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    Robert Guédon, alias "Robert" ou "capitaine Robert", né le 5 février 1902 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et mort à Bromont (Québec), le 11 mai 1978, est un résistant français, et l'un des fondateurs de la Résistance en zone occupée durant la Seconde Guerre mondiale.

     

    Biographie

     

    Officier de tirailleurs sorti de Saint-Cyr, promotion "Du Chevalier Bayard", combattant du Rif, le capitaine Guédon fait la connaissance d'Henri Frenay pendant un stage à l'école de guerre où il devient spécialiste du 4e Bureau (Transports). Commandant une compagnie du 13e régiment d'infanterie motorisée, il est blessé par l'éclatement d'une bombe au début de l'offensive allemande.

    En liaison avec le capitaine Henri Frenay et le lieutenant de Froment, Guédon organise en zone Nord le mouvement Libération Nationale (renseignement, propagande).

    Quand le groupe Combat Zone Nord est annihilé par les arrestations, Guédon passe en zone Sud où il est remis à la disposition de son arme.

    Guédon commande au Maroc une compagnie du 7e régiment de tirailleurs marocains.

      

    Le 17 août 1942, il épouse Reine Joly, responsable du groupe de Caen, qui s'était évadée avec lui de la zone occupée.

      

      

    Au moment des débarquements alliés, il refuse de se battre contre les Américains.

      

      

    Pendant la campagne de Tunisie, Guédon est chef du 4e Bureau (Transports) de la division marocaine de montagne.

      

    Affecté comme instructeur dans une école d'état-major, il entre ensuite au commissariat des prisonniers, déportés et réfugiés où le commandant Frenay le charge d'organiser le futur rapatriement des Français détenus en Allemagne.

     

      

      

    Sources

      

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:R%C3%A9sistance_fran%C3%A7aise

     

     

     

     

     

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    RESISTANCE

     

     

     

    Cheminot à la gare de Caen, Maurice Arrot est né le 12 août 1914. Homme décidé, en compagnie de plusieurs camarades comme les frères Émile, Achille et Michel Boutrois , Jean Desvouges ou Jean-François Le Moal, il organise un groupe du Front national au sein du milieu des cheminots.

      

    Maurice Arrot se livre alors à de nombreux actes de sabotages sur le matériel et les infrastructures.

     

     

     

    Un sabotage spectaculaire perpétré dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1944 attire l'attention des Allemands. Aidée par un traître, la Gestapo lance une vaste rafle.

     

     

     

    Maurice Arrot est arrêté à Cagny le 16 mai 1944. II y avait mis à l'abri sa famille, suite au bombardement du quartier de Vaucelles en 1943.

      

    Ses rapports, avec Serge Fortier , son beau-frère membre de

    la sinistre bande à Hervé, et à l'initiative de la rafle, étaient très mauvais.

      

    Ce dernier est peut-être à l'origine de son arrestation.

     

     

     

    Interné à la maison d'arrêt de Caen,

    il est fusillé le 6juin 1944 avec plusieurs de ses camarades.

     

     

     

    Sources:

     

     

     

    Archives de Jean Quellien

     

     

     

    Cédric Neveu

     

     

     

    et

     

     

     

     

    SOURCES

    http://sgmcaen.free.fr/resistance/arrot-maurice.htm

      

      

      

      

      

     

     

     

     

      

     

     

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    RESEAU ALLIANCE

    Marie Madeleine Fourcade, Remi Douin

      

    M. Rémy Douin, né en 1927 dans une famille de petite bourgeoisie aux modestes ressources , est le fils de Robert Douin, sculpteur et directeur de l’Ecole des Beaux Arts de Caen ,

    ancien combattant de 14/18.

     

    L’ancienne Ecole des Beaux Arts :

     

     

     

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Caen_beauxarts.jpg

     

     Son enfance est heureuse auprès de ses parents, d’une sœur trisomique et d’un demi-frère. 

    La famille réside à Saint-Aubin-sur-Mer, sur la Côte de Nacre, près de Courseulles. M. Douin père est en effet en charge de l’entretien ou de la restauration du clocher de l’église.

     

    Mme Douin est une mère au foyer, effacée peut-être , et toute dévouée

    à ses enfants et à son époux.

