Il fut l’un des photographes de guerre les plus célèbres et a couvert les plus grands conflits de son époque..surtout le Jour J du débarquement. Il avait fait de nombreux clichés... presque 30 pellicules...la plupart sont tombées dans la mer...
il lui en restait 7.. des photos qui ont fait le tour du monde...des soldats sur les plages de Normandie..le 6 juin 1944.
il s'est tué en Indochine le 25 mai 1954 sur une mine antipersonnelle.
un Maître.
ROBERT CAPA, grand photographe américain et journaliste qui a photographié le débarquement...il a perdu 30 négatifs dans l'eau...il lui en ai resté que 7..
des photos exceptionnelles, comme lui...
Angleterre :
Robert CAPA.photographer on a destroyer during the ship arrivals in French beach for landings and liberation of Fance. © ROBERT CAPA/MAGNUM PHOTOS
Robert Capa, né Endre Ernő Friedmann le 22 octobre 1913 à Budapest et mort le 25 mai 1954 en Indochine, est un photographe américain d’origine hongroise.
Il a couvert les plus grands conflits de son époque et est un des fondateurs de la coopérative photographique Magnum, première de ce genre à voir le jour.
À 4 heures, on nous rassemble sur le pont supérieur. Les vedettes de débarquement se balancent au bout des grues, prêtes à être descendues. Attendant la première lueur du jour, les 2000 hommes se tiennent debout dans un silence total; et quelles que soient leurs pensées, ce silence ressemble à une prière.
Moi aussi j’attends en silence. Je pense un peu à tout, à des prés verts, à des nuages roses, à des moutons qui broutent, à tous les bons souvenirs et surtout à faire les meilleures photos de ce jour.
Aucun de nous ne s’impatiente et nous resterions volontiers dans l’obscurité toute la journée. Mais le soleil, ignorant que ce jour serait différent de tous les autres, s’est levé à l’heure habituelle.
Les premiers appelés entrent en trébuchant dans leurs vedettes et - comme dans des ascenseurs au ralenti – on nous descend jusqu’à l’eau.
La mer houleuse nous trempe immédiatement. Immédiatement les vomissements commencent. Mais cette invasion est si raffinée, si soigneusement préparée que des petits sacs en papier ont été prévus.
Bientôt le mal de mer bat tous les records et j’imagine qu’il va devenir l’emblème même de toutes les célébrations du jour J. La côte normande est encore à des kilomètres quand le bruit du premier éclat de balle percute nos oreilles.
On se jette à plat ventre dans les vomissures sans plus surveiller la côte qui s’approche. Le fond plat de notre vedette racle le sol de France. Le maître d’équipage baisse l’avant en fer et là, entre les obstacles d’acier aux silhouettes grotesques plantés dans l’eau, apparaît une mince bande de terre noyée dans la fumée – notre Europe, la plage.
Ma belle France est repoussante et l’horrible, et la mitrailleuse allemande qui fait crépiter ses balles tout autour de notre vedette bousille mon retour. Les homes de mon bateau pataugent dans l’eau jusqu’à la taille, leurs fusils prêts à tirer. L’eau est froide à la plage et la plage est encore à plus de 100 mètres.
Les balles trouent la mer tout autour de moi. Le jour est à peine levé et le temps trop couvert pour faire de bonnes photos mais l’eau grise et le ciel plombé font ressortir les petits hommes embusqués derrière les défenses surréalistes inventées par les experts antidébarquement.
Les Allemands jouent maintenant de tous leurs instruments et je ne vois aucun trou entre les obus et les balles qui barrent les 30 derniers mètres avant la plage.
La marée monte et l’eau atteint maintenant ma lettre d’adieux dans la poche de ma chemise. Protégé par les deux hommes qui me précèdent, j’arrive sur plage. Je me jette par terre et mes lèvres touchent la terre de France.
Je n’ai pas envie de l’embrasser. Saint-Laurent-sur-Mer a dû être une station balnéaire moche et bon marché pour les instituteurs français.
Aujourd’hui, le 6 juin 1944, c’est la plage la plus laide du monde entier. Épuisés par l’eau et la peur, nous sommes étendus sur une petite bande de sable mouillé entre la mer et les fils de fer barbelés.
À condition de rester couchés, la pente de la plage nous protège un peu de la mitrailleuse et des balles mais la marée nous oblige à nous rapprocher des barbelés où les fusils s’en donnent à cœur joie.
