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Jean Hébert (1920-1943) Denys Boudard (1919-2005)
Quelques documents aimablement fournis par François Robinard dépositaire des archives de Denys Boudard
- communication de Pierre Cot sur l'Aviation Populaire parue dans la revue Normandie-Aviation N°3 juillet-septembre 1936.
- lettre écrite le 24 avril 1941 par Denys Boudard et Jean Hébert à M. Dupont leur instructeur de l'Aviation Populaire et remise à René Dadure.
Source. Le biplan Bücker Jugmann 131: GD EG N°4477 dans tous ses marquages tel qu'il a été restauré récemment en Angleterre.
Trajet de Carpiquet à Christchurch, en rase motte jusqu'à Ouistreham puis la traversée de la Manche au ras de l'eau. Annotations de la main de Denys Boudard.
Source. Plaque commémorative sur la façade de l'aérogare de Carpiquet.
A Caen, une rue porte le nom de Jean Hébert.
A Flers (Orne) la rue qui mène à
l'aérodrome de Flers Saint-Paul porte le nom de Denys Boudard elle n'est malheureusement pas répertoriée sur les plans.
Pour de plus amples informations lire et les 3 pages:
324, 325 et 326 que l'auteur de ce livre leur consacre.
SOURCES !
http://sgmcaen.free.fr/boudard-hebert.htm
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Jean de Lattre de Tassigny est un général d'armée et maréchal de France, né le 2 février 1889 à Mouilleron-en-Pareds (Vendée) et mort le 11 janvier 1952à Neuilly-sur-Seine.
Jeune officier lors de la Première Guerre mondiale, il se bat sur différents fronts, dont Verdun, il est blessé cinq fois et termine la guerre avec huit citations, la Légion d'honneur et la Military Cross.
Dans l'entre-deux-guerres, il participe à la guerre du Rif au Maroc, où il est de nouveau blessé. Il effectue ensuite une carrière d'officier d'état-major et de commandant de régiment.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, en mai-juin 1940, plus jeune général de France, à la tête de sa division lors de la bataille de France, il tient tête auxAllemands à la bataille de Rethel, en Champagne et sur la Loire, continuant à se battre jusqu'à l'armistice du 22 juin 1940.
Pendant le régime de Vichy, il reste dans l'Armée d'armistice, où il occupe des postes de commandement à l'échelon régional, puis comme commandant en chef des troupes en Tunisie. Commandant de la 16e division militaire àMontpellier, lorsque la zone libre est envahie par les troupes allemandes, à la suite du débarquement des Alliés en Afrique du Nord, le 11 novembre 1942, il est arrêté et condamné à dix ans de prison pour avoir refusé l'ordre de ne pas combattre donné par le gouvernement et, seul général en activité à le faire, commandé à ses troupes de s'opposer aux Allemands. Il parvient à s'évader et rallie la France libre, fin 1943.
Après son ralliement à de Gaulle, il est l'un des grands chefs de l'Armée de Libération en 1943-1945, s'illustrant à la tête de l'armée qui, après le débarquement allié du 15 août 1944, mène la campagne victorieuse, dite « Rhin et Danube », contre le Troisième Reich. Il est le seul général français de la Seconde Guerre mondiale à avoir commandé des grandes unités américaines.
Il est le représentant français à signature de la capitulation allemande à Berlin, le 8 mai 1945, aux côtés d'Eisenhower, Joukov et Montgomery.
Affiche de De Lattre de Tassigny annonçant la victoire, le 9 mai 1945 (photographiée à Strasbourg en 1979).
Commandant en chef des forces françaises en Allemagne en 1945, puisinspecteur général de l'Armée de terre et chef d’État-Major général de la Défense nationale en 1947, il devient vice-président du Conseil supérieur de la guerre. De 1948 à 1950 auprès du maréchal Montgomery, il est le premier commandant en chef des Forces terrestres de l’Europe occidentale.
Haut-commissaire, commandant en chef en Indochine et commandant en chef du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, lors de la guerre d'Indochine, il remporte des victoires contre le Viêt Minh, en 1951.
Il est élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume, en 1952, lors de ses funérailles nationales.
Blason de la famille de Lattre de Tassigny.
Plaque commémorative à la prison Montluc de Lyon.
Arrêté le 11 novembre 1942 pour avoir voulu résister, dans son commandement de la XVIème division militaire de Montpellier, à l'invasion de la zone libre par l'armée allemande, le Général Jean de Lattre fut emprisonné dans ce fort de Montluc -du 8 Décembre 1942 au 9 Janvier 1943- avant d'être jugé à Lyon par le tribunal d'état, juridiction d'exception.