     

    Rémy suit les cours de l’Institut Saint-Joseph de Caen.

     

    A la maison, les conversations sont libres, et Rémy échange sur tous les

    sujets avec un père qu’il aime et qu’il admire.

     

    L’avant-guerre a été marqué pour lui comme pour ses parents,

    par un net sentiment patriotique et anti-allemand, fondé sur les réminiscences de la première guerre,

    pendant laquelle son père a été blessé par deux fois, ce dont il garde des séquelles importantes à un bras. On raconte beaucoup la Grande Guerre à la maison.

     

    Il a été marqué par l’angoisse de l’imminence d’une seconde guerre et frappé par un antisémitisme ambiant que nourrissait « la peur du juif ». A ses yeux, celle-ci découle d’une perversion de la culture chrétienne. Rémy Douin insiste sur le fait que lui-même n’a jamais été antisémite.

     

    La mise en place de la Collaboration en 1940 met en rage Robert Douin.

    Il tient Pétain d’emblée pour un traître.

     

    Il cherche alors comment lutter contre l’occupant et prend des contacts avec des résistants, sur les indications de collègues des Beaux-Arts . En novembre 1940, il entre dans la résistance à Caen et est contacté, fin 1941, par le chef du réseau Alliance

     

    ( 1 ). Il signe son engagement. Il deviendra le chef du réseau du Calvados.

    Son pseudonyme : Civette.

     

    A la maison, on écoute Radio-Londres et on parle du Général de Gaulle, même si on n’a pas entendu son Appel. On écoute Maurice Schuman et on reprend courage.

     

    Robert Douin cache des juifs. Car on a connaissance d’ arrestations, de déportations. On a entendu parler de fours crématoires…

     

    Au début 1941, Robert informe son fils, qui a alors 14 ans, de son entrée dans la Résistance. Mme Douin ne sera informée que bien plus tard.

     

    Rémy Douin présente ainsi sa vision du réseau Alliance et de la figure de son fondateur :

     

    Le réseau Alliance fut créé par le commandant Loustaunau – Lacau (1894 – 1955), 

    Commandant de carrière,

    (2) qui fut mis en disponibilité pour avoir voulu protéger l’Armée d’une décadence certaine et l’avoir trop crié.

     

    De plus, celui – ci créa et dirigea sous le pseudonyme « Navarre » un petit groupe de presse dénonçant la montée du nazisme, le manque de jugement des dirigeants, la publication de l’Ordre de Bataille Terre – Air – Mer de Hitler … La secrétaire de ce groupe était Marie – Madeleine Fourcade qui deviendra chef du réseau Alliance à la fin de 1940 ( 2 ).

     

    archivesdefrance.culture.gouv.fr :

     

    http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/2/5/6/9782262023652.jpg

     

     

    Elle avait 30 ans en 1939.

     

    En 1939, le commandant Loustaunau – Lacau est réintégré dans l’armée, il part au front. Mais il fait part à l’État – Major du fait qu’il existerait des relations suivies à Amsterdam entre un Ministre et un sénateur français et un agent allemand de l’espionnage économique, que le 2ème Bureau avait chassé de France en juillet 1939…

     

    En haut lieu, on étouffe l’affaire, et le commandant Loustaunau – Lacau est incarcéré dans la Forteresse de Mützig. Il est relâché grâce à un juge et à des accusations vérifiées. Mais il est , plus tard, grièvement blessé et constitué prisonnier à l’hôpital militaire de Châlons-sur-Marne. Evadé, il se rend à Vichy, pensant que c’était le lieu et le meilleur moyen d’avoir des contacts et des renseignements. C’est à partir de Vichy qu’il dirige ses contacts vers Marie – Madeleine Fourcade à qui il confie la direction du Réseau Alliance.

     

    Le Réseau Alliance a compris 3000 membres dont 700 femmes. Parmi ces 3000 membres, 432 personnes ont été assassinées, dont Robert Douin ; 237 furent internés et 423 qui ont été déportés, dont 206 seulement sont revenus.

     

    Pour Rémy Douin, Alliance n’était pas un mouvement politique, puisqu’ il a rassemblé des membres appartenant à des partis ou à des sensibilités très divers.

