Le service du travail obligatoire (3/3):
Troisième partie.
L'opposition des ouvriers de l'usine Gnome et Rhône aux réquisitions allemandes selon les archives de la Police.
Dès l'été 1942, l'occupant exige des réquisitions massives d'ouvriers français pour aller travailler en Allemagne.
Les oppositions se manifestent tout de suite et l'occupant est loin d'obtenir le nombre de travailleurs demandés. Les éléments d'archives ci-dessous concernant l'entreprise Gnome et Rhône donnent un aperçu des oppositions du personnel.
Archives BA 1788 / chemise B-46-f
Note,26 octobre 1942:
<< En vue de récupérer les ouvriers défaillants désignés pour aller travailler en Allemagne, les services de police allemande ont effectué samedi dernier de 12 h à 13 h 15 un pointage du personnel aux établissements Gnome et Rhône, boulevard Kellerman. Cette opération n'ayant pas donné les résultats escomptés, la direction de ces établissements a invité, par télégramme adressé à leur domicile, les trente-cinq ouvriers réfractaires à se présenter aujourd'hui à 10 heures au bureau d'embauche de l'usine. Six d'entre eux seulement ont répondu à cette invitation et ont signé leur contrat de travail en Allemagne...
D'autre part, en accord avec la direction, les autorités allemandes envisagent de remplacer, le cas échéant, les ouvriers restés réfractaires par d'autres ouvriers qui, primitivement reconnus inaptes, seront déclarés bons à la suite d'une contre-visite médicale. >>
Note, 17 décembre 1942:
<< Ce matin, dix membres de la police allemande accompagnés de militaires en arme se sont présentés à la direction des usines Gnome et Rhône à Gennevilliers en vue de procéder à la réquisition d'une partie du personnel, en remplacement des cinquante et un ouvriers défaillants de cette usine qui avaient été désignés pour aller travailler en Allemagne.
Les cinquante et un ouvriers ayant quitté depuis lors les établissements Gnome et Rhône, les autorités d'occupation ont réquisitionné d'office ce matin quarante-six autres ouvriers sans considération d'âge ou de situation de famille.
Les quarante-six ouvriers ont été emmenés en camion à la caserne Mortier.
Leur départ est prévu pour ce soir à la gare de l'Est. En vue de parer à des défaillances possibles, dix-sept autres ouvriers ont été pris en otages et ne seront relaxés que si la totalité des ouvriers réquisitionnés se présente au départ. Les opérations ont causé une animation assez vive parmi le personnel de l'usine...>>
Ces notes de la police montrent bien l'opposition des ouvriers à ce qu'on appelait alors la déportation du travail; et ce n'était qu'un début puisque les faits remontent à 1942.
Les premières réquisitions de masse vont être suivies, dès le début 1943, par d'autres plus importantes encore mais qui provoqueront de nombreuses réactions de refus (réfractaires et maquisards).
Documents remis par Serge Boucheny,
président de l'Association parisienne des Amis du Musée de la Résistance nationale
a totalité des ouvriers réquisitionnés se présente au départ. Les opérations ont causé une animation assez vive parmi le personnel de l'usine...>>
Ces notes de la police montrent bien l'opposition des ouvriers à ce qu'on appelait alors la déportation du travail; et ce n'était qu'un début puisque les faits remontent à 1942.
Les premières réquisitions de masse vont être suivies, dès le début 1943, par d'autres plus importantes encore mais qui provoqueront de nombreuses réactions de refus (réfractaires et maquisards).
Documents remis par Serge Boucheny,
président de l'Association parisienne des Amis du Musée de la Résistance nationale
SOURCES : http://ufacbagnolet.over-blog.
com/categorie-10577068.html