• Le CINEMA FRANCAIS sous l'OCCUPATION......

     

     

     

    Saviez-vous que Fernandel et Elvire Popesco souriaient aux côtés

    de Goebbels à Berlin, en 1939?

    Que Martine Carol fut découverte par le «mystérieux Dr Greven»,

    patron de la firme allemande Continental à Paris?

     

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    Que le 2 décembre 1940 Vichy créa le COIC, ancêtre du Centre national de la cinématographie, dont certains collaborateurs, comme Robert Buron

    et Christine Gouze-Rénal, résistèrent à partir de 1944 ?

     

    Qu'en novembre 1939 Jean Renoir publia un projet de réorganisation du cinéma français où

    il déclarait:

     

    «Quant aux producteurs en "ich" ou "zy",

    on ne veut pas les chasser, mais les employer à titre étranger»?

     

    Le Parfum de la dame en noir : photo Louis Daquin, Marcel Herrand

     

     

    Que Louis Daquin, principal épurateur communiste à la Libération, débuta en 1941 avec Nous les gosses, film patronné par

    patronné par Georges Lamirand, secrétaire général à la Jeunesse?

     

    Daquin, à qui je rappelais qu'il s'était porté volontaire en 1941 pour diriger les actualités de Vichy, avoua sa ? naïveté?

     

     

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    Des révélations de ce genre, l'album de René Chateau,

    Le Cinéma français sous l'Occupation (1940-1944), en apporte ou en confirme beaucoup, dérisoires, infâmes, petites et grandes.

     

    Elles sont d'autant plus irrécusables que l'auteur

     

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    Danièle DARRIEUX 

     

     

    intervient à peine, préférant reproduire, en les mettant efficacement en page, près d'un millier d'affiches, de photographies et de documents, souvent inédits, d'articles de presse.

     

     

    Arletty

     

    On retient d'Arletty, qui n'a jamais tourné pour la Continental, sa Madame Sans-Gêne réalisée par Roger Richebé (1941) et ses rôles magnifiques chez Carné: Les Visiteurs du soir (1942) et Les Enfants du para­dis (1943-45). 
     

    Mais, à la Libération, elle est arrêtée et jugée à cause de sa liaison amoureuse avec un général de l'armée allemande.

     

     

    L'ensemble est captivant parce qu'il donne à voir, presque au jour le jour, l'évolution d'un cinéma qui fleurit sous la botte, utilise tous les talents (les dialogues de Nous les gosses sont de Marcel Aymé) et, malgré quelques «épurés» notoires, sort de la guerre sans trop de dommages. 

     

    Pourquoi René Chateau, distributeur des films de James Dean et de Bruce Lee, ancien associé de Belmondo et éditeur, en vidéo, de La Mémoire du cinéma français, est-il devenu historien?

     

    «Pour y voir clair, répond-il.

     

    Depuis plus de vingt ans, j'accumule des documents. J'achète des affiches à Drouot.

    On m'envoie des raretés de partout.

     

    J'ai aussi rencontré des témoins.

     

    Aucun, sauf Louis-Emile Galey, qui dirigea le COIC, ne m'a vraiment parlé.

     

    Amnésie? Honte?

    Pierre Chenal,

    Suzy Delair,

     

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    Guerre 1939-1945. Suzy Delair, Viviane Romance, Junie Astor et Albert Préjean partant pour la présentation à Berlin du film d'Henri Decoin "Premier rendez-vous". Paris, Gare de l'Est, mars 1942

     

    Louis Daquin, Arletty et 

     

    beaucoup d'autres n'avaient que de vagues souvenirs.

     

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    Charles Trenet, chanteur et compositeur français, et Corinne Luchaire. Paris, mars 1941

     

     

    Jean-Paul Le Chanois,

    qui, bien que juif et communiste, travailla à la Continental,

    affirmait qu'il était là pour "rouler" les Allemands!»

     


    Un ami de Göring Au-delà des anecdotes, l'ouvrage traite en détail des structures de la production française.