     

    Rémy décide donc de suivre les traces de son père et de participer concrètelent à

     

    l’ action de celui-ci.

    Ses motivations :

    le patriotisme, la lutte contre le nazisme, la haine de l’occupant, l’admiration pour les réfractaires du S.T.O.. Rémy , comme son père, observe aussi avec honte et mépris les engagés de la Légion des Volontaires contre le Bolchévisme

    ( L.V.F. ) de Darnand.

     

    En prenant des notes mentalement, il aide son père à cartographier les défenses allemandes, pour transmission aux Anglais ( Intelligence Service). Robert se rend sur la plage à bicyclette avec son fils, présenté comme son apprenti, prétextant un besoin de peindre, afin de repérer les défenses allemandes et la construction du mur de l’ Atlantique et d’ élaborer une carte de 17 m de long .Rémy, qui connaît bien la côte en indique à son père tous les sentiers d’accès . Il ajoute lui-même à la carte un sentier.

     

    Il observe les travaux de l’organisation Todt, il relève l’emplacement de fosses anti-chars. Lors d’un repérage, ils manquent d’être arrêtés par une patrouille allemande. Les retours à la maison, après le couvre-feu de 22h , sont toujours périlleux.

     

    Rémy Douin ne connaissait que trois personnes du réseau : ANIME Albert, surnommé Pieuvre ( un Charron), CABY Jean, surnommé Emouchet (un Radio Electricien) et THOMINE Georges, surnommé Cachalot ( un Marin Pêcheur ). D’autres personnes , plus importantes, venaient parfois à la maison , mais leur identité lui était cachée, d’autant qu’ il n’était pas membre officiel du réseau . Il a cependant connu un officier, M. Gouliboeuf.

     

    Il ne quitte sa maison qu’en février 1944 pour raisons de santé et se soigner à 30 km de Caen chez son demi-frère.

     

    Il a alors 17 ans.

     

    Son père est surveillé pendant six mois par une française, maîtresse du chef de la Gestapo locale. Il refuse la proposition du réseau de partir avec sa famille en Angleterre, arguant du fait que sa carte est inachevée. Ce document parviendra cependant à destination. Finalement, M. Douin père est arrêté , le 17 mars 1944, sur son lieu de travail, suivi par Jean Caby et Georges Thomine . Emprisonnés à Caen,ils y sont torturés puis fusillés le 6 juin 1944 . ( 4 )

     

    Rémy retourna alors chez lui et fut obligé de travailler dur pour nourrir sa mère et sa sœur.

     

    Ses sentiments furent partagés à l’annonce du débarquement : bonheur de voir son père vengé, de voir justifiée l’œuvre de celui-ci , mais aussi immense tristesse devant toutes les pertes civiles et l’anéantissement des villes . Il se souvient traumatiquement du vacarme des avions et de la lueur des flammes rouges. Mais l’un des chemins inscrit par Rémy sur la carte sera utilisé par les anglais lors du Débarquement, entre le 6 et le 8 juin 1944 ( 5 ) .

     

    Rémy Douin a su délivrer aux jeunes gens une leçon de sagesse, directement inspirée par la mémoire héroïque de son père :

     

    Il faut tout faire pour que de tels événements ne se reproduisent pas, il faut s’ouvrir à des idéaux, il faut respecter la vie ; mais il faut aussi dire non à certains moments, et , dans l’avenir, , rester vigilant ; enfin, miser sur l’éducation, pour soi-même comme pour autrui.

     

     

    Notes :

    1 Alliance est un réseau de la Résistance intérieure française pendant la deuxième guerre mondiale. Alliance était l’un des plus actifs réseaux de renseignements de la Résistance, avec la Confrérie Notre-Dame et, comptant jusqu’à 3.000 membres, le plus important des réseaux dépendants de l’Intelligence Service britannique (IS) sur le territoire français. Le réseau dénombre au total 438 morts[1] sur 1 000 arrestations.

     

    Chaque membre, pour préserver son identité, se vit désigner un matricule par l’IS. Puis, pour rendre plus pratique la communication entre les différentes parties, ils adoptèrent des surnoms ou pseudonymes. Les fondateurs du réseau Alliance et la plupart des autres membres choisirent de porter comme pseudonymes des noms d’animaux.

