurs seront portées dans l'après-midi sur les tombes, en présence d'une foule silencieuse et recueillie.

     

    29 mai : Dans la nuit du 28 au 29, un commando dirigé par l'agent britannique John Hopper , commet un sabotage spectaculaire dans un garage de la rue Robillard, cantonnement allemand de la 323.ID. Après avoir neutralisé et ligoté les hommes de garde, le groupe déroba les roues d'une partie des véhicules, cisailla les pneus des autres, rendit inutilisables les batteries et versa de l'acide dans les réservoirs, tout en emportant la plupart des pompes et 200 litres d'essence dans une camionnette. Cet exploit valut à la ville de Caen d'être frappée, en représailles, d'une amende d'un million de francs. Les roues des motos furent retrouvées au début du mois d'août 1941, lors d'une perquisition de la police, dans un garage (un simple hangar) loué par Hopper, rue du Gaillon, où il entreposait ses prises.

     

     

    Source: Collection particulière, page 20 de ce livre, rencontre autour du Bassin Saint Pierre.

     

     

    Source. Un allemand armé et deux pêcheurs Bassin Saint Pierre

     

    fin mai: La DP organise un important exercice dans le quartier Sainte-Thérése. Le maire et son conseil ainsi que la autorités allemandes suivent l'exercice. A cette époque la DP dispose de 900 agents.

    23 juin: Note préfectorale relative aux nouvelles rations de viandes .

    24 juin : Arrestation par la police municipale de Caen de 2 personnes détentrices de tracts communistes

    29 juin: Nouvelle manœuvre de la DP dans les secteurs centre-ouest et sud-ouest, mise en état d'alerte aérienne.

    25 juillet : Dans la nuit, vers 1 h 15, premier bombardement de Caen, la Royal Air Force lance 15 bombes incendiaires sur le quartier de la gare à Caen. 2 tués, un couple de commerçants.

    Source: Collection Télitchko, page 10 de ce livre, le drapeau nazi flotte sur l'Agence Havas. Source: Photo Georges Marie, page 14 de ce livre, des Allemands rue des Jacobins devant le porche de la Sainte Famille.(photo prise clandestinement dans la rue de la Gesatpo !)

    juillet : Coupure d'un câble rue de Falaise. La ville de Caen est condamnée à une amende d'un million de francs pour sabotages répétés.

    L'amende de 50 000 RM (1 000 000 de francs) infligée à la ville de Caen en juillet 1941 est répartie entre les habitants suivant les modalités d'application de la contribution mobilière.

    25 juillet: Ouverture dans les locaux du Lycée Malherbe d'un centre départemental d'accueil pour les prisonniers libérés.

    25 juillet : Visite à Caen de Jean Borotra, ministre des sports dans le gouvernement de Vichy .

    29 juillet : Condamnation à mort de Lucien Frémont par un tribunal allemand à Caen où il reste incarcéré jusqu'en mars 1942. (voir 11 avril 1942)

    Source: photo de gauche, photo de droite. Eglise Saint Pierre, à gauche vue de l'entrée du château; à droite de l'entrée de la rue Saint Jean, remarquer l'extrémité de la pancarte Soldatenheim (foyer du soldat) à l'hôtel d'Angleterre.

    1 août: Institution de la carte de tabac et forte augmentation, le paquet de gris passe de 4.50 francs à 6 francs (+33%)

    Carte de tabac

    28 août : Création d'une section spéciale à la cour d'appel de Caen, présidée par M. Riby , pour juger les crimes et les délits contre l'occupant

    1 septembre: Restriction des heures de circulation qui est interdite de 22 à 5 heures

    2 septembre: Prestation de serment de fidélité au maréchal Pétain prononcé par le Premier Président au nom de tous les juges : « Je jure fidélité à la personne du chef de l'État. Je jure et je promets de bien et honnêtement remplir mes jonctions, de garder religieusement le secret des délibérations et de me conduire comme un digne et loyal serviteur «

    septembre: Les parents de Paul Colette qui habitent quai Vendeuvre sont interrogés et soumis à une surveillance sévère.

    Arrestation d'un trafiquant en gare SNCF, l'enquête révèle qu'en un mois et demi, il a expédié plus de trois tonnes de beurre dans des malles étiquetées "linge et pièces mécaniques".

    du 6 au 21 septembre: exposition "La Normandie" au musée de la ville (l'introduction est signée par un certain A. Gessner, conseiller culturel allemand ?)

    Le musée de l'hôtel de ville

    20 septembre: Première audience de la section spéciale.

    25 septembre: Visite du Secrétaire général aux Anciens Combattants, François Musnier de Pleignes .

    A la fin du mois et au début d'octobre, reprise des courses de trot sur la Prairie: autrefois blanches, les tribunes ont été repeintes en vert pour un meilleur camouflage.

    A l'automne, la police caennaise est épurée : le commissaire central M. Charoy muté à Brest, un inspecteur de la sûreté révoqué, deux inspecteurs rétrogradés et remis en tenue et des auxiliaires licenciés.

    20 octobre: Restrictions de déplacement dues à la situation géographique du Calvados dont toute la partie Nord, bordée par la Manche, constitue l'un des maillons du Mur de l'Atlantique. En conséquence, est déclaré « zone côtière interdite» tout le territoire limité au Sud par une ligne qui commence, à l'ouest du département, sur la Vire, à hauteur de Saint-Fromond, se poursuit jusqu'à Vaucelles, au nord de Bayeux, longe la RN 15 jusqu'à l'Ouest de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe contourne Caen par le Nord, inclut les communes de Cuverville et d'Hérouville, passe au Nord de Troarn et rejoint la sortie Ouest de Pont-l'Évêque qu'elle évite par le Nord pour se terminer à l'ouest de Beuzeville.

    Deux Ausweis délivrés par la préfecture du Calvados: celui de gauche du 11 décembre 1941 est valable hors zone côtière interdite, celui de droite du 16 novembre 1941 est valable pour tout le département.

    novembre : Série d'arrestations qui frappent le réseau de Résistance « Hector ». Jacques Dugardin, André Michel et Gaston Renard , jugés en mai 1942 par la cour martiale de Caen, seront condamnés et exécutés. Les autres seront déportés

    11 novembre : Manifestation devant le Monument aux Morts de Caen.

    Place Foch, au centre le Monument aux Morts, à droite l'hôtel Malherbe siège de la Kommandantur 723.

    Parmi les manifestants les frères Colin Marcel et Lucien et le professeur Desbiot . Arrestations de 11 étudiants caennais ayant participé à la manifestation du 11 novembre

    Au cours de mois de novembre, 153 personnes sont embauchées par la FK723.

    novembre: Un ancien coureur cycliste crée un vélo-taxi.

    Des lycéens caennais créent une association "Les Jeunes du Maréchal": le siège est 10 rue Jean-Romain.

    décembre: Visite du préfet Jean-Pierre Ingrand , représentant du ministre de l'Intérieur en zone occupée.

    8 décembre : La Gestapo fait irruption dans le café Guérin, une pension de famille rue de Vaucelles et y tend une souricière dans laquelle vont tomber en quelques jours la plupart des responsables de la Résistance communiste du département.

    15 décembre : Exécution à Caen de 13 personnes dont le journaliste de "l’Humanité", Lucien Sempaix, et Michel Farré de Colombelles , arrêté pour distribution de tracts par les gendarmes français

    décembre : Le recteur, M. Daure , est relevé de ses fonctions. A son retour de déportation, il deviendra préfet du Calvados à la Libération.

     

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    ANNÉE 1942

     

    Un groupe de sabotage particulièrement actif fonctionne sous la direction d'un ingénieur électromécanicien, Georges Gallet des ateliers électromécaniques Lavalette-Bosch. Le groupe électrogène servant au balisage du terrain de Carpiquet est saboté ce qui occasionne l'arrêt pendant près de deux mois les vols de nuit.(Pas d'indication de date).

    janvier: 17 maisons de tolérance prospèrent à Caen, 4 maisons clandestines sont fermées et 51 prostituées sont expulsées.

    Place Saint-Sauveur: la statue en bronze d'Elie de Beaumont est démontée pour être fondue.

    Plus de 2 000 paquets de cigarettes sont volés à la gare.

    février: La police caennaise est étatisée.

    Les 6 "Fourneaux économiques" de Caen ont servi 70 000 repas en janvier 1942 contre 24 000 en janvier 1941 et 6 500 à leur création en juillet 1940.

    4 février: par -24° dans d'atroces conditions, Jean-Louis Cartigny , condamné à mort est fusillé au stand de tir de la caserne du 43ème Régiment d'Artillerie.

    14 février : Gérard Fuzellier, condamné à Nancy, et un commerçant de Deauville, Levy dit Sasportas, arrêté pour la détention d'un poste de T.S.F., sont fusillés à Caen à la caserne du 43e Régiment d'Artillerie

    1 mars : Sabotage de câbles route de Caen à Ifs

    6 mars : Un service de garde de nuit est prescrit à la population de Caen et d'Ifs . Mesure levée le 10 mars

    Source: photo de gauche, photo de droite - Gare de Caen - Départ pour Bordeaux du Major Almenröder - Mars 1942

    9 mars : Un bombardement de la R.A.F. atteint le quartier de Vaucelles . L'église Saint-Michel est touchée

    Source: Collection Télitchko, page 39 de ce livre, Allemands devant l'église St Pierre.

    11 avril: A l'église Saint-Jean, un service religieux célébré avec la discrétion nécessaire à la mémoire de Lucien Frémont , maire de Lasson, fusillé le 31 mars, attire une foule nombreuse et recueillie.(M. Frémont avait recueilli, en juillet 1941, deux agents de la France libre, parachutés au dessus de la région, Henri Labit et Jean-Louis Cartigny de la mission "Torture".)

    du 18 avril au 20 mai: En représailles de l'attentat d'Airan les 4 salles de cinéma de la ville sont fermées jusqu'au 20 mai.

    L'agglomération caennaise est classée "centre urbain prioritaire" ce qui permet d'obtenir des rations supplémentaires.

    Source - Caserne Hamelin - Pendant la parade du 20 avril 1942 pour l'anniversaire du Führer.

    29 avril: Ouverture devant le tribunal de la Feldkommandantur, du procès de treize membres du réseau Hector, trois résistants sont condamnés à mort, les dix autres à de lourdes peines de travaux forcés.

    1 mai: Arrestation entre autres du Dr Raphaël Pecker comme otage juif en représailles des sabotages commis contre des trains de permissionnaires allemands à Airan. Les otages sont rassemblé au Petit Lycée.

    Début mai: Inhumation au cimetière Nord-est des soldats allemands tués lors du second sabotage d'Airan le 1 mai 1942.

    La sortie de l'hôpital civil, avenue Georges Clémenceau réquisitionné en Kriegslazarett et l'inhumation au cimetière Nord-est. Agrandissement.

    7 mai : De nouvelles arrestations ont lieu à Caen : une vingtaine de personnes parmi lesquelles le professeur Musset , doyen de la Faculté des Lettres, les frères Colin Marcel et Lucien et M. Desbiot professeur d'Anglais. Ces derniers sont coupables d'avoir participé à une remise de gerbe au Monument aux Morts le 11 novembre 1941

    Réquisition du 11 mai 1942 pour garder les voies ferrées de la ligne Paris-Cherbourg suite aux sabotages à Airan. D'autres réquisitions.

    9/14 mai : Dugardin , Michel et Renard , résistants du Groupe "Hector", sont fusillés dans la cour du 43e d'artillerie.

    Le théâtre municipal affiche "Marché noir" une pièce d'actualité de Steve Passeur.

    Source - Montage de 3 photos. Mai 1942. Bureau du Nachrichtenführer. Il s'agit d'un major de la Luftwaffe. A Caen, la Feld-Nachrichten-Kommandantur 25, adresse inconnue, elle investit les centraux téléphoniques dès le 20 juin 1940. Sous réserve le Major Blum.

    12 juin: Visite du secrétaire général à la Jeunesse, Georges Lamirand .

    27 juin: Au théâtre une conférence d'un prisonnier libéré vante "la collaboration avec l'Allemagne dans l'honneur et l'indépendance"

    29 juin : Départ du préfet Henry Graux révoqué à la demande des Allemands.

    Après un essai raté en 1941, la municipalité décide de transformer en cultures potagères les 50 hectares de La Prairie.

    Création d'un service civique: il faut des jeunes volontaires pour assurer la moisson, en l'absence des agriculteurs prisonniers.

      En juin 1942, un centre des Gardes des Communications fut installé à Caen dans des locaux précédemment occupés par une loge maçonnique. Dotés d'un uniforme noir avec une francisque aux pointes du col et d'une casquette ornée d'un G, ces gardes avaient une mission de contrôle du service de la garde, mission alors dévolue à la Gendarmerie. Ce Corps civil était placé sous les ordres sous l'autorité du Secrétariat général de la Police. Quel effectif ?

    Les hommes âgés de 18 à 60 ans étaient quotidiennement requis au service de la garde surtout des voies ferrées, mais aussi de nombreux points sensibles comme les terrains offrant un site favorable aux parachutages ou les bureaux de placement allemands.

    Ordres de mission, réquisition pour la surveillance

    6 juillet : Environ 2/3 des otages caennais internés au camp de Royallieu sont déportés à Auschwitz, avec le premier convoi de déportés politiques français.

    Découverte d'une fabrique clandestine de savon.

    La Ligue du Coin de Terre annonce qu'elle a créé 1 100 jardins familiaux dans l'agglomération caennaise.

    1 août : L'Oberstleutnant Elster est remplacé en tant que Feldkommandant par l'Oberst Bülcke.

    12 août: Les 11 premiers prisonniers calvadosiens débarquent en gare dans le cadre de la relève.

    28 août 1942: Prise de fonction du préfet Michel Cacaud ,antérieurement préfet du Gers, nommé le 17 août par le gouvernement de Vichy en remplacement du préfet Henry Graux. Il le restera jusqu'à sa suspension le 10 juillet 1944, sa conduite pendant la bataille de Caen sera honorable.

    Source: Collection Télitchko, page 18 de ce livre, Allemands Place St Pierre.

    Dans la nuit du 9 septembre, tandis que sa camarade Gisèle Guillemot fait le guet, Marius Sire , l'un des responsables de la Résistance communiste du Calvados, réussit à pénétrer dans un hangar de la foire-exposition, place d'Armes, où sont entreposés des stocks de fourrage destinés aux chevaux de l'armée allemande. Il allume un incendie qui fait partir rapidement en fumée près de 400 tonnes de paille, de foin et d'avoine.

    La seconde tour du château à droite de l'entrée principale est transformée en blockhaus par les Allemnds, voir ici.

    septembre: Le déboisement de la ville de Caen se poursuit, c'est au tour des ormes et des frênes de la rue du général Moulin menant de Caen à la Maladrerie.

    septembre: Une exposition artisanale attire 50 000 visiteurs en 15 jours;

    Source: annexe de ce livre

    mi-septembre: l'adjoint au maire M. Joseph Poirier , directeur urbain de la Défense passive, convoque plusieurs entrepreneurs pour organiser des équipes de sauvetage et de déblaiements en cas de bombardements aériens.

    25 septembre : Retour de 9 prisonniers calvadosiens à Caen .

    octobre: Visite su Secrétaire général aux Communications, Robert Gibrat .

    10 novembre : Distribution de tracts du Parti Communiste qui traitent des événements d'Afrique

    10/22 novembre : « Semaine du Prisonnier » organisée à Caen au profit du « Centre d'entraide des Prisonniers », sous la présidence d'honneur du Préfet du Calvados et du Maire

    11 novembre : Arrestation d'Henri Brunet qui a transmis de nombreux plans de l'armée allemande à un réseau de résistance, il sera fusillé le 20 septembre 1943.

    25 novembre : 37 prisonniers sont arrivés au titre de la « Relève » en gare de Caen .

    27 novembre : 14 prisonniers arrivent en gare de Caen.

    novembre: Le cadavre d'un soldat allemand tué d'une balle dans la tête est découvert.

    Une affaire de pillage en gare SNCF: arrestation d'une quarantaine de personnes.

    Au cours du second semestre de 1942 plusieurs arrestations de juifs étrangers; certains magasins caennais sont investis par des mouvements collaborationnistes, voir ici.

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     ANNÉE 1943 

     

    3 janvier: Vers 20 heures, le train express Paris-Cherbourg est mitraillé en gare: deux morts et plusieurs blessés dans le même wagon. aucun Allemand n'est touché dans les wagons réservés à la troupe.

    22 janvier : Vers 21H15, l'un des membres du groupe de sabotage FTP. Émile Julien, place une bombe de sa fabrication sur l'embranchement de la voie ferrée conduisant de la gare de Caen aux bassins du port et au dépôt allemand installé dans un bâtiment de la foire exposition. L'explosion, qui se produit à hauteur du début de la rue Neuve du Port, détruit un aiguillage et brise de nombreuses vitres dans le quartier.

    Fin janvier: M. Lazare Chesneau, cafetier place Courtonne et trafiquant notoire avec les Allemands est condamné à 8 mois de prison pour complicité dans un trafic de marché noir avec Paris.

    L'Oberst Bulcke ordonne des tours de garde à La Maladrerie, à la suite d'un sabotage de câbles.

    10 février : Vers 11 heures du matin, bombardement des rives de l'Orne, de Vaucelles et de la Demi-Lune. 10 morts, 39 blessés et plus de 100 maisons atteintes . Des entrepôts sont pillés dans la nuit

    19 au 20 février: Dans la nuit, au cours d'une ronde, deux gardiens de la paix découvrent rue Saint-Jean, un engin explosif déposé dans le caniveau à hauteur du café de Paris, établissement fréquenté par les Allemands. Il s’agit d'un cylindre métallique bourré d'explosifs, dont la mèche, allumée, s’était malencontreusement éteinte. Compte tenu de la nature de l'engin, semblable à ceux que confectionnait Émile Julien de Mondeville, cette tentative semble bien devoir être mise au compte des FTP.