     

    On y apprend ainsi qu'en 1940 Tobis-Films, une maison allemande liée dès l'avant-guerre au cinéma français, a produit Nuits de feu, de Marcel L'Herbier,

     

     

    et Remontons les Champs-Elysées, de Sacha Guitry.

     

    «On ne comprend rien à cette histoire, insiste Chateau, si l'on ignore les liens étroits entre Berlin et Paris.

     

    Un homme joue un rôle déterminant.

    C'est Alfred Greven, un ami de Göring.

    Il a été le producteur

     


    du Domino vert, d'Henri Decoin, réalisé à Berlin en 1935, avec Danielle Darrieux, la vedette la mieux payée sous l'Occupation, et Charles Vanel, qui recevra la francisque.

     

     

     

    Le producteur français de ce film, Raoul Ploquin, sera l'un des plus actifs de 1940 à 1944.

     

    Le décor est planté. Ces gens s'apprécient déjà et font des affaires juteuses.

     

    La guerre va leur permettre d'écarter la concurrence des studios américains et des "métèques".»

    220 films furent produits sous l'Occupation.

    Chateau en publie la liste complète.

    Il a acquis les droits vidéo d'une centaine

     

    d'entre eux.

     

    Pense-t-il, comme certains critiques, que ce fut un âge d'or pour le cinéma français?

     

    «A lui seul, Greven a produit la moitié des meilleurs films français de cette époque.

     

     

     

    Il a "acheté" des gens comme Darrieux, Albert Préjean, Henri-Georges Clouzot, Simenon, Pierre Fresnay.

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    Il a permis à Clouzot de réaliser Le Corbeau, qui, jusqu'en septembre 1947, sera dénoncé par Joseph Kessel.

     

    Clouzot

     

    Son premier film, L'Assassin habite au 21, en 1942, est un policier anodin.

     

    Le Corbeau, en revanche, en 1943 (scénario écrit en 1937). est un film de rage et d'amertume, reconnu aujourd'hui comme le film le plus important (pour ne pas dire le plus juste) du cinéma de l'Occupation.

     

    Clouzot est, en 1945, la victime expiatoire des comités d'épuration. On lui fait grief d'une utilisation de son Corbeau à l'étranger pour déconsidérer l'image de la France, et d'avoir eu des relations d'amitié avec les dirigeants de la Continental.

     

    La première allégation est fausse.

     

    Dès 1945. Jacques Prévert et Jean-Paul Sartre prennent sa défense. Il faut attendre 1947 pour le revoir dans les studios.

     

     

    Quand on lui a demandé d'introduire de la propagande dans ses productions, il a répliqué: "La propagande, ce seront les Français qui la feront." Il s'est même passé quelque chose d'étonnant, que je signale.

    Ginette Leclerc

     

    Ginette Leclerc (à gauche), encore auréolée de sa pres-tation dans La Femme du boulanger (Pagnol,1939)  reprend des rôles de garce sensuelle dans Fièvres (Jean Delannoy, 1941), Le Mistral (Jacques Houssin, 1942) et

     

    Le Chant e l'exilé (André Hugon, 1942). 
    Pressée par Alfred Greven,qui la menace de lui faire retirer sa carte de travail, elle signe un contrat pour trois films à la Continental: Le Corbeau (Clouzot,1943) où elle est complètement métamorphosée, Le Val d'enfer (Maurice Tourneur, 1941 et Le Dernier sou (Cayatte, 1943).

     

    Ce n'est pourtant pas cela qui lui vaudra de sérieux ennuis à la Libération. La réponse est à chercher du côté de Lucien Gallas.

     

    Sans qu'elle s'en rendît bien compte.

     

    l'acteur lui avait fait acheter, en son nom propre, un cabaret qu'il voulait diriger.

     

    Mieux valait alors entretenir des relations «cordiales» avec les Allemands qui étaient les seuls habilités à délivrer une autorisation d'ouverture.

