• Le paysan devient roi sous l'occupation

     

    Le paysan devient roi ! 
     
    Pour se faire pardonner ses gains, il est relativement généreux : 300 000 Parisiens ont bénéficié en 1941 de ses « colis familiaux ». Les curés s'entendent fort bien à lui faire sortir un peu de ses surplus ; ne disposent-ils pas du secret de la confession ? Les paysans camouflent la plus grande partie de leurs réserves : il faut souvent la menace, surtout dans les régions ouvrières, pour les leur faire livrer.
     
    Par contre, ils ne s'opposent jamais à la réquisition des occupants qui paient bien. Et, dans les trains, on les voit tailler à même des miches de pain blanc et piocher dans des pots de beurre. Le paysan a conquis une sorte de royauté ; il en profite comme d'une revanche sur les temps anciens où il était le parent pauvre.
     
    A partir de 1942, les départements agricoles sont les seuls où les naissances l'emportent sur les décès ; et même, la paysannerie se nourrissant mieux qu'avant la guerre, la proportion de la mortalité régresse en son sein.
     
     
     
     
     
     
    le retour à la terre du gouvernement de Vichy en 1940
     
     
     
    Le gouvernement prône le retour à la terre et, malgré l'absence des 700 000 paysans prisonniers, tout le monde s'y met avec enthousiasme.
    Pendant quatre ans, être fermier sera la vocation rêvée.
     
    On élève des poules, on cultive des bacs de salades sur les balcons ; le rutabaga fleurit dans les jardins à la française ; au printemps, les jardins publics se hérissent de « rames » à petits pois, on récolte des pommes de terre dans les jardins du Luxembourg et des Tuileries ; les fumeurs entretiennent amoureusement quelques plants de tabac.
     
    Le Maréchal lui-même loue une propriété à Charmeil, près de Vichy, où il fait élever les agneaux enrubannés qu'on lui offre à l'entrée des villes.
     
     
     
     
    paysan pendant l'occupation
     
     
     
    Vichy ordonne la mise en culture (volontaire ou forcée) des terres abandonnées et particulièrement des grands espaces de Sologne et de Grau. Les jardins ouvriers sont encouragés, dotés de subventions, de conseils, d'instruments.
     
    Sous la surveillance plus ou moins exacte de commissions de contrôle, on voit se grouper dans les établissements religieux, les usines, les bureaux, tous ceux qui n'ont pas oublié leurs origines paysannes.
     
    Financièrement et psychologiquement, le gouvernement encourage également le retour à la terre.
     
     
     
     
    jardins ouvriers du gouvernement de Vichy
     
     
     
     
     
     
    les journaux chantent le courage et l'intelligence de ceux (ils sont 25 000 paraît-il) qui ont su revenir à la terre pour mieux manger sans doute, mais aussi pour faire revivre une parcelle de sol français .
     
    Afin de réduire le gaspillage , on mobilise les enfants des écoles pour la récolte des châtaignes et des glands.
     
    La lutte contre le doryphore est intensifiée.
     
    Le service civique rural organisé. Le remembrement favorisé.
     
    Dans la volonté de ne laisser aucun lopin de terre inutilisé, on ira jusqu'à mettre en culture le jardin des Tuileries. Une fois mûres, les tomates, poussées à la place des fleurs, seront distribuées au Secours national.
     
    Mesures spectaculaires à l'influence limitée.
     
     
     
     
    surfaces cultivees pendant l'occupation
     
     
     
     
    De 1940 à 1944, les surfaces cultivées diminuent de 16 % pour le blé, de 22 % pour les betteraves sucrières, de 29 % pour l'avoine et l'orge. Elles n'augmentent sensiblement que pour les légumes frais et pour les cultures oléagineuses (colza, oeillette, navette) où elles passeront de 9 000 hectares à 267 000.
     
    Quant aux récoltes, comment ne diminueraient-elles pas dans un pays où les engrais font défaut ainsi que les machines neuves, l'essence, les semences sélectionnées et jusqu'aux fers à chevaux depuis que l'armée allemande s'est emparée des stocks de l'unique usine de Duclair ?
     
     
     
     
    la queue devant les boutiques sous l'occupation
     
     
     
    Pour contrarier quelque peu l'effet des hausses, le gou-vernement s'efforce de favoriser les familles nombreuses, ainsi que les catégories sociales financièrement les plus démunies.
    Il institue la carte nationale de priorité accordée aux mères de famille ayant au moins 4 enfants de moins de 16 ans (ou 3 de moins de 14 ans, ou 2 de moins de 4 ans), aux femmes enceintes et aux mères allaitant un enfant.
     
    Ces cartes permettent d'échapper (parfois non sans querelles et incidents) aux queues qui rassemblent des centaines de personnes devant la boutique, souvent close du boucher, de l'épicier, du charcutier.
     
     
     
     
     
    files d'attente pendant l'occupation
     
     
     
     
    Elles ont pourtant été interdites, ces files d'attente (à Lyon d''abord, puis à Paris, le 1" juillet 1941) ;
    on croit les éviter en multipliant les inscriptions, mais elles se reforment chaque fois que la plus petite denrée en vente libre apparaît dans un quartier.
     
     
     
    Faire la queue
     
     
    Faire la queue est devenu une sujétion, un divertissement, un métier.
    Il y a la queue à relais faite par les membres d'une même famille qui se succèdent d'heure en heure le long du trot-toir:
     
    La queue à surprise qui consiste à attendre la voiture de l'épicier sans savoir ce que la voiture lui apportera. Et parfois, elle est vide...
     
    Les mères de famille nombreuse échappent du moins à cette astreignante discipline où les bavardages, la lecture et le tricot ne font oublier ni le froid ni la pluie...
     
     
     
    « Docteur PETIOT " Docteur lucifer " Bernard FERRAND, Prêtre catholique, MORT pour la FRANCE »
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