    1 mars : Un sabotage est tenté sur la ligne Paris-Cherbourg à Moult. Il échoue par suite de l'arrivée d'un garde-voie. Les cinq résistants s'enfuient, l'un d'eux est arrêté à un barrage de Gendarmerie à Caen et livre des informations qui vont entraîner le démantèlement de la Résistance communiste dans le Calvados

    2 mars : Joseph Étienne, contremaître dans une usine textile à Lisieux, un des membres du triangle de direction du P.C.F. du Calvados, est grièvement blessé au cours de son arrestation par la police française, place Courtonne. Criblé de balles il est transporté à l'hôpital Clemenceau d'où il s'échappera miraculeusement le 8 mai, malgré la garde des Allemands.

    2 mars: grand concert au théâtre municipal au profit des P.G. et de leurs familles

    M. Renaudin, Commissaire Général à la Famille, prononce à Caen, au cours de la « Grande Semaine Familiale du Calvados », une conférence sur la « Restauration nécessaire des foyers français »

    5 mars: Visite du colonel Bonhomme , officier d'ordonnance du maréchal Pétain venu apporter un message se soutien du chef de l'état aux sinistrés après "les lâches bombardements de la RAF" du 10 février.

    Source: Collection Télitchko, page 18 de ce livre, deux Feldgendarmen Place St Pierre.

    11 avril: Exercice de Défense passive en présence du Feldkommandant.

    13 avril à 16h35: Bombardement de la rive droite de l'Orne, rue d'Auge, rue d'Hérouville ; 5 morts, 2 blessés .Les incendies sont combattus avec l'aide des pompiers allemands.

    du 15 avril au 30 mai 1943: Un Caennais tient la liste des alertes aériennes .

    17 avril : Bombardement de Caen

    18 avril à 18h45: Bombardement avec des bombes: rue d'Hérouville, avenue Georges Clemenceau, cours Montalivet, rue des Maris, rue d'Auge, le pavillon N°4 de l'hôpital est atteint par des bombes incendiaires, en tout 5 morts.

    20 avril : Bombardement de Caen

    avril: Les autorités caennaises décident l'évacuation totale des certains quartiers (rue d'Auge et Sainte-Thérése) et partielle du quartier de Vaucelles, 628 familles soit près de 1 700 personnes sont relogées.

    6 mai: Visite de M. Bourlet chef de cabinet du ministre de la Production Industrielle Jean Bichelonne qui vient présenter le bilan de la situation économique à deux cents industriels et commerçants du département.

    13 mai : Service religieux à la mémoire des victimes de la RAF .

    Source: photo de droite, photo de gauche. Fête en l'honneur de la promotion du colonel (Oberst) von Lidl - Mars 1943.

    L' Oberstleutnant (lt-col.) Valentin von Lidl est le Kommandeur du Flughafen-Bereichs-Kommando 8/VII à Carpiquet du 20 juin 40 au 1 août 41, l'E-M au 64 rue Caponière.

    30 mai : Nouveau bombardement de Caen et du quartier de la Demi-Lune et de Mondeville. 7 morts, 7 blessés

    18 juin: Un train, venant de Cherbourg passe en gare avec des requis, porte des inscriptions "Vive de Gaulle" sur les voitures, quant aux voyageurs ils chantent La Marseillaise et l'Internationale.

    juillet: Visite d'Abel Bonnard , ministre de l'Education Nationale.

    20 août: Recensement des bicyclettes, ordonné par l'occupant. Nul ne pouvait circuler à bicyclette sans avoir le récépissé délivré par la mairie.

    Le 29 août 1943, recensement du vélo Thomann de René Marie.

    septembre: Des "Cahiers de Libération" , brochure clandestine de 60 pages (contenant le Chant des partisans), sont adressés par La Poste aux habitants.

    Source - Rond point de la Demi-Lune

    9 octobre: Arrestation de Jean Letellier à son bureau Bd des Alliés par Brière, il sera déporté et ne reviendra pas.

    15 octobre: Au café Normandie, boulevard des Alliés première réunion préparatoire du CDL du Calvados.

    23 octobre: Arrestation de juifs étrangers et Français.

    4 novembre: Visite de François Hulot, chargé de mission au cabinet de Pierre Laval venu exposer la politique préconisée par le chef du gouvernement.

    13 novembre au soir: Pour se procurer le matériel nécessaire à la frappe des tracts, les responsables du Front national ont décidé de dérober des machines à écrire aux Galeries Lafayette, boulevard des Alliés. Le coup demain, prévu, a été confié à un petit commando formé de Michel de Boüard , Bernard Gilles, Marcel Morel et Paulette Vallerie . Leur camarade Joseph Déan , employé des Galeries, a pris contact avec le veilleur de nuit et obtenu sa complicité afin de pouvoir pénétrer sans difficulté dans les locaux. Malheureusement, l'homme a été remplacé au dernier moment par un collègue qui ignore tout du projet. Ayant ouvert la porte, il refuse de laisser entrer le petit groupe et tente de résister en faisant des moulinets avec sa lampe à pétrole, blessant Bernard Gilles à la tête. Dans la mêlée, un coup de pistolet part touchant mortellement l'infortuné veilleur. Le commando prend alors la fuite sans avoir pu mener à bien l'opération prévue.

    novembre: Arrestation de deux juifs selon un rapport de police, ensuite les arrestations furent directement traitées par la Gestapo sans en tenir informé la police française.

    10 décembre : Arrestation de responsables du Front National dans une souricière de la rue de Vaucelles à Caen

    11 décembre : Arrestation à son domicile de Michel de Boüard , professeur d'Histoire à l'Université de Caen, responsable du Front National.

    L'eau de la ville ne sera plus javellisée en raison de difficultés passagères pour obtenir l'eau de Javel; il est expressément recommandé aux habitants de faire bouillir l'eau destinée à la consommation.

    Trois auxiliaire du centre de tri des PTT sont arrêtés pour avoir détournés des lettres et des colis et s'être servi de sacs postaux pour expédier à Paris des denrées contingentées.

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    ANNÉE 1944

    début janvier : Arrestation à Caen de Valentin Debailly , nouveau responsable des F.T.P.

    L'impôt sur les bicyclettes passe de 25 à 40 francs.

    11 janvier: Une rafle à la sortie de trois cinémas effectuée par la Feldgendarmerie, plusieurs jeunes gens sont retenus mais heureusement relâchés après une nouvelle vérification.

    27 janvier: Une vingtaine de requis pour le STO chantent la Marseillaise dans les rues entre le petit Lycée et la gare, malgré la surveillance de soldats allemands armés et de membres de l'Organisation Todt .

    janvier: Le Tribunal Correctionnel juge 24 personnes accusées de pillage en règle dans les wagons stationnés en gare.

    Un contrôleur des contributions indirectes caennais recherché pour de graves détournements prend la fuite.

    janvier: La Feldgendarmerie arrête 145 prostituées pour vérifier leur identité et leur état de santé.

    Facture de gaz: décembre 43-janvier 44

    février : Arrestation d'un grand nombre de personnalités et de notables du département, tels les maires de Caen, de Mézidon, Falaise, le chef de la Sûreté urbaine, deux architectes caennais, le député de Caen Camille Blaisot . Plusieurs sont déportés au début du mois de mars

    février: Annonce que la vente des postes de TSF sera interdite à compter du 1 avril, motif: "la nécessité d'assurer la sauvegarde des troupes d'occupation dans une région menacée d'invasion étrangère"

    Des Feldgendarmen accompagnés de gardiens de la paix, réquisitionnent les pneus, les chambres à air et les batteries automobiles.

    16 mars; Visite de Louis Dramard, préfet régional de Normandie.

    31 mars: Interdiction de la possession de postes de TSF, la remise d'environ 10 000 postes s'organise en une semaine par ordre alphabétique à la salle des fêtes de l'hôtel de ville.

    M. Laurent Marie dépose, le 31 mars 1944, à l'Hôtel de ville, son poste de TSF Philips

    3 avril: l'heure légale est avancée d'une heure à deux heures (décret du 29 mars 1944). Ce changement d'heure fera que l'heure alliée et l'heure en France sera la même, contrairement à ce qui est indiqué dans de nombreux livres et revues.Voir ici.

    10 avril à 03h30 : 11 bombes sur le quartier de la Gare (voies, gazomètre, maisons endommagées): 1 cheminot tué et 11 blessés.

    13 avril : 350 bombes, 300 maisons endommagées. 9 tués et 18 blessés

    17 avril : 5 tués

    du 18 au 22 avril: 120 équipiers de la DP sont à Rouen pour aider les secours sur place suite aux bombardements de la ville.

    avril: Le Calvados est déclaré zone de combat.

    30 avril au 1er mai 1944: Dans la nuit, des résistants du dépôt de la gare SNCF parviennent à faire dérailler une locomotive dans la fosse du pont transbordeur et à en lancer une autre dans la plaque tournante, bloquant ainsi le trafic de la gare pendant plusieurs jours. Provoquant une belle pagaille, l'action d'éclat met les Allemands sur les dents. Ils chargent l'un de leurs agents français, Serge Fortier , de mener son enquête. Il est l'homme idéal pour cette mission ayant vécu toute son enfance dans le milieu des cheminots, vivant comme eux dans le faubourg de Vaucelles. Il les connaît bien et a recruté une équipe de collaborateurs acharnés dans ce quartier, comme Albert Baot ou Gilbert Bertaux. Il va en même temps exploiter cette occasion pour se venger de tous ceux à qui il pouvait en vouloir et dresse une liste de personnes à arrêter.

    A la sortie du château un Unic P 107 ou Somua, Leichter Zugkraftwagen 

     P107 (f) de la 21. Panzer Division.

    3 mai : Brière, ancien repris de justice, et agent français de la Gestapo, est exécuté, à Caen, par le réseau "Arc-en-Ciel" 

    11 mai: Le conseil municipal décide l'ouverture de crédits supplémentaires en vue "d'assurer aux sinistrés immédiatement après un bombardement massif tous les secours nécessaires".

    15 mai : La Gestapo, aidée de la bande â Hervé, procède aux arrestations de plusieurs cheminots. Tous sont relâchés à l'exception de Colbert Marie , Désiré Renouf et Georges Madoret. Les arrestations se poursuivent toute la journée et même une partie de la nuit. Sont ainsi capturés: Louis Renouf , Achille et Michel Boutrois et Maurice Arrot le propre beau-frère de Serge Fortier.

    1er juin : La Gestapo s’empare des cheminots Joseph Picquenot et de son fils Bernard .

    19 mai et 27 mai: Opérations de recensement des jeunes gens nés entre le 1er janvier et le 31 décembre 1925, ce recensement de la classe 44 provoque des remous. Les Caennais pensent qu'une bonne partie de ce contingent devra partir en Allemagne.

    2 juin: dernière audience de la section spéciale.

    5 juin: Le Decauville de la Compagnie des Chemins de fer du Calvados (CFC) effectue son dernier voyage, il rallie la

    gare Saint Pierre place Courtonne à la gare de Luc-sur-Mer où il s'immobilise.

    5 juin: Au théâtre municipal représentation de Véronique, l'opérette d'André Messager dernière représentation avant longtemps !

    Source page 131 de ce livre. En juin 44 le Feldkommandant est von Heydebrand avec comme adjoint le Major Nerlich (il mourra dans la nuit du 6 au 7 juin), autre membre le Hauptmann Knolle et le Doktor Meyer.

    6 juin: Vers midi moins le quart, le préfet Cacaud rédige son dernier télégramme officiel, à destination du gouvernement de Vichy.

    Après avoir décrit le dernier bombardement et ses effets, le fonctionnaire de Vichy ajoute:

    « La population digne et calme est repliée ans l'îlot Bon-Sauveur-Abbaye aux Hommes dont j'ai instamment demandé le respect par les deux armées en établissant un plan en accord avec M. le maire de la ville de Caen, qui a été remis au Stadtkommandant (Note de MLQ: commandant de la ville ou Kampfkommandant, identité inconnue) .

     

    L'aviation a jusqu'ici respecté cet îlot.

    Quelques obus seulement ont orné des bâtiments.

    Je dispose d'un ravitaillement suffisant pour 15 jours.

     

    L'état sanitaire est satisfaisant.

    Évacuation irréalisable maintenant: je n'ai d'ailleurs reçu aucun ordre et l'autorité d'occupation n'a fait aucune liaison avec moi depuis 48 heures.

    Présent à mon poste au milieu d'une population qui a souffert et qui n'admettrait pas un départ qui, en ce moment, serait une désertion, j'assumerai quoi qu'il arrive toutes les responsabilités

    de ma charge, avec la conscience d'avoir toujours servi et défendu les intérêts strictement français. »

     

     

     

    6 juin :

    80 à 90 résistants détenus à la prison de Caen sont exécutés par les Allemands le matin et l'après-midi.

    Lire également: Le LIRE EGALEMENT calendrier de la collaboration

    Source:

    De la guerre à la liberté, les années 40 en Normandie,

    Hors-série Liberté Le Bonhomme Libre, Juin 2004.

      et et et et et et et et et

    et cet article.

    Remerciements/

    - à M. Laurent Marie pour les documents de son grand père.

    - à jeepo' pour les photos des graffitis allemands.

    - à Fred_Bayerlein pour la photo du blindé allemand.

    - à Dominique Zuccolini pour le décret du 29 mars 1944.

     

    SOURCES - SUPERBE BLOG -

    http://sgmcaen.free.fr/chronique-occupation.htm

     

     

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    Delano, Jack,, photographer.

    "Backstage" at the "girlie" show at the Vermont state fair, Rutland

    1941 Sept.

     

    http://www.flickr.com/photos/library_of_congress/sets/72157603671370361/

     

     

    1941

     

     

    1941

     

     

     

    Maison de cueilleurs de TABAC.. Amérique 1941

     

    l'horreur..

     

    Houses which have been condemned by the Board of Health but are still occupied by Negro migratory workers, Belle Glade, Fla.

    1941 Jan.

     

     

     

     

     

    Negro migratory workers by a shack, Belle Glade, Fla.

    1941 Feb.

     

     

     

    Migratory laborers outside of a "juke joint" during a slack season, Belle Glade, Fla.

    1941 Feb.

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Farmers and townspeople in center of town on Court Day, Compton [i.e. Campton], Ky.

    1940 Sept.

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Shacks condemned by Board of Health, formerly (?) occupied by migrant workers and pickers, Belle Glade, Fla.

    1941 Jan

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Living quarters and "juke joint" for migratory workers, a slack season; Belle Glade, Fla.

    1941 Feb.

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Farmers and townspeople in the center of town on court day, Campton, Ky.

    1940 Sept.

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Negro migratory workers by a "juke joint" (?), Belle Glade, Fla.

    1941 Feb.

     

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Negro migratory workers and one shack, Belle Glade, Fla.

    1941 Feb.

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Negro migratory workers by a shack, Belle Glade, Fla.

    1941 Feb.

     

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Taking Burley tobacco in from the fields, after it has been cut, to dry and cure in the barn, Russell Spears' farm, vicinity of Lexington

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Burley tobacco is placed on sticks to wilt after cutting,before it is taken into the barn for drying and curing, on the Russell Spears' farm, vicinity of Lexington, Ky.

    1940 Sept.

     

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Taking burley tobacco in from the fields, after it has been cut to dry and cure in the barn,

     

    on the Russell Spears' farm, vicinity of Lexington, Ky.

    1940 Sept.

     

    1941

     

     

    http://www.flickr.com/photos/library_of_congress/2179068532/in/set-72157603671370361/

     

     

     

     

    Delano, Jack,, photographer.

    Near White Plains, Ga.

    ca. 1941

     

     

     

    Delano, Jack,, photographer.

    The Greensboro Lumber Co., Greensboro, Ga.

    1941 June

     

     

     

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Burley tobacco is placed on sticks to wilt after cutting, before it is taken into the brn for drying

    and curing, on the Russell Spears' farm, vicinity of Lexington, Ky.

    1940 Sept.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Field of Burley tobacco on farm of Russell Spears, drying and curing barn in the background, vicinity of Lexington, Ky.

    1940 Sept.

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Field of Burley tobacco on farm of Russell Spears, drying and curing barn in the background, vicinity of Lexington, Ky.

    1940 Sept.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Mountaineers and farmers trading mules and horses on "Jockey St.,"

    near the Court House, Campton, Wolfe County, Ky.

    1940 Sept.

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Farmers and townspeople in center of town on Court day, Campton, Ky.

    1940 Sept.

     

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Mountaineers and farmers trading mules and horses on "Jockey St.," near the Court House, Campton, Wolfe County, Ky.

    1940 Sept.

     

     

     

     

    sept 1940

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Mountaineers and farmers trading mules and horses on "Jockey St.,"

    near the Court House, Campton, Wolfe County, Ky.

    1940 Sept.

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Mountaineers and farmers trading mules and horses on "Jockey St.,"

    near the Court House, Campton, Wolfe County, Ky.

    1940 Sept.

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Mountaineers and farmers trading mules and horses on "Jockey St.,"

    near the Court House, [Campton], Wolfe County, Ky.

    1940 Sept.

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Mountaineers and farmers trading mules and horses on "Jockey St.,"

    near the Court House, Campton, Wolfe County, Ky.

    1940 Sept.

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Abandoned shacks, vicinity of Beaufort, S.C.

    1939 June

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    A Fourth of July celebration, St. Helena's Island, S.C.

    1939 July

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    4th of July celebration, St. Helena Island, S.C.

    1939 July.

     

     

     

     

    Wolcott, Marion Post,, 1910-1990,, photographer.

    Fourth of July picnic by Negroes, St. Helena Island, S.C.

    1939 July

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Grain elevators, Caldwell, Idaho

    1941 July

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Grain elevators, Caldwell, Idaho

    1941 July

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Cherry orchards and farming land, Emmett, Idaho

    1941 July

    1 slide : color.

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    On main street of Cascade, Idaho ...

    1941 July

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Road cut into the barren hills which lead into Emmett, Idaho

    1941 July

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Cherry orchards and irrigation ditch, Emmett, Idaho

    1941 July

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Milk and butter fat receiving depot and creamery, Caldwell, Idaho

    1941 July

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Wheat farm, Walla Walla, Washington

    1941 July

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Canning plant where peas are principal project,

    Milton-Freewater, Oregon

    1941 July

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Truck load of ponderosa pine, Edward Hines Lumber Co. operations

    in Malheur National Forest, Grant County, Oregon

    1942 July

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Horse breeding ranch, Grant Co., Oregon

    1942 July

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Peach trees in an orchard, Delta County, Colo.