Un obus tombe entre les barbelés et la mer, et chacun de ses éclats frappe un corps. Le prêtre irlandais et le médecin juif sont les premiers à se mettre debout sur la plage. Je prends frénétiquement photo sur photo.
Une demi-minute plus tard mon appareil se bloque, le rouleau est fini.
J’en cherche un nouveau dans mon sac; mes mains mouillées et tremblantes bousillent le nouveau film avant que je puisse le mettre dans l’appareil. Je m’arrête quelques secondes… et c’est encore pire.
L’appareil vide tremble dans mes mains. Une peur nouvelle et différente me secoue des doigts de pieds aux cheveux et me tord la figure. Je décroche ma pelle et j’essaye de creuser un trou.
La pelle cogne une pierre sous le sable et je la jette au loin. Les hommes autour de moi sont étendus, immobiles.
Seuls les morts, à la limite de la marée, roulent avec les vagues.
Robert Capa
Robert Capa taking a smoke break
Robert Capa. Pablo Picasso et Françoise Gilot
(en arrière-plan, le neveu de Picasso Javier Vicaro),
Golfe-Juan (1948)
Greta Taro et Robert Capa
Robert Capa. Le tour de France, Le magasin de cycles
de Pierre Cloarec à Quimper (1939)
Si tout le monde a entendu parler du photographe Robert Capa, il n'en est surement pas de même de Gerta Porohylle, qui fut sa compagne.
Gerta est une juive qui a fuit la Pologne fascisante pour se réfugier à Paris en 1935. Vivant avec son amie Ruth, elle fréquente les intellectuels de gauche et les autres réfugiés. Vivotant de petits boulots, elle fait la rencontre d'un certain André Friedmann, photographe hongrois, pour qui elle va servir de modèle. Les 2 jeunes gens sympathisent et André, accompagné de son ami David Seymour (dit Chim), va initier Gerta à la photographie.
Leur relation va évoluer lentement pour aboutir à un amour passionné qui mènera les 2 photographes sur les terres espagnoles en pleine guerre civile.
En attendant Robert Capa est finalement une version romancée de la vie de Gerta et de André. Nous allons les suivre de leur rencontre à la mort tragique de l'un d'eux.
Gerta, jeune femme timide, peine tout d'abord à s'attacher à André. Son ami Georg parti en Russie occupe toujours son coeur.
POurtant, elle se laisse peu à peu séduire par cet homme passionné qui l'initie à son art. Découvrant les techniques photographiques, Gerta finit par s'investir au côté de cet homme dont elle va choisir de prendre en main la carrière. Les exilés sont nombreux à s'être fait photographe et il est difficile de se faire remarquer. Gerta a alors l'idée de proposer leurs photos sous pseudonymes américains. Désormais André est Robert Capa tandis que Gerta prend le nom de famille de Garo.
Se faisant passer pour son manager et attisant le "mystère", elle contribue à son succès.
Running for shelter during the air raids. Bilbao, Spain, 1937.
Leurs reportages se multiplient et bientôt, ils partent en Espagne où la guerre civile et la résistance des républicains, par leur symbole de résistance aux fascismes, est synonyme d'engagement politique.
Une guerre qui leur offrira leurs plus célèbres clichés mais sera aussi synonyme de drame...
Quel roman passionnant que celui-là ! Mélangeant romance, histoire et photographie, l'auteur a réussit à donner vie à cette histoire d'amour tout en lui donnant un contexte historique fort bien documenté.
S'appuyant sur les détails connus de la vie des 2 amants, Susana Fortes embarque son lecteur dans la tourmente d'une Europe menacée par les fascistes de tout ordre.
Au début, le lecteur découvre le Paris des années 30, une certaine douceur de vivre et sa richesse intellectuelle mais aussi le racisme ambiant auquel doit faire face Gerta qui voit son appartement vandalisé. Puis, en suivant le couple en Espagne, c'est toute l'horreur et l'absurdité de la guerre civile qui apparait.
L'engagement de Gerta et de Robert est fort :
ils n'hésitent pas à prendre des risques, à approcher au plus près le front pour rapporter les preuves photographiques de ce qui s'y passe.
Tout au long du récit, l'auteur n'hésite d'ailleurs pas à évoquer certaines photos réelles des 2 amants et donnent ainsi un réalisme certain, comme un certain éclairage ou une explication quant à leur contexte ou à leur répercution.
