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180 rue de la Pompe

 

 

“Comme une histoire”

 

est une nouvelle collection qui propose de raconter des épisodes de l’Histoire au grand public.

 

Marie-Josephe Bonnet nous raconte le sombre parcours de criminels et de malfrats recrutés pour exécuter les bases besognes de la Gestapo pendant l'année 1944.

 

Si l’épopée de la Libération de Paris est aujourd’hui bien documentée, il n’en est pas de même de sa face sombre, c’est-à-dire du tribut qu’ont dû payer les résistants arrêtés par les gestapos durant les trois mois de la bataille de Normandie.

 

Celle de la rue de la Pompe est très peu connue alors qu’elle n’a rien a envier à celle de la rue Lauriston, ou de la rue des Saussaies.

 

 

En quatre mois, du 17 avril au 17 aout 1944, une équipe de 44 auxiliaires français dirigés par l’Allemand Friedrich Berger a arrêté plus de 300 résistants, torturé la majorité d’entre eux pour leur extorquer des renseignements, déporté 163 hommes et femmes, sans parler de ceux qui sont morts sous la torture ou fusillés.

 

Au cours du procès de la Gestapo de la rue de la Pompeau tribunal militaire, on dénombrera 110 morts dont 60 fusillés à Paris, parmi lesquels se trouvent les 42 jeunes gens fusillés à la cascade du bois de Boulogne le 16 aout 1944.

 

C'est cette sombre histoire, de l'installation de la bande rue de la Pompe à son procès en 1952, que raconte Marie-Jo Bonnet en se basant sur des documents et des témoignages d'époque.

 

  • Auteur : Marie-Jo Bonnet
  • Editeur : Ouest France
  • Date de parution : 22/05/2013
  • Collection : Histoire
  • ISBN : 2737360420
  • EAN : 978-2737360428

 

 

 

Pour l'affaire de la Gestapo de la rue de la Pompe le tribunal militaire de Paris a inculpé 23 personnes de trahison, espionnage, assassinat et complicité, association de malfaiteurs.

 

L'acte d'accusation stipule que ce groupe a collaboré entièrement avec les services allemands de la rue des Saussaies et, surtout, du 31 bis avenue Foch.

 

Il évoque aussi la carrière d'espion de Friedrich Berger, son chef. 

 

Berger Friedrich

Pendant l'Occupation, il était le dirigeant de l'antenne de la Gestapo de la rue de la Pompe, à Paris. D'abord engagé dans la Légion étrangère, il est recruté par l'Abwehr en 1933.

 

Il participe pendant la guerre au marché noir pour l'armée allemande.

 

Parallèlement, il collecte des informations pour faire tomber des réseaux de marché noir et de résistants.

 

Il constitua une équipe d'une trentaine de personnes plus ou moins louches qui ont neutralisé plusieurs réseaux résistants.

 

Son équipe était connue comme la « Gestapo de la rue de la Pompe » dont le siège était au no 180.

 

Arrêté en 1947, il s'évade et sera condamné à mort par contumace en 1952. Il meurt à son domicile de Munich des suites de maladie le 10 février 1960.

 

Né en Saxe en 1911, il entre à l'Abwehr en 1933. Il s'engage dans la légion étrangère française, en 1934. Réformé en 1937 il retourne en Allemagne. A la fin de 1940, il est envoyé en France avec pour mission de s'infiltrer dans le Deuxième Bureau. Il est presque immédiatement démasqué et condamné à mort. Envoyé à la prison d'Oran, il est rendu aux Allemands le 31 mai 1942. Il s'installe alors à Paris et vit du marché noir, notamment en travaillant pour le bureau Otto. Ses affaires devenant florissantes, il ouvre un bureau d'achats au 14 rue du Colonel Moll. Berger a un système efficace pour gagner du temps et de l'argent : il torture les vendeurs pour leur faire avouer les cachettes de leurs dépôts.

 

 

Le 17 avril 1944, il s'installe au 180 rue de la Pompe.

 

Il décime une quantité très importante de réseaux de résistance.

 

Lors de la capitulation de l'Allemagne, il part pour l'Italie.

 

Le 7 mai 1945, il est arrêté à Milan par les Anglais.

 

En 1947, il s'évade de prison.

 

Le 22 décembre 1952, il est condamné à mort par contumace, car il n'a jamais été repris. Berger est mort le 10 février 1960 à munich.

 

Il existe des liens étroits entre Allemands et auxilliaires français et des étrangers.

 

Le personnel de ce service étaient dotés de papiers les mettant « a l'abri de toute intervention de la police française » et leur permettant « d'intimider les personnes à qui ils s'adressaient ». Ils recurent des armes, et les permis nécessaires.

 

Pour son financement on donna l'autorisation à Berger d'ouvrir son propre bureau d'achat, rue du Colonel-Moll à Paris. Grâce à l'appui des Allemands, la Gestapo du 180 rue de la Pompe peut exercer de grands ravages dans les rangs de la Résistance : ce bilan s'établit à plus de 300 arrestations, plus de 160 déportations (50 de ces déportés décéderont en Allemagne), 40 fusillés lors des guets-apens du 16 août 1944.

 

Sans parler des expéditions de Roanne, Lille, Péronne, les arrestations de résistants des réseaux « Les Cloches des Halles », « Phalanx », « N.A.P. », « Voix du Nord », « Libération Nord », « O.C.M. », « F2 », « M.L.N. », « Résistance polonaise », « Organisation juive de combat », « Groupe de Chelles et de Draveil »,

« Jeunesses catholiques combattantes »

 

... Sans parler des sévices, des tortures inqualifiables des gestapistes français, sans pitiés et les morts, sous les coups reçus.

 

Le 16 août 1944, des résistants sont ainsi attirés, le même jour, passage Doisy, porte Maillot, au Ballon des Ternes et rue Leroux (n°4).

 

La majorité de ces français sera assassinée près de la cascade du Bois de Boulogne, sans parler des exécutions dans les locaux du 42, avenue Victor Hugo...

L'activité criminelle de la Gestapo de la rue de la Pompe se poursuit dans l'est de la France, après son repli de Paris, à Sainte-Menehould, dans la région des Islettes, d'Auzerville... Les arrestations de résistants sont opérés, contrôlées par les Allemands et, sur 27 patriotes arrêtés, 18 sont déportés et 5 meurent en camp de concentration. En septembre 1944, 12 personnes meurent à Celles-sur-Plaine, d'autres drames éclatent, ici et là, avant que la bande ne gagne l'Italie à San Rémo. Huit peines de mort sont prononcées, d'autres de travaux forcés à perpétuité, des peines de 20 à 5 ans et, par contumace, 7 condamnation à mort, dont celle de Berger.

Sources

  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 3641 CJ 46 affaire Reymond Jacques - 3955 CJ 47 affaire Gestapo de la rue de la Pompe - Berger Friedrich - Kley -Stanziano Mario - Stcherbina Manuel - Zimmer Jean-Baptiste - Wentzel Fred - Schnell Christian - Vieillevoye Pierre, dossier comprenant divers états, notamment des inculpés français et étrangers, des principales opérations criminelles du groupe.
  • Parquet Général - Non lieu - Article 64 dossier 52430 affaire Cristol Joseph (Gestapo de la rue de la Pompe).
  • Sources : Archives de la Seine 1808 W Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 3641 CJ 46 affaire Reymond Jacques (secrétaire de Friedrich Berger).
  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 2896 CJ 45 affaire de la Gestapo de la rue de la Pompe - Gestapo de l'Avenue Foch.

 

 

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