Sa famille et son enfance
Noor Inayat Khan était l’arrière-arrière-arrière-petite-fille de Tipu Sultan, le célèbre prince musulman régnant de Mysore, dont les prouesses militaires tant vantées retardèrent l’avancée des forces de la Compagnie des Indes orientales à la fin du XVIIIème siècle.
Le début de son engagement
Dans les années 30, Noor étudia la musique (particulièrement la harpe) au Conservatoire de Paris, et la psychologie infantile à la Sorbonne.
Après l’invasion de la France par l’Allemagne en 1940, Noor, la pacifiste musulmane soufie – qui croyait passionnément au droit à l’indépendance de l’Inde du joug colonial -, fit le choix moral qui décida du cours de sa vie, et de sa mort.
Son combat
Survivant au chaos de l’exode de masse de Paris vers Bordeaux, ils firent une dramatique évasion par voie maritime vers l’Angleterre.
Officier navigant temporaire, elle navigue sous différents noms : Madeleine, Rolande, Marie-Jeanne, Norah Becker.
Après une formation intensive comme opérateur radio, elle fut la première femme dans cette fonction à être infiltrée en France occupée, le 16 juin 1943.
Peu après son arrivée, les Allemands procédèrent à des arrestations massives de résistants.
Elle refusa de donner à la Gestapo la moindre information.
Noor fut envoyée en novembre 1942 à la prison de Pforzheim où, attachée par trois chaînes, à l’isolement total, elle endura pendant dix mois des sévices médiévaux.
Et elle entra dans l'Histoire ?
Le fait de connaître toute la vérité –ou presque toute la vérité – sur Noor ne la rend pas moins paradoxale. Basu, qui fait voler en éclats tant de mythes sur cette “femme musulmane d’origine indienne qui a fait le sacrifice suprême pour la Gande-Bretagne”,
En 1949, Noor reçut la George Cross à titre posthume pour son courage, ainsi que la MBE et la Croix de Guerre. Outre Noor, la George Cross ne fut décernée durant la deuxième guerre mondiale qu'à deux autres femmes, Odette Hallowes et Violette Szabo.
La clé de sa carrière est peut-être que cet enfant d’un foyer libéral et cultivé a choisi son destin librement.
Une héroïne digne de roman
Le charisme de cette princesse-martyr, à l'incroyable destin a inspiré des oeuvres littéraires qui ont en quelque sorte corrompu la vérité des faits. Ainsi ces dernières années, deux romans pittoresques ont enjolivé son histoire au gré des intérêts et des penchants de leurs auteurs :
Plus insolite, il est à noter, qu'un chanteur-compositeur de word music fusion, Geoffrey Ames a dédié son 6ème CD, intitulé Noor à la princesse espionne.
Elle est aussi le sujet de différentes biographies
Déjà dans les les années 50-60, une oeuvre littéraire avait évoqué la vie de cette héroïne. Il s'agit de "Madeleine" de Jean Overton Fuller.
Cependant, la découverte récente de fichiers personnels ont permis de faire émerger à la lumière historique les faits et gestes toujours opaques du SOE et des agents de sa « Section F » (pour laquelle travaillait Noor), qui espionnaient (et mouraient) en France.
Du matériel frais a fait surface lorsqu'en 2005, Sarah Helm, dans" A Life in Secrets", a retracé la biographie de Vera Atkins, l’officier d’État-major du SOE qui, rongée par le remords pour le sort si atroce de tant de ses “filles” de la Section F, a mené une enquête secrète, après-guerre, sur les conditions dans lesquelles elles avaient été trahies et capturées.