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  • Raymonde Hue

    Vierville sur Mer

    Omaha Beach

     

    On Tuesday June 06, at about 03:00 (French time), my father made us get up and go in the shelter that he had built in the courtyard. There were my parents, both my sisters and myself.

    The next morning, we left very early and we took the road. There were three German tanks stopped in front of the gate. Then, a group of about twenty soldiers walked by. We thought that they were the Tommies because we did not talk about the Americans. These soldiers were surrounded by German ones, who were holding them up with their guns. That group was going towards Louviere. My mother then told us that if we followed that group, the planes might not fire at us. So we went behind that little group. When they got to the junction, some American soldiers liberated their comrades, but we found out later as we were not with them anymore. That happened on June 07, between 09h00 and 10h00 (French time). As we were following a group of prisoners, a German soldier passed by us on my bike. He must have had taken it while walking in front of my house. Five hundred meters further, that soldier had left my bike in a ditch, where all the German officers were hiding. He must have been bringing pieces of information with the bike. I got my bike back, and I dragged it through the meadows for two days. I was 12…

    Raymonde Hue

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    L’opération Neptune est le nom de code donné au débarquement en Normandie des troupes alliées en juin 1944 lors de la Seconde Guerre mondiale. Il précède la bataille de Normandie.

    C'est la phase d'assaut de l'opération Overlord qui vise à créer une tête de pont alliée de grande échelle dans le nord-ouest de l'Europe et l'ouverture d'un nouveau front à l'Ouest.

    Cette opération incluait de nombreux mouvements :

    Une fois les plages prises, l'opération se poursuit par la jonction des forces de débarquement et l'établissement d'une tête de pont sur la côte normande puis l'acheminement d'hommes et de matériels supplémentaires. Les jours suivants voient la mise en place des structures logistiques (ports, oléoduc) pour le ravitaillement du front et le débarquement de troupes supplémentaires. L'opération cesse officiellement le 30 juin 1944. Bien qu'il soit quelquefois affirmé que l'opération Neptune ne fut que la partie navale de l'opération Overlord, elle-même souvent limitée au seul débarquement Allié et à l'établissement des têtes de pont sur la côte normande, les sources historiques établissent clairement que l'opération Neptune est la partie débarquement et établissement d'une tête de pont côtière au sein de la plus vaste opération Overlord qui visait quant à elle à l'établissement d'une tête de pont de plus grande échelle dans le Nord-Ouest de l'Europe.

    Avant et durant l'opération Neptune eut lieu l'opération Fortitude, nom de code collectif des opérations de désinformation et de diversion des Alliés dont le but était double:

    1. dissimuler d'abord à l'état-major allemand le lieu réel du débarquement en Europe du Nord-ouest ;
    2. Ensuite, une fois le débarquement de Normandie effectué, faire croire qu'il ne s'agissait que d'un débarquement secondaire de diversion. Le premier objectif tactique était d'éviter un renforcement des défenses, ainsi qu'une concentration de troupes en Normandie. Il s'agissait ensuite d'éviter une arrivée trop rapide des renforts allemands dans les premiers jours suivants le débarquement. En particulier, il fallait tenir à l'écart les unités blindées de la XVe armée stationnées dans le Pas-de-Calais avant que les Alliés n'aient pu établir une tête de pont suffisamment solide.

    Au sein de l'opération Fortitude, deux volets importants :

    1. l'opération Skye (britannique) : British Fourth Army, armée fictive basée à Édimbourg et en Irlande du Nord pour faire croire à un débarquement en Norvège ;
    2. l'opération Quicksilver (américaine) : First United States Army Group (FUSAG), groupe d'armées fictif commandé par le général Patton pour faire croire à un débarquement dans le nord de la France.

      

      Buts de l'opération Neptune :

    L'opération Neptune doit répondre à deux objectifs successifs : établir une tête de pont sur la côte normande puis y acheminer renforts et ravitaillement. Pour cela Neptune va s'articuler en plusieurs opérations :

    • Dans la nuit du 5 au 6 juin : actions aéroportées et traversée de la Manche par la flotte
      • Opérations aéroportées pour sécuriser le flanc est sur l'Orne et le flanc ouest ainsi que la sortie de plage à l'ouest dans le Cotentin.
        • Opération Tonga : parachutage et arrivée par planeur de la 6e division aéroportée britannique sur le flanc est du canal de Caen à la mer et à Ranville, près de la rivière Orne. Le but est de tenir le flanc gauche du secteur de débarquement, particulièrement les ponts pour empêcher les blindés allemands de rejoindre les plages mais permettre par la suite aux blindés britanniques de les utiliser. En effet la zone du débarquement était bordée à l’Est par le canal de Caen à la mer et par l’Orne. Le contrôle des deux ponts les plus proches de la zone de débarquement, le Pegasus Bridge et le pont de Ranville s’avérait un objectif stratégique.
        • Opérations Albany et Boston: parachutages de régiment des 101e et 82e divisions aéroportées américaines dans le nord-est du Cotentin. Elles furent précédées par la mise en place des pathfinders et suivies par l'atterrissage de planeurs de ces mêmes divisions (opération Chicago, Keokuk, Detroit et Elmira). Elles seront suivies par d'autres opérations parachutées le 7 juin. Leur but est de protéger le flanc ouest de la zone de débarquement et surtout de contrôler les sorties de plages d'Utah Beach. En effet, celle-ci, contrairement aux autres plages se trouvent sur un cordon littoral isolé par des marais et n'est reliée que par quelques routes à la péninsule du Cotentin.
      • Opération Dingson, opération Samwest : parachutages en Bretagne de 36 parachutistes français en 4 groupes.
      • Traversée de la Manche de la flotte de débarquement et des bâtiments d'appui naval avec préalablement les :
    • Jour J : Assaut et débarquement
      • Bombardement aérien puis naval des défenses allemandes sur la côte devant les plages de débarquement et des batteries de canons plus à l'intérieur des terres
      • Assaut sur les 5 plages de la côte normande : Utah Beach, Omaha Beach pour les Américains et Sword Beach, Juno Beach et Gold Beach pour les Anglo-Canadiens. S'y rajoutent l'escalade et la prise de la pointe du Hoc par les Rangers américains.
      • Une fois les plages et ses abords pris, elles doivent être nettoyées et des chenaux dégagées afin de permettre un débarquement de plus grande ampleur de troupes et de matériels
    • Jours suivants : Mise en place des structures de ravitaillement
      • 2 ports artificiels, projet Mulberry : Les alliés ont renoncé à prendre directement un port en eaux profondes. Pour pouvoir acheminer le ravitaillement, armements et troupes, ils vont mettre en place deux ports artificiels devant deux des plages prises.
      • Un oléoduc à travers la Manche, l'opération PLUTO

     

     

     

    Message d'Eisenhower aux troupes d'assaut, le 5 juin 1944

     

    Grand Quartier Général des Forces Expéditionnaires Alliées,

    Soldats, Marins et Aviateurs des Forces Expéditionnaires Alliées ! Vous êtes sur le point de vous embarquer pour la grande croisade vers laquelle ont tendu tous nos efforts pendant de longs mois. Les yeux du monde sont fixés sur vous. Les espoirs, les prières de tous les peuples épris de liberté vous accompagnent. Avec nos valeureux alliés et nos frères d'armes des autres fronts, vous détruirez la machine de guerre Allemande, vous anéantirez le joug de la tyrannie que les nazis exercent sur les peuples d'Europe et vous apporterez la sécurité dans un monde libre.

    Votre tâche ne sera pas facile. Votre ennemi est bien entraîné, bien équipé et dur au combat. Il luttera sauvagement.

    Mais nous sommes en 1944 ! Beaucoup de choses ont changé depuis le triomphe nazi des années 1940-41. Les Nations-Unies ont infligé de grandes défaites aux Allemands, dans des combats d'homme à homme. Notre offensive aérienne a sérieusement diminué leur capacité à faire la guerre sur terre et dans les airs. Notre effort de guerre nous a donné une supériorité écrasante en armes et munitions, et a mis à notre disposition d'importantes réserves d'hommes bien entraînés. La fortune de la bataille a tourné ! Les hommes libres du monde marchent ensemble vers la Victoire !

    J'ai totalement confiance en votre courage, votre dévouement et votre compétence dans la bataille. Nous n'accepterons que la Victoire totale !

    Bonne chance ! Implorons la bénédiction du Tout-Puissant sur cette grande et noble entreprise.

    Dwight D. Eisenhower

     

     

    Flotte en présence :

    Le commandement général de la Force navale expéditionnaire alliée, incluant le transport des troupes et l'appui feu naval sur les côtes est assuré par l'amiral britannique Sir Bertram Ramsay qui a été le responsable de la planification du débarquement en Afrique du Nord en 1942 et dont l'une des deux flottes participa au débarquement en Sicile l'année suivante. Cette force navale était divisée en deux Naval Task Forces :

    • une occidentale commandée par le contre-amiral américain Alan Kirk
    • une orientale commandée par le contre-amiral britannique Sir Philip Vian, vétéran du débarquement en Italie.

    La flotte d'invasion était composée de 6 939 navires (1 213 navires de guerre, 4 126 navires de transport et 1 600 navires de soutien dont de nombreux navires marchands) provenant de huit marines différentes (principalement l'US Navy et la Royal Navy mais également plusieurs navires des flottes de pays du Commonwealth, de l'Armée française de la Libération, de la marine royale norvégienne, des navires polonais, néerlandais ou danois).

     

     


    TRAVERSEE DE LA MANCHE

     

    La mise en place de cette énorme flotte s'effectua dans tous les ports de la côte sud de l'Angleterre, de Plymouth jusqu’à Newhaven, dont il a fallu compléter les installations par 130 embarcadères supplémentaires.

    Déplacer cette armada exigea la définition de quatre passages maritimes depuis les ports britanniques jusqu’à un carrefour au centre de la Manche appelé Spout ou Piccadilly Circus. De cette zone d'un diamètre de 10 milles marins, dix chenaux (2 par plage d'assaut) nettoyés par des dragueurs de mines et balisés de bouées lumineuses permettent aux bateaux (navires de ligne, chalands) d'arriver jusqu'aux 5 plages de débarquement. Les navires se positionnent à environ 10 milles au large des plages entre 2h00 et 3h00 du matin le 6 juin.

    Couverture navale :

    Une part importante de l'opération Neptune était la protection des voies utilisées par les navires alliés et des plages contre la Kriegsmarine. Cela fut confié à la Royal Navy Home Fleet. Les Alliés percevaient deux menaces maritimes allemandes importantes :

    • L'attaque par de gros navires de surface stationnés en Norvège et en mer Baltique. Cette menace était sans doute surévaluée par les Alliés qui ne réalisaient pas, avant juin 1944, la grande faiblesse de la marine de surface allemande dont certains navires n'étaient pas en état de combattre, manquaient de carburant et les équipages d'entraînement, ces gros navires ne s'aventurant plus guère en mer (le Tirpitz réfugié dans un fjord de Norvège, un croiseur de bataille, le Gneisenau, hors d'état de combattre en réalité, les cuirassés de poche Admiral Scheer et Lutzow et à cinq croiseurs). Le gros de la Home Fleet était rassemblé en mer du Nord, avec des navires de ligne récents et les porte-avions que l'Amirauté n'avait pas voulu engager dans la Manche à cause de la menace des mines. Elle devait s'opposer le cas échéant à une éventuelle sortie des forces navales de surface allemandes. Le canal de Kiel en mer du Nord avait aussi été miné préventivement (opération Bravado).
    • La seconde menace était les U-boots en provenance de l'Atlantique. Une surveillance aérienne fut mise en place à partir de trois petits porte-avions d'escorte et par le Costal Command de la RAF maintenant un cordon de sécurité jusqu’à très à l'ouest de la pointe des Cornouailles (Land's End). Quelques U-boots furent repérés mais sans représenter de réels dangers.
    • Une troisième menace existait toutefois avec les unités de S-Boot (Schnellboot), mais avec 20 vedettes lance torpilles opérationnelles en Manche et 9 en mer du Nord, c'était bien peu devant l'armada alliée.

    D'autres efforts furent faits pour sécuriser l'approche occidentale de la Manche contre des forces navales allemandes venant de Bretagne ou de la côte atlantique. Des champs de mines furent posés (opération Maple) pour forcer les navires ennemis à sortir hors de leur zone de protection aérienne et à se trouver dans des zones où les destroyers alliés pouvaient les attaquer. L'activité navale ennemie fut mineure mais le 4 juillet, quatre destroyers allemands furent coulés ou forcés de rejoindre Brest.

    Le Pas-de-Calais fut fermé par des champs de mines, des patrouilles navales et aériennes, des contrôles radar et des bombardements efficaces des ports ennemis de la zone réduisant les risques de raids allemands. Les forces navales allemandes de la zone étaient d'ailleurs assez faibles mais pouvaient être renforcées depuis la mer Baltique. Mais cette flotte devait surtout servir à protéger le Pas-de-Calais où les Allemands attendaient le débarquement et aucune tentative de forcer le blocus allié ne se produisit dans ce secteur.

    La couverture navale fut un succès, plus de 300 destroyers et escorteurs étaient chargés à l'entrée de la Manche de refouler les bâtiments légers et les U-boots Allemands. Il n'y eut pas d'attaque par ces derniers et seulement quelques tentatives par des navires allemands de surface, sans conséquences sur la flotte alliée. Les seules pertes de navires en mer furent le fait de mines ou de rares excursions aériennes allemandes après le 6 juin.

    Appui naval :

    Il était assuré par les deux Task forces (Forces opérationnelles) :

    • L'Eastern Task Force (orientale) de la Royal Navy. Elle alignait 2426 navires de débarquement, 2 cuirassés, 11 croiseurs, 1 canonnière et 37 destroyers dont La Combattante des ex-forces navales françaises libres et plusieurs dizaines de bâtiments légers.

    Les forces alliées réservèrent à l'appui feu direct des plages de débarquement un ensemble impressionnant de 5 cuirassés, 20 croiseurs, 148 destroyers et près de 350 chalands de débarquement équipés pour la circonstance de roquettes, de canons ou de pièces antiaériennes pour le soutien direct et l'appui feu des troupes au plus près des plages de débarquements.

    Cet appui-feu des bâtiments alliés se poursuivit les jours suivants, même une fois les plages prises, principalement pour réduire des batteries, de l'artillerie ou des unités allemandes situées plus à l'intérieur des terres, le feu étant alors déclenché sur demande des troupes alliées au sol.

      

    Appui aérien : 

    L'aviation alliée apportait aussi son appui à l'opération Neptune. En assurant une couverture constante au-dessus de la flotte de débarquement et des plages et surtout en complétant la préparation navale par un tapis de 4 000 tonnes de bombes sur les principaux sites de débarquement (avec plus ou moins de succès, très efficaces à Utah Beach mais un échec à Omaha Beach).

    Pour le jour J, l'Air Chief Marshall Robert Mallory disposait de 7 500 avions de reconnaissance, chasseurs et bombardiers légers, qui, le cas échéant, pouvaient être renforcés par 3 500 avions de l'aviation de bombardement stratégique du Bomber Command.

    Les Alliés ne disposeront de leur première piste d'aviation en Normandie que le 12 juin près d'Utah Beach, la prise de Caen et de l'aérodrome de Carpiquet dans les premiers jours de la bataille ayant échoué (Voir bataille de Caen).

    Assaut sur les plages :

    Au début de l'opération Neptune, se déroula l'opération Gambit quand les sous-marins miniatures britanniques, les 2 X-Craft, vinrent se mettre en position près des plages pour guider la flotte d'invasion.

    Les troupes d'assaut débarquèrent sur les 5 plages, désignées par les noms de code devenus célèbres : SWORD BEACH, JUNO BEACH, GOLD BEACH, OMAHA BEACH, et UTAH BEACH.

    L'ordre de bataille était approximativement le suivant :

    Logistique :

    L'opération Neptune ne se limita pas seulement au transport des troupes d'assaut. Elle assura le ravitaillement des têtes de pont. Ce qui était une source d'ennui pour l'état-major allié à cause de l'absence de port en eau profonde disponible dans les premiers jours de la bataille de Normandie. Les Alliés ne pouvaient disposer que des petits ports de pêche de Port-en-Bessin et Courseulles dont la capacité d'accueil était minime, ce qui limitait l'ampleur du débarquement.

    Les ports artificiels :

    Article détaillé : Port Mulberry.

    Pour résoudre ce problème, les Alliés conçurent d'« apporter leur port avec eux ». Quinze jours après le débarquement, débuta la mise en place de deux ports artificiels, les Mulberries face aux plages de Saint-Laurent-sur-Mer (Mulberry A, port américain) et d'Arromanches (Mulberry B, port britannique). Ces deux ports devaient être capables de permettre le débarquement de 6 500 véhicules et 40 000 tonnes d'approvisionnement par semaine. Une tempête détruisit le Mulberry A américain et endommagea le Mulberry B britannique et dans les faits, la majeure partie du débarquement du matériel et des troupes continua à se faire par les plages et par l'utilisation intensive et plus qu'initialement prévu des petits ports côtiers et ce jusqu’à la prise et la remise en marche du port de Cherbourg.

    L'approvisionnement en carburant :

    L'approvisionnement en carburant était un des éléments vitaux de la réussite de l'opération Overlord. Les Alliés avaient estimé leurs besoins à 15 000 tonnes à J+41 (soit le 15 juillet) pour approvisionner en essence les 200 000 véhicules qui auraient déjà été débarqués[2] mais également le kérozène des avions ou la mazout des navires de la zone. Pendant les 10 premiers jours, les Alliés faisaient échouer sur les plages des LCT remplis de jerricans d'essence[2]. En parallèle, deux points d'ancrage pour pétroliers étaient installés au large de Sainte-Honorine-des-Pertes et reliés à la côte et au mont Cauvin par des tuyaux souples[2]. Un terminal pétrolier sommaire était installé le long des jetées de Port-en-Bessin et relié lui aussi au Mont-Cauvin par un oléoduc.

    À partir du 15 juillet, ces systèmes d'approvisionnement dit mineurs devaient être remplacés par des systèmes de plus grand échelle à partir du port de Cherbourg reconquis. Le terminal pétrolier d'avant-guerre de la marine nationale de la digue de Querqueville devait être remis en marche avec l'accostage de gros pétroliers mais surtout avec la mise en place d'un oléoduc sous la Manche. Mais les importantes destructions allemandes du port ne permirent au premier pétrolier allié de n'accoster à Querqueville que le 25 juillet et la mise en place de l'oléoduc fut elle aussi retardée.

    Article détaillé : Opération PLUTO.

    Il s'agissait de dérouler entre l'île de Wight et Querqueville, soit une centaine de kilomètres, dix tuyaux souples sous la mer (Pipe-Lines Under The Ocean ou PLUTO), ce qui n'avait encore jamais été fait dans l'Histoire.

     Initialement, le premier tuyau devait entrer en fonctionnement le 18 juin, soit 12 jours après le débarquement. Mais la prise de Cherbourg plus tardive, le long nettoyage des eaux du port et le mauvais temps retardèrent sa mise en service de 6 semaines et il ne put rentrer en fonction qu'au début du mois d'août. Néanmoins, le manque de carburant ne se fit pas trop sentir, le front ne progressant pas ou peu.

    Le fonctionnement de PLUTO se révéla également insuffisant, chaque tuyau ne fournissant pas les 300 tonnes/jour initialement prévues, obligeant les Alliés à poursuivre des débarquement de carburant sur les plages, à décharger dans le port de Courseulles-sur-Mer et à continuer de faire fonctionner le terminal de Port-en-Bessin. Par la suite, avec l'avancée des Américains, PLUTO fut prolongé par un oléoduc terrestre jusqu'à Avranches[2]. Au mois d'aout, il sera redirigé vers la Seine et Paris. 7500 sapeurs américains aidés de 1500 prisonniers de guerre allemands participeront aux travaux de cet oléoduc.

     

      

    SOURCES WIKIPEDIA

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    Les actions de la Résistance en Normandie

     

    Les résistants en Normandie n’étaient pas très nombreux du fait que la région était très occupée par des garnisons c ôtières nombreuses et des troupes blindées mobiles donc gênantes. Il y avait environ 500 résistants prêts à agir début juin. Le 1er juin 1944, les résistants reçurent un message d’alerte : « l’heure des combats viendra » qui signifiait qu’il y aurait un débarquement dans les quinze jours ; puis il eut un autre message le lendemain :

      

      

    « Les sanglots longs de l’automne’ » indiquait un débarquement imminent.

      

      

    Le 5 juin, les résistants reçurent un appel complémentaire au premier :

      

    «  blessent mon coeur d’une langueur monotone. »

      

    ( 2e vers d’une célèbre poésie de Verlaine) confirmant un débarquement le 6.

    Puis vinrent les messages aux normands :

     

      

    La résistance française aura joué un grand rôle dans l'opération Overlord. Et plus la victoire semble proche, plus les français s'engagent dans la résistance...

      

    « Les chants désespérés sont les chants les plus beaux » donne l’ordre de saboter toutes les lignes téléphoniques ;

      

    c’est le plan violet.

      

    « Les dés sont sur le tapis » donne l’ordre de saboter les voies ferrées :

      

    c’est le plan vert.

      

    Le 7 juin : « Il fait chaud à Suez » demande de déclencher une guérilla dans laquelle les Allemands exécutèrent 110 prisonniers de la résistance française. Les opérations furent exécutées avec efficacité ce qui gêna considérablement les mouvements des allemands.

      

      

    Au cours de la bataille de Normandie, les résistants servirent de guides aux alliés et facilitèrent leurs opérations.

     

      

    L'organisation de la Résistance

    Les Alliés pouvaient connaître la configuration du terrain grâce à l’aide de civil français qui s’étaient regroupés spontanément pour résister à l’occupant. Ce mouvement de résistance est né après l’appel du général de Gaulle le 18 juin 1940 à la BBC.

      

    C’était une réunification de deux mouvements de rébellion :

    les FFI (Forces françaises Libres) plut ôt issus du front populaire et les FTP (Francs Tireurs Partisans) communistes.

     



    Mais pour unifier ces deux mouvements, il fallut que Jean Moulin, parachuté en France sur les ordres du général de Gaulle, fasse valoir ses qualités de diplomate.

      

    Il créa le CNR, Comité National de la Résistance qui coordonna les actions des résistants en France. Moulin était préfet à Chartres.

      

    Un cloisonnement existait entre tous les petits groupes de résistants pour éviter un démantèlement du réseau ; ils ne devaient connaître que les membres de leur groupe.

     

      

    Les résistants agissaient par petits groupes :

     

    ils sabotaient les lignes téléphoniques, faisaient sauter les voies de chemin de fer ou les ponts, transmettaient des documents secrets à Londres, renseignant ainsi les alliés sur l’état des troupes allemandes et leurs positions, mais ils recueillaient aussi les aviateurs malchanceux pour les renvoyer en Angleterre et parfois cachaient les juifs.

      

    « L’armée de l’ombre » (comme certains historiens l’ont appelé après la guerre) recevait ses ordres de Londres par la BBC en messages codés pour que les Allemands ne sachent ni à qui ils étaient adressés ni à quoi ils correspondaient.

      

    Des maquis de résistants se créèrent : des groupes importants se cachaient à l’intérieur de forêts ou sur des plateaux montagneux pour tenter des actions de grande envergure sur les troupes allemandes.

      

    Le Vercors, le maquis breton, par exemple, se sont fait remarquer par des actions d’éclat.

      

     

    Des « Sten » (pistolets-mitrailleur anglais) ont été parachutées en grand nombre par les Britanniques la nuit ;

    elles étaient souvent accompagnées de vivres, de matériel en tout genre :

      

    émetteurs-récepteurs, lampes, autres armes, explosifs, rations de combat, bouteilles d’alcool et très souvent des cigarettes.