    C’est pourquoi la police allemande lui a attribué le nom original d’Arche de Noé. Toutefois, certains groupes à l’intérieur du réseau reçurent des pseudonymes de métier, ou de tribus indiennes…

    ( source : Wikipedia ) 

    2 Loustanau-Lacau :nommé par Xavier Vallat, en septembre 1940, délégué général de la Légion française des combattants, dont le siège est à l’Hôtel des sports à Vichy, il entreprend d’y recruter des agents qui établiront des liaisons avec les services anglais. Il recrute d’abord parmi les anciens de Corvignolles et de la Spirale, c’est-à-dire au sein de la droite nationaliste et de l’armée. ( source : Wikipedia )

    Marie-Madeleine Fourcade : appartenant à la haute bourgeoisie, élevée au Couvent des Oiseaux, pianiste, elle prend la tête du réseau en 1941. Arrêtée avec son état-major le 10 novembre 1942, elle s’évade et peut rejoindre Londres d’où elle dirige le réseau, qui finit par se rattacher au BCRA.

    Elle a publié chez Fayard l’Arche de Noé en 1968. gaulliste, jusqu’à la capitulation allemande. Elle revient en France en 1943 et est capturée en juillet 1944. Son pseudonyme : Hérisson.

     

    4 Dans le réseau Alliance du Calvados, la période sombre a commencé le 14 mars 1944 avec l’arrestation à Paris d’un agent de liaison de Robert Douin

     

    (Jean Truffaut dit Tadorne, qui possédait sur lui des documents importants sur le réseau et qui avait rencontré Robert Douin le 9 mars).
    A sa suite, le 17 mars, Robert Douin a été arrêté à Caen, Georges Thomine a été arrêté à Port-en-Bessin, Jean Caby a été arrêté à Villers-Bocage.

     

    Le 4 mai, la quasi totalité du groupe de Villers-Bocage a été arrêtée.
    Le 5 mai, c’est le tour du groupe de Vierville-Saint-Laurent-Trévières qui, lui aussi, est arrêté en totalité: Désiré Lemière, Albert Anne, Robert Boulard et Charles Olard.

    Ces arrestations étaient en général faites par des Français travaillant pour la Gestapo.

    Tous ont été interrogés sous la torture à Caen, 4 ont été libérés, 1 déporté et 16 fusillés le 6 juin 1944 à la prison de Caen, dans la panique qui semble avoir saisi les Allemands le matin du débarquement. Leurs dépouilles n’ont jamais été retrouvées.

     

    ( source : vierville.free.fr/811-ResistanceVierville.htm )

     

     

     

    5 Opération Sword Beach .

    Cette plage était attribuée à la Seconde armée britannique.

    Elle s’étend sur 8 km de Ouistreham à Saint-Aubin-sur-Mer.

     

     

     

    INTERVIEW :

     

    1°) Comment était votre enfance ?

     

    En 1938, je sentais venir la guerre et la montée du nazisme. Pendant la guerre, j’écoutais la radio de Londres et j’ai entendu parler du Général De Gaulle. J’allai à l’école. Le jour de repos était le jeudi mais le samedi je travaillais.

     

    2°) De quoi parlaient les gens avant la guerre ?

     

    Il fut torturé par la Gestapo. Les Allemands avaient constaté que tous les membres du réseau avaient des pseudonymes d’animaux. Le 16 mars 1944, mon père devait rencontrer, durant la guerre de Caen, Jean Truffaut, âgé de 20 ans, qui avait pour pseudonyme «tadorne » ; mais celui – ci fut arrêté le 11 mars 1944 et mourut au Struthof. Il y avait beaucoup de perte pour le réseau car durant septembre 1943 et début 1944 il y avait encore des arrestations.

     

    3°) L’avez – vous ressenti avant la guerre ?

     

    . Cependant, les déportations marquaient les gens.

     

    4°) Comment était la résistance ?

    Il connut plus tard, Duchèze, Margerie, « Dragon ». Il cherchait un point de chute en Normandie. Mon père ne cachait pas ses opinions. Je n’avais que 14 ans quand j’ai su que mon père faisait de la résistance. Les gens ne devaient pas connaître beaucoup de personnes. J’ai vu un officier qui se nommait Gouliboeuf. Il y avait beaucoup de réseaux dans la région mais à l’époque je l’ignorais. Les gens ne se connaissaient pratiquement pas. Mon père était le chef du réseau du Calvados.