    1940 Sept.

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Hauling crates of peaches from the orchard to the shipping shed, Delta County, Colo.

    1940 Sept.

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Hauling crates of peaches from the orchard to the shipping shed, Delta County, Colo.

    1940 Sept.

     

     

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Pickers in a peach orchard, Delta County, Colo.

    1940 Sept.

     

     

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Crates of peaches in the orchard, Delta County, Colo.

    1940 Sept.

     

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Winner at the Delta County Fair, Colorado

    1940 Oct.

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Hay stack and automobile of peach pickers, Delta County, Colorado

    1940

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Delta County Fair, Colorado

    1940 Oct.

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Delta County Fair, Colorado

    1940 Oct.

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Delta County Fair, Colorado

    1940 Oct.

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Farmland in the vicinity of Mt. Sneffels, Ouray County, Colorado

    1940 Oct.

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Ouray, Colorado

    1940 Oct.

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Mill at the Camp Bird Mine, Ouray [County], Colorado

    1940 Oct.

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Farmland in the vicinity of Mt. Sneffels, Ouray County, Colorado

    1940 Oct.

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Distributing surplus commodities, St. Johns, Ariz.

    1940 Oct.

     

     

     

    Lee, Russell,, 1903-1986,, photographer.

    Distributing surplus commodities, St. Johns, Ariz.

    1940 Oct.

     

    http://www.flickr.com/photos/library_of_congress/2178343193/in/set-72157603671370361/

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Hugo Jaeger était l’un des photographes personnels d’Hitler dans les années 30 et un grand passionné des nouveaux films couleurs . Il a eu l’occasion d’utiliser cette nouvelle technologie de l’époque en prenant une série de photographies dans le ghetto de Kutno quelques mois après l’invasion de la Pologne par les nazis, une petite ville à quelques kilomètres du ghetto de Lodz, le deuxième plus grand de Pologne.Le ghetto de Kutno comptait 8000 juifs et sera vidé dans sa totalité en 1942. Les juifs furent transportés au camp de Chełmno pour y être exterminés. Il resta à Kutno, les vieillards et les malades qui furent exécutés sur place.

      

     

     

     

     

      

      

    Pourquoi les photographies de Hugo Jaeger sont uniques ? Parce que la plupart des photographies prises des juifs par le régime nazi dans les ghettos et connues jusqu’ici avait toujours pour but de montrer les juifs comme une race inférieure et infréquentable alors que celles présentées par Hugo Jaeger montrent des portraits bouleversants d’hommes, de femmes et d’enfants juifs qui pour la plupart sont en train de sourire.

     

      

      

     

     

     

      

    Les photographies très belles mais aussi très tristes nous paraissent insoutenables quand on prend conscience que ces personnes vivaient leurs derniers moments d’humanité. Intention de propagande nazi, perversité du photographe, résilience humaine des juifs du ghetto ? Tant de questions qui restent sans réponse. Ces photographies sont pour le moins poignantes.

    Benjamin Siahou

     

     

     

    Des photos rares d’un ghetto en Pologne, sous l’objectif du photographe de Hitler

     

     

    Source: Lifetime et Jewpop
    Copyright : Time Life Pictures

     

     

     http://imediabuzzy.com/2013/10/12/des-photos-

    bouleversantes-en-couleurs-dun-ghetto-juif-en-pologne/#comment-6209

     

     

     

     

     

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    Depuis la chute du rideau de fer, l'ouverture des archives de l'Est apporte de nouveaux éléments au dossier.

      

    Ainsi on apprend que tous ne furent pas insensibles au sort du camarade Boudarel, après les crimes contre l'humanité, dont il s'est rendu complice en Indochine. Cette lettre reproduite dans le livre de l'historien d'origine tchèque Karel Bartosek, "Les aveux des archives" (Seuil, 1996) montre comment le comité central du Parti communiste français intervint auprès de son homologue tchècoslovaque pour que ce dernier organise le retour en Europe de Boudarel et lui trouve un emploi en rapport avec ses capacités.

      

    La requête du PCF, motivée par la solidarité envers un camarade en difficulté, fut pleinement satisfaite puisque Georges Boudarel obtint un poste à responsabilités à la FSM (Fédération Syndicale Mondiale), basée à Prague.

     

     

    Mais qui fut cette infame personnage :Biographie de Georges Boudarel
    (21-12-1926 - 29-12-2003)

     

      

    Né le 21-12-1926 à Saint-Etienne (Loire) dans une famille catholique,

    Geoges Boudarel fait de bonnes études chez les Pères Maristes, puis obtient sa licence de philosophie.

    Prend sa carte du Parti Communiste Français en 1946.

      

    Nommé enseignant en Indochine, alors qu’il n’a pas encore effectué son service militaire et se trouve en situation de « sursis »,

    embarque sur le SS « PASTEUR » au début d’avril 1948.

      

    Débarqué en Cochinchine, il est affecté au Lycée Yersin de Dalat comme professeur de philosophie.

    Entre temps, à Saïgon, il établit des contacts suivis avec la cellule du Kominform appelée « Groupe culturel marxiste numéro 106 ».

    Il remplit alors diverses missions pour l’Education Nationale : correction du baccalauréat à Hanoï (juin 1949), stage au Collège de Vientiane au Laos (automne 1949), affectation au lycée Marie Curie à Saïgon (fin 1949).

    En 1950, il décide de sauter le pas, écrit-il, et rejoint le maquis viet-minh. Il y sert pendant deux ans.

      

    Plus tard, il sera appelé sous les drapeaux sur le territoire indochinois et, ne se présentant pas aux autorités militaires françaises, il sera considéré comme « insoumis », et non comme déserteur.

    Pendant cette période, il devient membre du Parti Communiste Indochinois qui se transforme peu après, le 3 mars 1951, en Parti des travailleurs (Dang Lao Dong). Il est affecté à la radio « Saïgon-Cholon libre » où il a en charge l’émission en français. Il prend le nom vietnamien de Daï Dong, c’est-à-dire : Fraternité universelle.

    Fin 1951, il est désigné pour servir au Nord en vue de faire de la propagande en faveur de la paix et du rapatriement du Corps Expéditionnaire français (CEFEO) auprès des prisonniers que le Viet Minh envisage de libérer pour faciliter la fin des hostilités.

    Il est mis en route début 1952 et mettra presque un an à rejoindre le Tonkin, en passant par les pistes de montagne de la Cordillère Annamitique, et en évitant soigneusement les forces françaises.

    Le 22 décembre 1952, il arrive au Viet-Bac (Zone « libérée » par le Viet Minh au Tonkin) et se voit nommé Instructeur Politique adjoint au commissaire politique du Camp 113. Il est assimilé à un chef de compagnie (Daï Dôï Truong) avec une rémunération triple, soit trois kilos de paddy par jour. Le kilo de paddy, riz non décortiqué, est alors l’unité monétaire

    dans les zones occupées par le Viet-Minh.

    Il arrive le 7 février 1953 au camp 113, situé à Lang-Kieu non loin de la frontière de Chine, au sud d’Ha-Giang, dans le bassin de la Rivière Claire (Song Lô), à une vingtaine de kilomètres de Vinh Thuy,où il est nommé commissaire politique dans un camp de prisonniers, le camp 113, et est appelé Dai Dong. D'après de nombreux témoignages de rescapés du camp, il s'y serait rendu coupable de tortures contre des soldats de l'Armée française. Durant l'année de son activité au camp 113, sur 320 prisonniers français, 278 ont péri

    Il y appliquera consciencieusement le programme de lavage de cerveau conçu par le Dich Van, organisme du gouvernement central chargé de la rééducation politique des prisonniers de guerre.

    Il mesure parfaitement les absurdités du système, et parfois même son ignominie, surtout lorsqu’il constate le taux très élevé de la mortalité parmi les captifs : 50%
    Il quitte le camp 113 en février 1954 et se voit affecté à l’émetteur radio La voix du Vietnam, situé dans un endroit tenu secret du Tonkin.

    En octobre 1954, à la suite des accords de Genève, il rejoint Hanoï où il restera dix ans.

    Pour mieux comprendre ce que fut ces Camps j'emprunterais a Thomas Capitaine, Captifs du Viet-Minh. Les victimes de Boudarel parlent, Union nationale inter-universitaire, Paris, 1991 Ouvrage en ligne :  http://www.chez.com/archives/
    et vous recommande vivement la lecture de son livre en ligne lien ci-dessus

    Vous prisonniers ! Si vous rester tranquilles, moi c’est peut-être pas couper les couilles".

    Ce fut sur ces paroles peu rassurantes pour l’avenir qu’allait poindre, pour le Caporal Lacassagne et son chef de section, l’aube du 18 octobre 1952. Le dernier point d’appui du poste de Nghia-Lo, siège du P.C. du ler Bataillon Thaï, venait de tomber. La veille, nous avions assisté, impuissants, à la prise du "Piton" tenu par la 4ème Compagnie. Un à un tous les postes du secteur avaient ainsi été enlevés depuis le début du mois. Les portes du secteur NordOuest étaient désormais ouvertes aux forces armées du Viet-Minh.

    "Dhivé, mao-len !" , ordonna cette fois le gradé viet après nous avoir, avec l’aide de ses hommes, désarmés. Bousculés, la baïonnette dans les reins, nous fûmes conduits vers le point de rassemblement où nos compagnons d’armes nous attendaient depuis près d’une heure déjà.

    Il y avait là mon Chef de Bataillon (Cdt Thirion), son adjoint (Cne Bouvier d’Yvoire), mon Commandant de Compagnie (Cne Boillot), notre toubib (Médecin Lieutenant André), mes camarades sous-officiers, parmi lesquels quelques blessés, des hommes de troupe français, marocains et thaïs. Un certain nombre de têtes connues manquait.

    Les poignets liés derrière le dos, ils étaient assis, groupés, serrés les uns contre les autres comme s’ils avaient eu froid, fatigués par les longues nuits de veille et la tension nerveuse du combat à peine terminé. Silencieux, le regard fixe, ils semblaient mesurer toute l’étendue de leur défaite. A quoi pensaient-ils ? Sans doute, tout comme moi, à leur famille. La reverraient-ils un jour ? Nul ne le savait.

    Démunis de tout, ayant pour seuls vêtements un slip, un. maillot de corps et la tenue de combat qu’ils portaient, sans chaussures (2) - celles-ci ayant été confisquées à titre de précaution contre toute évasion,- ils étaient anéantis, et ce fut avec le triste sourire de l’homme vidé de son énergie qu’ils nous accueillirent.

    Pour la plupart d’entre eux, cet effondrement ne fut que passager, car il convenait en effet de se ressaisir très vite, de faire face à notre nouvelle situation, afin de tenir à tout prix.Dès notre arrivée, nous fûmes conduits chez le Chef de camp. Homme sans âge, de taille moyenne, sec, comme la plupart de ses compatriotes, ni sympathique ni franchement antipathique, il nous souhaita la bienvenue en ces termes : "Je suis heureux de vous accueillir au Camp 113. Je sais tout de vous.. Mais quoi que vous ayiez pu faire avant votre capture, vous serez hébergés, nourris et soignés ici dans les mêmes conditions que vos camarades simples combattants selon les principes humanitaires prescrits par notre vénéré Président. Cette mansuétude à votre égard ne devra toutefois pas vous faire oublier votre position de "criminel de guerre". E vous faudra obéir sans discuter aux ordres des gardes, du surveillant général, de mon adjoint ici présent, français comme vous, mais qui depuis 1945 a choisi le camp de la paix".

    Instinctivement, nous suivîmes le regard du Chef de camp pour tenter de distinguer les traits de celui qu’il venait de nommer. Assis à l’écart, dans la pénombre, demeuré silencieux depuis notre entrée afin, vraisemblablement, de mieux nous observer, nous ne l’avions pas remarqué. Son image était trop floue pour nous permettre de le définir. Le Chef de camp ne nous en laissa d’ailleurs pas le temps.

    "Monsieur BOUDAREL, dit-il, est chargé, sous ma responsabilité, d’animer ce camp, c’est-à-dire d’assurer votre rééducation politique, d’organiser vos loisirs, de vous donner le goût du travail manuel afin de faire de vous, fils égarés d’un peuple travailleur, épris de liberté, des hommes nouveaux, des combattants de la paix. Je compte sur votre concours et votre bonne volonté. Maintenant, allez rejoindre vos camarades et vous reposer. J’ai donné les ordres nécessaires pour votre installation".

    Nous venions d’entendre notre Nième leçon de morale socialiste. En dépit du ton persuasif de la dernière phrase, elle n’avait, comme les précédentes, profité qu’à son auteur, entretenant chez lui, comme un besoin, l’illusion de sa médiocre importance. Quant à son adjoint, il en fut pour ses frais. Blasés à tout jamais par de tels propos, nous étions, mon camarade et moi, restés sans réaction. Sa manière de procéder, d’épier dans l’ombre pour le compte de nos ennemis, le comportement de ses malheureux compatriotes, qu’il allait, par sa trahison, contribuer à avilir, me le rendit d’emblée antipathique.

    mais a quoi ressemblait ce Camp 113 bâti sur une sorte de promontoire boisé, mais débroussaillé, avec, en son milieu, une clairière artificielle aménagée en amphithéâtre, dans lequel des rondins posés directement sur des troncs d’arbres sectionnés faisaient office de bancs. Face à ces bancs, une estrade. Délimitant cet amphi, sur ses côtés est et ouest s’élevaient deux rangées de cagnas, comportant chacune deux bâts-flancs et une allée centrale, dissimulées sous la frondaison. Sur chacun des autres côtés aboutissait un chemin. L’un descendait en un large virage à gauche vers les habitations des autorités et des gardes, puis, plus loin, vers les cuisines et la rivière, l’autre menait tout droit, en pente douce, vers la cagna baptisée "‘infirmerie".

    Rien ne délimitait le camp, ni rideau de bambou ni clôture de barbelés ni mirador, c’était superflu. Tout autour de nous, c’était la jungle hostile, avec ses embûches, ses fauves, ses serpents, ses myriades d’insectes de toutes espèces. Approximativement, nous situions le camp à 70 km de la frontière de Chine, à 20 km du grand village de Vinh-Thui (6) placé au point de jonction de notre cours d’eau avec la Rivière Claire, à 200 km de Tuyen-Quang, à 350 km de Vietri poste français le plus proche, à 450 km de Hanoï, à plus de 14-000 km de la France à vol d’oiseau.

    Le camp était occupé par quelque 320 prisonniers, tous d’origine européenne, parmi lesquels 7 officiers attendaient depuis des mois leur transfert au Camp N’ 1, une trentaine de sous-officiers dont une dizaine d’adjudants-chefs et d’adjudants. Sur ce nombre, 270 environ survivaient dans des conditions précaires d’alimentation, d’hygiène et de prophylaxie.

    A l’infirmerie, véritable antichambre de la mort, 20 squelettes à pieds d’éléphant agonisaient sous un essaim de grosses mouches vertes. Malgré le dévouement de Kemen et sa médication de fortune, ils étaient vaincus par la faim, vidés par la dysenterie, minés par le paludisme, l’avitaminose, les ascaris, la peau rongée par les champignons de la dartre annamite, de la bourbouille et du hong-kong-foot. Parmi ceux qui n’avaient plus aucune réaction et qui allaient mourir le soir même ou dans la nuit, certains avaient les lobes d’oreilles et la base des narines entamés par les rats. C’était un spectacle affreux.

    Dans les cagnas, le reste de l’effectif atteint des mêmes maladies, à un degré moindre peut-être, mais cependant d’une autre non moins mauvaise :

      

    "la maladie du bât-flanc" (mauvaise habitude consistant à rester allongé en dehors des heures normales de repos), se préparait à remplacer, à plus ou moins brève échéance, à l’infirmerie, leurs camarades qui allaient mourir.
    Notre emploi du temps s’établissait, en principe, de la manière suivante: Les matinées étaient consacrées aux corvées courtes, corvée de bois, lessive, débroussaillage, etc.

      

    La corvée de bois avait lieu tous les jours (le bambou brûle vite), la corvée de riz tous les dix jours environ (distance variable, 15 à 25 km). L2 corvée de sel (30 à 40 km), de loin la plus pénible, la plus harassante, le plus souvent conduite par BOUDAREL, durait deux, trois et parfois même quatre jours.

      

    L’équipe qui y participait perdait à chaque fois deux, trois ou quatre hommes en cours de route ou après le retour au camp, un nombre analogue un ou deux jours plus tard. Les après-midi étaient consacrées à l’éducation politique par BOUDAREL, aux séances d’autocritique, auxquelles je ne me suis jamais plié, n’ayant rien à me reprocher. Mais il n’en était pas de même de nombreux autres camarades, qui s’accusaient d’exactions invraisemblables, puis juraient sur leurs grands dieux qu’ils allaient passer le reste de leur captivité à s’amender, à se repentir dans le but avoué d’entrer dans les bonnes grâces de leur laveur de cerveau, avec l’espoir de faire partie de la prochaine libération anticipée. Les meetings coîncidaient avec les bonnes nouvelles du front ou les exploits des stakhanovistes russes. Les soirées étaient meublées soit par des veillées au cours desquelles alternaient chants et sketchs, soit par des discussions au sein des groupes.

    Tous ceux qui pouvaient tenir debout participaient aux corvées et aux activités du camp. "Si pas travailler, c’est pas manger telle était la devise du surveillant général.

    Notre bonne ou mauvaise volonté à admettre la vérité enseignée conditionnait tout le système. C’est pourquoi, les lendemains des cours ou meetings sans résultats satisfaisants, on voyait s’allonger la corvée de bois de 4 à 5 km, la corvée de riz de 10 à 20 km. Pour la même raison, la quantité de riz aux repas diminuait, le cube de viande de buffle disparaissait bientôt du menu sous prétexte de pénurie momentanée.

      

    Par contre, lorsque des progrès étaient constatés dans notre éducation, le phénomène inverse se produisait. Dans ces moments-là - ils étaient rares - les autorités auraient facilement sacrifié deux ou trois chèvres. Bref, comme notre estomac, le système était élastique.