      

    Les Anglais ne se rendaient pas compte des besoins des résistants et ne savaient pas forcément où les vivres devaient être parachutés car certains groupes ne les avaient pas contactés.

      

    Ainsi, au début de la guerre de nombreux groupes de résistants sans attaches avec quelque autorité que ce soit étaient souvent délaissés mais il n’en était pas de même de la situation à la fin de la guerre où tous les groupes étaient organisés.

      

    Environ 10 000 résistants furent tués, fusillés ou tombés dans les combats avec les Allemands.

     


      

      

     SOURCES :  super blog - 

    http://overlord44.free.fr/index.php?idpage=La_r06eesistance

    photos ajoutées google

      

     resistance 1944 : le rôle de la Résistance pendant la Bataille de Normandie

     

    Les Archives départementales de l’Orne présentent

    du 20 juin au 21 septembre 2014 l’exposition « 1944 :

      

    le rôle de la Résistance pendant la Bataille de Normandie ».

      

    A travers 17 panneaux et plus de 120 documents, l’exposition démontre le rôle de la Résistance en Basse-Normandie dans la préparation du Débarquement et tout au long de la Bataille de Normandie.

     

    Les cinq premiers mois de 1944, la Résistance se prépare à participer aux combats de la Libération.

      

    En dépit des nombreuses arrestations opérées par la Gestapo, réseaux de renseignements et mouvements de résistance

    se mettent en ordre de bataille.

     

    Dès la réception des messages d’alerte et d’exécution des plans d’action diffusés sur les ondes de la BBC, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, ce sont environ 1500 à 2000 résistants bas-normands, rassemblés au sein des FFI qui se lancent dans la bataille et s’appliquent à couper les moyens de communications de l’ennemi, à retarder le plus possible la montée des convois militaires vers le front et à pratiquer des actions de guérilla.

     

     

    A la Libération, les rôles militaire et humanitaire de la Résistance normande sont officiellement reconnus tant par les Alliés que par les forces militaires régulières françaises.

     

    http://www.pixfan.com/1944-role-resistance-bataille-normandie/

     

     

     

     

     

     

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    camp de Monts

      

    Réquisitionné par la Gestapo, le camp de la Lande, à Monts (Indre-et-Loire), abrite d'abord des juifs polonais évacués de Moselle. 
             

    En septembre 1942, 422 israélites étaient « chargés » (l'expression est des gendarmes de Chinon) dans des wagons, vers Drancy puis Auschwitz :

    14 survécurent.

     

    Succédèrent alors aux juifs 298 femmes communistes.

     

     

    Une seule fut exécutée : une infirmière française l'avait dénoncée comme juive.

      

     

     

     

      

      Les camps d'internement du Centre-Ouest de la France 1939-1945:

     

    le camp de La Lande (2/9)

     

     


    Monts: le courage des femmes.

    Le camp de La Lande (Indre-et-Loire) a d'abord été un camp d'internement pour les juifs avant de se transformer en camp de détention pour femmes.

     

    Plus de 200 militantes engagées, syndicalistes ou politiques en firent un lieu de combat et de solidarité.

    En 1982, deux habitantes de Monts -petite cité de la banlieue sud tourangelle- filles de déportés et résistants, montèrent une exposition sur le camp de La Lande.

     

    Ainsi sortait de l'oubli, quarante ans après, un lieu d'internement dont les anciens de la région se rappelaient vaguement avoir été un

    <<camp pour prostituées et trafiquants>>.

    Le camp de La Lande, situé non loin de la voie ferrée Paris-Bordeaux, fut construit en 1939 pour loger le personnel supplémentaire de la poudrerie nationale:

     

    26 bâtiments en dur sur sept hectares.

     

    La Gestapo de Tours réquisitionne l'ensemble en 1940 pour le transformer en centre d'accueil. Dès septembre, on y trouve des juifs et des étrangers raflés dans les grandes villes avoisinantes de l'Ouest (ainsi que deux juives anglaises

     

    dont une vieille dame de 71 ans, Ethel Peck qui restera jusqu'au bout !);

     

    puis dès les 1er et 5 décembre arrivent deux convois de juifs de l'Est de la France réfugiés à Bordeaux. Ils sont au maximum 541 en mars 1941.

    Premier changement de décor le 3 octobre 1941, le camp devient un camp d'internement. Triple réseau de fil de fer barbelés, personnel de surveillance renforcé (27 gendarmes en renfort, plus les gardes civils), guérites, éclairages nocturnes.

     

     

    Le camp de La Lande compte 278 internés israélites fin 1941.

     

    En 1942, comme à Pithiviers et Beaune-la-Rolande, des convois de déportés partent vers l'Allemagne. Regroupé à Angers, le convoi n° 8 du 20 juillet comptera 1 139 personnes, dont 133 internés du camp de Monts.

    Avec les rafles, le camp est surchargé et le 4 septembre, un nouveau convoi, le n° 31, part pour Drancy avec 422 prisonniers juifs, venant tous de La Lande.

     

    Les convois n° 32 et n° 36 achèvent fin septembre 1942, de vider le camp où il ne reste que les effets personnels de 500 malheureux pour lesquels leur séjour à Monts fut l'antichambre d'Auschwitz.

    Deuxième changement de décor, le 2 octobre 1942. Le camp de La Lande devient le seul camp de femmes de la France occupée. 227 femmes, syndicalistes, épouses de militants communistes ou militantes elles-mêmes, résistantes y sont transférées.

     

    Puis le 4 octobre, 140 nouvelles détenues, en provenance de Châteaubriant (Loire-Atlantique) ou de Gallion (Eure), toutes des "politiques", débarquent à Monts.

    Dehors, les ouvriers qui travaillent à la poudrerie passent parfois en saluant les prisonnières le poing fermé, des journaux circulent, les informations aussi. Mais la faim, la promiscuité, les poux...

     

    Le 23 août 1943, les 300 "politiques" participent à une révolte qui aboutira au transfert de force à Mérignac, de 25 "meneuses", saluées lors de leur départ, par une vibrante <<Marseillaise>>.

     

     

    Les organes clandestins de la Résistance feront connaître rapidement le courage et la détermination des détenues de Monts, leur discipline, leur solidarité, et leur combat incessant pour leur dignité.

     

    Le 15 janvier 1944, après divers prélèvements de la Gestapo, et alors qu'il ne reste que 186 prisonnières, elles sont acheminées au camp de la route de Limoges, à Poitiers. Elles finiront pour la plupart à rejoindre la Résistance.

     

    Sur le camp de La Lande à Monts, une chappe

    de plomb va alors tomber...

     

    L'endroit sera rasé en 1970 !

     



    On y bâtit un coquet quartier pavillonnaire et un terrain de sport. Une première plaque va être apposée en 1988,

    une simple plaque avec ces mots:

     

    << En mémoire des victimes de la haine raciale et politique, internées en ce lieu, de 1940 à 1944 >>.

     

    En 1995, une deuxième viendra compléter l'ensemble.

     

    Depuis chaque année, communauté juive et ville de Monts rendent hommage à l'ensemble des internés hommes et femmes du camp de La Lande.

    (1) Il y a parmi elles Gisèle Fontanot, tante de l'un des des héros du groupe Manouchian, Spartaco Fontanot.

     

    Hervé Cannet.
    1944: la région opprimée, la région libérée. La Nouvelle République hors série / 2004.

    Fin de la seconde partie. A suivre, Douadic: un centre de "triage".

      

     

    http://ufacbagnolet.over-blog.com/article-22744894.html

     

     

     

     

     

     

     

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    le camp de Pithiviers    

      
      
      
    Pithiviers et Beaune-la-Rolande (Loiret) sont les plus connus (ou les moins occultés ? ) des camps d'internement de la région.
      
    Comme Drancy, ils servirent de camps de transit pour des milliers de juifs dont la destination finale était les chambres à gaz d'Auschwitz.
      
    Ils furent 18 000 à passer par les deux camps du Loiret, dont 6 000 enfants entassés dans des conditions de dénuement et d'hygiène pitoyables après la rafle du Vel'd'Hiv de juillet 1942, puis poussés dans des wagons à bestiaux vers Auschwitz.
     
     
     


     

    L'Écho de Pithiviers écrivait :
      
    « 5 000 juifs, récemment importés de tous les ghettos du monde, viennent d'être invités à rejoindre divers camps de concentration de notre région.
      
    L'épuration de la pouillerie sémite est sérieusement commencée.
      
    Les juifs ne sont plus aujourd'hui qu'un misérable gibier de camp de concentration. »
      
    Voilà pour ceux qui « ne savaient pas... »
      
      
    sources /  
      
      
     
     
     
     
      
      
     
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    La rafle « surprise » et méconnue du 20 août 1941

     

     
     
     

     

    La rafle « surprise » et méconnue du 20 août 1941

    Fred Romano

     

    L’enfer commence un beau matin d’août à Paris.

      

    Les policiers français soutenus par les militaires allemands, arrêtent 4232 juifs pour les envoyer vers le camp de Drancy qui venait d’ouvrir ses portes.

     

    Le matin du 20 août 1941, des policiers français soutenus par des allemands en uniforme ont envahi les rues du 11ème arrondissement de Paris.

     

    C’est un véritable piège qui se prépare, tous les hommes français ou étrangers sont contrôlés et les juifs envoyés vers la place Voltaire .

     

    Toutes les entrées des stations de métro entre République et Nation sont bouclées.

     

     

    Afficher l'image d'origine

      

    Commence alors l’impensable, une vaste manipulation dont les acteurs n’imaginent pas l’étendue, pour certains, ce sera le début de la fin,

    un voyage douloureux vers l’abandon et la mort.

     

    Ceux qui étaient allé s’enregistrer au commissariat conformément à l’ordonnance du 27 septembre 1940 publiée en zone occupée (stipulant que « toute personne juive devra se présenter jusqu’au 20 octobre auprès du sous-préfet de l’arrondissement dans lequel elle a son domicile habituel pour se faire inscrire sur un registre spécial »), ont déjà été appréhendés directement chez eux.

     


    Ceux qui étaient « connus » comme des familles juives du quartier, même non répertoriée, aussi.

     

     

    Les femmes sont épargnées et personne ne sait où sont emmenés les juifs.

      

    Cette rafle « surprise », contrairement à celle qui l’a précédé le 14 mai, utilise comme prétexte un simple contrôle d’identité à la préfecture de Police.

     

     

    Les 4232 personnes arrêtées ont toutes été conduites dans des autobus parisien à plate-forme, de la place Voltaire, direction le camp de Drancy,

    tristement inauguré à cette occasion.

      

    Ces premières rafles avaient pour but de fournir de la main d’œuvre aux nazis et c’est ce qui explique que beaucoup des juifs qui en ont fait parti furent libérés avant que le camp de Drancy devienne un camp de transit dont

     

    « la marchandise »

     

    était tout simplement redirigée vers les camps d’Auschwitz-Birkenau,

     

    à partir de mars 1942, afin d’y être exterminée.

      

    En effet, la mal-nutrition, la fatigue, les maladies, le « recrutement « -si tant est qu’on peu l’appeler ainsi- ayant été fait de manière systématique, une majorité de cette main d’œuvre était inadaptée aux travaux que les nazis prévoyaient.

     

    Certains furent donc libérés relativement rapidement (malades, handicapés, vieillards…), si l’on peut dire,

     

    ils avaient alors échappé à une mort certaine, une chance que d’autres n’auront pas l’occasion d’avoir dans les mois et années qui suivirent, mourir de sa propre mort était devenu un droit inaccessible.

     

      

    Cette rafle a eu lieu onze mois avant celle du Vel d’Hiv.

     

    Souvent absente des manuels d’histoire et très souvent mal comprise, elle est le résultat d’un excès de zèle du gouvernement de l’État français dirigé alors par le maréchal Pétain.

      

    En effet, le gouvernement de Pétain est allé au delà des directives de

    l’ordonnance du 27 septembre 1940 en promulguant le 4 octobre 1940

     

    (J.O du 18 octobre 1940) le premier Statut des Juifs.

     

    Tous les historiens confirment que les nazis ne l’avaient pas demandé.

     

     

    De plus, la France, fait assez unique pour être signalé, a livré tous ses juifs, étrangers, français, et même ceux qui venaient de combattre pour elle.

      

    Les anciens combattants qui se croyaient protégés par ce pays pour lequel ils avaient combattu – trahison suprême

     

    – ont été livrés en pâture à l’ennemi de la veille au même titre que les autres.

      

    Odette Bagno, qui a assisté à la Rafle du 11ème arrondissement en témoigne sur le site de l’Association de la généalogie juive dans son article très instructif

     

     

    une rafle mal connue, le 20 août 1941  inconnue !

      

    (Extrait de GenAmi n°29 de septembre 2004) .

     

    Elle souligne un point important et singulier:

      

    Face à l’attitude indigne des français, à leur non-respect des lois de la guerre et des accords entre pays, les nazis, en respectant la Convention de Genève sur la protection des prisonniers de guerre,

     

    ont « paradoxalement protégé ceux qui avaient porté l’uniforme français contre les lois du pays pour lequel ils venaient de se battre ».

     

     

    Pour se souvenir de cet événement, les Fils et les Filles des Déportés Juifs de France, organisent une cérémonie ce samedi 20 août 2011 à 18h00, devant le

     

    « Monument aux déportés »

     

    réalisé par Shelomo Selinger sur les lieux de l’ancien camp de Drancy.

    Demain, le 21 août 2011, à cette occasion, parce que nous avons tous un devoir de mémoire, parce qu’il n’y aura bientôt plus aucun témoin pour rectifier ou compléter l’histoire, parce que les livres seront les seuls garants de la transmission et qu’ils comportent certaines erreurs,

     

    LGO publiera en partenariat avec le site www.ajpn.org,

     

    le témoignage de monsieur Albert Zuckermann,

    déporté à Drancy le 20 août 1941 avec son père et son frère.

     

     

    Photo d’illustration :

    Arrivée dans le camp de Drancy des Juifs raflés le 20 août 1941.

    Source photo :

    DIZ Muenchen GMBH, Sueddeutscher Verlag Bilderdienst.

    Crédit photo : D.R

     

    http://www.lesgrandesoreilles.com/2011/08/20/la-rafle-surprise-et-meconnue-du-20-aout-1941/

      La police française rafle des Juifs. Paris, France, 20 août 1941.

      

     

      

      

    photos ajoutées du lien -

    http://www.histoire-en-questions.fr/vichy%20et%20occupation/juifs/nuit%20de%20terreur.html

     

     

     

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    Arrestation de Juifs à Paris par des policiers français

    - rafle du 20 aout 1941

    Le régime de Vichy.

      Afficher l'image d'origine

    A propos de la politique antisémite du gouvernement

    de Vichy :

    1942, les rafles.


    Devançant les injonctions allemandes le gouvernement de Pétain, qui n'est en place que depuis 3 mois, instaure dès octobre 1940 le premier statut des Juifs.

     

     

    Afficher l'image d'origine

     


    A Paris le 16 juillet 1942 la police française opère la rafle du Vel. d'hiv. 20 000 personnes de tous âges, d'origine étrangère, sont arrêtées.

      

    En application d'une loi de Vichy elles avaient été recensées et fichées en 1941 dans les commissariats de police.

     

    Toutefois, malgré le secret de l'opération, il y a des fuites et des complicités.

     

    Plus de 5000 personnes échappent à l'arrestation.

      

      



     

    Mais cela ne s'est pas seulement passé à Paris, alors en zone occupée par l'armée allemande, mais aussi en zone dite “libre”, placée directement sous l'autorité du gouvernement de Vichy, C'est le cas du département des Basses-Alpes (aujourd'hui Alpes-de-Haute-Provence) où des réfugiés juifs sont arrêtés à l'aube par les gendarmes alors qu'ils se croyaient à l'abri dans ce département isolé à l'époque.

    Ces arrestations de l'été 1942 ont lieu à Annot, Barcelonnette, Castellane, Colmars, Dauphin, Digne, Forcalquier, Gréoux, La Mure, Les Mées, Manosque, Moustiers-Ste Marie, St-André-les-Alpes, Thoard.

     

      

      Après la première rafle à Paris, la police française escorte des Juifs étrangers de l’école

    Japy vers les trains de déportation à la gare d’Austerlitz.

     

    Paris, France, 14 mai 1941.

      

      

    Les arrestations de familles juives reprennent en novembre 1943; elles sont alors effectuées par les Allemands qui occupent le département depuis peu; ils sont guidés par des Français à leur solde Il y a alors plusieurs centaines d'arrestations dont une cinquantaine d'enfants et adolescents. Ces victimes sont envoyées à Auschwitz et quelques unes dans les Pays Baltes.

    Dans ce département seule l'association “Basses-Alpes 39-45, une mémoire vivante”, située à Manosque, par ses recherches, études , activités culturelles et par ses interventions en milieu scolaire maintient fidèlement la mémoire de ces années très sombres.

      

      

    SOURCES :

      

    http://basses-alpes39-45.fr/annees_noires/vichy/rafles42.php

      

     

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  • Appel de Gaulle

    Le régime de Vichy.

     

    Les débuts de la Résistance



    " J'aime ces êtres tellement épris de ce que leur coeur imagine la liberté qu'ils s'immolent pour éviter au peu de liberté de mourir. Merveilleux mérite du peuple ".

    (Résistance n'est qu'espérance) - René Char.

     

     

     

    Certes l'esprit de résistance est peu répandu en France en été 1940. Mais plusieurs événements déclenchent le questionnement des Français malgré les difficultés de tous ordres qui les assaillent et d'abord celles de la vie quotidienne :

     

    ravitaillement difficile, absence de 1.500.000 actifs prisonniers de guerre en Allemagne, etc... Ils constatent que le vainqueur est bien décidé à s'installer dans le pays qu'il commence déjà à piller. La propagande gouvernementale, radio et journaux , leur apprennent les lois antisémites du Ier statut des Juifs, que des fonctionnaires, des élus sont révoqués selon des critères politiques, revanche à l'encontre du Front populaire, et bien d' autres mesures contraires aux principes républicains.

     

     

    Ils apprennent aussi la rencontre "cordiale" à Montoire entre Pétain et Hitler concrétisant la collaboration du

    gouvernement français avec les nazis.

     


    Mais ils savent aussi que l' Angleterre, qu'Hitler envisage d'envahir, tient bon courageusement sous les bombes, sa résistance étant galvanisée par Winston Churchill et la présence dans la capitale de la famille royale.

     

     

    Ils savent bientôt qu'à la radio de Londres des Français s'adressent à eux à heures fixes et découvrent ainsi l'appel du 18 juin que le Général de Gaulle, inconnu jusqu'alors du plus grand nombre, lance aux Français depuis la BBC, bien décidé à créer une armée de volontaires qui, il en est sûr, se battra aux côtés des alliés, présents et à venir, pour délivrer la France.

     



    Le 18 juin 1940 la Résistance a une voix avant d'avoir un visage. Le Général de Gaulle, qui a rallié l'Angleterre, s'adresse à tous les Français.

    de Gaulle au micro
    Appel de Gaulle


    Toujours en été 1940 d'autres appels au sursaut comme celui du Général Cochet et d'autres militaires à leurs troupes et aussi de civils, comme celui du Parti communiste où on lit :

     

    "le peuple de France ne sera jamais un peuple d'esclaves".
     

    Ainsi naît l'esprit de résistance qui va bientôt se concrétiser. Parmi les premières actions notoires le camouflage d'armes et de matériels militaires, le plus spectaculaire étant sans doute celui du parc d'artillerie de Grenoble, les militaires français réussissant à trouver 150 caches y compris au tribunal d'instance de la ville où 13 tonnes de matériel seront entreposées.

     

    Toutes ces armes seront plus tard distribuées à la Résistance.

     



    Puis il y aura le coup de tonnerre du 11 Novembre 1940 à Paris.
    A l'Université une résistance larvée se devine. Elle éclate au grand jour quand les étudiants apprennent en octobre l'arrestation du professeur Paul Langevin.
     

    Depuis la fin de la 1ère guerre mondiale le 11 novembre est la date symbolique de la Victoire de 1918 des alliés sur l'Allemagne. Ce 11 novembre 1940 dans la France vaincue et meurtrie donne lieu à une grande manifestation des étudiants parisiens à laquelle se joignent des adultes. Des milliers de jeunes, répondant à un mot d'ordre colporté dans la ville et au-delà, se dirigent vers l'Arc de Triomphe alors que tous rassemblements et manifestations sont strictement interdits par les lois de Vichy.

     



    C'est incontestablement la manifestation à l'Arc de Triomphe du 11 novembre 1940 qui s'impose au nombre des mythes fondateurs de la Résistance en France.

     

    Puis, avant de s'engager plus tard dans la lutte armée les jeunes trouveront d'autres formes spectaculaires pour manifester leur patriotisme comme, en 1941, la campagne des V (signifiant Victoire) qu'ils inscriront subrepticement à la craie sur les murs.

      

    SOURCES : http://basses-alpes39-45.fr/annees_noires/vichy/debut.php

      

     

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  • La France sous l'occupation allemande
    Deux soldats allemands boivent un verre sur une terrasse de Paris en 1940 – Bundesarchiv, Bild 101I-247-0775-38 / Langhaus / CC-BY-SA

     

     La France sous l’occupation allemande (1940)

     

     L’occupation de la France par les troupes allemandes en 1940.

     

    Suite à la défaite de la France face à l’Allemagne en 1940, un accord de l’armistice a été signé par le maréchal Philippe Pétain avec le gouvernement allemand le 24 juin 1940. Ainsi la France se trouvait divisée en deux parties : une zone nord occupée par les Allemands, alors que la zone sud demeure sous la gouvernance vichyste.

    La ligne de démarcation entre les deux parties était susceptible de se transformer en frontière hermétique avant qu’elle ne soit franchie par les Allemands en 1942 après l’invasion de l’Afrique du Nord par les alliés.

    En plus les Allemands annexèrent l’Alsace –Lorraine et fixèrent des frais d’occupations très élevés.

    L’organisation des préfets et des mairies avait considérablement changé à cette époque. Après la prise de la France par les troupes allemandes, tous les fonctionnaires antinazis ont été éliminés ou remplacés soit par des officiers allemands ou des Français pronazis.

    Carte de la France pendant la deuxieme guerre

    Le quotidien des Français sous l’occupation allemande

    Entre le moment de la signature de l’armistice et la libération du territoire en 1944, la France se trouvait inféodée à l’Allemagne. Un pillage économique, humain et financier a été exercé en France et la population locale n’a pu que se soumettre à l’occupation allemande avec tout ce qu’elle inclut en termes de restriction, de pénurie et de dictature.

    La propagation de la faim

    Les Allemands ont réquisitionné toutes les denrées alimentaires, les sources d’énergie et évidemment la main d’œuvre française, sans omettre que la situation a empiré avec le blocus imposé sur le territoire occupé.

    C’est ainsi que les Français ont dû vivre une situation cauchemardesque due essentiellement aux problèmes de ravitaillement. Le gouvernement n’a pu que distribuer des cartes et des tickets d’alimentation échangeable contre des aliments de base comme le pain, quelques rares grammes de viande et surtout des matières grasses qui ne peuvent mettre fin à la faim qui sévisse dans le pays. Les plus démunis ont dû se nourrir de denrées comme le rutabaga et le topinambour.

    Les succédanés et la chicorée ont vite remplacé le sucre et le café, le gazogène a substitué l’essence et un marché noir s’est développé pour la revente de produits alimentaires à des prix exorbitants loin d’être à la portée de tous. C’est ainsi que le vol et le pillage se sont propagés dans tous le pays.

