• Le REGIMENT de la CHAUDIERE

     

     

    A nos "cousins" et amis Quebécois qui ont grandement contribué à libérer l'Europe, et dont l'histoire est pourtant méconnue. Les Fusiliers Mont Royal, le Régiment de Maisonneuve et les "gars de la Chaudière" furent les trois régiments de Canadiens francophones de la bataille de Normandie. Voici l'histoire de cette magnifique unité.

     

    Insigne du Régiment sur lequel figure la devise AERE PERENNUIS (Plus dur que l'airain)

    ORIGINES 

    Le régiment de la Chaudière est né le 15 décembre 1936, de la fusion du Régiment de Dorchester et Beauce et du 5th Machine Gun Battalion. Sa devise , Aere Perennius (plus solide que l'airain) fut proposée par le major Gavan Powers et rapidement adoptée. L'écusson retenu représente deux mitrailleuses entrecroisées, surmontées d'un castor supportant une fleur de lys. Au bas de l'insigne, figure la devise régimentaire sur un bandeau d'oriflamme terminé par deux feuilles d'érable. Cet ecusson sera finalement approuvé le 1er juillet 1938 par le roi Georges V.

    Jusqu'en 1939, le Régiment de la Chaudière est une unité de milice fédérale, seulement constituée à l'occasion d'exercices périodiques. Lorsque l'Europe tente de s'opposer aux déferlantes nazies, le Canada ne compte tout au plus que 4500 soldats de métier, tous grades confondus. Au camp d"été de 1939, les "Chaud" sont au nombre de 26 officiers, 207 officiers et soldats. Mais, la menace Allemande est prise très au sérieux et le 1er septembre 1939, la totalité du Régiment est mobilisé : on compte alors 4 compagnies de combat, une compagnie hors rang et un QG. Les tableaux d"effectifs sont loin d'être réalisés car on comptabilise péniblement un effectif total de 250 hommes : un bataillon !.

    En septembre 1940, le Régiment de la Chaudière quitte le Quebec pour le New-Brunswick , la petite ville de Sussex est choisie comme destination première. Quelques mois plus tard, le lieutenant colonel Bouchard quitte le commandement de l'unité, ce au grand regret de ses hommes : on lui devra "l'âme des gars de la Chaudière" à qui les valeurs qu'il aura inculquées seront un précieux allié en Normandie, moins de quatre ans plus tard. Dans les mois qui suivront, les journées seront en grande partie consacrées à l'entrainement au tir et au combat. Le départ pour l'Europe a finalement lieu le 21 juillet 1941. Le régiment est embarqué à Halifax, à bord du H.M.T Strathmore ; il accoste en Ecosse (Greenock) après neuf jours de traversée. La guerre venait réellement de commencer pour les boys de la Chaudière.



    Ecusson d'epaule porté sur le Battle Dress


    Le Lt-Colonel John L. Reiman, chef de corps du 15 décembre 1936 au 16 janvier 1940


    Le Lieutenant-Colonel Georges L. Bouchard en poste du 16 janvier 1940 au 25 janvier 1941


    Le colonel Paul Mathieu succède à Georges Bouchard, il conduira l'action des Chauds en Normandie, jusqu'au 23 novembre 1944.

    PREPARATIFS

    L'année 1942 est marquée par un entrainement à la défense de zone, Hitler conservant intact son plan de débarquement en Angleterre. ainsi, les exercices "Leapfrog", "Pete", "Hardener", "Conqueror" seront destinés à tester les positions des unités en cas d"invasion. Alors que s'éloigne progressivement cette menace, la mise à niveau des Chaud. s'oriente dès lors vers des shémas de combat privilégiant l'offensive et l'endurance. La préparation au débarquement s'amorce, alors que le chef de corps , le colonel Power (créateur de l'insigne régimentaire) doit céder sa place à Paul Mathieu, qui conduira l'assaut en Normandie. Le mois de juillet 1943 sera crucial pour les Canadiens : c'est à ce moment que sera prise la décision d''intégrer la 3ème division d'infanterie aux plans d'assaut du Jour J. L'entrainement devient alors intensif : la petite unité de milice est devenue un Régiment d'Elite. Les derniers préparatifs sont d'ordre matériel : les vieux chars Ram et Valentine sont remplacés par des Sherman à peine sortis des usines.