    Bien que supérieure de 200 à 250 grammes à celle servie dans les camps de représailles et qui m’avait fait perdre 20 kilos en cinq mois, la ration alimentaire quotidienne était nettement insuffisante pour maintenir les corps, déjà vidés de leur substance, en état de résister aux fatigues journalières, aux maladies, à la rigueur du climat.

    Cette ration représentait une certaine quantité de denrées alimentaires correspondant à la valeur en piastres "Ho-Chi-Minh" d’un kilo de riz. Ce qui ne voulait pas dire que chaque prisonnier percevait un kilo de riz par jour. C’était plus subtil et plus compliqué que cela. Théoriquement - je dis bien théoriquement - la ration homme-jour se- décomposait comme suit

    Riz = 600 g

    Sel = 5 à 10 g

    (perceptions très irrégulières, souvent un mois sans)

    Viande = 10 à 20 g de viande de buffle

    Légumes = pratiquement inexistants,

    à part une fois de temps en temps, 1 des liserons d’eau, des racines de manioc, des feuilles de courges, des herbes comestibles.


    Je m'arreterais ici pour vous laissez lire ce récit poignants du courage de ces Hommes du simple deuxième classe à l'officier supérieur qui tinrent tête a ce traitre de Boudarel et des Viètminh et où tant d'entre eux sont mort dans des conditions inhumaine


     

      

      

    SOURCES

    http://www.chemin-de-memoire-parachutistes.org/t2792-le-camp-113-et-l-infame-boudarel

     

     

    « ... Le devoir de mémoire incombe à chacun...rendre inoubliable. Ceux qui sont morts pour que nous vivions ont des droits inaliénables. Laisser la mémoire se transformer en histoire est insuffisant. Le devoir de mémoire permet de devenir un témoin... »

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    jean moulin

    Liberté Egalité Fraternité

    Vigilance et persévérance

    Un pas, encore un pas

     Honneur et Patrie

    Croire et Oser

    Etre etDurer

     

      

      

      

    La place des femmes dans le résistance a été reconnue tardivement dans l'historiographie de la Seconde Guerre mondiale. En effet, c'est a partir du moment où la communauté scientifique s’est penchée sur la résistance quotidienne, loin des luttes armées, que l'importance du rôle des femmes a réellement émergé.

     

    Cacher, héberger, nourrir, approvisionner :

     

    telles étaient les missions que la majorité d'entre elles exerceraient dans la clandestinité. Au sein des réseaux, elle assuraient les travaux de secrétariat, étaient agents de liaison ou officiaient dans les services sociaux.

      

    Elles se faisaient aussi trublions dans les manifestations publiques.

      

    D’autres avaient rejoint les unités de la France Libre, comme médecins, infirmières, aviatrices.

     

    Leur engagement a été peu valorisé à la Libération, ce que traduisent les chiffres : on ne compte que 6 femmes parmi les 1059 Compagnons de la Libération; de même, seulement 10% des Médaillés de la Résistance sont des femmes.

     

    Mais l’année 1975 marque une tournant:

    dans la foulée de la vague féministe, un colloque organisé par l’Union des femmes françaises leur est consacré, premier du genre à mettre en avant leur rôle important dans la Résistance.

     


    Les publications et les travaux universitaires sur le sujet vont peu à peu se multiplier.

     

    Décrypter les spécificités de la Résistance féminine revient à remettre en cause un schéma convenu de « La Résistance», de ses rouages, ce qui peut expliquer la frilosité des historiens à s’être penchés plus tôt sur ce volet « opaque », mais pourtant authentique, de l’histoire de la Résistance.
     

    Les résistantes ont pu contribuer de leur côté à cette désaffection, en martelant une image

    « attendue » de la féminité, teintée de modestie et de discrétion.

      

    L’histoire de cette période ne saurait pourtant s’écrire sans elles, héroïques au même titre que leurs homologues masculins.
    Les jeunes générations ne s’y trompent pas, qui se passionnent pour le sujet.

      

      

    http://www.chrd.lyon.fr/chrd/sections/fr/pages_

    fantomes/fiches_thematiques/les_femmes_dans_la_r/

      

    >>> retour aux fiches thématiques

    >>> voir aussi les biographies

     

     

     

     

    Danielle CASANOVA

     

     

    Denise Vernay

     

     

     

    Marie Madeleine Fourcade
    © coll. Pénélope Fraissinet

     

     

     

     

     

     

    Madeleine Riffaud
    © coll.particulière

     

     

     

    Laure Diebold
    © coll.particulière

     

     

     

     

     

     

    Marie Claude Vaillant-Couturier
    © Ministère de la Défense - DMPA

     

     

     

     

     

     

    Véra Obolensky
    © Ministère de la défense - DMPA

      

      

     

     

    Lucie Aubrac
    © Ministère de la défense - DMPA

     

     

     

     

    SOURCES

    http://cercle.jean.moulin.over-blog.com/article-les-femmes-

    dans-la-resistance-une-force-vive-115983741.html

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    le rôle trouble d’Eva Peron

     

      

    Dans la saga d'opérette du pouvoir péroniste, il y a une figure clé. Une véritable madone, érigée en tout cas en tant que telle par son époux, qui ira à sa mort- d'un cancer-jusqu'à faire embaumer son corps (par un médecin allemand !) pour perpétuer un mythe créé de toutes pièces. Le mythe d'une première dame soucieuse des pauvres, dont elle était issue, et qui en fait a été le plus beau "ticket" de contact entre les nazis et l'église catholique, qui avait pris en charge, on le sait, la fameuse "route des rats" pour les extrader d'Allemagne après la guerre. Son rôle exact, des années après, a été mis à jour. Place aux beaux voyages d'Evita, qui cachaient de bien sombres aspects.

     

     

    Pendant qu'il rêve à ses exploits nucléaires ou aériens, Juan Peron, pour asseoir son pouvoir d'opérette, va en effet, mettre en place une communication visant le petit peuple, où sa seconde femme, midinette actrice de série B, va jouer un rôle prépondérant. Eva Peron, surnommée Evita, l'icône fabriquée pour le peuple mais aussi noyée jusqu'au cou dans les contacts avec les nazis, révèleront des documents cités ici par Georg Hodel, dans son article d'If Magazine, sorti en février 1999.

      

      

    Un article qui jetait une lumière plutôt crue sur le régime de Peron, et le rôle qu'avait pu y jouer sa femme. "Avec l'Europe dans le chaos et les alliés près de la victoire, des dizaines de milliers de nazis haut placés perdus de vue, qui essayèrent de se mêler aux réfugiés en commençant à tracer ce qu'on a appelé les "rat lines", rappelle l'auteur, qui cite tout de suite l'homme important du régime, un nazi lui aussi : "à la fin de ce voyage en Argentine se retrouvait Rodolfo Freude. Il est également devenu le secrétaire privé de Juan Peron, l'un des principaux bienfaiteurs d'Evita et le chef de la sécurité intérieure argentine". Bref, en Argentine, celui qui dirigea les services secrets était également un nazi expatrié ! Mieux ou pire encore : "Freude père, Ludwig, a joué un autre rôle clé. En tant que directeur de la Banco Aleman Transatlantico à Buenos Aires, il a dirigé la communauté pro-nazi allemande en Argentine et a agi à titre de gestionnaire de fortune pour des centaines de millions de marks allemands que les principaux collaborateurs du Führer envoyaient en Argentine vers la fin de la guerre". On l'a dit déjà dans cette série d'épisode, ce sont bien les nazis qui organisaient leur fuite, en payant très cher, avec l'argent volé un peu partout en Europe : l'or des nazis a essentiellement servi à acheter leur départ vers l'Argentine.

      

      

    "En 1946, la première vague de fascistes vaincus était de s'installer dans de nouveaux foyers argentins. Le pays a également été alors en proie à des rumeurs selon lesquelles les sympathisants nazis avaient commencé à demander des comptes à Peron, pour les remercier d'avoir financé sa campagne pour la présidence, qu'il avait remporté avec sa magnifique femme à ses côtés". Peron avait été élu avec une campagne faite de tracts, de slogans publicitaires filmés et de meetings, une des premières du genre sur le continent, qui lui avaient coûté très cher en effet. "En 1947, Peron habitait dans le palais présidentiel argentin et il avait été entendu par des milliers d'autres nazis attendant désespérément de fuir l'Europe. La scène était prête pour l'un des plus troublants transferts par bateaux de l'histoire humaine. Les documents d'archives révèlent en effet qu'Eva Peron s'était portée volontaire pour servir comme émissaire personnelle du général Peron, auprès de ces nazis cachés. Evita était déjà devenue une légende argentine..." Evita Peron, devenue messagère pour les nazis, voilà qui ternit pas mal l'image à l'eau de rose que le pouvoir avait mise en place sur sa personne !

    Pour aider son dictateur de mari à se rapprocher de ces chers nazis, Eva Peron va réaliser un tour d'Europe assez étonnant en 1947, appelé le "Rainbow Tour" chez les anglo-saxons. Elle y jouera un rôle d'ambassadrice d'un genre très particulier. L'un des premiers voyages d'Evita Peron à l'étranger est en effet pour aller saluer Franco, le dictateur resté en place après guerre. "En Espagne, Evita aurait rencontré en secret les nazis qui ont fait partie de l'entourage d'Otto Skorzeny, le chef de commando autrichien plutôt fringant, surnommé Scarface en raison d'une cicatrice de duel sur sa joue gauche. Bien que détenu par les alliés en 1947, Skorzeny était déjà le chef présumé de l'organisation clandestine, "Die Spinne" ("l'araignée"), qui a utilisé des millions de dollars pillés dans la Reichsbank pour évacuer clandestinement les nazis de l'Europe vers l'Argentine. Après s'être échappé en 1948, Skorzeny avait mis en place l'organisation légendaire Odessa, ayant misé sur d'autres fonds nazis cachés, pour aider les ex-SS à reconstruire leur vie - et le mouvement fasciste --- en Amérique du Sud."
      
    Le premier rendez-vous de l'icône du petit peuple argentin était bien entendu resté discret. L'étaient beaucoup moins ses distributions de billets de 100 pesetas "à chaque enfant pauvre qu'elle croisait sur sa route". Une légende, ça se crée, et ça s'entretient. Le second avait été pour rencontrer le Pape, et le saluer pour ses efforts... pendant la guerre, à réussir à ne pas se fâcher avec le nazisme sans trop perdre la face.
      
      
    "La beauté charismatique se rendit à Rome pour une audience avec le Pape Pie XII, une réunion au Vatican qui a duré plus longtemps que d'habituel baiser sur la bague papale. À l'époque, le Vatican a agi à un poste de façon cruciale pour distribuer de faux documents aux fugitifs fascistes. Le pape Pie lui-même était considéré comme un sympathisant de la ligne dure anti-communisme des fascistes, mais il avait gardé une distance publique plutôt discrète avec Hitler. Or un rapport top-secret du département d'Etat rapport de mai 1947 - un mois avant le voyage d'Evita - avait appelé le Vatican "la plus grande organisation impliquée dans le mouvement illégal des émigrés,« y compris de nombreux nazis" .Les principaux ex-nazis tard ayant publiquement remercié plus tard le Vatican pour son aide indispensable".
      
    Au passage, Eva Peron, en France, avait pris le temps d'aller baiser la "sainte couronne d'Epines" à Notre-Dame de Paris, clame la presse du moment.
      
    On entretient toujours la légende...
     
      
    Une fois l'Italie visitée, Evita souhaitait rentrer via l'Angleterre...
      
    "Après son séjour romain, Evita espérait rencontrer la reine Elizabeth en Grande-Bretagne . Mais le gouvernement britannique hésita, de peur que la présence de la femme de Perón puisse provoquer un débat embarrassant sur penchants pro-nazis de l'Argentine et raviver le débat de la sollicitude de la famille royale-guerre d'avant guerre avec Hitler.
      
    Au lieu de cela Evita s'est détournée vers Rapallo, une petite ville près de Gênes sur la Riviera. Là, elle a été l'invitée d'Alberto Dodero, propriétaire d'une flotte argentine connue pour le transport de certaines marchandises la plus désagréable du monde. Le 19 Juin 1947, au milieu du voyage d'Evita, le premier des navires de Dodero, le Santa Fe, arrivait à Buenos Aires et des centaines de nazis qui descendaient sur les quais de leur nouveau pays.  
      
    Au cours des années suivantes, les bateaux Dodero auraient transporté des milliers de nazis en Amérique du Sud, y compris certains des criminels les plus vils d'Hitler, tels Mengele et Eichmann, selon Jorge Camarasa, l'historien argentin". Dodero, qu'on retrouvera à un moment concurrent d'Onassis...
      
    la future femme de ce dernier lorgnant sur Jorge Tchomelkdjoglou, autre grande fortune (textile) argentine. Selon El Pais, c'est avec l'argent de Dodero qu'Evita avait racheté "Democracia", une feuille de chou locale, pour en faire un organe de presse dévolu au Péronisme.
      
    Onassis ayant lui offert 10 000 petits dollars à la fondation Eva Peron.
      
    Une légende, ça s'imprime partout et ça fait vendre les magazines !
     
      
    Enfin, pour clore son précieux périple européen, "le 4 août 1947, Evita et son entourage filèrent vers le nord de la ville majestueuse de Genève, le centre de la finance internationale.
      
    Là, elle participa à plusieurs rencontres avec des personnalités-clés de l'appareil pour faire échapper les nazis. Elle fut accueillie par un diplomate suisse nommé Jacques Albert Cuttat, qu'elle connaissait bien : Evita avait connu Cuttat alors qu'il travaillait à la Légation de Suisse en Argentine 1938 à 1946. Des documents nouvellement rendus publics en Argentine, provenant de la Banque centrale du pays, ont montré que pendant la guerre, la Banque centrale suisse et une douzaine de banques privées suisses également ont maintenu des comptes-or suspects en Argentine.
      
      
    Parmi les titulaires de compte figurait Jacques Albert Cuttat. Les fichiers suisses accusaient Cuttat de diriger de façon non autorisée des entreprises privées et de maintenir de contacts avec les nazis pendant la guerre. En dépit de ces allégations, le gouvernement suisse avait promu Cuttat, qui était devenu chef du protocole du service suisse des Affaires étrangères, après son retour d'Argentine en Suisse. À ce titre, Cuttat avait escorté Eva Peron à des réunions avec des hauts fonctionnaires suisses. Le couple avait rencontré Max Petitpierre, le ministre des Affaires étrangères et Philipp Etter, le président de la Confédération. Après sa visite « officielle » Evita avait repris ses habitudes. Apparemment, elle a rejoint des amis pour le repos et les loisirs dans les montagnes de Saint-Moritz. Mais les documents relatant sa tournée suisse ont révélé qu'elle avait continué à établir des contacts d'affaires susceptibles de faire progresser à la fois le commerce de l'Argentine et la réinstallation des sbires d'Hitler. Elle a été notamment l'invitée de l'Instituto Suizo-Argentino "lors d'une réception privée à l'Hôtel Baur au Lac à Zurich", la capitale des banques du secteur de langue allemande de la Suisse.  
      
    Là, le Professeur William Dunkel, le président de l'Institut, devant un auditoire de plus de 200 banquiers et hommes d'affaires suisses, ainsi qu' Eva Peron avait effectué un discours sur les "infinies possibilités que représentait l'Argentine". Sur la photo prise à Berne par Frank Garbely, qui a relaté ici les rencontre suisses, Evita Peron, est bien en conversation avec les conseillers fédéraux Max Petitpierre (à droite) et Philipp Etter (au centre). A ses côtés, Jacques-Albert Cuttat, l'ex-ambassadeur suisse à Buenos Aires cité ici. Garbey y ajoute une note savoureuse : (...)
      
    "en 1947, Berne et Buenos Aires partagent la même obsession : se doter de la bombe atomique. Sur ordre du Département militaire, le physicien zurichois Paul Scherrer dirige un projet atomique archisecret et est chargé d’espionner ses collègues étrangers. Il aurait même visité le laboratoire andin de Bariloche. Le projet argentin échoue cependant : l’expérience de fusion thermonucléaire annoncée n’est qu’une tricherie scientifique..." Pour beaucoup, Scherrer, recruté par la CIA, avait tout fait pour ralentir le projet suisse... de là à conclure que sa visite à Bariloche avait permis aux USA de s'apercevoir que le projet argentin ne tenait pas debout...
     
    Les vidéos du web
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    Il y a 19 années - 2 minutes

    Claude Villers raconte d'une façon romancée la vie d'Eva Peron. Cette jeune femme illégitime (...)

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    "Récemment publiées, des documents d'archives suisses expliquent ce qui se cachait derrière cet enthousiasme.
      
    L'ambassadeur de Peron en Suisse, Benito Llambi, avait entrepris une mission secrète pour créer une sorte de service d'émigration afin de coordonner la fuite des nazis, en particulier ceux ayant des compétences scientifiques.
      
    Déjà, Llambi avait mené des pourparlers secrets avec Henry Guisan Jr., un agent suisse dont les clients incluaient un ingénieur allemand qui avait travaillé pour l'équipe de missiles de Wernher von Braun. Guisan avait offert à Llambi les plans des fusées "V2" et "V3".
      
    Guisan lui-même émigrera en Argentine où il a créera plusieurs entreprises spécialisées dans l'achat de matériel de guerre. Son ex-femme plus tard, a dit aux enquêteurs : « J'ai eu à assister à rencontre avec des associés d'affaires de mon ex-mari, à qui je préfèrais ne pas serrer la main. Quand ils ont commencé à parler d'affaires, j'ai dû quitter la salle. Je me souviens seulement que des millions étaient en jeu. " Benito Llambi, qui deviendra ministre de l'intérieur de Peron lors de son retour dans les années 70... Une légende, même morte, on pe ses liens.
      