     

    5°) Pourquoi votre père vous a t – il informé de son entrée dans la résistance ?

     

    Parce qu’il avait confiance en moi et qu’on était patriote de père en fils. Il a du sentir le patriotisme en moi.

     

    6°) Mais il prenait des risques ?

     

    Oui, mais je l’aidais. J’ai ajouté un chemin que je connaissais sur la carte que faisait mon père. Le plan de mon père est arrivé en Angleterre. Le jour du débarquement, j’ai vu sur une carte d’un anglais le chemin que j’avais ajouté. Un jour, mon père a dit à ma mère qu’il faisait de la résistance.

     

    7°) Comment a t – elle réagi ?

     

    Avec appréhension mais elle ne le montrait pas du moins elle essayait de le cacher. Quand mon père fut arrêté, elle a dû mal à s’en remettre. Ma sœur étant mongolienne et ma mère sans travail, à 17 ans j’ai du assuré la fonction à la maison.

     

    8°) Comment votre père a t – il réagi quand vous lui avez demandé d’entrer dans la résistance ?

     

    Ca coulé de source. Mon père trouvait ça normal. J’inspectais des endroits. Dans la région d’Arromanche où les alliés ont débarqué, un port artificiel a été crée afin de permettre la circulation des chars, des caissons…

     

    Les Allemands, quant à eux, creusèrent des fosses anti – chars. Un jour, alors que mon père et moi étions allés inspecter des nouveaux endroits à bicyclette, nous avons rencontré un officier allemand. Il nous demanda ce qu’on faisait et mon père répondit qu’il cherchait un endroit pour la carte de ses Beaux Arts.

    Heureusement pour nous, la baigneuse, qui accompagnait l’officier, avait froid donc ce dernier partit plus occuper par la baigneuse que par nous.

     

    Mon père était inquiet pour moi que pour lui – même. La carte d’état major faisait 17m quand elle arriva en Angleterre. Mon père était surveillé par la Gestapo, c’est pourquoi, le réseau lui propose de partir avec sa famille en Angleterre mais il refusa à cause de la carte qu’il n’avait pas finit.

     

    9°) Avez – vous eu des faux papiers ?

     

    Non. Mon père travaillait avec son nom bien qu’il savait qu’il était surveillé par la Gestapo.

     

    10°) Avez – vous souffert de la guerre ?

     

    En 1941 – 1942, mon année scolaire se passa à Saint Aubin où j’habitais car mon père était chargé du clocher donc c’était plus commode d’aller vivre là – bas. Mon père partait de la maison à 7h du matin et rentrait le soir à 20H.

     

    On mangeait de la viande rarement. J’étais beaucoup plus mince qu’aujourd’hui. Je souffrais de la faim, et de plus, il y avait le rationnement, mais avec le marché noir cela allait. Des biscuits vitaminés étaient distribués en classe.

     

    On buvait du lait écrémé et le pain était rationné. Il y avait une carte de rationnement et chaque catégorie était classée, exemple, travailleur de force G1, enfant E … On avait 1 kilo de sucre par mois. On ne connaissait pas l’orange.

     

    11°) Etes – vous toujours resté en France ?

     

    Oui, je suis plutôt F.F.I (Force française de l’Intérieur).

     

    12°) Avez – vous des amis déportés ?

     

    Avant non et après oui. Je ne connaissais pas beaucoup d’amis pendant la guerre mais après j’en ai connu.

     

    13°) Qu’est ce qui a changé dans votre ville ?

     

    Le climat moral. Il y avait moins de voitures qui circulaient car l’essence était rare. Seul le médecin avait le droit de disposer de l’essence pour ses visites.

     

    Quand les pneus pneumatiques étaient endommagés, on les recousait pour les réparer. J’ai même vu une voiture descendre une rue de pavé sur la jante. Les gens sortaient moins et le couvre – feu était à 22h.

     

    La ville n’était pas animée, les activités de jeunes avaient disparu.