    L'embarquement commence le 1er juin 1944 ; il est terminé deux jours plus tard. on distribue alors à chaque homme des rations d'urgence, deux boites de rations traditionnelles, une ceinture de sauvetage et ...200 francs Français. Le moral des Chauds est alors au plus haut, avec de surcroît le désir inébranlable de venger l'hécatombe de Dieppe. L'amiral Ramsay, chef de la force navale est aussi confiant que les Canadiens :"Ce que Philippe d'Espagne n'a pu accomplir, ce que Napoléon a tenté et n'a pu accomplir, et ce qu'Hitler n'a jamais eu le courage de tenter, nous sommes sur le point de l'accomplir et avec la grâce de Dieu, nous le ferons". Les compagnies A et B seront les premières jetées dans la bataille, derrière le Queen's Own Rifle of Canada, autre unité de la 3ème D.I Canadienne.

    Organigramme du Régiment en juin 1944

    Chef de Corps : Colonel Paul Mathieu

    Adjoint : Major G.L Taschereau

    Adjudant de Régiment : Capitaine G. Beaudry

    Officier "Renseignement" : Lieutenant J.G Leroux

    Officier "Transmissions" : Lieutenant W. Thirdwall

    _________________________________________

    Compagnie A : Major Lapointe

    Compagnie B : Major F. L'Espérance

    Compagnie C : Major G. Sévigny

    Compagnie D : Major G.O Taschereau

    Compagnie Support : Major P. Labrèque

    Compagnie Hors Rang : Major Major J. Laliberté

    Message du Général Crerar (commandant la Première Armée Canadienne) avant le déclenchement d'OVERLORD


    Dans l'impossibilité de m'adresser à chacun d'entre vous, je désire par ce message personnel, communiquer à tous les officiers, gradés et hommes de troupe de l'Armée Canadienne les pensées que j'éprouve à l'approche de l'heure de nous lancer dans la bataille

    J'ai pleine confiance que nous saurons affronter les épreuves qui nous attendent. Notre entrainement et notre matériel sont de premiers ordre. Nos chefs, tant supérieurs que subalternes, connaissent à fond leur métier. Canadiens, nous sommes, héritiers des caractéristiques militaires qui ont inspiré la crainte à l'ennemi pendant la dernière grande guerre. Sa crainte sera encore plus grande avant que la guerre actuelle ne soit terminée.

    Les unités Canadiennes prenant part à l'assaut joueront un role essentiel. Les plans, les préparatifs, les méthodes et la technique qui seront employés reposent sur les connaissances et l'expérience acquises et payées par la 2ème division Canadienne à Dieppe. L'utilité de cette opération hasardeuse ne saurait être sous estimée. Elle se sera révéléele prélude essentiel de notre succès prochain et définitif.

    Nous abordons cette phase décisive de la geurre avec pleine foi, en notre cause, avec une calme confiance en nos capacités et avec la détermination bien arrêtée d'achever promptement et définitivement cette tâche que nous sommes venus accomplir outre-mer.

    De même qu'en 1918, les Canadiens, en Italie et en Europe nord-occidentale, attaqueront l'ennemi sans répit jusqu'a ce que, à une époque prochaine, les armées alliées convergentes se rencontreront et nous nous trouverons, dans la victoire avec nos camarades du premier corps Canadien

    H.D.G Crerar, lieutenant général

     

    Assaut sur Juno Beach : le Régiment de la Chaudière débarquera sur le secteur de plage WHITE RED en second rideau derrière le Queen's. Bernières sur Mer est le premier objectif de la matinée du 6 juin.