    L’exploitation de la main d’œuvre française

    Les Allemands ont manqué de main-d’œuvre locale pour faire fonctionner les usines et les fermes, vu qu’une grande partie des hommes étaient engagés dans l’armée d’Hitler.

     

    Pour combler ce manque, ils ont réquisitionné et déporté des centaines de milliers de Français pour l’effort de guerre allemand dans le cadre de ce qui était connu sous le nom de STO (Service de travail obligatoire).

     

    Les historiens parlent environ 700 000 travailleurs français qui ont été acheminés en Allemagne entre juin 1942 et Juillet 1944.

    soldats allemands en France
    Soldats allemands en France – Creative Commons par John N.

    Les autres aspects de la vie quotidienne sous l’occupation allemande

    Le quotidien des Français était chamboulé jusqu’aux classes d’écoles où les enfants sont formés aux idées des occupants et où ils sont tenus de fredonner « Maréchal, nous voilà » ! Et si les journées étaient marquées par des contrôles réguliers et par la censure, la nuit venue, le couvre-feu sonne l’arrêt de toute vie nocturne dans les rues. Les volets et les fenêtres sont occultés et aucune activité à l’extérieure n’est permise sans autorisation des forces allemandes.

    Les juifs de la France quant à eux, ils n’ont pu que subir une discrimination raciale intolérable. Ils étaient obligés de porter l’étoile jaune distinctive et occuper la dernière voiture du métro.

    La territorialité sous l’occupation allemande

    Avec le début de l’occupation, les Allemands ont déployé leurs forces tout au long du nord et nord-est de la France ainsi le territoire occupé s’étendait sur la région Alsace-Moselle qui était indexée à l’Allemagne, puis toute la zone du Nord-Pas-de-Calais, Charleville-Mézières, Saint-Dizier et Dole en plus du littoral Manche –Atlantique qui couvre une large zone côtière de plus de 10 km.

     

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  •   Pour regarder cette vidéo - cliquer  sur le logo central de RADIONOMY-

    colonne de gauche, en bas - le fond musical du blog sera supprimé. 

     

    L'occupation

     

     

      

      

      

      

    L'occupation est issue de la défaite française en mai 1940 face aux armées du Reich. L'occupation de la France, au terme de l'armistice du 22 juin 1940 signé entre le Reich et le gouvernement français du maréchal Pétain divise le territoire en plusieurs zones d'occupation.

     

    Une ligne de démarcation sépare la zone d'occupation Nord de la zone d'occupation Sud.

     

    La zone Nord se compose de la zone d'occupation "interdite" soumise au même régime que la zone d'occupation "réservée" où l'occupation allemande se double d'une politique de colonisation par des paysans allemands.

     

    La zone d'occupation "annexe du Reich" comprend le Bas-Rhin et la Moselle.

     

    L'occupation sur le pourtour littoral est "zone interdite". Délimitée en 1941 ; c'est dans cette zone d'occupation qu'est édifié le Mur de l'Atlantique.

     

    Au sud, l'occupation se concrétise par l'occupation par les armées italiennes des départements frontaliers jusqu'en novembre 1942.


    La zone "Libre", administrée par le gouvernement de Vichy, ne connaît pas l'occupation de fait mais l'Etat français y mène une politique de collaboration d'Etat.

     

     

     

     

    Pendant toute la période de l'occupation, l'administration française obéit aux ordres de Vichy.

     

    Une milice est créée en janvier 1943 pour aider les Allemands à traquer les résistants et les Juifs.

     

    Les républicains Espagnols et les Juifs Allemands sont les premières victimes emprisonnées dans les camps d'internement de la zone Sud et livrés aux Allemands quand ceux-ci les demandent. 

      

      

      

      

     

    La France livre à l'Allemagne des denrées alimentaires ainsi que du matériel de guerre.

     

    En 1943, Laval crée le STO (service du travail obligatoire).

     

    L'occupation touche alors les travailleurs français qui sont réquisitionnés pour travailler dans les usines françaises ou allemandes.

     

    Enfin l'Etat français collabore militairement :

     

    en juillet 1941 est créée la Légion des Volontaires contre le Bolchevisme(LVF).

     

     

    La désorganisation économique et le paiement à l'Allemagne de lourdes indemnités d'occupation créent une situation de pénurie et de rationnement. Les citadins sont les plus touchés.

     

    L'occupation est restée comme l'époque des cartes d'alimentation, des tickets, du "marché noir" et de la malnutrition.

     

    En août 1944, le Reich recule, Vichy est en déroute, l'occupation cède la place à l'Epuration.

      

      

      

    sources /

    http://resistance39-45.e-monsite.com/pages/l-occupation.html

      

     

      

     

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  • La Libération

    LE PREMIER DÉPARTEMENT LIBÉRÉ: LA CORSE

    «La libération de la Corse, de septembre 1943 au 4 octobre, fut un présage de bon augure pour l'ensemble de la Résistance, puisqu'elle s'effectue avec ses seules forces. L'opération fut combinée par la Résistance intérieure corse, animée principalement par le Front National, appuyée par des troupes débarquées du sous-marin Casablanca, échappé au sabordage de la flotte de Toulon pour rejoindre les Français libres.»

    «La Résistance»

    LA LIBÉRATION DE PARIS

    Après l'attentat des généraux contre Hitler, le 20 juillet 1944, après l'échec allemand en Normandie, après le débarquement de Provence avec les troupes de de Lattre de Tassigny le 15 août, le moral allemand faîblit. Les armées soviétiques ont occupé la Bulgarie et la Roumanie. Elles stoppent sur la Vistule. Le 15 août 1944 partent de Paris les derniers convois de deportation (l'ultime convoi partira de Loos-les-Lille le 2-9-44).

    Le 18 août, à Paris: grève genérale, occupation de bâtiments administratifs, d'usines, barricades, tandis que se perpètrent les dernières exécutions... comme celle de 35 jeunes au bois de Boulogne ou celle des cheminots de Romainville. Les différentes instances de la Résistance se concernent pour lancer l'appel à l'insurrection (appel déjà lancé par le commandement du F.T.P.). L'insurrection éclate. Dans tous les quartiers s'affrontent forces allemandes et F.F.I. La préfecture de police, occupée grace à un groupe franc du F.N. entrainé par un inspecteur de police résistant, est occupée, avant le signal de l'insurrection. Des S.S. attaquent dans l'après-midi. Après une situation confuse, trêve demandée par le consul norvégien Nordling, refusée par certains groupes résistants, RolTanguy, chef des F.T.P. de l'Ile-de-France, envoie un émissaire demander aux Américains une colonne de secours --dans la crainte que le général commandant les forces allemandes à Paris, Von Choltitz, n'obéisse aux ordres de Hitler, et ne détruise Paris. Le 21 aout, à minuit, l'émissaire Gallois-Cocteau affronte le géneral Panon, qui reproche aux Parisiens d'avoir déclenché l'insurrection «sans ordre».

    Cependant, la division du genéral Leclerc est autorisée à marcher sur Paris. Le 25 août, Von Choltitz signe, à la gare Montparnasse, l'acte de capitulation, qui porte les noms du géneral Leclerc et du colonel Rol-Tanguy comme symbole de l'union des deux volets de la Résistance. Ce jour-là, F.F.I. et F.F.L. libèrent ensemble les derniers points chauds: la République, le Palais-Bourbon, le Luxembourg. Le général de Gaulle, après avoir reçu Leclerc et Rol à la gare Montparnasse, va s'installer rue Saint-Dominique.

    Le 25 au soir, à l'hotel de ville, tandis que sonnent toutes les cloches de Paris, de Gaulle déclare: «La République n'a jamais cessé d'être. Moi-même, Je suis président du gouvernement de la République. Pourquoi irais-je la proclamer?».

      

    SOURCES : http://resistance39-45.e-monsite.com/pages/la-liberation.html

      

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  • La lutte armée

    LES MAQUIS

    Le salut au drapeau à croix de Lorraine au maquis des Glières. (Association des rescapés des Glières).

    «Revenu au pouvoir en avril 1942, Pierre Laval, après avoir constaté l'échec de «la relève» -la majorité des Français ne s'étant pas laissé prendre à cette fiction du «retour de nos prisonniers», moyennant le départ volontaire d'autres esclaves pour le Reich-, instaure, le 4 septembre 1942, le Service du travail obligatoire ( ...)

    Les maquis vont se créer, se multiplier, s'armer, cependant que la Resistance à la relève, puis au S.T.O, va rapprocher les différents mouvements. (...)

    A partir du moment où les ouvriers qui refusent la «relève», puis les réfractaires au S.T.O., gagnent les campagnes, se terrent dans les fermes, créent des maquis, une union paysans-ouvriers cimentera les forces éparses.»

    « La Résistance »

    LES GLIÈRES

    «Quelques maquis donnèrent lieu à de veritables batailles. Ainsi, à 1400 m d'altitude, cinq cents maquisards environ tenaient le plateau des Glières. Ils furent attaqués en février 1944 par les forces de Vichy, formées de gendarmes, de gardes mobiles, de Waffen S.S. et de miliciens. L'attaque échoua. mais le chef du maquis, le lieutenant Morel, avait été tué. Les Allemands prirent alors l'affaire en mains, employant près de cinq mille hommes, dont deux groupes d'artillerie de montagne, dix autos-mitrailleuses et de l'aviation. L'attaque commença le 18 mars; la résistance des maquisards dura quatorze jours. La plupart furent tués, -soit dans les combats, soit exécutes (près de deux cents)-.»

     

    LE VERCORS

    «Dans le Vercors, plusieurs milliers de maquisards avaient été rassemblés au mois de juin 1944, d'après l'idée, qui se révéla malheureuse, de constituer en plein coeur de France une sorte de réduit fortifié. Ils tinrent en échec une division allemande de montagne - la 157-. Mais, mal munis d'artillerie et privés de tout concours aérien, ils furent assaillis en plein centre du plateau par des S.S. descendus de planeurs (fin juillet 1944). Du moins avaient-ils retenu des forces allemandes importantes au moment des combats de Normandie. Les Allemands se vengèrent de leur pertes en incendiant les villages et en exécutant les blessés.»

     

    LE MONT MOUCHET

    Dans le Massif central, il fallut une division allemande, appuyée par la Luftwaffe, pour venir à bout des maquisards qui s'étaient rassemblés dans la région du mont Mouchet, à la suite d'une véritable mobilisation régionale. Les Allemands perdirent un millier d'hommes et dix chars Panther.

    LA VIE DANS LES MAQUIS

    «Vivre dans les bois, dans des masures délabrées, souffrir du froid, de l'isolement et parfois de la faim incitait souvent au découragement. Si de nombreuses complicités s'offraient dans la population, sans lesquelles les maquis n'auraient pas pu vivre, les paysans étaient aussi souvent méfiants à l'égard de garçons qui n'étaient pas du pays, et les inévitables délations, génératrices d'attaques surprises, contraignaient les maquisards à de fréquentes, fatigantes et dangereuses migrations. L'encadrement des hommes fut longtemps défectueux, et les armes trop rares. Les tortures, les exécutions sommaires étaient le sort réservé aux prisonniers.»

     

     L'IMPORTANCE DES MAQUIS

    «Les maquis réussirent à faire régner parmi les Allemands un état d'esprit fait d'incertitude et de crainte; ils ont fortement contribué à les démoraliser par leurs coups de main, leur aptitude à se reformer plus loin alors qu'on les croyait détruits. Ils accomplissaient parfois des exploits dont le retentissement était grand, telle l'occupation de Oyonnax par les maquis de l'Ain, de Romans-Petit, le 11 novembre 1943. Ils appliquaient aux amis de l'ennemi une justice expéditive et redoutable. Quand la Libération provoqua la levée générale, les maquis furent le creuset où vinrent s'amalgamer les Forces françaises de l'intérieur et d'où partirent les unités de la nouvelle Armée française.»

    H. MICHEL

    LA FORMATION F.F.I.

    Le 1 février 1944, les Forces françaises de l'interieur (F.F.I.) furent créées officiellement, sous la direction du général Koenig. Les formations militaires de tous les organismes ( A.S.), ( F.T.P, etc.) se fondirent en principe dans les F.F.I., avec un commandement unique à l'échelon national, regional et départemental.

    L'action des F.F.I. fut capitale au moment du débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, et dans la suite des opération, le général De Gaulle, aussi bien que Churchill et Eisenhower, ont reconnu l'aide inappréciable aini apportée aux alliés. En particulier, ce sont 80 000 F.F.I. qui, au mois d'août 1944, vont être chargés de «liquider» les forces allemandes restées dans les «poches» bretonnes. En deux mois, ils firent 20 000 prisonniers.

      

    sources / http://resistance39-45.e-monsite.com/pages/la-lutte-armee.html

      

     

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  •  

     

    La résistance française aura joué un grand rôle dans l'opération Overlord. Et plus la victoire semble proche, plus les français s'engagent dans la résistance...

    Les débuts de la Résistance en France

    L'invasion foudroyante, par les troupes allemandes de la France, de la Belgique. des Pays-Bas, commencée le 10 mai 1940, le réembarquement des troupes anglaises à Dunkerque, l'exode, les deux millions de prisonniers, autant d'évenements qui frappent les Français de stupeur.

    Le 17 juin, le maréchal Pétain demande l'armistice (signé à Rethondes et effectif le 25 juin).

      

      

     

    L'APPEL DU 18 JUIN 1940

    Le 18 juin 1940, un géneral presque inconnu, Charles de Gaulle, lance de Londres le premier appel de la résistance: «Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.»

     

    RÉSISTANCE SPONTANÉE

    «Dès l'appel du 18 juin, dès la signature de l'armistice, des manifestations spontanées de résistance prouvent que les Français commencent à réagir après le choc et la stupeur de la défaite et de l'occupation.

    Le 24 juin, 130 hommes, habitant l'île de Sein décident avant l'arrivée des Allemands, de gagner l'Angleterre. Le plus jeune a 12 ans, le plus agé 60. Ils débarquent à Portsmouth et entreront dans les Forces navales françaises libres, en train de naître.

    On se transmet des anecdotes de bouche à oreille: le freinage du travail ouvrier dans les entreprises travaillant pour l'ennemi est recommandé par tracts manuscrits, messages: certains procèdent au dangereux ramassage et stockage des armes abandonnées en juin 1940.

    Le 22 juin, les armées de l'Est avaient capitulé. Le 24 les Allemands étaient entrées à Angoulême, à Grenoble. à Menton... Lorsqu'ils pénètrèrent dans Bordeaux, des tracts communistes condamnant la trahison et en appelant au sentiment national contre l'occupant, à l'union des travailleurs pour résister à l'hitlérisme apporté avec les baïonnettes allemandes, furent encartés dans les journaux du jour avec l'approbation de plusieurs tenanciers des kiosques, et distribués à la main dans les faubourgs. Trois jours après l'occupation de Bordeaux par les Allemands (...), des dizaines de personnes suspectes de communisme étaient raflées dans l'agglomération.»

    Charles TILLON «Les F.T.P..» (Julliard, 1962 et 10/18)

    Des réactions, souvent spontanées, se produisent et sont sanctionnées. Les occupants sont-ils aussi «corrects» qu'on veut bien le dire ?

    … A Rennes, la blanchisseuse Aurélie Juge, trois mois de prison pour offense publique à l'armée allemande.

    … Les couturières Yvonne Ollivier et Georgette Vallet, une semaine de prison pour offense publique à l'armée allemande.

    … L'élève René Chaussinand, une semaine de prison pour les mêmes faits.

    … L'ouvrier Gaston Lahaye, deux mois de prison pour offense publique à l'armée allemande.

    (- Ouest-Eclair … des 18 et 23 août 1940.)

    … Les femmes de chambre Raymonde et Yvonne Paisnel, de Rennes, six mois de prison pour manifestations anti-allemandes.

    (- Ouest-Eclair- du 16 septembre 1940.)

    … Le cheminot Joseph-Marie Poidevin, de Rennes, six mois de prison pour manifestations hostiles aux Allemands.

    (- Ouest-Eclair. du 1er novembre 1940.)

    Charles TILLON

     

     

     

    11 NOVEMBRE 1940

    Pour protester contre l'arrestation de Paul Langevin, physicien de renommée internationale, les étudiants manifestent à l'Arc de Triomphe en brandissant «deux gaules», geste précédé de «Vive»: de nombreuses arrestations sont opérées et les facultés ferment pour deux mois. Le recteur Roussy est suspendu. C'est une des premières «réactions de masse» à l'occupant, suivie d'arrestations et bientôt de déportations.

    La Résistance doit être désormais considérée sous ses deux aspects:

    - La France libre et les Forces françaises libres;

    - La résistance intérieure, qui doit s'implanter et se développer dans un pays mutilé, livré à l'occupant et sous le gouvernement de Vichy à la solde de l'ennemi.

     

    sources / http://resistance39-45.e-monsite.com/pages/content/les-debuts-de-la-resistance-en-france/

     

    Qu'est ce que La Résistance ?

     

    Pendant la guerre, on appelait Résistants ceux qui s’opposaient au régime de Vichy et à l’occupation allemande. En pratique la résistance a revêtu quatre formes principales : la collecte de renseignements utiles aux alliés. La lutte politique par la distribution de tracts ou de journaux clandestins, l’assistance aux juifs, aux réfugiés, aux parachutistes alliés, etc.., grâce aux filières d’évasions, et la lutte par les armes, à base de guérillas, d’exécutions et de sabotages.

    Ces trois derniers modes ont été dominants en France et plus globalement en Europe de l’Ouest. Dans le cas Français, les résistants se sont rassemblés dans trois types d’organisations différents. Les réseaux, qui sont des groupes restreints ( 7 à 88 personnes maximum ), souvent en contact avec la France libre, à Londres, et les services secrets alliés; les mouvements, qui comptent parfois plusieurs milliers de militants, visent d’avantage à informer la population, à lutter contre la propagande de Vichy et du Reich. Les plus importants s’appellent Combat, Libération-sud, Franc-Tireur, Défense de la France... ;

    Ils éditent des journaux du même nom et se montrent plus indépendants à l’égard de Londres. Les maquis, souvent organisés par les mouvements, rassemblent des combattants dans des zones difficiles d’accès : marécages, forêts, montagnes,… Ce sont des bases de départ pour mener des opérations de guérilla.

     

     

    On ne trouvait pas des résistants qu’en France, il y en avait aussi aux Pays-Bas, en URSS, en Pologne, en Italie, en Yougoslavie, en Grèce, et même en Allemagne. Et oui, il y avait des résistants jusqu’en Allemagne, mais ils furent rares et impitoyablement réprimés. Les historiens estiment à 300 000 le nombre de résistants ayant participé de façon militaire. Sans l’appui occasionnel ou régulier d’une partie plus importante de la population-que l’on songe aux paysans, à partir de 1943, qui ravitaillaient en vivres les maquis français-, ils n’auraient probablement pas tenu

    .

    Les résistants imprimaient et diffusaient des tracts, ce sont des affiches de propagande
    pour la plupart ; Elles seront collées sur des murs pendant la nuit

     

    L'unification de la Résistance

    Clandestine, la Résistance évolue cependant en raison de tous les évenements intérieurs et extérieurs, la résistance des Anglais aux bombardements, l'influence de la France libre par l'intermédiaire de la B.B.C..

    L'invasion de l'U.R.S.S. par l'Allemagne, le 22 juin 1941, I'entrée en guerre des Américains après le bombardement de Pearl Harbour par les Japonais, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, et en guise de represailles, I'occupation de la zone «Iibre», le 11 novembre 1942, par les troupes allemandes (et l'installation de ses polices en zone sud), autant d'événements qui fortifient les différents courants de la Résistance.

    Malgré la propagande de Vichy et les discours de Pétain, malgré les arrestations, les exécutions annoncées par des affiches jaunes et noires, rouges et noires, une grosse fraction du peuple français n'a pas accepté les mesures contre les Juifs et la grande rafle du 17 juillet 1942, n'accepte pas les restrictions au bénéfice de l'Allemagne et des profiteurs du régime, n'accepte pas l'éloignement de deux millions de prisonniers, la comédie de la «relève», la phrase de Pierre Laval, déclarant: «Je souhaite la victoire de l'Allemagne», l'instauration du Service du travail obligatoire (S.T.O.).

    Avec la défaite allemande à Stalingrad (février 1943), il semble que la victoire change de camp. Les résistants de toutes idéologies acceptent de reconnaître pour chef celui qui le premier a lancé l'appel à la Résistance.

    JEAN MOULIN ET LE C.N.R.

    L'unification de la Résistance fut surtout l'oeuvre de Jean Moulin. Cet ancien préfet de Chartres. qui avait essayé de s'ouvrir la gorge plutot que de signer une déclaration qu'il jugeait infamante pour les troupes françaises, avait été limogé par Vichy et avait gagné Londres en septembre 1941. Il était revenu en France en janvier 1942 avec mission de coordonner les efforts des mouvements de Résistance sur les plans politiques et militaires. Moulin eut quelque mal à se faire admettre. Mais il détenait un argument capital il distribuait l'argent grace auquel les mouvements pouvaient vivre. (...) ll finit par s'imposer. (...)

    La première réunion plénière du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) se tint le 27 mai 1943, rue du Four, à Paris, avec la participation des représentants des mouvements de la Résistance, des anciens partis politiques, et des délégués des syndicats clandestins.

    Jean Moulin, qui présidait, lut un message du général de Gaulle, disant entre autres que la parole serait rendue, dès que possible, au peuple français.

    Pour des raisons de sécurité, le C.N.R. ne se réunit plus en séance plénière jusqu'à la Libération.

    La tache essentielle fut d'établir un programme, le celèbre «programme du C.N.R.», composé de deux parties: l'une consacrée à la lutte immédiate et préconisant l'union; l'autre engageant l'avenir, préconisant des réformes sociales, et, sur le plan économique, réclamant des nationalisations.

    Le Conseil national de la Résistance nomma des sous-commissions, chacune presidée par un membre du C.N.R. assisté de spécialistes. Ce sont ces commissions qui nommeront les secrétaires généraux du gouvernement chargés d'occuper provisoirement les postes ministériels à la Libération . Il décida, en outre, avec Francis Closon, d'instituer dans les départements des Comités de Libération, composés à l'image du C.N.R., destinés à coordonner l'action de la Résistance dans le département et entourer le préfet, à la Libération, d'une représentation de la population résistante.»

    D'après H. MICHEL

    LE PROGRAMME DU C.N.R.

    «Au printemps 1944 sera diffusé, sous le titre «Les jours heureux», le programme d'action du C.N.R.. Tout d'abord action immédiate: collaborer étroitement aux opérations militaires françaises et alliées pour libérer la patrie. Le C.N.R. adjure les alliés d'ouvrir un second front. Il exige des armes, il se glorifie des grèves, de la constitution des maquis, de la résistance au S.T.O. qui attestent la combativité du peuple français. Il appelle à l'intensification de la lutte armée (...).

    Lorsque la France sera libérée, le C.N.R. devra veiller à l'établissement d'un gouvernement provisoire de la République, formé par le général de Gaulle, pour défendre l'indépendance politique et économique de la nation, rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle. Les traîtres devront être châtiés .

    La parole devra être rendue au peuple français rour assurer la démocratie la plus large, restaurer le suffrage universel, la pleine liberté de pensée, de conscience, d'expression. Le respect de la personne humaine, l'égalité absolue de tous les citoyens devant la loi...»

