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TSIGANES en ALLEMAGNE & dans toute l'EUROPE

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Tout d’abord, qui sont les tsiganes?

 

Il y a les dénominations internes (comme Rom), et les dénominations externes, que les non-Tsiganes utilisent pour désigner les Tsiganes, comme Romanichel, ou encore Bohémien.  Ce dernier terme renvoit par exemple aux lettres de protection qui étaient accordées par les rois de Hongrie, de Pologne et de Bohême.

– Les Gitans –Gypsi en anglais, Gitanos en espagnol (qui se nomment eux-mêmes Kalé)- vivent en Espagne et dans le sud de la France, et représentent environ 10 % des Tsiganes selon le collectif Romeurope.

– Les Sinté, ou Manouches en français, se sont plutôt établis en Italie, France ou dans les régions germanophones, le Bénélux et certains pays nordiques, et représentent environ 4 à 5 % des Tsiganes, selon la même association.

– Les Roms, terme signifiant homme en romanès. Il s’agit là encore d’un terme générique, mais, cette fois, endogène, c’est-à-dire employé par les Roms eux-même. Il a été choisi en 1971 par des associations d’Europe de l’Est, comme l’Union romani internationale, pour remplacer celui de Tsigane, considéré comme péjoratif.

Souvent originaires de Roumanie, Bulgarie, Grèce, Slovaquie, Serbie, Hongrie : selon l’association Rom Europe, ils représentent 85 % des Tsiganes européens. Leur arrivée en France s’est faite essentiellement en plusieurs vagues migratoires : d’abord au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, puis dans les années 1970 et enfin à partir des années 1990. S’ils viennent de la même région de l’est de l’Europe, ils n’ont pas la même nationalité, ni forcément les mêmes confessions religieuses, ni le même statut administratif. Il y aurait entre 15 000 et 20 000 Roms en France, dont 85 % de ressortissants européens, essentiellement bulgares et roumains.

– Quant au terme « gens du voyage », il s’agit d’une catégorie administrative, créée par la loi du 3 janvier 1969. Le terme désigne les personnes vivant plus de 6 mois par an en « résidence mobile terrestre ». Leur nombre est estimé à près de 400 000 personnes selon la Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes. Selon cette association, la quasi-totalité d’entre eux sont de citoyenneté française.

– En Turquie les Rroms sont surnommés « roman ». Ce terme est utilisé en Thrace pour désigner les Rroms, appelés ailleurs en Turquie Cingene, « Tziganes ». D’autres appelations régionales sont usitées, comme Mutrip dans les régions proches de l’Iran.
Toutes ces communautés peuvent être regroupées sous le nom de « Tsiganes » (ou « Tziganes »)

De tout temps, les Tsiganes ont été persécutés, en Europe Orientale comme en Europe Occidentale.
Ils ont été réduits en esclavage en Roumanie (le pays où, selon Manuel Valls, ils ont « vocation » à vivre), mis aux galères en France et déportés dans les colonies en Angleterre.

Ils étaient persécutés parce que différents, différents par leur apparence, différents par leur mode de vie et différents par leur culture.
Ces persécutions atteignirent leur paroxysme durant la Seconde Guerre mondiale. Les Nazis entreprirent de les exterminer au motif qu’ils étaient des asociaux irréductibles de par leur appartenance à une race « hybride » et inférieure. Ces persécutions prirent des formes différentes selon les pays : internement, stérilisation, massacres, déportation et extermination dans les chambres à gaz.

 

Le camp d’Auschwitz est connu de tous pour symboliser le génocide des Juifs, ce fut aussi le camp dans lequel furent exterminés la plupart des Tsiganes.

 

 

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1/ Allemagne

Depuis la fin du XIXème siècle, les Tsiganes allemands, majoritairement sédentaires, étaient devenus l’objet de toutes les attentions de ceux qui dénonçaient le « fléau tsigane » (anthropologues, linguistes, folkloristes) et notamment des services de polices qui entreprirent de les recenser et de les mettre sous étroite surveillance.