     

     

    La compagnie A du major Hughes Lapointe neutralise vers 11h 15 un position Allemande de 6 canons de 88 mm, avec l'appui des Sherman du Fort Garry Horse (2ème Brigade Blindée). Après un combat assez bref mais violent, la batterie est enlevée et une cinquantaine d'Allemands sont capturés. Quant aux pièces d'artillerie, le bombardement les avaient déjà détruites... Au même moment, le village de Bény sur Mer est libéré par la compagnie C du major Sevigny, qui se porte ensuite vers Basly. Débarquée plus tardivement, la compagnie B essuiera les plus lourdes pertes supportées le 6 juin par le Régiment. L'unité du major l'espérance donne l'assaut à la batterie côtière de Moulineaux équipée de pièces de 105mm, faisant au passage 40 prisonniers, dont certains sont des Polonais. La compagnie D, prévue en reserve .

    LE JOUR J

    Après une traversée tumultueuse, les hommes sont reveillés à 4h30 ce 6 juin 1944 et embarquent dans les Landing Craft Assault. Face aux péniches des premières vagues, le clocher de Bernières sur Mer se dessine a travers un épais rideau de fumigènes. Les bombardements de préparation ont déjà enflammé les côtes Normandes lorsque les barges s'ouvrent. L'assaut sur Juno se révèle bien plus délicat que prévu en raison de la mer rendue démontée par la tempête : plusieurs L.C.A s'écrasent contre des récifs, les chars D.D ne peuvent être mis à l'eau qu'à 500 ou 600 mètres des côtes. Les hommes du Queen's Own Rifles of Canada sont pourtant en route pour Bernière, non sans avoir essuyé de lourdes pertes, lorsque le Régiment de la Chaudière prend pied sur le secteur Nan white de Juno Beach.Il est 08h 32... Amassés le long d'un mur brise-lames, les premières troops des compagnies A et B s'engagent dans les terres et atteignent Bernières sur Mer à leur tour : ils sont accueillis par une population Française enthousiaste, au milieu des décombres et des ruines.... La Normandie paye déjà le prix de la liberté.

    A Bernières sur Mer, les privates du Régiment de la Chaudière sont accueillis par la population Normandie. On remarquera au premier plan le mur brise-lames en béton et la brèche ouverte lors de l'assaut.

     

     

    Messe célébrée en Normandie par le capitaine Aumonier Huard, quelques jours après le débarquement.

    Le Régiment de la Chaudière poursuit sa progression et s'installe pour la nuit autour de La Mare, en direction de Colomby sur Thaon. Lorsque les hommes commencent à creuser leurs emplacements de combat, ils sont pris à partie par une colonne ennemie, parvenue à s'infiltrer à l'intérieur du dispositif. Au soir du 6 juin 1944, le Régiment de la Chaudière a atteint tous les objectifs que le SHAEF lui avait attribués, même si les abords de Caen ne sont pas atteints. Au total les pertes subies lors de cette première journée de combats s'élèvent à 105 hommes (tués, blessés et prisonniers) alors que dans sa totalité, la division Canadienne aura perdu 960 hommes.

    Dans la nuit du 6 au 7 juin, une contre attaque Allemande est lancée en direction de la Mare par des éléments du Grenadier Regiment 736 de la 716ème D.I, renforcés par des blindés (probablement le Panzerjäger-Abteilung 716). Cette attaque de nuit sera en grande partie subie par la compagnie A, a qui elle coutera plusieurs morts, de nombreux blessés, mais aussi des prisonniers. L'ennemi, pour sa part, aura laissé une trentaine de morts et blessés ainsi que dix sept blindés sur le terrain.