La plus célèbre photo de Capa, montrant un milicien républicain fauché en pleine action, est ici donné comme un véritable traumatisme pour son auteur, donnant ainsi une résonnance tout autre à un cliché qui a fait le tour du monde
Robert Capa. Guerre Civile en Espagne, Mort d’un soldat (1936)
Face à la violence du monde, leur amour fait contrepoint et va se révéler finalement passionné, et parfois même houleux. Construisant des personnages denses et complexes, l'auteur nous offre de vrais figures mythiques pour lesquelles, malgré leurs défauts, on ne peut que s'attacher et eprouver de l'admiration pour leur tenacité et leur courage. On croisera à l'occasion dans le texte d'autres figures célèbres qui ne font qu'accentuer le côté réaliste du roman.
A été évoqué aussi une fameuse valise contenant des négatifs et des clichés de Gerta et Capa, perdue dans les méandres de l'histoire.
Valise qui a été rédécouverte en 2008 ! (Je vous en reparlerais certainement le mois prochain, vu qu'elle est exposée aux rencontres photos de Arles... )
Robert CAPA
Vous l'aurez compris, j'ai vraiment adoré ce roman qui touche à des sujets qui me touchent. On ne peut que vibrer face à la destinée tragique de Gerta, devant la souffrance de Capa face à sa disparition.
On ne peut que se passionner pour la vie de ces photographes reporters qui bravent le danger pour mieux informer le monde. En attendant capa est un formidable roman qui révèle l'intimité d'un couple et nous fait découvrir plus particulièrement Gerta Taro, compagne quelque peu oubliée dont les photographies se mélangent parfois à celle de son compagnon, tant leur union était forte.
Et voilà une deuxième tournée de splendides photos de Robert Capa.
Réfugiés espagnols conduits vers un camp entre
Argelès-sur-Mer et Le Barcarès
(Robert Capa, 1939)
Robert Capa (left) in Naples, 1943, with Contax II camera and co-founder
of Magnum Photo, George Roger
Chartres, Femme tondue pour avoir eu un enfant d’un soldat allemand
(Robert Capa, 1944)
Nuremberg, Une famille allemande au milieu des ruines fumantes
(Robert Capa, 1945)
Indochine sur la route de Namdinh à Tahaibinh
(Robert Capa, 1954)
Barcelone, Raid aérien
(Robert Capa, 1939)
Et voilà une troizième tournée de splendides photos de Robert Capa.
Robert Capa with the American First Airborne Division
(1945)
Madrid
(Robert Capa, 1936)
Barcelone
(Robert Capa, 1939)
Allemagne
(Robert Capa, 1939)
Prisonniers allemands
(Robert Capa)
On cloture la série Robert Capa avec ces 5 dernières photos.
Levi R. Chase, Pilote américain
(Robert Capa)
Omaha
1ère vague d’assaut sur Omaha Beach
(Robert Capa, 1944)
« Slightly out of focus », photo la plus connue de Capa
(Robert Capa, 1944)
Fermier sicilien indiquant son chemin à un soldat américain
(Robert Capa, 1943)
Omaha
Omaha
Normandy
Normandy
American soldier with war orphans "adopted" by his unit. London. 1943.
1947 Robert Capa focusing his Rolleiflex in the mirror during a portrait session
with American writer John Steinbeck, September 1947
PARIS 1947, la PAIX
Robert Capahttp://www.nikohk.com/2006/10/09/robert-capa-2eme-partie/
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IMAGE VALENCIENNE DE GERDA TARO (1937) .PHOTO MAGNUM |
Le 1er août 1937, le jour de ses 27 ans précisément, la photographe Gerda Taro est enterrée au Père-Lachaise à Paris en présence d’une foule de milliers de personnes, dont Aragon et Pablo Neruda. C’est une martyre de l’antifascisme que l’on célèbre : Gerda est morte quelques jours plus tôt, écrasée par un char, alors qu’elle «couvrait» la guerre civile espagnole pour la presse communiste.
Spanish Civil War, Barcelona 1936
Une vingtaine de mois auparavant, cette jeune femme était une parfaite inconnue, juive allemande réfugiée en France, connue par l’état civil sous le nom de Gerta Pohorylle.
C’est au printemps 1936 qu’elle et son compagnon, Endre Friedmann, prendront les noms respectivement de Gerda Taro et Robert Capa pour lancer vraiment leur carrière de photojournalistes, qui les conduira d’abord en Espagne.