     

    Mêler la vie privée à la vie professionnelle pouvait se payer très cher.

     

    CELINE 

    Lorsque la Centrale catholique et le Cartel d'action morale ont voulu faire interdire de nombreux films "immoraux"... la profession s'est retranchée derrière la juridiction de la Propaganda Staffel.»

    Une photographie inédite résume les sentiments que provoque, en fin de compte, ce long voyage à travers quatre ans de cinéma occupé.

     

    Mireille Balin

     

    Mireille Balin, femme, fatale pour Gabin dans de grands films d'avant-guerre, échappe aux griffes de la Continental.

     

    On la voit, toujours séduisante et mystérieuse dans divers films, dont L'Assassin a peur la nuit (Delannoy, 1942) et Dernier atout (Becker, 1942).

     

     

    Balin 

    Amoureuse, elle aussi, elle vit une histoire passionnée avec un officier d'origine viennoise.

     

    Découverte à la Libération dans une cachette de la région de Nice avec son amant, elle est brutalisée, violée et jetée en prison.

     

     

    C'est plutôt la honte qui domine:

     

    à Berlin, le 19 mars 1942, Suzy Delair, René Dary, Junie Astor, Danielle Darrieux,

    Albert Préjean, Viviane Romance, souriants, les bras chargés de fleurs, sont accueillis par des Allemands en uniforme.

     

     

     

    «Vous avez vu, elle traîne partout, la photo de leur départ gare de l'Est. Celle que je donne avait été publiée avec des retouches: on avait maquillé les uniformes et remplacé les casquettes militaires par des chapeaux tyroliens.

     

    Le document est bien emblématique. L'épuration n'a pas épargné tous les visiteurs de Berlin, mais elle a frappé durement des acteurs moins habiles: Arletty, Le Vigan.

     

    Des victimes, le cinéma français, à ma connaissance, n'en a eu que trois:

    Aimos, tué sur les barricades à la libération de Paris,

     

    Robert Lynen, l'enfant de Poil de carotte, mort en résistant 

     

    sous la torture, et le pauvre interprète de Mermoz,

     

    Robert Hugues-Lambert, arrêté pour homosexualité et déporté.

     

    Quant aux archives de la Continental, on les cherche encore.»

     

     

    Harry Baur

     

    Tragique histoire que celle vécue par Harry Baur (à gauche) .

     

    Cet immense acteur de théâtre et de cinéma chez Duvivier, Chenal, Gance, Siodmak, l'inoubliable et inégalé Jean Valjean des Misérables de Raymond Bernard, est dès sa rentrée en scène, fin 1940, l'objet d'une campagne acharnée de journaux et hebdomadaires de la collaboration, l'accusant

    d'être juif et franc-maçon. 

     


    Pour se protéger, il produit une attestation de son origine aryenne et s'en va tourner à la Continental, L'Assassinat du père Noél (Christian-Jaque, 1941) et Péchés de jeunesse (Maurice Tourneur, 1941).

     

    Devenu malgré lui, une figure de la collaboration artistique franco-allemande, il est pris au piège d'un contrat de la Tobis pour tourner en Allemagne un drame romantique, Symphonie d'une vie (Hans Bertram, 1942). 
     

     

    Après son retour en France, il est arrêté le 30 mai 1942 avec son épouse, par la police.

     

    On les relâche plus tard. Mais, dénoncé comme juif et communiste, et mis au secret, Harry Baur est torturé par la Gestapo.

    Il rentre chez lui dans un état physique lamentable et meurt le 8 avril 1943,

    assisté par un prêtre.

     

    Les milieux du cinéma, craignant alors, de se compromettre, peu d'acteurs assistent à ses funérailles à Saint-Philippe-du-Roule.
     

     

     

     

    Read more at http://www.lexpress.fr/actualite/politique/sous-la-botte-le-cinema-francais_492483.html#6quQyXPIujJqOIdE.99

     

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