    «La Résistance »

      

    sources . http://resistance39-45.e-monsite.com/pages/l-unification-de-la-resistance.html

      

    L'organisation de la Résistance

     

    Les Alliés pouvaient connaître la configuration du terrain grâce à l’aide de civil français qui s’étaient regroupés spontanément pour résister à l’occupant. Ce mouvement de résistance est né après l’appel du général de Gaulle le 18 juin 1940 à la BBC. C’était une réunification de deux mouvements de rébellion : les FFI (Forces françaises Libres) plut ôt issus du front populaire et les FTP (Francs Tireurs Partisans) communistes.

    Mais pour unifier ces deux mouvements, il fallut que Jean Moulin, parachuté en France sur les ordres du général de Gaulle, fasse valoir ses qualités de diplomate. Il créa le CNR, Comité National de la Résistance qui coordonna les actions des résistants en France. Moulin était préfet à Chartres. Un cloisonnement existait entre tous les petits groupes de résistants pour éviter un démantèlement du réseau ; ils ne devaient connaître que les membres de leur groupe.

    Les résistants agissaient par petits groupes : ils sabotaient les lignes téléphoniques, faisaient sauter les voies de chemin de fer ou les ponts, transmettaient des documents secrets à Londres, renseignant ainsi les alliés sur l’état des troupes allemandes et leurs positions, mais ils recueillaient aussi les aviateurs malchanceux pour les renvoyer en Angleterre et parfois cachaient les juifs. « L’armée de l’ombre » (comme certains historiens l’ont appelé après la guerre) recevait ses ordres de Londres par la BBC en messages codés pour que les Allemands ne sachent ni à qui ils étaient adressés ni à quoi ils correspondaient. Des maquis de résistants se créèrent : des groupes importants se cachaient à l’intérieur de forêts ou sur des plateaux montagneux pour tenter des actions de grande envergure sur les troupes allemandes. Le Vercors, le maquis breton, par exemple, se sont fait remarquer par des actions d’éclat. Des « Sten » (pistolets-mitrailleur anglais) ont été parachutée en grand nombre par les Britanniques la nuit ; elles étaient souvent accompagnées de vivres, de matériel en tout genre : émetteurs-récepteurs, lampes, autres armes, explosifs, rations de combat, bouteilles d’alcool et très souvent des cigarettes. Les Anglais ne se rendaient pas compte des besoins des résistants et ne savaient pas forcément où les vivres devaient être parachutés car certains groupes ne les avaient pas contactés. Ainsi, au début de la guerre de nombreux groupes de résistants sans attaches avec quelque autorité que ce soit étaient souvent délaissés mais il n’en était pas de même de la situation à la fin de la guerre où tous les groupes étaient organisés. Environ 10 000 résistants furent tués, fusillés ou tombé dans les combats avec les Allemands.

      

    SOURCES : http://overlord44.free.fr/index.php?idpage=La_r06eesistance

      

      

     

     

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    Anecdote locale : la Résistance au Château de La Brède

    Ici Londres … pom...pom…pom… pom...pom... « Nous sommes réunis dans le petit salon »…pom …pom… pom...pom...pom... ça y est , c’est le message attendu. A minuit, il faut se rendre à la « Croix de Lorraine », zone forestière proche du château de Grenade à Saint Selve, alors réquisitionné par les Allemands. On part à 7 ou 8 dans un semi remorque, armés d’une mitraillette et de deux revolvers , dont on ne s’est d’ailleurs jamais servi. L’un de nous monte sur un « pignot » ( un petit pin ) et fait des signes avec une torche. Un avion largue une vingtaine de containers suspendus à des parachutes ; à l’intérieur des armes, des postes émetteurs, des médicaments, des cigarettes pour les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur). Robert continue : « On avait creusé de grands fossés près du château pour y planquer les containers.

    Une voisine nous demandait pourquoi nous creusions ; on lui répondait que c’était pour planter des asperges … nous croyait-elle vraiment ? Et c’est ainsi qu’on a récupéré 3 parachutages ; et planqué 75 parachutes dans les placards du château » .

    Louise poursuit : « Un jour, on a reçu une lettre d’un archiviste nous prévenant d’une prochaine visite des Allemands dans le château. Pendant toute la nuit, on a brûlé des parachutes .

    Durant leur visite, ils ont ouvert des caisses contenant des archives et y ont trouvé un tableau du Tintoret … (peintre vénitien du XVI° siècle ) .

    Quand ils ont voulu ouvrir une malle ayant appartenu à Montesquieu, et contenant des vêtements, je leur ai dit que je n’en avais pas la clef …heureusement, ils n’ont pas insisté, car la malle contenait les postes émetteurs. » ....Ainsi racontaient Robert et Louise C .

    La grande Histoire n’est elle pas faite de petites histoires ? ... journal du SIGM 2007

     

     

    sources : anecdotes de la Résistance en France.

     

    http://www.si-graves-montesquieu.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=177:anecdotes-sur-le-chateau-de-la-brede-&catid=26:chateau-de-montesquieu-a-la-brede-&Itemid=47

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    Anecdote locale : la Résistance au Château de La Brède

     

    Ici Londres … pom...pom…pom… pom...pom... « Nous sommes réunis dans le petit salon »…pom …pom… pom...pom...pom... ça y est !

     

    c’est le message attendu.

     

    A minuit, il faut se rendre à la « Croix de Lorraine », zone forestière proche du château de Grenade à Saint Selve, alors réquisitionné par les Allemands.

     

    On part à 7 ou 8 dans un semi remorque, armés d’une mitraillette et de deux revolvers , dont on ne s’est d’ailleurs jamais servi.

     

     

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    L’un de nous monte sur un « pignot » ( un petit pin ) et fait des

    signes avec une torche.

     

    Un avion largue une vingtaine de containers suspendus à des parachutes ; à l’intérieur des armes, des postes émetteurs, des médicaments, des cigarettes pour les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur).

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    Robert continue :

     

    « On avait creusé de grands fossés près du château pour y planquer les containers.

    Une voisine nous demandait pourquoi nous creusions ; on lui répondait que c’était pour planter des asperges … nous croyait-elle vraiment ?

     

    Et c’est ainsi qu’on a récupéré 3 parachutages ; et planqué 75 parachutes dans les placards du château » .

    Louise poursuit : « Un jour, on a reçu une lettre d’un archiviste nous prévenant d’une prochaine visite des Allemands dans le château.

     

    Pendant toute la nuit, on a brûlé des parachutes .

    Durant leur visite, ils ont ouvert des caisses contenant des archives et y ont trouvé un tableau du Tintoret … (peintre vénitien du XVI° siècle ) .

    Quand ils ont voulu ouvrir une malle ayant appartenu à Montesquieu, et contenant des vêtements, je leur ai dit que je n’en avais pas la clef …heureusement, ils n’ont pas insisté, car la malle contenait les postes émetteurs. » ....

     

    Ainsi racontaient Robert et Louise C .

    La grande Histoire n’est elle pas faite de petites histoires ? ...

     

    journal du SIGM 2007

     

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    http://www.chateaulabrede.com/index.php?id=12

     

     

    sources : anecdotes de la Résistance en France.

     

    http://www.si-graves-montesquieu.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=177:anecdotes-sur-le-chateau-de-la-brede-&catid=26:chateau-de-montesquieu-a-la-brede-&Itemid=47

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  • Paul Ricard

      La résistance de Paul Ricard ...

     

    Tandis que leurs usines équiperont de pneus l'armée allemande, les Michelin se battront dans l'ombre.

     

    Plusieurs membres de la famille seront arrêtés et déportés.

     

     

    Peugeot travaillera certes pour l'occupant, mais Jean-Pierre Peugeot laissera la Résistance saboter ses usines.

     

    D'octobre 1940 à juillet 1944, l'industrie française aura livré 116 917 véhicules aux Allemands: Renault 32877, Citroën 32248, Peugeot 22658. Ford 10620. Berliet 2389.
     

    Les usines Coder et les ADN, les Aciéries du Nord, emploient plus de 2000 ouvriers.

     

    Quand on sait la place du chemin de fer dans le transport des militaires, des déportés vers les camps de la mort, on comprend que les Allemands apportent un soin particulier au bon fonctionnement de ces usines.

     

    Le chiffre d'affaires des ADN va passer de 42 millions de francs

    en 1940 à 174 millions en 1944.

     

     

    A la Libération ses patrons prendront la fuite.

     

    Peu de patrons, sauront maintenir l'activité de leur entreprise sans compromissions avec l'occupant.

    Paul Ricard en est un des rares exemples.

    Lorsqu'en août 1940, pour des raisons morales, le gouvernement de Vichy instaure la prohibition et lui interdit de produire son pastis, ce patron ne se laisse pas abattre.

     

    Dans ses usines de Marseille, il fait des jus de fruits.

    Il envoie une partie de ses ouvriers en Camargue, où il possède une vaste propriété, pour produire du riz.

    En Ardèche, il exploite une source thermale et il fait de la résistance avec ses employés.

     

    Surtout, il fabrique de l'alcool carburant pour le maquis.

      

      

      

     

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  • La rutabaga pendant l'occupation

     

     

    L'hiver des rutabagas en 1940 ...

      

    A défaut d'idées justes, on essaye d'inculquer aux Français l'idéalisme que, croit-on, leur a enlevé l'école sans Dieu des instituteurs. C'est en grande partie par les messages radiodiffusés du maréchal que cette philosophie, dans l'ensemble doucereuse et souvent périmée, leur sera communiquée.

    Elle fait appel à tous les bons sentiments, amour et respect des vieillards, de l'autorité, amour du travail, frugalité.


    Frugalité de saison, car nous sommes au seuil de l'hiver « rutabaga ».

     

    Cette racine, connue jusque-là des bestiaux et des paysans qui la leur donnaient, va devenir la base du régime alimentaire de millions de Français qui n'ont pas encore eu le temps d'organiser le marché noir, ou d'apprendre à s'en servir.


    La ration alimentaire (1 800 calories) mène lentement à la mort. Le combustible, les tissus manquent, le travail, trop souvent et, par conséquent, le salaire.
     

    1 800 000 prisonniers garnissent les camps allemands. Les femmes assument les travaux les plus durs.

     

    La moisson de 40 sera faite en grande partie par elles, aidées par des prisonniers de guerre détachés par les Allemands.


    Problèmes graves, compliqués par les destructions, la division de la France en plusieurs zones plus ou moins imperméables et qui sont alourdis dans la zone occupée, par la présence de l'Allemand...

     

     

    sources : excellent blog..http://www.histoire-en-questions.fr/vichy%20et%20occupation/gouvernement%20de%20vichy/rutabaga.html

     

     

     

     

     

     

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  • Le service du travail obligatoire (1/3):

    un évènement décisif dans l'histoire de la Résistance 

     

     

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    Le service du travail obligatoire (S.T.O.) est l'une des questions les plus méconnues et les plus controversées de la Seconde Guerre mondiale.

     

    Un million de Français, essentiellement des jeunes, sont partis travailler en Allemagne nazie.

     

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    Si environ 250 000 y sont allés avec un contrat de volontaire dûment signé dans une officine d'embauche spécialisée, qu'en est-il de tous les autres parfois jugés sévèrement, y compris aujourd'hui? Etait-il si facile de se défiler?

     

     

    La Résistance avait-elle réellement les moyens d'acceuillir tous les réfractaires?

     

    Refuser de partir était-il sans risque?

     

     

    Quelle a été l'attitude de l'administration française de l'époque, de la police et de la gendarmerie? 

     

    Voici quelques éléments de réponse qui ne mettront évidemment pas fin aux polémiques, mais qui visent simplement à fournir des éclairages utiles pour un débat passionné.


    Aux premiers mois de l'occupation, il y a en France un million de chômeurs, dont huit cent mille en zone occupée (60% en région parisienne).

     

     

    Pourtant, les premiers appels au volontariat pour partir travailler en Allemagne restent sans écho. Seulement 12 000 personnes ont signé un contrat de travail au 31 octobre 1940.

      

    Des bureaux de recrutement allemands sont ouverts en novembre 1940 en zone occupée et en mars 1942 en zone non occupée avec l'objectif avoué de recruter massivement des travailleurs, surtout spécialistes.

      

    Malgré des offres alléchantes, salaires doublés voire triplés, le succès n'est pas au rendez-vous. Le gouvernement de Pétain va jusqu'à promettre l'impunité à certains délinquants à condition qu'ils signent un contrat.

     

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    En vain. Les départs ont lieu au compte-gouttes, bien loin des besoins de l' Allemagne nazie désormais engluée en URSS, et qui mobilise tous les hommes en âge de combattre au fur et à mesure de ses échecs militaires.

    Deux éléments déterminants vont alors intervenir: D'abord en mars 1942, la nomination du Gauleiter nazi Fritz Sauckel en tant que responsable du recrutement de la main-d'oeuvre dans toute l'Europe occupée.

     

     

      

    Hitler lui a donné les pleins pouvoirs et même les militaires doivent lui obéir. Puis, en avril 1942, c'est le retour de Pierre Laval au pouvoir à Vichy, accentuant encore davantage la collaboration de l'Etat français.

     

    Ces deux-là vont réellement faire la paire pour drainer vers les usines nazies plusieurs centaines de milliers de travailleurs.

     



    Dès juin 1942, Sauckel exige 250 000 hommes dont 150 000 spécialistes; 240 000 partiront de juin à décembre.

     

    En janvier 1943, il en réclame encore 250 000 et effectivement ce chiffre sera atteint au délai prévu, le 31 mars. Mais la mécanique commence à s'enrayer dès sa demande suivante:

     

    220 000 travailleurs à fournir avant le 30 juin.

    Seulement 110 000 franchiront effectivement le Rhin.

      

    Lorsqu'en février 1944, Sauckel, surnommé depuis déjà longtemps le "négrier de l'Europe",

     

    exige encore 110 000 hommes, il n'y en a plus que 40 000 au départ, souvent obtenus à coups d'exactions et de rafles, jusqu'à prendre des droits communs dans les prisons.

     

    Mais en quelques mois, de septembre 1942 à juin 1943,

     

    il est tout de même parti environ 600 000 travailleurs, soit une moyenne de 60 000 par mois ou 2 000 par jour.

     

    Chiffres énormes et l'on se demande comment ils ont pu être atteints.

     

      

    Il faudra passer à une autre phase pour que le processus commence à fonctionner:

    <<La relève forcée>>,

    le départ au nom de la loi.

    La loi du 4 septembre 1942 <<relative à l'utilisation et à l'orientation de la main-d'oeuvre>> est prise pour <<faciliter l'exécution de tous les travaux que le gouvernement jugera utile dans l'intérêt supérieur de la nation>>.

     

    Elle concerne tous les hommes de 18 à 50 ans et les femmes célibataires de 21 à 35 ans.

    On parle encore de relève dans la presse et à la radio, mais il s'agit bien de contrainte.

     

    Très rapidement en effet, sous la houlette de préfets régionaux (postes créés en avril 1941), responsables des affaires économiques et de la police ainsi qu'avec l'aide des secrétariats d'Etat au travail et à la production industrielle, des recensements sont effectués usine par usine, avec désignation de travailleurs qui devront partir au nom de la loi.

      

    Ici, on désigne les ouvriers qui effectuent des temps partiels, là les célibataires, ailleurs on s'intéresse aux chômeurs, l'essentiel étant de faire du chiffre.

     

    Les listes des <<victimes>> sont affichées sur les panneaux administratifs des entreprises.

     

    Entre la désignation et le départ il ne se passe guère plus de 3 à 4 jours. La plupart partent, car bien souvent, l'entreprise qui les a désignés avec l'aide des inspecteurs du travail, les a en même temps licenciés.

    Jean-Pierre Vittori
    journaliste, ancien rédacteur en chef du "Patriote résistant", historien, cinéaste


    Notre Musée (Revue de l'Association du Musée de la Résistance Nationale) n° 186 / 03-08

    Fin de la première partie.

     

    SOURCES : http://ufacbagnolet.over-blog.com/categorie-10577068.html

     http://archives.allier.fr/1733-de-la-releve-au-sto.htm

     

     

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  • Le service du travail obligatoire (2/3):

      

    un évènement décisif dans l'histoire de la Résistance 

      

     


    Seconde partie

    Durant toute cette période, l'administration de Vichy joue largement le jeu, y compris en mobilisant contre les premiers réfractaires, la police, la gendarmerie et mêmes les maires des villes et villages, sans compter l'implication des troupes d'occupation.

     

    En quelques semaines, la demande de Fritz Sauckel est donc satisfaite.

      

    il a obtenu son contingent d'esclaves. L'effet de surprise passé, les travailleurs commencent à organiser des répliques et il y aura des grèves importantes dans différentes régions, notamment dans la région lyonnaise dès octobre 1942, à la SNCF, aux aciéries de Vénissieux, aux établissements Berliet, etc. avec interventions des <<forces de l'ordre>> pour casser le mouvement.

    Les effets de la loi du 4 septembre 1942 s'essoufflant, et les demandes de Sauckel redevenant plus pressantes, il faudra recourir à d'autres moyens.

     

    Ce sera la loi du 16 février 1943 qui instaure un travail obligatoire de 2 ans, pour les hommes nés entre le 1er janvier 1920 et le 31 décembre 1922. Dès lors, les effets des deux lois (4 septembre 1942 - 16 février 1943) se conjuguant, pendant les semaines qui suivent, les départs forcés vont se multiplier.

      

    Les révoltes aussi, comme à Romans dans la Drôme en mars 1943 où populations et requis mêlés, empêchent le départ du train, malgré les charges des G.M.R. (gardes mobiles de réserve).

     

    Désormais, surtout à partir de l'été 1943, la machine à fabriquer des esclaves ne fonctionne plus très bien.

      

    Certes, les arrestations s'intensifient, certes, les réfractaires sont privés de papiers, de carte de travail, de cartes d'alimentation, certes, les menaces pleuvent, les rafles se multiplient, mais le gouvernement de Pétain et Laval n'a plus les moyens de sa politique collaborationniste, et de son côté, Sauckel se heurte à Albert Speer, le puissant ministre de l'Armement du IIIe Reich.

      

    Lui ne croît pas à l'efficacité du recrutement contraint.

     

    Il est partisan de l'utilisation sur place de la main-d'oeuvre dans l'une des 10 000 usines d'un secteur protégé, les Speer-Betriebe, qui travailleront directement pour les nazis.

    En Septembre 1943, il signe un accord en ce sens avec Jean Bichelonne, secrétaire d'Etat à la Production industrielle. L'impunité est même promise aux réfractaires.

     

    S'ils régularisent leur situation, ils pourront aussi travailler dans les usines protégées.

     

    En janvier 1944 pourtant, Sauckel reprend la main et va jusqu'à réclamer un million de nouveaux esclaves.

     

    Cette fois, c'est l'échec total, l'espoir a définitivement changé de camp.

      

    Il est désormais beaucoup plus facile de se soustraire et de rejoindre les rangs de la Résistance, qui s'est considérablement renforcée depuis l'été 1943, alors qu'administration et <<forces de l'ordre>> prennent moins à coeur la chasse aux réfractaires.

    On l'a vu, les victimes de la relève forcée et les requis du S.T.O. ont souvent réagi à leur envoi en Allemagne. Il y a eu des grèves, des manifestations, des refus individuels. Depuis la fin de la guerre, 180 451 réfractaires ont été homologués par l'administration, ce qui donne également un aperçu du nombre des travailleurs qui se sont soustraits volontairement à l'ordre de réquisition.

    Certains qui ont obtenu des permissions ne sont pas repartis, attendant chez eux la fin du conflit, rejoignant parfois un maquis, ou obtenant de faux papiers.

      

    Car la Résistance n'est jamais restée inerte face à la question de la <<déportation des ouvriers>> comme il est dit alors. De la distribution de tracts à l'organisation de manifestations, de l'article dans les journaux à l'appel radiophonique de Londres ou de Moscou, elle informe inlassablement avec en leitmotiv <<ne partez pas pour l'Allemagne>>. De Témoignage Chrétien à L'Humanité, de Combat à Libération ou La Vie Ouvrière, c'est un long combat d'information qui fait peu à peu son chemin.

    Mais il faudra attendre juillet 1943 pour que se mette en place un organisme essentiellement chargé d'organiser sur tout le territoire la lutte contre la déportation du travail: Le comité d'action directe (C.A.D.) placé sous la responsabilité d'Yves Farge.

      

    L'organisme assure la mise en circulation d'un demi-million de fausses cartes d'alimentation, de fausses cartes du travail et d'identité. D'autre part, le comité centralise les tickets d'alimentation obtenus à la suite de raids F.T.P.

    Le quotidien des travailleurs français en Allemagne ? Différent selon les lieux et les époques. Différent également en fonction de l'usine ou l'atelier dans lequel ils travaillent. Il est évident que celui qui oeuvre dans une petite structure à la campagne, est moins exposé que celui qui travaille dans une grande usine placée sous la surveillance de la Gestapo, et visée par les bombardements de l'aviation alliée.

      

    Il est certain aussi que l'alimentation restera correcte à la campagne, tandis que les derniers mois de guerre seront insoutenables pour les travailleurs des grandes structures industrielles nazies, en butte aux privations, à la surveillance de la police, aux punitions répétées à la moindre incartade, au moindre acte de refus.

    Ainsi, plusieurs milliers de travailleurs français seront condamnés à des peines de camp de rééducation par le travail, punition chargée de remettre rapidement tout contestataire dans le droit chemin, ce qui fait écrire à Ernst Kaltenbrunner, chef de la police de sécurité du Reich (R.S.H.A.) que les conditions de travail et de vie y <<sont en général plus dures que dans les camps de concentration>> et que <<cela est nécessaire pour atteindre le but fixé et possible, car la détention par mesure de sécurité ne dure que quelques semaines, au maximum quelques mois>>.

    Selon une étude récente d'Arnaud Boulligny, plusieurs milliers de travailleurs ont aussi été internés dans des camps de concentration, ce qui montre bien que la vie des requis en Allemagne n'a pas été exempte de dangers et de drames, sachant également qu'environ 40 000 y sont morts, le plus souvent sous les bombardements de la dernière année de guerre. Après leur retour, 60 000 d'entre eux ont été soignés pour des affections pulmonaires. Il est utile de préciser que le travail pour l'Allemagne nazie ne se résume pas aux seuls volontaires et victimes des lois du 4 septembre 1942 et du 16 février 1943.

      

    En France, près de 750 000 personnes ont été requises dans les usines protégées et l'Organisation Todt qui construisit notamment les fortifications du "Mur de l'Atlantique". Il y eut aussi 250 000 prisonniers de guerre transformés en travailleurs. Au total, 3 600 000 Françaises et Français ont, volontaires ou contraints, travaillé pour l'Allemagne nazie.

    Jean-Pierre Vittori

    journaliste, ancien rédacteur en chef du "Patriote résistant" historien, cinéaste
    Notre Musée (revue de l'Association du Musée de la Résistance) n° 186 / 03-08

    Fin de la seconde partie. A suivre: l'opposition des ouvriers aux réquisitions allemandes

     

     

    SOURCES : http://ufacbagnolet.over-blog.com/categorie-10577068.html

     

     

     

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    Le service du travail obligatoire (3/3):  

     



     

    Troisième partie.

    L'opposition des ouvriers de l'usine Gnome et Rhône aux réquisitions allemandes selon les archives de la Police.

    Dès l'été 1942, l'occupant exige des réquisitions massives d'ouvriers français pour aller travailler en Allemagne.

      

    Les oppositions se manifestent tout de suite et l'occupant est loin d'obtenir le nombre de travailleurs demandés. Les éléments d'archives ci-dessous concernant l'entreprise Gnome et Rhône donnent un aperçu des oppositions du personnel.