L'origine de la famille de Lattre1 de Tassigny est mentionnée au sein de diverses sources :
- selon l'ordre de la Libération, la famille de Lattre de Tassigny est « une vieille famille aristocratique des Flandres françaises2 » ;
- ou selon un autre site, Jean de Lattre de Tassigny « est issu d'une vieille famille bourgeoise3 » ;
- ou bien : « […] au xviiie siècle, les de Lattre, Delastre ou Delatre (l'orthographe varie d'un acte à l'autre), bourgeois, qui semble être d'origine noble, occupent diverses fonctions publiques, ajoutent parfois à leur patronyme le nom de leur fief de Tassigny, près de Guise.
- Sous la Révolution française, le nom de terre disparaît, et sera rétabli en 1829 avec Laurent Delatre (un seul T), qui obtient du tribunal de Poitiers que son nom soit rectifié en […] de Lattre de Tassigny .
- Pourtant une branche de la famille de Lattre fut reconnue noble et confirmé en la noblesse le 21 mars 1664 […]4. »
- Dans les archives concernant la ville de Laon, on trouve la naissance de « César François Marie Joseph, fils de M. Robert François Joseph de Lattre de Tacigny […] et pour marraine Marie Anne Broudou veuve de messire Lambert Joseph de Lattre de Tacigny ancien avocat au parlement et ancien maire de Guise »5.
Une branche de cette famille avait été membre de l'aristocratie de la ville d'Abbeville6.
Cette famille n'est pas mentionnée dans des ouvrages recensant la noblesse française « subsistante » aux xxe etxxie siècles7,8.
Le père du maréchal, Roger Joseph de Lattre de Tassigny (Poitiers, 22 juin 1855-Mouilleron-en-Pareds, 14 avril 1956), fut ledoyen des maires de France (maire de Mouilleron-en-Pareds de 1911 à 1956), époux
d'Anne Marie-Louise Hénault (1862-1938)9.
Carrière militaire
Jean fréquente le collège Saint-Joseph de Poitiers2 et poursuit ses études à Paris10.
De 1898 à 1904, il prépare l'École navale et Saint-Cyr, où il est reçu en 1908.
Il effectue ses classes au 29e dragons à Provins. Il est élève de Saint-Cyr de 1909 à 1911, dans la promotion « Mauritanie » dont il sort 4e de promotion2. Il entre en 1911 à l'école de cavalerie de Saumur2.
Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
En 1912, il est sous-lieutenant, affecté au 12e dragons à Pont-à-Mousson puis sur le front12,2. Il est blessé une première fois le 11 août 19142 par un éclat d'obus10 au cours d'une reconnaissance. Le 14 septembre, il est blessé d'un coup de lance2,10d'un uhlan en chargeant à la tête de son peloton de dragons. Affaibli par sa blessure, obligé de se cacher dans Pont-à-Mousson occupée par les Allemands, il est sauvé de la capture par un officier du 5e régiment de hussards en mission de reconnaissance, le sous-lieutenant Schmeltz.
Jeune lieutenant d'infanterie, il rend visite à Georges Clemenceau (1841-1929) également né à Mouilleron-en-Pareds, qui le voyant s'éloigner, dit à son fidèle Albert Boulin : « Regardez-le bien, celui-là, et souvenez-vous de lui. Il ira loin, très loin13. »
En 1915, il est capitaine au 93e régiment d'infanterie, se bat à Verdun pendant seize mois11, au Chemin des Dames et termine la guerre avec cinq blessures, huit citations12,11, la Légion d'honneur (le 20 décembre 191410) et la Military Cross2,12. Il est affecté au 2e bureau, à l'état-major de la 21e division10.
Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]
En 1919, il est affecté à la section franco-américaine à Bordeaux, puis au 49e régiment d'infanterie à Bayonne2. De 1921 à 1926, il est envoyé au Maroc, où, de 1922 à 1923, il participe à des opérations en Haute Moulouya et à Taza10, puis durant laguerre du Rif11 consécutive à la révolte d'Abdelkrim (1925-1926), devient chef d'état-major de la région de Taza2,10. Il est de nouveau blessé en opération, reçoit trois citations12 et est nommé chef de bataillon2.
De 1927 à 1929, il suit les cours de l'École de guerre, où il est chef de promotion12,2 (49e promotion). Il se marie avecSimonne Calary de Lamazière en 19272, et ils ont un fils, Bernard, en 1928. En 1929, de Lattre est affecté au 5e régiment d'infanterie à Coulommiers2.
