• "LES COMBATTANTS du PETIT BONHEUR" d'ALPHONSE BOUDARD

      

      

      

      

      

    Tout a commencé dans la rue, le meilleur et le pire. Le pire plus souvent. Sans la rue, les petit potes traîne-lattes, certain que je me serais pas fourvoyé guerrier de l’ombre.

      

    J’aurais eu personne à épater.

      

      

    On est dans la guerre, la vraie avec des armes à feu, pour continuer nos jeux de rue…

    nos bagarres de quartier.

      

    Pas plus d’idéal là-dedans que d’orangers à Courbevoie.

      

      

      

    Mais les Fritz ne sont pas encore arrivés, je m’aperçois… j’ai déjà trop divagué de droite à gauche… je traînasse à loisir, puissiez-vous partager mes flâneries avec quelque agrément. Et il me faut encore vous brosser un peu les décors… et surtout les personnages alentours.

      

      

    Au-dessous de chez nous, c’était donc le café d’Anatole… son bouge plutôt… les murs qui n’avaient pas été repeints depuis le septennat de Monsieur Fallières… la calbombe unique sans abat-jour qui pendait au plafond, pleine de chiures de mouches.

    Une peinture murale sur le côté…

      

      

    On distinguait tout de même sous la crasse le sujet… un jeune garçon qui pissait dans une rivière. L’inscription au-dessus en lettres blanches :

      

    « Ne buvez jamais d’eau ».

      

    Superfétatoire le conseil… ils risquaient pas, les clients, de se pointer au rade pour s’humecter à l’eau d’Évian.

      

    Tous les jours, Anatole, il se dévouait comme une vraie petite sœur des pauvres pour faire boire un gâteux alcoolique qui n’arrivait plus à tenir son verre tant il tremblotait. « Faut bien se rendre service entre Français »…

      

    Madame Henriette commentait.

      

    C’était elle qui lui sortait le porte monnaie de la fouille à Pépère bloblote. Elle montrait bien à tout le monde… qu’elle prenait juste le compte. Les malveillants pouvaient rien trouver à redire.
    (…)
    Ça nous remontait dans le temps de nos terrains vagues. A présent notre XIIIème… on n’y retrouve le passé que par lambeaux épars… des morceaux au milieu des buildings… des Euro-Marchés nouvelle race de magasins agressifs ! Notre enfance, c’était encore la civilisation des concierges.

     

     

    Alphonse Boudard, Les combattants du petit bonheur. Prix Renaudot 1977. Éditions La Table Ronde.

     

     

     

     

      

      

    Les Combattants du petit bonheur est un roman d'Alphonse Boudard publié en 1977 aux Éditions de la Table ronde et ayant reçu le prix Renaudot la même année ( livre de poche et autres éditeurs)

      

      

    Résumé :

    Alphonse Boudard raconte sa jeunesse dans le 13e arrondissement de Paris, aux alentours de la place d'Italie, pendant la Seconde Guerre mondiale.

      

      

    Après avoir tenté de quitter Paris en vélo en juin 1940, il doit faire demi-tour au niveau d'Orléans et rejoindre la capitale. L'hiver 1940 est rude : le froid, les privations alimentaires ont raison des plus faibles.

      

      

    Parmi les mauvais garçons qu'il fréquente, certains rejoignent le camp du maréchal Pétain. Les rivalités entre bandes font qu'il s'engage du côté des futurs vainqueurs.

      

      

    Employé dans une imprimerie située à Glacière, il est recruté par un réseau de la résistance et part rejoindre un maquis en Sologne au printemps 1944. Il y découvre une organisation boy-scout inefficace. Après le massacre de la section qu'il devait rejoindre, il décide de rentrer sur Paris. Il participe alors à la Libération de Paris en étant présent près de la place Saint-Michel.

      

    Analyse :

    Ce livre se distingue par un style populaire, utilisant beaucoup d'argot, et par le souci de faire un récit sans emphase de la vie dans le Paris populaire pendant la Seconde Guerre mondiale.

      

    Engagé dans le bon camp un peu par hasard, Boudard retrace l'itinéraire d'un gamin plus préoccupé par le « cul des filles » que par l'occupant et toujours méfiant vis-à-vis des partis de quelque bord qu'ils prétendent être.

     

     

     

     

     

     

     

      

     

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