«Moment clé». La notoriété de Gerda Taro a été brève, puisque son travail s’est vite trouvé éclipsé par celui de Robert Capa, avec lequel elle a cosigné plusieurs reportages.
Le dernier reportage de Gerta Taro, publié par Regards
en juillet 1937
Beaucoup d’images de la première ont ainsi été attribuées au second. Il faudra attendre 1994 pour voir la figure de Taro ressurgir des limbes grâce à la biographie que lui consacre l’Allemande Irme Schaber. Puis c’est la fameuse affaire dite de la «valise mexicaine», en 2008, qui permet de mieux connaître son parcours et ses techniques.
On découvre au Mexique trois boîtes contenant 4 500 négatifs : pour l’essentiel des images faites en Espagne par Capa, Taro et David Seymour (alias «Chim») entre l’été 1936 et mars 1939.
Dans ce trésor, 800 négatifs de Taro.
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ROBERT CAPA PHOTOGRAPHIÉ PAR SA COMPAGNE , GERDA TARO, DANS LE FRONT DE SÉGOVIE, DURANT LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE |
La valise a été l’une des vedettes des dernières rencontres d’Arles : pour la première fois, ces images, pour la plupart inédites, étaient présentées en France. Evénement majeur car, comme l’écrit Brian Wallis, de l’International Center of Photography,
«la valise mexicaine ne se réduit pas à un ensemble de négatifs : elle contient des documents cruciaux qui modifient notre vision d’un moment clé de l’histoire culturelle du XXe siècle, les origines du photojournalisme moderne».
Hélas l’exposition à Arles, par sa densité même, était un peu rebutante. Guère plus éclairante fut la projection d’un documentaire de Trisha Ziff, qui mêlait confusément l’histoire lacunaire des négatifs et des témoignages sur la guerre d’Espagne.
Ce n’est qu’avec la publication, cet automne, d’un gros ouvrage chez Actes Sud - reproduisant l’ensemble des négatifs de la valise, accompagnés de textes des meilleurs connaisseurs des travaux de Capa et Taro - qu’on a pu enfin se pencher calmement sur l’affaire et mieux évaluer le rôle de chacun dans ce «moment clé» de l’histoire de la photo.
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SUR LA PHOTO, DE FRED STEIN (PARIS 1935), GERDA TARO ET ROBERT CAPA. DANS LE MUSÉE D'ART DE STUTTGART, ALLEMAGNE, EN JANVIER 2010, RÉTROSPECTIVE DÉDIÉE À GERDA TARO
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Rouleau. La déception fut de ne pas trouver dans la valise le rouleau dont fut extrait la fameuse - et problématique - image de Mort d’un soldat républicain, qui fit beaucoup pour la notoriété de Capa.
Mais il y avait là-dedans d’autres richesses, des éléments essentiels pour comprendre la genèse d’une série cardinale du photojournalisme.
Quand le couple le plus célèbre du reportage photo part à Barcelone, en août 1936, Taro utilise un Rollei au format carré, Capa un Leica de format rectangulaire.
Il est donc facile de distinguer leurs travaux. En février 1937, Taro passe au Leica tandis que Capa utilise un Contax, ces deux appareils produisant des négatifs de même format (24 x 36) : les attributions deviennent alors plus délicates, d’autant que les crédits indiquent «photo Capa & Taro».
Dans le livre, Kristen Lubben se livre à une subtile exégèse, rouleau par rouleau. Jusqu’alors, sur la base de son travail au Rollei, on avait prêté à Taro une «vision photographique» dont les principaux traits - appareil tenu bas, un seul individu cadré devant un ciel vide - s’expliquaient en partie par les spécificités de son appareil.
La moisson de nouvelles images montre comment, sur les mêmes sujets généraux, Taro et Capa s’attachaient à des scènes différentes, avec des angles de vue qui leur étaient propres. Ainsi, après la biographie de Imre Schaber, la valise contribue-t-elle à «rétablir Taro dans son rôle de photographe indépendante majeure, digne d’intérêt au-delà de sa liaison avec Capa», comme l’écrit Kristen Lubben.
Gerta en Espagne, par Fred Stein
Cerise sur la valise, l’une des trois boîtes retrouvées au Mexique contenait une série de portraits de Gerda Taro réalisés par Fred Stein, où l’on découvre une jolie fille, un peu garçon manqué, avec une belle aptitude à la pose.
Sa carrière de photo reporter
n’aura duré que onze mois.