     

    Entre le 7 et le 11 juin, le régiment se déplacera vers le sud en empruntant Colomby sur Thaon, Fontaine Henri et Barbière, Bray puis enfin Rots. Dans cette dernière localité, de violents combats aboutiront à la mise en fuite de l'occupant nazi (12e SS Panzer "Hitlerjügend) grâce à un assaut combiné de la compagnie A et du 45e Royal Marines. Jusqu'au 17 juin, les Chauds vont prendre position à Rots, situé d'ailleurs à quelques emcablures de l'aérodrome de Carpiquet. Dès lors, le régiment est désigné pour relever le Canadian Scottish Regiment à Putot en Bessin ; il s'agit alors d'asseoir les positions alliées, aussi les Canadiens observeront une période statique jusqu'au 27 juin , où il sont relevés par la 49th British Division et partent désormais se réorganiser sur le Vey ou ils demeureront jusqu'au 3 juillet 1944. La guerre de position se prolonge et Caen n'est toujours pas tombé, les champs et fossés sont remplis de cadavres d'hommes et d'animaux, une odeur pestilentielle règne sur ce qui fut une région paisible et verdoyante. La Normandie n'est plus qu'un vaste champ de bataille auquel les cratères de bombes et les villages aux maisons effondrées confèrent des allures d'apocalypse. Le débarquement fut un évènement chargé d'espoir et inoubliable par la liberté qu'il apportait ; il fut aussi un long calvaire dans les semaines qui suivirent, autant pour la population que les soldats alliés.Entre le 7 et le 11 juin, le régiment se déplacera vers le sud en empruntant Colomby sur Thaon, Fontaine Henri et Barbière, Bray puis enfin Rots. Dans cette dernière localité, de violents combats aboutiront à la mise en fuite de l'occupant nazi (12e SS Panzer "Hitlerjügend) grâce à un assaut combiné de la compagnie A et du 45e Royal Marines. Jusqu'au 17 juin, les Chauds vont prendre position à Rots, situé d'ailleurs à quelques emcablures de l'aérodrome de Carpiquet. Dès lors, le régiment est désigné pour relever le Canadian Scottish Regiment à Putot en Bessin ; il s'agit alors d'asseoir les positions alliées, aussi les Canadiens observeront une période statique jusqu'au 27 juin , où il sont relevés par la 49th British Division et partent désormais se réorganiser sur le Vey ou ils demeureront jusqu'au 3 juillet 1944. La guerre de position se prolonge et Caen n'est toujours pas tombé, les champs et fossés sont remplis de cadavres d'hommes et d'animaux, une odeur pestilentielle règne sur ce qui fut une région paisible et verdoyante. La Normandie n'est plus qu'un vaste champ de bataille auquel les cratères de bombes et les villages aux maisons effondrées confèrent des allures d'apocalypse. Le débarquement fut un évènement chargé d'espoir et inoubliable par la liberté qu'il apportait ; il fut aussi un long calvaire dans les semaines qui suivirent, autant pour la population que les soldats alliés. 

    LA BATAILLE POUR CAEN

    Entre le 7 et le 11 juin, le régiment se déplacera vers le sud en empruntant Colomby sur Thaon, Fontaine Henri et Barbière, Bray puis enfin Rots. Dans cette dernière localité, de violents combats aboutiront à la mise en fuite de l'occupant nazi (12e SS Panzer "Hitlerjügend) grâce à un assaut combiné de la compagnie A et du 45e Royal Marines. Jusqu'au 17 juin, les Chauds vont prendre position à Rots, situé d'ailleurs à quelques emcablures de l'aérodrome de Carpiquet. Dès lors, le régiment est désigné pour relever le Canadian Scottish Regiment à Putot en Bessin ; il s'agit alors d'asseoir les positions alliées, aussi les Canadiens observeront une période statique jusqu'au 27 juin , où il sont relevés par la 49th British Division et partent désormais se réorganiser sur le Vey ou ils demeureront jusqu'au 3 juillet 1944. La guerre de position se prolonge et Caen n'est toujours pas tombé, les champs et fossés sont remplis de cadavres d'hommes et d'animaux, une odeur pestilentielle règne sur ce qui fut une région paisible et verdoyante. La Normandie n'est plus qu'un vaste champ de bataille auquel les cratères de bombes et les villages aux maisons effondrées confèrent des allures d'apocalypse. Le débarquement fut un évènement chargé d'espoir et inoubliable par la liberté qu'il apportait ; il fut aussi un long calvaire dans les semaines qui suivirent, autant pour la population que les soldats alliés.En ce début du mois de juillet, l'avancée alliée est sensible sans être foudroyante. Afin de permettre aux Américains de percer jusque dans le sud de la Manche, Montgomery a réussi à attirer le gros de la VIIème Armée à l'Est du dispositif allié, c'est à dire en secteur Anglo-Canadien. 