     

    Les femmes se peignaient les jambes car il n’y avait plus de bas. Il n’y avait pas beaucoup de tissu, de plus, il n’y avait plus de charbon.

     

    Du point de vue moral, il y avait peu de gens gai. Il suivait tous l’évolution des fronts alliés et écoutait la radio de Londres et la propagande impériale. Maurice Schuman arrivait à remonter le moral. C’était un climat triste bien que les gens vivaient à peu près normalement.

     

    14°) Connaissiez – vous des juifs ?

     

    Oui. Il y avait une famille juive à Saint Aubin dont la femme avait une prothèse poliomyélite. Un jour, ils ont disparus. Ils ont sans doute du être arrêté. Mon père cachait des juifs. ( Juste )

     

    15°) De quel parti politique faisiez – vous parti ?

     

    Je ne faisais parti d’aucun parti politique. La politique n’est jamais entré durant cette événement. Je peux dire que mon père était un profond républicain.

     

    On parlait de politique seulement après la guerre.

     

    Les partis structurés comme les communistes résistants étaient plus efficaces et plus forts.

     

    Pour moi, le Réseau Alliance n’est pas politique puisque les origines des gens appartenant à ce réseau sont différentes.

     

    16°) Dans la vie de tous les jours, y avait – il des sujets tabous ?

     

    . Bien sûr, mon père ne me disait pas les dates des réunions du réseau. A l’époque, il n’y avait aucune éducation sexuelle. J’ai toujours été libre avec mon père. On parlait de tout, des allemands qui étaient l’ennemi, des SS, de la Gestapo française. A l’intérieur de la maison, on écoutait la radio de Londres.

     

    17°) Que pensiez – vous des actions menées par Pétain et Laval ?

     

    Indigne ! Je n’ai pas entendu l’appel de De Gaulle mais j’ai pleuré de rage en entendant le discours de Pétain. J’ai eu honte. Je trouve que Pétain a réduit les Français. Sous prétexte qu’il était officiellement le vainqueur, les gens avaient confiance dans l’honneur d’un maréchal. Mon père n’a jamais cru en Pétain en 1940. Il n’a pas admis la défaite.

     

    18°) Pensiez – vous que Pétain était contre sa patrie ?

     

    Oui. Il a composé avec les ennemis. C’était illogique car la France était en guerre contre l’Allemagne puis tout d’un coup s’allie avec l’Allemagne. L’influence de Pétain n’a pas toujours duré. Au début, les gens étaient plus pétinistes mais peu à peu le nombre de pétinistes décroît.

     

    19°) Quels ont été vos sentiments lorsque vous voyez un allemand ?

     

    On aimait pas les Allemands car c’était l’occupant et l’ennemi. Les souris grises, c’est – à – dire les infirmières, les auxiliaires de l’armée allemande, et les Allemands étaient fiers d’avoir gagné. Il y avait un brin de haine contre les LVF et les Allemands qui réquisitionnés pour la STO.

     

    Un jour, j’ai accompagné des camarades à Caen qui devaient partir en Allemagne et ils chantaient la Marseillaise. Les réfractaires cachaient les employés agricoles. La réquisition allemande était de 2500 hommes. Certains ont lutté contre ça.

     

    20°) Aviez – vous honte des français LVF ?

     

    Si. Ils étaient aussi mal vu que les Allemands. On avait honte pour eux. Ils étaient pires que la Gestapo allemande. La milice de Darnand combattait contre le maquis. Il chassait les résistants.

     

    21°) Aviez – vous des prisonniers allemands dans votre réseau ?

     

    Le réseau était essentiellement des renseignements. Il ne faisait pas parti du maquis. Il y avait des ramifications qui faisaient espionner des ports militaires. Les espions signalaient les bateaux allemands en partance et le Réseau Alliance par relation prévient les Anglais qui ont pu en détruire.

     

    22°) Aviez – vous des armes ?

     

    Mon père possédait un pistolet qu’il cachait à l’Eglise Saint Nicolas.

     

    23°) Avez – vous déjà tué un Allemand ?

     

    Non.

     

    24°) Et votre père ?

     

    Si, pendant la guerre de 14 – 18.  

      

    25°) Comment s’est passé la reconstruction des industries ?

     

    70% de Caen a été écrasé par les bombardements.