Le 25 novembre 1929, Jean de Lattre, ami du « Tigre » et son épouse, sont — en qualité de résidents de Mouilleron-en-Pareds — parmi les rares Vendéens catholiques à assister aux obsèques civiles de Georges Clemenceau au « Colombier » de Mouchamps (Vendée).
En 1931, il est au 4e bureau, à l'État-Major de l'Armée, et, au grade de lieutenant-colonel, il est nommé, en 1932, à l'État-Major, auprès du général Maxime Weygand2 — vice-président du Conseil supérieur de la guerre10,11. À ce poste, il suit particulièrement la politique étrangère, dont les relations avec l'URSS et, en politique intérieure, les problèmes de budgets militaires10. En février 1934, il fait partie, avec Adrien Marquet, Philippe Henriot, Georges Scapini et Xavier Vallat, d'un groupe qui complote contre la République ; à cette occasion, le maréchal Pétain, alors ministre de la Guerre, exprime, sans succès, le souhait que Weygand le « démissionne »14. Au départ de Weygand, atteint par la limite d'âge, de Lattre est maintenu à l'état-major du Conseil supérieur de la guerre auprès du général Georges. En 1935, promu colonel, il commande le151e régiment d'infanterie à Metz2,10,11. Entre 1937 et 1938, il suit des cours au Centre des hautes études militaires et devient, en 1938, chef d'état-major du gouverneur militaire de Strasbourg2, le général Héring11.
Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
Bataille de France[modifier | modifier le code]
Promu général de brigade, le 22 mars 1939 — alors le plus jeune général de France12,10,2 —, il est chef d'état-major de la5e armée2, le 3 septembre 193910. Le 1er janvier 1940, il prend le commandement de la 14e division d'Infanterie, qu'il dirige pendant les affrontements avec la Wehrmacht à Rethel2,10, où sa division résiste pendant un mois11, repoussant par trois fois les Allemands devant l'Aisne12,10, faisant 2 000 prisonniers2, continue à se battre jusqu’à la Champagne, à Mourmelon, puis se replie en menant des combats de retardement, sur la Marne, l'Yonne, la Loire et Nevers2,10. La division conserve sa cohésion militaire au milieu du chaos de la débâcle12.
Armée de Vichy[modifier | modifier le code]
Après l'armistice, il reste dans l'Armée de Vichy et, de juillet 1940 à septembre 1941, il est adjoint au général commandant la13e division militaire à Clermont-Ferrand2 et commandant militaire du Puy-de-Dôme15. Le découragement des troupes est alors profond, il s'emploie à restaurer la confiance des soldats, par la discipline16. À cette époque, il pense que le régime dumaréchal Pétain défend l'intérêt national et se soumet à ses directives17. S'intéressant à la jeunesse, il organise, en dehors des Chantiers de jeunesse, ses propres chantiers et une école de cadres militaires dans le village d'Opme (près de Clermont-Ferrand) — qu'il fait reconstruire par des étudiants alsaciens réfugiés et des soldats18 —, avec pour but de « produire des chefs » pour une armée apte au travail d'équipe et d'étendre cette expérience à toute l'Armée d'armistice19. Promu général de division il est commandant en chef des troupes de Tunisie, où il crée une autre école de cadres, à Salammbô (quartier deTunis)2,10 ; il n'y reste que pendant quatre mois, de fin septembre 1941 au 2 février 1942, rappelé alors en métropole, à la demande des Allemands, pour avoir refusé de ravitailler l'Afrika Korps12. À la mort du secrétaire d'État à la Guerre dans leGouvernement Darlan, le général Huntziger, en novembre 1941, de Lattre tente, sans succès, d'obtenir ce poste20. Par la suite, en 1942, il commande la 16e division militaire à Montpellier12,21,11, est promu général de corps d'armée2 et crée de nouveau une école de cadres, à Carnon10,22. Il conserve son poste dans l'Armée d'armistice, malgré l'hostilité manifestée par les Allemands à son égard21,23 et le SOL de Montpellier qui le signale comme « sympathisant gaulliste »12. Contrairement à nombre de militaires de l'Armée de vichy, de Lattre n'a jamais été décoré de la francisque24 et en particulier parmi les huit généraux commandants de division militaire, il est le seul à ne l'avoir pas été12.
Le 21 juin 1942, le général Giraud, qui vient de s'évader de la forteresse de Königstein et qui commence à prendre des contacts pour ses projets d'avenir, rencontre de Lattre à Montpellier mais il le trouve « prudent et évasif »25. En août 1942, contacté par Jean Moulin pour prendre la tête de l'Armée secrète, de Lattre refuse26.