    Archives BA 1788 / chemise B-46-f

    Note,26 octobre 1942:

    << En vue de récupérer les ouvriers défaillants désignés pour aller travailler en Allemagne, les services de police allemande ont effectué samedi dernier de 12 h à 13 h 15 un pointage du personnel aux établissements Gnome et Rhône, boulevard Kellerman. Cette opération n'ayant pas donné les résultats escomptés, la direction de ces établissements a invité, par télégramme adressé à leur domicile, les trente-cinq ouvriers réfractaires à se présenter aujourd'hui à 10 heures au bureau d'embauche de l'usine. Six d'entre eux seulement ont répondu à cette invitation et ont signé leur contrat de travail en Allemagne...

      

    D'autre part, en accord avec la direction, les autorités allemandes envisagent de remplacer, le cas échéant, les ouvriers restés réfractaires par d'autres ouvriers qui, primitivement reconnus inaptes, seront déclarés bons à la suite d'une contre-visite médicale. >>

    Note, 17 décembre 1942:


    << Ce matin, dix membres de la police allemande accompagnés de militaires en arme se sont présentés à la direction des usines Gnome et Rhône à Gennevilliers en vue de procéder à la réquisition d'une partie du personnel, en remplacement des cinquante et un ouvriers défaillants de cette usine qui avaient été désignés pour aller travailler en Allemagne.

      

    Les cinquante et un ouvriers ayant quitté depuis lors les établissements Gnome et Rhône, les autorités d'occupation ont réquisitionné d'office ce matin quarante-six autres ouvriers sans considération d'âge ou de situation de famille.

      

    Les quarante-six ouvriers ont été emmenés en camion à la caserne Mortier.


    Leur départ est prévu pour ce soir à la gare de l'Est. En vue de parer à des défaillances possibles, dix-sept autres ouvriers ont été pris en otages et ne seront relaxés que si la totalité des ouvriers réquisitionnés se présente au départ. Les opérations ont causé une animation assez vive parmi le personnel de l'usine...>>

    Ces notes de la police montrent bien l'opposition des ouvriers à ce qu'on appelait alors la déportation du travail; et ce n'était qu'un début puisque les faits remontent à 1942.

     

    Les premières réquisitions de masse vont être suivies, dès le début 1943, par d'autres plus importantes encore mais qui provoqueront de nombreuses réactions de refus (réfractaires et maquisards).

    Documents remis par Serge Boucheny,


    président de l'Association parisienne des Amis du Musée de la Résistance nationale

    a totalité des ouvriers réquisitionnés se présente au départ. Les opérations ont causé une animation assez vive parmi le personnel de l'usine...>>

    Ces notes de la police montrent bien l'opposition des ouvriers à ce qu'on appelait alors la déportation du travail; et ce n'était qu'un début puisque les faits remontent à 1942.

     

    Les premières réquisitions de masse vont être suivies, dès le début 1943, par d'autres plus importantes encore mais qui provoqueront de nombreuses réactions de refus (réfractaires et maquisards).

    Documents remis par Serge Boucheny,


    président de l'Association parisienne des A
    mis du Musée de la Résistance nationale

     

     

     

    SOURCES : http://ufacbagnolet.over-blog.

    com/categorie-10577068.html

     

     

     

     

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  • LA LIBERATION D’AIRAN EN 1944 PAR LES ANGLAIS 

     

    A l’entrée du Pays d’Auge, Billy et Airan ont été libérés les 15 et 16 Août 1944 par le régiment anglais des Hallamshire, alors commandé par le Lieutenant-colonel Trevort Hart-Lyke, de la fameuse division des « Ours Polaires ». Ces soldats sont originaires de Comté de Hallamshire, dans le West-Yorkshire.

    Le bataillon s’était déjà battu à Tilly sur Seulles et dans la vallée de l’Odon. La division des « Ours Polaires » allait libérer la majeure partie du Pays d’Auge et du Lieuvin entre le 15 et le 28 Août, puis investirait et libérerait Le Havre… avant de participer aux combats pour la vallée de la Vie et libérer Crèvecoeur et le Breuil en Auge. Les Hallamshire firent une pause au sud de la Plaine de Caen, où de nouveaux ordres leur furent donnés le 15 Août.

    « Villages et fermes sont complètement abandonnés, alors que nous progressons sur Billy… la compagnie C « entre dans Airan, couverte par nos pelotons de chenillettes. Mais on ne peut y pousser l’ensemble de l’unité, sous peine d’être dangereusement en pointe. Un escadron du régiment de reconnaissance nous rejoint sur la droite, s’arrête juste à l’entrée d’Airan : l’ennemi a complètement bloqué la route en démolissant le pont du chemin de fer, pont de pierre qui la franchit ».

    Le lendemain, la compagnie « C » est dans Airan, et elle y est handicapée par le feu ennemi déferlant des hauteurs, car sur l’ensemble du bastion constitué par les premières collines du Pays d’Auge, la ligne allemande est intacte.

    Les Ecossais à la droite des « Ours Polaires » sont encore arrêtés devant la ligne de chemin de fer Canon-Saint Pierre sur Dives… « Les ruines du pont sont hautes de neuf mètres. C’est plutôt un rude boulot que nous avons devant nous. Nous retroussons nos manches et nous réussissons à ouvrir une brèche pour nos chenillettes… je pousse dans le village et m’efforce de repérer l’ennemi aux jumelles. Ceci fait, je demande à Arthur Cowell de m’apporter un anti-tank et de le manœuvrer avec suffisamment d’habileté pour qu’il puisse tirer à l’abri d’un coin de maison.

    Une seule salve obtient le retrait de l’ennemi retranché dans une ferme. Alors couvert par les fumigènes, une autre compagnie déloge des Allemands d’un verger à notre droite. Ordre nous est donné de nous retrancher et de constituer une base ferme pour permettre aux Lincolnshire de s’emparer de la hauteur à notre sud (la hauteur 57 au dessus du Ruel). Appuyés par des tanks, les Lincolnshire attaquent et l’ennemi aussitôt s’enfuit.

      

      

    SOURCES : http://www.airan.fr/histoire_locale.htm#LIBERATION

      

     

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  • UNE RESISTANTE AUTHENTIQUE : MADEMOISELLE EDMONE ROBERT

     

      

      

    En 1937, Madame Lair étant malade, une remplaçante vint pour quelques mois :

      

    Mademoiselle Edmone Robert. Par la suite elle devait enseigner à Crèvecoeur, à Touques et enfin à Saint Aubin sur Algot pendant plus de trois ans.

      

    A Saint Aubin, elle participa à la préparation et à l’exécution d’efficaces coups de mains, attaques de petits postes, sabotages de voies ferrées et à Caen, destructions des stocks allemands de la place d’Armes, explosion du bureau de placement du boulevard des Alliés, « cache » à Crèvecoeur fort utile pour les résistants pourchassés…

      

    .......mais un déraillement manqué d’un train de permissionnaires allemands, à Lécaude, permit à la gestapo de démembrer le réseau.

      

    Mademoiselle Robert n’eut pas le temps de cacher efficacement des documents…

      

    Par des fonctionnaires maladroits ou peureux, ces documents parvinrent à la sous Préfecture de Lisieux, et un soir de décembre 1943, la gestapo vint arrêter Mademoiselle Robert.

     

      

    Torturée, condamnée à mort, elle fut graciée, mais déportée en Allemagne. Elle eut la joie de connaître la libération et la victoire, mais épuisée par les privations et les mauvais traitements, elle mourut dans l’ambulance américaine qui la ramenait en France.

      

    Son corps repose au cimetière de Falaise.

      

                                                                      A Airan, elle n’a fait que passer.

     

    C’est là pourtant qu’un hommage tardif lui a été rendu 22 ans après sa mort. Une plaque de marbre a été apposée sur le mur de l’ancienne mairie et a été dévoilée par deux enfants d’Airan, Jean-Marie Seffray et Josette Biard, dont les pères sont morts des suites de la captivité en Allemagne

     
     
     
     
     
     
      
     

    GUERRE 1939 – 1945 

     

      

    LE DERAILLEMENTS D’AIRAN

     

      

    NUIT DU 15 ou 16 AVRIL ET 1er MAI 1942 

     

     

     

      

     

    A chaque fois, il s’agissait d’un train de permissionnaires allemands, venant de la direction de Paris, et passant vers quatre heures du matin. Ces trains comprenaient des otages français dans le convoi, en avant deux compartiments d’un wagon, de même en arrière du convoi.

     

      

     

    Déjà une autre fois, un jeune homme de Touques avait voulu faire acte de sabotage en gare de Moult. Ayant entendu du bruit, il voulu se sauver, se prit dans les fils téléphoniques et fut abattu par les sentinelles allemandes.

     

      

     

    Dans la nuit du mercredi au jeudi 15 ou 16 Avril 1942, vers trois heures du matin, l’adjudant-chef allemand Spiegel, journaliste de Leipzig, de la gare de Moult remarqua le passage d’un avion anglais. Une heure après, vers quatre heures du matin, se produisit un déraillement épouvantable à cent mètres du pont, en face du cimetière au kilomètre 222, un rail ayant été déboulonné.

     

      

     

    Cinq wagons avaient été mis en l’air, deux ou trois debout, trois n’avaient plus que leur plate forme. Les wagons métalliques n’avaient plus de boggies et étaient arrivés dans le « petit pré au tilleul ».

     

      

     

    Les wagons en bois étaient pulvérisés. La locomotive s’était couchée le long de la voie. Le sifflet de la locomotive, bloqué, continuait à siffler jusqu’au lever du jour, tant qu’il y eut de la vapeur et de la pression.

     

      

     

    Monsieur Henri Lemière, réveillé, préféra rentrer chez lui. Madame Brée se rendit compte rapidement que ce n’était pas un biberon qui faisait ce bruit…

     

      

     

    Sur place, le spectacle était épouvantable : cadavres déchiquetés, blessés qu’on achevait d’un coup de revolver. Dans les wagons en bois, c’était un véritable carnage.

     

      

     

    Les chiffres des morts ? Personne ne l’a jamais su exactement. Des soldats ont parlé ensuite de trente six morts. Les camions emmenaient les cadavres. Les ambulances emmenaient les blessés vers Evreux.

     

      

     

    Défense aux habitants d’approcher du lieu du déraillement, sauf Monsieur Henri Chapron, qui avait été nommé Maire par la Préfecture, après Monsieur Le Tourneur d’Ison.

     

      

     

    Monsieur Henri Chapron était accompagné de Monsieur Lair, instituteur et secrétaire de mairie. Les deux notables se sont dirigés vers le lieu du déraillement par la route de Valmeray, ont commencé à monter le talus après le pont de chemin de fer. Mais le passage était barré par deux sentinelles, deux grands Allemands.

     

      

     

    Monsieur Chapron dit qu’il était le « bourgmestre » et il put passer avec Monsieur Lair.

     

    Madame Carreau, qui avait la garde du passage à niveau n° 55 près du cimetière n’avait rien entendu : elle était habituée à entendre le passage des trains, et c’est le bruit inhabituel des pas sur le ballast qui la reveilla.

     

      

     

    Elle s’habilla, et sortit voir : les gendarmes de Mézidon étaient là, assez peu révérentieux. « qu’est-ce qu’il y a ? – Vous ne voyez pas qu’il y a un déraillement ? »

     

    Enquête : par bonheur, l’interprète allemand comprit très bien les explications de Madame Carreau…

     

    Le bourg d’Airan fut encerclé et une fouille systématique des maisons fut entreprise,. Et dura deux jours.

     

      

     

    Monsieur Chapron avait failli être tué par un Allemand avec un marteau ou une grosse clef. Ce soldat déchaîné en fut empêché par un autre qui avait reconnu le « bourgmestre ».

     

      

     

    L’adjudant-chef Spiegel dit à Monsieur Pierre Le Roy, adjoint, « Grand malheur pour les Allemands, mais grand malheur aussi pour les Français ».

     

      

     

    De cet Allemand, les habitants des environs de la gare de Moult n’ont pas eu à se plaindre, au contraire. Car plusieurs lui doivent d’avoir eu des centaines de kilos de charbon, sans tickets…

     

      

     

    Dans le cas des déraillements, sa réaction fut en faveur des habitants d’Airan : « ce ne sont pas les habitants d’Airan qui ont fait ce sabotage, je m’en porte garant. Je suis prêt à aller jusqu’au Führer si c’est nécessaire ». Il dut y avoir un délai d’attente de dix jours, puis l’adjudant revint de Berlin et il n’y eut pas de représailles contre les habitants d’Airan. (Contrairement à ce qui s’est passé à Ouradour par exemple).

     

      

     

    Il assura avoir remarqué le passage d’un avion anglais. Et de fait on retrouva les traces de pneus d’une camionnette qui avait pu aller à un rendez-vous avec l’aviateur anglais.

     

      

     

    On dit que les Allemands lui firent la réflexion : « êEes-vous Allemand ou Français ? »…Plus tard, limogé à la suite de maladresse de « clients », dégradé, envoyé sur le front russe, il en revint vivant, mais dit-on avec une jambe de bois.

     

      

     

    Dans le déraillement, pas de morts parmi les Français, mécaniciens ou otages d’accompagnement.

     

      

     

    La fouille des maisons n’avait rien donné. Des tracts anglais ramassés et gardés par curiosité avaient pu être brûlés à temps chez Monsieur Le Roy et Monsieur Lair. Une baïonnette-scie et une clef à déboulonner les rails avaient été enfouis à temps dans le jardin chez Monsieur Henri Lemière.

     

      

     

    La prise d’otage n’avait finalement pas eu lieu. Un officier allemand avait insisté près de Monsieur Le Roy : « Y a-t-il des communistes ? » Et Monsieur le Roy avait répondu : « Non, il n’y a pas de communistes. »

     

      

     

    Monsieur Michel Le Roy, libéré d’Allemagne, à la suite de la fameuse relève, n’avait pas ses papiers sur lui. Le commandant de gendarmerie français tint tête à l’officier allemand et lui rappela : « Non, ce n’est pas obligatoire ».

     

      

     

    Un autre, Monsieur Robert Girard, interné en Suisse et revenu à Airan, fut ennuyé un moment lui aussi.

     

      

     

    D’autres, Monsieur l’abbé Rault, curé d’Airan et Monsieur Henri lemière, en parlaient ensemble le lendemain et n’étaient pas rassurés.

     

      

     

    Dans les jours suivants, les hommes s’offrirent pour garder la voie pour éviter d’autres sabotages qui pouvaient être dramatiques pour la population. Par la suite, cette garde des voies devint obligatoire et assurée par tous les hommes des communes voisines.

     

      

     

    Le jeudi matin, des feld-gendarmes se présentèrent chez Monsieur Chapron pour essayer de savoir si le Docteur Derrien d’Argences avait parlé de ce déraillement : « Le Docteur Derrien ne nous aime pas. Nous savons qu’il est venu chez vous mardi ». « C’est vrai que le Docteur est venu, mais c’était pour vacciner les enfants, voici les certificats ». « C’est bon ».

     

      

     

    Dans l’après-midi Monsieur le Préfet du Calvados vint à Airan et demanda à Monsieur Chapron de l’accompagner sur le lieu du sinistre. Monsieur Chapron lui répondit qu’il en avait assez vu comme cela.

     

      

     

    Après le déraillement, le couvre-feu fut institué à cinq heures (heure allemande), c'est-à-dire trois heures heure française… et à cause de cela, il fallut avancer l’heure de la distribution du lait…

     

      

     

    Quinze jours plus tard, le 1er Mai, au même endroit, à la même heure, (quatre heures du matin), avec un train semblable de permissionnaires allemands, nouveau sabotage, nouveau déraillement et nouveaux morts allemands et pas de Français parmi les morts…

     

      

     

    Cette fois, la locomotive se mit en travers des deux voies. Le tender se dressa debout. Derrière le tender, il y avait un wagon d’otages d’accompagnement : pas un mort non plus.

     

      

     

    Un mécanicien, trempé par l’eau de la machine renversée alla demander des vêtements secs à Madame Carreau, au passage à niveau. Veuve, elle n’avait pas d’habits d’homme et envoya le mécanicien téléphoner à six cent mètres à la gare de Moult. De la gare de Moult, on lui apporta des habits secs.

     

      

     

    Comme la première fois, Madame Carreau n’avait pas été réveillée par le bruit du déraillement, mais par l’appel du mécanicien, mais il lui fut impossible de sortir. Deux sentinelles, baïonnette au canon gardaient ses portes.

     

      

     

    L’arrivée du « petit interprète » allemand permit de s’expliquer et de renvoyer les sentinelles.

     

      

     

    Les Allemands vinrent au bourg demander du secours. Ils tirèrent des coups de revolver pour réveiller les gens… ils vinrent chez Monsieur Le Roy : « Secours Madame, secours, tout de suite ».

     

      

     

    Les gens avaiet peur des représailles. Pour éviter la colère compréhensible des Allemands, on essaya de secourir les blessés. L’employée de Madame Drouin voulait qu’on fasse sonner le tocsin pour rassembler les gens, mais on refusa…

     

      

     

    Les Allemands réveillent Monsieur Lair à grands coups dans la porte.

     

      

     

    Cette 2ème fois, les Allemands demandèrent de l’aide. Mais au besoin, ils se servirent eux-mêmes de seaux à lait, de lampes-tempêtes. Madame Lair va de maisons en maisons demander de l’alcool, du linge, de l’éther (Madame Fouques). Plus tard, les Allemands demandèrent la liste de ce qui fut fourni et remboursèrent ce qui avait été apporté pour soigner les blessés.

     

      

     

    Le Docteur Derrien (qui devait être [déporté plus tard]) était déjà sur place. On dégagea les victimes et on les étendit le long du remblai, en triant les morts, les blessés à soigner et à sauver et ceux qu’on ne pouvait pas sauver… il y avait moins de morts que la première fois.

     

      

     

    Monsieur Le Roy remarqua que les Allemands demandèrent aux Français leurs papiers et voulurent renvoyer les femmes : « Ils demandent les papiers ; vous les femmes, filez d’ici ». Et le Docteur Derrien dit à Madame Le Roy : « Etes-vous foutue le camp ! ».

     

      

     

    On a parlé de 56 morts, mais on ne sait pas au juste.

     

      

     

    Par la suite, un gendarme de Moult devait se faire du mauvais sang : « Dire que je n’ai pas fait la ronde que je devais faire à cette heure là ! ».

     

      

     

    Il y eut quelques temps après, une 3ème tentative de sabotage dans le secteur d’Airan, mais sans résultat. Il est certain que les Allemands voulaient prendre des otages à Airan, Cesny et Moult. La bonne volonté des habitants d’Airan pour apporter une aide humanitaire aux blessés du 2ème déraillement eut pour résultat d’éviter toute arrestation d’otages à Airan.

     

      

     

    Au cours des allées et venues dans les rues d’Airan pendant les fouilles, Madame Lair remarqua sur la porte extérieure du puits sur la place, dessinés à la craie, une faucille et un marteau. Un officier a dû les voir lui aussi,et demanda : « Y a-t-il des communistes ici ? »

     

      

     

    Et Madame Lair s’évertua à lui affirmer : « Non, il n’y a que des ouvriers agricoles. Ils ont autre chose à faire que de faire de la politique ». Mais elle effaça les inscriptions dès qu’elle le put.

     

    [

     

      

     

      

     

    Note de la rédaction : l’ouvrage de l’abbé Leprestre n’en dit pas plus sur les auteurs de ces attentats. Nous recommandons à ceux qui veulent en savoir plus sur ce sujet, de consulter l’excellent ouvrage de Monsieur Jean Quellien, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Caen, spécialiste de la période de l’occupation et de la libération en Normandie. Le livre s’intitule « Résistance et sabotages en Normandie » aux éditions Charles Corlet.]

     
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  • Le combattant du petit bonheur

    Le jeune Alphonse, 19 ans à peine, habite dans le 13ème arrondissement ; il quitte l'imprimerie où il travaille pour s'enrôler dans un maquis du Centre puis remonte à Paris à la veille de l'Insurrection et rejoint un groupe de F.F.I de l'O.C.M (Organisation civile et militaire).

    Le 19 août, avec ses camarades, il tient une barricade à l'angle de la rue Saint-Séverin et du boulevard Saint-Michel; leur mission : intercepter tout véhicule allemand se dirigeant vers la Préfecture de police. Le surlendemain, 21 août, ils se déplacent à l'angle de la rue Danton, au coin de la place Saint-André des Arts, et sont équipés de bouteilles d'essence pour attaquer les chars qui descendent des Jardins du Luxembourg ; dans l'après midi ils récupèrent au cours d'une escarmouche un fusil-mitrailleur 24-29 ce qui leur vaut d'aller s'installer en batterie au cinquième étage de l'immeuble de l'angle de la rue Surger et de la rue Danton.

    De retour d'une brève promenade dans le quartier, vers 14h 30, Alphonse débouche rue Saint-André des Arts en même temps qu'un side-car allemand qui a réussi à forcer les barrages. Une rafale part de l'immeuble d'en face. Le conducteur est touché et la machine vient s'écraser contre la façade d'une boutique de naturaliste (aujourd'hui une agence bancaire).

    Le passager du side-car parvient à s'extraire de son siège et se précipite mitraillette à la main dans le couloir de l'immeuble à côté du magasin. Le gardien de la paix Joseph Lahuec est en travers de sa route et veut s'interposer. Il est abattu d'une rafale ...

    Alphonse se jette à la poursuite de l'Allemand et grimpe quatre à quatre les escaliers derrière lui ... au cinquième étage une deuxième rafale de mitraillette le stoppe net. Un F.F.I venu en renfort ne s'arrête pas à temps ... il est touché. S'engagent des tractations par l'intermédiaire d'un interprète, mais le soldat allemand ne veut pas se rendre aux "terroristes" et menace de tirer sur quiconque s'approchera .

    La Préfecture de police envoie la Brigade des gaz pour tenter de le déloger. Profitant d'un moment de calme Alphonse tire deux fois dans la direction du sixième étage et dévale à toute allure les escaliers ... le soldat réagit immédiatement ... tire ... mais le rate.

    En bas de l'immeuble il est fraîchement accueilli par son chef de groupe qui parle d'abandon de poste, de désobéissance.

    A la nuit tombée les policiers investissent les escaliers, lancent les fumigènes et montent à l'assaut ... ils ne trouveront qu'un cadavre. Le soldat allemand n'avait que dix sept ans et ne voulait pas se rendre, il s'était tiré une balle dans la tête.

     

    Joseph Lahuec, 40 ans, sous-brigadier à la 7ème compagnie de circulation de la Préfecture de police, est marié et père de trois enfants. Après une mission de récupération d'armes au Fort de Verrières le Buisson dans la matinée, il se tenait avec son groupe place Saint-André des Arts pour interdire le pont Saint-Michel. Il a été mortellement atteint à la tête.

    Sur le registre des communications téléphoniques de la salle de permanence de la Préfecture de police, on peut lire qu'à 13h15 quelqu'un a appelé pour signaler que des F.F.I ont cerné un Allemand qui s'est retranché au 6ème étage d'un immeuble de la place Saint Michel et qu'ils demandent renforts et grenades. A 14h25, on signale le décès de Joseph Lahuec et son transport au poste de secours de l'Ecole de médecine.

     

     

     

    Alphonse Boudard (1925-2000) a raconté ses aventures dans "Le combattant du petit bonheur"; il les poursuivra dans le régiment de F.F.I du colonel Fabien et nous les livrera dans "Le corbillard de Jules".

      

    SOURCES : http://www.liberation-de-paris.gilles-primout.fr/eboudard.htm

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    UN EPISODE INEDIT DE LA LIBERATION  DE 1944

    EN MORBIHAN SUD

     

    Georges Mousset

     SAHPL 

    D’après les notes manuscrites de Pierre Godec.