     

    A Caen, il ne restait pas grand chose. La reconstruction de Caen a commencé en 1951.

     

    Une grande industrie métallurgique s’est restauré.

    Les industries se sont remis en route petit à petit.

     

    26°) Où étiez – vous lors du débarquement ?

     

    J’étais à 30 km de Caen. J’ai entendu les bombardements et j’ai vu les avions des alliés. Au début, ça a été la joie. Il y avait beaucoup de morts dont des personnes de la ville.

     

    On comptait 5000 habitants à Caen.

    Beaucoup ont quitté la ville. Ma mère est restée à Caen qui était une ville libérée.

     

    Elle a failli être tué car elle habitait pas loin du temple des protestants. Il y avait une ruée de moustique, de plus, le choléra sévissait. Ma mère l’a attrapé. La ville sentait la charogne.

     

    27°) Que s’est – il passé pour les collaborateurs ?

     

    Les collaborateurs fut éliminé. Les femmes étaient rasées. Certains étaient accusés à tort.

     

    28°) Quel était votre état de santé ?

     

    J’ai survécu. Je suis parti car j’étais affaiblie. J’étais fatigué et assez amoindri. Certaines personnes pensaient que mon père m’avait envoyé à la campagne pour me protéger.

     

    29°) Quel était le mot de passe de la BBC pour annoncer le débarquement ?

     

    Je ne sais pas. Il y en avait sûrement, des codes, peut – être. Je sais que 60 à 80 personnes ont été fusillés au 6 juin jusqu’à la fin de l’après – midi.

     

    30°) Etes vous fier que votre père soit mort le jour du débarquement ?

     

    Non. J’étais plutôt fier du rôle qu’il a joué. Théoriquement, il a été évacué et a été emmené loin.

     

    31°) Dans quelles circonstances, a t- il été arrêté ?

     

    Des agents de la Gestapo, habillé en civil, sont arrivé à la maison et ont demandé où était mon père. Ma mère répondit qu’il était sur son lieu de travail. Puis, ils sont allés le chercher à l’entreprise le vendredi 17 mars à 9h00. 

     

    32°) Avez – vous essayé de faire évader votre père ?

     

    Non. J’étais chez mon demi – frère et il était interdit pour moi de rejoindre Caen. Mon père correspondait avec ma mère, il épinglait dans le linge salle des bouts de papier où il disait qu’aujourd’hui c’était l’anniversaire de ma grand – mère, ou bien qu’il avait faim, ou bien il demandait à ma mère de préparer ses grosses chaussures. Il n’y avait pas de parloirs.

     

    33°) Depuis combien de temps votre père était – il suivi par la Gestapo ?

     

    Depuis longtemps. C’était une française, la maîtresse du chef de la Gestapo, qui filait mon père depuis 6 mois peut – être.

     

    34°) Gardez – vous une haine envers les Allemands ?

     

    Non… à la limite une certaine défiance. Je suis européen et rester désuni ne même à rien. IL faut savoir enterrer la hache de guerre.

     

    35°) Pendant la guerre, les gens pensaient – ils que les juifs étaient des êtres inférieurs ?

     

    Non, ils ne pensaient pas que les juifs étaient inférieurs. Je pense qu’ils étaient plutôt jaloux car les juifs avaient la réputation de réussir tout ce qu’ils entreprenaient. C’est à cause du jugement nazi.

     

    36°) Aviez – vous-même peur des juifs ?

     

    Non. Je ne crois pas à la race aryenne.

     

    37°) Avez – vous retrouver votre famille ?

     

    Oui, ma mère et ma sœur. J’ai dû attendre le mois d’août quand les alliés sont partis pour rejoindre Caen. Il n’y avait plus personnes. J’ai dû aller m’adresser au chef local de la résistance pour savoir où elles étaient parties.

    A la fin du mois d’août, je les rejoins à Bayeux, puis, nous sommes retournés à Caen.

     

    38°) Avez – vous souffert ou eu des séquelles ?

     

    Non. J’ai seulement souffert de la malnutrition comme toutes les autres personnes.

     

    39°) Devez – vous une reconnaissance aux soldats allemands ?