Lorsqu'en septembre-octobre 1942, les Alliés préparent l'établissement d'un deuxième front en Afrique du Nord, alors qu'ils sont désireux de s'entendre avec Vichy qui contrôle la région afin que les Français n'opposent pas de résistance, cherchant donc un chef avec qui traiter pour mettre sur pied les opérations, Weygand ayant refusé, le nom du général de Lattre est évoqué, parmi d'autres (militaires ou politiques) ; il n'est toutefois pas retenu27.
Arrestation
Lorsqu'à la suite du débarquement des Alliés en Afrique du Nord, la zone libre est envahie par les troupes allemandes, le11 novembre 1942, seul général en activité à le faire, il refuse l'ordre de ne pas combattre donné par le gouvernement de Vichy, en la personne du ministre Bridoux, commande à ses troupes de s'opposer aux Allemands, et est arrêté par les gendarmes.
Il est interné à la prison militaire de Toulouse, puis à la prison Montluc à Lyon, il est condamné, à dix ans de prison28,2, par les juges français11 du tribunal d'État de la section de Lyon (juridiction d'exception, siégeant à huis clos, constituée d'un magistrat et de quatre jurés désignés par le gouvernement : deux officiers généraux, un préfet honoraire et le chef des SOL, Joseph Darnand28), le 9 janvier 194310,30, mais conserve son grade28,29. Il a même été envisagé de le radier de l'ordre national de la Légion d'honneur31. Cet épisode fait dire au préfet Hontebeyrie32,28, que « lorsqu'on apprend [qu'ils] ont franchi la frontière, on s'occupe beaucoup plus d'arrêter de Lattre que les Allemands »33.
Ralliement à de Gaulle[modifier | modifier le code]
Parvenant à s'évader de la maison d'arrêt de Riom dans la nuit du 2 au3 septembre 1943, avec le concours de sa femme, de son fils34,35,29,10 et de Louis Roetsch34,36,37, puis l'aide de la Résistance2, et après être resté caché un mois enAuvergne10, à Compains34, il fuit, via le Port d'Arciat38 et le terrain d’atterrissage clandestin « Aigle » à Manziat (Ain), au nord de Mâcon, le 17 octobre, pour rejoindreLondres, puis Alger où il arrive le 20 décembre 194334,10, après avoir été promu au rang de général d'armée, le 11 novembre 1943, par le général de Gaulle2. Il rend ensuite visite au général Giraud, qui fut son supérieur à Metz, lequel lui réserve « un très cordial accueil39 » et l'assure de son soutien39.
En décembre 1943, il commande l'armée B — qui deviendra la 1re armée française le 25septembre 194440 —, constituée par l'amalgame, réalisé le 31 juillet 1943, d'éléments des Forces françaises libres et de l'Armée d'Afrique et de volontaires2. Fidèle à ses principes, il met sur pied un centre d'entrainement de cadres, à Douera (près d'Alger)10,41. Cette armée libère l'île d'Elbe2,10 les 17 et 19 juin 194442.
Débarquement en Provence et remontée du Rhône[modifier | modifier le code]
Comme commandant de l'armée B, il participe aux préparatifs de l'opération Anvil-Dragoon avec les Alliés qui, liée à l'opération Overlord, fait partie des offensives à l'Ouest visant à refouler les Allemands jusqu'au Rhin43. Les forces prévues pour cette opération, placée sous le commandement du général Patch, sont constituées en grande partie des sept divisions de l'armée de Lattre (256 000 hommes40) et de trois divisions américaines, des forces spéciales et aéroportées de la 7e armée44.
Avec les Américains du 6e corps de la 7e armée, de Lattre et ses commandants de corps d'armée, les généraux Béthouart etde Larminat (remplacé45 par la suite par de Monsabert), débarquent en Provence, à partir du 15 août 194446,47, prennent, avec la participation d'éléments des Forces françaises de l'intérieur (FFI), Toulon le 27 août48 et Marseille le 29 août48, avec presqu'un mois d'avance sur les prévisions10. La prise de ces deux ports, par l'augmentation des capacités d'accueil en hommes et matériel qu'elle constitue par rapport au front de Normandie, apporte un avantage décisif pour la suite des opérations sur le front de l'Ouest49.
Les armées remontent ensuite la vallée du Rhône en libérant, Saint-Étienne (le 2 septembre)50, Lyon (le 3 septembre)50,Mâcon, Chalon-sur-Saône, Beaune et Autun2,10 (8 septembre).
