Dès 1941, des hommes se retrouvent à Grenoble, Villard de Lans, Saint-Jean-en-Royans... La résistance est née de la rencontre de deux groupes, l’un de volontaires du mouvement Franc-Tireur dirigé par Aimé Pupin avec Eugène Samuel ; l’autre autour de Pierre Dalloz. Forteresse naturelle, le massif du Vercors paraît un refuge idéal pour ces résistants.
A partir de 1943, se créent dans le Vercors des camps qui rassemblent des volontaires et des réfractaires au travail imposé en Allemagne (STO). Ils comportent 350 hommes qui doivent organiser le ravitaillement, l’équipement, le transport, les transmissions…
La transformation du Vercors en lieu stratégique est imaginé dès 1941 par Pierre Dalloz, inspecteur des sites. Ce projet (le plan Montagnards) comprend le "Programme d’action immédiate" qui a pour objectif de transformer le Vercors en "forteresse" et le "Programme d’action ultérieure" qui prévoit le débarquement aérien de troupes et de parachutistes afin d’intervenir au moment du débarquement des Alliés.
au drame
Suite au débarquement en Normandie le 6 juin 1944, 4000 volontaires, sans arme et peu formés affluent sur le Vercors et attendront des parachutages d’armement des Alliés.
Pressentant leur rôle stratégique, les Allemands s’engagent dans l’extermination des résistants considérés comme des "terroristes". Les 13 et 14 juin, ils pénètrent la "forteresse" par Saint-Nizier. Entre le 21 et le 23 juillet, environ 1000 soldats allemands attaquent sur 3 fronts, à Vassieux avec le débarquement aéroporté des chasseurs-parachutistes, sur la zone Lans-Corrençon où se passe l’attaque principale, et sur les Pas le long des lignes de crête. Le 22 juillet, le chef civil Eugène Chavant tente d’alerter l’état-major français à Alger.
La répression allemande est brutale. Les soldats exécutent des blessés dans la Grotte de La Luire transformée en hôpital, déportent infirmières et médecins, fusillent des hommes à La Chapelle-en-Vercors, pillent et détruisent les fermes et les villages sur leur passage. Le bilan humain est lourd, 200 civils et 600 maquisards sont morts, 40 sont déportés. L’ordre de dispersion est donné. Le commandement tente de réorganiser
Avant que les troupes alliées ne débarquent sur les côtes de Provence et n’arrivent dans la Drôme, les aviateurs ont de nouvelles missions : la destruction de nombreuses cibles (principalement ponts routiers et de voies ferrés, mais aussi gares ferroviaires, terrains d’aviation, dépôts de carburant …), afin qu’une fois ces infrastructures détruites, les Allemands soient considérablement gênés dans leurs déplacements.
Les jours précédant et suivant le débarquement, les bombardements se multiplient, notamment, les 24 juillet et 15 août, le terrain d’aviation de la Trésorerie à Valence est visé, causant 50 morts à Valence, Chabeuil et Malissard.
Au total, en moins d’un mois, plus de 500 morts en Drôme et plus de 200 en Ardèche…
Afin d’éviter de nouvelles bavures, le commandant Legrand, chef des FFI de la Drôme, demande le 15 août à "Gérard" (Henri Faure), qui dirige la S.A.P (Section Atterrissages et Parachutages), de faire sauter le pont routier de la RN 7 qui enjambe la Drôme, entre Loriol et Livron.
Devant le succès du débarquement de Provence
Le 20 août, l'armée allemande en retraite traverse le Rhône. Le 21, les Alliés arrivent dans la plaine de Montélimar pour bloquer toutes les voies de retraite vers le nord dans la vallée du Rhône. Le 22 ont lieu les premiers accrochages.
Les Alliés s'emploient à attaquer Montélimar dont ils sont repoussés. D’autres renforts, venant de Grenoble, participent, le 24 août, à l’attaque de Valence, sans succès, avant de se retirer vers Crest. Des centaines de FFI se battent aux côtés des Américains.
Le 24, ordre est donné de rassembler les diverses divisions allemandes et de "nettoyer" le terrain entre le Roubion et la vallée de la Drôme. Mais les attaques ne sont pas suffisantes pour faire se replier les Alliés au-delà de Crest et les éloigner, ainsi, de la vallée.
La sortie de la zone entre Montélimar et la Drôme est de plus en plus difficile : la route est encombrée de véhicules et matériels pilonnés par les tirs d’artillerie et les attaques aériennes. Au total, 80 % de l'armée allemande a pu sortir et rejoindre quelques jours plus tard les troupes refluant de
Valence
Le 31 août, le préfet de la Résistance, Pierre de Saint-Prix entre à Valence et le Comité départemental de Libération de la Drôme s’installe à la Chambre de Commerce, la préfecture ayant été détruite, avec comme président, Claude Alphandéry, et secrétaire général, Roger Marty.
Les FFI défilent dans de nombreuses villes, à Montélimar, le 3 septembre ; à Valence, le 4 septembre, devant les nouvelles autorités.
La Drôme
A une enquête réalisée en octobre 1945 par le Comité départemental de Libération de la Drôme, pour connaître « la date de Libération » de tous les cantons, certains présidents de comité cantonal de Libération montrent par leur réponse la difficulté d’établir des dates précises ; quelques unes sont même inexactes.
Saint-Donat insiste sur un autre point : "Le Comité de Libération a remplacé la municipalité le 25 août… Nous ne nous sommes, cependant, considérés comme parfaitement libérés qu’à la Libération de Valence et de Tain".