     

    Secteur de Crac'h Secteur de Carnac
    Secteur de Sainte-Hélène Secteur de Plouharnel
    Annexe Photos
     

     

    FFI Pierre Godec022

     

    Photo originale détenue par Pierre Godec et datant de cette période de l’été 44, toutes les personnes n’ont pu être identifiées.

    Eté1944: 2e Bataillon FFI, Groupement Sud, Commandant le Garrec, 4e Compagnie, 3e section, 1er groupe.

    Pierre est le deuxième debout à gauche, Mlle Le Bayon de Lorient, agent de liaison, Manuel Lautram de La Trinité debout à l’extrême droite, Charles Norian agenouillé au centre porte la bande du FM, derrière lui debout, Joseph Marcpo de Ploemel, le chef de groupe Charles Courseaux de Quiberon à genou au centre avec sa mitraillette et son béret.

      

      

      

    A ce jour il existe peu de témoignages relatifs aux événements liés à la libération de notre région courant août 1944, et particulièrement en ce qui concerne le secteur Sud de la poche de Lorient, autour de Carnac et d’Erdeven notamment. Les acteurs de ces évènements restants souvent très discrets, aussi tous témoignages inédits sur des faits de cette époque sont-ils bienvenus pour la contribution à une meilleure connaissance de notre histoire locale durant cette période. Aujourd’hui, Pierre Godec, né à Locmariaquer en 1920, nous livre son témoignage sur certains faits précis et événements qu’il a vécus avec ses camarades.

     

     

    FFI Pierre Godec025

     

     Capitaine Bessière au fond avec le béret, Léo Courseaux   de Manémeur en Quiberon, à l’accordéon, il accompagnait les messes de l’abbé Jégo dans nos maquis.

      

      

      

      

      

      

      

      

      

    Rappel succinct de la situation en juillet 1944.

     Les Alliés ont débarqué sur les plages de Normandie et ils libèrent progressivement les territoires occupés par l’armée allemande. Les troupes « foncent » prioritairement vers l’Allemagne pour mettre fin au régime hitlérien au plus tôt.

      

    Dans cette course vers l’Est, ils laissent derrière eux des « poches de résistance» que l’armée allemande, pas complètement vaincue, s’est constituée autour de ses points fortifiés de la côte Atlantique conformément aux ordres de son Etat-Major.

      

    C’est le cas notamment du secteur de Lorient et les sites associés de Belle-Ile en Mer, de Groix et de Quiberon qui seront contenus par les combattants volontaires en attendant la libération totale du pays en mai 1945.

      

    Le repli en urgence de l’armée allemande dans ces « poches » a malheureusement été l’occasion d’exactions et de représailles sur la population civile et sur les résistants qui avaient pris les armes.

      

    Dans le Morbihan, après les événements dramatiques du maquis de Saint-Marcel le 18 juin 44, des parachutistes SAS engagés auprès des résistants sont chargés de créer et d’encadrer des compagnies de combattants volontaires civils afin de capturer les soldats allemands qui cherchent à se réfugier dans la « poche de Lorient ».

      

    C’est dans le cadre de ces événements souvent tragiques liés à cette période que la première partie de ce récit sous forme de résumé trouve sa place.

      

    La seconde partie du récit, plus détaillée, nous narre la vie quotidienne des combattants chargés de contenir l’ennemi replié dans la « poche de Lorient », et plus précisément dans le secteur de Carnac, Plouharnel, Erdeven, aux abords immédiats de la ligne de démarcation de la zone occupée que l’on pourrait appeler la « poche de Quiberon » disposant d’une formidable force de frappe avec les pièces d’artillerie du Bégo à l’entrée de la presqu’île. 

      

    Pierre Godec, qui apporte son témoignage direct dans le cadre de cet article, fut un temps employé chez « Grands Travaux de France » dans le cadre des chantiers de l’ « Organisation Todt » de 1941, année de sa démobilisation de la Marine Nationale et de son retour à la vie civile, à juillet 1944[1]. C'est alors qu'il rejoint ses parents à Locmariaquer, sa commune natale.

    Secteur de Crac’h

    Cela se passait en début Août 1944 à Crac’h, bourg de campagne situé au Sud d’Auray sur la route de Locmariaquer et de La Trinité sur Mer.

    C’est dans le terrain communal situé près de l’ancien cimetière que les autorités avaient mis en place un bureau de recrutement de combattants volontaires afin de faire « à la chasse à l’Allemand » sur le territoire de la commune.

      

    « Ce bureau était tenu par les parachutistes SAS, Commandants Pierrot et Félix[2] . Ils furent un temps cachés chez Mme Le Floch qui deviendra agent de liaison de notre groupe à Plouharnel»[3].

    Pierre s’engage dans ce groupe de combattants constitué de civils. Il est nommé tout de suite au grade de caporal-chef [4] et sera responsable d’une escouade de quelques hommes durant les évènements qu’il nous raconte.

     

     

    « Des fusils de diverses origines sont distribués aux volontaires par les parachutistes: fusils canadiens, fusils français Lebel de 14/18 avec baïonnettes, mousquetons, fusils mitrailleurs Bren, fusils tchécoslovaques modifiés, quelques Mauser, des cartouchières en toile de parachutes, des grenades quadrillées offensives et des grenades défensives dites de corps à corps, des pains de plastic de la grosseur d’une boule bretonne avec leurs détonateurs, quelques casques… Le tout étant accroché aux ceinturons, les chargeurs en ½ lune des fusils mitrailleurs prenaient place dans un sac de jute ».

     

    « Les hommes se rassemblaient et se tenaient prêts tous les jours sur la principale place du bourg dans l’attente des instructions des parachutistes.

      

    Plusieurs témoignages faisaient état d’un groupe de soldats allemands aperçus en différents points de la commune durant plusieurs jours. Un groupe de combattants volontaires partait en reconnaissance à chaque alerte sans pouvoir capturer ces soldats qui se déplaçaient fréquemment. Quelques incidents entre la population et le groupe de soldats en fuite nous étaient signalés.

      

    Ainsi, un jour, alors que nous traversions le village de Kergal à leur poursuite, des paysans choqués nous racontaient leurs malheurs :

      

    «On avait fini le battage, on chantait. Les Allemands sont arrivés, ils ont tiré une rafale sur nous. Ils sont repartis vers le château de Kergleverit».

      

    Nous-mêmes, en passant par Kerran à leur poursuite, nous avions subis des tirs nourris de mitrailleuse en provenance d’une butte, notre groupe de fuyards devait s’y trouver.

      

    Devant cette sérieuse résistance, le parachutiste Pierrot m’avait chargé de demander au Capitaine Pogam, qui gardait la route de Locmariaquer avec quelques hommes au carrefour du « Chat Noir », l’autorisation d’attaquer les Allemands positionnés sur cette butte.

      

    « Pas question ! me dit le capitaine Pogam, c’est trop risqué, attendons les Américains ».

    J’en informais le SAS qui décidait, malgré l’avis négatif du capitaine, de passer à l’attaque du groupe qui, entre temps, et sans nous en être aperçu, avait quitté le site.

      

    Nous les poursuivons à nouveau et les repérons dans un grand champ cultivé de pommes de terre et de maïs près de Kerdaniel, toujours sur le territoire de Crac’h.

     

    Le parachutiste, nous donne l’ordre de tirer, nous touchons mortellement de deux balles de fusil un Oberlieutnant de l’armée allemande. Nous le laissons sur place et poursuivons les fuyards. 

      

    Nous apprenons que le groupe d’Allemands s’est enfui en direction de Fort Espagnol, une pointe en bordure de la rivière d’Auray.

      

    300 mètres avant la pointe, nous somment stoppés dans notre recherche par des tirs de fusils mitrailleurs.

      

    Les tirs cessent au bout d’un moment et nous investissons l’endroit. Nous constatons qu’il n’y a plus personne. En redescendant alors vers la côte nous repérons notre groupe de soldats allemands que nous poursuivions depuis plusieurs jours, ils sont bloqués dans la vase près d’un parc ostréicole en voulant quitter le site et rejoindre peut-être l’autre rive. 

     

    Les soldats, une vingtaine, sont fait prisonniers et regroupés à l’école du bourg de Crac’h. Des parachutistes arrivent d’Auray à bord d’une traction, ils viennent pour récupérer les prisonniers.

     

     Les Géorgiens du groupe sont priés d’ôter leurs chaussures. Nous les avons fait tous monter dans un camion GMC. On entendait leurs jurons lorsqu’ils se faisaient marcher sur les pieds par leurs camarades bottés en s’entassant dans ce camion. C’était une façon à nous de les punir, eux plus que les autres. Tous les prisonniers furent conduits aux halles d’Auray, lieu de rassemblement convenu.

     

    Je n’ai jamais su où fut transporté le corps de l’officier que nous avions mortellement touché dans le champ.

     

     

     

     

     

     Secteur de Carnac

    Le 1er septembre 1944, Pierre obtient sa carte officielle de FFI, matricule 3712. Il est à partir de cette date affecté au secteur de Carnac avec pour mission de contenir les Allemands réfugiés dans la presqu’île de Quiberon et leur interdire toute intrusion dans les zones libérées. Ce territoire était inclus dans le secteur de la poche de Lorient sous contrôle de l’armée allemande.

     

    « J’étais affecté au poste de contrôle à l’entrée de Carnac et je devais arrêter toutes les personnes arrivant au bourg pour connaître les raisons de leur déplacement et contrôler leur identité.

     

    C’est ainsi que je fus amené à conduire une jeune femme sans carte d’identité au poste de commandement pour interrogatoire. Cette personne fut libérée un peu plus tard.

     

    Notre vie quotidienne s’organisait tant bien que mal dans ce secteur. J’étais chargé de la cuisine du groupe en dehors de mes tours de garde. Le chaudron pour cuire la viande était installé devant l’hôtel de la Mairie, en plein bourg. Plus tard nous faisions la cuisine à la Boucherie-Charcuterie de la rue Saint-Cornély et je fus remplacé avec joie dans ce travail par Marcel Le Guennec de Locmariaquer. Il était cuisinier de métier et avait servi dans la Marine Nationale.

     

    Un jour nous apprîmes la mort d’un camarade tué au cours d’une patrouille par un éclat d’obus fusant tiré du Bégo.

     

    L’abbé Jégo, lieutenant FFI, venait de temps en temps nous dire la messe dans les fermes là où nous pouvions nous trouver durant cette période selon les circonstances.

     

     

    Secteur de Sainte-Hélène

     

    Pierre et son groupe quittèrent Carnac dans un camion fonctionnant au gazogène pour s’installer à proximité de Sainte-Hélène, petite bourgade du fond de la rivière d’Etel, en limite Est de la poche de Lorient.

     

    « Notre campement était établi dans un hangar sur un îlot qu’on avait rejoint à l’aide d’un chaland ostréicole. Pour dormir nous couchions sur de la paille répandue à même le sol. La nourriture était constituée de pommes de terre avec quelques morceaux de viande que nous appelions du singe, provenant des rations américaines.

     

    Dans un appentis situé un peu plus loin de notre hangar se trouvaient des parachutes que les gens utilisaient pour se tailler des chemises.

     

    Du point de vue militaire, aucun accrochage avec les Allemands présents de l’autre côté de la rivière ne fut à signaler. Je crois qu’ils étaient Géorgiens.

     

    Notre position n’était pas très sûre en cas d’attaque allemande sérieuse. Comment nous replier ou évacuer? Nous étions cernés par la mer.

     

    Nous quittâmes notre île pour Plouharnel».

     

     

    Secteur de Plouharnel

     

    « Notre nouvelle mission était de tenir la route Plouharnel-Auray en remplacement de la 1ère compagnie du commandant Cosquer qui avait eu plusieurs accrochages avec l’ennemi dans ce secteur. Les Allemands cherchaient à s’approvisionner en nourriture dans les champs, des pommes de terre principalement.

     

    Notre campement était positionné à proximité du transformateur électrique route de Carnac. Nous y avions construit une cabane avec des branchages pour nous abriter. Nous dormions tout habillés sur de la paille.

     

    La nourriture était constituée principalement de conserves américaines mangées froides. On ne pouvait pas faire de feu de crainte d’être repérés et bombardés par les Allemands depuis le Bégo, à l’entrée de la presqu’île de Quiberon.

     

    Notre campement se trouvait à proximité de l’abbaye de Plouharnel occupé par les Américains  qui observaient les installations du Bégo à travers un œil de bœuf. Il y avait souvent des tirs allemands sur cette abbaye.

     

    Nous sommes restés un mois environ sur cette position, nous avons été remplacés par un bataillon des Côtes du Nord.

     

    Nous avions alors pris la direction d’Erdeven à pied par la route pour une nouvelle affectation. Nous chantions tous en suivant Pierre Le Morillon qui marchait en tête du groupe.

     

    Nous nous sommes arrêtés à Crucuno , village entre Plouharnel et Erdeven où nous étions hébergés dans les fermes du village. L’accueil des paysans fut excellent.

     

    La nourriture, essentielle pour garder un bon moral, était convenable. Nous avions l’autorisation de réquisitionner moyennant paiement un veau de ferme de temps en temps.

     

    C’était François Le Floch, le frère de Lucienne, notre agent de liaison, qui était en charge de l’intendance. Nous allions alors dans les fermes avec une camionnette, les veaux étaient parfois abattus à la mitraillette en plein champ. Nous achetions aussi du cidre et des pommes de terre.

     

    C’est moi qui faisais la cuisine, notre cuisinier Marcel Le Guennec ne nous avait pas suivi, je pense qu’il fut malade quelques temps. Je me débrouillais assez bien pour préparer les repas, selon les camarades c’était bon. Faut dire que nous nous servions dans les jardins en tomates, oignons…

     

    Le dimanche, l’abbé Jégo  venait nous dire la messe au village, je faisais le servant, tout le monde y assistait. L’accordéon nous accompagnait dans les chants.

     

    Le moral de la troupe était excellent. Quelques camarades étaient malades, les agents de liaison de la Croix-Rouge venaient les soigner avec des ventouses.

     

    Notre occupation consistait à prendre position le long de la route Erdeven à Plouharnel où nous avions creusé et aménagé un poste avancé. Deux hommes se tenaient dans ce poste les nuits armés d’un fusil mitrailleur, d’un fusil  et de grenades. Les quarts duraient 6 heures, de 18 H à 24 H et de minuit à 6 h du matin. Nous avions pour consigne de ne laisser passer personne sauf bien entendu celles qui prononçaient le mot de passe, sinon c’était le coup de feu systématique.

     

    Un soir vers 22 heures, il faisait très mauvais temps, j’ai cru entendre un moment un coup de sifflet en provenance de la haie de l’autre côté de la route. J’ai pensé un instant demander à mon camarade de tirer une rafale de fusil mitrailleur dans la haie mais je me suis ressaisi. Je ne voulais pas réveiller peut être pour rien notre groupe qui dormait dans le grenier de la ferme à côté. En même temps je me disais que s’il y avait réellement danger nous courrions tous un grand risque. Cette nuit me parût interminable!

      

    A la relève de minuit, je signalais l’évènement, j’eus pour réponse un laconique "Ah bon !"

      

    Le lendemain matin, on su par la fille du fermier qui nous apportait comme d’habitude notre café, qu’un groupe de 5 à 6 Allemands venait de se rendre à nous sans armes ni munitions. Ils venaient du Bégo. Ils nous ont indiqué l’endroit où ils avaient caché leurs armes et où étaient disséminées les mines. Nous eûmes froid dans le dos à savoir que tous les jours nous patrouillions dans ce secteur entre les villages de Loperet et de Sainte-Barbe parmi ces explosifs !

     

    Un soir que nous descendions de Crucuno  pour nous diriger vers Loperet en compagnie des chefs Camille Le Floch et le lieutenant Alain, notre groupe fut mitraillé. Nous avions été obligés de décrocher sous l’intensité des tirs. Camille Le Floch fut touché sérieusement à la tête au cours de cette attaque et laissé sur le terrain faute de pouvoir le ramener. Le lendemain la Croix-Rouge récupéra le blessé pour le transporter à l’hôpital d’Auray. Il avait été sommairement pansé par les soldats allemands avant son évacuation.

      

    Quelques jours plus tard j’appris son décès, sa blessure fut mortelle malgré son casque.

      

    Son corps fut ramené à Carnac et exposé un temps dans un champ en face de l’Hôtel des Voyageurs avant d’être enterré au cimetière. Nous avons porté son cercueil et rendu les honneurs.

      

    C’était mon deuxième camarade tué par les Allemands. D’abord Guy Combacal, par une mine, et cette fois Camille qui avait échappé comme moi aux bombardements de la marine française à Mers El Kébir en 41, moi j’étais sur le contre-torpilleur Le Terrible, lui sur Le Volta.

      

    Camille fut remplacé en tant que chef par Léon Courseaux.

      

    Quelques jours plus tard, Louis le Mab de Saint-Goustan et Gaston Ilbert de La Trinité-sur-mer,  étaient de faction dans notre poste en bordure de la route. Le chien de la ferme qui était en leur compagnie s’aventura dans le champ miné situé au-delà de la route. Albert et Louis cherchèrent à le rattraper. Ce qui était prévisible arriva, une mine sauta. Albert fut tué sur le coup par un éclat en pleine poitrine, Louis fut criblé d’éclats sans gravité, le chien fut indemne.

      

    Ces terrains minés étaient difficiles à repérer, les Allemands avaient enlevé les pancartes les signalant lorsqu’ils se sont retirés dans leurs positions à l’été 44. C’était vraiment dangereux pour nous qui patrouillions tous les soirs dans ces parages.

      

    Un incident qui aurait pu être dramatique survint quelques temps plus tard alors que nous nous trouvions à Crucuno  près du dolmen au cœur du village. Nous étions nos gamelles à la main en attente de la soupe qui cuisait dans un appentis sur le coup de midi.

      

    Attendez, c’est pas cuit, le bois est vert, ça ne chauffe pas ! me répondit notre cuisinier à qui je demandais à manger avec insistance.

      

    A peine 5 minutes plus tard, l’appentis fut atteint par 2 obus qui passèrent à travers la toiture, des 100 mm ou 80 mm antichars tirés du Bégo. Le chaudron contenant le manger fut renversé. Nous avions eu chaud ! Heureusement que ce n’étaient pas des obus fusants qui avaient été tirés, c’est beaucoup plus dangereux, ceux-là auraient certainement fait des blessés parmi nous.

      

    A la réflexion, ce tir était vraiment bien calculé, les Allemands devaient nous observer ou ils étaient renseignés sur nos habitudes.

      

    Nous avons été remplacés à Crucuno  en Novembre 44 par une équipe de soldats du Loir et Cher. »

     

    Pierre fut alors affecté au PC Le Garrec à Auray. Il occupa le poste de téléphoniste chargé de réceptionner les informations et messages en provenance des différentes sections réparties dans son secteur et de transmettre les ordres de l’État-major. Il resta à ce poste jusqu’à la reddition de la poche de Lorient en mai 1945.

    ANNEXE

     

    1- M. le Glohaec qui cultivait sa ferme à Crucuno  en Erdeven au moment de l’occupation allemande et Pierre Bayon de Bovelane en Erdeven aussi que nous avons rencontré à l’occasion d’une visite des lieux en compagnie de Pierre Godec, nous font savoir aujourd’hui que les Allemands avaient pris position au village de Crucuno au moment du Débarquement.

    De l’artillerie était positionnée et des abris avaient été creusés dans la terre. Cette affirmation serait à verser au dossier que nous avions ouvert à propos du point d’appui de la Seconde Guerre découvert fortuitement dans la lande de Kerprovost en Belz suite à l’incendie de 2003 et qui a fait l’objet d’un article dans le Bulletin n° 34 de la SAHPL. Dans cette étude, nous avancions l’hypothèse que ce point d’appui fut aménagé par l’armée allemande pour tenter de s’opposer à la progression des Alliés à partir de début août 1944, date d’arrivée de ces forces dans le Morbihan. 

    2- Pierre Le Morillon, originaire de Port-Louis, cité dans ce récit (Secteur de Plouharnel) aux côtés de Pierre Godec, se trouvait en poste d’instituteur stagiaire à Saint-Philibert au moment de la constitution du maquis de Saint-Marcel. Il fut contacté par le commandant Garrec et Bessières sur recommandation de l’épouse de Joseph Rollo d’Auray pour constituer une compagnie de volontaires à venir renforcer le bataillon de Crac’h (sous les ordres de Bessières).

    Pierre se souvient parfaitement de « la chasse à l’Allemand » à laquelle il a lui-même participé à Crac’h et du groupe d’Allemands capturé et conduit dans l’école du bourg. Il évoque à ce sujet le triste sort réservé à un soldat Allemand qui a payé de sa vie la mort d’un résistant à Saint-Marcel.

      

    Affecté ensuite dans le secteur de Carnac, il participa avec Roger Vinet à la récupération mouvementée par bateau d’un groupe de déserteurs allemands du fort de Penthièvre, Il s’est ensuite retrouvé dans le secteur de Sainte-Hélène en bordure de la rivière d’Etel avec le bataillon « Muller », sur Pont Scorff en janvier 1945 et ensuite au PC du secteur jusqu’à la Libération.

    Annexes complémentaires

     

      

      

      

    FFI Pierre Godec025

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

    Capitaine Bessière au fond avec le béret,

    Léo Courseaux de Manémeur en Quiberon,

    à l’accordéon, il accompagnait les messes

    de l’abbé Jégo dans nos maquis.

      

    FFI Pierre Godec021 

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

    Une partie de notre groupe. Le chien qui avait

    déclenché une mine qui avait coûté la vie

    à Gaston Ilbert de la Trinité est assis s

    ur le seuil de la luc

    arne du grenier.

      

     

     

     

     

     

      

     
    FFI Pierre Godec027 
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    [1] Lire à ce sujet dans le Bulletin de la SAHPL n°34, l’épisode tragique narré et vécu par Pierre se déroulant durant la construction de fortifications du mur de l’Atlantique à la pointe de Kerpenhir en Locmariaquer

    [2] Appelés par leurs prénoms réels, la recherche de leurs patronymes respectifs a été infructueuse

    [3] Après les combats du maquis de Saint-Marcel les parachutistes et les résistants furent contraints à la clandestinité pour échapper aux rafles allemandes qui durèrent jusqu’à début août à l’arrivée des troupes alliées.

    [4] Il était Quartier-maître dans la Marine.

     

     

    SOURCES - LIEN -

    http://www.sahpl.asso.fr/site_sahpl/Mousset_

      

    episode_inedit_liberaton_1944.htm

     

     

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    Le témoignage d'un vétéran québécois
    de la bataille de Normandie

    Jean-Jérôme Doucet
    École Le Sommet
    Charlesbourg, Québec

     


     


    Monsieur Marcel Auger, vétéran de la
    deuxième guerre mondiale.

    Fascinant pour nous, les jeunes de la fin de ce siècle, d'apprendre que nous avons ici, au Québec, des héros encore vivants, qui ont participé à la Deuxième guerre mondiale et qui sont prêts à nous raconter les souvenirs de ce grand événement qui a marqué leur vie.



    La Deuxième guerre mondiale a débuté en 1939 et s'est terminée au printemps de 1945. Des entaines de milliers de personnes, provenant de toutes les parties du monde libre, se sont retrouvées réunies pour former la plus grande armée du monde, l'armée des alliés. La plupart de ces gens ont dû affronter l'horreur des champs de bataille. Un grand nombre y sont morts, souvent dans des ouffrances atroces. D'autres sont revenus chez eux mutinés et meurtris par l'épreuve. Enfin, un certain nombre de témoins, malgré leur âge avancé, sont toujours là pour témoigner de cette aventure meurtrière, déclenchée par la folie d'Adolf Hitler.