    "Selon la Service de police de Berne, les fichiers sur ses rendez-vous secrets de ce bureau de l'émigration secrète nazie sortaient de la rue Marktgasse, au N°49 au centre-ville de Berne, la capitale suisse. L'organisation était dirigée par trois Argentins - Carlos Fuldner, Herbert Helfferich et le Dr Georg Weiss. Un rapport de police les a décrits comme "110 pour cent nazis".
    Le chef de l'équipe, Carlos Fuldner, était le fils d'immigrants allemands en Argentine, qui était retourné en Allemagne pour étudier. En 1931, Fuldner avait rejoint les SS, puis a avait été recruté en intelligence étrangère allemande. À la fin de la guerre, Fuldner avait fui à Madrid avec un avion rempli de documents d'art volés, selon un rapport du Département d'État des États-Unis. Il s'installa ensuite à Berne où il se présentait en tant que représentant des transports de l'aviation civile argentine. Fuldner était ur place pour aider la première vague d'émigrés nazie." Carlos Fuldner était en contact direct avec l’évêque argentin, Mgr Antonio Caggiano, qui deviendra cardinal sous Pie XII, l'un de ceux à la tête des "rat lines". Lors de sa première rencontre, Caggiano est accompagné de deux hommes qui disent appartenir une sorte de congrégation secrète appelée la Sainte Alliance, en réalité les services d'espionnages du Vatican. L’un d'entre eux n'est autre que Stefan Guisan, lui même arriva sur place grace à Krunoslav Draganovic, l'autre tête de pont de l'organisation pour faire fuir les rats...
    Et on retombe ainsi sur notre visiteur d'hôtel : "L'un des premiers nazis premier à atteindre Buenos Aires par l'intermédiaire des "rat lines" avait été Erich Priebke, un officier SS accusé d'un massacre de civils italiens. Un autre a été croate le leader oustachi Ante Pavefic. Ils ont été suivis par le commandant du camp de concentration Joseph Schwamberger et le médecin sadique d'Auschwitz, Joseph Mengele. Plus tard, le 14 Juin 1951, le navire d'émigrants, "Giovanna C », a transporté l'architecte de l'holocauste Adolf Eichmann en Argentine où il s'est présentécomme un technicien sous un faux nom. Fuldner avait trouvé un emploi à Eichmann chez Mercedes-Benz-Argentine" (c'est là où le mossad l'arrêtera en 1959 !). Priebke, celui à qui notre U-Bootiste passionné avait serré la main à Bariloche ! Décédée d'un cancer à 33 ans, elle n'en n'avait pourtant pas fini avec... le Vatican, la légende argentine. "Son corps a été embaumé et exposé jusqu'à ce qu'un coup d'État militaire ne chasse son mari du pouvoir en 1955. Son corps a alors été secrètement transporté en Italie, à Milan, puis enterré au cimetière Maggior, avec l'assistance du Vatican, sous la fausse identité de Maria Maggi de Magestris.
      
    Seul le pape Pie XII - et ses successeurs -, les colonels de l'agence de renseignement SIE Héctor Eduardo Cabanillas et Hamilton Díaz, fondateur de l'agence privée de sécurité ORPI, le prêtre Francisco « Paco » Rotger, confesseur personnel du général Lanusse et membre de la Société de saint Paul, connaissaient alors la localisation de la dépouille. Le général Aramburu, Lanusse et le supérieur de la Société de saint Paul à Buenos Aires, le père Hércules Gallone, savaient eux qu'Eva était enterrée « quelque part en Italie » Lorsqu'Aramburu fut enlevé par les Montoneros, il avoua à ces derniers qu'Evita avait été inhumée en Italie". L'épisode rocambolesque du viol de la sépulture de l'ex-President Pedro Eugenio Aramburu par les Monteneros en 1974 avait été décrit ici. Le corps embaumé de retour d'Italie avait été exposé ici, et dans Time Magazine.
      
      
    Le retour du cercueil étant ici. Décidément, la papauté a eu des liens très forts avec les dictatures : l'ambassadrice auprès des nazis transformée en madone avait eu droit à bien des égards de la part de Rome. Maintenant, on sait au moins pourquoi, remarquez. superbe documentaire sur Carlos Fuldner ici, extrait de "Nazi Gold in Argentina"
      

     

     

     

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    CES VIDEOS sont RARES - TROUPES AMERICAINES FILMEES par l'ARMEE AMERICAINE

    lors du DEBARQUEMENT EN NORMANDIE

     

    Pour apprécier ces vidéos - cliquer sur le logo central de RADIONOMY

    ( colonne de gauche, en bas) le fond musical sera supprimé

     

     

     

     

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    MOUVEMENTS ET RÉSEAUX

      

      

      

    Les deux formes de groupement les plus répandues de la résistance intérieure française sont les mouvements et les réseaux.

    Le mouvement est un groupement «autonome» de résistance intérieure, mais qui, faute de moyens financiers, et pour ne pas être coupé des alliés, doit utiliser des réseaux en liaison avec Londres et les alliés.

     

     

      

      

    Le radio du réseau émet vers Londres tandis que son camarade observe la rue, guettant le passage d'une patrouille ou d'un camion allemand équipé de son repérage radiogoniométrique. Photothèque du secrétariat aux Anciens combattants.

    Le réseau est un groupement de résistance en liaison avec Londres, soit avec les services secrets anglais, soit avec le Bureau central de renseignements et d'action (B.C.R.A créé par J. Soustelle à Londres). On distingue: réseaux de renseignements, d'évasion, d'action. etc

     

     

    EN ZONE SUD

    La naissance d'une résistance organisée est plus aisée en zone libre; Lyon, jusqu'en novembre 1942, joue le role de capitale de la Résistance bien que la police de Vichy y traque les résistants.

      

      

    Un exemple de mouvement: Combat

    Crée en novembre 1941 par un officier, Henri Frenay, le mouvement Combat sera l'un des plus importants de la Résistance. Il se consacrera à la propagande et au renseignement, l'action étant assurée, à partir de novembre 1942, par l'Armée secrète ( A.S. dont le chef est le général Delestraint (Vidal), qui sera assassiné à Dachau en 1944. A l'A.S. s'ajoutent les «groupes francs», créés par l'avocat Jacques Renouvin, qui mourra à Mauthausen.

    Théoriquement, le cloisonnement entre les différents groupes, sauf au niveau des responsables, existe. Théoriquement aussi, on ne doit pas mélanger le renseignement et l'action, on ne doit connaître que les pseudonymes des membres du mouvement. Il faut trouver des habitations (des «caches») pour des clandestins, des «boîtes aux lettres», il faut recruter avec prudence, pour éviter l'infiltration d'espions de l'ennemi ou d'agents doubles. Tout doit se passer en secret: la diffusion des journaux, les rendez-vous. Bien que très bien organisé, Combat subira de nombreuses pertes à partir de 1943.

     

     

    LES M.U.R

    Les trois principaux mouvements de zone sud, Combat, Libération, Franc-Tireur, se fédèrent en 1943 dans les Mouvements Unis de Résistance (M.U.R.)

     

     

    EN ZONE NORD...

    Avec beaucoup plus de difficultées qu'en zone sud--en raison de la présence de toutes les polices de l'ennemi (il y a dans toutes les localités un peu importantes une antenne de la Gestapo, la police secrète allemande), en raison de la répression féroce qui frappe les résistants (exécutions, prises d'otages)-, la résistance s'organise en zone occupée.

    Comme en zone sud, les résistants se groupent par affinités. Des jeunes lycéens et étudiants, avec l'aide d'un industriel, Rémy Lebon, créent «Défense de la France» avec un journal, un important service de faux papiers, des liaisons dans les facultés et les classes supérieures des lycées.

    Autres mouvements importants «Ceux de la Resistance», «Organisation civile et militaire» (O C.M.), «Liberation-Nord».

    Mais il ne faudrait pas imaginer la France tout entière répartie entre réseaux et mouvements. Les résistants actifs sont restés une minorité.

     

     

    LA RÉSISTANCE COMMUNISTE

    «Peu à peu, les groupes de l'Organisation Speciale (O.S.), vont servir d'armature à la constitution des FrancsTireurs et Partisans FranÁais, pendant que le Front national se constitue, en mai 1941, à l'appel des communistes lancé à tous ceux qui pensent français et veulent agir en Français pour l'indépendance de la France.»

    Charles TILLON (op cit. Cet appel constitue l'acte de naissance du Front national (F.N.)

     

     

    LA VIE CLANDESTINE

    La vie clandestine a nécessité une mutation profonde des conditions de vie pour ceux qui sont totalement engagés dans la Résistance. Le plus longtemps possible, le résistant essaie de continuer sa vie, ses activités normales qui lui servent d'alibi. Pour la vie clandestine, il adopte un autre nom -- le pseudo --, une autre adresse, un autre personnage, il faut préserver la sécurité des siens, des autres membres du groupe, établir un cloisonnernent rigoureux entre les différentes activités de chacun des membres, dans leurs relations entre eux afin que la capture d'un résistant ne fasse pas tomber toute la chaîne, pour que les «boîtes aux lettres», les caches, ne soient pas toutes brulées.

      

    «La Résistance»(Martinsart, 1971).

    Il est difficile, pour qui ne l'a pas vécue, d'imaginer l'existence des résistants. Ils devaient travailler dans l'ombre, dans la clandestinité. Il fallait se méfier de tous, parfois même de ses propres amis: une imprudence, une indiscrétion étaient si vite commises. La vie se compliquait du fait de la rareté des choses: manque de vélos. de pneus. Il fallait des bons, des cartes de toutes sortes: cartes de pain, d'alimentation, de travail, jusqu'à la fausse carte d'identité indispensable aux ouvriers de la nuit.

    «Visages lexoniens» (inédit)

     

     

      
    Sous-pages

    sources :

    http://resistance39-45.e-monsite.com/rubrique,la-resistance-interieure,331251.html

     

     

     

     

     

     

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    La résistance italienne (1943-1945)

     

      

    À l’heure où l’on parle beaucoup de la résistance française, il nous a semblé intéressant de vous parler d’une partie peu connue et pourtant palpitante de l’histoire européenne : la résistance italienne. 

      

    Car il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas eu que des français résistants mais qu’il y eut des combattants dans toute l’Europe durant la Seconde Guerre Mondiale.

     

     

     Combattantes grecques oui aussi...

     

     

    La caractéristique italienne.

    La Résistance italienne a été le mouvement le plus vaste d’opposition au nazi-fascisme qui s’est développé en Europe, dû en partie par l’exception que constituait la situation italienne.

     

    En effet, dans les pays défaits militairement et occupés par les nazis (par exemple la France) la Résistance constitua une deuxième phase de la guerre qu’ils avaient perdue. L’Italie, au contraire, sous un régime fasciste, était restée jusqu’au 8 septembre 1943 l’alliée du Reich nazi d’Hitler, avait participé en tant que telle à la guerre d’agression et avait été à son tour une puissance occupante.

     

     

     

    Ici la Résistance surgit quand – une fois tombé le régime fasciste le 25 juillet 1943 et signé par l’Italie l’armistice avec les « Alliés » le 8 septembre de la même année – les forces politiques démocratiques, qui s’étaient reconstituées, appelèrent le peuple à se rassembler pour chasser les fascistes et les Allemands.

     

     

    Il ne s’agit pas, pour l’Italie, de continuer une guerre perdue, mais plutôt de démarrer une nouvelle guerre, une guerre de Libération permettant de chasser les Allemands occupants et leur allié fasciste qui avait donné vie à la « République Sociale Italienne » mussolinienne, en reconquérant la liberté dont l’Italie avait été privée par le fascisme et par son régime autoritaire et antidémocratique pendant plus de vingt ans.

     

     

    Les forces de la Résistance

    Le mouvement de Résistance fut constitué par des forces hétérogènes, différentes entre elles par leur orientation politique et leur base idéologique et pourtant unies par l’objectif commun de chasser le nazi-fascisme et de conquérir la liberté. Les plus grands partis antifascistes organisés constituèrent le CLN (Comité de Libération Nationale) pour combattre l’envahisseur.

     

     

    Dès le début, les nazi fascistes détruisirent des centres politiques et opérationnels en capturant, torturant des membres et des responsables du mouvement et attaquèrent par des ratissages étendus en montagne les premiers noyaux armés et les premières bandes partisanes.

     

     

    Malgré cela, le mouvement de Résistance se consolida et s’étendit, s’enracina petit à petit sur le terrain. Il trouva du consensus et du soutien de la part d’une grande partie de la population, endura l’épreuve de nombre d’arrestations, de tortures, de déportations dans les camps d’extermination nazis, des exécutions, des représailles.

     

     

    Région par région, zone par zone, la présence des formations partisanes dans les vallées et sur les montagnes se fit de plus en plus massive et, des bandes des débuts, on passa à des brigades bien organisées (les « Garibaldi », les « Justice et Liberté », etc.) tandis que dans les villes naissaient les SAP (Equipes d’Action Patriotique) et les GAP (Groupes d’Action Patriotiques), qui se consacraient à des opérations de recrutement et de sabotage, à des actions de guérilla urbaine et à des activités de propagande et de recrutement, soutenus par des mouvements fortement engagés tels que les Groupes de Défense de la Femme (GDD) et le Front de la Jeunesse (FdG).

     

     

    18 mois de batailles

    Les Quatre Journées de Naples (27-30 septembre 1943), virent la révolte spontanée d’un peuple qui, par ses sacrifices et son héroïsme, eut le dessus sur les troupes allemandes et libéra la ville avant l’arrivée des forces « Alliées ». Mais ce fut dans tout le territoire du Centre Nord, occupé par les Allemands, que se déploya le mouvement de Résistance, vainement combattu, avec détermination et férocité, par les nazis et les fascistes. Ce furent des mois de terreur.

     

     

    Les nazi-fascistes s’opposèrent à la Résistance, qui les menaçait par des actions de guérilla et des sabotages, en déchaînant des brutalités inhumaines qui frappèrent les forces de la liberté et les populations civiles : les représailles et les tueries se multiplièrent, de véritables massacres furent perpétrés, comme à Boves, en province de Cuneo.

     

     

    Dans toutes les plus grandes villes italiennes, les SS organisèrent des lieux de torture. Elles furent aidées avec une cruauté non moindre par les forces fascistes de la République Sociale Italienne, particulièrement par les « Brigades Noires » et par la « Dixième MAS ».

     

     

    Vers la libération

    De vastes zones furent soustraites au printemps-été 1944 à l’occupation allemande et fasciste et des « Zones Libres » surgirent, telles que l’Ossola, Montefiorino, les Langhe, la Val Trebbia, la Carnia, Pigna, où agirent des gouvernements démocratiques provisoires; mais elles ne purent résister longtemps, car les Allemands déchaînèrent des offensives très lourdes, contraignant les partisans à abandonner les pays et les vallées pour se replier dans les montagnes.

     

     

    Des montagnes où ils furent attaqués encore – surtout pendant l’été et l’hiver 1944, quand l’avancée alliée s’arrêta dans l’Apennin toscan émilien – mais sans qu’on puisse en avoir raison .

      

    Déjà pendant les premiers mois de 1945, les formations partisanes revinrent à la pleine efficience et, bien armées désormais, grâce aux « lancements » d’armes effectués par avion par les alliés et facilitées par la présence dans les différentes zones

    de « missions » alliées, elles furent en conditions de reprendre l’offensive qui, dès avril 1945, s’intensifia de plus en plus et qui, en fusionnant avec le plan d’insurrection prédisposé par le CLN, permit de libérer les plus grandes villes du Nord avant l’arrivée de l’armée américaine et de l’armée britannique.

     

     

    Et les descendants de ces nobles résistants sont, à leur façon, aussi en train de combattre le fascisme en se mobilisant contre Berlusconi et ses comparses xénophobes de la Ligue du Nord.

      

    Et, si un jour vous pensez à Guy Môquet ou Jean Moulin, ayez aussi une petite pensée pour leurs camarades combattants italiens : ils méritent bien une reconnaissance.

     

     

     

     

     SECONDE PARTIE de l'article ( réf plus bas )

     J'en profite pour rectifier un paragraphe concernant De Maisonneuve et son pilote Raymond Marcel Jabin (Blenheim abattu le 28 novembre 1941).
     

      

    Pour ce dernier, j'ai écrit qu'il avait été tué lors d'une tentative d'évasion, version couramment acceptée. Et depuis, cela me trottait dans la tête. J'ai fini par retrouver dans l'ouvrage de Lambermont, "Videz vos poches", consacré au Lorraine, l'épisode de la fin de Jabin.

    Après avoir été soigné de ses brûlures par un médecin italien, il est interné à Tallegio.
    En septembre 1943, Mussolini, viré, puis récupéré par Skorzeni et ses S.S, fonde la République Socialiste, dite de "Salò".

      

    La Résistance italienne, déjà en place, se structure en brigades, quasiment internationales: Grecs, Yougoslaves, Crétois, Britanniques, Français. Ce sont en fait des groupuscules très actifs et mobiles, qui multiplient les coups de mains, sabotages et harcèlement des troupes fascistes.

      



     

      

    Dans la pagaille qui règne alors, Jabin s'évade du camp de Taleggio et rejoint les

      

    partisans italiens.

     



    Avec eux, il fait le coup de feu contre les forces restées fidèles à Benito.
    Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1943, leur refuge de Cantiglio

     

      

    est encerclé par une centaine de soldats italiens de la nouvelle armée "républicaine", guidée par un "patriote zélé", appuyée par une cinquantaine de S.S, sans doute de la Division Italiana, recréée à partir d'éléments venus du front de l'Est

      


    et dressée à la chasse aux partisans.



    La 86 Garibaldi Brigata (une douzaine d'hommes) dort dans une étable.

      



     

      

    Surpris en plein sommeil, les partisans ont-ils le temps de sauter sur leur maigre armement, 2 ou 3 vieux fusils et un pistolet mitrailleur. Aucune chance. Ceux qui ont des armes sont exécutés. Les autres sont expédiés dans des camps de concentration.

    Au matin du 4 décembre, on découvre, liés à un arbre, les corps de trois partisans, criblés de balles et et quasiment mutilés par des coups de poignards acharnés. Odieuse mise en scène "pour l'exemple" d'un assassinat atroce, coutumier chez les S.S. Cet exemple, ils s'en repentiront sans doute quand ils tomberont dans les mains des maquisards.
     

      

    Les trois hommes sont inhumés au cimetière de Pizzino.