     

    Pas moins de 13 divisions dont la moitié sont des Pz Div ou des SS Pz Div s'y trouvent concentrées. Les affrontements seront terriblement meurtriers, mais la tête de pont sur l'Odon sera preservée ce au prix de lourds sacrifices. Ainsi, la 15eme Scottish Division perdra à elle seule 2700 hommes en trois jours.

    L'aéroport de Carpiquet est tenu par la Hitlerjugend de Kurt Meyer, division fanatisée à laquelle ont doit le massacre de soldats du Regina Rifles, le 8 juin. Les élements ennemis sont retranchés dans des casemates de béton repartis au sud et au nord de la zone. La prise de Carquipet est confiée à la 8ème Brigade renforcée par le Royal Winnipeg Rifles, le Sherbrooke Fusiliers (2ème Brigade Blindée) et trois squadrons de Funnies appartenant à la 79ème Armoured Division Britannique. Les Canadiens disposent en outre d'un appui aérien (2 escadrilles de Typhoons) et des canons de gros calibre des bâtiments Britanniques HMS Rodney et HMS Roberts

    Carte des opérations pour la prise de CAEN en juillet 1944

     

    L'approche de Carpiquet se déroule sans problème majeur jusqu'aux abords des ouvrages bétonnés ou un véritable déluge de feu bloque les Canadiens ; malgré l'intervention de char "Crocodile" lance-flammes, les SS conservont leurs positions pendant huit heures au cours desquelles les combats seront d'une rare intensité. L'élan allié est brisé, le Royal Winnipeg Rifle perd 132 hommes dans l'affrontement. Durant cinq jours et cinq nuits, l'enfer descendra à Carpiquet ; le 9 juillet 1944, le côté Sud est toujours Allemand. L'opération Windsor laissera un souvenir amer au régiment de la Chaudière, très durement éprouvé d'autant que les combats ont séparé l'ont séparé en deux groupes : les compagnies A et D au sud et les compagnies B et C au nord de Carpiquet. La position tombera finalement le 10 juillet ; les Chauds se dirigent finalement vers Les Jumeaux (Bretteville sur Odon) - voir carte - ou ils relèvent la 15th Scottish Division jusqu'au 12 juillet pour se positionner à Cambe et permettre aux troupes de se réorganiser. En 8 jours, la Chaudière a perdu 176 hommes (53 morts et 123 blessés).

     

    Le major Hughes Lapointe, à droite, commandant la Compagnie A échange quelques mots avec Maurice Desjardins, correspondant de guerre

     

    Caen, dont il ne reste que des ruines fumantes au milieu de quelques maisons éparses, miraculeusement épargnées, est toujours Allemande et ce 18 juillet 1944, les Anglo-Américains lancent les Opérations Goodwood et Atlantic. Le régiment de la Chaudière participe à Atlantic et après la plus importante attaque aérienne de l'histoire (2000 avions en soutien), le 2ème Corps Canadien ainsi que les 1er et 8ème Corps Britanniques se lancent aux abords de Caen par le Sud-Est. Le régiment de la Chaudière se dirige vers Colombelles (Voir carte ci-dessus) ou les compagnies B et C sont violemment prises à partie à la hauteur des usines metallurgiques et du chateau fortifié. Après plusieurs heures de combat ininterrompu, les Chauds parvenaient non sans mal a dépasser la position et faire route vers Bellemaist, qui se rendait dans la soirée, au prix d'une centaines de pertes supplémentaires dont 25 morts.

