• Lyon sous l’Occupation (juin 1940 – août 1944)

     

     

     

    Lyon sous l’Occupation (juin 1940 – août 1944)
     
    Mise à jour le Mardi 29 novembre
    Ecrit par Sylvain Ortega

    « La Résistance se conjugue au présent »Carte interactive

     

    Période de l’Occupation à Lyon. De juin 1940 à août 1944, la France est occupée par l’Allemagne nazie. Lyon devient la capitale de la Résistance, mais aussi après Vichy, celle de la collaboration. Une cartographie a été réalisée par le Centre de la Résistance.
     

    Régis Le Mer, documentaliste au CHRD (Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation) raconte : « Un jour, une personne est venue me voir. Elle voulait en savoir plus sur son grand-père assassiné pendant la guerre. Je lui ai appris qu’il avait été commissaire aux questions juives… C’est certainement la Résistance qui l’a tué. » L’historien est un scientifique. Même si les faits sont toujours brûlants, il ne fait pas dans les sentiments. Recouper les faits, rechercher la vérité, tel le géologue, il analyse les catastrophes du passé afin de prévoir celles du futur.

    « Pour chaque face sombre, une face lumineuse »

    Des lieux, des faits, des hommes, pour nous permettre de suivre l’Occupation pas à pas,

    Régis Le Mer a mis en carte ces lieux d’Histoire.

      

    Il constate « une forte densité et une proximité topographique entre la Résistance et la répression à Lyon. Pour chaque face sombre il y a une face lumineuse ».

      

    Au 50 cours lafayette, une plaque "effacée" par l'urbanisme et la négligence, ou le "devoir de mémoire" face à l'érosion du temps".

     

     

    « On n’a pas envie de vivre avec ça au quotidien »

    Plus proche du noir, ne serait-ce que par la couleur de leur chemise, les miliciens emménagent début juin 1944 au 10 rue Sainte Hélène et au 5 impasse Catelin, aujourd’hui lycée Saint Marc et collège Jean Monnet.

      

    Ces lieux d’éducation deviennent une caserne et une prison.

      

    L’ultra catholique Paul Touvier, chef de la milice, occupe le bureau du principal. Le tortionnaire Henri Gonnet installe sa salle d’interrogatoire dans le bureau de l’infirmière scolaire.

    Difficile pour ceux qui utilisent ces lieux de terreur d’accepter, quelques décennies à peine après, la réalité de ces évènements. « Au lycée St Marc, raconte Jean-François Forges, historien et ancien professeur du lycée, on préfère imaginer que c’est dans les caves que se sont passés les pires moments. On n’a pas envie de vivre avec ça au quotidien ».

    Les lieux de terreur sont redevenus des lieux de vie

    Pourtant, c’est bien d’une salle de classe que s’est jetée la résistante Marguerite Flavien*. Agent de renseignement de la Croix-Rousse et des Jacobins, elle est arrêtée le 10 juin 1944, dénoncée par un agent double pro-nazi. Sans la vigilance de passionnés ou de simples citoyens, Marguerite serait tombée dans l’oubli depuis bien longtemps: sa plaque commémorative disparaît plusieurs fois au gré de l’urbanisme et de l’indifférence des pouvoirs publics.

      

    Modèle des temps présents

    « La Résistance se conjugue au présent », déclare Isabelle Doré-Rivé, directrice du CHRD. Au centre, s’alternent donc des expositions sur la seconde guerre mondiale et sur les Droits de l’Homme (Tchétchénie, Cambodge…). Et lorsqu’on lui demande qui elle considère être un modèle des temps présent, elle cite Pierre Vidal Naquet, cet intellectuel de gauche engagé au quotidien contre la guerre d’Algérie, la torture, le négationnisme et plus récemment, pour la défense des sans papiers…

    Sylvain O. (04/2010)

     

    Carte disponible sur le site de la ville de Lyon:

    Lyon.fr, rubrique « culture », puis « patrimoine »

      

    http://www.culture.lyon.fr/culture/sections/fr/patrimoine__histoire/actualites/nouveau_un_plan_interactif_des_mon

    Ou directement ici: http://www.carto2.lyon.fr/1939-1945/bg/config/lyon/

    *Le livre de Christian Langeois, Marguerite, vient de paraît aux éditions du Cherche Midi

      

    Pour en savoir plus:

      

      Le résistant Pierre Baizet est torturé puis emprisonné à la prison Montluc de Lyon. Il est fusillé à la Doua (Villeurbanne) le 15 mai 1944. Aujourd’hui, un stade porte son nom à Avignon

      

    Le site du lycée Saint Marc :

    http://www.lyceesaintmarc.org/rubriques/gauche/lhistoire-du-lycee

      

      

      

      

     

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