Les nazis achevèrent de fédérer les différentes législations anti-tsiganes des Länder, assimilèrent les Tsiganes aux asociaux, ce qui leur permit de toucher les sédentaires, et mirent au point une définition raciale des Tsiganes devant permettre l’éradication définitive du « fléau tsigane ».
Dès 1933, ils sont, ainsi que les handicapés, stérilisés (lois d’hygiène raciale).
En 1935, ils sont exclus du corps électoral.

Les Nazis définissant la citoyenneté allemande d’après des critères raciaux, entreprirent de définir racialement les Juifs et les Tsiganes afin de les exclure de cette citoyenneté.

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Le Centre de recherches en hygiène raciale et biologie des populations, créé en 1936 au sein des Services de Santé du Reich, mais dépendant du ministère de l’Intérieur, et dirigé par le docteur Ritter, reçut la mission de recenser tous les Tsiganes du Reich en utilisant l’anthropométrie et la généalogie.

 

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En 1944, 30 000 expertises avaient été établies ; la quasi-totalité des Tsiganes du Reich avaient été recensés et fichés.
Les données accumulées lors de ces expertises permirent au docteur Ritter d’établir une classification précise des Tsiganes en août 1941.

« Z (Zigeuner) : Tsigane (c’est-à-dire de véritable et pur sang tsigane).

« ZM + ZM (+) (Zigeunermischling) : Plus qu’à moitié tsigane (c’est-à-dire métissé, mais au sang tsigane prédominant).

« ZM (Zigeunermischling) : Semi-tsigane (à part égale de sang tsigane et de sang allemand). Cette catégorie se subdivise elle-même en deux sous-groupes : 1) « ZM de premier degré », dans le cas où l’un des parents est pur tsigane et l’autre allemand. 2) « ZM de second degré », dans le cas où l’un des parents est « ZM du premier degré » et l’autre allemand.

 « ZM_ ou ZM (_) (Zigeunermischling) : Plus qu’à moitié allemand (c’est-à-dire métissé, mais à sang allemand prédominant).

« NZ (Nicht-Zigeuner) : Non-Tsigane (personne à considérer comme étant de sang allemand). »

Le Centre de recherches en hygiène raciale considérant qu’une majorité des Tsiganes était en fait des métis (Mischling) concluait qu’ils étaient des asociaux par leur mode de vie et une race hybride par leur métissage biologique, ce qui impliquait qu’aucune « rééducation » n’était possible. L’équipe du docteur Ritter proposait d’ailleurs de tous les stériliser pour solutionner la question tsigane.

Peu à peu, les Tsiganes subirent le sort réservé aux Juifs : les mariages mixtes furent interdits, les enfants exclus de l’école, les adultes de l’armée, les travailleurs soumis à un impôt spécial, etc.

tsiganes-portraits

La politique de sédentarisation fut parachevée en internant les Tsiganes dans des camps communaux. Ces camps furent créés à l’initiative des autorités municipales ou de polices locales, sans qu’il ait existé au préalable de cadre juridique formel. Le caractère de ces camps et les conditions de vie des Tsiganes, qu’on internait par famille, furent par conséquent très variables. Tous ces camps ont en commun d’avoir servi, au départ, à l’internement des Tsiganes qui habitaient dans des roulottes placées sur des aires de stationnement ou dans des baraquements, et qui, de ce fait, correspondaient le mieux aux préjugés racistes. Ceux qui vivaient comme la majorité des allemands, sans se faire remarquer par leur mode de vie, ont cependant été internés à leur tour dès lors qu’ils furent recensés en tant que Tsiganes sur la base de critères raciaux. L’objectif généralement poursuivi était la concentration de tous les Tsiganes d’une ville ou d’une région dans un camp. Le premier camp tsigane fut organisé à Cologne en avril 1935. Le 6 juin 1936, un « Décret pour la lutte contre le fléau tsigane » déclara illégales les expulsions reléguant les Tsiganes à la périphérie des villes et exigea des autorités « la sédentarisation des Tsiganes en un lieu déterminé » afin d’en faciliter la surveillance par la police. Un grand nombre de villes se servirent de ce décret pour justifier la création de camps tsiganes.

