• La RESISTANCE ITALIENNE ( 1943 - 1945 )

     

     

    La résistance italienne (1943-1945)

     

      

    À l’heure où l’on parle beaucoup de la résistance française, il nous a semblé intéressant de vous parler d’une partie peu connue et pourtant palpitante de l’histoire européenne : la résistance italienne. 

      

    Car il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas eu que des français résistants mais qu’il y eut des combattants dans toute l’Europe durant la Seconde Guerre Mondiale.

     

     

     Combattantes grecques oui aussi...

     

     

    La caractéristique italienne.

    La Résistance italienne a été le mouvement le plus vaste d’opposition au nazi-fascisme qui s’est développé en Europe, dû en partie par l’exception que constituait la situation italienne.

     

    En effet, dans les pays défaits militairement et occupés par les nazis (par exemple la France) la Résistance constitua une deuxième phase de la guerre qu’ils avaient perdue. L’Italie, au contraire, sous un régime fasciste, était restée jusqu’au 8 septembre 1943 l’alliée du Reich nazi d’Hitler, avait participé en tant que telle à la guerre d’agression et avait été à son tour une puissance occupante.

     

     

     

    Ici la Résistance surgit quand – une fois tombé le régime fasciste le 25 juillet 1943 et signé par l’Italie l’armistice avec les « Alliés » le 8 septembre de la même année – les forces politiques démocratiques, qui s’étaient reconstituées, appelèrent le peuple à se rassembler pour chasser les fascistes et les Allemands.

     

     

    Il ne s’agit pas, pour l’Italie, de continuer une guerre perdue, mais plutôt de démarrer une nouvelle guerre, une guerre de Libération permettant de chasser les Allemands occupants et leur allié fasciste qui avait donné vie à la « République Sociale Italienne » mussolinienne, en reconquérant la liberté dont l’Italie avait été privée par le fascisme et par son régime autoritaire et antidémocratique pendant plus de vingt ans.

     

     

    Les forces de la Résistance

    Le mouvement de Résistance fut constitué par des forces hétérogènes, différentes entre elles par leur orientation politique et leur base idéologique et pourtant unies par l’objectif commun de chasser le nazi-fascisme et de conquérir la liberté. Les plus grands partis antifascistes organisés constituèrent le CLN (Comité de Libération Nationale) pour combattre l’envahisseur.

     

     

    Dès le début, les nazi fascistes détruisirent des centres politiques et opérationnels en capturant, torturant des membres et des responsables du mouvement et attaquèrent par des ratissages étendus en montagne les premiers noyaux armés et les premières bandes partisanes.

     

     

    Malgré cela, le mouvement de Résistance se consolida et s’étendit, s’enracina petit à petit sur le terrain. Il trouva du consensus et du soutien de la part d’une grande partie de la population, endura l’épreuve de nombre d’arrestations, de tortures, de déportations dans les camps d’extermination nazis, des exécutions, des représailles.

     

     

    Région par région, zone par zone, la présence des formations partisanes dans les vallées et sur les montagnes se fit de plus en plus massive et, des bandes des débuts, on passa à des brigades bien organisées (les « Garibaldi », les « Justice et Liberté », etc.) tandis que dans les villes naissaient les SAP (Equipes d’Action Patriotique) et les GAP (Groupes d’Action Patriotiques), qui se consacraient à des opérations de recrutement et de sabotage, à des actions de guérilla urbaine et à des activités de propagande et de recrutement, soutenus par des mouvements fortement engagés tels que les Groupes de Défense de la Femme (GDD) et le Front de la Jeunesse (FdG).

     

     

    18 mois de batailles

    Les Quatre Journées de Naples (27-30 septembre 1943), virent la révolte spontanée d’un peuple qui, par ses sacrifices et son héroïsme, eut le dessus sur les troupes allemandes et libéra la ville avant l’arrivée des forces « Alliées ». Mais ce fut dans tout le territoire du Centre Nord, occupé par les Allemands, que se déploya le mouvement de Résistance, vainement combattu, avec détermination et férocité, par les nazis et les fascistes. Ce furent des mois de terreur.

     

     

    Les nazi-fascistes s’opposèrent à la Résistance, qui les menaçait par des actions de guérilla et des sabotages, en déchaînant des brutalités inhumaines qui frappèrent les forces de la liberté et les populations civiles : les représailles et les tueries se multiplièrent, de véritables massacres furent perpétrés, comme à Boves, en province de Cuneo.

     

     

    Dans toutes les plus grandes villes italiennes, les SS organisèrent des lieux de torture. Elles furent aidées avec une cruauté non moindre par les forces fascistes de la République Sociale Italienne, particulièrement par les « Brigades Noires » et par la « Dixième MAS ».

     

     

    Vers la libération

    De vastes zones furent soustraites au printemps-été 1944 à l’occupation allemande et fasciste et des « Zones Libres » surgirent, telles que l’Ossola, Montefiorino, les Langhe, la Val Trebbia, la Carnia, Pigna, où agirent des gouvernements démocratiques provisoires; mais elles ne purent résister longtemps, car les Allemands déchaînèrent des offensives très lourdes, contraignant les partisans à abandonner les pays et les vallées pour se replier dans les montagnes.

     

     

    Des montagnes où ils furent attaqués encore – surtout pendant l’été et l’hiver 1944, quand l’avancée alliée s’arrêta dans l’Apennin toscan émilien – mais sans qu’on puisse en avoir raison .