En incorporant à son armée nombre d'éléments issus des FFI, de Lattre parvient à augmenter notablement ses effectifs (de137 000 hommes)51 ; dès lors son armée compte près de 400 000 hommes. À partir de septembre 1944, l'Armée de la Libération est un « heureux amalgame de l'armée d'armistice, de la France libre et des Forces françaises de l'intérieur [...]52 ». Cet amalgame, dans la droite ligne de la formation de l'armée B est poursuivi dans la 1re armée avec les forces issues de laRésistance et s'avère être un succès53.
Campagne Rhin et Danube[modifier | modifier le code]
Après avoir effectué sa jonction avec la 2e division blindée10 venant de Normandie, à Montbard50, Aisey-sur-Seine50 et Nod-sur-Seine, près de Dijon, le 12 septembre 194454, la 1re armée participe, début octobre, à la bataille des Vosges, prendMontbéliard55 et Héricourt55 le 17 novembre, puis Gérardmer et atteint le Rhin2 le 19 novembre, avant toutes les autres armées alliées10,55. Elle libère ensuite Mulhouse10 (24 novembre) et Belfort10 (25 novembre).
La contre-attaque allemande sur les Ardennes (16 décembre 1944–30 janvier 1945), qui stoppe momentanément l'avance des Alliés et les fait reculer, oblige Eisenhower à déplacer des troupes pour tenir le front et à envisager l'éventualité d'une retraite sur les Vosges en abandonnant l'Alsace et Strasbourg56. Pour de Gaulle, qui considère que ce serait « un désastre national irréparable », il n'est pas question de laisser les Allemands reprendre l'Alsace et surtout Strasbourg, ville symbole, qui a été libérée par la 2e DB du général Leclerc, le 23 novembre56. Sur le terrain, de Lattre et son supérieur américain, le général Devers, commandant du 6e groupe d'armées dont dépend la 1re armée française depuis septembre 1944, sont aussi d'accord pour ne se retirer de la région qu'en cas d'extrême nécessité56. Pendant que de Gaulle finit de convaincre Eisenhower, le3 janvier 1945, dans une réunion à haut niveau à laquelle assiste Churchill, et malgré un ordre de repli — dont il n'a connaissance que le 2 janvier —, dû à une nouvelle attaque allemande, le 31 décembre, sur Sarreguemines, sur Bitche et depuis Colmar, de Lattre donne l'ordre de défendre Strasbourg, anticipant l'ordre de De Gaulle « avec une convergence parfaite » et l'accord d'Eisenhower, de 24 heures56. La 1re armée parvient à se maintenir dans la ville et ses alentours, en dépit de lourdes pertes.
À sa demande de renforts, le général Devers décide, le 19 janvier 1945, de placer les quatre divisions du 21e corps d'armée US du général Milburn sous les ordres du général de Lattre56 faisant de lui le seul général français de la Seconde Guerre mondiale à commander des grandes unités américaines57. L'armée de Lattre, participe, à partir du20 janvier, à la réduction de la poche de Colmar2,10,56. La ville est libérée le9 février 1945.
Le 12 février 1945, le général de Lattre décide la création d'une nouvelle école de cadres, à Rouffach, afin d'assurer la formation de FFI recrutés durant la campagne58. Cette école, implantée à Strasbourg en 1946, deviendra l'École militaire de Strasbourg59.
Les victoires du général de Lattre déclenchent alors un vent de panique à Sigmaringenoù les exilés de Vichy, dont Laval, commencent à organiser leur fuite ; ce mouvement s'accélère avec l'avancée des Alliés60.
De Lattre entre en Allemagne, après avoir franchi le Rhin, les 30-31 mars 19452,10suivant en cela les ordres de De Gaulle, du 29 mars, qui lui enjoignent de prendreKarlsruhe et Stuttgart, malgré les plans américains61. La 1re armée déborde la ligne Siegfried, pénètre en Forêt-Noire, prend Karlsruhe (3 avril)62 et Stuttgart10, après de durs combats durant lesquels elle réduit quatre divisions allemandes et fait9 000 prisonniers61. Cet épisode est l'objet d'un nouvel affrontement entre Eisenhower et de Gaulle qui demande instamment à de Lattre, le 2 avril, « de maintenir une garnison française à Stuttgart et d'y instituer tout de suite un gouvernement militaire, quoi que puissent dire et penser les Américains »61. Devers proteste mais le général de Lattre, tout en maintenant ses troupes sur place et en laissant toutes facilités aux Américains, lui répond que la décision est du ressort des gouvernements61. L'incident est clos le 28 avril, le président Harry Truman ne souhaitant pas le développement de tensions entre les Alliés au moment où la capitulation de l'Allemagne approche61.