Est-ce que ça vous parle, vous interpelle? Je l’espère.

 

En juillet 1936, les 600 Tsiganes de Berlin, dont la présence était indésirable pendant les Jeux Olympiques, furent internés dans un camp situé à la périphérie de la ville. Le « Décret pour la lutte préventive contre l’infestation tsigane » du 8 décembre 1938 ordonnant leur sédentarisation pour faciliter leur recensement fut interprété comme « signifiant qu’à l’avenir tous les Tsiganes devaient être logés dans un camp ». Ces camps étaient de véritables camps d’internement : ils étaient entourés de barbelés, gardés par un gardien armé, les Tsiganes ne pouvaient en sortir sans autorisation et étaient soumis au travail forcé. Ils étaient d’autant plus obligés de se soumettre à cette obligation que le travail était la condition sine qua non pour obtenir une allocation des services sociaux, allocation qui leur permettait de se nourrir, l’administration ne le faisant pas. Ces mesures touchaient principalement les nomades et les semi-sédentaires.

terraibarbeles-strasbourg

 

(Au fait, vous êtes au courant que le terrain fourni à ses Roms par la municipalité de Strasbourg, l’espace Hoche, est un ancien camp militaire entouré de barbelés?)

Assimilés à des asociaux, les Tsiganes furent internés dans des camps de concentration. Dans la semaine du 18 au 25 septembre 1933, la police, aidée des SA et des SS, procéda à une rafle de mendiants et de vagabonds dans tout le Reich. Dix mille personnes, dont un nombre inconnu de Tsiganes, furent arrêtées et internées dans des camps de concentration.

berlin-tsiganes

 

Marzahn (quartier de Berlin), l’un des premiers camp d’internement pour les Tsiganes

Le 14 décembre 1937, Heinrich Himmler publia le « Décret de lutte préventive contre le crime » appelé aussi « Décret sur les asociaux » stipulant que « la Police Judiciaire du Reich avait la possibilité de déporter dans les camps de concentration tous ceux qui étaient qualifiés d' »asociaux » ou de « rétifs au travail » ».

 

En avril 1938, 2 000 hommes, dont nombre de Tsiganes, furent ainsi internés dans le camp de Buchenwald.

Prétextant que ce décret « n’avait pas été appliqué avec toute la rigueur nécessaire », Himmler ordonna de procéder à une nouvelle vague d’arrestation. Cette opération désignée sous le code « Aktion Arbeitscheu Reich » eut lieu dans la semaine du 13 au 18 juin 1938. Chaque poste de police avait reçu l’ordre d’envoyer dans les camps de concentration au moins 200 hommes capables de travailler dont : »

 

les Tsiganes ou les personnes nomades comme le sont les Tsiganes, si elles n’ont pas montré une volonté de travail régulier ou si elles se sont rendues coupables d’infractions. »

 

 

Dix mille personnes furent à cette occasion arrêtées et internées dans les camps de Dachau, Buchenwald et Sachsenhausen, où on leur attribua le triangle noir des asociaux.

 

Parmi ces 10 000 personnes se trouvaient tous les hommes du camp tsigane de Francfort, une vingtaine de Tsiganes « non salariés » du camp tsigane de Cologne et les adolescents du camp tsigane de Düsseldorf.

 

Le nombre exact de Tsiganes qui furent arrêtés en juin 1938 n’est pas connu.

 

 

A l’automne 1942, Himmler ordonna l’internement « des éléments asociaux des établissements pénitentiaires (des Tsiganes mais aussi des Juifs et des Russes) en vue de l’élimination par le travail ».

 

Les hommes n’étaient évidemment pas les seuls à être menacés, les femmes étaient également internées comme asociales, notamment à Ravensbrück.

 

La plupart d’entre d’elles furent arrêtées pour mendicité, alors qu’elles exerçaient une activité commerciale interdite, ou pour avoir prédit l’avenir.

 

Toute infraction constatée -ou supposée- suffisait pour être interné dans un camp de concentration.

 

De nombreux Tsiganes originaires d’Autriche furent déportés dans les camps de concentration allemands.