      

    Déjà pendant les premiers mois de 1945, les formations partisanes revinrent à la pleine efficience et, bien armées désormais, grâce aux « lancements » d’armes effectués par avion par les alliés et facilitées par la présence dans les différentes zones

    de « missions » alliées, elles furent en conditions de reprendre l’offensive qui, dès avril 1945, s’intensifia de plus en plus et qui, en fusionnant avec le plan d’insurrection prédisposé par le CLN, permit de libérer les plus grandes villes du Nord avant l’arrivée de l’armée américaine et de l’armée britannique.

     

     

    Et les descendants de ces nobles résistants sont, à leur façon, aussi en train de combattre le fascisme en se mobilisant contre Berlusconi et ses comparses xénophobes de la Ligue du Nord.

      

    Et, si un jour vous pensez à Guy Môquet ou Jean Moulin, ayez aussi une petite pensée pour leurs camarades combattants italiens : ils méritent bien une reconnaissance.

     

     

     

     

     SECONDE PARTIE de l'article ( réf plus bas )

     J'en profite pour rectifier un paragraphe concernant De Maisonneuve et son pilote Raymond Marcel Jabin (Blenheim abattu le 28 novembre 1941).
     

      

    Pour ce dernier, j'ai écrit qu'il avait été tué lors d'une tentative d'évasion, version couramment acceptée. Et depuis, cela me trottait dans la tête. J'ai fini par retrouver dans l'ouvrage de Lambermont, "Videz vos poches", consacré au Lorraine, l'épisode de la fin de Jabin.

    Après avoir été soigné de ses brûlures par un médecin italien, il est interné à Tallegio.
    En septembre 1943, Mussolini, viré, puis récupéré par Skorzeni et ses S.S, fonde la République Socialiste, dite de "Salò".

      

    La Résistance italienne, déjà en place, se structure en brigades, quasiment internationales: Grecs, Yougoslaves, Crétois, Britanniques, Français. Ce sont en fait des groupuscules très actifs et mobiles, qui multiplient les coups de mains, sabotages et harcèlement des troupes fascistes.

      



     

      

    Dans la pagaille qui règne alors, Jabin s'évade du camp de Taleggio et rejoint les

      

    partisans italiens.

     



    Avec eux, il fait le coup de feu contre les forces restées fidèles à Benito.
    Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1943, leur refuge de Cantiglio

     

      

    est encerclé par une centaine de soldats italiens de la nouvelle armée "républicaine", guidée par un "patriote zélé", appuyée par une cinquantaine de S.S, sans doute de la Division Italiana, recréée à partir d'éléments venus du front de l'Est

      


    et dressée à la chasse aux partisans.



    La 86 Garibaldi Brigata (une douzaine d'hommes) dort dans une étable.

      



     

      

    Surpris en plein sommeil, les partisans ont-ils le temps de sauter sur leur maigre armement, 2 ou 3 vieux fusils et un pistolet mitrailleur. Aucune chance. Ceux qui ont des armes sont exécutés. Les autres sont expédiés dans des camps de concentration.

    Au matin du 4 décembre, on découvre, liés à un arbre, les corps de trois partisans, criblés de balles et et quasiment mutilés par des coups de poignards acharnés. Odieuse mise en scène "pour l'exemple" d'un assassinat atroce, coutumier chez les S.S. Cet exemple, ils s'en repentiront sans doute quand ils tomberont dans les mains des maquisards.
     

      

    Les trois hommes sont inhumés au cimetière de Pizzino.

      


    Evaristo Galizzi
    Giorgio Issel
    Marcel Jabin

    Sur la tombe de Jabin, cette simple épitaphe:
    "Pilota caduto in combattimento, vene dal cielo"
    Son corps sera restitué à Jarnages, dans la Creuse.

    Une plaque commémorative est placée sur la place principale de San Giovanni Bianco:



    Depuis, chaque année, lors de la Fête de la Montagne, sur les lieux même où ils sont morts, une cérémonie est célébrée pour les Martyrs de Cantiglio.




     

    Il est heureux que les Italiens aient plus de mémoire que les Français.
    Voir le site: www.valbrembanaweb.comdont sont issues les photos des lieux de ce tragique événement.

    Il est vrai qu'en France, me-semble-t'il, on (les médias en tout cas) préfère les histoires à l'Histoire et que l'on a, par les temps qui courent, la qu..e plus grande que la mémoire...Fin de la parenthèse.

    Pour Koenig, de fait, il fut honoré à juste titre mais ses troupes...? C'est bien ses gars de la D.F.L qui étaient en Lybie; El-Alamein, Bir-Hakeim, Tobrouk, c'étaient eux (dont mon oncle). Cette D.F.L n'a eu qu'une existence éphémère au profit de la future 2ème D.B.

      

    Quand on parle de la bataille du désert, immanquablement arrivent Leclerc et sa fameuse division. Loin de moi l'idée de rabaisser cette unité et son chef mais on oublie qu'elle n'aurait pas été grand chose sans la D.F.L et Koenig. Dommage. Mon oncle a fini la guerre dans la 2ème D.B sans trop savoir comment il y était arrivé.

    Sources: P.M. Lambermont "Videz vos poches". La Table Ronde 1954
    Colonel Henry Lafont "Aviateurs de la Liberté". S.H.A.A
    Henri Landemer "La Waffen S.S." Ed.Balland 1972
    Internet:

      

    www.francaislibres.net

     

     

     

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