L'armée de Lattre poursuit sur Sigmaringen, prise par les Français le 22 avril, puis Ulm sur le Danube (24 avril)61, atteint la frontière suisse de Bâle à Constance10. La campagne dite « Rhin et Danube » s'achève au col de l'Arlberg, en Autriche2,10.
Le 8 mai 1945, le général de Lattre représente la France à la signature de la capitulation allemande à Berlin, au quartier général du maréchal Joukov.
Après la guerre[modifier | modifier le code]
Du 31 mars 1945 au 27 mai 1945, de Lattre est commandant en chef des forces françaises en Allemagne.
Le 17 juin 1945, l'escadrille Normandie-Niemen qui regagne la France fait escale à Stuttgart63. Les héros sont reçus par de Lattre. Ils arrivent à Paris, le 20 juin 1945, après une escale à la base aérienne de Saint-Dizier.
En septembre 1945, de Lattre se rend notamment à Marseille pour féliciter les officiers et les soldats démobilisés de la 4e DMM.
Entre décembre 1945 et mars 1947, il est inspecteur général de l'Armée de terre etchef d’État-Major général de la Défense nationale2. En mars 1947, il devient vice-président du Conseil supérieur de la guerre en étant maintenu inspecteur général de l’Armée, puis inspecteur général des Forces armées46. D’octobre 1948 àdécembre 1950, auprès du maréchal Montgomery, il est le premier commandant en chef des Forces terrestres de l’Europe occidentale2,10, à Fontainebleau.
En octobre-novembre 1947, il effectue une mission diplomatique et économique enAmérique latine durant laquelle il a des entretiens avec le président argentin Perón, le président chilien Videla, le président uruguayen Berres et le président brésilien Dutra, ainsi que de nombreux ministres et hauts responsables de ces pays ; il y rencontre également les représentants des communautés françaises et prononce de nombreuses conférences64.
Guerre d'Indochine[modifier | modifier le code]
Le 6 décembre 1950, de Lattre devient haut-commissaire, commandant en chef en Indochine et commandant en chef du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient10,2. Il arrive à Saïgon le 17 décembre 195065 et met sur pied une Armée nationale vietnamienne65,10.
Il redresse la situation au Tonkin et remporte des victoires contre le général Giap, notamment à Vinh Yen2,10(18 janvier 1951)10 — où il se rend personnellement —65, Dong Trieu65, Mao Khé2,10 (mars 1951)65, Ninh Binh (mai 1951)65et à la bataille du Day, en juin65.
De Lattre se rend à Saïgon en juillet pour lancer un appel à la jeunesse vietnamienne et assister, auprès de l'empereur Boao Dai, au défilé du 14 Juillet65.
En septembre, il assure des missions à Washington2,10,65 — où il est reçu par le président Truman et au Pentagone et répond à une entrevue télévisée dans l'émission Meet the Press sur le problème indochinois66 —, Londres et Rome auprès du pape Pie XII67,2,10.
Il retourne en Indochine, le 19 octobre, alors qu'une nouvelle attaque du Viet-Minh vient d'être repoussée à Nghia Lo, en pays Thaï65.
De Lattre doit alors rentrer en France pour participer à la conférence des États associés2 et faire un compte rendu de la situation en Indochine10. Il la quitte définitivement le 15 novembre 1951, après avoir été saluer ses soldats à Hoa Binh où une opération aéroportée vient de se dérouler la veille65.
Maréchal de France[modifier | modifier le code]
Épuisé par le surmenage auquel il s'est astreint tout au long de sa carrière et que n'a pas arrangé sa blessure reçue en 1914, très affecté par la mort de son fils Bernard — tué au combat à Ninh Binh, le 30 mai 19512,10 —, et atteint d'un cancer de la hanche, il meurt à Neuilly-sur-Seine le 11 janvier 1952 des suites d'une opération.
Il est élevé à la dignité de maréchal de France, à titre posthume, par le président de la République Vincent Auriol, le jour de ses funérailles nationales68,69,70, célébrées le 15 janvier 1952 à la cathédrale Notre-Dame de Paris2 et aux Invalides en présence, entre autres, de Charles de Gaulle, Dwight David Eisenhower et Bernard Montgomery71.
La dignité de maréchal de France n'avait pas été décernée depuis que l'on en avait honoré les vainqueurs de la Première Guerre mondiale et, après lui, trois généraux d'armée furent élevés à cette dignité : Alphonse Juin (1888-1967), de son vivant72, Philippe Leclerc de Hauteclocque (1902-1947), à titre posthume73 et Pierre Kœnig (1898-1970), à titre posthume74.