    Les Canadiens se retirent du dispositif pour aller relever le 8th Queen's et se remettre en condition , puis se placent finalement en position défensive jusqu'au 31 juillet en secteur Est . Caen est désormais aux mains des alliés, qui la garderont définitivement. Les premiers libérateurs verront sortir, par grappes, quelques uns des 10.000 Caennais restés sur place malgré la violence des bombardements. Chacun se souviendra de visages soulagés mais sans débordement de joie, d'une émotion sourde et contenue, celles de gens enfin libres mais ayant perdu jusqu'à l'indispensable. Dans la nuit du 30 au 31 juillet 1944, les Chauds sont à leur tour relevés par le Lake Supérior Regiment (2ème DI Canadienne) après 55 jours de combats d'une dureté extrême. Une indispensable semaine de repos les attend avant de regagner le front.

     


    La bataille de Normandie repris le 10 aout pour les Canadiens de la Chaudière avec la phase 2 de l'opération "Totalize",dont l'objectif était la prise de Falaise alors que l'étau allié se refermait inexorablement sur la 7ème Armée. Les villages de La Croix et du Val sont atteints par les Chauds dès la fin de journée puis poussent la progression vers Grainville-Langannerie, dans la soirée. Sur place, une violente riposte Allemande provenant du bois du Quesnay bloque l'avance du régiment ; de nouvelles pertes Canadiennes ponctuent cet affrontement, survenu à l'endroit ou la resistance Allemande est réputée la plus solide.

    Un nouvel assaut est alors déclenché pour s'emparer de Falaise. Le Régiment de la Chaudière est placé en direction de Rouvres, dont il doit s'emparer... Ce qui sera fait dans la soirée après avoir fait 175 prisonniers dans les rangs Allemands sans subir de pertes excessives, grâce au précieux apports des chars Kangaroos. En fait, les pertes les plus lourdes de la journée seront à mettre au crédit d'une tragique erreur d'objectif, la compagnie Support se retrouvant sous le feu d'un bombardement de la R.A.F.. Plusieurs hommes sont tués ou blessés, deux sections de chenillettes Bren sont détruites.. Le 16 aout marquait la fin des espoirs Allemands quant au rétablissement du rapport de force, le front Normand venait de s'effondrer, depuis l'echec de l'opération Luttich et la chute de Mortain . La "poche de Falaise" allait se révéler le cercueil de la 7ème Armée... Dès lors, le Régiment de La Chaudière est placé en position defensive, interdisant aux éléments ennemis de percer l'étau, qui sera fermé dès le 20 aout par la 1ère Division Blindée Polonaise à Chambois. Le 25 aout 1944, la bataille de Normandie est terminée pour les alliés comme pour le Régiment de la Chaudière... La guerre n'est pas pour autant achevée et les Chauds écriront leur nom sur le livre de l'héroïsme en de maintes occasions jusqu'au 8 mai 1945. Mais cela est une autre histoire.

    Un jeune SS fait prisonnier par des "privates" de la Chaudière

    BIBLIOGRAPHIE

    LE REGIMENT DE LA CHAUDIERE Jacques Castonguay et Armand Ross. Ed Regiment La Chaudière, 1983

    GOODWOOD, BOMBARDEMENT GEANT Georges Bernage et J.P Benamou. Editions Heimdal , 1994

    REMERCIEMENTS

    A Paul Arvis (Webmaster d'HISTOIRE.ORG) pour l'envoi d'une superbe documentation

    A Jean Merette et Evelyne Bouchard, amis Quebecois du groupe de reconstitution du Régiment de la Chaudière



    SOURCES

     

    http://stephane.delogu.pagesperso-orange.fr/la-chaudiere.html

      

      

      

     

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