     

    Au Québec, pour les « Canadiens français » de l'époque, la grande bataille, ce fût celle de Normandie. Il reste encore des personnes au Québec qui ont été présents lors de cet événement et qui ont participé de plein pied (sans jeu de mots) à cette gigantesque opération. Ils sont toujours là pour témoigner du courage et de la témérité de nos Canadiens. Lors de cette bataille, ils ont dû affronter un ennemi coriace, rompu aux techniques de la guerre et bien retranchés dans des défenses côtières en béton. Après des combats acharnés, ils ont réussi à les faire battre en retraite et à libérer par la suite tout le continent européen de l'emprise de l'Allemagne nazie, au printemps de 1945.

    Après la défaite de la France face à l'Allemagne, au début de la Seconde Guerre mondiale, l'armistice, signé le 22 juin 1940, divisa le territoire en deux zones séparées par une ligne de démarcation : au nord, la zone occupée par l'armée allemande, au sud, la zone libre, où s'installa le gouvernement de Vichy. L'Alsace et la Lorraine furent annexées au Reich allemand.

     

    J'ai rencontré, pour vous, un vétéran de cette époque dramatique, qui se souvient (malgré ses 74 ans) de sa participation à cette grande cause de la libération des démocraties occidentales, réunies sous le vocable des « pays alliés ». Il m'a raconté pour vous ce qu'il a vu et vécu, surtout lors d'une opération spécifique où les forces alliées ont débarqué en Normandie dans une tentative réussie de libérer la France occupée.

    Cliquez sur l'icône pour entendre ma présentation de cette opération critique.(Si vous n'avez pas le logiciel RealPlayer sur votre ordinateur, vous pouvez le télécharger gratuitement, ce qui vous permettra d'écouter cet enregistrement que j'ai préparé pour vous.)

    Écoutez les propos de Marcel Auger sur le débarquement de Normandie, tels que je les ai recuellis de sa propre bouche.

     

    La carte ci-dessus montre le plan du débarquement de Normandie qui a eu lieu le 6 juin 1944. Les différentes couleurs des flèches représentent la position de débarquement occupée par les différents pays qui ont participé à l'opération Overlord, soit les États-Unis en bleu à UTAH et à OMAHA, l'Angleterre en jaune à GOLD et à SWORD et le Canada en blanc à JUNO. Ce qu'il faut aussi souligner, c'est que UTAH, OMAHA, GOLD et JUNO étaient des noms de code qui désignaient les lieux de débarquement des soldats alliés.

    Dans l'extrait suivant de ma conversation avec lui, Monsieur Auger explique le travail qu'il faisait durant la deuxième guerre mondiale et les endroits où il est allé.

    Paybook.jpg (47491 bytes)

     

    Ci-dessus, côté droite, la photo de Marcel Auger prise à l'époque du débarquement de Normandie. Sur la gauche, vous voyez son pay book. C'était une sorte de carnet que devait posséder tout soldat et qui contenait des informations sur les vaccins, les banques de congés et les armes en leur possession. En plus, on y retrouvait aussi à l'intérieur un testament prêt à servir en cas de décès.

    Baillonette.jpg (31293 bytes) La baillonnette que vous voyez ici était fichée au bout de la carabine que les alliés appelaient la « enfield ». C'est un souvenir donné par un copain qui faisait partie du Régiment de la Chaudière.
    Carnet.jpg (47918 bytes) À gauche, un carnet militaire que Monsieur Auger a ramassé sur le cadavre d'un Allemand. Il servait à des fins similaires au pay book des soldats alliés. On peut y lire que l'Allemand s'appelait Volbert et qu'il était membre de « l'unité de défense », le Schutzstaffelet, mieux connu sous le sigle SS. Volbert est né en 1916 à Cologne, une ville située en l'Allemagne, tout proche de la Belgique.
    SS.jpg (35027 bytes) Ce poignard SS appartenait à l'Allemand que l'on a vu sur l'image précédente. Si on l'examine attentivement, on se rend compte que la lame est usée et qu'il a dû servir à toutes sortes d'usage.
    Parade.jpg (37137 bytes) Voici un couteau de parade allemand que Marcel Auger a pris sur le cadavre d'un officier allemand.

     

    Comme vous le réalisez sans doute, la deuxième guerre mondiale a été un événement qui a bouleversé la vie de millions de personnes. Je ne vous ai montré qu'une infime partie de cette tragédie, en me basant sur le témoignage d'un vétéran encore vivant, Monsieur Marcel Auger.


    La photo décrivant la France en 1940 et celle de l'opération « Overlord »
    ont été prises dans Microsoft Encarta 99

      

    sources LIEN - http://www.snn-rdr.ca/rdr/old/avr99/avr99/normandie.html

      

     

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  •  
      Roger Lecheminant avait 20 ans en 1944, ses parents possédaient une ferme à Houesville dans la Manche. La débâcle de 1940, l'occupation, la libération par les parachutistes américains, et après... Il se souvient, comme si c'était hier.

    Tous les droits de l'auteur des textes et des photographies sont réservés. Toute reproduction ou utilisation des oeuvres, autre que privée ou à fin de consultation individuelle sont interdites, sauf autorisation.  
       
               
     
    LE DEPART DES ANGLAIS, L’ARRIVEE DES ALLEMANDS  
    En 1940, je me souviens des Anglais qui partaient pour embarquer à Cherbourg. Ils ont fait sauter les ponts à Carentan, et la marine de Cherbourg, avec ses canons, a bloqué les Allemands pendant 24 heures. Mais un officier allemand est allé trouver le maire de Carentan et lui a dit : « Si vous n’arrêtez pas les tirs on fait sauter la ville ! » ; alors le maire est parti avec un drapeau blanc pour dire à la marine de stopper ; le temps qu'ils
      fassent un détour, cela a permis aux Anglais d’embarquer. De Carentan à Cherbourg je les ai vu brûler tous les camions le long de la route pour que les Allemands ne s’en servent pas. Quand les Allemands sont arrivés on avait peur. Le premier que j’ai vu, c’était un éclaireur en side-car, puis du matériel, des convois sur des kilomètres, des camions et des charrettes avec des chevaux.
     
               
     
    L’OCCUPATION - 1  
    La vie quotidienne
    Avec les Allemands ça se passait pas trop mal, on s’occupait pas d’eux, ils n’étaient pas si terribles que ça. Ils réquisitionnaient les grandes maisons et les châteaux, ils en occupaient la moitié. A Carentan ils avaient monté des magasins.
    « Requis » à Cherbourg
    J’ai été réquisitionné - requis - fin 1942, par la Todt, pour faire des blockhaus. Il fallait envoyer deux jeunes par commune. On était 1200 ouvriers. Le travail était dur, mais les français sont malins. « Français grands filous ! ». Quand j’avais un décoffrage de blockhaus et que je trouvais une planche pas trop lourde je la gardais sur mon dos, je faisais le tour toute la journée avec. Ils s’en apercevaient mais ne nous faisaient pas de représailles. Les soldats allemands de la Todt étaient habillés en uniforme jaune, avec la croix gammée ; ils étaient assez gentils avec nous. Beaucoup parlaient français ; on discutait et on rigolait quelquefois avec eux. Je couchais à Cherbourg, à l’Hôtel Sud Amérique qui était à côté de la montagne du Roule. Il y avait une quarantaine de grands bâtiments, sans étage, réquisitionnés par les Allemands. On était quarante par chambre, avec des lits superposés. Une nuit, un bombardier est tombé dans le jardin, je dormais, je n’ai rien entendu. Le lende-main matin, il n’y avait plus personne dans la chambre. Les gars m’ont dit : « Tu n’as pas vu ce qui s’est passé, tu est resté là ? un bombardier est tombé à moins de vingt mètres du bâtiment ». Alors je me suis dit que je n’allais pas rester là. Je suis parti dormir à Carentan chez un de mes oncles ; je prenais le train pour Cherbourg, on l'appelait le « trouillard ». Mais ça bombardait tous les jours sur Cherbourg. Les Allemands fabriquaient des V1 et les V2 sous la monta-gne du Roule, dans un tunnel qui faisait plus d'un kilomètre de long. Les Américains devaient être renseignés, le 11 novembre 1942 ils ont balancé des milliers de bombes pour détruire les installations. Je me suis sauvé. Mais les Allemands ont été chercher mon père, et l’ont pris en otage. Alors je suis retourné à Cherbourg, je me suis présenté, ils m’ont emmené à la Feldkommandantur. Je leur ai dit que j’avais peur des bombardements. Ils ont relâché mon père. La Feldkommandan-tur m’a fait signer un papier comme « déserteur de l’armée allemande ». J’ai été placé dans un camp de discipline à Rouville-la-Bigot dans la Manche, et là, on coulait des blockhaus jour et nuit. On chargeait du sa-ble dans des wagonnets. On allait à Cherbourg, du côté de la gare maritime, pour couler un block-haus ; pendant trois jours on a travaillé jour et nuit.
     Le marché noir
    On était nourris : j’avais chaque jour 40 gr de beurre, 40 gr de saucisson et une demi boule de pain. Le soir on avait une soupe de farine d’orge. Ils nous payaient ; on achetait des fausses cartes de pain que les Belges nous vendaient, et avec ça on avait droit à trois livres de pain dans les boulangeries ; ça me permettait d’avoir de la nourriture un peu meilleure. J’avais droit à un paquet de cigarettes par semaine. Je les revendais une par une, dix francs la cigarette, pour acheter des tickets de pain. Les
     
     
    Roger Lecheminant en 2004
     
    Mais on était mieux nourris à la maison, car on avait une petite ferme, on cultivait beaucoup de légumes, on faisait de l’élevage et on se débrouillait pour trouver de la farine pour faire des galettes, on avait de tout. Ça n’empêche pas qu’il fallait toujours se débrouiller, on faisait des échanges. Les villes ont plus souffert de la faim que nous ; tout le monde désertait les grandes villes comme à Caen et Cherbourg. tickets de pain étaient beaucoup plus cher que ne valait le pain, c’était trois à quatre fois le prix. C’était le marché noir.
       
     
               
     
    L'OCCUPATION - 2  
    Les femmes russes
    On a souffert mais c’étaient pas nous les plus malheureux, c’étaient ces femmes russes. Parmi elles, une jeune femme de 18 ans parlait très bien le français et m’a raconté ; elle couchait au même hôtel que nous mais on avait pas le droit de leur parler, c’était interdit. Elles ont été capturées en Russie au moment où les Alle-mands ont capturé une ville vers Stalingrad. Ils ont mis des cars dans toutes les rues, et toutes les femmes de 18 à 60 ans ont été ramassées. Puis on les a emme-nées à la gare. Elles ont roulé pendant huit jours, à quarante dans des wagons à bestiaux. Quand elles sont arrivées à Cherbourg, elles ne savaient pas qu’elles étaient en France. On les a emmené à l’hôtel Sud Amérique, elles ne logeaient pas dans les mêmes bâtiments que nous. Elles ont reçu un camion de carottes à moitié pourries pour se nourrir. Des trains de ciment arrivaient chaque jour, il était destiné à faire des blockhaus. Le matin, elles partaient à la gare maritime de Cherbourg avec un gros caillou sur la tête. Deux cent femmes en colonnes avec les Allemands et leurs mitraillettes de chaque côté. Arrivés à l’arsenal, ils les mettaient à vider les wagons de ci-ment. Elles portaient sur leur tête des sacs de 50 kg. Elles étaient vraiment costaudes. Le soir elles rentraient avec leurs cailloux sur la tête et les laissaient à l’entrée de l’hôtel. Le matin elles les repre-naient; comme ça elles avaient les mains en l’air, et ne pouvaient pas fuir. Elles étaient très mal nourries. Je les ai vu ramasser des miettes de pain par terre.
    Rommel inspecte le Mur
    Les Allemands de la Wehrmacht nous disaient qu’ils en avaient marre de la guerre, ils parlaient bien le français ; certains traitaient Hitler de fou, « il voulait faire mieux que Napoléon !». Il y avait des soldats âgés sur le mur de Normandie ; certains avaient soixante ans, ils n’avaient plus envie de faire la guerre contrairement à la jeunesse hitlérienne et aux SS. J’ai vu Rommel en 1943. Il venait visiter les fortifications à Cherbourg. J’étais en train de terrasser, de creuser la montagne du Roule avec le pistolet pour percer les trous pour mettre les mines. Il a passé une inspection, mais il était difficile de le distinguer, ils portaient
      tous des imperméables verts. Quand il est reparti, les Allemands nous ont dit que Rommel était venu.
    Il fallait bien travailler

    Au début de 1943, les Allemands ont coupé tous les arbres de la région, et les personnes âgées ont été réquisitionnées pour les planter dans les champs et dans les marais ; ils faisaient des trous dans la terre pour les planter debout ; les Allemands coupaient les arbres à trois mètres de hauteur à la dynamite. C’était pour empêcher les planeurs d’atterrir, on les appelait les « asperges de Rommel ». Un beau jour ils ont décidé d’inonder le marais ; au cours d’une tempête, tous ces arbres ont été couchés ; avec un bateau à fond plat je les ai récupérés ; on a eu du bois pour se chauffer pendant trois ans ! Pendant l’été, j’ai travaillé pour une entreprise allemande, je devais faire le goudronnage des toits des hangars pour avions. Le responsable allemand avait abattu beaucoup d’avions. Il avait un lapin. Chaque jour, je devais le nourrir, et je ramassais les feuilles de pissenlit une par une. Un matin, quatre avions sont partis en Angleterre. Je soignais les lapins, quand je les ai vu revenir tous les quatre. Le quatrième avion était, en fait, un avion anglais ; il était revenu avec les avions allemands; il a tiré sur les trois autres et les a abattu, il est reparti au ras de la mer.

    La Résistance
    Un jour la laiterie Gloria, à Carentan, a pris feu ; il y avait 450 tonnes de beurre, et j’ai vu les Allemands essayer d’éteindre le feu avec des canons à eau. Ca ne pouvait être qu’un sabotage, c’est ce que beaucoup ont pensé.
    Mais il ne fallait pas faire de sabotage, car les Allemands prenaient les gens du pays comme otages et les fusillaient. A Saint-Clair, un avion s’est écrasé, l’équipage a atterri en parachute au bord d’une forêt ; les fermiers ont accueilli les trois aviateurs anglais ; ils ont tous été fusillés. A Méautis, à 4 km de Carentan, quatre jeunes, dont un de ma famille, ont été fusillés pour avoir accroché
    des bouts de chiffon blanc à des arbres fruitiers. C’était pour éviter que les oiseaux viennent manger des fruits. Les allemands ont cru que c’étaient des signaux pour les avions anglais.
     
               
     
    LE DEBARQUEMENT  
    Le premier Américain
    Au mois de juin j’étais encore réquisitionné, mais je suis rentré chez moi une deuxième fois à cause des bombardements. A Cherbourg, ça chauffait tellement que les Allemands n’avaient plus le temps de s’occuper de nous. Ils s’organisaient pour défendre la côte. Je me doutais un peu que le débarquement allait arriver. J’avais un oncle qui habitait à Trévières, personne ne savait, même pas sa femme, qu’il avait un poste émetteur pour renseigner les Anglais. Un jour il m’a dit : « Tu sais, s’il y a un débarquement dans le coin, tu diras aux Américains et aux Anglais « Be welcome !». Il a été décoré après la guerre. La nuit du 5 juin 1944 j’ai pas très bien dormi. Les avions envoy-aient partout des fusées parachu-te, pour voir s’il y avait des mouvements de troupes alle-mandes ; ils tournaient sans arrêt. A 20 h 30, un américain est arrivé chez mes parents à Houesville. Il nous a dit « American !». Alors, on a compris que c’était un Américain. Il nous a demandé s’il y avait des Allemands, il nous disait : « Boche ? Boche ? ». On lui a répondu non. Il est même pas resté cinq minutes et il est parti se camoufler dans les champs. Vous auriez vu l’équipement. Il en avait lourd : des grenades, une mitraillette, une bouée, un gilet pare-balles... Un grand gaillard, on aurait dit qu’il faisait deux mètres de haut. Dix minutes après, une moto s’est arrêtée dans la cour, c’était un Allemand. Il s’est mis à bricoler sa moto, il devait avoir un problème de bougies. On a eu peur pour nous. Puis il est reparti sur sa moto ; il y avait une grande ligne droite, on l’a entendu sur un bon kilomètre. Le lendemain matin, on a vu deux américains morts sur le bord de la route.
    On est libérés
    Les obus passaient au dessus de notre maison. On entendait les bruits des combats. Puis les planeurs sont arrivés. Ils tombaient un peu partout dans les champs; ils évitaient les marais car ils étaient inondés avec deux mètres d’eau, mais certains se sont tout de même noyés. Pour faire descendre les planeurs dans les champs c’était pas facile à cause des « asperges de Rommel ». Pour les parachutistes ça a été difficile au début, puis quand le gros du débarquement est arrivé et qu’ils ont envahi tout le secteur on s’est dit : « Cette fois on est sauvés ; c’est fini ». Quand les Américains ont débarqué on est pas parti de chez nous ; ils ne nous interdisaient pas les déplacements ; on allait partout, comme on voulait. Ils nous disaient rien, au contraire, ils nous jetaient des cigarettes, du chocolat, des boites de ration Keloggs Ils ont été gentils avec nous ; on a pas à se plaindre des Américains. On trouvait beaucoup d’objets qui leur appartenaient. On a récupéré des parachutes, il y en avait partout, dans les champs, dans les arbres. Les parachutistes américains les laissaient sur place ; on en a fait des chemisettes en soie de toutes les couleurs ; chaque couleur de parachute indiquait la marchandise transportée.
    La Manche était couverte de bateaux
    Le 10 juin je me promenais à vélo sur une route en bord de côte. J’avais mis des bouts de tuyau de compresseur à la place des pneus, avec un boulon pour tenir ça. Quand j’ai vu les bateaux ! Vous auriez vu l’armada de bateaux qu’il y avait. La Manche
    était couverte de bateaux. La mer était très mauvaise. Il y avait des bateaux à fond plat pour pouvoir approcher le
      plus près de la côte. J’ai vu les chars amphibies qui venaient par la mer ; ils étaient entourés d’un gros boyau d’acier, et du liège tout autour. Les Américains avaient monté des « saucisses » : une cinquantaine de gros ballons. Quand ils sont arrivés, ils ont lancé des milliers de tracs par avion. J’ai pédalé vers Sainte-Marie-du-Mont. Le bourg était libéré. Il y avait des Américains partout, les Allemands étaient partis. Sainte-Mère-Eglise a été libéré le 6 juin, la première ville libérée dans la Manche. Carentan a été libérée après nous. J’allais à Sainte-Marie du Mont sur mon vélo ou à pied, j’emmenais aux Américains du calva que me parents faisaient, et je ramenais des boites de ration et des cigarettes. Je connaissais très bien tout le secteur car mon grand père y avait gardé des grands troupeaux moutons pendant des années. Vous auriez vu toutes les munitions qu’il pouvait y avoir dans les champs ; des tentes partout, ils entassaient les sacs de farine, et au bout d’un moment, comme ils ne pouvaient plus rentrer dans les champs, ils roulaient sur deux rangées de sacs avec leurs GMC ; ils mangeaient beaucoup de pain de riz, et de pain blanc ; ils ravitaillaient aussi les boulangeries ; les allemands avaient du pain noir. On mangeait des boites de ration ; on ne savait pas lire l’américain alors des fois on ouvrait une boite en croyant que c’était des pommes de terre alors que c’était de la confiture, faite uniquement avec de la peau d’orange, très amère.
    Arrêtés par la Police militaire

    Vers le 16 juin, un officier américain qui était logé chez le maire de la commune de Houesville, m’a dit : « Voulez-vous venir faire un tour sur la plage ?, je m’en vais porter du courrier ». On est monté avec mon frère dans sa jeep. L’officier avait des documents à apporter ; une vedette rapide l’attendait sur la côte. On est descendu de la jeep et avec un ami on est parti se promener sur la plage. Il y avait des bateaux par milliers, certains étaient énormes, ils n’accostaient pas. Il y avait des camions amphibies. On était à 200 mètres à peine de la jeep, tout d’un coup une autre jeep est arrivée, c’était la Police militaire - Military Police. Ils nous ont obligé à monter dans leur Jeep ; on leur a dit qu’on était avec un officier américain mais ils n’ont rien voulu savoir. Ils nous ont emmené dans les dunes et gardé dans des grandes tentes carrées pendant une demi-heure. Puis ils nous ont ramené sur la plage et nous ont fait monter dans une vedette rapide en direction de Southampton en Angleterre. Pendant ce temps, l’officier américain qui nousavait amenés nous cherchait partout ; le lendemain après-midi on est remonté dans un bateau en direction de Sainte-Marie-du-Mont, l’officier américain nous attendait là-bas avec sa Jeep. Nos parents se demandaient bien où on était partis, mais l’Américain les avait rassuré C’est lors de cette « petite promenade » en Angleterre qu’on a vu tous les bateaux qu’il pouvait y avoir ; c’était incroyable ; il y avait toutes espèces de bateaux. Heureusement que les Allemands n’avaient pas le matériel des Américains ; on ne serait plus là. Les Allemands n’avait plus grand chose. Ils avaient tellement grand à surveiller, jusqu’en Russie. Mais ils ont résisté quand même; il y avait des blockhaus dans tous les coins. Beaucoup d’Américains ont été tués. J’ai vu ceux qui conduisaient les GMC plein de cadavres ; ils les emmenaient au cimetière à Blosville.
     
               
     
    APRES LE DEBARQUEMENT  
    Mort et destruction
    Il faut avoir vécu la guerre pour se rendre compte de tout le matériel qui est venu d’Amérique. Il y avait de tout. Ils faisaient un camp d’aviation en un rien de temps ; les pistes d’envol pour les gros avions quadrimoteurs étaient faites avec des plaques en acier qui s’emboîtaient les unes dans les autres, ou du grillage qu’ils déroulaient. Un bon mois et demi après le Débarquement, au mois d’août, je suis allé à Caen en stop avec les Américains, pour aller chercher un vélo, car je faisais beaucoup de sport. Après j’ai retraversé en vélo toute la ville de Caen ; il y avait un passage très étroit rue Saint Jean, on ne pouvait même pas passer en vélo. Toutes les maisons étaient écroulées, les rues étaient encombrées de cailloux. La seule chose que je déplore, c’est qu’ils ont démoli des villes par les bombardements alors qu’il n’y avait pas un Allemand. A Caen il y a eu plusieurs milliers de civils tués. Les maisons étaient complètement détruites ; ils bombardaient à 4 heures du matin, pendant que les gens dormaient ; ils étaient tués en plein sommeil, j’en ai vu.
    La reconstruction
    Des entreprises ont fait fortune à déblayer tout ça. Après le Débarquement, il y avait énormément de travail , il fallait refaire les routes. J’ai travaillé pour une entreprise qui bouchait les trous de bombes. Je faisais comme tout le monde : lorsque j’avais 150 m3 j’en comptais le double. On avait jamais assez de terre pour combler les trous, alors les américains y mettait les munitions, et même des chars. Mais cinq ou six ans après, il a
     

    fallu creuser pour les ressortir. On touchait pas grand chose, ça nous payait la nourriture. J’ai un peu travaillé à faire des fosses dans un cimetière avec un de mes oncles. Mais ça payait pas beaucoup.
    Ma rencontre avec le général Bradley

    Début juillet 1944, j’ai serré la main d’un général : je discutais avec les gendarmes de Carentan ; le général était dans le coin avec ses troupes ; il est arrivé vers nous, il m’a regardé et m’a serré la main. Il m’a demandé des renseignements ; il parlait très bien le français et voulait savoir où étaient les Allemands, je lui ai répondu qu’ils pouvaient être partis derrière la rivière de la Sienne du côté de Coutances. A ce moment je ne savais pas qu’il s’agissait du Général Bradley. Quand il est reparti, les gendarmes m’ont dit que c’était lui. Le quartier général des Américains était dans un château au
    Petit Liesville ; il est resté là pendant un moment,
    puis ils l’ont changé. Avant le Débarquement les Allemands avaient occupé ce château.
    Des jeux dangereux
    On était jeunes, on a fait des bêtises. On démontait les grenades, on sortait la poudre et on en mettait un peu dans le fond de la cartouche pour faire des cartouches de chasse. On moulinait la poudre de fusil de guerre avec un moulin à café; la poudre de grenade ça fait exploser tandis que la poudre de fusil de guerre est faite pour pousser. C’était dangereux mais on avait peur de rien. Un jour, un collègue a eu une main déchiquetée par une charge de dynamite. On s’est calmé.
      