Il est inhumé dans son village natal de Mouilleron-en-Pareds (Vendée), où a été créé le « musée national des Deux Victoires » (rebaptisé par la suite : « Musée national Clemenceau - De Lattre »), qui comprend la maison natale de Jean de Lattre, géré par la direction des musées de France (ministère de la Culture).
Il fut membre de l'Académie de Stanislas75.
Distinctions[modifier | modifier le code]
Source2
Rubans[modifier | modifier le code]
Rubans aux couleurs des décorations françaises plus certaines décorations étrangères.
Décorations françaises[modifier | modifier le code]
- Grand-croix de la Légion d'honneur (10 février 45) ; chevalier (20 décembre 1914), officier (16 juin 1920), commandeur (20 décembre 1935), grand officier (12 juillet 1940).
- Compagnon de la Libération (décret du 20 novembre 194476)
- Médaille militaire (8 septembre 1918)
- Croix de guerre 1914-1918 (trois palmes, deux étoiles de vermeil, deux étoiles en argent et une étoile en bronze)
- Croix de guerre 1939-1945 (huit palmes)
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs (trois palmes)
- Médaille interalliée de la Victoire
- Médaille commémorative de la Grande Guerre
- Médaille coloniale avec agrafe Maroc
- Médaille des évadés
- Médaille d'or de l'Éducation physique
- Médaille d'or de la Santé publique
Décorations étrangères[modifier | modifier le code]
- Grand-croix de l'ordre du libérateur général San Martín (Argentine)
- Croix de guerre belge 1914-1918 (une palme) (Belgique)
- Grand-croix de l'ordre de Léopold (Belgique)
- Commandeur de l'ordre du Mérite brésilien (Brésil)
- Grand-croix de l'ordre de l'Étoile noire du (Bénin)
- Grand-croix de l'ordre royal du Cambodge
- Grand-croix du Mérite militaire (Chili)
- Mérite militaire avec agrafe blanche (Cuba)
- Grand-croix de l'ordre de Dannebrog (Danemark)
- Grand-croix de l'ordre du Million d’Éléphants et du Parasol blanc (Laos)
- Mérite Chérifien (Maroc)
- Grand-croix du Ouissam Alaouite (Maroc)
- Mérite militaire (Mexique)
- Grand-croix de l'ordre de Saint-Olaf (Norvège)
- Grand-croix de l'ordre d'Orange-Nassau (Pays-Bas)
- Commandeur l'ordre militaire de Virtuti Militari (Pologne)
- Ordre de la Croix de Grunwald 1re classe (Pologne)77
- Military Cross (Royaume-Uni)
- Knight Grand Cross of the Bath (Royaume-Uni)
- Croix de Guerre (Tchécoslovaquie)
- Grand-croix du Lion blanc (Tchécoslovaquie)
- Grand-croix du Nichan Iftikhar (Tunisie)
- Grand-croix de l'ordre du Sang (Tunisie)
- Distinguished Service Medal (USA)
- Legion of Merit (USA)
- Ordre de Souvorov (URSS)
- Grand-croix de l'ordre national du Vietnam
Ouvrages[modifier | modifier le code]
- Première Armée Française – Ordres du jours et Messages, Strasbourg, 1945.
- Textes du général de Lattre de Tassigny, Paris, 1947.
- Histoire de la 1re armée française, Rhin et Danube, Paris, édition Plon, 1949, 654 p.
- Général de Lattre, la victoire à Berlin 1945, Paris, 1949.
- Œuvres Libres, Paris, 1949.
- Ne pas subir – Écrits 1914-1952, textes rassemblés et présentés par Élisabeth du Réau, André Kaspi, Marc Michel, Guy Pedroncini et Maurice Redon, Paris, édition Plon, 1984, 562 p.
- Reconquérir – Écrits 1944-1945 (préface de Henri Amouroux), textes réunis et présentés par Jean-Luc Barre, Paris, édition Plon, 1985, 380 p.
- De Lattre à l'état-major de Weygand, textes réunis et présentés par Jacques Dinfreville, Revue des deux Mondes, juin etjuillet 1970.
Iconographie[modifier | modifier le code]
(liste non exhaustive)
- s.d. - Portrait du général de Lattre de Tassigny , hst par Edmond Heuzé.
- s.d. - Maréchal de Lattre de Tassigny , monument au maréchal de Lattre de Tassigny à Mantes-la-Jolie par Jacques Le Nantec.