      


    Evaristo Galizzi
    Giorgio Issel
    Marcel Jabin

    Sur la tombe de Jabin, cette simple épitaphe:
    "Pilota caduto in combattimento, vene dal cielo"
    Son corps sera restitué à Jarnages, dans la Creuse.

    Une plaque commémorative est placée sur la place principale de San Giovanni Bianco:



    Depuis, chaque année, lors de la Fête de la Montagne, sur les lieux même où ils sont morts, une cérémonie est célébrée pour les Martyrs de Cantiglio.




     

    Il est heureux que les Italiens aient plus de mémoire que les Français.
    Voir le site: www.valbrembanaweb.comdont sont issues les photos des lieux de ce tragique événement.

    Il est vrai qu'en France, me-semble-t'il, on (les médias en tout cas) préfère les histoires à l'Histoire et que l'on a, par les temps qui courent, la qu..e plus grande que la mémoire...Fin de la parenthèse.

    Pour Koenig, de fait, il fut honoré à juste titre mais ses troupes...? C'est bien ses gars de la D.F.L qui étaient en Lybie; El-Alamein, Bir-Hakeim, Tobrouk, c'étaient eux (dont mon oncle). Cette D.F.L n'a eu qu'une existence éphémère au profit de la future 2ème D.B.

      

    Quand on parle de la bataille du désert, immanquablement arrivent Leclerc et sa fameuse division. Loin de moi l'idée de rabaisser cette unité et son chef mais on oublie qu'elle n'aurait pas été grand chose sans la D.F.L et Koenig. Dommage. Mon oncle a fini la guerre dans la 2ème D.B sans trop savoir comment il y était arrivé.

    Sources: P.M. Lambermont "Videz vos poches". La Table Ronde 1954
    Colonel Henry Lafont "Aviateurs de la Liberté". S.H.A.A
    Henri Landemer "La Waffen S.S." Ed.Balland 1972
    Internet:

      

    www.francaislibres.net

     

     

     

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    jean moulin

        A 7 heures, les premières motocyclettes de la Wehrmacht pétaradent dans la rue sans s’arrêter devant la préfecture, où Jean Moulin attend l’ennemi debout, en uniforme, devant le drapeau.   Les automitrailleuses suivent, puis des gradés allemands coiffés de hautes casquettes descendent de voiture, entrent dans l’hôtel.     Ils assurent au préfet que leurs troupes respecteront scrupuleusement la population civile, et qu’il est considéré comme responsable de l’ordre en tant que haut fonctionnaire français, autant dire en otage.
     Les voitures civiles et les camions français sont réquisidonnés. Remis en marche par l’ennemi sans que Jean Moulin puisse protester. II n’a pas le droit de défendre les biens et la propriété des citoyens, il doit seulement faire en sorte qu’ils ne se révoltent pas, qu’ils acceptent l’occupation.     Les soldats allemands qui défilent tête nue, casque à la ceinture, disent aux réfugiés : «La guerre est finie pour vous. » Ils font écouter aux Français la radio allemande sur leurs voitures. Ils traduisent les informations diffusées par leurs compagnies spéciales de propagande : «L’armée française a capitulé, Reynaud est en fuite, Mandel en Angleterre »
     Jean Moulin n’en croit pas un mot, mais il est toujours sans nouvelles du gouvernement, sans instructions. Il apprend que l’ennemi a fusillé une paysanne octogénaire à Luray, pour avoir protesté contre l’occupation de son domicile. Elle est morte attachée à un arbre.   Sa fille n’a pu l’enterrer que vingt-quatre heures plus tard, creusant elle-même la tombe sous la menace des soldats.   Premier crime de guerre connu du préfet et confirmé par des témoins.
       Le pillage se généralise en ville. Les Allemands ne le pratiquent pas directement, ils encouragent des rôdeurs trançais à le faire et emportent ensuite, pour leur compte, sur leurs camions, les tissus, les conserves et les bouteilles dérobés dans les magasins éventrés.
       Le préfet est bientôt conduit à la Kommandantur installée à l’hôtel de France. Des officiers veulent lui faire signer un protocole reconnaissant l’assassinat et le viol de personnes civiles françaises par des soldats Sénégalais.
        Jean Moulin refuse de se déshonorer, de traîner dans la boue l’armée de son pays. Il est insulté, battu, blessé.   On le conduit avec la dernière brutalité sur la scène du carnage, où il démasque sans peine la mise en scène grossière. Les cadavres sont ceux de Français victimes des bombardements, sauf une femme dont on a coupé les membres pour faire croire à un crime rituel.     Ils ont sans doute servi de prétexte à l’exécution de tirailleurs sénégalais par les Allemands. Le préfet persiste dans son refus de couvrir le crime. Il est enfermé dans la même cellule qu’un prisonnier sénégalais blessé.   II est de nouveau frappé, insulté. II tente de s’ouvrir les veines, dans la cellule. Il est sauvé de justesse.   Plus tard, le maire de Chartres est requis d’enterrer les corps des neuf victimes du bombardement, au lieu du massacre.     On ne reparle plus de l’affaire.       
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    Les femmes, sous l’occupation, ont tenté par tous les moyens de conserver l’élégance et le bon goût attribués aux françaises, malgré les restrictions et les pénuries.

     

    Elles ont, par tous les moyens (récupérations, raccommodages…) essayé de s’habiller en suivant la mode et les codes de bonne conduite

     

     

     

      

    (« Toute femme, quelque soit son appartenance sociale, doit porter des gants, un chapeau et des bas, sous peine de contrevenir aux règles de bonnes manières qui régissent les convenances féminines. »,

    Dominique Veillon,

    La mode sous l’occupation.).

     



    Robe


    Des robes à la coupe simples, marquées à la taille, avec manches longues ou courtes (pas de bretelles) et sans décolleté. Souvent des boutons sur toute la longueur sur le devant, et des épaulettes.


    Imprimés assez petits : rayures, pois, fleurs etc…
    Tissus : tweed, Jersey, laine, coton etc…
    Longueur : aux genoux, ou légèrement au dessus.

     

     

    Jupe :


    Des jupes taille haute, coupe droite ou légèrement évasée, ou jupe de tailleur.

    Couleurs unies, plutôt foncées.
    Tissus : tweed, Jersey, laine, coton etc…
    Longueur : au genoux, ou légèrement au dessus.

     

    Chemisier :


    Chemises à manches longues ou courtes. Pas de décolleté, pas d’épaules apparentes. Epaulettes, manches bouffantes.

    Couleurs unie.
    Veste de tailleur assortie à la jupe. (Très à la mode)

     

     

     

    Collants plutôt BAS


    En 1944 : les femmes portaient des bas avec la couture apparente à l’arrière. Mais à cause de restrictions, les bas deviennent des produits rares.

    Les femmes se dessinaient alors une ligne au crayon le long de la jambe, simulant la couture, pour faire croire qu’elles en portaient.
     

     

    En pratique :

    un trait de crayon, ou des collants de couleurs chairs suffisent.

     

    Sac :


    Sac de petites taille, en bandoulière ou à porter à la main.

    Forme simple.
    Sac en bois, en cuir, en tissus.

     

     

     

    Chapeau :


    Chapeau de petite taille ou large.

     

    Gilbert Orcel (Millinery) 1947 Fashion Photography Hat, Violette Cornille:  


    En feutre ou en paille.

     


    Accessoirisé avec voilette, ruban, fleurs, accessoires…

    (toutes les excentricités sont permises !)
    Beret

     

    Chaussures


    Talons carré, bout rond.

    Semelles en bois ou en paille, compensées.
    Brodequins, derbys, richelieu, espadrilles…


     

     

     

     

    Accessoires :


    Gants : unis, en tissus , en dentelle, en jersey ou au crochet.

     

     

    Coiffure :


    Bouclés ou attachés en chignon avec un chapeau.

    Coiffure plus sophistiquée sans chapeau.

     

    mode 1940 | Médias - Qwant  

      

    La mode des années 40 est rythmée par les événements géopolitiques de l’époque. Pour comprendre les grandes tendances, il faut distinguer trois points de repère:

    la guerre, la libération et l’avènement du New Look de Christian Dior.
    ...
    1940. Le début de la décennie est marqué par la Seconde Guerre Mondiale. Les maisons Chanel et Vionnet ferment leurs portes, même si d’autres ateliers

    (Lucien Lelong, Elsa Schiaparelli) restent ouverts.

     

    Il s’agit pour eux de préserver la tradition française de la couture sous l’occupation.

      

    Les restrictions qu’impose la guerre ne permettent pas à la mode de créer des nouvelles tendances. Les premiers tickets de rationnement apparaissent en 1941 :

     

    ils concernent dans un premier temps l’achat de produits textiles

     

      

      

    de la guerre, il est de bon ton d’adapter soi-même ses tenues à son rythme de vie.

     

    La silhouette féminine du début des années 1940 a les épaules larges, la femme porte des robes raccourcies, à la taille serrée et ceinturée, et à manche ballon.

     

    Petit à petit, les gros manteaux sont abandonnés pour laisser place à la veste, telle celle des hommes, souvent portée sur plusieurs couches.

     

     

    MODE sous l'occupation - Années 40:

    Les premières semelles compensées apparaissent pour allonger la silhouette féminine.

      

    Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, l’industrie de la mode et du textile est mal en point. Les Français cherchent désespérément à s’amuser et la mode des années 40 s’adapte à la vie mondaine retrouvée.

     

    Les femmes renouent avec la féminité : elles portent de grandes robes sous des capes, leurs épaules sont souvent nues et l’on entrevoit leur poitrine grâce au décolleté en U.

      

    Progressivement, les jupes s’allongent, jusqu’à atteindre, dès février 1947, quelques centimètres au-dessus des chevilles.

     


    Le 12 février 1947, le Tout-
    Paris découvre la collection 

    Corolle d’un certain Christian Dior qui vient d’ouvrir sa maison de couture. Les acteurs de la mode des années 1940 assistent à une mini-révolution :

     

    les jupes sont à peine à trente centimètres du sol, la taille est extrêmement marquée ce qui met la poitrine en avant et les épaules s’arrondissent : c’est le New Look.

     

    Christian Dior crée des femmes fleurs, il répond aux rêves de féminité des Françaises.

      

    Très vite, l’Europe et l’Amérique succombent à la femme Dior. Alors que les tickets de rationnement sont toujours en service (ils le seront jusqu’en 1949), Christian Dior choque : il utilise près de 20 mètres de tissu pour la confection d’une robe, quand auparavant il ne fallait en compter que

    3. Cela n’empêchera pas son New Look de s’imposer à travers le monde et d’être une des tendances dominantes de la décennie suivante.


    Elodie Petit

      

      

    Astuces 


    Pour les fumeuses : cacher le filtre de la cigarette sur le photos.

     

     

     

    Durant le conflit, l'heure est à la sobriété mais, après la fin du rationnement, le New Look connaît un immense succès.

    La Seconde guerre mondiale impose de lourdes restrictions qui touchent également l’habillement. Les matières premières sont rares et rationnées ; la plupart des ateliers de confection, tenus par des familles juives, ferment ou passent dans la clandestinité, à moins d’accepter un administrateur allemand.
      
    Ceux qui fuient Paris se réfugient à l’étranger ou bien, jusqu’en 1942, en zone libre, notamment à Nice et Marseille ; ce qui fait du sud de la France, après la guerre, le plus important centre de confection hors de Paris.

    Sobriété, économie et emprunts au vestiaire masculin

    En raison des circonstances, le temps est à la sobriété. Il n’est pas rare pour les femmes d’emprunter des pièces de la garde-robe de leur mari. Au début, elles se contentent de retailler les manteaux d’homme, puis elles adoptent aussi les pantalons.
      
    Avec la pratique de la bicyclette, elles retrouvent la jupe-culotte et portent leur sac en bandoulière.
      
    Comme durant la Première guerre mondiale, les femmes, qui reprennent une grande partie des responsabilités normalement réservées aux hommes, ont donc de nouveau accès à des tenues pratiques, adaptées à leurs activités.
      
    Suivant le modèle militaire masculin, les épaules s’élargissent.
     
     
    La taille est accentuée ; les chaussures ont des semelles compensées.
      
    Pour des raisons économiques, les jupes et les robes raccourcissent et on utilise le moins de tissu possible ; la jupe « paysanne » est constituée de deux ou trois carrés imprimés.
      
    Les ornements sont réduits au maximum, ou purement et simplement supprimés.

    On tricote beaucoup et on utilise toutes sortes de matériaux, tel le papier journal, notamment pour les chapeaux, qui sont extravagants en 1940 avant de rétrécir, voire d’être abandonnés.
      
    Les sacs sont souvent fabriqués en tissu, le cuir étant devenu rare. Ils sont assez grands pour pouvoir contenir le ravitaillement.
      
    Les ceintures sont aussi conçues à partir de matériaux divers, comme des plaquettes de bois décorées à la main ou des galons brodés. Tous ces accessoires permettent des variations sur des tenues peu nombreuses.

    Les bas de soie, interdits, sont remplacés par des socquettes ou des bas de laine ; ou bien on se teint les jambes.
      
      
    L’été, on sort jambes nues, ce qui aurait été auparavant jugé scandaleux.

    Les femmes portent les cheveux longs, une mèche roulée sur le front, ou en chignon. Le turban connaît un grand succès car il cache efficacement les cheveux.

    La haute-couture et les réactions face à la guerre

    La haute-couture parisienne s’adapte à l’occupation.
      
    Certaines maisons cessent leur activité, mais la plupart la poursuivent, prétextant plus tard s’être lancés dans l’extravagance pour ridiculiser les Allemandes ;
      
    en réalité parce que la société aisée franco-allemande mène une vie sociale insouciante durant le conflit.
     
     
    1946  photo by Constantin Joffe    Model is wearing Lilly Daché's toast-colored bare-browed sailor hat with a tangerine bow.:

    Les Allemands tentent de transférer les principales maisons à Berlin ou Vienne, mais les dirigeants de la chambre syndicale de la couture résistent.
      
    Certains couturiers expriment même leur hostilité à la guerre dans leurs créations. Madame Grès (1903-1993) présente ainsi sa première collection de la période d’occupation aux couleurs nationales françaises !

     

     
    Autre mouvement de réaction face à la guerre, les zazous apparaissent en 1942. Amateurs de jazz, ils suivent les modèles vestimentaires anglo-saxons.
      
    Disposant de moyens financiers, souvent grâce au marché noir, ils aiment les tenues chères et élégantes : pantalons larges, vestons longs et cintrés, chemises à col dur et montant, cravates et chaussures en cuir à grosses semelles.
      
     
    revue le petit ECHO DE LA MODE n°5-8 année 1945, février:
      
    Leurs cheveux sont bouffants sur le dessus de la tête, en opposition aux coiffures rasées militaires. Quelques jeunes filles suivent aussi cette tendance.
      
      
      
     

    « Tant qu’il y aura un désir de changements et un goût pour le rêve – La mode existera . »

     

    Vogue 1940

     

    1940s Fashion

     

      

     

    Les années quarante

     

    Le début de la Seconde Guerre mondiale a changé la face du monde.

     

    Avec leurs maris parti au front, les femmes ont du subvenir aux besoins de la famille en travaillant.

     

    Le travail des femmes a eu un grand impact sur la mode de l’époque. Après des décennies d’opulances, de libertés, et décadence, un sentiment de responsabilité et de conscience sociale est né auprès de ces dernières. Frappant ainsi le monde de la mode, et les poussant à créer des vêtements utiles et moins extravagants.

     

    Art et Culture

     

    La musique des années 40 avait pour but premier de distraire et d’encourager les gens durant cette période de guerre. Le style musical le plus courant était de « Big Band », et la liste des musiciens célèbres de l’époque comprenait Benny Goodman et Count Basie.

     

    La musique des années 40 a influencé plusieurs genres musicaux notamment le « Rock & Roll ».

     

    A la mort de Georges Vuitton en 1936, Gaston-Louis Vuitton prit le contrôle de l’entreprise. Durant l’occupation allemande ,

     

     

    Louis Vuitton a collaboré avec le régime de Vichy française dirigé

    par le Maréchal Pétain et les nazis.

     

    Ceux-ci qui étaient responsables de la déportation des juifs français vers les camps de concentration allemands.

     

    Louis Vuitton a montré son support en ouvrant une usine dont le seul but était de produire des produits glorifiant le gouvernement de Pétain, ce qui permit à l’entreprise d’augmenter ses revenus.

     

    Helmut Newton était un photographe de mode austr / allemand connu pour ses photographies en noir et blanc. Au cours des années quarante, ses œuvres sont apparues dans de nombreux magazines de mode tels que Vogue, Jardin des Modes, Elle, la Reine, ou encore Marie-Claire…

     

    Le Rationnement

     

    Le rationnement a été introduit afin d’assurer une juste indemnité aux citoyens britanniques. Le fait de rationner la nourriture, les vêtements ainsi que les chaussures, a forcé les femmes à ne porter uniquement ce qu’elles avaient déjà dans leur garde-robe.

     

    En 1942, le gouvernement britannique a introduit une loi en vertu du Décret de vêtements civils, qui interdisait l’embellissement les vêtements à la vente.

     

    De ce fait, le gouvernement voulait soutenir un style modeste et utile, encourageant l’usage de plis, de poches, de boutons…

     

    Tout acte contraire à ce décret était considéré comme illégal et anti-patriotique.

     

     

     

    1940s Fashion

     

    Les Formes et Silhouettes

     

    Comme le rationnement a frappé à plein fouet, il ne restait plus que quelques alternatives notamment les robes bon marché.

     

    L’idée de vêtements fonctionnels est devenue essentielle, cela c’est notamment observé dans le choix de tissus simples.

     

    Les moyens de transports ont changé, les gens favorisaient plus souvent les bicyclettes, ce qui conduit les femmes à porter des jupes plus de plus en plus courtes et moins restreinte. Le costume est devenu également très populaire parmi les femmes de cette époque.

     

    Celui-ci était tellement répandu, qu’il a même été acceptable pour les mariées de le porter. Cela est du à son aspect fonctionnel en raison de la nécessité d’une tenue de travail.

     

    Les chaussures à talons plats étaient portées avec des vestes à épaulettes carrées qui ressemblaient à la coupe d’un uniforme.