     
               
     
    EPILOGUE  
    Je ne souhaite pas que les jeunes voient la guerre ; la guerre c’est un massacre, c’est une honte ; j’ai vu des soldats américains déchiquetés. Le Débarquement c’est fini, et je ne demande pas à le revoir et je ne demande pas à ce que les jeunes voient cette chose là.
      C’est une honte de faire massacrer des gens pour rien du tout. Les jeunes ne se rendent pas compte de ce que ça peut être ; je ne souhaite pas que les jeunes voient une guerre ; c’est terrible…
     
               
           
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  • La Normandie aujourd'hui

    Les musées du débarquement :

    Plusieurs musées retracent l'histoire du débarquement, chacun ayant ses particularités. Le plus grand et le plus généraliste est sans doute le Mémorial de Caen, qui propose également un site internet. Il existe également d'autres musées plus ciblés : j'en ai visité la plupart ; les plus remarquables sont celui consacré à la 101e Air Borne (Ste Mère-Eglise) et celui consacré au port artificiel (Arromanches).

    14400 Bayeux
    Musée mémorial De Gaulle
    10 rue Bourbesneur 02 31 92 45 55

    Le musée présente une exposition permanente consacrée au débarquement, il est ouvert toute l'année.
    14000 Caen
    Mémorial musée pour la paix
    esplanade Gen. Eisenhower 02 31 06 06 44

    Ce musée, l'un des plus important de la région, mérite largement le détour : par ses moyens financiers plus importants, il permet une vision impressionnante de la guerre (des films projetés sur trois écrans, des reconstitutions...) et plonge le visiteur dans l'ambiance de la libération. Il est intéressant de noter que l'exposition ne s'arrête pas au débarquement, mais retrace la marche à la guerre et le long combat jusqu'à la reddition des puissances de l'Axe.
    14117 Arromanches-les-Bains
    Musée du débarquement
    place du 6 juin 02 31 22 34 31

    Situé dans la ville qui a accueilli le premier port artificiel, ce musée du débarquement est logiquement consacré pour l'essentiel aux deux ports "Mulberry", ce qui n'enlève rien de son intérêt, bien au contraire. Le musée propose des reproductions réduites des ports artificiels, et permet de mieux se rendre compte de l'imagination débordante du génie militaire de l'époque ...
    50480 Sainte-Mère-Eglise
    Musée des troupes aéroportées
    14 rue Eisenhower 02 33 41 41 35

    Ce musée est également situé sur un des lieux clés du débarquement : Ste-Mère-Eglise est la ville où les premiers soldats américains ont atterri, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 : le musée de l'U.S. Air borne se fait ainsi l'exposition du matériel aérien du débarquement : on trouve dans le musée des équipements de parachutistes, des explications et des détails sur l'opération aéroportée, et le plus impressionnant, un des planeurs qui ont atterri dans la nuit de débarquement.
    A noter : à proximité du musée, une exposition de matériel militaire de l'époque, comprenant des chars et autres jeep.


    Le port artificiel d'Arromanches

    Cliquez sur l'image pour l'agrandir...
    éArromanches. - La longue ligne des caissons en béton armé amenés d'Angleterre en flotaison et fixés en mer abritant un port artificiel. On remarque les tourelles de D.C.A..
    Cliquez sur l'image pour l'agrandir...
    éLes digues flottantes de sortie du port artificiel d'Arromanches fonctionnent entre les quais flottants et la plage. Un L.S.T. décharge 60 véhicules en 30 minutes.
    Ce port, construit deux semaines seulement après le début du débarquement, est un assemblage de caissons en béton, de gigantesques plate-formes et de digues flottantes. Deux de ces ports "Mulberry" ont été construit, mais seulement un seul a servi, celui de St Laurent ayant été dévasté par la tempête du 19 juin.
    Les éléments constitutifs furent tractés par bateaux depuis la côte anglaise, puis amarés sur des épaves précèdemment coulées : en fait on se servi des bateaux ayant participé au débarquement pour assurer la mise en place d'une jetée de fortune.
    Chaque caisson (appelé caisson Phoenix) a été équipé de D.CA., et forme un brise-lames : les bateaux accostent à l'intérieur de cette jetée, sur des plate-formes flottantes dotées d'un ingénieux système d'adaptation à la hauteur de la marée : quatre pieds coulissants assurent un équilibre et permettent aux bateaux de décharger leur cargaison sans danger.
    Cliquez sur l'image pour l'agrandir... Cliquez sur l'image pour l'agrandir... Cliquez sur l'image pour l'agrandir... Cliquez sur l'image pour l'agrandir...

     

     

     

     

     

     

    sources / http://normandie44.chez.com/normandi/musees.htm

      

      

      

     

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  • "Si vous pensez qu'ils arriveront par beau temps, en empruntant l'itinéraire le plus court et qu'ils vous préviendront à l'avance, vous vous trompez... Les alliés débarqueront par un temps épouvantable en choisissant l'itinéraire le plus long.. Le débarquement aura lieu ici, en Normandie..." (Maréchal Rommel, avril 1944)

     

     

    J - 3 20h 50

    Le 1er message de Radio-Londres ("L'heure des combats viendra"...) est capté par les résistants Français. Il annonce l'imminence du Débarquement et consistitue l'ordre de mise à éxécution des sabotages de voies ferrées de l'ouest. Placement en alerte de tous les réseaux.

    J- 2 23h00

    Radio-Londres envoie les messages complémentaires tant attendus (Le laboureur dans le matin brumeux... et ...Les sanglots longs des violons de l'automne...)donnant aux F.F.I l'ordre de sabotage généralisé du reliquat ferroviaire et des installations téléphoniques. Désormais, plus aucun train n'est en mesure d'acheminer du matériel vers la Normandie alors le réseau de télécommunications est neutralisé. La première strophe de Verlaine annonce l'éxécution dans les deux jours des opérations Neptune et Overlord. En Angleterre, acheminement des unités d'assaut vers les zones portuaires, fin de l'embarquement des derniers véhicules.Le 5 juin, le convoi est détourné en pleine mer. Overlord est provisoirement suspendu.

    J - 1 3h 30

    A l'état major du SHAEF, près de Porstmouth, "Ike" Eisenhower vient de donner le feu vert à son état major. Le jour J aura lieu le 6 juin après avoir annulé les opérations prévues pour le 5 juin..

    J - 1 20h00

    "Blessent mon coeur d'une langueur monotone..." La seconde partie de la strophe vient d'être prononcée par le speaker de radio-Londres. Mobilisation générale de tous les réseaux, et passage à l'offensive (Attaques de dépôts de munitions, de stations de transmission, embuscades sur tout le réseau routier, harcèlement des convois Allemands).

    Désormais, plus aucun convoi ferroviaire ne peut rejoindre la Normandie, le réseau téléphonique est totalement coupé, les mouvements de troupe sont devenus très difficiles en raison des coups de main continuels.Les alliés peuvent compter sur un effectif total d'environ 100.000 FFI . Les deux parties du message annonçant le débarquement provoquent des réactions inégales au sein de l'O.K.W, où beaucoup d'officiers n'y voient rien d'autre qu'une nouvelle manoeuvre d'intoxication des alliés.
     

    22h 00 Bombardement des batteries cotières, des ponts, et des stations radar du littoral Normand par l'U.SA.F et la R.A.F. Sainte Mère Eglise est touchée par plusieurs projectiles, l'un d'entre eux incendie une maison en centre ville. La Normandie est coupée du reste du monde.

    Simultanément, très importants bombardements sur le Nord Pas de Calais, largage de bandelettes metalliques destinées à créer un trafic fictif sur les radars Allemands. L'armada alliée, articulée en 47 convois, fait route vers la France, par forte houle et sous une pluie incessante. Dans le département du Morbihan, parachutage de quatre sticks de paras Français (2ème Bataillon F.F.L). Le caporal BOUETARD sera le premier mort allié du jour J. Il a été abattu par un volontaire Géorgien de l'Armée Vlassov.


    82 ème Airborne (Photo U.S Army)

    23 h 55
    Parachutage des équipes de pathinfders (éclaireurs) britanniques dont la mission est le balisage des zones de saut.
    JOUR J .
    00h 10

    A leur tour les éclaireurs des 101ème et 82éme Airborne sont largués entre Sainte Mère Eglise et Carentan, après avoir été acheminés par 20 C47.
    00h 20

    Les planeurs Albermale transportant 180 "Ox and Buks" du major Howard se posent à quelques centaines de mètres des ponts de Bénouville et Ranville. L'effet de surprise joue à merveille et après un bref mais violent combat, les points sont pris. pertes légères.

    Le message "Ham and Jam" (oeufs et jambons), prévu pour informer le SHAEF de la réussite de l'opération, est reçu quelques instants plus tard à Londres, où un soupir de soulagement monte à l'unisson : les ponts de Bénouville et Ranville sont aux mains d'Howard et ses commandos.
     

    00 h 45 730 avions et 355 planeurs Horsa et Albermale larguent les 3e et 5e brigades de la 6ème Airborne (commandée par le Gén. Gale). Les commandos Anglais (auxquels sont intégrés 450 paras Canadiens) s'élancent à l'assaut des 8 objectifs attribués par le S.H.A.E.F. Malgré la dispersion due au vent violent et la perte d'une grande partie du matériel, les premièrs sticks commencent à se regrouper au sol. 7990 hommes sont engagés.


    Embarquement en Grande Bretagne (Photo I.W.M)

     

    01h 00 Parachutages des 15.000 soldats et officiers de la 82ème Airborne et de la 101ème Airborne à bord de 1660 C47 et 152 planeurs Waco. seuls les 501ème , 505ème, et 506ème Régiments atterissent à peu près sur leur drop zone initiale. Pertes importantes. Nombreux noyés dans la zone immergée par l'occupant (Marais de Carentan). Les unités sont pour la plupart dispersées et se regroupent en noyaux hétérogènes. une partie du 505 PIR est largué sur Sainte Mère Eglise. Le P.F.C John Steele, blessé par balles, restera suspendu plusieurs heures au clocher de l'eglise, avant d'être fait prisonnier. La 101ème Airborne est dispersée sur une vaste partie du Cotentin. Plusieurs paras atterrissent même au bas de la pointe du Hoc : ils participeront à l'assaut avec le 2e Rangers de Rudder !....


    Paras à Saint Marcouf (Photo U.S Army)

     

    02h 00
    Les ponts de Troarn, Robehomme et Bures sont détruits par la 6è Airborne.En mer, les troupes d'assaut commencent à gagner les landing craft infantery (L.C.I)
    03h 30
    Le matériel lourd de la 6e Airborne, dont 6 chars légers Tetrach se posent à l'est de l'Orne.
    04h 30 Prise de la batterie de Merville par les paras Britanniques du 9th Parachute Battalion. Destruction des pièces Skoda de 100 mm . 1000 paras du 505 P.I.R (82è Ab) investissent Sainte Mère Eglise et se rendent maîtres du village après de violents combats. De retour de Rennes, Le général Wilhem FALLEY, commandant la 91ème D.I est abattu par un groupe dont fait partie Jack Schlegel, para US du 508e.


    Planeur Horsa au départ d'Angleterre (Photo I.W.M)

     

    5h 20 A La Madeleine et Vierville, le sous-lieutenant Arthur Jancke (709e DI Wh) et le major Werner Pluskat (352e DI Wh) comtemplent, médusés, un spectacle terrible et presque surréaliste. Des centaines de navires, bardés de dirigeables, se trouvent maintenant à moins de deux milles des côtes !!!.... La plus grande armada de tous les temps est là, face à eux... Tous deux réalisent subitement que la mer est basse, les obstacles qu'ils avaient mis des semaines à dresser ne serviront à rien !... Tout est à nu sur cette plage... Ils arrivent !...
    05h 30

    Les paras US du 505ème (82 A.B) ont investi Sainte Mère Eglise. Toutefois, la ligne de front reste précaire et des élements de la 91e D.I retranchés dans le manoir de la Fière mettent la compagnie A en échec. La route vers Cauquigny , donnant accès à la R.N 13 n'est pas encore tenue.

    05h 50

    Les 6939 navires de l'armada alliée abordent les côtes Normandes. Les premières salves de marine explosent sur le littoral. De nombreuses casemates sont anéanties ou très sérieusement endommagées. Si les pertes Allemandes sont assez peu élevées, l'effet psychologique causé par ce déluge de feu et d'acier est indéniable. beaucoup de soldats sont choqués et hors de combat. La première vague d'assaut est à six kilomètres des côtes.


    Débarquement de matériel Anglais à bord d'un LCT (Photo I.W.M)

    06 h 00

    1365 bombardiers lourds déversent 13400 tonnes de projectiles sur les plages. Les objectifs prévus sont réalisés, à l'exception d'Omaha Beach, où les ouvrages bétonnés restent intacts, les bombes tombant à plus de 800 mètres de la ligne de défense. Les équipes enfermées dans les blockauss peuvent maintenant voir, face à eux, dans toute son étendue, l'incroyable flotte alliée. Les renseignements arrivent par bribes à l'état major de l'O.K.W.

    06 h 30

    Les premières vagues d'assaut se lancent sur Utah et Omaha. Sur la première plage, une erreur de navigation des conducteurs de péniches fait débarquer les troupes à 2000 mètres à l'ouest de l'objectif initial. Sur le site, les obstacles sont beaucoup moins nombreux qu'à l'endroit prévu, et en grande partie détruits par les bombardements. Une vague de P 47 Thunderbolt achève la neutralisation des points d'appui. Quelques minutes plus tard, les équipes d'assaut du 8th R.C.T s'élancent sur le sable des secteurs Uncle red et Tare green ; elles sont appuyées par les Sherman D.D du 70th Tank Batallion. Jancke tente de s'opposer à ce déferlement, mais les armes qui restent encore en état de marche dans ce chaos sont proches du néant absolu... ses soldats se rendent un à un, les nerfs lâchent, beaucoup sont pris de crises de nerf.


    Le sous-lieutenant Arthur Jancke en 1944.
    (Photo ECPA)

    06 h 35

    La première vague d'assaut est littéralement laminée à Omaha Beach. Pertes très importantes sur les secteurs Charlie, Dog et Fox. Aucun appui feu n'est disponible, la quasi-totalité des 32 Sherman Duplex Drive ayant sombré dès leur mise à l'eau. La réaction ennemie (352è D.I) cloue au sol les éléments des 1ere et 29e D.I.U.S. Les premiers renseignements sur la situation sont alarmants.

    07 h 10

    Les 225 Rangers du 2e Bataillon (placé sous le commandement du Colonel Rudder) entament l'escalade de la Pointe du Hoc. Progression rapide malgré une violente réaction de l'ennemi. A Utah, la plage est définitivement tenue par le 8ème Infantery Regiment (4è D.I, "The Ivy"), les pertes sont inférieures à 50 hommes. Situation critique sur Omaha, où les pertes subies par la première vague dépassent 60% des effectifs engagés.


    Rangers à la Pointe du Hoc (Photo U.S Army)

    07h 30

    Assauts simultanés par les troupes Anglo-Canadiennes à Gold, Juno et Sword. Sur les trois plages, si les pertes matérielles sont élevées, les objectifs semblent pouvoir être atteints dans les délais. Les 178 Français du commando n° 4 (Cdt Kieffer) s'élancent vers Riva Bella. Jean Couturier est de ceux-là


    Sword Beach (Photo I.W.M)

    07 h 30

    Arrivée de la seconde vague d'assaut à Omaha Beach ; aucune progression possible. les survivants de la première vague demeurent cloués au sol. Le débarquement se poursuit toutefois, dans la plus totale confusion.

    08 h 45

    Juno est conquise après de violents combats au corps à corps. La progression vers les terres peut commencer. Les soldats Canadiens font preuve d'un courage à toute épreuve.


    Hermanville (Photo I.W.M)

    09h 30
    Les Rangers ont investi la pointe du Hoc, malgré une opposition ennemie très forte.
    10h 00

    Le 2e East Yorkshire (3e D.I Britannique) s'empare de la batterie de Riva Bella alors que dans le même temps, le Royal commando 41 prend Hermanville après de lourdes pertes. Le casino de Ouistreham vient également de tomber sous l'assaut des "Frenchies" du commandant Kieffer. Si Juno est maintenant totalement nettoyée, 600 hommes sont hors de combat sur la plage.

    10H 50 Gold est conquise, au prix de 400 soldats hors de combat. Prise de la batterie du Mont Fleury (2 pièces de 155) et de la Mare Fontaine (4 x 155 mm) par le 6è Green Howard (69ème brigade britannique). Sur Omaha, la situation est toujours aussi dramatique, Bradley envisage de faire rembarquer ses vagues d'assaut.


    Paras de la 6ème Airborne (Photo I.W.M)

    Le point d'appui WN 5 de la Madeleine est totalement détruit, le sous lieutenant Jancke est à demi-enterré vivant... Dans un semi-coma, il distingue à peine un silhouette s'approcher de lui, l'enlevant aux décombres qui l'oppressent... C'est un infirmier Américain... Pour Arthur Jancke, ainsi se termine la guerre...
     

    13h 30

    Le commando 4 de la 1ère brigade spéciale de Lord Lovat relève les hommes du major Howard à Bénouville. En tête du détachement, un piper franchit le pont au son de "Black bonnet over the border" , à la stupéfaction des "Ox and Bucks" . C'est ainsi que Bill Millin entrera dans la légende du jour J. La radio Américaine, par la voix d'Eisenhower, annonce le débarquement

    14h 00

    La situation s'est stabilisée à Omaha Beach où les unités d'assaut s'engouffrent maintenant, mais avec difficultés, vers l'intérieur des terres

    .
    Vue d'Omaha Beach (Photo U.S Army)

    19h 00

    Les jonctions entre la 4ème DI et les éléments 82 ème Airborne les plus à l'ouest viennent de s'effectuer. ( pour les unités situées à l'est de Sainte Mère Eglise, celle ci ne sera réalisée que le 9 juin)

    20h 00

    La tête de pont sur Omaha est définitivement établie. A l'est de l'Orne tous les objectifs de la 6ème Airborne sont réalisés avec seulement 60% des effectifs. Le 2nd Rangers tient toujours la pointe du Hoc, mais a du repousser plusieurs contre attaques successives. Les Anglais de la 50ème D.INorthumbernian sont aux portes de Bayeux.

    Bilan

    Au soir du 6 juin la majeure partie des objectifs a été réalisée, 135.000 hommes et 22.000 parachutistes ont débarqué, les pertes s'élèvent à 9500 morts, blessés, prisoniers ou disparus, nettement moins que les prévisions du SHAEF.20 000 véhicules dont 900 chars ont été débarqués, 1400 tonnes d'approvisionnement sont à terre. Bayeux est en partie aux mains des alliés, les deux ports artificiels d'Arromanches est en cours d'installation ainsi que plusieurs terrains d'atterrisage. En revanche, Caen et l'aérodrome de Carpiquet sont toujours Allemands, malgré l'héroïsme de la 3e D.I Canadienne. Les batteries de 210 mm de Crisbecq continuent de tirer sur les navires alliés.La pointe du Hoc subi de nouvelles contre attaques de l'occupant. Globalement, malgré ces éléments , les opérations se sont passées selon le meilleur scénario possible. Mais, la bataille de Normandie ne fait que commencer. Elle durera 7 semaines pour s'achever le 25 août avec la fermeture de la poche de Falaise. Les Allemands perdront durant ces deux mois 230.000 hommes et 2200 blindés.


    Vue d'Omaha Beach le 7 juin 1944 (Photo U.S Army) 

      

    SOURCES LIEN - http://stephane.delogu.pagesperso-orange.fr/chronologie.html

      

      

     

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    Le saviez-vous ? Dans la nuit du 5 au 6 Juin 1944, John Steele, soldat de la 82ème Airborne Division, fut l'un des héros de la prise de Sainte-Mère Eglise. Le sort voulut qu'il se retrouve suspendu par la pointe de son parachute au clocher de l'église. Pris pour cible par les Allemands et blessé, il fit le mort 2 heures durant jusqu'à ce qu'un soldat Allemand le fasse prisonnier.

    Le Débarquement en chiffres :

    Véhicules mis à terre 20 000 dont 900 chars
    Soldats ayant débarqué 135 000
    Nombre de parachutistes 22 000
    Pertes humaines (blessés, tués, disparus) environ 10 000
    Tonnes d'approvisionnement mises à terre 1 400

      

      

      

    Heure par heure, la chronologie du Débarquement :

     

      

    3 juin, 20H50 : le premier message de la BBC : "l'heure des combats viendra…" est capté par la Résistance. Il annonce l'imminence du Débarquement et constitue l'ordre de lancement des opérations de sabotages des voies ferrées de l'ouest.
    4 juin, 23H00 : la BBC diffuse des messages complémentaires dont "Les sanglots longs des violons de l'automne". donnant aux résistants l'ordre de sabotage généralisé des installations ferroviaires non encore détruites et des installations téléphoniques.
    5 juin, 3H30 : Eisenhower donne le feu vert définitif à son état major : le jour J est fixé au 6 juin.
    20H00 : "Blessent mon coeur d'une langueur monotone" : diffusion de la seconde partie de la strophe du vers de Verlaine sur la radio de Londres. Mobilisation générale de tous les réseaux et passage à l'offensive.
    22H55 : parachutage des équipes d'éclaireurs britanniques dont la mission est le balisage des zones de saut.
    6 juin à partir de 0h00 : 1135 bombardiers britanniques déversent 5 800 tonnes de bombes sur une dizaine de positions côtières.
    1h30 : la 101ème Division Aéroportée américaine est larguée à l'est d'Utah Beach. Peu après, parachutage anglais à l'est de l'Orne.
    2h30 : bombardements sur l'ensemble des côtes. Devant Omaha Beach, transfert des troupes des navires sur les barges de débarquement.
    3h50 : les paras anglais s'emparent de Ranville, premier village libéré.
    4h30 : libération de Sainte-Mère Eglise et des Iles Saint Marcouf.
    5h50 : Les 6 939 navires de l'armada alliée abordent les côtes normandes.
    6h00 : 13 400 tonnes de bombes larguées sur les plages. Une demie heure plus tard, premières vagues d'assaut sur Utah et Omaha Beach.
    07h30 : assauts simultanés par les troupes anglo-canadiennes à Gold, Juno et Sword. Les 178 Français du commando n° 4 s'élancent vers Riva Bella. Arrivée de la seconde vague d'assaut à Omaha Beach.
    13h30 : la radio américaine, par la voix d'Eisenhower, annonce le débarquement.
    20h00 : La tête de pont sur Omaha est définitivement établie.

    La bataille de Normandie ne fait que commencer : elle durera 7 semaines pour s'achever le 25 août avec la fermeture de la poche de Falaise.

      

      

      

     

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