Hommages[modifier | modifier le code]
La promotion 1951-1953 de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan porte son nom.
Une stèle est érigée dans la prairie de Manziat, dit « terrain de l'Aigle », duquel il s'envola pour Londres.
Des établissements scolaires, divers édifices, des places, des boulevards, des avenues, des rues, etc., portent son nom :
- une caserne à Metz ;
- un lycée public à la Roche-sur-Yon ;
- un établissement régional d'enseignement adapté à Opme (commune deRomagnat) ; c'est une ancienne école de cadres construite par de Lattre, de 1940 à 194178,79,80 ;
- le complexe sportif de Lattre à Aubagne qui comprend notamment un stade régional à son nom ;
- une station de métro à Paris dans le 16e arrondissement porte le nom Porte Dauphine – Maréchal de Lattre de Tassigny ;
- un pont sur le Rhône face au tunnel de la Croix-Rousse à Lyon (6e arrondissement) ainsi qu'une rue dans le 9e arrondissement ;
- un pont sur le Rhône à Vienne ;
- un pont sur la Seine entre Croissy-sur-Seine et Bougival ;
- un pont sur la Seine à Melun ;
- un pont sur la Seine à Châtillon-sur-Seine ;
- un quai à Saint-Dié-des-Vosges, ainsi qu'à Bourges, à Sedan, à Manosque et à Sète ;
- une place dans le 16e arrondissement de Paris ainsi que d'autres dans les villes et villages d'Angers, Argentan, Auterive,Bergerac, Besançon, Bizanos, Brive-la-Gaillarde, Brest, Carcassonne, Cavanac, Châteaumeillant, Chevilly-Larue, Colmar,Courcelles-Chaussy, Crémieu, Espéraza, Flers, Floing, Foulayronnes, Gagny, Gonesse, Hautmont, Jarny, La Crau,Lattes, Lavelanet, Le Thillot, Levallois-Perret, Les Herbiers, Libourne, Longwy, Maisons-Laffitte, Mantes-la-Jolie, Mollau,Montmorency, Moulins, Mourenx, Nice, Pontarlier, Reims, Remiremont, Rethel, Roanne, Rouen, Saint-Andiol, Saint-Brevin-les-Pins, Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Sainte-Flaive-des-Loups, Sarlat-la-Canéda, Schiltigheim, Sélestat,Strasbourg, Thann, Trouville-sur-Mer, Vanves, Vétraz-Monthoux, Violaines, Vitry-le-François, Voiron ;
- plusieurs boulevards : dans les villes de Fontenay-le-Comte, Château-d'Olonne, Chaumont, Chenôve, Dijon, Évry,Haguenau, Narbonne, Rodez, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Suresnes… ;
- plusieurs avenues : dans les villes d'Aix-en-Provence, Amiens, Angoulême, Arras, Aulnay-sous-Bois, Bois-Colombes,Boissy-Saint-Léger, Bondy, Boulogne-Billancourt, Bordeaux, Cachan, Caen, Charenton-le-Pont, Choisy-le-Roi, Compiègne,Coulommiers, Créteil, Fécamp, Fontenay-sous-Bois, La Celle-Saint-Cloud, Le Pecq, Limoges, Marseille, Metz, Meudon,Moissac, Montereau-Fault-Yonne, Mont-Saint-Aignan, Montesson, Nancy, Niort, Orsay, Pont-de-Beauvoisin, Pontoise,Provins, Saint-Cloud, Saint-Denis (La Réunion), Saint-Rémy-de-Provence, Sannois, Savigny-sur-Orge, Senlis, Tarascon,Thiais, Toulouse, Troyes, Villecresnes, Villiers-sur-Marne… ;
- plusieurs rues : à Alfortville, Blanquefort, Calais, Cambrai, Chalon-sur-Saône, Chambon-sur-Cisse, Chelles, Clermont-Ferrand, Clichy, Corbeil-Essonnes, Ermont, Élancourt, Le Chesnay, Le Havre, Laon, Lille, Louviers, Maisons-Alfort, Massy,Nantes (rue Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny), Neuilly-sur-Marne, Neuilly-sur-Seine, Plivot, Pont-de-Vaux où il se cachaquelques jours après son évasion38, Rueil-Malmaison, Saint-Germain-en-Laye, Sainte-Geneviève-des-Bois, Sartrouville,Sens, Sucy-en-Brie, La Turballe, Versailles… ;
- une grande allée à La Rochelle ;
- un rond point à La Ciotat ;
- un square à Asnières ;
- un camp militaire à Novo Selo au Kosovo, depuis 2002.
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