     

    1940s Fashion Modèle "New Look" de Christian Dior (1905-1957)

     

    A la fin de la guerre, les femmes voulaient s ‘éloigner de l’austérité de cette période sombre et cette évasion incluait également les vêtements associés à celle-ci.

     

    Christian Dior a annoncé la fin du rationnement en insistant sur l’excès de matériaux et en utilisant des tissus somptueux. Un choix qui s’est avéré très audacieux pour l’époque.

     

    Le « New Look » de l’été 1947 mettait en avant diverses parties de l’anatomie de la femme tels que le buste, la taille et les hanches réaffirmant ainsi les courbes et la sexualité féminine.

     

    Le style consistait à des jupes amples en crinoline portées avec des jupons en tuile.

     

    Les vêtements quand à eux étaient souvent à bases de matière légère à tels point qu’ils flottaient, ceux-ci étaient portés avec des bustiers.

     

    La veste centrée près du corps était conçu pour aller avec la jupe longue mais elle était également portée avec une jupe droite arrivant au demi mollet.

     
     
     

     1940s Fashion Piscine Molitor

     

    Accessoires

     

    En opposition avec le principe des vêtements fonctionnels, les années quarante ont vu l’apparition du bikini moderne. Celui-ci est inventé à Paris, par le couturier Jacques Heim et l’ingénieur Louis Réard.

     

    Ce nouveau maillot de bain était composé de deux pièces.

     

    En mai 1946 il fut élu «le plus petit maillot de bain” au monde.

     

    Réard le nomma le «bikini», à partir à l’île du même nom connue pour avoir été un lieu d’expérimentations atomique.

     

    En effet, l’ingénieur pensait que ce nom reflétait bien le style provocateur et révélateur de ce maillot et que celui-ci avait le pouvoir de provoquer des chocs semblables à ceux d’une bombe atomique.

     

    Réard a modifié le style du maillot en diminuant le bas, il créa ainsi le premier bikini string. Néanmoins, il eut des difficultés à trouver un modèle et a été contraint d’engager une danseuse nue pour porter ses créations.

     

    Les chaussures de style «Mannish » sont apparues pour des raisons pratiques et sont devenues de plus en plus populaires chez les femmes. Les turbans étaient des accessoires utiles pour les femmes, celles-ci les utilisait comme un dispositif de sécurité pour travailler dans les usines mais aussi comme un moyen de cacher des cheveux en désordre.

     

    Le savoir-faire

     

    Avec l’arrivée du rationnement, le gouvernement a encouragé une politique du «savoir-faire». Celle-ci consistait essentiellement à réutiliser les vêtements qui étaient déjà la votre garde-robe et les mettre aux gouts du jour.

     

    Les femmes qui savaient coudre avaient la capacité de créer de nouveaux habits à partir de rien. En effet, celles-ci utilisaient des couvertures, des manteaux et des taies d’oreiller qu’elles coupaient et retravaillaient afin de créer un nouveau vêtement.

     

    Due au fait que les bas collants se faisaient rares, les femmes dessinaient alors l’arrière de leurs jambes avec l’aide d’un eyeliner pour recréer l’effet des collants. Le tricot était également très encouragée chez les femmes, à tel point que le gouvernement distribuait gratuitement des patrons afin que celles-ci puissent tricoter pour les troupes, soutenant ainsi l’idée que chacun pouvait apporter sa part.

     

    Vêtements pour Homme

     

    Inspiré directement des « Big Bands », les costumes « Zazou » ou « Fantaisies » étaient très en Vogue durant les années 40.

     

    Ceux-ci étaient composés d’un pantalon large taille haute et d’une longue veste.

     

    Le Tricot était également populaire notamment auprès des hommes, dont les pulls étaient assez voyant grâce à leurs imprimés vifs.

     

    zoot Fashion 1940s

     

    zoot Fashion 1943

     

      

     

     

    Les Icones

     

    Les stars du début des années quarante avaient un look simple et net. Bette Davis était une icône qui connue pour son interprétation de personnages antipathiques.

     

    Elle était l’une des actrices les plus célèbres de l ‘époque, réputée pour sa personnalité énergétique.

     

    Rita Hayworth également connu la gloire au cours des années quarante avec des films comme “Cover Girl” et “Ce soir et tous les soirs”.

     

    S’établissant ainsi au statut de sex-symbol et de pin up girl.

     

      

      

    Les Créateurs

     

      

     

      

     

    Claire McCardell

     

    Claire McCardell est une créatrice de mode proéminente du 20ème siècle. Elle est créditée pour avoir participé à l’orchestration du «Look américain». En véritable pionnière, elle a su créer un cadre confortable, en développant l’aspect pratique du style sportswear. Elle a déclaré: «Je viens d’un pays où règne la production de masse, où chacun a le droit d’être à la mode ». Inspiré par les vêtements masculins et usés, elle avait l’habitude d’utiliser de tissus basiques et était une grande partisane de la démocratisation de la mode.

     

    Charles James

     

    Charles James est considéré comme le premier couturier américain. Connu pour l’esthétique distinguée de ses vêtements, ses créations étaient de vraies œuvres d’art. De 1942 à 1945, il a collaboré avec Elizabeth Arden en exposant ses créations de haute couture dans son salon. Sa collection la plus marquante a été montrée en 1947 à Paris. Christobal Balenciaga le décrit comme : ” Le meilleur couturier au monde et le seul a avoir établit la couture en une forme d’art à part entière ».

     

    Guccio Gucci

     

    Lors de son séjour à Londres, Guccio Gucci a travaillé dans l’Hôtel Savoy en tant que maître d’hôtel. Impressionné par les bagages luxueux et sophistiqués des clients, ce dernier développa très vite un intérêt pour la maroquinnerie. A son retour à Florence en 1920 , il ouvrit un magasin et y vendit de la maroquinerie de style classique.

     

    Il gagna sa réputation de qualité, grace à l’expertise des ouvriers qu’il avait embauché. En 1938, élargie sa compagne et s’installe à Rome, ouvrant ainsi son premier magasin de vente au détail. Au cours des années quarante, il a créé le symbole emblématique de Gucci base sur l’emboîtement de la lettre G qui est toujours le logo emblématique de la marque.

     

     

     

     

     

    1940s Christian Dior

     
      
      
     
     
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     Le 14 juillet 1944, à Alger, le Bataillon de Marche des Antilles (BMA) constitué d’Antillais défile devant le Général de Gaulle.

     

    Par volonté d’assimilation et aussi reconnaissance pour le pays qui a aboli l’esclavage au XIXe, ces soldats venus des «vieilles colonies» se sont engagés dans les troupes françaises défendre une terre qu’ils ne connaissaient même pas.

     

     

    Durant les deux conflits mondiaux du XXe siècle, l’apport des soldats ultramarins fut déterminant pour l’armée française. L’engagement des hommes et des femmes nés dans ce que l’on appelle alors les « vieilles colonies »

     

    (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion) a une valeur hautement symbolique.

     

    Il témoigne de l’attachement aux valeurs républicaines portées par un pays qui, au XIXe siècle, a aboli l’esclavage et fait des anciens esclaves des citoyens français.

      

    Dans leur volonté d’assimilation à ce pays, ces nouveaux citoyens entendent avoir les mêmes droits et devoirs que les métropolitains.

      

    Quant aux habitants de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie, même si leur histoire et leur situation administrative différaient, ils se sont aussi loyalement et massivement engagés dans les troupes françaises.

     

    Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, des milliers de citoyens des « vieilles colonies » répondent à l’ordre de mobilisation, prêts à rejoindre une terre qu’ils n’ont jamais foulée. C’est la première fois de leur histoire qu’ils se trouvent en situation de remplir ce devoir.

      

    Nombreux sont ceux qui, oubliés par l’administration, ne sont recensés sur aucune liste. Pourtant, des centaines d’hommes se portent volontaires, dont beaucoup trichent pour pouvoir s’engager.

     

     

    Un rapport parlementaire de décembre 1924 chiffre les contingents ultramarins en Europe pendant la guerre à plus de 10 000 pour La Réunion, le double pour les Antilles et la Guyane. Ils combattent sur les théâtres les plus durs : la Somme, Verdun, le Chemin des Dames, et en Orient à partir de 1915, sur les fronts des Dardanelles et en Macédoine.

      

    D’abord intégrés dans les troupes coloniales (bataillons de tirailleurs et régiments d’infanterie coloniale), ces soldats sont versés dans les troupes métropolitaines et en Afrique du Nord.

     

     

    Plus de 1 400 Guadeloupéens, 1 700 Martiniquais, environ 300 Guyanais et 3 000 Réunionnais y perdent la vie. Leur valeur est saluée par leurs chefs : plus de 300 citations individuelles ont été obtenues par des soldats réunionnais ou guyanais, plus de 700 par des Martiniquais.

     

    En Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, les populations ne possédant pas encore le statut de citoyen français ne sont pas soumises à la mobilisation.

      

    Cela étant, des centaines de volontaires se présentent. D’ailleurs, au mois d’août 1914, deux croiseurs allemands se positionnent devant Papeete.

      

    La défense s’organise dans la hâte mais le lieutenant de vaisseau Destremau, à la tête des forces locales, met en déroute les deux navires après de violents échanges.

      

    En tout cas, le gouvernement recrute un bataillon de 500 soldats canaques à la fin de 1916, bientôt rejoint par un groupe de 500 Tahitiens.

     

      

    Intégrés au « Bataillon mixte du Pacifique – (BMP) », ces hommes reçoivent de rudes missions en 1918, d’intensité et d’importance égales à celles confiées aux meilleures troupes, alors que c’est leur baptême du feu. Le BMP participe à la défense de Compiègne, aux combats de l’Aisne et de Champagne. Près de 400 soldats y laissent la vie, plus de 300 autres sont décorés au front.

      

    Le BMP lui-même est cité à l’ordre de la 10e armée pour son comportement exemplaire.

     

     

    Des soldats guadeloupéens du 2e Génie escortent des prisonniers allemands en partance pour Rouen.

      

    L’« impôt du sang » est une nouvelle fois payé à l’occasion de la Seconde Guerre mondiale. Mobilisés en 1939, les soldats de l’Empire représentent une force non négligeable.

    Sur plus de cinq millions de mobilisés, 300 000 proviennent des « vieilles colonies ».

     

    Les ultramarins joueront un rôle important après la défaite de la France au mois de juin 1940. Ils connaîtront la gloire au sein des Forces françaises libres (FFL) du général De Gaulle, qui avait d’ailleurs annoncé : « Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. […] Car la France n’est pas seule ! […]

      

      

    Elle a un vaste Empire derrière elle. »

     

     

    Les premiers à rallier les FFL sont la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie, les 2 et 20 septembre 1940. Un corps expéditionnaire est rapidement constitué, le « Bataillon du Pacifique » de seconde génération. Le 21 avril 1941, un contingent de 300 hommes quitte Tahiti pour Nouméa où 300 autres soldats, Canaques notamment, se joignent à eux.

      

    Le Bataillon rejoint la Libye, passe son baptême du feu à Tobrouk puis s’illustre dans sa défense acharnée de Bir Hakeim en juin 1942 au sein de la 1e BFL de Koenig.

     

      

    Sa campagne se poursuit de l’Egypte à la Tunisie.

    En avril 1944, le Bataillon débarque à Naples, perce la ligne Gustav et entame sa campagne de France au sein de la 1re Division française libre (DFL), qui le mènera jusque dans les Vosges.

      

    Aux Antilles et en Guyane, des voix s’élèvent rapidement pour rallier de Gaulle. Mais les gouverneurs locaux, favorables au régime de Vichy, exercent une forte pression.

      

    Si les insurrections débutent en Guyane en mars 1943 et aux Antilles entre mai et juillet 1943, à cette date plusieurs milliers d’Antillais sont déjà allés rejoindre les îles anglaises voisines de la Dominique et de Sainte-Lucie. Ces « dissidents », que l’on estime à environ 5 000, sont pris en charge par les recruteurs FFL.

     

      

    Après sélection, ils sont dirigés vers les Etats-Unis et le camp de Fort Dix. Guyanais et Antillais sont envoyés en Afrique, en septembre 1943, en tant que « Bataillon de Marche des Antilles n°1 ». Après avoir traversé le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, le BMA 1 est intégré à la 1re DFL au mois de décembre et devient le 21e groupe antillais de DCA. Il débarque à Naples le 3 mai 1944 et participe à tous les combats de la libération.

      

    Après Pontecorvo, Montefiascone, Bolsena, Hyères, Fresse, il se distingue en Alsace lors des combats d’Herbsheim et de Benfeld.

     

      

    Après la libération des îles, à l’été 1943, le BMA 1 est rejoint par les volontaires intégrés au BMA 5. Des Antilles, celui-ci part pour l’Afrique. Rattaché à l’armée B, il débarque à Marseille le 15 septembre 1944 et participe à la campagne de France. Ses hommes combattent, en avril 1945, dans la poche de Royan, où leur valeur est saluée par une citation à l’ordre de la Division.

     

    La Réunion n’est pas en reste. Soumise à la loi d’un gouverneur vichyste, la population de l’île demeure favorable au général De Gaulle, la Résistance s’organise.

      

    Tout s’accélère après la prise de Madagascar par les Anglais le 5 novembre 1942. Le 28 novembre, le navire de guerre des Forces navales françaises libres (FNFL) Léopard prend le contrôle du port puis de la ville. Des volontaires se pressent pour poursuivre la lutte, partent sur le Léopard ou rejoignent le 1er Régiment blindé de fusiliers marins de la 2e DB et combattent jusqu’en Allemagne.

      

    Le panorama de la participation des troupes ultramarines à ces hauts faits ne serait pas complet si l’on passait sous silence le parcours de centaines de combattants engagés individuellement ou par petits groupes au sein des Forces aériennes françaises libres, des Forces navales ou des Cadets de la France Libre.

     

    En cette année célébrant l’outre-mer, un juste hommage doit être rendu à ces dizaines de milliers d’hommes et de femmes, qui, bien que séparés de la métropole par des milliers de kilomètres, furent toujours au premier rang des combattants de la liberté, faisant la fierté de leurs chefs et de la nation.

     

     

    sources

     

    http://www.defense.gouv.fr/actualites/dossiers/2011-annee-des-outre-mer/les-outre-mer/perspectives/histoire

     

     

     

      

      

     

     

     

     

     

     

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    Gros sur mon cœur

     France 3 Pays de la Loire

     

     

    "Ce film est une enquête sur l’histoire méconnue du ralliement de la Martinique à la France Libre en juillet 1943.

     

    Ce ralliement a été accéléré par la mutinerie d’une compagnie de soldats.

     

    Mon grand-père a participé à ce mouvement collectif de dissidence, et c’est l’émotion suscitée par la découverte tardive de ces faits qui a motivé ce film.

     

     

      

    Suite au ralliement de la Martinique à la France Libre, un bataillon d’environ mille combattants volontaires est formé sur place, le BMA5.

      

    Ce bataillon d’Antillais est commandé par le Lieutenant-Colonel Tourtet, qui avait pris la tête du mouvement de dissidence.

     

    Ils partent le 12 mars 1944 de Fort-de-France en direction de Casablanca.

     

    L’enquête que je mène et dont je serai le fil rouge,

    retrace l’épopée de ces soldats antillais.

      

    Le film est une rencontre avec les survivants (ils ont entre quatre-vingt cinq et quatre-vingt dix ans), qui nous racontent pourquoi et comment ils sont partis de la Martinique, dans quel contexte et dans quel état d’esprit, avec quelles motivations, mais est aussi l’occasion de confronter leurs descendants à ces souvenirs, puisque la plupart de ces hommes ont très peu (ou pas du tout) parlé de ce qu’ils ont vécu." (notice de la réalisatrice) 

      

    Afficher l'image d'origine  

      

    Un film de Chloé Glotinune coproduction Ciné-Sud Promotion et France Télévisions avec la participation du CNC, du Ministère de la Défense et des Anciens Combattants, de l’Office National des Anciens Combattants et du Bleuet de France, du Ministère chargé de l’Outre-mer, du Conseil Régional de Martinique, du Conseil Régional des Pays de la Loire, du Conseil Général de Martinique avec le soutien de la ville de Fort-de-France52’

     



    "Ce film est une enquête sur l’histoire méconnue du ralliement de la Martinique à la France Libre en juillet 1943.

     

    Ce ralliement a été accéléré par la mutinerie d’une compagnie de soldats.

     

    Mon grand-père a participé à ce mouvement collectif de dissidence, et c’est l’émotion suscitée par la découverte tardive de ces faits qui a motivé ce projet de film.


    Suite au ralliement de la Martinique à la France Libre, un bataillon d’environ mille combattants volontaires est formé sur place, le BMA5. 

      

    Ce bataillon d’Antillais est commandé par le Lieutenant-Colonel Tourtet, qui avait pris la tête du mouvement de dissidence.

     

    Ils partent le 12 mars 1944 de Fort-de-France en direction de Casablanca.

     

    L’enquête que je mène et dont je serai le fil rouge, retrace l’épopée de ces soldats antillais.

     

    Le film est une rencontre avec les survivants (ils ont entre quatre-vingt cinq et quatre-vingt dix ans), qui nous racontent pourquoi et comment ils sont partis de la Martinique, dans quel contexte et dans quel état d’esprit, avec quelles motivations, mais est aussi l’occasion de confronter leurs descendants à ces souvenirs, puisque la plupart de ces hommes ont très peu (ou pas du tout) parlé de ce qu’ils ont vécu.

      

    Le tournage s’est déroulé principalement à la Martinique, à Nantes et en région parisienne. 

     

    À Nantes, car entre deux et trois cents hommes de ce bataillon s’y sont installés entre 1945 et 1950, et à la Martinique puisque la grande majorité y est retournée vivre à la fin de la guerre…"

     

    http://bretagne.france3.fr/documentaires/index.php?page=article&numsite=6359&id_rubrique=6380&id_article=16253

      

      

      

    La Dissidence en Martinique et en Guadeloupe 1940-1945 (exposition)

     

    dissidenceDans le cadre de l'année des Outre-mer, l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC) a réalisé l'exposition « la dissidence en Martinique et en Guadeloupe 1940 - 1945 », en partenariat avec le Service historique de la Défense (SHD) et la Direction de la mémoire du patrimoine et des archives (DMPA).