     

    Je leur devais reconnaissance que s’ils libéraient un résistant. Sinon à part cela, il n’y avait aucune raison de leur devoir une reconnaissance. Je ne vois pas pourquoi car c’était l’occupant.

     

    40°) Connaissiez – vous des Allemands ?

     

    Non, je n’ai jamais connu d’allemand, à part, qu’un jour, j’ai rencontré un aumônier allemand.

     

    41°) Comment est – ce que L’État a pu se laisser faire ?

     

    Hitler a manœuvrer en Allemagne. Il a réussi à remettre sur pied une armée et une idéologie.

     

    42°) Quand les Allemands ont commencé à annexé la France, y avait – il des révoltes ?

     

    Non, pas tellement. Il y avait plus d’appréhension. Les gens n’étaient pas apathique mais ils voulaient la paix à n’importe quel prix.

     

    43°) Pouvez – vous nous parler d’Hitler ?

     

    Qu’est ce que je peux vous apprendre de plus que ce que vous avez appris sur lui ? … C’était une bête à tuer, un despote. Il a crée un parti pour diriger sur l’Europe néfaste.

     

    44°) Comment arriviez – vous à savoir que des résistants ont été arrêtés ?

     

    De bouche à oreille. Quand Duchèze vit des agents, il sut que c’était lui qu’on venait arrêter ; il dit alors au revoir à sa femme qui elle – même fut déportée. Les gens qui étaient arrêtés ont été déportés. Il y a eu des rafles.

     

    45°) Comment ça se passait dans les camps de concentration ?

     

    Je savais juste que les juifs étaient arrêtés. J’ai entendu parler des fours crématoires.

     

    46°) Et si des Allemands prenait des otages, que se passait – il ?

     

    Un jour, il y avait eu un sabotage sur le chemin de fer près de Caen. 42 personnes n’étaient pas encore mortes. Il n’est souvent pas possible de libérer les gens qui sont arrêtés.

     

    47°) Connaissiez – vous beaucoup de personne ayant été tué ?

     

    Non, je sais juste qu’il y a eu 300 morts le dernier dimanche d’avril.

     

    48°) Quand vous faisiez de la résistance, ressentiez – vous un sentiment de réussite ?

     

    Oui, sans ça je n’avais rien fait. Une bonne partie de la population attendait que ça se passe. Ceux qui ont résisté avaient de l’espoir en eux. 

     

    49°) Après la guerre, est ce que l’État avait de la reconnaissance pour les résistants ?

     

    Oui, mais c’était plutôt une reconnaissance moral. On avait fait un silence pour les déportés, les résistants étant la minorité de personnes. Certaines personnes considéraient qu’ils n’étaient pas écoutés et pas cru. Moi, je croyais contrairement aux non – résistants qui eux n’y croyaient pas. La population, ayant plus participer, se sentait moins concerné. D’autres souffraient en silence.

     

    50°) Combien de temps a t – il fallu pour reprendre une vie normale après la guerre ?

     

    Cela dépendait des personnes qui ont été plus ou moins touchés. Mais de façon générale, du point de vue morale et matérielle, il a fallu tout une génération pour masquer les blessures.

     

    51°) Etes vous déjà allé à Vichy ?

     

    Non. Je suis juste passé à Vichy mais je ne l’ai pas visité.

     

    52°) Quels sont vos sentiments concernant la guerre ?

     

    Je souhaite que ça ne se repasse jamais. La jeunesse doit prendre conscience que la guerre ne doit pas exister. Il faut avoir l’esprit large pour éviter des conflits car il faut savoir qu’il y a eu 60 millions de morts. Il faut éviter la guerre à n’importe quel prix. Il est souhaitable que vous ne le viviez pas.

     

    53°) Etant l’une des dernières personnes à avoir vécu pendant la résistance, quel est votre message que vous souhaiteriez faire passer ?

     

    Il faut tout faire dans les limites raisonnables pour que ça ne se reproduise pas. Il faut être ouvert à un idéal de l’homme, et, avoir beaucoup de respect, envers la vie surtout. Il ne faut pas admettre n’importe quoi. Il faut s’éduquer, éduquer les autres et être vigilant.

     

     
     
      SOURCES :
    https://sites.google.com/site/parolesderesistantsnormands/8-remi-douin

     

     

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