Dès l’été 1938, 15 000 Tsiganes étaient déportés à Dachau ;

 

600 d’entre eux furent transférés à Buchenwald à l’automne 1939.

 

Un tiers de ces tsiganes ne passa pas l’hiver.

Le 21 septembre 1939, lors d’une conférence organisée par Heydrich, il fut décidé de déporter tous les Juifs et les Tsiganes vers la Pologne.

 


Le 27 avril 1940, Himmler donna l’ordre de déporter par familles 2 500 Tsiganes dans le Gouvernement général de Pologne.

A l’origine la totalité des 30 000 Tsiganes vivant en Allemagne devait être déportée, mais « comme des difficultés pratiques étaient apparues lors du « déplacement » de 160 000 Juifs et Polonais, seul un « premier transport » de 2 500 Tsiganes originaires des zones frontalières de l’ouest et du nord-ouest de l’Allemagne fut ordonné ». Ces déportations furent organisées du 21 avril au 16 mai 1940.

 

 

 

300 Tsiganes originaires du sud de l’Allemagne furent également déportés en Pologne. Tous avaient signé un document attestant qu’ils avaient bien compris que s’ils revenaient en Allemagne, ils seraient stérilisés et envoyés en camp de concentration. Ces déportations eurent lieu au vu et au su de tous, sans que cela provoque une quelconque réaction.

 

 

La déportation systématique des Tsiganes prit toute sa dimension avec un décret d’Himmler du 16 décembre 1942.

 

Ce décret ordonnait la déportation à Auschwitz de tous les Tsiganes du Grand Reich. Peu de temps après, le décret fut élargi aux Tsiganes d’Autriche, du Nord de la France, de Pologne, du Luxembourg, de Belgique et des Pays-Bas.

 

 

L’ordre donné par Himmler, le 16 décembre 1942, l’Auschwitz Erlass, constitue la dernière étape vers « la solution définitive de la question Tsigane ».

 

Enfin, avec le décret d’application du 29 janvier 1943, tous les Tsiganes devaient être déportés par familles, « sans prendre en compte le degré de métissage », dans la section tsigane (Zigeunerlager) du camp d’Auschwitz.

 

 

Le « camp de familles » a été construit à Auschwitz -Birkenau II en février 1943. Le premier transport arriva le 26 février.

 

Du 26 février au 6 mars, 828 Tsiganes arrivèrent au camp en quatre convois. Le 23 mars, 1 700 Tsiganes de Bialystock furent immédiatement gazés sans même être enregistrés. Du 6 au 31 mars, 23 convois comprenant 11 339 Tsiganes arrivèrent et furent immatriculés à Auschwitz.

 

Environ 19 000 Tsiganes furent déportés à Auschwitz en 1943 et 2 200 avant l’été 1944. 63 % étaient allemands, 21 % venaient de Bohême-Moravie, 6 % de Pologne, les 11 % restants avaient d’autres nationalités ou étaient considérés comme apatrides.

Si l’on inclut ceux qui furent internés sans enregistrement pour être assassinés peu de temps après dans les chambres à gaz, le chiffre total des Tsiganes déportés dans la « section tsigane » atteint 23 000 personnes. »

 

 

Les Tsiganes furent les seuls à ne pas connaître la sélection sur la rampe d’Auschwitz, ils furent aussi les seuls à vivre en famille.

 

La plupart de ces Tsiganes sont morts de faim, de maladies (typhus et Noma pour les enfants) et des suites des expériences médicales pratiquées par le docteur Mengele.

 

En avril et mai 1944, quelques centaines de Tsiganes aptes au travail furent transférés à Buchenwald et Ravensbrück.

 

Dans la nuit du 2 au 3 août 1944,

les 2 897 personnes restées au « camp de familles » furent gazées.

 

 

Estimation de la population rom avant la guerre : 20 000
Estimation de la population rom massacrée : 15 000

 

 

 

SOURCES

Extrait article de Madame Anne Tempelhoff 

 

http://www.kedistan.net/2015/08/28/tsiganes-de-victimes-expiatoires-a-intouchables/

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Ш
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