    Le comité scientifique se compose de Chloé Glotin, réalisatrice et documentariste, du capitaine Stéphane Longuet, chef du Bureau résistance et Seconde Guerre mondiale (SHD), de Daniel Maximin, écrivain et commissaire de 2011, année des Outre-mer, Jean-François Muracciole, professeur des universités, et Euzhan Palcy, réalisatrice et documentariste.

    Cette exposition rend hommage à l'engagement des « dissidents » d'outre-mer qui ont refusé la défaite de la France ; elle a été présentée le 18 juin 2011 à l'École militaire de Paris, en présence de Marie-Luce Penchard, ministre chargé de l'Outre-mer. Sa présentation a été suivie de la diffusion du film « Parcours de dissidents » de la réalisatrice Euzhan Palcy.

    Tirée à plus de 110 exemplaires, l'exposition est disponible auprès des services départementaux de l'ONAC à partir du mois de juin 2011.

    Panneaux de l'exposition :

    1. Introduction

    2. Guadeloupe et Martinique au cœur des Antilles

    3. Quelques repères historiques

    4. L'année 1940 en métropole

    5. Les Antilles au centre de toutes les convoitises

    6. Les cadres du régime de Vichy aux Antilles

    7. Une société encadrée, contrôlée, muselée

    8. S'engager en dissidence

    9. Une résistance politique engagée

    10. Une dissidence au jour le jour

    11 & 12. L'engagement des intellectuels

    13. S'exiler pour lutter, la liberté en danger

    14. L'intégration des dissidents aux Forces françaises libres

    15. Paroles de dissidents

    16. Censure et répression

    17. Printemps-été 1943 : la Martinique et la Guadeloupe se libèrent de Vichy

    18. Le bataillon des Antilles (BA1)

    19. Le bataillon de marche des Antilles (BMA5)

    20. D'autres parcours de dissidents

    21. Paroles de combattants

    22. Évoquer la dissidence

    23. Commémorer

     

    Consulter le dossier de presse de l'exposition pdf.

     

    Télécharger les panneaux de l'exposition pdf.

     

     

     

     

     

     

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    Fichier:Compagnon de la Liberation Frankrijk Eigen tekening.jpg

      

    Compagnon de la Libération

      

    Un Compagnon de la Libération est un membre de l'« Ordre de la Libération » créé le 17 novembre 1940 par le général De Gaulle en tant que « Chef des Français libres ».

    Qui sont les Compagnons ?

    Le titre de « Compagnon de la Libération » fut décerné pour « récompenser les personnes, les unités militaires et les collectivités civiles qui se seront signalées dans l'œuvre de libération de la France et de son Empire ».

    Articles connexes :
     

     

     

    Ainsi, 1 038 personnes, cinq communes (Paris, Île-de-Sein, Nantes, Grenoble et Vassieux-en-Vercors) mais aussi dix-huit unités combattantes dont deux bâtiments de guerre comptent au nombre des Compagnons de la Libération lors de la signature du décret de forclusion de l'Ordre de la Libération soit le 23 janvier 1946.

     

    Parmi les 1 038 Compagnons, 271 ont été nommés à titre posthume.

    60 étrangers, de 22 nationalités différentes, ont été faits Compagnons ; le plus jeune, mort à 14 ans, est Mathurin Henrio.

     

    Parmi les plus célèbres, on peut citer Dwight Eisenhower,

     

     

    le roi du Maroc Mohammed V

     

    Afficher l'image d'origine

     

    Romain Gary.

     

    Le roi du Royaume-Uni George VI et Winston Churchill

    sont décorés après la forclusion de l'Ordre.

      

    Fichier:Roland de La Poype (1920-2012).jpg

     

     

    Le 23 octobre 2012, après la mort de Roland de la Poype, à 92 ans, vingt trois Compagnons de la Libération étaient encore en vie .

      

      

    Disparités d'attribution

     

    Si l'ensemble des histoires des Compagnons représente assez bien l'histoire de la France libre, de la résistance intérieure française et de l'armée française de la Libération, on constate toutefois que les différentes catégories ne sont pas représentées dans des proportions conformes à leur participation réelle. Les circonstances, les difficultés de l'époque pour connaître l'action réelle de la résistance, les critères du général de Gaulle et son départ rapide du pouvoir en 1946, expliquent probablement ce fait.

    Ainsi sur les 1 038 Compagnons, on ne compte que six femmes et douze communistes, ce qui est très en deçà de la proportion de ces deux catégories de population dans les rangs de la Résistance. La Résistance intérieure est de même sous-représentée par rapport à la France libre qui représente les trois quarts des décorés[.

      

    Le général de Gaulle a en effet d'abord commencé par décorer des combattants et des agents que lui ou ses proches connaissaient ; ses contacts avec les autres composantes de la Résistance intérieure française ne se sont vraiment noués que vers 1942, période qui vit l'unification de celle-ci sous l'égide de Londres par Jean Moulin.

      

    De surcroît, dans l'opacité de la lutte clandestine, les chefs des mouvements avaient plus de difficultés à repérer des patriotes les plus méritants pour les proposer pour des décorations, alors que les combattants FFL

    se battaient généralement au grand jour.

     

    En principe, chaque mouvement de la Résistance intérieure disposait de deux Croix.

      

    Mais un certain nombre de chefs ou de hautes figures des mouvements de Résistance n'ont jamais reçu celle-ci, par exemple les époux Aubrac ou les fondateurs de Défense de la France.

     

    Même d'indéfectibles soutiens du général de Gaulle tels Philippe Peschaud ou son propre fils Philippe de Gaulle, ou plus tardifs comme Michel Debré, n'ont pas été faits Compagnons.

    On peut également remarquer que les Compagnons ont été choisis parmi ceux qui, à un moment ou à un autre, ont pris le risque de s'opposer à Vichy comme l'avaient fait les Français libres.

     

    Ainsi, par exemple, le maréchal de Lattre est Compagnon alors

    que le maréchal Juin ne l'est pas


     

    Fichier:Flag of Free France 1940-1944.svg

     

     

     

     

     

     

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    RESISTANCE

     

     

     

     

     

     

    Le sabotage du RNP par les jeunes du Front national

     

     

    Dans le courant de l'année 1943 se constitue à Caen, autour de Roger Câtel et Jean-Pierre Voidies ,, un petit groupe de Résistance, en grande partie composé de jeunes. Parmi eux, des camarades de leur quartier comme Bernard Boulot et Bernard Duval , des lycéens tels que Claude Lunois et Jean-Paul Mérouze. Agissant d'abord de façon autonome, le groupe sera plus tard rattaché au Front national. Sa première activité consistera à faire des relevés des défenses allemandes sur la côte, entre Ouistreham et Arromanches, et à distribuer des tracts.

     

     

     

     

    Au début de l'année 1944. Jean-Pierre Voidies , qui brûle de faire un coup d'éclat, décide de saboter l'action du RNP, parti de collaboration bien implanté sur la place de Caen. Pour ce faire, il adhère à la section jeunes du RNP, les Jeunesses Nationales Populaires (JNP); ce qui lui permet de fréquenter le local de cette organisation et notamment le bureau du chef départemental, Marceau Degardin . Il y repère une volumineuse serviette qu'il décide de subtiliser; ce qu'il fera un dimanche de janvier après avoir dérobé la clé du local au 14 bis rue Ecuyère.

     

     

     

     

     

     

    La fameuse serviette contient la liste des adhérents du RNP, des bulletins d'engagement dans la milice du RNP, des notes confidentielles sur des personnes suspectées de gaullisme, divers papiers et enfin le tampon de Degardin. Dès lors, Voidies et ses amis passent à l'action. Des lettres, pompeusement signées

     

     

    "Mouvements Unis de la Résistance", sont adressées aux personnes suspectées pour les mettre en garde. D'autres sont envoyées aux membres du RNP avec des menaces de châtiment pour trahison.

     

    Jean-Pierre Voidies se débarrasse de la serviette dans un égout et disperse les dossiers chez deux lycéens de sa classe: le fils de la surveillante générale du lycée de filles et le fils d'un professeur de lettres du lycée Malherbe.

     

     

     

     

    Le 25 janvier 1944, une séance de cinéma devant être organisée au cinéma Eden, au cours de laquelle était prévue la projection du film anti-anglais: "Le président Krüger"   ; Jean-Pierre Voidies fait parvenir la veille au directeur de l'établissement, M. Le Boyteux, une lettre lui demandant d'annuler la séance, signée Degardin et revêtue de son tampon. Sans méfiance, l'homme renverra les bobines à Paris, au grand dam des responsables du RNP.

     

     

     

     

     

     

    Là ne s'arrêtent pas les canulars. Toujours avec la signature et le cachet de Degardin, des avis sont envoyés à la presse, invitant à venir assister à la messe en mémoire de miliciens du RNP décédés... et en fait toujours bien vivants.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Mais ces facéties n'auront qu'un temps. Alertée, la Gestapo porte ses soupçons sur un membre des Jeunesses nationales populaires, totalement étranger à l'affaire, mais qui malheureusement fréquentait certains des membres du groupe dont il connaissait les idées. Le 23 février 1944, Mérouze, Lunois et Voidies sont arrêtés, conduits au siège de la Gestapo où ils sont sauvagement battus et tortures plusieurs jours durant par la bande à Hervé. Bien qu'étrangers à l'affaire du vol des documents de Degardin, Boulot et Duval sont à leur tour appréhendés dans les jours suivants. Tous seront déportés.

     

     

     

     

     

     

     

    Sources: Archives de Jean Quellien

     

     

     

    et  et .

      

     

     

    FRONT NATIONAL de RESISTANCE

     


     

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    La COLLABORATION

     

     

     

    Le C.I.R.

     

     

     

    Au début de l'année 1943, Raoul Hervé prend la direction (en remplacement d'un certain Perrin) du Centre pour la Révolution nationale, officine de propagande dépendant du ministère de l'Information, située au 188 rue St Jean à l'angle des rues Saint-Jean et Cauvigny (dans les locaux de l'ancienne boutique La Grande Fabrique confisqués par Vichy au titre de "bien juif".). Dans la vitrine, trône une grande carte du front de l'Est. A l'intérieur, on trouve des bustes du maréchal Pétain , des insignes, des agendas, des jeux pour enfants ou des brochures vantant les mérites de la collaboration. Les affaires de ces centres, établis dans toute la France, n'étant pas florissantes, Vichy décide de les transformer en Centres d'information et de renseignement (CIR).

     

    Les membres du CIR sont rémunérés par la Propagandastaffel dirigée à Caen par le lieutenant Hoffmann et encadrés par la Gestapo en la personne de Karl Zaumzeil, dit "Charles", qui n'apprécie pas beaucoup ces Français qu'il considère comme des traîtres. Ils vont de plus en plus servir d'instruments de répression.

     

    Raoul Hervé accepte cette transformation avec enthousiasme, réaménage le CIR en conséquence :

     

    -le groupe A (comme Action)

     

    -le groupe R (comme Renseignement)

     

    et recrute de nombreux agents (à peine 20 personnes en effectif permanent). Le salaire était de 1956 Francs chiffre avancé au procès mais très en dessous de la réalité. Tous étaient munis d'une carte fournie par la police allemande et portant une lettre. Les titulaires de la carte A appartenaient au groupe Action et formeront la sinistre bande à Hervé, chargée des coups de main et des arrestations. Les porteurs de la carte R (RR pour les femmes), beaucoup plus nombreux, étaient des informateurs répartis sur tout le territoire du Calvados. Parmi eux :

     

    -Henri Thuillier, de Cabourg, responsable des jeunes au sein du RNP;

     

    -Roland Carpentier de Montchamp;

     

    -Albert Baot, spécialement chargé d'espionner les milieux ouvriers de la région caennaise;

     

    -Gilbert Cardon, inspecteur départemental du M.S.R.;

     

    -Trentin, un Italien, membre du Fascio de Caen;

     

    -la redoutable Madeleine Béranger , bijoutière à Pont-l'Évêque;

     

    -Maurice et Jean Lenoir, frères de Julien, leader du Groupe Collaboration;

     

    - le comte Renaud Durand de Mareuil;

     

    -Raymond Alhinc de Bayeux;

     

    -Henri de Malroy, délégué de la L.V.F. à Lisieux...

     

     

     

    Tous fournissent de précieux renseignements sur les réfractaires, les personnes soupçonnées d'activités résistantes ou affichant un peu trop leurs opinions. Leur activité est responsable d'au moins 160 arrestations dont 60 déportations dans tout le département.

     

     Le 6 juin 1944, Caen est bombardée. Fuyant la ville, la majorité de la bande à " Hervé ", échoue sur les routes pour se replier à Alençon et continuer ses méfaits.

     

     

     

    Source:

     

    et et

      

    BLOG

    http://sgmcaen.free.fr/collabaration/cir.htm

      

     

     

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    Les formes de résistance

     

    "Les jeunes sont avides d'action. La parole, l'article de journal, le livre, tout cela ne leur suffit pas. Il leur faut l'action immédiate, même dangereuse, le risque", écrit Marie Granet dans Les jeunes dans la résistance: 20 ans en 1940.

     

    Les jeunes résistants ont participé à des actions diverses et qui ont évolué, entre 1940 et 1944, selon la culture politique, les intentions ou les origines sociales des jeunes, les circonstances et les besoins de la résistance.

     

    Diversité d'engagement.jpg (58062 octets)Dès 1940, beaucoup de jeunes refusent la défaite et l'occupation. Ils organisent spontanément des manifestations: le 11 novembre 1940, des centaines d'étudiants et de lycéens parisiens se réunissent devant la tombe du Soldat inconnu, sous l'Arc de Triomphe, pour protester contre les premières mesures visant à séparer les "bons" Français de tous les autres: communistes, juifs, francs-maçons.... Ils rédigent et diffusent des appels patriotiques. Ils récupèrent les armes laissées par les soldats français et britanniques et aident à l'évasion des prisonniers de guerre. Ils participent à des réseaux (réseaux de passeurs ou de renseignements). Certains rejoignent le général de Gaulle à Londres et s'engagent dans les Forces Françaises Libres (les FFL).

     

    A partir de 1941, la résistance s'organise. Des étudiants créent des journaux clandestins - comme la Défense de la France qui deviendra un mouvement aux activités diverses - ou participent à leur diffusion. De nombreux jeunes sont recrutés par les grands mouvements de résistance ("Combat", "Franc-Tireur", "Libération"...) et deviennent secrétaires, agents de liaison... Ils participent aussi aux activités caritatives dans les camps d'internement et aux actions de sauvetage des résistants et des personnes persécutées.

     

    A partir de 1942 se pose la question de la participation à la lutte armée. Des jeunes participent à des attentats contre les troupes d'occupation. Le militant communiste Pierre Georges, alias colonel Fabien, a 19 ans lorsqu'il tue un officier allemand à Paris en août 1941. D'autres s'engagent dans des actions de guérilla urbaine, menées par les FTP ou par des "groupes francs": plasticages, libérations de résistants, vols de matériels, de papiers d'identité, de tickets de rationnements, sabotages de voies ferrées et d'usines. A partir de 1943, les réfractaires au STO constituent spontanément des maquis dans des régions boisées ou montagneuses.

     

    actes de résistance.jpg (45151 octets)

     

    En 1944, ces maquis deviennent des moyens de lutte contre l'occupant et contre la Milice et les GMR de Vichy. Les maquis et les groupes militaires allient leurs forces au sein des FFI (Forces Françaises de l'Intérieur). Ces FFI participent à la libération du territoire et pour certains, combattront jusqu'en Allemagne aux côtés des troupes alliées.

     

    grouperesist.jpg (24352 octets)

     

    Les jeunes résistants ont été victimes de la répression : tortures, exécutions, déportations... Ces pratiques se durcissent à partir de 1942 et en 1944 lorsque le nombre de résistants augmente avec l'espoir de la libération. Sur les 2 995 membres de Défense de la France, 688 sont victimes de la répression: 87 sont fusillés, 40 morts au combat, 322 disparus. A la suite de l'exécution d'un officier allemand à Nantes, le 20 octobre 1941, 100 otages sont fusillés à Châteaubriant, Nantes, au Mont-Valérien et à Souges. Parmi les fusillés de Châteaubriant se trouve un jeune communiste de 17 ans, Guy Môquet. En juillet 1944, un autre jeune résistant, militant catholique lyonnais, Gilbert Dru, est arrêté et exécuté sur la place Bellecourt de Lyon.

     

    En 1941, 5 garçons du lycée Buffon à Paris se réunissent en petit commando. Le plus jeune, Jean-Marie Arthus a 15 ans. Le plus âgé, Jacques Baudry en a 18. Les trois autres, Pierre Benoît, Lucien Legros et Pierre Grelot sont en classe de 1ère. En avril 1942, un professeur d'histoire, Raymond Burgard qui dirige le réseau Valmy, est arrêté. Les élèves de Buffon organisent une manifestation de soutien à leur maitre dans la cour de l'établissement et chantent "la Marseillaise." La police procède à des arrestations. Lucien Legros et Pierre Benoît sont exclus du lycée. Recherchés par la police, ils entrent dans la clandestinité où les rejoignent les trois autres. Le groupe passe à la lutte armée. Ils multiplient les attentats : contre des militaires allemands, contre une péniche, contre un yacht allemand. Le 31 mai, un incident tourne à l'émeute dans un magasin d'alimentation. Les gardiens de la paix interviennent. Une fusillade éclate. Deux policiers sont tués. Grelot, Baudry, Arthus et Legros sont arrêtés quelques jours plus tard. Benoît est pris deux mois après. En juin 1942, le tribunal spécial d'Etat les condamne aux travaux forcés à perpétuité. En octobre, le tribunal de la Luftwaffe les condamne à mort. De la prison de Fresnes, où ils attendront un an dans des conditions abominables d'être fusillés, ils écriront à leur famille leur dernière lettre.

     

    lettrebaudry.jpg (34059 octets)

     

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    SOURCES

    http://webetab.ac-bordeaux.fr/Etablissement/CHBretinNeuvic/resist03/resist/formesderesistance.htm

      

      

      

     

     

     

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